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  • il y a 6 heures
Vincent Clot, directeur du Space Business Catalyst à Thales Alenia Space, Théophile Lagraulet, cofondateur de SpaceLocker, et Philippe Lattes, président et cofondateur de LeoBlue, étaient les invités de François Sorel dans Tech & Co, la quotidienne, ce lundi 1er décembre. Ils se sont penchés sur Thales Alenia Space misant sur les startups sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Tech & Co, la quotidienne, les invités.
00:06Et nous allons parler de Thales Alenia Space qui crée le Space Business Catalyst,
00:11qui est le premier accélérateur industriel dédié au secteur spatial.
00:15Voilà le spatial, un sujet qui nous passionne, on en parlait d'ailleurs il y a quelques minutes dans le débrief de l'actu.
00:20On va en parler avec nos invités. Vincent Clot est avec nous. Bonsoir Vincent.
00:24Bonsoir François.
00:26Et merci d'être là.
00:27Merci de nous inviter.
00:28Vous êtes directeur du Space Business Catalyst à Thales Alenia Space.
00:33Vous allez nous expliquer ce qu'est ce Space Business Catalyst dans un instant.
00:38Et puis vous êtes venu avec deux start-up que vous avez repérées et que l'on va découvrir.
00:44Théophile Lagrolet est là. Bonsoir Théophile.
00:47Au fondateur de Space Locker et Philippe Latte, ou Lattes, dites-moi.
00:51Latte, voilà. Président et cofondateur de Léo Blue.
00:54Avant de découvrir ce que vous faites, messieurs, un mot Vincent sur la volonté de Thales,
01:03évidemment qui fait énormément de choses, d'investir dans l'espace avec des start-up,
01:07comme c'est le cas ce soir avec ce Space Business Catalyst.
01:11Expliquez-nous ce dont il s'agit.
01:12Oui, donc très rapidement, juste d'abord, Thales pour appeler Thales Alenia Space,
01:17société commune entre Thales et Léonardo, donc principalement Thales,
01:21leader mondial dans la fabrication de satellites et infrastructures spatiales,
01:25le grand classique pour plein d'activités diverses et variées.
01:29Et effectivement, on a pris le pari depuis en réalité plus de dix ans
01:33d'avoir une approche assez différente de ce qu'un grand groupe peut faire dans l'innovation
01:38et en particulier dans tout ce qui est interaction avec les start-up
01:42et puis plus largement dans l'entrapreneuriat et l'entrepreneuriat.
01:46Et donc c'est à cette occasion, effectivement, qu'il y a trois ans de ça, en fait,
01:50on a lancé officiellement une...
01:52finalement c'est une marque et une organisation
01:55qui derrière interagit avec l'ensemble de Thales Alenia Space,
02:00avec tout cet écosystème de start-up,
02:03pour aller préparer les marchés de demain de différentes manières.
02:06Vous citiez l'accélérateur industriel qui est effectivement une façon d'investir.
02:11On a également des prises de participation à travers Thales Corporate Ventures,
02:15le fond de Thales,
02:17et plein d'autres activités où, finalement, l'investissement c'est du temps, c'est de l'argent
02:22et c'est plein de choses qui nous permettent, tous ensemble, avec les start-up,
02:27et je suis vraiment ravi qu'elles aient accepté l'invitation de venir témoigner ici,
02:31c'est tous ensemble d'aller façonner ce spatial de demain,
02:33ces marchés de demain, des marchés durables également.
02:37Vous étiez juste avant en train de parler des usines spatiales, etc.,
02:41qui sont des axes sur lesquels...
02:44Ou des fermes photovoltaïques qui pourraient être dans l'espace.
02:46Exactement.
02:47Voilà, entrer rapidement.
02:49Donc c'est, depuis 2023, 10 start-up par an qu'on accueille en France et en Italie.
02:54Alors que le cluster existe depuis 2014, en fait.
02:56Alors que le cluster, effectivement, existe depuis 2014, effectivement.
03:01Depuis 2014, on a construit un réseau de plus de 800 start-up avec lesquels on a contact,
03:06plus de 150 collaborations avec différentes start-up en tant que client ou fournisseur,
03:11ce qui est quelque chose d'un petit peu atypique.
03:12En général, on pense grand groupe égal client de start-up, c'est vrai,
03:16mais c'est aussi grand groupe égal fournisseur de start-up.
03:21Donc, par exemple, la station spatiale Axiom ou Projet Kineis pour rester en France.
03:26Voilà.
03:27Et puis également, clients de ces jeunes pousses, par ailleurs, plus classiquement,
03:32des sociétés françaises comme Anywaves, sur des antennes, effectivement,
03:36pour permettre de communiquer entre le sol et les satellites.
03:40Voilà.
03:42Et puis, des prises de participation.
03:43Je crois qu'il y a quelques mois, vous avez reçu Nicolas Gomme chez Space Cargo Analytics.
03:48C'est un des investissements que le groupe Thales a fait à travers Thales Corporate Ventures.
03:55Donc voilà, pas mal de choses.
03:57Et voilà, ça va être intéressant d'écouter nos...
04:00Théophile et Philippe, qu'on va écouter dans un instant.
04:03Ce qui est intéressant, c'est que vous êtes basé sur deux sites,
04:07Thales Alenia Space à Toulouse et à Turin aussi.
04:10Oui, tout à fait.
04:11Alors, historiquement, l'innovation...
04:13Turin pour Leonardo, c'est ça aussi ?
04:14Alors, Turin pour l'exploration spatiale, en fait,
04:17puisque c'est un site vraiment de classe mondiale pour toutes ses activités.
04:21En fait, Thales est fournisseur de plus de 50% des modules habitables
04:25de la Station Spatiale Internationale.
04:27C'est le fournisseur de la première station spatiale privée Axiom,
04:30que je citais juste avant.
04:32Et donc, c'était pour nous une évidence.
04:34Alors, effectivement, il y a le côté Leonardo, certes,
04:37mais c'est faire profiter tout l'écosystème de start-up de cet environnement
04:42à Turin.
04:43Et puis, les activités pour le reste,
04:46tous les autres sujets sont plutôt tenus du côté de Toulouse, en fait.
04:50Donc, voilà.
04:51On va dire que tous les sujets spatiaux au sens large vont être à Toulouse,
04:55sauf ce qui va être plutôt exploration spatiale, focalisé sur Turin, effectivement.
05:00Et l'autre originalité, peut-être, vous me relancez là-dessus,
05:04le côté industriel, c'est ça qui est assez unique, en fait.
05:07Un accélérateur, en général, ça va être des locaux, des personnes.
05:11On va apprendre à faire un business plan, on va apprendre à pitcher, etc.
05:15Ça, c'est des choses qu'on est capable d'offrir au travers de notre réseau.
05:20Mais surtout, ce qu'on apporte, c'est cette capacité à prendre un PowerPoint
05:24et aller dans l'espace derrière.
05:26Donc, pour vous donner un exemple,
05:27on a eu, par exemple, une start-up germano-polonaise
05:29qui s'appelle Orbital Matter.
05:31Impression 3D dans l'espace, personne ne l'avait jamais fait.
05:35Ils sont arrivés chez nous en septembre 2023.
05:37Leur ambition, c'était de faire leur premier vol en 2026.
05:40Et au travers de notre accompagnement, nos experts techniques,
05:44nos réseaux, notre support business également,
05:48on a pu les mettre sur le vol inaugural d'Ariane 6.
05:51Génial !
05:52En 2024.
05:53Et ils étaient prêts ?
05:54Ils étaient prêts ?
05:55Ils étaient prêts avec tout le support que les uns...
05:58C'est ça à quoi d'imprimer en 3D dans l'espace ?
06:00Alors, l'intérêt...
06:00On parle toujours de la gravité, de choses comme ça ?
06:03Absolument.
06:04Écoutez, vous parliez juste avant des data centers dans l'espace.
06:08Il y a encore plein de défis à relever.
06:10Mais c'est des structures qui peuvent être typiquement assez grandes.
06:13Et les coiffes des lanceurs ne peuvent pas forcément embarquer tout.
06:18Donc l'idée, c'est d'avoir cette capacité de construire des choses
06:21qui puissent ne pas être limitées par la coiffe des lanceurs, finalement.
06:26Donc voilà.
06:27Ça permet d'imaginer des structures totalement différentes
06:30de ce qu'aujourd'hui on peut se permettre,
06:32qui est déjà assez extraordinaire.
06:34Mais voilà, on repousse les limites de ce côté-là.
06:37Ce qui est intéressant, c'est que vous avez parlé tout à l'heure d'intrapreneuriat.
06:40Ça veut dire que des salariés, des collaborateurs de Thales à l'Ignaspace
06:44peuvent, avec votre aide et votre support et votre enthousiasme,
06:50créer leur société, leur start-up, c'est ça ?
06:51Alors, le système marche de la façon suivante.
06:57En fait, on a effectivement cette capacité à accompagner
07:01les toutes premières idées des employés.
07:03Et puis ensuite, on a fait le choix à Thales à l'Ignaspace
07:06sur des sujets de stratégie moyen terme,
07:09de mettre en place ce système d'intrapreneuriat
07:12où là, ça va être différent.
07:13On va amener des thématiques qui, pour nous, sont un futur à explorer.
07:18On ne sait pas encore s'il y a des marchés.
07:20Et on va proposer aux salariés, effectivement, de rejoindre ces équipes.
07:25Ça va être deux, trois personnes, au départ,
07:27qui vont explorer ces sujets et voir s'il y a des nouveaux business
07:30dimensionnants pour l'entreprise.
07:33Il n'y a pas vocation, nécessairement, à créer une entreprise à la fin
07:37et à sortir du groupe.
07:38C'est plutôt en priorité pour réinjecter.
07:40D'accord.
07:40Et l'apport est possible, selon les conditions.
07:44C'est plus des missions, en fait, que les collaborateurs.
07:46Ça va être des missions, si je vous donne un exemple.
07:49On a, par exemple, eu, en 2020-2021, une équipe qui a regardé
07:53tout ce qui pouvait être nouveau business pour Thales & Yaspace
07:56à la croisée du monde digital, du monde spatial,
08:00des concepts de modularité, donc des Legos, etc.
08:02Donc des idées très abstraites au départ,
08:04mais de se dire, finalement, est-ce qu'il y a des nouveaux débouchés
08:07de marchés au-delà de tout ce qu'on peut faire en télécommunication,
08:10observation de la Terre, navigation ?
08:12Qu'est-ce qu'il y a de nouveau ?
08:14Et c'est ce qui nous a amenés, en fait, à partir sur le Space Edge Computing,
08:18donc la capacité à processer au plus près les capteurs
08:21et tous les use cases qu'on peut associer,
08:24avec la captation d'un premier projet auprès de Microsoft.
08:28Donc on fait bouler depuis 2024 une expérimentation
08:32sur la Station Spatiale Internationale pour tester les use cases
08:35avec des développeurs, etc.
08:37Et c'est aussi à travers ce projet qu'on s'est lancé sur les data centers
08:40dans l'espace et le projet à Seine.
08:43Voilà, donc complémentaire de ce qu'on peut faire avec les startups.
08:47Allez, on découvre nos deux startups.
08:48Merci Vincent, vous restez là, bien évidemment.
08:50Théophile, c'est à nous, Théophile Lagrolet,
08:53qui est déjà venu sur le plateau de Tech&Co il y a quelque temps de ça.
08:56Vous êtes cofondateur de Space Locker.
08:59Alors expliquez-nous ce qu'est Space Locker.
09:02Merci, merci de me recevoir à nouveau et ravi d'être présent avec ta SNS Space ici.
09:08Donc Space Locker, c'est un acteur du New Space français
09:10et on est spécialisé dans le partage de satellites.
09:12On développe toutes les technologies qui permettent de partager des satellites.
09:16Historiquement, un satellite, c'est monomission.
09:18On voit un instrument sur un satellite et c'est tout.
09:22C'est des missions qui sont extrêmement coûteuses et complexes à mettre en œuvre.
09:25Ce qu'on fait, c'est qu'on vient industrialiser ce modèle
09:27et on vient permettre via une technologie un peu similaire à un port USB pour satellites
09:31de partager des satellites et de mettre plusieurs capteurs à bord des satellites.
09:35Alors à quoi ça sert ?
09:36Pour plusieurs boîtes différentes en fait.
09:37Pour plusieurs boîtes différentes, exactement.
09:39Et en fait, l'intérêt, c'est qu'en faisant ça,
09:41on réduit drastiquement le coût d'accès à l'espace,
09:43le temps d'accès à l'espace et la complexité de déploiement de missions.
09:46C'est-à-dire qu'on peut permettre à des acteurs qui ont besoin
09:47de déployer très rapidement plusieurs dizaines de capteurs.
09:51Vous allez mutualiser un satellite en fait.
09:53Exactement.
09:54Et ça permet d'un côté à des utilisateurs de déployer des flottes de capteurs
09:57et de l'autre côté à des opérateurs de rentabiliser leur mission
10:00en hébergeant potentiellement plusieurs autres capteurs à bord.
10:03Mais alors, vous en êtes où aujourd'hui ?
10:05Est-ce qu'il y a déjà des satellites qui tournent avec vos technologies,
10:08qui ont été mutualisés ?
10:10Et jusqu'à combien d'acteurs peuvent être présents sur un satellite ?
10:15Alors, techniquement, il n'y a pas de limite.
10:17Mais revenons à où est-ce qu'on en est aujourd'hui.
10:19Aujourd'hui, on est une entreprise de 20 personnes à peu près.
10:22On a été créé il y a trois ans.
10:24Et en trois ans, je pense qu'on fait partie des entreprises les plus rapides
10:26à avoir commercialisé une première mission.
10:28On a envoyé une première mission qui a décollé en janvier 2025
10:30avec trois clients à bord,
10:32en partenariat avec un acteur italien chez qui on hébergeait ses clients.
10:36Et là, aujourd'hui, on prépare notre troisième mission.
10:38Donc, on a déjà fait un bout de chemin depuis.
10:40On envoie notre propre premier satellite.
10:42Donc, c'est un satellite qu'on a acheté en entier,
10:44sur lequel on fait voler cinq clients
10:45et qui va décoller en mars prochain.
10:48Waouh !
10:48Alors, c'est intéressant parce que ce n'est pas vous qui fabriquez le satellite.
10:51Non.
10:51Et là, vous l'achetez préconçu, préfabriqué, c'est ça ?
10:55Et vous allez rajouter vous-même les capteurs ?
10:57Exactement.
10:58C'est un modèle qui n'est pas forcément le cœur de notre activité.
11:00Mais il se trouve qu'aujourd'hui,
11:01on a une industrialisation massive de la quantité de satellites.
11:04Et on a des gens qui fabriquent des satellites à la chaîne.
11:07En marque blanche, quoi.
11:09Presque en marque blanche, oui.
11:10Et nous, on vient modifier pour faire voler nos clients.
11:13Et donc, en fait, c'est vraiment là la force et la patte de SpaceLocker,
11:16c'est qu'on est un opérateur d'infrastructure spatiale
11:19pour opérer ces moyens orbitaux qui sont extrêmement complexes à gérer,
11:22pour permettre à nos utilisateurs derrière
11:23de ne pas avoir du tout la complexité de ce segment spatial
11:27et donc de pouvoir développer l'application dessus.
11:32Donc là, en mars prochain, vous pouvez par exemple citer les clients
11:34qui sont sur votre satellite ou pas ?
11:36Aujourd'hui...
11:36Quel type de capteur peut-on trouver ?
11:39En fait, c'est quoi ?
11:40Aujourd'hui, c'est un peu tôt pour citer les capteurs
11:43ou les clients qui sont à bord.
11:45On le fera lors de la préparation de la mission.
11:48Mais en termes de cas d'usage,
11:49on va avoir deux grandes familles de cas d'usage.
11:51On a l'observation de la Terre d'un côté
11:52et la télécommunication de l'autre,
11:53qui sont historiquement les deux grands piliers du spatial.
11:56Et en télécommunication, on a des très bons exemples
11:57comme Léo Blou, juste à côté de moi par exemple,
12:00qui fait voler des technologies dont on parlera juste après
12:03en télécommunication.
12:04On avait reçu la dernière fois Weir aussi sur ce plateau
12:07qui utilise nos services pareils
12:09pour faire de la télécommunication faible bande passante.
12:12On a du développement technologique.
12:15La facilité d'accès à l'espace permet de déployer rapidement des capteurs, etc.
12:19Et donc, on couvre des besoins qui vont de la startup
12:21qui commence à être capable de faire voler ses premiers vols
12:25jusqu'au grand groupe qui a besoin d'accès
12:27à l'espace régulièrement pour innover,
12:30pour créer des nouveaux produits, des nouveaux sous-systèmes, etc.
12:32C'est une des raisons pour lesquelles on travaille avec TASN Espèce notamment.
12:36C'est cette capacité d'accéder rapidement à l'espace,
12:38de proposer des nouvelles offres à des clients potentiels,
12:41des grands satellitiers,
12:42pour venir faire des missions plus complexes,
12:44plus modulaires et réfléchir un peu au futur du spatial de demain.
12:47La taille de vos satellites qui accueillent en fait des technologies,
12:51c'est des gros satellites ? Ils sont à quelle orbite ?
12:54C'est très variable.
12:55La spécificité, c'est qu'on est capable de travailler sur tous les orbites possibles.
12:58Aujourd'hui, on commence en orbite basse,
13:00c'est là où il y a le plus de demandes pour la mutualisation.
13:02Et donc, on va commencer avec des satellites qui font une vingtaine de kilos environ.
13:05Donc, ça tient sur une table ici.
13:08Mais on peut aller jusqu'à des satellites comme ceux que font TASN Espèce
13:11et que vous avez par exemple à l'écran,
13:13qui sont des satellites qui font la taille d'un bus
13:14sur lequel on va héberger des...
13:16Et qui sont plutôt géostationnaires.
13:17Et qui sont plutôt géostationnaires.
13:19Alors, il y a toute une complexité à aller plus haut, etc.
13:21Mais notre objectif, c'est de permettre un accès à l'espace...
13:23Petit à petit, de prendre de l'altitude en fait.
13:25Et potentiellement demain, d'aller jusqu'à la Lune, Mars, on verra.
13:30Mais voilà, de permettre un accès facilité à tous les orbites.
13:33Merci beaucoup Théophile.
13:34Donc, Space Locker.
13:36Alors, Philippe, Philippe Latte, donc président et cofondateur de Léo Blue.
13:41Alors, vous, ce qui est intéressant, c'est que vous utilisez une technologie
13:46que nous utilisons tous au quotidien, qui est le Bluetooth,
13:49pour faire communiquer les satellites entre eux, c'est ça ?
13:52Ah, pas exactement.
13:53Alors, racontez-nous.
13:54Voilà, je vous raconte.
13:55Donc, nous sommes une jeune société.
13:57Nous avons deux ans.
13:58Nous sommes basés entre Toulouse et Bordeaux,
13:59puisque mon cofondateur, Guillaume Ferré, est chercheur à Bordeaux.
14:03Et en fait, nous, nous avons une idée.
14:05C'est-à-dire d'utiliser un standard terrestre dans l'espace
14:08pour permettre à des satellites d'envoyer directement de l'information
14:12sur les 8 milliards de smartphones existants.
14:16Donc, ce qu'on fait, c'est de la communication directe
14:19entre satellites et smartphones,
14:21basé sur un standard qu'on a tous dans notre poche.
14:24Alors, bien entendu, au début, tout le monde nous a dit que c'était impossible.
14:27Voilà, mais on l'a fait.
14:30Donc, on a breveté, en fait, cette invention.
14:33Et en fait, notre objectif, c'est d'apporter de la connectivité
14:36aux à peu près 2 milliards de personnes qui, aujourd'hui,
14:40n'ont pas de connectivité sur Terre.
14:42Soit parce qu'ils sont des zones isolées,
14:44soit parce qu'ils n'ont pas les moyens d'avoir de la connectivité,
14:47même limités, soit parce que les réseaux terrestres ont été détruits.
14:52Ce qui arrive quand même très souvent dans toutes les catastrophes.
14:55À Mayotte, par exemple, récemment,
14:57l'ensemble des réseaux terrestres ont été détruits
14:58et il a été impossible de communiquer directement avec les personnes.
15:02Ça peut être des dégâts.
15:03Donc, nous, on se positionne vraiment sur cette communication
15:06un petit peu de gestion de crise à l'échelle mondiale.
15:11Et donc, c'est avec le Bluetooth que vous arrivez à connecter votre satellite
15:16à des smartphones, à des ordi, à quel type d'appareil ?
15:20En fait, on est capable d'envoyer des informations
15:22à tout objet ayant une puce Bluetooth.
15:25En fait, on respecte le standard Bluetooth.
15:28Donc, en fait, si moi, je suis dehors, là,
15:30avec mon ordi, je pourrais capter votre signal ?
15:32Oui, pourvu que vous ayez une application qui le capte,
15:34mais voilà, une application software.
15:36Mais sans modification de mon PC ?
15:38Non, sans aucune modification.
15:38Avec ses petites antennes, etc.
15:40Exactement.
15:40Alors que vous êtes à plusieurs centaines de kilomètres d'altitude.
15:42On est typiquement à 600 kilomètres,
15:44puisqu'on va travailler d'abord en orbite basse.
15:45Alors, comment faites-vous ?
15:46Parce que nous, c'est vrai qu'en général,
15:47le Bluetooth, avec mes AirPods,
15:49dès que je sors d'une pièce, ça ne marche plus.
15:51Toujours ce que tout le monde me dit.
15:53Oui, oui.
15:53En fait, le standard Bluetooth,
15:55c'est un standard extrêmement large.
15:58Donc, en fait, on a utilisé une combinaison,
16:00finalement, de plein de modes différents.
16:03Et en l'utilisant d'une certaine façon,
16:06on arrive, finalement, à envoyer un message,
16:09des messages, en fait,
16:10à une très longue portée,
16:11avec une puissance à bord du satellite,
16:15tout à fait raisonnable.
16:16Parce qu'effectivement,
16:16s'il fallait mettre des puissances absolument incroyables à bord,
16:20ce n'était pas très intéressant.
16:22Là, aujourd'hui, notre objectif,
16:23c'est de développer un équipement
16:25en partenariat avec Space Locker, justement.
16:27Donc, vous allez louer une partie du satellite de Théophile.
16:30Alors, oui et non.
16:31En fait, on travaille avec Space Locker
16:33parce que, nous, notre objectif,
16:34c'est de prendre un peu le contre-pied des méga-constellations.
16:37C'est de se dire, finalement,
16:38on va développer quelque chose de très simple,
16:40très peu cher,
16:41donc qui sera à peu près comme une boîte à chaussures,
16:43et qu'on pourra mettre sur un maximum de satellites existants.
16:47Et pour ça, effectivement,
16:48on utilise la technologie de Space Locker
16:52qui nous permet de normaliser, finalement, les interfaces.
16:55Et nous, en tant qu'utilisateurs de clients,
16:58finalement, de ne pas avoir à gérer
16:59les différentes interfaces des différents types de satellites.
17:03Voilà, donc c'est, je pense,
17:04une très bonne illustration, finalement,
17:05de ce qu'expliquait Théophile.
17:07Alors, en parlant de Bluetooth,
17:08le Bluetooth a plein d'avantages,
17:10mais son inconvénient, c'est le débit.
17:12Ce n'est pas un truc qui a des débits monstrueux
17:15par rapport à ce qu'on peut avoir
17:17avec d'autres technologies,
17:18comme le Wi-Fi ou la 5G, par exemple.
17:20Quel est l'intérêt, en fait ?
17:22Si, demain, avec mon smartphone,
17:23je me connecte à votre système,
17:26qu'est-ce que j'aurai comme connectivité ?
17:28Alors, en fait, nous, ce qu'on vise,
17:29c'est vraiment le fait de pouvoir envoyer
17:31du bas débit des informations,
17:35mais à très bas coût.
17:37Donc, le coût est très important,
17:38parce que toutes les constellations,
17:40aujourd'hui, qui se font,
17:41elles fournissent des services qui sont chers
17:43sur des smartphones ou des objets existants.
17:47Donc, les gens n'ont pas acheté
17:48un nouvel objet.
17:50Et, en fait, nous, c'est vraiment
17:52d'apporter, finalement, un débit faible
17:54aux gens qui n'ont rien,
17:56soit parce qu'ils n'ont pas les moyens,
17:58soit parce que...
17:59Mais c'est quoi le débit faible pour vous ?
18:00En fait, c'est quand même jusqu'à 10 kg octets par seconde.
18:04Donc, ce n'est pas si faible que ça, en fait.
18:05C'est l'équivalent de SMS ou de WhatsApp.
18:08Oui, d'accord.
18:09Mais on ne peut pas envoyer une photo
18:10ou faire une visio, quoi.
18:11Ça, ce n'est pas possible.
18:12Non, non, non.
18:12En fait, ce n'est pas là-dessus.
18:13Ce n'est pas l'objectif.
18:14Voilà.
18:15L'objectif, c'est de pouvoir envoyer des SMS.
18:16Voilà.
18:17On ne peut même pas transporter la voix
18:18avec ce débit.
18:20On pourrait transporter de la voix.
18:21On pourrait transporter de la voix, oui.
18:23D'accord.
18:24Voilà.
18:24Mais ce n'est pas notre objectif.
18:26Notre objectif, c'est vraiment du messaging
18:28pour la gestion de crise
18:29ou pour des zones isolées
18:31où on veut envoyer quelques informations
18:33à des gens qui n'ont pas d'autres moyens
18:36de recevoir.
18:37Voilà.
18:37Donc, on est quand même dans une niche
18:39de connectivité.
18:40Il faut être...
18:41Oui, ce n'est pas grand public.
18:42En tout cas, ça peut l'être.
18:43Mais pour des usages bien particuliers
18:45en urgence, notamment.
18:47En urgence.
18:48Et donc, voilà.
18:48En fait, il y a plein de cas d'usage.
18:50Parce qu'en plus, nous,
18:51on fournit un système souverain.
18:54C'est-à-dire que finalement,
18:55chaque pays pourrait se développer
18:57son propre système de messaging
18:59à lui.
19:00D'accord.
19:01Sans passer par les constellations
19:04américaines ou autres.
19:06Voilà.
19:07Écoutez, vous savez quoi ?
19:09Lorsque je brancherai mes écouteurs Bluetooth,
19:11je n'aurai pas la même vision du Bluetooth,
19:12grâce à vous.
19:12J'espère.
19:13C'était le but.
19:14Merci beaucoup.
19:16Passionnant tout ça.
19:17Merci Philippe Latte,
19:18donc président et cofondateur
19:19de Léo Blou,
19:20Théophile Lagrolet,
19:20cofondateur de Space Locker.
19:22Et merci Vincent Claude
19:22d'être venu nous expliquer
19:24un petit peu le concept
19:25de ce Space Business Catalyst
19:27chez Thales Alenia Space.
19:29...
19:39...
19:40...
19:43...
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