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00:00Générique
00:00C'est l'heure de politique, bienvenue Ă tous.
00:19Parachuté en urgence sur Matignon il y a un mois, Sébastien Lecornu n'a pas réunit sa mission.
00:24Des trémolos dans la voie à la fin de l'interview hier.
00:28Le moine soldat, comme il s'est surnommé, n'a pas sauvé le soldat Macron.
00:32Il a tout essayé.
00:33A l'impossible, nul n'est tenu.
00:34Sébastien Lecornu repartira aux armées, excepté s'il est appelé à rempiler sur un accord solide.
00:41Mais lequel ?
00:42Elisabeth Borne, elle, est prête à remballer sa réforme des retraites, liquider le bilan.
00:46C'est visiblement le prix Ă payer pour ne pas dissoudre.
00:50À nouveau, les rumeurs courent sur le nom du futur sacrifié.
00:53Sur l'hôtel de Matignon, Sébastien Lecornu conseille à Emmanuel Macron,
00:57un homme sans ambition présidentielle.
01:00On en parle avec Catherine Tricot, directrice de la revue Regards.
01:03Bonsoir Ă vous.
01:04Bonsoir, Roselyne.
01:04Nathalie Valéry-Nattaf, éditorialiste à LCI.
01:08Bonsoir Ă vous.
01:08Bonsoir, Roselyne.
01:09Merci d'ĂŞtre lĂ .
01:10Laurent Geoffrin, bonsoir.
01:11Bonsoir.
01:12Directeur du journal Point Info.
01:15Et avec nous également, Carole Barjon, éditorialiste à la revue Politique et Parlementaire.
01:20Merci Ă tous d'ĂŞtre lĂ .
01:22Alors ce matin, Elisabeth Borne maintenait sa proposition de suspendre la réforme des
01:28retraites qu'elle avait passée par 49-3 ans.
01:31On l'écoute.
01:33Je n'ai pas dit qu'il fallait bazarder la réforme des retraites.
01:36J'ai dit très précisément qu'il fallait examiner les modalités et les conséquences
01:42concrètes d'une suspension de la réforme jusqu'au débat qui, de toute façon, interviendra
01:49dans le cadre de l'élection présidentielle si c'est la seule voie pour pouvoir sortir
01:56de la crise actuelle qui va coûter des milliards au pays, cette instabilité.
02:01Je pense que ça vaut la peine de poser cette question.
02:04– Alors, mieux vaut une suspension qu'une dissolution ?
02:10– Évidemment.
02:12– Évidemment.
02:14– Combien ça coûte ?
02:15– Donc on les retraite ?
02:17– 8 milliards pour l'instant.
02:19– Ça me paraît beaucoup.
02:20– 8 milliards ?
02:21– En moins 5 milliards.
02:22Mais combien ça coûte la crise actuelle ?
02:24– Ah, l'instabilité coûte 15 milliards d'après l'OFC.
02:27– Ça coûte beaucoup plus.
02:28– Bravo.
02:28– C'est difficile de donner le chiffre exact, mais ça coûte beaucoup plus de poursuivre
02:33la crise, de refaire une dissolution avec une campagne électorale interminable qui va
02:38aboutir d'ailleurs soit à la victoire du RN, soit à une assemblée qui sera à peu
02:42près la même que celle qu'on a aujourd'hui.
02:44C'est ce qu'on peut espérer au mieux d'une dissolution.
02:46Donc ça ne résout rien.
02:49Et si tant est que quelque chose puisse résoudre quoi que ce soit, c'est la présidentielle.
02:54Donc attendons la présidentielle.
02:56C'est dans un an, je ne sais pas non plus, dément de dire on va respecter les échéances
03:00électorales et les gens pourront s'exprimer dans un sens ou dans l'autre.
03:04– On en revient quand même à un truc très français, Valérie, qui est de refiler la
03:09patate chaude de la réforme à son successeur.
03:12Et c'est encore ce qui va se passer, parce que quand vous regardez dans l'histoire…
03:15– Mais il n'y a pas de majorité.
03:16– Non mais d'accord, mais quoi qu'on dise, c'est comme ça.
03:19– Au-delà des manœuvres politiciennes que vous décrivez, ce que je trouve, quel que
03:25soit l'avis qu'on puisse avoir sur cette réforme des retraites, blessure démocratique
03:29a dit quand même hier Sébastien Lecornu lors de l'interview, c'est pas si souvent
03:33qu'il y a quelqu'un dans le camp macroniste qui parle de la réforme des retraites et de
03:37la manière dont elle a été adoptée comme d'une blessure démocratique.
03:40Mais plus gĂ©nĂ©ralement et plus globalement, dans ce climat de dĂ©fiance gĂ©nĂ©rale Ă
03:45l'égard du politique, ces atermoiements, ces revirements, ces volte-face, ça nous
03:52dit quoi de la confiance qu'accordent les Français aux politiques ?
03:56Elle doit être proche de zéro.
03:58Je ne porte pas de jugement de valeur sur suspension ou pas suspension, instabilité
04:02ou pas instabilité, mais pendant deux ans, on nous a expliqué que cette réforme était
04:07absolument cruciale, qu'elle était indispensable à la stabilité et aux finances du pays.
04:13Et maintenant, on vient nous dire benoîtement que la réforme ne vaut pas une messe et qu'après
04:18tout, on peut s'en passer.
04:19Le on, il faut préciser le on quand même, parce que ce qui est totalement hallucinant, c'est
04:27de voir que c'est Elisabeth Borne qui fait cette suggestion, alors qu'on se souvient tous
04:33qu'elle avait bataillé en bons soldats d'ailleurs de Macron qui voulait cette réforme, alors
04:40qu'elle, qui est plus à gauche, était plus partagée sur les 64 ans et nettement, donc
04:47au fond, elle le défendait un peu contre son gré, mais elle l'a fait, elle l'a portée
04:52et elle l'a fait adopter.
04:54Bon, par le 49-3, c'est vrai, ça n'a pas été voté par l'Assemblée, mais c'est quand
05:00mĂŞme incroyable de voir que c'est Elisabeth Borne elle-mĂŞme qui maintenant propose de la
05:06suspendre.
05:06Alors, on comprend bien que c'est un moyen d'essayer de sortir de la crise politique
05:12actuelle, de faire un geste envers les socialistes, puisque eux réclament cette suspension, mais
05:20ça va quand même dans le sens aussi de ce que vient de dire Valérie Nataf, c'est-à -dire
05:25qu'au fond, elle se dédie, enfin, ça aurait dû venir de n'importe qui d'autre.
05:31Alors, on sent que Catherine prend son inspiration, alors là …
05:34Non, mais je pense qu'elle se dédie parce qu'elle fait une analyse, comme toute femme
05:40politique, de la situation.
05:41Oui.
05:42On est coincé, et on est coincé par ce qui s'est passé quelque chose qui a été une
05:46violence démocratique et sociale.
05:48Les gens n'en voulaient pas et les gens n'en veulent toujours pas.
05:51Et au-delĂ de la question strictement politique, on ne remettra pas le pays en ordre de marche,
05:57on ne redonnera pas aux gens l'envie de voir plus loin et de travailler, faire des
06:04projets, construire, faire des enfants, etc.
06:07S'ils n'ont pas un peu de confiance et un peu d'espoir.
06:10Et là , on est… tout est bloqué.
06:12Je veux dire, cette perspective qui va avec d'autres.
06:17Je veux dire, l'idée que ça va être dur de tenir jusqu'au bout.
06:21Jusqu'aux 64 ans, ça va être difficile.
06:22Puis après, il va y avoir aussi la difficulté de l'IA qui nous arrive sur le coin du nez.
06:27Et puis après, il y a le réchauffement climatique.
06:29Puis après, il y a les guerres.
06:30On ne peut pas y arriver.
06:31On ne peut pas remettre un pays debout, quand bien même on ne voterait pas quoi à l'Assemblée,
06:37on se mettrait d'accord, tous les partis se mettraient d'accord.
06:39Il faut plus que ça.
06:40Il faut plus que des accords.
06:42Ce que je veux dire par lĂ , il faut plus que des accords entre partis.
06:45Il faut réussir à redonner un cap au pays.
06:49Et ce cap ne peut pas se construire sur la base de quelque chose qui a été une violence,
06:54comme celle qui a été, je crois, vraiment, qui ne se sont pas rendu compte du niveau de violence.
06:59Et on en a souvent discuté sur ce plateau.
07:01Et on peut dire qu'on n'était pas tous d'accord.
07:03La violence était extrême.
07:04La plupart des pays européens ont un âge légal de départ à 67 ou 68 ans.
07:10Peu importe.
07:11Dans notre pays...
07:11Si, ça importe un peu.
07:12Non, moi, je pense que ça n'a pas d'importance parce que dans notre pays, ce qui fonde notre pays, c'est un pacte social.
07:19C'est-à -dire, c'est le fait qu'on est en sécurité.
07:22Et ensuite, c'est la question de la place du travail dans la vie.
07:26Les Français n'ont pas des jobs.
07:28Ils ont du travail.
07:29Ils aiment leur travail.
07:30Et là , on est devant une difficulté du travail dont de plus en plus témoignent parce qu'il est difficile, mal rémunéré.
07:36Mais oui, mais il faut réformer le travail.
07:39D'ailleurs, moi, je pense qu'on aurait dĂ» commencer par lĂ , par faire en sorte que les gens puissent aller jusqu'Ă 62 ans.
07:46Aujourd'hui, même 62 ans, il n'y a pas un Français sur deux qui va jusqu'à 62 ans.
07:50Les gens partent avant et ils partent, ils terminent comment ?
07:53Il aurait surtout fallu faire, c'était augmenter les durées de cotisation parce que ça, c'est plus juste.
07:58Augmenter les durées de cotisation, c'est bien ce qu'a fait Madame Touraine.
08:03C'est pas juste, pardon.
08:04Les socialistes n'en veulent plus.
08:05Vous avez entendu qu'ils ne veulent plus de la réforme Touraine qui a été adoptée par eux.
08:11Oui, moi, je l'ai trouvé particulièrement cruelle, la réforme Touraine.
08:15Encore plus que celle de Madame Borne, pour tout vous dire.
08:18Ben si, moi, c'est mon point de vue.
08:20Quand on a fait la réforme à 60 ans, c'était en 81, l'espérance de vie des ouvriers était en gros à 64-65 ans.
08:28Donc, c'était une mesure parfaitement justifiée.
08:31Parce qu'avant, c'était 65 ans. Avant la réforme de 81, c'était 65 ans.
08:36Ce qui fait que la moyenne des ouvriers, ils ne partaient jamais Ă la retraite, ils mouraient avant.
08:39Une espérance de vie.
08:40Ou juste après. Donc, c'était parfaitement logique de faire 60 ans.
08:43Mais aujourd'hui, l'espérance de vie en bonne santé, elle a gagné 5 ans, même plus que ça.
08:48Donc, vous allez avoir un système dans lequel les Français vont travailler 40 ans et vont se retrouver à plus de 20 ans en retraite.
08:56– Mais qui va payer pour ça ? Il faudra bien financer ce truc-là . Et ça coûte très cher. On a déjà le…
09:03– Et quelle est l'augmentation de la richesse ? Quelle est l'augmentation de la richesse pendant le même temps ?
09:07– Mais non, mais quelle est l'augmentation de la richesse pendant le même temps ?
09:09– Je suis en proportion de la richesse.
09:10– Mais l'augmentation de la richesse de notre pays, l'augmentation de la richesse de notre pays…
09:15– Oui, non, mais c'est possible, mais ce baratin…
09:17– C'est du baratin, vous savez, c'est…
09:19– Oui, oui, oui, c'est du baratin.
09:21– C'est pas du baratin, c'est du…
09:22– Vous donnez des chiffres.
09:23– Mais vous en parlez, mais vous en parlez.
09:24– Non, non, les chiffres, c'est du baratin.
09:25– Non, non, les chiffres, c'est du baratin, ça n'a aucune importance.
09:28Il n'y a que nos obsessions qui comptent.
09:30– Laurent, c'est ça, mes obsessions qui comptent.
09:31– C'est vrai, les chiffres, on s'en fout.
09:33– Non, non, non, les chiffres, on ne s'en fout pas.
09:35– Mais si, c'est ce que vous venez de dire, de manière très désagréable, je trouve.
09:38– Certainement désagréable, mais vous pouvez pas…
09:40– Mais vous répétez cette histoire…
09:42– Et si vous continuez à débattre comme ça, ça va mal se passer.
09:45– Oh, bon alors, vous menacez de quoi, monsieur le professeur ?
09:48– Mais de vous répondre sur le même temps que vous.
09:49– Si vous voulez, mais vous savez, vous ne m'intimidez pas.
09:51– On finit, Laurent, on finit.
09:53– Donc je répète, les chiffres sont les chiffres, et vous pouvez toujours dire le contraire.
09:57– Mais je ne dis pas le contraire.
09:58– Si, vous dites le contraire.
09:58– Non.
09:59– Laissons ça de côté, donc ça fait 40 ans de travail et 20 ans de retraite.
10:03– Il faut bien financer, comment vous faites ?
10:06Et deuxièmement, qui finance ?
10:08C'est les jeunes générations, c'est les générations d'aujourd'hui, qui travaillent.
10:12Et moi, je parle de chiffres en proportion.
10:14Évidemment, en chiffres absolus, la richesse a augmenté,
10:18mais en proportion, ça veut dire qu'il faudra cotiser beaucoup
10:21pour financer la retraite de gens qui vont rester pendant 20 ans Ă la retraite.
10:26Donc Ă un moment, on peut dire, bon, c'est un peu normal,
10:29comme on fait tous les pays, de gauche et de droite.
10:31– De gauche et de droite.
10:33– De droite et de droite, mais…
10:34– Mais non, alors ceux-là , oui, c'est ça, les pays…
10:36– Alors, pour en revenir…
10:37– Les pays scandinaves sont de droite, alors tout est de droite, sauf vous.
10:40– Bon, on ne va pas refaire le pas, on va refaire le débat sur les retraites.
10:44– Non.
10:44– On m'a dit de parler de la retraite, j'en parle.
10:48– Je ne vous critique pas, Laurence, on va tous redescendre un petit peu.
10:52– On respire, on ouvre les chakras.
10:53– Non, ce que je veux dire, c'est, en vous écoutant, ce que je comprends,
10:57et c'est un vocabulaire qu'on a beaucoup entendu ces derniers jours,
11:00vous, en gros, ce que vous demandez, c'est une défaite du pouvoir.
11:03– Non.
11:04– Ben si, quand vous dites, la blessure démocratique,
11:07il faut la réparer, la réparer en disant que tout ce qui s'est passé
11:11n'a pas été bon, et donc il faut en rabattre.
11:15Et donc, c'est ce que vous proposez, c'est une défaite du pouvoir.
11:18– La cotériser.
11:19– C'est une condition, pardon Catherine, je vais essayer d'aller au bout,
11:22c'est peut-ĂŞtre une condition pour amener un peu de l'apaisement,
11:27mais je ne crois pas que faire puis défaire soit la meilleure manière d'avancer,
11:33à moins que nous soyons tous des Pénélopes,
11:35et que nous attendions de refaire éternellement notre tapisserie,
11:38en attendant que revienne notre époux.
11:40Mais ce que je veux dire, c'est que la manière dont Elisabeth Borne s'est dédiée,
11:47comme l'a dit Carole Barjon, ça devrait nous alerter sur l'état du débat démocratique.
11:54Vous savez, dans les années 50, comment c'était les procès staliniens ?
11:58À qui on demandait de dire qu'ils avaient commis des fautes et des très grandes fautes ?
12:02C'était au plus dissident d'entre les hiérarches.
12:07– Elle est libre, elle n'est pas en prison.
12:09– La question aussi Valérie, c'est de savoir, on a tous pensé,
12:19quand on a entendu Elisabeth Borne, on était tellement sciés,
12:23qu'on s'est dit qu'elle avait peut-être agi sur ordre de l'Elysée,
12:29ou de Patignon, etc.
12:30– C'est pas si sûr, justement.
12:33– Merci Valérie, c'est pas si sûr que ça.
12:35Et bon, elle s'est exprimée probablement en femme de gauche
12:38qui, au fond, avait défendu cette réforme malgré elle.
12:43Mais ce que ça prouve quand même, c'est que la suspension de la réforme des retraites,
12:51hier soir, Sébastien Lecornu sur France 2 n'en a pas parlé.
12:57– Il a dit, il y a peut-être un chemin pour ouvrir un débat sur les retraites,
13:04donc tout ça semble…
13:06– En fait, c'est nous qui nous excitons.
13:07– Et pourquoi il n'en… non mais, je veux aller jusqu'au bout.
13:09Pourquoi il n'en a pas parlé ?
13:11Il sortait de l'Elysée, je vous le rappelle quand même.
13:13– Bon, mais c'est parce qu'Emmanuel Macron, manifestement,
13:17ne veut pas céder sur ce qui est, pour lui, un totem.
13:23Or, il est évident que pour arriver à un accord dans une négociation,
13:30il faut pouvoir lâcher quelque chose à côté, quelque chose de l'autre.
13:34Et là , manifestement, Lecornu n'a pas l'autorisation de lâcher.
13:40– Alors, elle est où, la voie de… ?
13:42– La dissolution qui s'éloigne, ok ?
13:45– Je n'ai pas à comprendre, c'est tout simple.
13:47Il suffit de donner aux socialistes ce qu'ils demandent.
13:50– Bah, c'est ça, mais il suffit que Macron le veuille.
13:53– Attendez, je termine.
13:54Il suffit de leur dire, voilà , la réforme des retraites sera repoussée,
13:58on va taxer les plus riches, après, selon des modalités qu'on peut discuter.
14:02Pas forcément Zuckman, enfin, on va tâcher les plus riches.
14:06Ce qui n'est pas non plus… Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête.
14:09On va leur prendre 1% ou 1,5% de leur énorme patrimoine
14:12qui a doublé depuis 20 ans.
14:15Donc, ça va, ils vont survivre, je vous assure.
14:18Bernard Arnault va continuer Ă aller en vacances.
14:21Il pourra très bien nourrir ses enfants et faire en sorte
14:24que ses maisons restent ce qu'elles sont.
14:27Ça ira.
14:28– Oui, oui, ça ira.
14:28– Et donc, il suffit de faire ça.
14:30Il suffit, c'est désirable,
14:31parce qu'il voulait faire le contraire.
14:33Mais bon, les choses étant ce qu'elles sont,
14:35soit on choisit la dissolution,
14:38qui est une mauvaise solution de toute manière.
14:41Soit on fait un compromis.
14:42– Pourquoi c'est une mauvaise solution, en deux mots ?
14:43– Alors, je rembobine le film.
14:46Un, on va repartir dans trois mois de crise.
14:48– Ah oui, vous l'aviez dit, pardon.
14:50– Deux, on risque de mettre le Rassemblement national au pouvoir,
14:54sinon le Rassemblement national tout seul,
14:57mais avec les supplétifs de droite
14:58qui ne demandent qu'Ă l'aider Ă prendre le pouvoir.
15:01Et soit on va retomber sur la même Assemblée à peu de choses près.
15:05La gauche ne va pas se retrouver Ă 45%,
15:08ce n'est pas possible, ça.
15:09Donc, on va retrouver la mĂŞme chose.
15:12On n'aura pas avancé d'impôt.
15:13– Oui, donc ça ne résout rien.
15:14– Ça ne résout rien et ça fait quatre mois de crise.
15:16Donc, évitons ça, attendons la présidentielle
15:19où il y aura un débat national
15:20qui permettra de fixer des orientations générales.
15:23– Pour continuer, et pour que notre santé mentale continue
15:28Ă ĂŞtre, on va dire, sur la ligne de flottaison,
15:33en admettant que la gauche achète la proposition,
15:37cette proposition de faire avaler la couleuvre
15:40de cette réforme des retraites qui serait suspendue
15:44au bloc central, aux macronistes en fait, et au LR.
15:48– Et ça, donc, ça veut dire que le PS achète,
15:54quid des autres ?
15:56Ça veut dire que tout le monde se barre en courant
15:58aux côtés LR.
16:00– Oui, mais c'est pour ça qu'il y a des solutions.
16:01– S'ils veulent la dissolution, qu'ils fassent ça, oui.
16:03– Non, mais il n'y a pas de...
16:04– Donc, ils sont obligés d'accepter de aller aux impôts.
16:06– Bien sûr, mais c'est quand même une chose incroyable.
16:08Dans tous les pays d'Europe, on fait des compromis,
16:10sauf en France, c'est hallucinant, ça.
16:12Tous les pays d'Europe font des compromis de ce genre.
16:14– Oui, tous.
16:15– On n'a pas la même histoire.
16:17– Oui, mais il faut apprendre.
16:18– Oui, mais ça ne passera pas non plus à gauche.
16:20Le seul problème, c'est que pour les socialistes,
16:23les socialistes, ils ne disent pas simplement une chose.
16:28Ils ne disent pas simplement le 49-3.
16:30Ils ne disent pas simplement l'attaque Zuckmann.
16:31Ils ne disent pas simplement la réforme des retraites.
16:33Ils disent aussi qu'il faut augmenter le SMIC, etc.
16:35– C'est un package pour les socialistes.
16:37– Bien sûr, c'est un package.
16:38Et pourquoi ils le font ?
16:40Parce que les socialistes, ils ont aussi besoin
16:42de se faire comprendre de leur électorat.
16:44Donc, on a le droit de ne pas entendre mes arguments
16:47sur la réforme des retraites.
16:48La réforme des retraites, il y a un blocage
16:50dans le monde du travail.
16:52Qui n'en veut pas ?
16:53Stop.
16:54Ils n'en veulent pas.
16:54– Mais si, il a suspendu.
16:55– Donc, tout à l'heure, vous avez défendu
16:58qu'il ne fallait pas la suspendre.
17:00– Je viens de dire qu'il fallait la suspendre.
17:01– Tout à l'heure, dans notre altercation…
17:04– OK, on parle d'autre chose.
17:05Donc, ce que je dis moi, maintenant on parlera d'autre chose après,
17:10ce que je dis moi, c'est que pour qu'on s'en sorte,
17:12il faut une solution qui soit acceptable par le peuple de gauche,
17:17entre guillemets, et acceptable par la sphère macroniste.
17:22Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas été enthousiastes
17:26par les déclarations d'Elisabeth Borne.
17:28C'est-Ă -dire qu'ils ne sont pas prĂŞts, pour l'instant,
17:29à accepter l'idée d'une suspension,
17:32même d'une suspension de la réforme des retraites.
17:34– Catherine, je comprends, vous suivez très attentivement
17:37la situation politique pour une grande partie de l'opinion.
17:41Ce qui apparaît, c'est qu'à chaque fois qu'on accorde
17:44une concession Ă un des partis, un autre sujet surgit.
17:49– Je suis d'accord.
17:49– La surenchère.
17:51On l'avait déjà vu au moment de la chute de Barnier
17:53avec le Rassemblement national.
17:55Maintenant, tous les partis jouent Ă ce jeu-lĂ .
17:57C'est une course à l'échalote.
17:59Ils sont tous maximalistes.
18:01Ça agace beaucoup l'opinion, de toute évidence,
18:05quand vous entendez ce que les gens disent des politiques,
18:09et de manière terrible d'ailleurs,
18:12parce que le tous pourri et la soupe est bonne,
18:15et ils font tout ça pour garder leur place, etc.
18:17Ça fait des dégâts terribles d'enfoncer des portes ouvertes,
18:21mais on y est lĂ .
18:22Et donc, cette manière de dire,
18:25le 49-3, on voulait l'abandon, il est abandonné.
18:28On voulait la suspension de la réforme des retraites,
18:31discutons-en.
18:32Maintenant, voilĂ des mesures.
18:34– La taxe Zuckman, c'est non ?
18:34– Pas de taxe Zuckman, mais une taxation sur les ultra-riches, etc.
18:38– Non, mais on parle de l'utilisation social, il faut regarder.
18:39– Tout cela, ça ne suffit pas.
18:41Ă€ chaque fois, il faut inventer autre chose.
18:42Franchement, on se demande qui a intérêt à ce que ça soit le chaos.
18:47– Alors, moi, ce que je pense, c'est que ma position,
18:51la sortie de crise, c'est véritablement une élection présidentielle en ordre…
18:56– Moi, je pense que…
18:57– Antispect.
18:57– Je pense comme Édouard Philippe, mais il n'est pas tout seul.
19:01Il y a Édouard Philippe, Jean-François Copé.
19:03– Mélenchon, il veut une destitution, il n'est pas dans une…
19:05Mélenchon, il veut y aller rapidement.
19:07– Une élection présidentielle.
19:07– Non, non, mais Mélenchon, ce qu'il veut,
19:09c'est aller tout de suite à l'élection.
19:11Et moi, je suis contre une élection tout de suite.
19:13– Vous avez un budget avant ?
19:14– Ce que je veux, c'est un budget,
19:16et je veux surtout du temps pour le débat démocratique.
19:18– Vous étiez à horizon ?
19:19– Eh bien, je ne suis pas à horizon, mais je pense comme lui.
19:22François Ruffin pense également comme ça.
19:24On est quelques-uns, pas très nombreux à gauche,
19:26à penser qu'il faut une élection présidentielle en ordre,
19:29c'est-à -dire avec un délai pour qu'il y ait un temps du débat démocratique.
19:33Et pas une élection brutale, que ce soit une dissolution
19:36ou une démission d'Emmanuel Macron.
19:37– Pourquoi ? Parce que le bidouillage actuel…
19:39– Parce qu'il n'y a pas le temps du débat,
19:40parce que le problème, c'est qu'il faut un débat démocratique
19:43qui n'a pas eu lieu depuis 2017.
19:45Il n'y a pas eu d'élection.
19:46– Non, mais pardon.
19:46– Non, en 2027 ?
19:47– Ça veut dire qu'on attend encore deux ans.
19:49– La solution suggérée par Édouard Philippe
19:52et que soutient Catherine,
19:54donc effectivement, c'est une élection présidentielle anticipée,
19:58mais pas dans l'urgence,
19:59et à condition qu'il y ait un budget qui ait été voté avant.
20:03Mais c'est quand mĂŞme toute la question.
20:05– Si le budget est voté, Macron ne va pas démissionner.
20:07– Qu'est-ce que c'est que ce budget ?
20:09Quel pourrait-il être, compte tenu de l'état des forces en présence,
20:14des revendications de chacun,
20:16des refus et de la surenchère,
20:18comme disait Valérie à l'instant, de chaque parti ?
20:22Moi, je ne vois pas comment il y a un budget qui puisse être voté.
20:27– Si, mais c'est possible.
20:27– Moi, je pense que c'est possible.
20:28– Oui, mais il faut faire des concessions,
20:31et pour l'instant, on n'en voit pas vraiment…
20:33– Je ne suis pas sûr que la droite ait intérêt à une dissolution,
20:35et je ne suis pas sûr que les socialistes non plus…
20:37– Alors, c'est ce qu'a dit, écoutez ce qu'a dit Sébastien Lecornu hier soir.
20:41– Au fond, ce soir, ce que je peux dire, après mes consultations,
20:46c'est qu'il y a une majorité absolue à l'Assemblée nationale
20:48qui refuse la dissolution, une nouvelle dissolution.
20:50Et j'ai dit au président de la République
20:51que les perspectives de dissolution s'éloignaient,
20:54et que je pense que la situation permet pour le président
20:57de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures.
21:00que j'ai désormais l'intime conviction que l'équipe
21:02qui devra prendre les responsabilités dans les temps à venir,
21:06quelle qu'elle soit, quel que soit le choix du président de la République,
21:10devra être une équipe qui est complètement déconnectée
21:12des ambitions présidentielles pour 2027.
21:15– Voilà , ça, vous êtes d'accord ?
21:18– Sur le budget, il a dit, moi j'avais noté,
21:21il faudra trouver un chemin, bon d'accord,
21:25mais le chemin lui-mĂŞme n'y est pas parvenu.
21:27– Oui, c'est ce qu'il a dit d'ailleurs, à la fin,
21:29avec des trébolos dans la voix, il dit,
21:32là j'ai échoué, j'ai pas réussi.
21:35Et on se sentait atteint, on se sentait un homme atteint,
21:38on le connaît peu, on l'a peu entendu.
21:40– Oui, il donne le sentiment d'un personnage sincère.
21:42– Oui, quelqu'un de droit.
21:44– De droite mais sincère.
21:45– Voilà , un brave homme, comme on disait au 19ème.
21:48– Mais je ne crois pas que le chemin du compromis soit impossible.
21:53– Mais pourquoi ? On a l'impression que ça bloque de partout.
21:56– Non, mais il n'y a pas encore, évidemment, sinon ça serait réglé.
21:58– Mais est-ce que le choc…
21:59– Pourquoi c'est si impossible que ça ? Réfléchissons.
22:02Qu'est-ce qu'il est le problème ?
22:03Il faut décaler d'un an la réforme des retraites.
22:06Si la droite gagne après, elle pourra faire ce qu'elle voudra,
22:08mais si la gauche gagne, elle fera le contraire.
22:10Et voilĂ , le reste, c'est on va taxer les milliardaires,
22:16qui a la belle affaire, et après on va essayer,
22:18ce serait utile d'ailleurs de penser à ça,
22:20si ce n'est pas tellement dans le débat,
22:22comment on augmente le pouvoir d'achat des gens les plus modestes.
22:25Ce serait quand mĂŞme un objectif, comment dire, sain et juste.
22:32– Mais sur la réduction des dépenses…
22:34– C'est possible de faire ça.
22:35– Ça ne sera pas maintenant.
22:36– Encore une fois, l'alternative, c'est encore 4 mois de crise,
22:41et je voudrais rectifier un truc, enfin j'ai essayé de rectifier un truc.
22:44On dit que la classe politique est nulle,
22:45c'est vrai qu'ils n'ont pas compris qu'ils n'étaient plus
22:47dans la Ve République majoritaire, qu'il fallait trouver des arrangements.
22:53Mais ce n'est pas eux qui ont inventé cette solution,
22:56c'est les électeurs.
22:58Parce que les électeurs disent que les hommes politiques sont nuls.
23:01Mais qui élit les hommes politiques ?
23:03– Non mais on est d'accord.
23:04– Ça veut dire que les électeurs sont nuls aussi.
23:06Alors tout le monde est nul, il faut…
23:07– Non, c'est dangereux de dire ça, à force de dire ça.
23:11Parce qu'on dit ça tout le temps.
23:12Je l'écoute, comme tout le monde, la télévision, la radio,
23:16la classe politique grotesque, corrompue pour les uns,
23:19nul pour les autres, etc.
23:21Égoïste, cynique, machin, etc.
23:23Il n'y a qu'Ă les remplacer par un homme fort,
23:26qui prend les décisions et qui sera beaucoup mieux.
23:29Ça sera vachement mieux.
23:30– La critique est parfois nécessaire.
23:33– Oui, mais permanente.
23:34– Ah, permanente, on ne sait rien, chacun en prend sa part.
23:36Moi, en tout cas, j'assume de dire qu'il y a une critique constructive Ă faire
23:41de ce qui se passe en ce moment dans la classe politique.
23:44Je ne dis pas tous pourris, etc.
23:45Je dis juste que quand vous dites,
23:48bon, c'est facile, on va trouver un chemin sur le budget,
23:50mais si c'était si facile, on l'aurait déjà fait.
23:52– Oui, je n'ai pas dit que c'est facile.
23:54– Non, mais même si vous n'avez pas dit que c'est facile,
23:56vous avez dit, on va y arriver, une taxe sur les ultra-médiaires, la suspension.
24:00Moi, je trouve qu'on est dans une situation très bloquée.
24:04– Oui. – Parce que, on le sait bien,
24:06je vais, pardon, une fois de plus, dire ce que tout le monde dit,
24:10parce qu'on est dans un débat de présidentielle
24:12sans avoir de présidentielle qui arrive.
24:15Moi, je ne suis pas, comme vous, Catherine,
24:17favorable à une démission du président de la République
24:19et à une présidentielle anticipée,
24:21mais on a bien compris que les petits calculs
24:24étaient, pour chacun d'entre eux, l'élection présidentielle.
24:28Est-ce que je peux me permettre de citer une phrase que j'adore,
24:30que m'a dit un proche de monsieur, le président de la République hier,
24:33qui m'a dit comment des gens qui sont assurés
24:35de ne jamais être élus, peuvent-ils être aussi obnubilés
24:38par la présidentielle ?
24:39Je trouve que ça résume bien la situation.
24:43– Oui, alors… – Est-ce qu'ils y croient tous ?
24:44Chacun croit Ă son destin bĂŞtement ?
24:47– Oui, mais c'est pas sûr que… – Non, mais excusez-moi,
24:49enfin, pardon, moi, je trouve que, bon,
24:51effectivement, chacun a sa part de responsabilité,
24:53il y a les surenchères à droite, à gauche,
24:55CLR, OPS, etc.
24:57Enfin, on oublie quand même Emmanuel Macron dans tout ça.
25:01Excusez-moi, c'est quand mĂŞme lui qui est Ă l'origine
25:04de cette situation de blocage.
25:09Alors, déjà , il a fait passer en force cette réforme des retraites,
25:15on pouvait peut-ĂŞtre faire autrement, bien.
25:17Ensuite, après 2022, il ne considère pas qu'il a une majorité,
25:24qu'il n'a plus de majorité absolue,
25:26comme lors de son premier quinquennat.
25:28Il fait comme si c'était exactement pareil, comme avant.
25:32Il décide ensuite, il prend cette décision folle de dissoudre en 2024,
25:37et le, comment dire, la fragmentation est encore pire.
25:43Et il s'entête, malgré tout, à ne rien lâcher.
25:47Mais ça, on l'a dit à longueur de plateau, ça, Carole.
25:49C'est-Ă -dire, non, mais d'accord.
25:51On ne peut pas pleurer sur le l'air enversé à chaque fois.
25:52Non, non, non, mais sauf qu'on est lĂ Ă dire,
25:54les hommes politiques, ceci, cela.
25:55Mais il y a quand mĂŞme le premier d'entre eux
25:57qui est à la tête de l'État,
25:59qui charge des premiers ministres
26:01d'un certain nombre de missions quasiment impossibles,
26:05parce que, franchement, la mission de le corps nu
26:07était impossible.
26:08et en ne lui donnant pas les marges de négociation nécessaires
26:16pour que sa mission puisse peut-ĂŞtre aboutir.
26:20C'est un problème.
26:21Mais je voudrais en revenir quand mĂŞme sur notre classe politique,
26:24ce que disait Valérie, quand même,
26:26de regarder ce qui se passe aujourd'hui.
26:29Une classe politique, la France insoumise,
26:31qui peut, bon, leur argument, c'est effectivement
26:33de crier tous les soirs que la révolution est au coin de la rue.
26:37que, effectivement, et d'ailleurs, un jour,
26:39Laurent, vous avez dit, un jour, ils auront raison,
26:40la révolution sera vraiment là .
26:42Mais quand on demande de faire démissionner de...
26:49Comment ça s'appelle ?
26:50Destituer.
26:52Destituer.
26:52Il ne connaît pas bien sa constitution.
26:55Parce que destituer un homme politique,
26:58un président de la République,
27:00soit il est fou, soit il a trahi,
27:02soit il grimpe aux arbres comme Paul Deschanel,
27:05là , sur les jardins de l'Elysée.
27:08Mais aujourd'hui, comment...
27:10Comment expliquer ça, faire avaler ça,
27:14Ă la population, quand mĂŞme ?
27:15Mais il le fera mĂŞme pas...
27:17Je sais bien.
27:18Il ne peut même pas le faire avaler aux députés et aux sénateurs.
27:21Mais bon, je veux dire, chacun a ses postures hypocrites.
27:22Que ce soit Mme Borne, d'ailleurs.
27:24que nous avons d'ailleurs rencontré avec Valérie Nataf
27:27et qui nous disait, effectivement, que sa réforme,
27:30c'était un totem à la...
27:31Hors de question, c'était il y a une semaine.
27:33Hors de question de toucher.
27:35Enfin, je veux dire, tout le monde ment tout le temps.
27:38Aujourd'hui, il suffit qu'on leur dise,
27:39hé, les gars, vous allez vous retrouver en slip si on dissout.
27:43LĂ , Ă ce moment-lĂ , tout le monde est capable,
27:44en un instant, de se dire, bon, on va peut-ĂŞtre faire un effort.
27:48Donc, ça veut dire que...
27:50Oui, je pense que Jean-Luc Mélenchon sait
27:54que la destitution ne sera pas votée.
27:56Donc, il ne la propose pas.
27:58Mais c'est un exemple pour chacun.
27:59Oui, mais attends, non, non, mais je veux expliquer mon argument.
28:01Je ne crois pas qu'il le fasse pour que ça soit voté.
28:04Je pense qu'il le fait parce qu'il prend position
28:06et il prend date vis-à -vis des électeurs,
28:09vis-à -vis des Français, pour leur dire,
28:11moi, je suis porteur d'une solution radicale.
28:13Et la solution radicale, c'est le départ d'Emmanuel Macron.
28:17Et moi, ce que je pense, c'est que,
28:20comme vous venez de le rappeler, Carole,
28:21Emmanuel Macron a une lourde responsabilité dans ce qui se passe.
28:24Mais ce que je veux redire aussi,
28:26c'est que je pense que ce qui est très grave,
28:28c'est peut-être que la classe politique n'est pas géniale,
28:30peut-ĂŞtre que les partis politiques font leur petite tambouille, etc.
28:33Peut-être qu'il y a trop de choses qui se passent derrière les portes fermées,
28:35parce qu'on ne peut pas quand même considérer
28:37que tout ça se passe sans que nous n'en sachions rien,
28:39en dehors d'attendre à 20h, fébrilement,
28:42ce que va nous dire le Premier ministre.
28:44Mais le fond de l'affaire, c'est que les Français sont mis en dehors.
28:48C'est-à -dire qu'on fait des politiques qui ne sont pas passées
28:53et les Français sont extérieurs, pas simplement à ce spectacle,
28:59ils sont extérieurs à ce qui se joue.
29:01Mais non, ils n'ont pas voté.
29:02Moi, je conteste complètement, ils ont voté en 2022.
29:05– Et en 2023, et en 2024 ?
29:08– Non, non, non, non, non, je m'inscris en faux.
29:10En 2022, l'élection présidentielle a été complètement squeezée
29:14par Emmanuel Macron qui a refusé tout débat
29:16et qui s'est inscrit dans la guerre d'Ukraine.
29:20Et donc, on ne parlait de rien.
29:22Et donc, il y est allé…
29:23– Les gens ont pu voter contre vous.
29:23– Non, pardon, il n'y a pas eu de débat.
29:27Moi, je pense que depuis…
29:29– Et quelle participation ?
29:33Et quelle participation ?
29:34Mais regardez, depuis 2017, non, je pense que depuis 2017,
29:40il n'y a pas eu un débat politique en France
29:43réellement, profond, organisé.
29:46Et c'est pour ça que je suis pour une présidentielle.
29:48Dans six mois…
29:48– J'ai compris, mais sans doute, madame,
29:50mais en 2024, il y a eu des élections européennes,
29:54les gens ont voté, et il y a eu ces élections législatives anticipées.
29:57Vous avez vu la participation ?
29:59– Pourquoi ? C'était quoi, le sujet ?
30:00Le sujet, c'était contre Le Pen.
30:02Ce n'est pas un vote, ça.
30:03Enfin, je veux dire, c'est un vote contre…
30:04– Ah bon, premier tour, c'était pas…
30:05– C'est un vote contre Le Pen, toute l'année…
30:07– Ah, premier tour.
30:09– Mais il y a eu trois semaines de…
30:11– Non, mais que vous disiez qu'il n'y a pas eu de débat.
30:13– Mais c'est de ça dont je parle.
30:14– Oui, d'accord, mais il y a eu vote.
30:16– Non, mais d'accord, mais c'est pas ça que les Français, ils veulent.
30:19– Ah, vous vous savez mieux ce qu'ils veulent ?
30:21– Oui, je pense que les Français veulent un débat politique.
30:23– Ah ben, vraiment, c'est-à -dire leur demander leur avis.
30:26– Ils en ont pas ras-le-bol ?
30:27– Oui, absolument ras-le-bol, mais absolument ras-le-bol.
30:30Vous le savez, vous l'entendez.
30:31– Vous les connaissez, les débats politiques.
30:32– Mais vous l'entendez partout.
30:33– Ils en ont ras-le-bol parce qu'il n'y a pas de résultat,
30:34parce que la situation est mauvaise.
30:36– Moi, je vous dis qu'il n'y a pas de…
30:38– Il y a un petit cercle qui discute à l'Assemblée nationale,
30:43mais il n'y a pas de débat politique dans le pays.
30:45– On n'écoute pas les Français, y compris quand ils ont voté.
30:48– Mais quand ils ont voté, sur quelle base ils ont voté ?
30:51Enfin, je veux dire, l'élection législative…
30:52– Mais sur la base qui choisit…
30:54– Mais non, mais pas sur la base qui choisit,
30:55ils votent en fonction du débat tel qu'il est posé.
30:57– 2024, qui ? On avait trois semaines pour voter.
31:00– Mais je ne les prends pas pour des imbéciles.
31:04– La seule question qui a été posée en 2024,
31:07c'est est-ce qu'on voulait voir Jordan Bardella, Premier ministre ?
31:09Donc les Français, ils ont voté contre ça.
31:11– Au législatif en 2022, le débat, c'était, voulez-vous,
31:13Jean-Luc Mélenchon à Matignon ?
31:14– Et en 2022, il n'y avait personne, il n'y avait personne…
31:17Mais regardez le taux de participation, mais regardez,
31:20on est passé en dessous des 5 ans, on est passé en dessous des…
31:24– Ben non, on est passé en dessous des 50% !
31:26– Carole est toute pâle !
31:27– Ce n'est pas de notre faute à nous, Carole, ça va ?
31:31– Vous voulez un petit verre d'eau ?
31:33Quelque chose ? Un petit bonbon Ă la menthe ?
31:35– Tout va bien, moi je pense que les restes…
31:38Bon, ce que décrit en gros Catherine Tricot, c'est quoi ?
31:42C'est une défiance croissante, effectivement, des Français, des citoyens,
31:48à l'égard de leurs représentants politiques.
31:51Et donc, les hommes politiques ont forcément une responsabilité.
31:54– On parlait de Mélenchon, mais je voudrais vous faire parler de…
31:58– Oui, Mélenchon ou un autre.
31:59– Oui, oui, non, mais on a parlé de Mélenchon, parce que sur une forme d'hypocrisie,
32:04de chacun finalement, parce que chacun a ses agendas politiques, chacun a ses objectifs.
32:10Les Républicains, quand même, aujourd'hui, sont quand même un peu montrés du doigt,
32:13avec Bruno Retailleau qui a fait son air-vous breakdown,
32:17quand il a appris que le maire rentrait au gouvernement,
32:21résultat des courses, ce pauvre Sébastien Lecornu s'est fait harakiri,
32:25enfin, il a démissionné, est-ce que Bruno Retailleau va le payer cher ?
32:30C'est-Ă -dire qu'on susurre, d'ici de lĂ , on dit un peu n'importe quoi,
32:33parce qu'on entend les rumeurs, que pour le punir,
32:36on ferait rentrer Laurent Wauquiez au poste de l'Intérieur.
32:41– Oui, alors ça, ça m'étonnerait, je veux dire.
32:42– D'accord.
32:43– On dit tout est n'importe quoi, donc allons-y.
32:46– Non, mais allons-y.
32:48– Tout le monde va oublier.
32:50– Ce qui est certain, il y a une chose qui est certaine,
32:52c'est que Bruno Retailleau, qui était quand même un ministre
32:56qui a émergé depuis les rentrées au gouvernement,
32:58ce qui prouve du reste que sa stratégie était la bonne,
33:02parce que c'est en participant au gouvernement
33:05qu'on montre d'abord qu'on fait des choses, etc.
33:08Et puis, il est devenu populaire.
33:10Là , il est tout à fait clair qu'il a reculé de trois cases.
33:13Ça ne va pas très, très fort pour lui,
33:17parce qu'il n'a pas su expliquer pourquoi, au fond,
33:23tout d'un coup, il faisait ce tweet après avoir annoncé.
33:28Il y a eu un communiqué des Républicains,
33:30un tribunal chapramini pour dire qu'il participait au gouvernement.
33:32Et ensuite, il fait un tweet pour expliquer que non,
33:36tout est remis en cause.
33:37Il convoquait un comité stratégique lundi matin, etc.
33:40Bon, je pense que l'erreur, c'est, un,
33:45de ne pas avoir mis en avant la réponse
33:49qu'avait faite Sébastien Lecornu, le Premier ministre,
33:52Ă la demande de LR,
33:55qui était une lettre d'engagement
33:57sur un certain nombre de points précis.
33:59Or, cette lettre, moi, je l'ai vue,
34:02il n'y a franchement rien dedans
34:03qui puisse satisfaire Bruno Retailleau
34:08et les LR de manière générale.
34:10Par exemple, sur la sécurité, oui,
34:12il faut assurer la sécurité des citoyens.
34:13Bon, ça, ça ne mange pas de pain.
34:15Sur l'immigration, oui, il faut lutter
34:17contre l'immigration irrégulière.
34:20Donc, ce n'est pas tout Ă fait ce que demandaient les LR, etc.
34:23Et lĂ , il pouvait, comment dire,
34:26se positionner sur le fond.
34:28LĂ , on a eu le sentiment
34:30que c'était sur un problème de personne.
34:32Oui, complètement.
34:33Il a même été, jusqu'à parler,
34:35de vieux chevaux de retour.
34:37Ce qui, en plus, casse un peu son image d'élégance.
34:40Parce que Bruno Le Maire, bon, a peut-être plein de défauts.
34:44Un jeune cheval de retour.
34:46Bon.
34:46Et donc, effectivement.
34:48Et puis, ensuite, lĂ , tout d'un coup,
34:51il s'est mis Ă demander Ă un gouvernement de cohabitation.
34:55Personne n'a très, très bien compris ce que c'était.
34:59Et voilĂ .
34:59Là , ça a l'air de, comment dire,
35:01de se clarifier un petit peu.
35:03Parce que, moi, ce que j'entends dire,
35:05de leur côté,
35:06c'est qu'il se dirigerait plutĂ´t vers un soutien
35:09sans participer Ă l'autre chose.
35:13Donc, Valérie...
35:14Non, mais ce serait plus logique.
35:15Oui, oui, oui.
35:16Ce serait plus logique.
35:16Non, mais on invente le nouveau Front populaire Ă droite, alors.
35:22Ben, si, non, je ne sais pas.
35:23Non, pourquoi ?
35:24Ils connaissent bien son histoire.
35:25Non, ça s'est fait.
35:26Oui, enfin, c'était la gauche.
35:28Ils avaient inventé la participation sans soutien, en même temps.
35:32Bon, bref.
35:33Alors, c'était sur 48 heures.
35:35Dans 48 heures, non.
35:36Enfin, hier soir, on avait 48 heures.
35:37Donc, lĂ , il nous reste 24 heures pour dire des bĂŞtises.
35:40Donc, allez-y, on en profite.
35:42Enfin, des bĂŞtises qui seront...
35:44Oui, on est quand même un peu spécialistes de la question, oui.
35:47Non, mais si on commence Ă dire,
35:49alors ce sera un tel, un tel, on va dire des bĂŞtises.
35:51Mais on peut quand mĂŞme essayer
35:53de dessiner le profil idéal.
35:58Pas d'ambition présidentielle ?
35:59VoilĂ .
35:59Déjà , ça a éligé un certain nombre de gens.
36:02Oui.
36:03Quelqu'un qui va savoir négocier.
36:04C'était aussi le profil qu'avait demandé Sébastien Lecornu
36:07pour ses ministres et négocié au Parlement.
36:12Ça ne va pas être très simple.
36:16Après, moi, je cale un peu.
36:19Pas quelqu'un de gauche, puisque tout évident, ça ne marche pas.
36:23Pas un macroniste, nous disent les LR.
36:27Le mouton, ça ne le pas.
36:29Oui.
36:30Moi, je pense qu'à part Sébastien Lecornu,
36:32je ne vois pas très bien.
36:33Je suis d'accord avec vous.
36:34C'est un macroniste.
36:35C'est un macroniste.
36:36Mais il a réussi, d'ailleurs, de manière assez spectaculaire,
36:41je trouve, Ă imposer une forme de personnage,
36:43comme vous le disiez, de brave homme.
36:45Est-ce que ça peut perdurer ?
36:46Ou le fameux gouvernementé ?
36:48Laurent.
36:50Le point clé est tout simple.
36:53Est-ce que les socialistes vont accepter de ne pas voter la censure
36:55ou est-ce qu'ils vont la voter ?
36:56Il n'y a pas d'autre question.
36:58Il n'y a pas d'autre question.
37:00D'après vous ?
37:02Je pense qu'ils se rendent compte que ce n'est pas vraiment leur intérêt
37:05de déclencher le pandémonium.
37:08C'est ce qu'il a dit Lecornu.
37:09Il y a une majorité absolue.
37:10Ils ne sont pas prĂŞts.
37:11En plus, ils vont avoir un problème,
37:12parce qu'ils vont être obligés d'expliquer aux électeurs
37:14que s'il y a une élection,
37:17ce qui n'est pas encore sûr,
37:18parce qu'il peut y avoir encore un deuxième Premier ministre,
37:20mais enfin, imaginons qu'il y ait une élection.
37:21Ils vont être obligés de venir dans les électeurs
37:23en disant, écoutez, voilà ,
37:24la France insoumise nous insulte tous les matins.
37:27On est des collabos, on est des je ne sais pas quoi, etc.
37:29Les sociétrômes, tout le monde déteste l'EPS.
37:32Les nuls, tout le monde déteste l'EPS.
37:34Mais alors voilĂ , on a fait un accord avec eux.
37:36Les gens vont dire, attendez, je ne comprends pas.
37:37C'est ça, c'est les obligés.
37:40Ça va être très coton.
37:41En face, il y aura l'idée, oui, il faut quand même s'unir.
37:44Ça commence à prendre du plan dans l'aile,
37:46vu le comportement de la France insoumise,
37:48qui est absolument odieux.
37:49C'est vrai qu'il y a cet argument-lĂ ,
37:50s'ils repartent Ă l'exposition.
37:52Et qui présente des gens contre les socialistes
37:55dans les endroits où ils ont des municipalités.
37:57Ce qui est évidemment, ce qui est le contraire
37:59de l'unité de l'Union de la gauche.
38:01Elle est mise dans un moment, pourquoi faire l'Union de la gauche ?
38:03L'Union de la gauche n'a pas toujours existé,
38:04il faut quand mĂŞme se souvenir.
38:06Elle a existé en 1945, après la libération,
38:09parce que le Parti communiste l'a voulu.
38:11Le jour oĂą le Parti communiste ne l'a plus voulu,
38:13pendant 10 ans ou 15 ans, c'était la guerre froide,
38:15il n'y a pas eu l'Union de la gauche.
38:16Et c'est revenu, quand le PC est revenu
38:19à l'idée qu'il fallait respecter les institutions,
38:22et s'allier avec les socialistes.
38:24Et ils vont jouer le jeu.
38:25Contrairement Ă la France insoumise,
38:26qui est une planche pourrie absolue.
38:27C'est-Ă -dire qu'ils jouent le jeu pendant 3 semaines,
38:29puis un jour ils s'énervent et hop, ils insultent tout le monde.
38:31Donc c'est très difficile de faire un accord avec eux, à terme.
38:35De jouer la carte du Union de la gauche,
38:37avec des gens comme ça,
38:38c'est pratiquement impossible.
38:40Donc Ă partir de lĂ ,
38:43il vaut mieux éviter les législatives.
38:45Catherine, il reste 40 secondes.
38:47– Eh bien, je ne crois absolument pas
38:48que les socialistes vont accepter
38:50de soutenir le corps nu
38:53qui s'appellera peut-ĂŞtre autrement.
38:55Je ne le crois pas.
38:56Je pense que nous sommes dans le jour de la marmotte,
38:58c'est-à -dire où tous les jours se répètent.
39:00Et ça va tomber.
39:02Si, moi, ce que je prédis,
39:06c'est qu'il y aura un Premier ministre
39:07qui sera nommé et qui tombera.
39:09Parce que les socialistes ne peuvent pas voter,
39:11ne peuvent pas soutenir un gouvernement qui…
39:14– Ils ne peuvent pas s'abstenir.
39:14– Moi, je ne le crois pas.
39:16Je ne crois pas que le rapport de force Ă gauche
39:18le leur permettra.
39:19– Bon, je dirais que DiCaprio,
39:21une bataille après l'autre.
39:24Les enquĂŞtes de Nicolas Le Floc,
39:26chouette, le crime de Floc,
39:28ça se passe à Brosséliande,
39:29c'est la suite des aventures du commissaire…
39:32– La suite des enquêtes du commissaire des Lumières,
39:33qui est un commissaire du XVIIIe siècle.
39:35– Exactement.
39:36– Qui a résolu toutes sortes d'énigmes
39:38sous les règles de Louis XV et XVI.
39:41Et maintenant, qui est pris dans la tourmente révolutionnaire
39:43et donc, voilĂ , c'est un roman historique.
39:45– Et c'est génial.
39:46– Qui raconte la Révolution et la Bretagne.
39:48– Eh bien, Boucher-Chestel, à lire,
39:52si vous en avez marre de lire sur la politique ou…
39:56– Pendant les vacances de la Toussaint.
39:58– C'est plus amusant.
39:59– Absolument.
40:00Merci, merci Ă vous tous.
40:01À très vite.
40:02Merci.
40:03– Sous-titrage ST' 501
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