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Auteur de « Voyage dans la France d'avant » (Gallimard), Franz-Olivier Giesbert revient, au micro du « Point », sur son amour pour la France et nous dévoile son panthéon personnel. L'éditorialiste se confie également sur l'écriture, cette « espèce de marotte ».

#FOG #Giesbert #culture #littérature #interview #France #auteurs

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Transcription
00:00D'où vient mon amour de la France ?
00:01C'est très simple. D'abord, je ne suis pas né ici.
00:05Je suis né aux Etats-Unis parce que mon père a fait le débarquement le 6 juin 1944 à Omaha Beach.
00:10Il a pris plein les gueules. Tout le monde dans sa section est mort d'ailleurs.
00:14Et puis il a rencontré ma mère. Voilà, c'est une petite histoire qui a commencé.
00:18Puis ma mère est allée le rejoindre aux Etats-Unis et je suis né.
00:20Mais mon père voulait vivre en Europe parce qu'il adorait l'Europe.
00:23Il avait une passion pour l'Europe. Il serait plutôt vu en Italie.
00:26Mais enfin bon, la France se présentait là parce que ma mère était française.
00:30Ma mère, elle, était contente aux Etats-Unis. Je crois qu'elle serait restée.
00:34Bon, finalement, ils ont débarqué et je suis arrivé là.
00:37Et au fond, je suis né en Normandie.
00:40Pas seulement parce que je suis un enfant du débarquement.
00:42Il n'y avait pas eu le débarquement le Didet. Je ne serais jamais né.
00:46Mais c'est aussi parce que j'étais élevé en Normandie.
00:50Et je me sens profondément normand.
00:51Je suis beaucoup plus normand qu'américain.
00:53Quand on me dit que vous êtes d'origine américaine, je ne sais pas ce que ça veut dire.
00:56Et d'ailleurs, je trouve que tous ces gens qui vous disent
00:59« Je suis coupé en deux. J'ai deux cultures. »
01:01Enfin, tout ça, ce sont des bêtises.
01:04C'est absurde.
01:05C'est toute cette époque aujourd'hui où on est dans la pleurnicherie.
01:08Il faut se faire plaindre.
01:09Je souffre parce que je suis coupé en deux.
01:11Mais non, moi, je ne suis pas coupé en deux.
01:13Je suis normand.
01:14J'étais élevé là.
01:15Alors, je suis français, évidemment, parce que je suis normand.
01:17Écrire, moi, j'ai l'impression que c'est...
01:20Je vais répondre un peu comme disait Giacometti, qui disait « Je peins tout le temps. »
01:23Ou « Je faisais ces sculptures. »
01:24Il disait « Je suis un maniaque. »
01:26Je crois que c'est un peu ça.
01:27J'ai le sentiment de ne rien savoir faire d'autre.
01:28C'est un plaisir.
01:32Il y a un peu de masochisme, peut-être.
01:34Mais il y a parfois du masochisme dans le plaisir.
01:37Mais c'est évidemment une espèce de marotte que j'ai.
01:41J'aime écrire.
01:42Quand je n'écris pas, je lis.
01:44Enfin, voilà, je suis une espèce d'aura de bibliothèque.
01:48Envahi par les livres de toutes parts.
01:50Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la littérature, c'est fini.
01:54Parce qu'il y a encore des grands écrivains.
01:55Bon, il y a peut-être moins de lecteurs.
01:57Ça, c'est le grand souci.
01:58Il y a moins de lecteurs.
01:59Mais on les a toujours.
02:02Jean-Marie Leclésio, Patrick Modiano, Michel Houellebecq.
02:07Yasmina Reza, qui est jouée toujours partout dans le monde.
02:10On n'en parle jamais.
02:11Peut-être parce que c'est une femme, je ne sais pas.
02:13Enfin, un rayonnement absolument incroyable.
02:15Moi, vous savez, j'ai la chance d'avoir beaucoup de lecteurs.
02:19Mais je n'aurai pas de lecteurs.
02:21J'écrirai quand même.
02:22Les chansons qui me font pleurer, je vais être très sincère.
02:24Je vais vous dire, il y en a un paquet.
02:25Sunny Afternoon, des Kings.
02:27Pourquoi ? Parce que ça me rappelle un amour de jeunesse.
02:31Très, très, très lointain.
02:33Mais je m'en souviens bien.
02:34Je vis toujours avec.
02:36Ma révérence de Véronique Samson.
02:38Parce que c'est l'année où mon père est mort.
02:40Et c'est une chanson qu'on entend beaucoup.
02:42Les chansons sont souvent liées, d'ailleurs, aux morts.
02:46C'est parce que je pense, notamment, c'est écrit aussi de Francis Cabrel.
02:50C'est une chanson que ma mère écoutait avant de mourir, l'année de sa mort.
02:54Ça peut aussi être d'autres types de chansons.
02:56Par exemple, je ne sais pas pourquoi, dans les yeux d'Émilie, de Joe Dassin, ça m'arrache toujours les larmes.
03:03Mais je ne sais pas d'où ça vient.
03:04Il y a des chansons comme ça qu'on entend.
03:06J'étais très choqué quand Emmanuel Macron avait dit un jour qu'il n'y avait pas de culture française.
03:11Au singulier, mais qu'il y avait des cultures françaises.
03:15Non, il y a une culture française.
03:16Et vous savez, la force de la France, et ça qui est extraordinaire.
03:20On essaie de le détruire aujourd'hui, mais ça reste, c'est explique critique.
03:23Qu'est-ce que c'est la culture française ?
03:24C'est l'ironie.
03:26C'est un petit ricanement, parfois un gros ricanement, d'ailleurs.
03:29Ça commence avec Rabelais, ça continue avec Voltaire.
03:32Et puis vous avez Molière, et puis vous avez plein de gens comme ça, je pense qu'il y a plein.
03:37Et bien entendu, on ne peut pas enlever ceux qui sont un petit peu en dehors de cet esprit, de cet état d'esprit.
03:44C'est évidemment, je m'incline, le grand Victor Hugo, qui est le grand génie français.
03:51Ou Aragon, qui est un autre génie.
03:54Enfin, il y en a beaucoup d'autres.
04:02Sous-titrage Société Radio-Canada
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