Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 mois
Journaliste et ancien directeur du "Figaro" et du "Point", Franz-Olivier Giesbert s'apprêt à publier "Voyage dans la France d'avant" aux éditions Gallimard. Un voyage non pas pour nous bercer mais pour nous réveiller...
Regardez L'invité d'Anne-Sophie Lapix du 20 octobre 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Anne-Sophie Lapix, RTL Soir.
00:03Notre grand invité est François-Olivier Gisbert, journaliste, ancien patron du Point, du Figaro.
00:08Il a aussi dirigé la rédaction du Nouvelle Obs, de la Provence, homme de télé également, que vous connaissez bien, auteur d'une dizaine de romans.
00:14Bonsoir François-Olivier Gisbert.
00:16Non plus que ça non ?
00:16Ah bon il y a les essais aussi.
00:17J'en ai peut-être des ou d'autres non.
00:18Ah c'est peut-être ça aussi.
00:20Vous ne les signez pas tous.
00:21Moi j'en ai eu une dizaine.
00:22J'en ai eu quelques-uns.
00:23D'abord bonsoir.
00:25Bonsoir.
00:25Dans ce Voyage dans la France d'avant, publié chez Gallimard, vous vous souvenez avec émotion de la Normandie de votre enfance.
00:33Vous évoquez des paysages qui s'abîment, des beautés qu'on néglige.
00:36Et vous écrivez aussi que vous connaissez toutes les salles du Louvre par cœur.
00:41J'imagine que le cambriolage des trésors du Louvre hier ne vous a pas laissé indifférent.
00:45Oui, c'est très terriste.
00:47Et puis il y a quelque chose de symbolique bien entendu.
00:49Je pense que beaucoup de Français l'ont ressenti comme ça.
00:52C'est-à-dire, bah oui, on s'attaque vraiment à Joyeux, le plus grand musée du monde.
00:57Il ne faut jamais oublier ça.
00:57Il est chez nous.
01:00Et bon, c'est sûr qu'il y a eu des failles quelque part.
01:03Et quand on regarde cette histoire, ça n'aurait jamais dû arriver.
01:06Vous êtes attaché au patrimoine.
01:08Et vous dites que le patrimoine, ce n'est pas quelque chose de mort, de vieux, de passé.
01:13C'est du vécu.
01:14Bah oui, bien sûr.
01:14On aime toujours d'abord les lieux de son enfance.
01:18Je peux parler en connaissance de cause à partir d'un certain âge.
01:20C'est vrai que ça met du temps parfois.
01:22Mais on aime bien retrouver les lieux de l'enfance.
01:25Et puis la France, c'est un pays magnifique.
01:27Attendez, bon, tout va mal.
01:29C'est sûr que ça ne va pas très bien aujourd'hui.
01:31Mais ce n'est pas la première période, la mauvaise période de la France.
01:36Elle en a eu beaucoup d'autres.
01:37Et elle a toujours été refaite.
01:39Elle n'a jamais été finie, la France.
01:41Mais vous savez, pour se faire du bien, il suffit de se balader en France.
01:44Alors c'est vrai qu'il y a des zones horribles en France.
01:46Je pense à toutes ces villes moyennes, abandonnées, sans industrie.
01:48Parce qu'on souffre en France de la désindustrialisation.
01:52C'est un point très important sur ce qu'on part à d'autres pays.
01:55On est le pays le plus désindustrialisé d'Europe.
01:58Avec la Grèce.
01:59Elle est en Italie.
02:01Nos voisins italiens, en Italie du Nord.
02:03Il y a des usines partout.
02:05Et nous, tout ça a disparu.
02:06Donc on a des carcasses d'usines.
02:07Mais il y a une autre France aussi, celle du patrimoine, justement, dont vous parliez.
02:11Le patrimoine.
02:13Je ne veux pas commencer à citer des belles villes ou des beaux villages.
02:18Enfin, c'est incroyable.
02:19Regardez, la ville de Nîmes.
02:21Mais c'est juste dingue.
02:23Quand on a cette ville romaine, avec son passé qui est partout.
02:26C'est tout ça, merveilleux.
02:27Je chante la France, d'ailleurs, aussi, dans ce livre.
02:30Je la célèbre.
02:31Mais sur le patrimoine des musées.
02:33Vous avez vu, peut-être, que le ministre de l'Intérieur voulait envoyer la police
02:35pour surveiller les musées, pour assurer leur sécurité.
02:39Vous pensez que c'est la bonne solution ?
02:42C'est sûr qu'il y a des problèmes avec le...
02:45C'était très compliqué.
02:46De toute façon, le personnel du Louvre, je ne suis pas en train de l'incriminer.
02:49Parce que l'enquête ne fait que commencer.
02:51Mais c'est un personnel un peu compliqué.
02:54C'est le personnel des musées.
02:55C'est bon, voilà.
02:56Et donc, peut-être, il faudrait trouver un autre moyen d'assurer la sécurité.
03:01Je ne sais pas.
03:01Enfin, ça, c'est...
03:02Je ne suis pas spécialiste.
03:03Non, mais en période.
03:04Mais c'est vrai que le Louvre, c'est un musée, mais c'est dingue.
03:09J'ai été au conseil d'administration pendant plusieurs années de cette...
03:13Enfin, oui, c'est vraiment la grande institution française par excellence.
03:17Et j'en étais très fier.
03:18Et je suis très fier de ce musée.
03:20C'est à chaque fois que je fais.
03:21Mais c'est quand même dingue qu'on ait ça chez nous.
03:23Personne d'autre dans le monde peut rivaliser.
03:25Mais je voulais en venir aux économies qu'on fait pour l'entretien des musées, parce que...
03:29Ce n'est pas des économies, vous savez très bien comment c'est arrivé.
03:32C'est pas...
03:33Enfin, l'idée que ce serait la faute des économies, non, je crois que c'est certainement plus compliqué.
03:39Ce n'est jamais la faute des économies, parce que vous pensez, vous, qu'il faut en faire.
03:43Ah certainement.
03:43La rigueur paix.
03:44Oui, bien sûr.
03:45Bien sûr.
03:45Et que, vous savez, ce n'est pas la rigueur paix.
03:48On peut dire même, les imbéciles vont dire l'austérité.
03:51Mais l'austérité paix.
03:52Souvenez-vous, 1958, j'en parle d'ailleurs dans ce livre.
03:56Jacques Rueff.
03:56Jacques Rueff, qui est un personnage extraordinaire.
03:59Aujourd'hui, on est toujours en train de célébrer des personnages ridicules, qui trafiquent
04:04les statistiques, qui vous racontent des blagues.
04:06Je pense à Thomas Piketty ou Gabriel Zuckman.
04:08Ils peuvent toujours me faire un procès, on verra bien.
04:10C'est mis de gauche.
04:10Non, mais enfin, oui, ce n'est pas de gauche.
04:12C'est qu'il a été démontré que leurs statistiques sont truquées, y compris par des économistes
04:18de gauche qui le disent.
04:19Quand on regarde de près, c'est ça.
04:22Bon, et pendant ce temps-là, jamais rien sur Rueff.
04:25Rueff, il a fait ce plan pour le général de Gaulle en 1958.
04:29Enfin, tout s'est fait avec le général, bien sûr.
04:31Et Antoine Piné, qui était le ministre de l'économie à l'époque, c'est un économiste
04:36sérieux, qui pensait qu'un plus un, ça fait deux, et non pas quatre ou cinq, comme
04:41les plaisantins dont on parlait tout à l'heure.
04:44Et le résultat, c'est quoi ? C'est que, bon, la première année, ça a été un peu
04:47du rail.
04:48De Gaulle est allé un peu fort.
04:49Il y avait même suppression des pensions d'anciens combattants.
04:52Il a été obligé de reculer.
04:53Mais c'était un plan de rigueur assez fort.
04:56Qu'est-ce qui s'est passé après ?
04:58On a eu une croissance de dingue.
05:00Une croissance à la chinoise.
05:01L'année suivante, ça a commencé, 4, 5, 6% de croissance par an.
05:06Et regardez, tout le monde, tout le monde entier disait la France.
05:10Mais ça, j'en parle aussi, évidemment, c'est une partie aussi importante du livre.
05:13Il n'y a pas si longtemps que ça.
05:14C'est pour ça que la France n'est pas finie.
05:16Il n'y a pas si longtemps que ça.
05:17Alors qu'elle semblait finie quand De Gaulle est arrivée en 1958.
05:20Et bien, dans les années 70, les gens venaient de partout pour voir la France, parce
05:24que c'était l'avenir du monde.
05:25Et c'était en produits intérieurs par habitants.
05:28C'est-à-dire richesse nationale par habitants.
05:30On était dans les 5 premiers avec les Etats-Unis et la suite.
05:34Ah ben là, maintenant, on est en bas.
05:35Les états d'esprit.
05:36Vous dites qu'on l'était avant la réunion de Jacques Crèf.
05:39Peut-être qu'on n'est pas prêts à faire les sacrifices qu'on faisait à l'époque.
05:43Là, il y a pas mal de mesures déjà qui sont remises en cause par la gauche.
05:47La fiscalisation des indemnités pour les personnes en infection longue durée.
05:50Les crédits d'impôt en baisse pour les frais de scolarité.
05:53La franchise doublée pour les consultations chez le médecin.
05:56Tout ça, tout ce qui est prévu dans ce budget, ça fait mal.
05:58Et ça frappe pas les plus riches, pour le coup.
06:01Tout ça, ça vous paraît essentiel ?
06:03C'est-à-dire, non, moi, je suis plus attaché...
06:06Ce sont des sujets importants.
06:09Mais je suis plus attaché à la France globalement.
06:12C'est-à-dire, vous voyez là, on est là en train de parler d'économie.
06:17Il faut évidemment faire des économies.
06:19Mais ce qui est important aussi, par exemple, si on veut s'endetter intelligemment,
06:22parce que moi, je ne suis pas contre l'endettement à partir du moment où il s'agit d'investir,
06:26il faut quand même s'occuper de réindustrialiser ce pays.
06:30À commencer par, évidemment, il faut faire baisser tous les impôts, toutes les taxes sur les entreprises.
06:35Puisque, vous savez que les impôts de production,
06:37contrairement à ce que racontent tous les faquins et les farceurs dont on parlait tout à l'heure,
06:41la France...
06:42Ben oui, non, mais attendez, c'est la réalité.
06:44On bourre le crâne avec des coxigrues à longueur de journée.
06:48Il faut voir le bourrage de crâne, mais c'est complètement dingue.
06:50La France, quand vous regardez les impôts de production en France,
06:53ils étaient sept fois plus élevés en Allemagne...
06:57Pardon, en France qu'en Allemagne.
06:59Sept fois plus élevés.
07:00Ils sont aujourd'hui cinq fois plus, parce qu'il y a eu un peu de travail sous Macron.
07:03On les a baissés, d'ailleurs.
07:04Il n'a pas fait grand-chose.
07:05Ça n'a pas changé grand-chose.
07:06Oui, parce que, de toute façon, attendez,
07:08les entreprises, on sait très bien.
07:10D'ailleurs, vous avez vu, il y a des problèmes.
07:12Tout de suite, on va imposer les entreprises,
07:14parce que là, on pense que ça...
07:15Là, on va baisser les impôts de production en projet.
07:17Oui, enfin bon, on verra.
07:18On verra.
07:19Moi, là-dessus, je suis très...
07:20Je pense que le sujet, c'est la réindustrialisation,
07:23de permettre aux gens de travailler.
07:26Et puis surtout, comme la France est un pays,
07:29on l'oublie complètement,
07:30aujourd'hui, on ne pense plus qu'à tous ces centres,
07:33ces métropoles qui se sont installées partout
07:35et qui se développent, et c'est très bien.
07:36Mais il faut penser aussi aux villes moyennes
07:39où vivent la moitié des Français.
07:41Vous parliez des industrialisations.
07:43La France n'est plus la France, dites-vous.
07:46Alors, c'est une phrase de dépit,
07:47totalement connotée aujourd'hui,
07:48qu'on entend souvent au RN,
07:50chez Éric Zemmour.
07:51Ça fait un peu vieux con, oui.
07:52Non, mais je vous le dis,
07:53c'est RN, Éric Zemmour.
07:54Quand on entend cette phrase-là, politiquement,
07:56vous n'ignorez pas.
07:57Vous n'écrivez pas par hasard.
07:58Mais je m'en fous.
07:59Vous savez, moi, j'écris pas pour plaire
08:01à un tel ou à tel.
08:03Je crois que c'est certainement
08:04la raison du succès des livres,
08:06c'est que j'écris en disant
08:07exactement ce que je vois
08:08et ce que je pense.
08:09Et d'une certaine manière,
08:10je n'en ai rien à foutre
08:11des réactions politiciennes
08:13qu'on peut avoir.
08:14La vérité, c'est que la France change.
08:16Et elle change en bien.
08:17Elle change en mal aussi.
08:18Vous savez, toute cette balade
08:20que je fais sur la France d'avant,
08:22il y a eu des pages absolument formidables.
08:24Et je regrette aujourd'hui, évidemment,
08:25la France d'avant.
08:26Et comment ne pas regretter,
08:28par exemple, le culte de l'histoire.
08:30Vous voyez, aujourd'hui,
08:31l'histoire est très mal enseignée.
08:33Déjà, dès l'école,
08:34on supprime la chronologie
08:35pour que les gens ne comprennent rien.
08:37Vous voyez, comment ne pas
08:38être nostalgique ?
08:40Par exemple, la chanson française.
08:41C'était un truc de dingue,
08:42la chanson française.
08:43Regardez, toutes ces chansons
08:44de Gilbert Bécaud
08:45qui étaient adaptées partout.
08:47On entendait...
08:47Non, non, mais qu'on entendait partout.
08:49Vous voyagez partout.
08:50Aujourd'hui,
08:50essayez d'écouter des chansons françaises
08:53qui étaient interprétées.
08:54Vous vous souvenez ?
08:55Franck Sinatra, Elvis Presley,
08:56tout ça, ils reprenaient
08:57leur grand succès.
08:58C'était des chansons françaises.
08:59Vous voyez, donc,
09:00la grande époque d'Aznavour, etc.
09:02On peut continuer.
09:03Yves Montand, Yves Montand,
09:04qui était une célébrité aux Etats-Unis.
09:06Et dans un...
09:07Tout ça, on peut le...
09:09J'ai le droit de le dire,
09:10si vous voulez.
09:11Je sais que ça gêne,
09:12mais je le dis, je m'en fous.
09:13Non, ça, ça gêne pas.
09:14Je ne dis pas, je ne dis pas.
09:15Oui, oui, oui.
09:15C'est quand on prenait les phrases connotées.
09:16Non, non, parce que...
09:17Non, c'est connoté.
09:18Évidemment, c'est connoté.
09:19Mais moi, de toute façon,
09:21si vous voulez en venir là,
09:23je ne suis pas contre l'immigration.
09:24Moi-même, je suis fils d'immigré.
09:26Mon père était un soldat américain.
09:28Il a fait le débarquement.
09:29Je suis fils d'immigré.
09:30Il parlait avec un accent à couper au couteau.
09:31Parfois, on se moquait un peu de lui.
09:33Et mon père, il aimait la France.
09:34Et mon père, il disait à la maison,
09:36certains voulaient parler anglais
09:38parce qu'il avait un bon anglais.
09:39Ici, on est en France,
09:40on parle français.
09:41Et mon père, il lisait les dictionnaires
09:42pour apprendre les mots français
09:44et géniaux que nous avons.
09:46Merci beaucoup, François-Olivier Gisbert.
09:48C'est génial, la France.
09:49C'est génial, vous savez, continuez.
09:51On fait des signes.
09:52Je suis passionné.
09:53Voyage dans la France d'avant
09:54chez Gallimard.
09:55Merci beaucoup, François-Olivier Gisbert.
09:57Et puisque vous aimez la chanson française,
09:59mon invitée suivante
10:00est Clara Luciani
10:01qui prête sa voix au podcast
10:04Les Femmes ont la parole
10:05disponible dès ce soir
10:06sur l'application RTL
10:07ou sur RTL.fr.
10:09A tout de suite.
10:09RTL Soir
10:12Avec Anne-Sophie Lapin
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations