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Dans son nouveau livre, « Voyage dans la France d'avant » (Gallimard), Franz-Olivier Giesbert livre un récit historique et intime et remonte le temps pour mieux comprendre où nous allons. Pour « Le Point », l'éditorialiste revient sur ces figures marquantes de l'Histoire. Parmi elles : Tocqueville, Jacques Rueff et le général de Gaulle.

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Transcription
00:00Il ne suffit pas grand-chose pour que ça reparte.
00:02Vous voyez, une petite tincelle, et puis aussi du courage,
00:05beaucoup de courage, ne pas avoir peur.
00:12Voyage dans la France d'avant, ce n'est pas le quatrième tome
00:16de l'histoire intime de la Vème République,
00:17c'est plutôt une sorte de conclusion,
00:20même si je ferais peut-être un jour un quatrième tome
00:22de cette histoire intime.
00:24C'est une conclusion qui est, comment dire, un peu éternelle
00:27sur ce qu'est-ce qui fait la France.
00:30D'où on vient ? Pourquoi on est comme ça ?
00:33Vous voyez, par rapport au problème que nous vivons aujourd'hui,
00:35évidemment, c'est très actuel.
00:36Quand on revient sur la Révolution française,
00:39le culte de Robespierre, mai 68,
00:42ou alors la Commune, l'épuration, etc.,
00:45forcément, on comprend beaucoup de choses
00:48sur ce qui se passe aujourd'hui.
00:49Moi, je ne crois pas que la France est finie du tout,
00:51donc je suis fondamentalement optimiste,
00:53même si c'est dur de l'être aujourd'hui, je le reconnais.
00:55Mais il y a aussi la nostalgie.
00:58Il y a nostalgie, il y a du rire aussi,
00:59parce que c'est vrai que j'ai tendance à penser
01:02que dans le monde d'avant,
01:03mais là, ça fait vraiment vieux con,
01:05dans le monde d'avant, riez plus.
01:07C'est vrai qu'on souffre de pas mal de mots.
01:10Par exemple, évidemment,
01:11ce que le philosophe Spinoza
01:13appelait les patients tristes.
01:15Et qu'est-ce que sont ces patients tristes ?
01:17Eh bien, c'est très simple.
01:18Il suffit de regarder autour de soi,
01:19on le voit partout.
01:20Le ressentiment, la jalousie, la convoitise.
01:22Il y a aussi aujourd'hui quelque chose
01:24qui fait un peu froid dans le dos, parfois.
01:26C'est la déculturation et l'acculturation,
01:30c'est-à-dire l'influence d'autres influences,
01:34je pense notamment à l'américanisation,
01:35mais on peut en voir beaucoup d'autres aussi.
01:38Et le fait que, voilà,
01:39les traditions sont un peu en perte de vitesse.
01:43Après, moi, je ne suis pas en train de pleurnicher,
01:45parce que je vois aussi en même temps
01:47des forces de l'énergie
01:50qui se mettent en action.
01:53Ce n'est pas un pays qui se précipite
01:54à toute vitesse vers l'abîme.
01:57Il y a des forces contradictoires.
01:58Il y a des gens qui essayent de l'arrêter.
01:59Moi, j'en fais partie et je ne suis pas le seul.
02:01Heureusement, sinon je n'aurais pas écrit ce livre.
02:03Ça aurait été trop désespérant.
02:04La France, elle a plein de penseurs.
02:06Et c'est un peu triste de voir, d'ailleurs,
02:08pas seulement la jeunesse,
02:10mais je veux dire, beaucoup d'enseignants
02:12absolument fascinés par Marx
02:14et puis ces épigones d'aujourd'hui
02:16qui sont d'ailleurs assez minables.
02:18Moi, je cite tout simplement,
02:20parce que j'en reviens souvent sur lui,
02:22Hippolytène, notamment sur la Révolution française.
02:24C'est un philosophe historien
02:26qui a fait un travail remarquable.
02:28On peut citer aussi Ernest Renan.
02:30Et puis, peut-être le plus extraordinaire de tous,
02:33parce que c'est un prophète,
02:34c'est l'extraordinaire Tocqueville
02:36qui a tout annoncé.
02:38Jacques Ruef fait un cas très intéressant
02:40parce qu'aujourd'hui, on n'en parle plus.
02:42Totalement oublié.
02:43Or, en 1958,
02:45quand le général de Gaulle arrive au pouvoir,
02:47dans une situation catastrophique pour la France,
02:50il y a de l'endettement,
02:52en veux-tu en voilà,
02:52c'est comme aujourd'hui,
02:54la France est par terre,
02:55comme c'est la IVe République qui s'écroule,
02:57et les déficits,
03:00enfin, ça ne va pas du tout.
03:01Et de Gaulle a des intuitions.
03:03Il finit par écouter quelqu'un
03:04qu'Antoine Pidé,
03:05qui est son ministre des Finances,
03:07lui a amené,
03:07qui est Jacques Ruef,
03:09économiste,
03:10et qui est quelqu'un d'absolument extraordinaire
03:12parce qu'il a un caractère.
03:13Et puis, il réussit à imposer
03:15ses vues dans ce plan,
03:19plan d'assainissement et de stabilisation
03:21de 1958,
03:23adopté par le Conseil des ministres
03:25la nuit,
03:26à minuit,
03:27parce que tout le monde s'est engueulé,
03:28et en fait,
03:28personne ne voulait ce plan,
03:29et de Gaulle a dit,
03:30ah bah, si on ne vote pas,
03:31moi je m'en vais.
03:32Alors évidemment,
03:32tout le monde a dit,
03:33bon, d'accord,
03:34parce que la France était
03:35vraiment près de l'abîme à l'époque,
03:38et ça a été absolument
03:40foudroyant le résultat.
03:42C'est-à-dire,
03:42on a eu très vite
03:44une croissance en France
03:45de 5-6%.
03:46Pourquoi ?
03:47Alors, les imbéciles
03:48appellent ça l'austérité.
03:50Mais non,
03:50c'est tout simplement
03:51quelqu'un qui a dit
03:521 plus 1 égale 2.
03:54Il a convaincu
03:55le général de Gaulle,
03:57qui d'ailleurs avait
03:59compris beaucoup de choses,
04:00et je pense que
04:01l'intuition l'a mené
04:03vers ça,
04:04il a compris que
04:05la France ne pouvait avoir
04:06de la croissance
04:07que dans une économie
04:09bien gérée,
04:11c'est-à-dire
04:11sans déficit.
04:13Le déficit
04:13est l'ennemi
04:14de la croissance.
04:15Quand on fait
04:16des gros déficits budgétaires
04:17comme on fait en France,
04:18on n'a pas de croissance.
04:19Macron n'a pas
04:20appris ça
04:21à l'ENA,
04:21vous voyez ?
04:22Il aurait dû la prendre
04:23parce qu'il aurait géré
04:24autrement,
04:25et aujourd'hui,
04:25on aurait une grosse croissance
04:26en France
04:27comme certains pays européens.
04:29Moi, je viens
04:29d'une famille
04:30qui était anti-gaulliste,
04:31mes parents étaient
04:32de gauche,
04:32ma mère d'une gauche
04:33beaucoup plus madérée
04:34d'ailleurs,
04:35mais très anti-gaulliste
04:36parce que pour eux,
04:37c'est un dictateur.
04:38Et c'est vrai que j'ai commencé
04:40à réviser mon jugement,
04:42notamment après avoir lu
04:42un livre que mon grand-père
04:44m'avait prêté
04:45juste avant de mourir
04:47qui était
04:47La tragédie du général
04:48de Jean-Raymond Tourneau
04:49où on voyait
04:50un personnage
04:50complètement anachronique,
04:52très bizarre,
04:54foutra,
04:55qui disait un peu
04:55n'importe quoi
04:56mais qui avait des visions
04:58et en fait,
04:59c'est ça de Gaulle.
05:00C'est quelqu'un
05:00qui imagine
05:01la France d'après.
05:02Ça n'a rien à voir
05:03avec nos politiciens.
05:05J'allais dire politiciens,
05:06c'est une formule
05:07que de Gaulle employait souvent
05:08et qui eux
05:09ne préparent jamais
05:11la prochaine génération
05:12parce qu'ils s'en foutent.
05:14D'ailleurs,
05:14la preuve,
05:15l'endettement aujourd'hui
05:16parce que ce sont
05:16les générations futures
05:17qui vont te payer.
05:18Ils s'en foutent.
05:19Ils sont sur la prochaine élection
05:20ou d'ailleurs aujourd'hui,
05:22c'est encore pire,
05:23avec Macron,
05:23j'ai le sentiment,
05:24ils sont sur la prochaine
05:25émission de télé.
05:26Vous voyez ?
05:26Donc,
05:27on est dans le court-termisme.
05:28Il a montré
05:29que dans une situation
05:29quasi désespérée,
05:31celle de 1958,
05:33on peut tout redresser
05:34très vite.
05:35Il suffit de ne pas
05:35grand-chose
05:36pour que ça reparte.
05:37Vous voyez ?
05:37Une petite tincelle
05:38et puis aussi du courage,
05:41beaucoup de courage.
05:42Ne pas avoir peur.
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