00:00C'est l'heure de l'économie avec Raphaël Legendre et ce matin, Raphaël, vous avez décidé de tirer la sonnette d'alarme sur le nombre de commerces vacants qui ne cessent d'augmenter en France.
00:09Une tendance qui inquiète, mais est-ce que c'est inévitable déjà ?
00:11Non, on va tâcher de rester optimiste ce matin, mais c'est vrai qu'à Saint-Malo, par exemple, même les remparts ne suffisent plus à retenir les commerçants.
00:21C'est bien simple, il n'y a jamais eu autant de boutiques à vendre dans l'intramuros, c'est l'alerte que sonne dans Ouest-France un responsable de la Chambre de commerce et de l'industrie d'Ille-et-Vilaine, Christophe Sebi.
00:33Mais Saint-Malo n'est qu'un symbole, partout en France, les petits commerces tirent leur rideau depuis dix ans maintenant.
00:41On parle du taux de vacances qui augmente et selon l'Institut pour la Ville et le Commerce, ce taux de vacances commercial en centre-ville était de 6% en 2010.
00:53Il a bondi à, tenez-vous bien, près de 14% en 2024, c'est un pic historique.
00:59Le cabinet spécialisé dans la distribution Codata est un peu moins pessimiste, mais avance quand même le chiffre de 11,3% de taux de vacances attendu cette année.
01:10Et ça veut dire, très concrètement, que plus d'un commerce sur dix a tiré le rideau en France et forcément, ça joue sur l'attractivité de nos centres-villes.
01:19Alors, quelles sont les causes ?
01:20Toujours les mêmes. D'abord et avant tout, la concurrence du e-commerce pour certaines enseignes, comme dans l'habillement, c'est un carnage.
01:28Camailleux, Koukai, Nafnaf, Pinky, toutes ces enseignes ont disparu de nos villes.
01:33Vous avez aussi les loyers qui sont trop chers.
01:35Et puis, la baisse de fréquentation. Le télétravail, par exemple, a réduit de 15% la fréquentation des centres-villes depuis 2019.
01:44Ça, c'est d'après la Banque des Territoires.
01:46Si vous ajoutez à cela le réflexe bien français de tout concentrer là où c'est déjà plein, c'est-à-dire dans les grandes zones commerciales,
01:55le résultat, c'est qu'on a transformé nos périphéries en temples de la consommation et nos centres-villes en musées des souvenirs.
02:03C'est ça, les gens, en fait, ils sont contradictoires puisqu'ils veulent préserver les centres-villes.
02:07À la fois, ils foncent, aller dans les grandes surfaces, dans les zones périphériques.
02:11Mais du coup, c'est la fin des centres-villes que vous nous annoncez ce matin, Raphaël ?
02:15Pas forcément, Lorraine. Les experts parlent d'une recomposition.
02:19Les boutiques de vêtements ferment, mais laissent la place à des salles de sport ou à des parfumeries.
02:25Et quand une vitrine ne trouve plus preneur, on peut aussi la transformer en logement.
02:30C'est par exemple ce que fait le programme Action Coeur de Ville, qui a été lancé en 2018 par l'État pour redynamiser les centres des villes moyennes.
02:40Vous avez aussi l'opération Commerce 2025 des CCI et de l'État, qui cible les boutiques à risque.
02:46Là, c'est des animations, c'est des formations pour baisser la vacance des commerces.
02:53Ça marche, ça les baisse de deux points.
02:55L'idée, c'est que c'est aussi aux commerçants de se bouger, de réagir face à la concurrence du numérique.
03:01Et mon préféré, le programme 1000 Cafés du groupe SOS, qu'il a relancé dans 200 villages en 2025.
03:11Parce que la convivialité...
03:12Quand il y a un café, il y a de la vie.
03:13Mais évidemment, la convivialité, c'est un élément indispensable.
03:17D'autant plus quand on passe notre temps à scroller de plus en plus pour commander...
03:21On peut scroller au café.
03:22...sur Internet.
03:23Voilà.
03:23On peut scroller au café.
03:24On peut faire du small talk que j'adore, ce sont les petites conversations.
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