Cold cases : doit-on ouvrir l’accès aux ADN privés ?

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Transcript

00:00J'ai été ministre à l'intérieur d'une demande qu'a fait le pôle Colquay,

00:04c'est les pôles qui regardent les affaires très anciennes et qui n'ont pas de résolution,

00:09on n'a pas trouvé l'auteur de ces crimes, et ils ont demandé une coopération judiciaire ou FBI.

00:13Et grâce à cette demande de géanologie génétique, aujourd'hui c'est interdit,

00:17on a retrouvé par exemple le prédateur des bois qui avait fait plusieurs viols entre 1998 et 2008.

00:22Il y a plus de 50 000 traces ADN dans le fichier du FNEG,

00:26le fichier des délinquants sexuels et des auteurs d'homicide, qui ne trouvent pas preneur.

00:30Si nous autorisons dans la loi la géanologie génétique,

00:33alors nous pourrions résoudre une partie de ces crimes.

00:35Aux Etats-Unis c'est un crime par semaine qui est résolu.

00:40J'ai envie de demander à l'avocat général, bien entendu, si vous permettez.

00:44L'avocat général est persuadé d'avoir raison puisqu'il s'inscrit dans la continuité

00:51de ce que j'ai entendu tout à l'heure avec Philippe.

00:54Moi je le rejoins si j'ai bien saisi votre point de but.

00:57Tout ce qui est de nature, ma chère Cécile, a facilité techniquement l'identification des criminels,

01:07leur interpellation à mon agrément absolu.

01:11Tant qu'on reste bien sûr dans un cadre où la démocratie a des limites.

01:16Mais je ne vois aucune raison de refuser tout ce qui est un progrès

01:21qui va permettre à la société d'être plus tranquille

01:25et surtout de réprimer les malfaiteurs qui lui ont fait mal.

01:29Bérangère Dubu ?

01:30Finalement, utiliser ce que des gens ont donné naturellement

01:35puisqu'ils ont donné leur fichier ADN,

01:37ça me paraît sain et logique pour résoudre une enquête.

01:39Ce qui me paraît moins sain et moins logique,

01:41c'est que des gens donnent leur trace ADN à des sociétés privées

01:45sans savoir ce qui en sera fait après.

01:47Je trouve ça assez fou de donner son ADN à une entreprise

01:51pour faire ça d'un point de vue ludique

01:53et c'est la chance qu'on n'en fera pas.

01:55En revanche, qu'on s'en serve parce que ça a été le cas pour le violeur des bois, c'est vrai.

01:58Mais Elodie Cullic qui avait été brûlée dans le Nord,

02:01c'est aussi par ce fichier central où on a retrouvé un cousin lointain

02:04et qu'on a croisé.

02:05Donc il y a énormément de crimes qui vont être résolus.

02:07Oui, ça serait logique que la justice ait accès à tous les moyens de preuves et d'éléments.

02:11Que des gens, en revanche, donnent leur ADN comme ça sans savoir me paraît surprenant.

02:15Est-ce que, Bruno Pommard, il n'y a pas des risques d'erreur ?

02:20Il peut y avoir des risques,

02:21mais de toute manière, à partir du moment où on initie quelque chose de nouveau,

02:24il peut y avoir effectivement des erreurs.

02:26Mais Philippe Boucher l'a très bien dit, il n'y a aucune discussion.

02:30Si ça permet d'élucider des crimes

02:32mais quand on voit ce qu'on voit actuellement dans les médias et ailleurs,

02:36et ce qui se passe, c'est important, évidemment,

02:38de pouvoir avoir des réponses à des crimes qui sont commis

02:41qui parfois restent sans réponse.

02:42Mais vous le feriez, par exemple, David ou Philippe Bilger,

02:46automatiquement ou seulement sur le volontariat ?

02:49Ah non, moi je serais,

02:51à partir du moment où l'intérêt social

02:54et l'équité criminelle l'exigent,

02:58moi je serais assez volontiers dans l'impérieux.

03:01Mais c'est une atteinte à la vie privée ?

03:03Oui, mais...

03:04D'accord.

03:04Alors, à partir du moment, ma chère Cécile,

03:08où on ne peut jamais arbitrer exactement

03:10entre des exigences contradictoires,

03:13liberté, sécurité,

03:15et comme vous le dites très bien,

03:17celle-là, j'en choisis une

03:18et je vais plutôt vers celle que je viens d'indiquer.

03:21Allez, dites-nous ce que vous en pensez,

03:23au 0826 300 300,

03:24est-ce que vous seriez prêt à donner votre ADN

03:26au service de la police ?

03:28Alors, en revanche, je suis assez d'accord

03:30avec une chose qu'a dit de Bérangère.

03:31Moi, je suis d'accord avec Philippe David,

03:32avec Philippe Bilger,

03:33enfin, vaut mieux que je sois d'accord avec moi,

03:35vous me direz,

03:35parce qu'il était d'accord avec moi.

03:36Ça fait peur.

03:38Mais non, mais ma langue a foncé.

03:39Je m'aime.

03:40Non, parce que, quand j'ai dit,

03:41moi, pour trouver la vérité,

03:43je pense que tout est utilisable,

03:45notamment pour des cold case,

03:47avec des meurtres horribles, etc.

03:49C'est vrai que c'est quand même assez bizarre

03:50qu'on donne nos ADN pour être stockés

03:53par des entreprises américaines,

03:55mais qu'on ne serait pas d'accord

03:56pour que ce soit, par exemple,

03:57stocké en France.

03:59Je ne comprends pas pourquoi.

04:00Moi, je vais vous dire,

04:01je n'ai rien à me reprocher,

04:02on peut me prendre mon ADN,

04:03je n'ai aucun problème là-dessus.

04:05Mais aucun problème.

04:06Non, là, c'est des gens

04:07qui le donnent volontairement

04:08pour avoir des notions d'origine,

04:10ethnique, vivienne, etc.

04:11Et c'est ça,

04:12moi, je ne parle pas de ficher tout le monde,

04:13je parle que les gens

04:14qui l'ont donné,

04:15cela sert.

04:16Vous allez loin que Philippe Bilger.

04:18Moi, je parle juste

04:18que si les gens l'ont donné

04:19tous les moyens de preuve,

04:20on le prend.

04:21Je ne suis pas pour...

04:21Mais est-ce que vous,

04:22vous l'étendriez ?

04:23Non, mais non, mais non.

04:23Mais oui, mais tu es dans

04:24l'indulgence, un petit peu

04:26comme toute la gauche bien-pensante,

04:28les libertés,

04:29tout un tas de choses.

04:30C'est comme les vidéos.

04:31Laissez-le parler.

04:31C'est comme les vidéos.

04:32Oh, on ne veut pas de vidéos

04:33parce qu'on me filme.

04:34Moi, je n'ai rien à me reprocher

04:35quand je me balade en rue.

04:36C'est exactement pareil pour ça.

04:37Et quand il vous arrive un truc,

04:38on vous dit,

04:38mais il n'y avait pas de vidéos ?

04:39Oui, c'est ça.

04:40Moi, comme on parle de l'ADN,

04:41je m'en fous, très sincèrement.

04:43En fait, c'est plus compliqué

04:43que ce que je veux dire.

04:44Aujourd'hui, pour l'ADN,

04:45tu n'as pas le droit

04:46de demander une paternité par l'ADN.

04:48Tu n'as pas le droit

04:48quand tu es enceinte

04:49de demander le sexe de l'enfant

04:50avant 4 mois.

04:51Donc, en fait,

04:51si on doit ouvrir

04:52ce question de génétique...

04:54On parle de crime, là.

04:55Mais c'est pareil pour moi.

04:56En fait, on ne peut pas l'ouvrir

04:57que sur une partie,

04:58ficher que sur une partie.

04:59Il faut réfléchir.

05:00Ça change le fondement français,

05:01quand même,

05:02qui veut que

05:03c'est un changement

05:04tellement fondamental

05:05qu'on doit bien y réfléchir

05:06et que ça s'ouvre forcément

05:08à d'autres sphères.

05:09Non, si c'est très clairement

05:12inscrit dans la loi,

05:14voilà, c'est organisé.

05:16En même temps,

05:17c'est fil,

05:17si c'était fait,

05:19alors là,

05:20le nombre de protestations

05:22des ligues...

05:23Mais c'est sûr,

05:23mais c'est sûr,

05:25c'est certain.

05:25La Ligue des droits de l'homme,

05:27la Cour européenne...

05:28Après, ça se fait, ça.

05:29Dans le cadre de crimes,

05:30il y a quand même la police

05:31qui ordonne la justice

05:32de qu'on prélève

05:331000 personnes,

05:34200 personnes.

05:34Ça s'était fait dans le garce

05:35où une petite fille

05:36avait été tuée.

05:37Ça se fait, ça.

05:38Ça existe d'exiger des gens

05:39de donner,

05:40mais c'est la justice

05:41qui dit dans telle zone

05:42pour telle enquête

05:42sur tant de personnes.

05:43Ça, ça se fait.

05:44Non, mais je vous prends

05:45un exemple.

05:46Je suis heureuse

05:47qu'on me traite de gauche.

05:48C'est le contraire.

05:49Quand la petite Caroline Dickinson

05:50a été assassinée

05:51dans une auberge de jeunesse

05:52à pleine Fougère

05:53il y a fort longtemps,

05:55on a retrouvé

05:56le criminel

05:57qui était espagnol

05:58aux Etats-Unis.

05:59Donc, on ne l'aurait jamais

06:00trouvé en France.

06:01Une petite Anglaise

06:02qui est en voyage en France

06:03est assassinée

06:03à pleine Fougère.

06:06Et on retrouve...

06:06Pourquoi ?

06:07Grâce à l'ADN.

06:08Et grâce à Van Rynbeck

06:09et à un policier exceptionnel.

06:11Absolument.

06:12Vous avez raison de le rappeler

06:13parce que le juge

06:14Renaud Van Rynbeck

06:15a lancé une commission

06:17rogatoire internationale

06:18et comme on avait l'ADN

06:19du criminel en France,

06:20on s'est rendu compte

06:21qu'il avait été criminel sexuel

06:23aux USA

06:24et que donc c'est comme ça

06:25qu'on l'a récupéré.

06:26Moi, je le dis.

06:27Alors, vous le dites.

06:28Moi, ça me poserait problème.

06:30Moi, on peut me demander mon ADN.

06:31Je n'ai pas de problème

06:31dans ce domaine.

06:32Alors, en revanche,

06:33avec un garde-fou,

06:34il ne faut surtout pas

06:35qu'on nous clone, etc.

06:36Parce que là, après...

06:36Ça, ce n'est pas joli.

06:37Non, surtout pas...

06:39Deux Philippe David sur Patron.

06:40Non, mais je vous en prie.

06:42J'ai un chiffre intéressant.

06:44Nombre de Français

06:44qui ont déjà fait

06:46un test ADN

06:47à visée généalogique

06:48entre 1,5 et 2 millions.

06:50Ce qui est quand même assez...

06:50C'est énorme.

06:51C'est très bien fait.

06:52Vous l'avez fait, mon fils ?

06:53Je l'ai fait.

06:54Et alors ?

06:55Vous venez d'où ?

06:56Bon, je viens du Nord, quoi.

06:59C'est-à-dire ?

07:00De l'Est.

07:01De l'Hollande ?

07:01C'est étrange.

07:03C'est étrange.

07:03Vous êtes hollandais ?

07:04Oui.

07:05Ex-prec Vlamse ?

07:07Oui.

07:07Bien, bien, d'accord.

07:09Et vous l'avez fait, Bérangela ?

07:10Non, mais c'est très bien fait.

07:11C'est passionnant

07:12de voir...

07:13Pourquoi je ne le fais pas ?

07:14Non, parce que ça me gêne

07:15de donner mes données privées

07:16à des sociétés étrangères.

07:17C'est interdit en France aussi

07:18de faire ça.

07:19Donc, vous voyez,

07:19moi qui suis légaliste,

07:20pour le coup,

07:20c'est interdit en France.

07:21C'est faire à l'étranger,

07:22je ne le fais pas trop.

07:23Dégout ?

07:24Non, mais je vais le faire.

07:25Moi, j'aimerais être cloné

07:26à un Philippe Bilger.

07:27Non, mais vous avez regardé

07:28sur votre généalogie, non ?

07:29Pardon ?

07:30Vous avez fait un test ADN

07:31pour votre généalogie

07:32ou pas du tout ?

07:33Non, pas du tout.

07:33Non, lui, son accent suffit, quoi.

07:38Philippe Bilger.

07:38Alors, moi, je vais vous dire,

07:39j'aurais très envie de le faire,

07:40mais je ne l'ai pas fait

07:41parce que je ne sais pas

07:42ce qu'une entreprise américaine

07:43va faire de mon ADN.

07:44On est pareil.

07:45Et c'est ce qui me pose problème.

07:46Et je vous dis,

07:46si après...

07:47Est-ce que vous voulez

07:47qu'il en fasse ?

07:48Je ne sais pas si après,

07:49vous avez un docteur Folamour

07:50qui essaye de vous cloner

07:51ou un truc comme ça.

07:53Ils ont envie d'avoir

07:54envie de faire ça là-bas.

07:55Mais ce serait un hommage,

07:57mon cher Philippe.

07:57Non, mais je ne sais pas.

08:00Mais qu'est-ce que vous avez

08:01contre moi aujourd'hui ?

08:02Non, mais ça c'est chouette.

08:03Mais parce que vous êtes unique,

08:04Philippe David.

08:05On est tous uniques.

08:06Vous êtes unique.

08:07Philippe Bilger est unique.

08:07Non, mais vous spécialement,

08:08je vous assure.

08:10Moi, j'aimerais bien me cloner.

08:11Ah oui ?

08:12J'aimerais bien qu'il y ait

08:13des petits Bruno Pommard

08:14partout.

08:15Il y a une autre méthode.

08:21Il ne faut pas nous lancer

08:23ce genre de...

08:24C'est que lundi.

08:26Allez les amis,

08:27vous restez avec nous tout de suite.

08:27L'idée qui marche.

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