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  • il y a 6 semaines
Dans ce nouveau numéro de Politique & Éco, Olivier Pichon reçoit Yves-Marie Adeline pour évoquer son dernier ouvrage : "Les géopolitiques actuelles éclairées par l'Histoire" (Éditions L’AENCRE).
👉 Une plongée éclairante au cœur des enjeux mondiaux actuels, analysés à la lumière de l’Histoire.
Le mot "géopolitique" : une notion récente devenue incontournable. D'abord outil des états-majors et des impérialismes, elle s’impose aujourd’hui dans la lecture des rapports internationaux. La montée du Sud global : face à une mondialisation occidentale en perte de vitesse, l’Inde et la Chine s’affirment comme puissances anciennes renaissantes, portées par un nationalisme assumé.
- Aux portes de l’Europe : retour des tensions en Europe centrale. Pologne, Hongrie, Roumanie… l’irrédentisme ressurgit face à des frontières redessinées en 1945 par Hitler et Staline.
- Les États-Unis divisés par le wokisme et la dédollarisation : l’"American Dream" s’effondre. Une crise d’identité profonde, une Constitution mise à l’épreuve, un pays vainqueur de rien depuis 1945.
- Israël – Palestine : la guerre ne résout pas la question politique. Une paix à deux États est-elle encore possible ?
- L’Europe et sa double âme : héritage occidental et oriental, entre Rome, Byzance et Moscou. La Russie slavophile revient sur le devant de la scène.
- L’Union européenne, héritière d’un empire ? Fédéralisme technocratique ou vision capétienne-gaullienne ? Le couple franco-allemand ne pèse plus que 40 % du PIB européen.
- L’Afrique noire et le ressentiment post-colonial : Décolonisation, Franc CFA, corruption, mythe de la colonisation enrichissante : que reste-t-il de l’influence française sur le continent ? Et si la révolution industrielle avait permis la colonisation, et non l’inverse ?
🎤 Un échange sans langue de bois, où la géopolitique prend tout son sens dès lors qu'on l’ancre dans le temps long de l’Histoire.

A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée :"Mensonges et trahison".
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora.
Pour télécharger gratuitement le dernier rapport de Philippe Béchade. :
https://signups.lachroniqueagora.com/X9905A04

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de politique et économie.
00:00:23Aujourd'hui, chers téléspectateurs, nous allons, en compagnie d'Yves-Marie Adeline,
00:00:27traiter plus une question géopolitique et historique qu'économique.
00:00:34Quoi que l'économie soit présente dans votre livre, mon cher Yves-Marie Adeline,
00:00:39vous êtes docteur de l'Université de Paris 1, vous êtes l'auteur d'une quarantaine de livres
00:00:45pour lesquels j'ai eu le plaisir et l'honneur de vous inviter.
00:00:48– Pas tous les 40. – Pas tous les 40, je serai fait un peu trop.
00:00:51– Bon, mais ce livre m'a beaucoup plu. Je l'ai lu avec un certain bonheur.
00:00:59Son titre, c'est « Les géopolitiques actuelles éclairées par l'Histoire ».
00:01:05L'Histoire, cette petite science conjecturale, mais cette grande science de la leçon,
00:01:12des leçons que nous pouvons en tirer.
00:01:14Et alors, ma première question, évidemment, c'est paru chez l'Ancre.
00:01:18Ma première question, c'est pourquoi les géopolitiques ? Pourquoi ce pluriel ?
00:01:25– Parce que c'est en dix études, disons, qui…
00:01:30– C'est passionnant, absolument passionnant, je veux dire.
00:01:32– Merci beaucoup. Et qui sont consacrés à des théâtres
00:01:37qui n'ont pas forcément tous de rapport les uns avec les autres.
00:01:42– En effet.
00:01:43– Et donc, j'ai voulu parler des géopolitiques consacrées aussi bien à la Chine
00:01:50qu'à l'Inde qu'au Pakistan, qu'à l'Europe centrale aujourd'hui
00:01:54dans le contexte de la guerre en Ukraine, qu'au Proche-Orient
00:01:58avec la guerre israélo-palestinienne, etc.
00:02:01Donc, c'est comme ça que j'ai été conduit à envisager des géopolitiques au pluriel.
00:02:07– C'est intéressant parce que la géopolitique, vous savez,
00:02:10l'usage vulgaire, si je puis dire, du terme est assez récent.
00:02:15Par exemple, il y a 20 ans, on ne parlait pas de géopolitique.
00:02:19Les classes réparatoires HEC, par exemple, dans lesquelles j'ai malheureusement sévi,
00:02:24parlaient de géographie historique, d'histoire économique.
00:02:29Mais la géopolitique, c'était la doctrine de l'impérialisme.
00:02:32C'était la doctrine des états-majors, finalement.
00:02:35C'était la doctrine de la mer.
00:02:38Mais l'histoire est une chose qui ne change pas.
00:02:41Il y a une chose qui ne change pas à l'histoire, c'est la géographie.
00:02:44En effet, la géographie est prégnante,
00:02:46quoique l'économie puisse modifier la géographie.
00:02:49Vous le dites d'ailleurs, très justement.
00:02:52Mais d'un autre côté, quand vous parlez de les géopolitiques actuelles,
00:02:57vous nous permettez d'échapper au déterminisme géographique.
00:03:02Parce qu'il y a de forts déterminismes géographiques.
00:03:05Et il y a une réflexion qui est très intéressante dans le livre,
00:03:08c'est que vous montrez que les états qui s'affirment le plus aujourd'hui
00:03:12sont d'abord des états.
00:03:13Et ensuite, que, contrairement à un mythe un peu répandu,
00:03:19que les jeunes états sont promis un avenir radieux,
00:03:23comme les États-Unis, par exemple.
00:03:24– Oui, c'est la seule exception, voilà.
00:03:26– Alors que ce sont de vieux états.
00:03:28– Bien sûr.
00:03:28– Chine, l'Inde, le Pakistan, etc.
00:03:31– Ah, le Pakistan, j'en dirais pas autant.
00:03:33– Non, non, le Pakistan, c'est…
00:03:34– C'est une aberration.
00:03:36– Alors, nous allons, en votre compagnie, parcourir le monde.
00:03:39– Oui.
00:03:39– Oui, nous allons être beaucoup sur le Sud global,
00:03:43le fameux Sud global, les fameux BRICS.
00:03:46Mais c'est très intéressant, c'est très intéressant.
00:03:48Et je ne saurais trop recommander à nos téléspectateurs,
00:03:51nos étudiants aussi, de lire votre livre,
00:03:52parce qu'il se lit très facilement.
00:03:54Et pourtant, c'est bourré de références, bourré d'informations,
00:03:58notamment d'informations historiques très significatives
00:04:02pour comprendre le présent.
00:04:04Et la permanence, ça tombe de très propre à ces pays.
00:04:09Alors, l'Inde, commençons par, dans l'ordre de votre livre,
00:04:14l'Inde, c'est quand même extraordinaire,
00:04:15cette prolifération religieuse, linguistique.
00:04:19Vous savez très, très bien la décrire.
00:04:21Vous savez très, très bien la décrire.
00:04:24Et vous dites qu'elle est hantée par le rêve de son unité.
00:04:28N'est-ce pas ?
00:04:29– C'est ça.
00:04:29– C'est l'idée centrale, je crois.
00:04:30– Tout au long de sa longue histoire,
00:04:33elle a connu des périodes de regroupement,
00:04:36des périodes d'empire, en fait, des périodes impériales.
00:04:38– Les Moria, par exemple.
00:04:39– Les Moria, par exemple, mais il y en a eu d'autres.
00:04:42– Les Mogols, pas trop ?
00:04:44– Les Mogols, quand même, enfin, disons la moitié nord,
00:04:46mais les Anglais ont réussi à constituer un vaste empire
00:04:53qui, effectivement, va jusqu'à la côte sud, extrême.
00:04:57Et, en fait, ce qu'on constate, c'est qu'avec l'indépendance des Indes,
00:05:06l'Union indienne essaye de continuer le rêve impérial britannique.
00:05:12– Le rage.
00:05:12– Du rage britannique, absolument.
00:05:14– Vous faites remarquer, d'ailleurs, très justement,
00:05:16que le rage, c'est une racine indo-européenne.
00:05:19– Bien sûr, rex, réguiche, oui.
00:05:20– Les brahmanes, les indo-européens.
00:05:22– Oui, oui, c'est vrai.
00:05:22– C'est rex.
00:05:24– Oui, oui, c'est rex.
00:05:25– Regnum.
00:05:25– Oui, oui, le règne, la royauté, le royaume, absolument.
00:05:29– Sauf que, il y a une parenthèse, quand même,
00:05:32le parti du Congrès, les Gandhi, n'étaient pas tellement sur l'unité.
00:05:37C'est maudit, c'est le nationalisme indien.
00:05:41– Alors, ils sont sur l'unité, au contraire,
00:05:43parce que Gandhi, il est absolument désespéré de voir se détacher un Pakistan.
00:05:48– Voilà, le Pakistan, à ce moment-là, de l'ouest et de l'est,
00:05:51puisque, dans un premier temps, il y a un seul État,
00:05:55avec deux régions complètement différentes,
00:05:58qui sont aujourd'hui le Pakistan et le Bangladesh.
00:06:02Non, eux, enfin, surtout quelqu'un comme Gandhi, ça le désespère.
00:06:06Mais, il va y avoir, enfin, aujourd'hui, nous assistons à une sorte de tentation.
00:06:10– L'idée de perpétuer l'Empire, ça, on l'a dès le début, dès Néhru,
00:06:17quand Néhru réclame à la France Pondichéry,
00:06:21quand Néhru envahit…
00:06:22– Chander Nagor.
00:06:23– Chander Nagor, donc les cinq comptoirs,
00:06:25mais quand Néhru envahit les Indes portugaises, Goa,
00:06:29alors que cette région-là, qui était depuis 450 ans portugaise,
00:06:34était peuplée de Goanais, c'est-à-dire de gens mélangés, métissés, etc.
00:06:39C'est une véritable invasion.
00:06:42Aujourd'hui, Goa subit, évidemment, un matraquage de propagande terrible
00:06:47quand on se promène là-bas et qu'on visite, par exemple,
00:06:51la forteresse à l'entrée du port.
00:06:54On fait passer pour… enfin, les Portugais, pour ce qu'ils n'ont pas été.
00:06:58– D'horribles collègues.
00:06:59– D'horribles, voilà, c'est ça.
00:07:00En réalité, j'ai connu une autre époque.
00:07:03J'ai commencé à aller là-bas quand j'étais jeune, en 84,
00:07:08et là, je me souviens, j'étais reçu par un Goanais
00:07:12qui me parlait de l'invasion de Goa par les Indiens.
00:07:15Lui, il ne se sentait pas du tout.
00:07:16– Oui, il ne se sentait pas indien.
00:07:17– Pas du tout, pour lui, pas du tout.
00:07:19– Il me semble quand même que Modi a accentué le caractère.
00:07:22– Ah ben alors, ça avait déjà commencé à cette époque-là,
00:07:24mais alors avec lui, c'est un peu le risque que Modi fait courir
00:07:28à l'unité de l'Union Indienne aujourd'hui,
00:07:31c'est que non seulement il perpétue l'impérialisme,
00:07:33mais il développe un impérialisme indi.
00:07:37– Ah ben hindouiste, ça a toujours été un peu comme ça,
00:07:41mais indi, c'est-à-dire que, alors qu'il y a 400 langues dans la péninsule,
00:07:45c'est vrai que la langue la plus parlée,
00:07:47mais elle n'est jamais que parlée par 40% de locuteurs.
00:07:51C'est-à-dire…
00:07:52– L'indie, et lui, il veut imposer l'indie comme la langue de l'Union Indienne.
00:07:58– 40%, ça fait à peu près…
00:08:00– Sur 1 milliard…
00:08:01– Sur 1 milliard 450 millions.
00:08:03– Oui, oui, ça fait pas mal de monde.
00:08:05– Ça fait du monde quand même.
00:08:06Rappelons quand même que l'Inde est au-dessus de la Chine maintenant.
00:08:09– Oui, oui, elle a dépassé la Chine récemment.
00:08:11– Voilà.
00:08:11– Mais je me souviens d'une fois où je sortais d'une église,
00:08:17de la principale église de Goa,
00:08:19et je suis interrogé par des gens qui font campagne pour les élections,
00:08:24des gens du parti de Modi,
00:08:26et qui me disent « Qu'est-ce que vous pensez de notre pays, de notre politique ? »
00:08:32Moi, je réponds « Écoutez, je ne vais pas me mêler de ça.
00:08:35Si j'ai peut-être une remarque à faire par rapport à ma jeunesse,
00:08:39parce que là, je vous raconte ça il y a à peu près 5 ans, 4-5 ans,
00:08:42par rapport à ma jeunesse, c'est qu'autrefois, quand même,
00:08:45dans les régions, enfin, dans toutes les structures hôtelières,
00:08:48de restauration, etc., on parlait anglais facilement.
00:08:51En fait, l'anglais, la pratique de l'anglais…
00:08:54– Recule.
00:08:54– Recule.
00:08:55– Ah oui.
00:08:56– Et je m'entends répondre « Mais c'est normal,
00:08:59l'Indie est la langue de l'Union indienne. »
00:09:01Comment ça, c'est la langue de l'Union indienne ?
00:09:03Allez dire ça au tamoul, allez…
00:09:05– C'est très facile de parler l'anglais,
00:09:08avec l'accent indien.
00:09:09« Everybody understands. »
00:09:12– Ça, c'est vrai, avec ce remuement-là, de la tête, comme ça,
00:09:18qui veut dire oui et non pas non,
00:09:20parce que je me suis fait avoir quand j'étais jeune,
00:09:23je m'étais fait avoir, comme ça, j'avais demandé
00:09:24« C'est bien le train pour Hudaipur ? »
00:09:27« Ah bon, alors, si c'est pas celui-là, je veux partir,
00:09:30je veux Hudaipur. »
00:09:31« Mais enfin, c'était le train pour Hudaipur. »
00:09:32« Yes, yes. »
00:09:34– Yes, sir.
00:09:35– Alors, on pourrait parler infiniment de l'Inde,
00:09:39mais le portrait, la description que vous en faites
00:09:41est absolument passionnante,
00:09:43parce que vous savez rentrer dans sa diversité,
00:09:46dans sa richesse incroyable.
00:09:48Et d'ailleurs, on s'interroge à vous lire,
00:09:51je me demandais comment se fait-il que cette Inde
00:09:53n'ait pas à ce point débordée sur les pays extérieurs ?
00:09:57– Alors, elle a débordé d'un point de vue culturel, religieux.
00:10:01– Oui, religieux, bien sûr.
00:10:02– Elle a surtout, enfin, sa vision du monde,
00:10:06la Weltanschauung, dirait les philosophes allemands,
00:10:09l'idée qu'il existe une âme universelle,
00:10:14et qu'en fait, nous, nos âmes, chacun d'entre nous,
00:10:19est une parcelle de ce Brahman.
00:10:22– Voilà.
00:10:22– L'Atman est une parcelle du Brahman.
00:10:24Ça, ça a énormément influencé, y compris beaucoup de Grecs,
00:10:29beaucoup de penseurs Grecs, quelqu'un comme Platon, etc.,
00:10:32sont des gens très, très influencés, mais ce n'est pas le seul.
00:10:36Donc, c'est quand même un pays qui a énormément rayonné.
00:10:39– Sur le plan…
00:10:40– Oui, y compris jusqu'en Chine, d'ailleurs.
00:10:41– Oui, sur le plan religieux, oui.
00:10:43– Oui.
00:10:43– Mais il n'a pas été très impérialiste, par ailleurs.
00:10:46– Non, parce que c'est vrai que…
00:10:48– Ce suffisait à lui-même.
00:10:49– Oui, voilà, les empires ont été…
00:10:52– Alors, le cœur de l'Inde, le cœur historique, vraiment, le noyau,
00:10:56c'est aujourd'hui au Pakistan, c'est-à-dire la vallée de l'Indus.
00:10:59– L'Indus.
00:11:00– Et peu à peu, effectivement, le long du Gange, va s'installer des empires,
00:11:08notamment l'Empire Moria, au lendemain de la conquête alexandrine, etc.
00:11:12Et en fait, ça n'ira pas au-delà, mais c'est déjà pas mal,
00:11:15parce que c'est quand même très grand.
00:11:16– Alors, il y a aussi quelque chose qui persiste,
00:11:21et qui même semble se renforcer quelque peu,
00:11:24ce sont les castes, pardon.
00:11:27– Alors ça, ça a toujours…
00:11:29c'est carrément dans la vision religieuse, donc on n'y peut rien.
00:11:33On peut l'abolir, elles sont officiellement abolies.
00:11:36– Moi, aboli, depuis Gandhi.
00:11:37– Depuis, voilà, depuis l'indépendance,
00:11:39mais bon, en réalité, vous n'abolissez pas une religion, c'est… voilà.
00:11:43– Vous dites religion, mais il y a une dimension ethnique aussi.
00:11:46– Alors, à l'origine…
00:11:48– Le roman.
00:11:48– Oui, mais en fait, à l'origine,
00:11:51on pense que ce sont les Aryens qui envahissent,
00:11:54dans 2000 ans avant Jésus-Christ, cette région,
00:11:58et qui installent, qui instaurent une espèce de hiérarchie
00:12:02où on ne se mélange pas.
00:12:03Puis, ça a été intégré par la religion,
00:12:05car les Indiens sont profondément religieux,
00:12:08mais il faut le comprendre au sens païen du terme.
00:12:10Ce n'est pas du tout l'exaltation de la personne humaine
00:12:13comme chez les chrétiens.
00:12:15– Les chrétiens, oui.
00:12:15Donc, effectivement, là, vous naissez dans une caste
00:12:19et vous êtes dans l'ordre de l'être,
00:12:22peu importe ce que sera votre avoir.
00:12:24Vous pouvez être riche et d'une caste inférieure.
00:12:27– Voilà, exactement.
00:12:27– Dans tout votre cycle de réincarnation, le samsara,
00:12:32eh bien, vous devrez franchir,
00:12:35enfin, monter d'une vie à l'autre,
00:12:38gravir cette échelle qui vous conduira ensuite
00:12:41à la libération de ce cycle, à Moksha.
00:12:43Mais alors, là, on n'est plus vraiment dans la géopolitique.
00:12:47– Mais on vous lit avec passion,
00:12:50parce que c'est riche, c'est varié.
00:12:52Alors, on franchit la frontière vers l'ouest
00:12:55et on arrive sur l'Indus,
00:12:57qui a donné son nom à l'Inde,
00:12:59mais on est au Pakistan.
00:13:00Et là, vous dites, un pays constamment envahi.
00:13:03– C'est alors un pays constamment envahi,
00:13:05très, très douloureusement envahi,
00:13:07évidemment, avec les invasions musulmanes.
00:13:10Et un pays qui est passé à l'islam de gré ou de force,
00:13:14et je ne...
00:13:15Alors là, on revient à la géopolitique,
00:13:17si vous le voulez bien.
00:13:19– Sûrement, sûrement.
00:13:19– Je ne...
00:13:20Enfin, je ne prête pas une vie très longue à ce Pakistan,
00:13:26parce qu'en fait, c'est un pays
00:13:28qui ne vit que sur une communauté de foi,
00:13:32une communauté religieuse,
00:13:33mais qui est vraiment constituée de briques et de brocs.
00:13:38Déjà, le mot « Pakistan » est un mot qu'on trouve,
00:13:40donc c'est un mot fabriqué par...
00:13:43Enfin, ce n'est pas lui, mais Jina l'a repris.
00:13:46– Oui, ce n'est pas lui qui l'invente.
00:13:47– Ce n'est pas exactement lui qui l'invente.
00:13:48– Jina, c'est le...
00:13:49– C'est le père de la nation pakistaine.
00:13:52– Voilà, c'est le père de la nation pakistaine.
00:13:53– C'est rond avec, évidemment, les Indiens,
00:13:55dans une guerre épouvantable.
00:13:57– Oui, alors...
00:13:58– D'ailleurs, votre bouquin nous rappelle
00:14:02que l'homme, c'est toujours la guerre.
00:14:06La politique et la géopolitique, c'est toujours la guerre.
00:14:08Et on a l'impression que la modernité n'y change rien.
00:14:12– Non, sauf matériellement.
00:14:14– Oui, sauf que la modernité rend plus efficace les massacres.
00:14:19Mais sinon, c'est l'impression que j'ai reçue en lisant votre livre.
00:14:25– Oui, oui, oui.
00:14:26– Parce que, bon, on ira tout à l'heure en Europe centrale, on ira...
00:14:30Alors, sur le Pakistan, encore un mot,
00:14:32parce qu'il faut que nous parcourions tous les pays que vous évoquez.
00:14:34– Oui.
00:14:35– Sur le Pakistan, il faut rappeler qu'Alexandre, quand même, il est arrivé.
00:14:39– Oui, oui, oui.
00:14:41– Et qu'on a découvert, assez récemment,
00:14:45une très ancienne civilisation de Mohenjo-Daro,
00:14:49– Oui, la civilisation de l'Indus.
00:14:51– L'Indus.
00:14:52– Et on découvre qu'à cette époque-là,
00:14:55c'est le seul endroit des Indes où il y a vraiment une civilisation.
00:15:01– Voilà.
00:15:01– Donc, en fait, le berceau de l'Inde,
00:15:04et c'est ça qui, évidemment, rend maudit furieux,
00:15:06où les hindous, parce qu'ils se sentent volés par les musulmans,
00:15:12ils se sentent arrachés, disons,
00:15:14enfin, leurs racines ont été captées, disons, par les musulmans,
00:15:18mais ces musulmans sont des Indiens.
00:15:20– Oui, bien sûr.
00:15:20– Ils sont vraiment de races indiennes, d'ethnies indiennes.
00:15:23– Même les Pashtuns.
00:15:25– Mais bien sûr, même eux.
00:15:27Et alors, évidemment, les hindous se disent,
00:15:29qu'est-ce que c'est que ces Pakistanais qui divisent notre nation ?
00:15:34– Et ce qui explique que Modi développe un hindouisme très offensif,
00:15:41même si, naturellement, à notre époque,
00:15:44la quasi-totalité des attentats, des massacres,
00:15:47en fait, soit le fait des musulmans.
00:15:50– Oui, parce qu'il y a encore quelque chose comme 200 millions de musulmans
00:15:53en Inde, dans la République indienne.
00:15:56– Oui, oui, ça fait drôle de se dire…
00:15:57– C'est un État fédéral, d'ailleurs, il faut le rappeler.
00:15:59– Oui, oui, oui, et ça fait drôle de se dire ça,
00:16:01parce que c'est une minorité…
00:16:03– Oui, une minorité qui fait 200 millions de musulmans.
00:16:05– Voilà, c'est ça.
00:16:06– Et puis, alors, il y a évidemment le Bangladesh,
00:16:08après la guerre de 71, la séparation, donc,
00:16:11avec du Pakistan oriental, qui était un non-sens…
00:16:14– Bien sûr, c'était aberrant, c'était…
00:16:16des milliers de kilomètres les séparaient,
00:16:19la langue n'était pas la même.
00:16:20– Ou qu'une continuité territoriale.
00:16:22– Il n'y avait rien, oui, bien sûr, ça ne pouvait pas…
00:16:23– On pourrait rester sur cette Inde et ce Pakistan,
00:16:28sur le sous-continent indien, pendant des heures,
00:16:31parce qu'il est d'une richesse incomparable et passionnante.
00:16:34– Disons qu'on peut retenir deux choses de mon bouquin.
00:16:37Je n'exclue pas que l'Union Indienne éclate un jour,
00:16:40parce que l'Inde n'a connu que quelques périodes
00:16:44d'unification territoriale,
00:16:46et je n'exclue pas du tout qu'un jour,
00:16:48notamment contre cette agressivité de la langue indique,
00:16:54cet impérialisme à la maudite,
00:16:56je n'exclue pas qu'un jour, ceux du Sud, par exemple,
00:16:59reprennent leur indépendance, comme les Tamouls,
00:17:02la plupart du temps, ils ont été indépendants du Nord.
00:17:05– Ce sont des Dravidiens.
00:17:07– En plus, ce sont des Dravidiens, c'est ça.
00:17:09– Des Noirs asiatiques.
00:17:10– Voilà, c'est ça.
00:17:12Et puis la leçon pour le Pakistan, je pense que,
00:17:16vous savez, toute l'histoire de l'islam,
00:17:19c'est une courbe sinusoïdale,
00:17:22avec des moments de grand fanatisme,
00:17:24et puis des demandes de relâchement.
00:17:26– Et d'expansion.
00:17:26– Et d'expansion et de retour sur soi.
00:17:31Et je pense qu'un jour, le Pakistan éclatera,
00:17:35parce qu'il n'y a qu'une seule réalité, véritablement,
00:17:38c'est la réalité nationale.
00:17:40Par-delà les adhésions religieuses.
00:17:43Or, il n'y a pas de nation pakistanaise.
00:17:45– Mais non, c'est ça le problème.
00:17:46– Alors, chère Yves-Marie Adeline,
00:17:50les géopolitiques actuelles, éclairées par l'histoire,
00:17:54promenez-vous dans le livre, vous serez passionné.
00:17:57Nous allons franchir, si vous voulez bien, l'Himalaya, tout simplement.
00:18:00Vous voyez, la simplicité.
00:18:02Et nous passons au Tibet et en Chine.
00:18:04Alors là, la Chine, après des siècles d'effacement,
00:18:07voilà que la Chine s'éveille, s'est éveillée.
00:18:13Tout le monde croit que c'est hyperfide quand la Chine s'éveillera.
00:18:15Mais pas du tout.
00:18:16C'est besoin de Napoléon.
00:18:17– C'est besoin de Napoléon, oui, de Napoléon.
00:18:19– Alors, là aussi, c'est intéressant de voir que,
00:18:24vous le dites dans votre livre, la Chine est centripète.
00:18:27– Oui.
00:18:28– C'est-à-dire qu'elle se concentre sur elle-même,
00:18:31même si elle a fait payer tribu aux États périphériques, quand même.
00:18:34– Ce n'est pas un pays impérialiste.
00:18:37– Au sens occidental ou musulman, justement.
00:18:42Au contraire, ils ont beaucoup trop de mépris
00:18:44pour les peuples qui les environnent.
00:18:46– Pour les envahir.
00:18:47– Voilà, c'est-à-dire que nous ne sommes pas dignes
00:18:49d'être égis par l'empereur de Chine.
00:18:52Donc, il y a l'Empire du Milieu,
00:18:54avec quelques pays qui ont le privilège d'être vassalisés,
00:18:59et puis le reste, c'est la barbarie.
00:19:01Alors, évidemment, c'est une vision complètement absurde,
00:19:04mais c'est comme ça qu'ils voient les choses.
00:19:05Mais ce n'est pas complètement injustifié
00:19:08quand on voit la splendeur de la civilisation chinoise.
00:19:12– Oui, mais quand les Portugais arriveront du bout du monde
00:19:16et qu'ils seront regardés comme des…
00:19:19– À Macao ? – À Macao, par exemple,
00:19:20et qu'ils seront regardés comme des barbares,
00:19:22là, quelque chose d'absurde, c'est-à-dire que les Chinois
00:19:24étaient incapables de faire le chemin inverse eux-mêmes.
00:19:27Ils voient arriver des créatures du bout du monde
00:19:31qui viennent s'imposer à eux,
00:19:33qui sont beaucoup plus avancés techniquement, etc.
00:19:36Mais ils continuent à les considérer comme des barbares.
00:19:40C'est là où on voit le côté vain.
00:19:42Toute la vanité est là, d'ailleurs.
00:19:44– Alors, il y a aussi un trait qu'il faut souligner,
00:19:48qu'il faut répéter, c'est banal,
00:19:49mais c'est l'homogénéité ethnique.
00:19:51– Oui.
00:19:51– C'est exactement le contraire de l'Inde.
00:19:53– Oui, oui, oui.
00:19:54– Le Homme, c'est 90%.
00:19:56– Oui, c'est ça, oui, oui.
00:19:58Et en cela, c'est quand même…
00:19:59On peut parler de nation chinoise.
00:20:01– Oui, c'est ça.
00:20:02– Et puis, effectivement, c'est un pays
00:20:05qui se suffit à lui-même de ce point de vue-là.
00:20:08Démographiquement, il fait suffisamment d'enfants.
00:20:11Alors, en ce moment, il est entré dans une…
00:20:15– Vous avez vu les projections ?
00:20:16– Oui, oui, oui.
00:20:17– Nous aurons une Chine à 800 millions d'habitants.
00:20:20– Voilà.
00:20:21– C'est rien du tout.
00:20:22– Oui, c'est rien du tout.
00:20:22Enfin, pour nous qui sommes 54 millions de Français…
00:20:26– C'est quand même.
00:20:27– Bah, 14 millions d'étrangers, disons, de remplaçants.
00:20:30Mais nous, nous sommes 54 millions.
00:20:33– C'est vrai.
00:20:33Mais c'est extraordinaire,
00:20:35cette histoire démographique de la Chine
00:20:36depuis les années 50.
00:20:37Puisque les démographes avaient dit à Mao,
00:20:41attention, la population explose,
00:20:43malgré les massacres du premier.
00:20:45D'après, on était du 20e siècle,
00:20:47la guerre civile, c'était épouvantable.
00:20:49Les communistes chinois étaient persuadés
00:20:52que la population déclinait.
00:20:55Pas du tout.
00:20:56Les démographes leur montrent ça.
00:20:59Et vous savez ce qui est arrivé aux démographes ?
00:21:01– Et on leur a coupé la tête,
00:21:03comme on fait en Chine.
00:21:04– Parce qu'ils avaient dit que la Chine
00:21:08allait croître de façon considérable
00:21:09et allait doubler sa population en une génération,
00:21:12ce qui s'est passé.
00:21:13– Oui, oui, bien sûr.
00:21:14– Voilà, c'est assez…
00:21:16C'est risqué d'être démographe en Chine,
00:21:19sous Mao.
00:21:20– Bon, disons que là où la Chine devient dangereuse,
00:21:24c'est qu'elle rêve,
00:21:25aujourd'hui elle estime qu'elle est entrée
00:21:27dans la Renaissance,
00:21:29dans sa Renaissance.
00:21:31Donc l'époque actuelle est appelée
00:21:33très officiellement en Chine,
00:21:35l'époque de la Renaissance chinoise.
00:21:36– Ce qui est quand même vrai.
00:21:38– Ce qui est vrai, tout à fait.
00:21:39Et donc, il y a des régions
00:21:41qu'elle aimerait bien pouvoir récupérer,
00:21:43qui étaient les régions
00:21:45qu'elle occupait du temps
00:21:47de la dernière dynastie.
00:21:49Et malheureusement, dans ces régions-là,
00:21:51il y a aujourd'hui des Russes.
00:21:53– Oui, oui, c'est ça.
00:21:54– Il y a Taïwan, évidemment.
00:21:56– La dernière dynastie était…
00:21:58– Étaient même étrangères, oui.
00:22:01– Mais j'aimerais bien traverser l'amour.
00:22:03– Oui, oui, voilà.
00:22:04Qui est le fleuve séparant la Chine de la Russie.
00:22:07– Voilà. – Et donc, il y a quelque chose
00:22:09de dangereux, bien sûr, dans cet irédentisme,
00:22:14si on ne veut pas parler d'impérialisme,
00:22:15il y a quand même cet irédentisme.
00:22:17– Il y a un irédentisme, mais qui n'est pas conforme
00:22:20à l'irédentisme traditionnel qu'on connaît
00:22:22en Europe, par exemple, parce qu'en fait,
00:22:24il n'y a pas de peuple, les Mongols ne sont pas des Chinois.
00:22:27La preuve, c'est qu'on a fait une oreille de Gine.
00:22:29– Oui, oui, c'est eux-mêmes.
00:22:30– Et les populations siberiennes ne sont pas chinoises, elles sont…
00:22:34– Non, mais quand on voit, par exemple,
00:22:36il est possible, alors là, évidemment,
00:22:38c'est très inquiétant quand on constate
00:22:40le nombre de foyers de tensions
00:22:42qui s'allument en ce moment,
00:22:46dans le monde entier,
00:22:48et même en Europe.
00:22:50– Oui, oui, on va en parler, oui.
00:22:52– Alors, en Europe de l'Est, bien sûr,
00:22:54mais même, on ne sait pas trop ce qui va se passer
00:22:56avec l'Angleterre, bon,
00:22:59eh bien, de se dire que les Chinois,
00:23:00un jour, voudraient récupérer
00:23:02leur île de Taïwan…
00:23:04– Taïwan, oui, ça va…
00:23:05– Ça, c'est très inquiétant,
00:23:07enfin, pour la paix du monde.
00:23:08– Oui, oui.
00:23:09– Voilà.
00:23:09– Et alors, il y a une dimension,
00:23:11alors géopolitique, géographique,
00:23:13très importante de la Chine,
00:23:14que vous soulignez à juste titre,
00:23:16c'est que c'est un pays enclavé.
00:23:18– Oui, confiné, absolument.
00:23:20D'où la folie des routes de la soie.
00:23:22– Voilà.
00:23:22– Ça n'a aucun sens.
00:23:24– Non, voilà, qui sont d'un coup exorbitants
00:23:27et d'une efficacité très modeste.
00:23:29– Oui, parce que l'idée des routes de la soie,
00:23:31essentiellement, c'est de remplacer
00:23:33la route maritime par la route terrestre.
00:23:36Ça présente deux énormes inconvénients.
00:23:39Il n'y a rien qui peut remplacer en volume
00:23:42le commerce maritime, le transport maritime.
00:23:45Et surtout, quand vous êtes sur la mer,
00:23:48vous êtes chez personne.
00:23:50Donc, vous êtes toujours chez vous,
00:23:52à part les eaux territoriales.
00:23:53– Les zones d'exclusivité maritime.
00:23:54– Les zones d'exclusivité économique, les ados.
00:23:57Mais, tandis que quand vous êtes sur la Terre,
00:24:01vous êtes toujours chez quelqu'un.
00:24:02Et en l'occurrence, chez quelqu'un d'autre.
00:24:04Et donc, non seulement en volume,
00:24:08le commerce continental chinois n'arrivera jamais
00:24:13à égueuler un commerce maritime.
00:24:16Mais en plus de ça, il faudrait transiter
00:24:18par un tas de pays avec lesquels
00:24:21il faudrait constamment s'entendre et être d'accord.
00:24:23Ce qui vous interdit de dire non, par exemple,
00:24:26à qui que ce soit.
00:24:29Excusez-moi.
00:24:30– Il faut signaler aussi que la mer de Chine
00:24:32n'est pas une mer profonde.
00:24:36Par exemple, les sous-marins ne peuvent pas se…
00:24:39– Absolument.
00:24:40Les sous-marins, dans certains…
00:24:42Au détroit de la Sonde, par exemple,
00:24:43il y a une dizaine de mètres de profondeur.
00:24:47Et quant au reste, il ne faut pas oublier
00:24:49que dans l'ancien monde, ce qu'on appelle l'ancien monde,
00:24:51c'est-à-dire avant la déglaciation,
00:24:53tout ça, c'était des plaines.
00:24:56Donc, on n'est pas du tout au niveau des fosses maritimes.
00:25:02– Les fosses sont de l'autre côté du Japon.
00:25:03– Voilà, de l'autre côté, absolument.
00:25:05Et donc là, vous êtes dans une mer,
00:25:06la mer jaune, par exemple,
00:25:08c'est entre 40 et 45 mètres de profondeur.
00:25:13C'est rien du tout.
00:25:14– Et donc, quand il s'agit aujourd'hui d'assurer,
00:25:18disons, une veille stratégique
00:25:20ou une puissante, une présence stratégique mondiale
00:25:24pour les Chinois, c'est très compliqué
00:25:26parce que d'abord, on les repère très facilement, nous.
00:25:29Et qui plus est, la Chine ne possède pas encore
00:25:32la technologie de la dilution
00:25:34que possèdent uniquement 4 pays dans le monde,
00:25:37l'Amérique, la Russie, la France et l'Angleterre,
00:25:40et qui rend nos SNLE,
00:25:44nos sous-marins nucléaires lanceurs d'engins,
00:25:46indétectables.
00:25:47Et donc là, on est vraiment dans l'arme absolue.
00:25:49Et les Chinois n'ont pas ça.
00:25:50– Et ils sont tributaires du détroit de Malacca ?
00:25:53– Voilà, c'est ça.
00:25:55Ils sont tributaires de tout.
00:25:56En fait, ils sont confinés dans leur espace.
00:25:59Alors, ça évoque un peu l'Allemagne.
00:26:02– Exactement, vous faites la comparaison.
00:26:03– Oui, oui, d'avant.
00:26:04– L'Allemagne enclavée de…
00:26:05– Oui, enclavée sur le continent européen.
00:26:07– Ça n'a pas empêché l'Allemagne
00:26:09de déclarer la guerre à ces…
00:26:10– Oui, mais ça ne l'a surtout pas empêché
00:26:12de les perdre, les deux guerres.
00:26:15– Oui, encore que…
00:26:16– En dépit d'une puissance,
00:26:18en tout cas fantastique en 14, en 40, c'est…
00:26:21– Alors, je ne l'ai pas dit pour les autres pays,
00:26:23mais vous le soulignez pour la Chine,
00:26:25vous avez la bonne idée aussi
00:26:27de mettre le doigt sur les faiblesses.
00:26:30Et pour la Chine, nous avons la contrepartie
00:26:35du commerce qui nous inonde de ces produits.
00:26:40Sauf que vous signalez que c'est quand même
00:26:43une forte dépendance du commerce extérieur.
00:26:45– Ah ben oui.
00:26:45– Et qu'en cas de tarissement des flux,
00:26:47la Chine risque de connaître…
00:26:50– Oui, c'est les limites de ce modèle-là.
00:26:52– C'est-à-dire, fonder sa prospérité
00:26:54sur l'exportation, sur la vente de produits,
00:26:58évidemment, à bas coût,
00:27:00en créant un dumping social.
00:27:02On a connu ça pendant des années.
00:27:04Tout en ayant négligé le marché intérieur,
00:27:08ça c'est un drame chez les Chinois, ça.
00:27:11– Alors, il y a une classe moyenne
00:27:12qui commence à monter, là, quand même.
00:27:13– Oui, oui, oui, oui, c'est vrai.
00:27:15Mais enfin, il y a une crise de l'immobilier,
00:27:16enfin, il y a un tas de problèmes.
00:27:17Il y a un relatissement de la consommation intérieure.
00:27:20– Et puis, le régime, quand même,
00:27:23c'est une dictature.
00:27:24– Oui, oui, oui.
00:27:25– Avec un très fort contrôle social.
00:27:27Très, très fort contrôle social,
00:27:29qui est impressionnant.
00:27:30– Alors, c'est peu propice au développement,
00:27:34surtout quand la Chine est un pays d'espions.
00:27:39– Oui.
00:27:40– Faites la connaissance de n'importe quel ami chinois à Paris,
00:27:44il vous dira que tous les Chinois de l'étranger
00:27:46se considèrent comme des agents de leur pays.
00:27:51– Oui.
00:27:52– Et quand vous avez un ami chinois
00:27:53qui travaille dans une entreprise,
00:27:55constamment, il prend des données de votre entreprise
00:28:01qu'il envoie ensuite en Chine.
00:28:03Et pour lui, c'est tout à fait normal.
00:28:05C'est-à-dire que tout Chinois est un espion, en somme.
00:28:08Bon, ça, c'est pas une bonne manière de faire,
00:28:11parce que vous copiez sur le voisin,
00:28:14c'est comme à l'école.
00:28:15– Oui, mais…
00:28:15– Les résultats, vous faites pas vous-même l'effort de…
00:28:17– Oui, mais malgré tout, il faut quand même souligner
00:28:20que la recherche chinoise…
00:28:22– Oui, ils ont fait le gros problème.
00:28:24– …excellentaire.
00:28:24– Oui, oui, oui.
00:28:25– La balance des brevets est excellentaire.
00:28:28Ils inventent.
00:28:29– Oui, oui, oui, c'est vrai.
00:28:30– Ils avaient déjà inventé dans le passé, parce qu'on…
00:28:33– Et c'est nous qui avons exploité ces inventions,
00:28:35la poudre, par exemple, qui s'est retournée contre eux.
00:28:38– Je crois pas que vous le dites.
00:28:40Mais je crois que vous le laissez entendre, quand même.
00:28:42En réalité, c'est très valable pour l'heure, par exemple.
00:28:45– Parce que l'empereur avait le monopole.
00:28:48– Oui, oui, oui, oui.
00:28:49– Donc, il donnait l'heure, en quelque sorte,
00:28:52de telle sorte que toutes les inventions techniques
00:28:54étaient monopoles de la cour, ou des grands,
00:28:58ou peut-être des mandarins,
00:29:00alors que très vite, les techniques que nous leur avons copiées
00:29:05se sont répandues, l'imprimerie, le papier, enfin…
00:29:09– Oui, oui, oui.
00:29:10– Et même la mesure du temps.
00:29:12– C'est un historien, Jean Grimpel,
00:29:16qui montre combien la cloche des monastères
00:29:19n'est pas le signe de l'aliénation des paysans,
00:29:22contrairement à ce que disait M. Attali,
00:29:24dans des textes faciles.
00:29:26Mais, au contraire, l'instrument de mesure
00:29:29de la valeur du temps et de l'heure de travail,
00:29:31par conséquent.
00:29:33Bon, n'épilongons pas.
00:29:35– Et là, on est dans la théorie du travail.
00:29:36– Voilà, mais votre livre se lit avec un bonheur
00:29:40que je recommande à nos auditeurs et nos téléspectateurs.
00:29:45Alors, vous parliez des routes de la soie,
00:29:48alors nous allons parcourir la route de la soie
00:29:49et nous arrivons en Europe centrale.
00:29:52Alors là, vous avez un chapitre sur l'Europe de l'Est
00:29:54qui est quand même très étonnant,
00:29:57un peu dissonant par rapport au reste,
00:30:00parce que nous sommes tous dans l'idée
00:30:04de la Pax Americana, dans l'idée de la guerre froide,
00:30:09de l'Europe de la paix,
00:30:11dont on dit que c'est l'Europe qui a fait la paix,
00:30:13mais non, c'est la paix qui a fait l'Europe.
00:30:16Bon, bref, et vous nous parlez de désir et d'antisme.
00:30:19Ça, c'est intéressant quand même.
00:30:21Polonais, Roumains, Hongrois.
00:30:23– Parce qu'on part du principe, nous, on est des Occidentaux,
00:30:27donc on part du principe que les litiges frontaliers
00:30:29globalement sont résolus à l'Ouest.
00:30:33Alors, il y a eu ce long, long litige alsacien.
00:30:36– Oui.
00:30:37– Mais enfin, bon, globalement, il n'y a pas…
00:30:41ce n'est pas du tout la même chose avec l'Europe de l'Est,
00:30:46après 1945, parce qu'on a là une Europe maltraitée par Staline,
00:30:54avec une Allemagne, toute une partie de l'Allemagne
00:30:58vidée de ses habitants, de 11 millions d'habitants.
00:31:00– Oui, oui, oui, déportée littéralement à l'Ouest.
00:31:03– Voilà, déportée à l'Ouest au profit de la Pologne,
00:31:06laquelle s'est fait, elle, chipper…
00:31:08– Amputée, un bon tiers à l'Ouest, à l'Est, pardon.
00:31:11– Voilà, qui appartiennent aujourd'hui à deux pays très problématiques
00:31:17créés en 1918, mais disons très agrandis par Staline,
00:31:22que sont la Biélorussie et l'Ukraine.
00:31:24Et là, il y a aussi, alors on est en plein dedans avec la guerre en Ukraine,
00:31:28je ne comprendrai jamais pourquoi M. Poutine a dit
00:31:32que l'Ukraine était une création de Lénine, ce n'est pas vrai du tout.
00:31:35L'Ukraine est une création de l'Allemagne impériale,
00:31:39victorieuse de la Russie.
00:31:40– Absolument, de la Russie, après le Brésil-Tosk.
00:31:43– Voilà, c'est ça, bien entendu.
00:31:44– Et donc, elle crée une ceinture d'État-tampon,
00:31:48l'Allemagne impériale, qui n'est pas encore vaincue,
00:31:50crée une ceinture d'État-tampon entre elle et la Russie bolchevisée,
00:31:55devenue bolchevique, avec, bon alors, les pays baltes,
00:31:58ce qui peut s'entendre, la Biélorussie,
00:32:00on peut prédire qu'un jour ou l'autre,
00:32:02s'opposera à une question biélorusse, évidemment.
00:32:07Et puis, cette Ukraine, qui est déjà très compliquée,
00:32:10alors évidemment, c'est une affaire pour les Allemands
00:32:12qui ont énormément souffert du blocus maritime britannique,
00:32:17notamment l'année 1917 a été surnommée par eux l'année de la faim, F-A-I-M.
00:32:21– Oui, oui, et c'est en partie ce qui a fait,
00:32:24ce qui explique la demande d'armistice allemande.
00:32:28– Alors, oui, mais toute l'année 1918,
00:32:32l'Allemagne va profiter des terres à blé de l'Ukraine,
00:32:36on dit toujours l'Ukraine, c'est le grenier à blé de l'Europe.
00:32:38– Ce n'est pas faux.
00:32:39– Ce n'est pas faux, déjà la RADA, c'est-à-dire l'Assemblée nationale,
00:32:43est ingouvernable parce qu'il y a les vrais Ukrainiens, si on peut dire,
00:32:48et puis il y a les Russes du Donbass, le bassin du Don,
00:32:51où a commencé la révolution industrielle russe, c'est le Donbass.
00:32:55– Alors, avec Pétrograde aussi.
00:32:56– Alors, ça pose, Saint-Pétersbourg, disons.
00:32:59– Oui, pardon, pardon, pardon.
00:33:01– Et après, il y a aussi une différence sociologique très importante,
00:33:08c'est-à-dire que les Ukrainiens sont donc des paysans,
00:33:11donc des propriétaires, les fameux Koulak,
00:33:14tandis que les habitants du Donbass, ce sont des prolétaires,
00:33:17donc des gens qui n'ont rien, qui sont des ouvriers,
00:33:19et qui croient, bien sûr, aux promesses du communisme en 1917-18.
00:33:25Et donc, eux, ce sont des gens qui font revenir Lénine
00:33:28après la défaite, alors là, de l'Allemagne à la fin 1918, 11 novembre,
00:33:33et on arrivera à cette catastrophe avec Staline,
00:33:36quand Staline, ne parvenant pas à convaincre les paysans
00:33:40de donner leur terre à l'État, organisera ce Lodomor,
00:33:45cette catastrophe qui fait 5 millions de morts en organisant la famine.
00:33:48Mais ça, les autres Ukrainiens, les prétendus Ukrainiens qui sont des Russes, en fait…
00:33:53– Les ouvriers, les salariés…
00:33:54– Oui, oui, ils n'ont pas du tout, pour eux, ils n'ont pas du tout ressenti ça.
00:33:58Donc, il y a déjà un passé qui n'est pas le même,
00:34:01mais on va instaurer artificiellement cette Ukraine,
00:34:04qu'en plus, on va augmenter de toute cette partie
00:34:08qui était autrefois au Strangois, Lemberg,
00:34:10qui deviendra le Vof à la Pologne, aujourd'hui le Vif,
00:34:15et une autre partie donnée à la Biélorussie.
00:34:17Tout ça, c'est des conquêtes de 1939 de Staline,
00:34:22et puis ça va rester en place après la guerre.
00:34:24Alors, comme on est dans un pays totalitaire, l'URSS…
00:34:27Rien ne bouge, jusqu'à ce que l'URSS tombe,
00:34:31et à ce moment-là reviennent ces questions.
00:34:34– Voilà, elles n'étaient pas évacuées.
00:34:36– Elles ne sont pas évacuées, c'est ça qui est…
00:34:39– Et puis à l'Ouest, évidemment, la Pologne a été dominante,
00:34:42surtout de la partie occidentale de l'Ukraine, c'était la Pologne.
00:34:44– Bien sûr, c'était la Pologne.
00:34:46– Et elle a quelques convoitises ?
00:34:49– Elle se souvient, c'est pas très vieux,
00:34:53que le Vif s'appelait le Vof, par exemple.
00:34:57Évidemment, elle se souvient, alors c'est la Galicie, Voligny, tout ça,
00:35:01c'est vrai que les Polonais ont tendance à considérer ces gens-là
00:35:03un peu comme des gens de seconde zone.
00:35:06N'empêche qu'elle était chez elle, et sans parler du Moyen-Âge,
00:35:11où elle a été largement chez elle.
00:35:14Donc, qu'est-ce qui peut se passer ?
00:35:18Évidemment, le plus inquiétant serait que l'Allemagne, elle…
00:35:20– Réclame.
00:35:21– Réclame, par exemple, Königsberg.
00:35:23– La Silesie.
00:35:24– Alors, la Silesie, d'où elle a été chassée.
00:35:27– Au Königsberg.
00:35:28– Avec Breslau, qui est devenu Vroclaw.
00:35:30– Oui.
00:35:31– Je sais, la première fois que je suis passé,
00:35:33que j'ai franchi la frontière entre la mène de l'Est,
00:35:37puisqu'elle existait encore, et la Pologne,
00:35:40je suis rentré dans une ville qui s'appelait Görlitz.
00:35:43– Oui.
00:35:43– Voilà.
00:35:44Vous franchissez la Naïssue et vous arriviez à Sgorzlik.
00:35:47C'est une blague, bien entendu.
00:35:49C'est comme si vous étiez à Tours, vous franchissez la Loire
00:35:52et vous seriez dans une autre ville d'un autre pays,
00:35:55avec un nom, je ne sais pas quoi, hispanisé, par exemple,
00:35:58vous passez par le Nord.
00:35:59– Torinos.
00:35:59– Torinos.
00:36:00– Donc, c'est un peu ça.
00:36:02Est-ce que tout ça va durer indéfiniment ?
00:36:04– Non, non, c'est pas.
00:36:05– Je ne sais pas.
00:36:06Est-ce que les Allemands vont oublier que Kaliningrad
00:36:09s'appelait Königsberg, la ville de Kant ?
00:36:11C'est quand même pas rien.
00:36:12– La ville de Kant, des chevaliers teutoniques.
00:36:14– Des chevaliers teutoniques.
00:36:15– Et de l'Hans, la Hanse teutonique.
00:36:17– L'Hans, absolument.
00:36:19– C'est évidemment un problème.
00:36:24Et alors, il y a un irréidentisme aussi, on voit,
00:36:27parce qu'il y a une partie de l'Hanglais.
00:36:29– Oui, la Hongrie s'est fait chipper un peu des territoires.
00:36:32Et donc, il n'y a aucune raison qu'Orban, par exemple,
00:36:35qui connaît son histoire, éprouve une sympathie particulière pour l'Ukraine.
00:36:39– Et la Roumanie ?
00:36:41– La Roumanie, oui.
00:36:42– Elle a perdu toute la rive gauche du Danube,
00:36:45qui était la république fédérée de Moldavie.
00:36:49– Oui, oui, oui.
00:36:49– Et alors là, vous ne l'avez pas ?
00:36:51– L'Abbès Arabie, oui.
00:36:52– L'Abbès Arabie roumaine, oui.
00:36:54Mais il y a la partie la plus orientale de l'Abbès Arabie,
00:36:57qui touche l'Ukraine, et qui est Pierre-Rouge.
00:37:00– Oui, la Transnistrie.
00:37:01– Transnistrie, oui, oui, oui.
00:37:02– Alors, ceux-là, ce sont des Pierre-Rouges, c'est-à-dire des Russes.
00:37:06– J'en ai pas vraiment parlé, parce que ça pourrait un jour
00:37:10devenir un sujet d'actualité géopolitique actuel.
00:37:14– Pour l'instant, c'est un peu figé, comme ça,
00:37:17donc je n'ai pas voulu aborder cette question-là.
00:37:19– Mais par Odessa, par la Crimée, on arrive en Transnistrie.
00:37:23– On arrive en Transnistrie, absolument, oui.
00:37:26– Alors, on poursuit notre voyage en votre compagnie,
00:37:31et nous arrivons, alors nous avons traversé l'Atlantique,
00:37:33et nous arrivons aux USA.
00:37:35Alors là, c'est intéressant aussi, parce que, évidemment,
00:37:39vous évoquez l'American Dream,
00:37:42la démographie anglo-saxonne, les philistins,
00:37:46non, pardon, les indiens.
00:37:48– Oui, c'est une habitude qu'on est puritain de…
00:37:53Mais là, il y a quelque chose d'un peu délirant, évidemment,
00:37:55c'est que, comme la guerre est un péché,
00:37:58si je fais la guerre, il faut que je puisse le justifier moralement.
00:38:02Donc, je fais la guerre du bien contre le mal.
00:38:04– Voilà.
00:38:05– Et j'ai devant moi un adversaire
00:38:07que je vais, de façon complètement, évidemment, irrationnelle,
00:38:10transformée en un monstre,
00:38:13ou bien les amalécites de la Bible,
00:38:16où j'ai le droit de les anéantir tous, etc.
00:38:19Mais c'était déjà le cas pendant la guerre de 7 ans,
00:38:23où la France était très présente en Amérique du Nord,
00:38:25et les Anglais nous surnommaient les amalécites.
00:38:28Ça les aidait à nous massacrer.
00:38:30– Absolument, oui.
00:38:32Alors, pour les États-Unis, il y a beaucoup de choses,
00:38:36que je vous évoquais, évidemment, la guerre de sécession.
00:38:40Et nous avons raison, en France, de parler de guerre de sécession.
00:38:44Mais les Américains parlent de guerre civile.
00:38:46– Oui.
00:38:46– Civil war.
00:38:47– Ce qui est un mensonge.
00:38:48– C'est un mensonge, évidemment.
00:38:49– Bien sûr, bien sûr.
00:38:49– Pourquoi c'est un mensonge ?
00:38:50– Mais comme ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire,
00:38:54et qui refusent l'idée qu'il puisse y avoir une sécession,
00:38:59et donc, eux, parlent de guerre civile, civil war.
00:39:02Mais en réalité, les États du Sud,
00:39:05quelles que soient leurs raisons,
00:39:06qui étaient largement des raisons économiques, d'ailleurs,
00:39:08qui étaient touchantes à leur structure,
00:39:10notamment le fait qu'il était indispensable pour eux
00:39:14d'avoir un commerce libre, donc un libre-échange.
00:39:16– Ils étaient libre-échangistes.
00:39:17– Voilà.
00:39:18– Les horribles sudistes étaient libre-échangistes.
00:39:20– Les gentils banquistes étaient protectionnistes.
00:39:23– Mais pour des raisons qui se comprennent,
00:39:25la révolution industrielle, il fallait la protéger dans le Nord,
00:39:31et donc, ils faisaient déjà du Trump dans le Nord,
00:39:34c'est-à-dire qu'il fallait protéger le développement
00:39:38de l'outil industriel dans le Nord.
00:39:40Alors que dans le Sud, au contraire,
00:39:41il fallait concurrencer le coton des Indes britanniques,
00:39:45et donc, au contraire, on était libre-échangistes.
00:39:48– Le tabac.
00:39:48– Voilà.
00:39:48Alors après, il y a eu l'affaire, bien sûr, de l'esclavage,
00:39:51mais d'un point de vue, disons, de l'esprit fondateur des États-Unis,
00:39:58les États du Sud étaient en droit de sortir.
00:40:01– Voilà.
00:40:01– Voilà.
00:40:02– Et donc, eux, on considérait qu'ils étaient sécessionnistes,
00:40:06ils se séparaient, et ça, ça leur a été refusé.
00:40:10Donc, aujourd'hui, on dit la guerre civile, mais ce n'est pas une guerre civile.
00:40:15Plus problématique est l'Amérique d'aujourd'hui dans ces maladies.
00:40:18– J'allais y venir, parce que vous publiez des cartes.
00:40:22– Alors, l'Est et l'Ouest, les deux liserés démocrates, progressistes.
00:40:30– Oui, voilà, c'est ça.
00:40:31– Vokistes.
00:40:33– Oui.
00:40:33– Et puis, alors, l'énorme masse centrale.
00:40:35– Oui, c'est ça.
00:40:36– Avec deux Amériques différentes, d'abord, il n'y a pas de nation américaine, là non plus,
00:40:45c'est un peu comme, la comparaison des raisons, ça fait un peu parce que le Pakistan,
00:40:49c'est la seule chose qui les unisse, c'est la démocratie,
00:40:52la religion moderne, disons, occidentale.
00:40:56Et sauf que, on est un peu comme chez les catholiques et les protestants,
00:41:01parce qu'on voit très bien deux parties quasiment égales,
00:41:06de la population américaine, c'est parce qu'elles sont quasiment égales
00:41:09que c'est dangereux pour le pays,
00:41:11qui ont deux conceptions complètement opposées de la démocratie.
00:41:15C'est-à-dire que les Bidénois ou les Wokistes d'aujourd'hui
00:41:18se réclament de la démocratie,
00:41:21et les Trumpistes se réclament de la démocratie.
00:41:23Donc, en fait, ils utilisent les mêmes mots qu'ils s'envoient à la figure,
00:41:27alors qu'ils ont deux interprétations totalement opposées.
00:41:30Et ça, évidemment, c'est grave.
00:41:31On a bien vu les choses…
00:41:34– La victoire de Trump, en fait, ne résout pas totalement le problème.
00:41:40On a bien vu avec l'assassinat de Charles Kirk, bien sûr.
00:41:43Et je ne suis pas certain que ce qui a été présenté
00:41:48par le camp Trumpiste, à savoir,
00:41:51on est vraiment dans un tournant de turn points,
00:41:55je ne suis pas certain que…
00:41:57– Au contraire, d'ailleurs, les démocrates ont applaudi à tout rompre
00:42:00l'assassinat de Charlie Kirk.
00:42:03C'est le principe d'une guerre civile.
00:42:06Il y a d'autres principes.
00:42:07C'est quand on n'est pas capable d'articuler des phrases.
00:42:10On voit bien, dans certaines manifestations, d'ailleurs, aux États-Unis,
00:42:14des gens qui se contentent de hurler,
00:42:16c'est-à-dire qu'ils ne peuvent même plus prononcer des phrases.
00:42:19On voit des espèces d'hystériques qui se comportent, en fait, comme des bêtes.
00:42:23C'est-à-dire que…
00:42:24Ce n'est pas qu'elles aboient, mais elles hurlent, vous voyez.
00:42:27– Oui, oui.
00:42:28Je crois que vous…
00:42:29– Ça, c'est des signes.
00:42:30– Vous avez un mot qui est…
00:42:31À un moment, vous parlez de nation illusoire.
00:42:33– Oui, oui, oui.
00:42:34– Oui, parce que les États-Unis ont cru pouvoir créer une nation par le melting pot.
00:42:42– Oui.
00:42:43– Et cette illusion a duré longtemps.
00:42:45– Oui.
00:42:45– Et en fait, ça ne marche pas.
00:42:48Quoi qu'on pense des empires, quoi qu'on pense…
00:42:55Quand on fait de l'histoire, la seule chose qui vraiment se maintienne constamment,
00:43:00c'est la nation.
00:43:01– La nation.
00:43:01– C'est le socle national.
00:43:02C'est ce qui fait que la Chine est moins en danger, de ce point de vue-là.
00:43:05– Oui.
00:43:06– Parce qu'il y a vraiment une nation chinoise.
00:43:08Les États-Unis, je ne sais pas, la preuve que non, en tout cas.
00:43:12D'ailleurs, ils rêvent, ils courent après leur nation.
00:43:15– Oui.
00:43:15– Depuis toujours.
00:43:16– Par l'intermédiaire de…
00:43:17Alors, parce qu'ils ont la puissance.
00:43:20– Oui, bien sûr.
00:43:20– La talaxocratie, le dollar.
00:43:22– Oui.
00:43:23Non, mais même en 1915, quand ils sortent ce film qui s'appelle
00:43:26« Naissance d'une nation »,
00:43:28on voit bien qu'il y a déjà ce rêve.
00:43:30Et c'est pour ça que Wilson aime beaucoup, ce film-là.
00:43:34Et en fait, on n'atteint jamais la nation,
00:43:37on n'arrive jamais à la nation.
00:43:38Eux le disent, ils peuvent être même très patriotes, etc.
00:43:42– Oui, oui, absolument.
00:43:43– Et il n'empêche qu'il n'y a pas de nation américaine.
00:43:46– Et puis alors, il y a ce phénomène très curieux que vous évoquez,
00:43:51c'est les guerres, non pas victorieuses, mais durables.
00:43:54qui sont peut-être un moyen de perdurer, d'ailleurs.
00:43:57– Alors, le principe de la guerre américaine, c'est la guerre perpétuelle.
00:44:01On se fiche complètement de savoir si elle doit être gagnée ou perdue.
00:44:05D'ailleurs, elles sont toutes perdues depuis 1945.
00:44:07Mais ce n'est pas grave.
00:44:09Ça, c'est le président sortant, Eisenhower,
00:44:11qui avait alerté ses compatriotes,
00:44:13et personne n'a compris ce qu'il voulait dire sur le moment,
00:44:16sur l'émergence de ce qu'il appelait le complexe militaire industriel.
00:44:20L'essentiel pour ce complexe-là,
00:44:24c'est d'obtenir des commandes, des commandes, des commandes, des commandes.
00:44:27Et on va rester 22 ans ou 20 ans, je ne sais plus, en Afghanistan.
00:44:31Peu importe qu'on ait perdu la guerre d'Afghanistan.
00:44:33On a vendu des armes, on a vendu des armes à l'État,
00:44:36enfin aux États-Unis,
00:44:37qui évidemment entretiennent leur entêtement de cette manière-là.
00:44:43En même temps, le fait qu'ils aient 700 milliards
00:44:46ou 800 milliards de budget militaire,
00:44:49ce qui évidemment n'a aucune comparaison nulle part dans le monde,
00:44:52et certainement pas la Russie,
00:44:54parce qu'on dit toujours la Russie.
00:44:55– On serait en tout, on serait en tout.
00:44:56– Eh bien, ces dépenses considérables
00:45:02ont longtemps permis effectivement à la mairie
00:45:05d'imposer le commerce en dollars
00:45:09dans sa monnaie qui n'est pas convertible en or
00:45:11et qui est la monnaie impériale.
00:45:14Alors même ça, on voit que ça commence.
00:45:18– Si je veux dire, le dollar a du plomb dans l'aile,
00:45:20quoique il n'est plus constitué d'or,
00:45:22mais enfin, comme les faux monnailleurs qui rajoutaient,
00:45:25les rois qui rajoutaient du plomb dans l'or.
00:45:28– C'est une vieille histoire.
00:45:29– Vieille histoire, en effet.
00:45:32Mais la détollarisation, alors il faut y aller doucement.
00:45:35– Oui, elle est lente d'abord, elle sera très progressive.
00:45:38Et les BRICS, alors je n'ai pas consacré de…
00:45:41Écoutez, si on compare l'Empire américain,
00:45:47auquel nous appartenons, nous, avec les BRICS…
00:45:50– Comme vassaux.
00:45:51– Comme vassaux, naturellement.
00:45:53À l'Europe, disons, ce sont les marges de l'Empire.
00:45:55Bon, nous, nous sommes le doigt sur la couture du pantalon.
00:46:01Alors, on est très embêtés, parce que la politique impériale
00:46:03semble être remise en cause très difficilement par Trump,
00:46:07qui voudrait revenir à une politique, on va dire nationale, intérieure, quoi.
00:46:12Parce qu'il se rend bien compte que l'Empire ruine son pays,
00:46:17et notamment sa production.
00:46:20Mais, il n'empêche que les BRICS ont des contradictions internes
00:46:24qui sont tellement fortes que, moi, je n'imagine pas du tout…
00:46:27– C'est très hétérogène.
00:46:28– Il ne peut pas y avoir d'alliance entre la Chine et les Indes,
00:46:32puisqu'il se dispute l'Himalaya, qui est le château d'eau,
00:46:36d'un endroit où il y a un milliard d'individus qui s'abreuvent à cette source-là.
00:46:41– Et qui s'enlèvent.
00:46:42– Et qui s'enlèvent, oui.
00:46:45Et la Russie, bien entendu, qui a toutes les raisons de craindre une expansion chinoise.
00:46:51Parce qu'elle, elle a 140 millions d'habitants,
00:46:53et il y a 10 fois plus d'habitants chez les Chinois.
00:46:56Donc, je ne crois pas du tout que les BRICS puissent constituer,
00:46:59disons, un ensemble aussi cohérent, s'ils devaient être agressifs,
00:47:05que l'Empire américain, dans l'état actuel des choses, en tout cas.
00:47:09– Je pense que vous avez tout à fait raison.
00:47:10– Alors, dans votre livre, il y a encore 4 chapitres très intéressants,
00:47:145 chapitres même, encore très intéressants.
00:47:16Je vais être obligé de choisir, parce qu'il y a beaucoup d'inventures.
00:47:21Alors, il y a Israël, un mot.
00:47:24Votre chapitre, c'est l'impossible solution à deux États.
00:47:27– Ça n'a pas de sens.
00:47:30Il suffit de regarder une carte géographique.
00:47:34Ce qui avait été décidé à l'ONU en 1947,
00:47:3847, 48, etc., le partage.
00:47:42C'était un État d'Israël impossible à défendre.
00:47:46Et c'était une Palestine éparpillée façon Peus.
00:47:50Bon.
00:47:51Donc, c'est impossible.
00:47:53La situation à deux États n'est pas possible.
00:47:55Donc, il y a soit un massacre de tous les Palestiniens
00:48:02au profit d'un État d'Israël,
00:48:04soit un massacre de tous les Israéliens au profit de cet État palestinien
00:48:09sur lequel on pourrait revenir,
00:48:10soit une cohabitation.
00:48:13J'allais dire à la Sud-Africaine, vous voyez ce que je veux dire ?
00:48:17Sauf qu'on est dans une guerre qui est passée d'une guerre nationaliste
00:48:23à une guerre religieuse.
00:48:24– C'est ça.
00:48:25– Alors, ça, ce n'est pas possible.
00:48:26Quand on pense que l'Islam revendique Jérusalem,
00:48:30l'Islam revendique sa, comment dirais-je,
00:48:34sa descendance d'Abraham,
00:48:36puisque Ismaël est le fils aîné d'Abraham
00:48:39et qu'Isaac n'est jamais que le fils cadet,
00:48:44là, on est dans des représentations…
00:48:46– Oui, mais Ismaël est le fils de l'esclave.
00:48:48– Oui, bien sûr, bien sûr, mais regardez…
00:48:50– Car Abraham était polygame.
00:48:52– Oui, bien sûr, mais regardez, regardez le…
00:48:55– Oui, tout ça, ça passe.
00:48:56N'oubliez pas que les musulmans, pour eux,
00:49:00l'Aïd el-Kébir, qui est le Kippour des Juifs,
00:49:03puisque en fait, leurs deux religions se ressemblent énormément,
00:49:06ce n'est pas Isaac, c'est Ismaël
00:49:08qui devait être sacrifié par Abraham, vous voyez ?
00:49:11Donc, il y a vraiment une revendication,
00:49:13peu importe qu'elle soit rationnelle ou pas,
00:49:15peu importe qu'elle soit vraie ou fausse.
00:49:17On est vraiment rentré dans une sorte de radicalisation
00:49:21de cette guerre qui la rend insoluble,
00:49:25avant longtemps.
00:49:26Alors, regardez le Fata, c'est-à-dire à l'époque
00:49:29où le mouvement palestinien était politique, purement politique,
00:49:33avec un Yasser Arafat qui allait même à la messe de minuit à Bethléem…
00:49:38– Absolument.
00:49:38– …qui avait épousé une chrétienne, etc.
00:49:40Et avec l'échec de cette version, disons, laïque et nationale,
00:49:48eh bien, ce sont les frères musulmans qui ont pris le relais,
00:49:54avec effectivement le Hamas, par exemple,
00:49:56le Hezbollah au nord, mais le Hamas,
00:49:58et qui…
00:49:59Alors là, les deux symboles sont…
00:50:02Les deux vignettes sont différentes.
00:50:03Vous avez, dans le Fata, vous avez une mitraillette
00:50:10avec « Vive la Révolution »,
00:50:12enfin, le langage, disons, hérité de la lutte anticoloniale,
00:50:17et dans le Hamas, vous avez « Laïla illallah »
00:50:20« Mohamed Rassoumallah, il n'y a qu'à Dieu, etc. »
00:50:24Et Mahomet, son prophète.
00:50:25Donc, vous avez vraiment une guerre de religion.
00:50:28Comment voulez-vous résoudre cette question-là ?
00:50:31Alors, on peut estimer, en tant que Français,
00:50:34que cette affaire aurait dû rester du domaine de la politique étrangère.
00:50:39Compte tenu de la maladie,
00:50:40enfin, d'une des maladies de la République française aujourd'hui,
00:50:43ça n'a pas été possible,
00:50:44et c'est devenu un thème de politique intérieure,
00:50:47qui, pour un gaulliste, est invraisemblable.
00:50:50– Alors, il y a peut-être la solution européenne,
00:50:52vous savez, au moment du protestantisme.
00:50:55« Où y'o serait guillot, qu'où y'o serait il est guillot ? »
00:50:58– Oui, mais vous faites comment en Israël ?
00:50:59– Eh bien, difficile.
00:51:01– Parce que, alors, évidemment,
00:51:03et puis alors, il y a un autre problème,
00:51:05c'est évidemment qu'il faut interroger
00:51:07fondamentalement les racines du sionisme.
00:51:11– Oui.
00:51:12– C'est-à-dire que…
00:51:13– Alors, vous évoquez cette question.
00:51:15– Oui, parce qu'à l'origine,
00:51:17la communauté juive n'était pas du tout sioniste.
00:51:20– Vous savez pourquoi ?
00:51:21Le premier congrès juif mondial s'est tenu à balle.
00:51:25Parce qu'il devait se tenir à Munich,
00:51:29et que la communauté juive allemande…
00:51:32– Avaient refusé.
00:51:32– A refusé, parce qu'elle disait ceci,
00:51:34nous n'aurons pas deux nationalités.
00:51:38Ils se sentaient allemands.
00:51:39La Suisse, malheureusement…
00:51:40– La Suisse, voilà, malheureusement pour eux, bien sûr.
00:51:43– Mais ils se sentaient allemands.
00:51:44– Non, mais il y a, en plus de ça,
00:51:47enfin, chez des Juifs orthodoxes,
00:51:48or, ils progressent en nombre, les Juifs orthodoxes,
00:51:52l'État d'Israël n'a pas été fondé par le Messie,
00:51:57et donc, dans une certaine mesure, c'est un blasphème.
00:52:00– Oui.
00:52:00– Puisque normalement, c'est le Messie,
00:52:02qui évidemment n'est pas Jésus,
00:52:04c'est le Messie qui doit restaurer.
00:52:06Souvenez-vous de l'Évangile, juste avant la Pentecôte,
00:52:10où les apôtres disent à Jésus,
00:52:13« Maître, est-ce que c'est maintenant
00:52:14que tu vas rétablir la royauté en Israël ? »
00:52:16Donc, ils tiennent encore à cela.
00:52:18Or, ce sont des laïcs qui ont créé,
00:52:21recréé un État d'Israël.
00:52:23Et puis alors, il y a un deuxième problème,
00:52:25c'est que nous, nous sommes des Gaulois.
00:52:27Bon, alors avec des croisements, peu importe,
00:52:30on est des Gaulois.
00:52:30On a adoré Toutatis, puis on a adoré Jupiter,
00:52:34puis maintenant, on adore Jésus-Christ.
00:52:36Bon, alors après, il y a des gens qui adorent la démocratie,
00:52:38mais à chaque fois, c'est des...
00:52:39Mais on est tous des Gaulois.
00:52:43Faire passer la population palestinienne
00:52:47comme étant tout uniment venue de la péninsule arabe,
00:52:51mais ce n'est pas possible.
00:52:53L'histoire ne fonctionne pas comme ça.
00:52:55Donc, il est évident que quand on va chez des Palestiniens aujourd'hui,
00:52:58on va chez des gens qui ont été juifs,
00:53:01puis chrétiens pour beaucoup d'entre eux,
00:53:04et aujourd'hui musulmans.
00:53:08Mais c'est la même race, si je puis dire.
00:53:11C'est la même ethnie.
00:53:12Donc ça, ça pose encore une difficulté.
00:53:15– Alors, il y a beaucoup de choses dans ce chapitre.
00:53:19Il reste, nous avons peu de temps encore, mon cher Yves-Marie,
00:53:22mais je voudrais souligner l'importance de deux chapitres.
00:53:27– C'est le paradoxe de l'Union européenne, alors là.
00:53:29– Ah oui.
00:53:30– Et alors, il y a une leçon.
00:53:31Si je comprends ce que vous avez voulu dire,
00:53:34c'est que l'Europe a expérimenté des tas d'empires.
00:53:39Il y avait l'Empire romain, qui est le mur ici.
00:53:41Il y a celui de Charlemagne.
00:53:42Il y a eu l'Empire romain germanique.
00:53:45Il y a eu Charles Quint.
00:53:46Il y a eu Napoléon.
00:53:47Il y a eu Hitler.
00:53:47Et maintenant, il y a Einstein.
00:53:51– Einstein qui venait d'Hitler, disons.
00:53:54– Oui, et Mme Van der Leyen.
00:53:57– Van der Leyen.
00:53:58– C'est-à-dire que les empires ont toujours échoué en Europe.
00:54:02Et vous avez l'air de dire, mais vous ne le dites pas comme ça,
00:54:06que l'Empire de Bruxelles, l'Empire de l'Union européenne,
00:54:10de la Commission européenne,
00:54:15son fédéralisme centralisateur,
00:54:17vous critiquez une appellation que j'utilise dans mon livre
00:54:21sur la prison des peuples.
00:54:24Donc, un dit que c'est la prison des peuples.
00:54:26Apparemment, vous ne pensez pas que c'est la prison des peuples.
00:54:29– Je ne me souviens pas.
00:54:31Non, pourquoi je ne penserais pas ça, non ?
00:54:34– Non, mais parce qu'au fond,
00:54:35vous défendez la vision capétienne et gaulienne.
00:54:37– Oui, bien sûr.
00:54:39– Nuancé, de façon nuancé.
00:54:41– Ce que j'ai voulu surtout montrer,
00:54:44on est tous des êtres subjectifs.
00:54:48Moi, je suis catholique.
00:54:49Donc, le côté universel me plaît.
00:54:51– Ah oui.
00:54:52Évidemment que l'Empire me plaît en tant que catholique.
00:54:55C'est-à-dire, tous les hommes sont réunis.
00:54:57Mais il faut bien faire la différence
00:54:59entre ce qui est de l'ordre de la foi
00:55:02et ce qui est de l'ordre de la cité où on vit.
00:55:05Et les hommes sont en troupeau,
00:55:07ce qu'on appelle des nations.
00:55:08Mais surtout, ce que j'ai voulu montrer,
00:55:09c'est qu'il y avait un rêve fédéral
00:55:12qui a abouti à un pays ultra centralisateur.
00:55:16Et tout au contraire d'être du fédéralisme européen,
00:55:20nous sommes dans des institutions archi-centralisées
00:55:23très, très loin des États-Unis.
00:55:25Pensez qu'aux États-Unis,
00:55:27il y a des pays qui pratiquent la peine de mort,
00:55:29d'autres qui ne la pratiquent pas.
00:55:30Il y a des pays qui pratiquent l'avortement,
00:55:32d'autres qui ne le pratiquent pas.
00:55:33Aujourd'hui, si vous voulez appartenir à l'Union européenne,
00:55:35vous devez adopter la doxa bruxellois,
00:55:40c'est-à-dire en l'occurrence contre la peine de mort
00:55:41et pour l'avortement, par exemple,
00:55:43ou pour le wokisme et tout ce que vous voudrez,
00:55:45en parlant des valeurs fondatrices de l'Europe.
00:55:47Ça ferait bien rire Maurice Schumann,
00:55:50qui a failli être prêtre,
00:55:51puisqu'il a été séminariste.
00:55:53– Et on se souvient quand même
00:55:55que Walter Einstein a été président
00:55:57de la Commission européenne
00:55:57et que c'était un ancien
00:55:58qui avait écrit un texte pour Adolf Hitler.
00:56:04– Pour Adolf Hitler qui l'a réadapté.
00:56:05– La nouvelle Europe.
00:56:06– Oui, la nouvelle Europe.
00:56:07– Oui, la nouvelle Europe qu'il a réadaptée ensuite.
00:56:10– Et il y a un chapitre qui est passionnant,
00:56:15très intéressant, très révisionniste,
00:56:18au sens où il revient sur l'histoire telle qu'elle est faite,
00:56:21c'est évidemment l'Europe face au ressentiment de l'Afrique noire.
00:56:24– Ah oui.
00:56:25– Ça, ce chapitre est essentiel.
00:56:26Bon, il y a un chapitre sur la Yougoslavie,
00:56:28mais on n'aura pas le temps.
00:56:30Mais l'échec de la diplomatie française en Afrique,
00:56:34chassé par la plupart des régimes.
00:56:39Et vous signalez d'abord que l'Afrique
00:56:40est demeurée un continent très isolé,
00:56:43à cause du Sahara.
00:56:44– Oui.
00:56:44– Voilà, le Sahara jouait un rôle géographique essentiel.
00:56:48– Oui.
00:56:49– Parce qu'on ne comprend pas l'histoire
00:56:51si on ne fait pas de géographie.
00:56:52– Bien sûr.
00:56:53– Je vous avoue que je vais l'apprendre.
00:56:54– Qui est même presque, avant d'être historien,
00:56:58vous avez été géographe, je crois.
00:56:59– Oui.
00:57:00– Mais…
00:57:00– Pas n'importe.
00:57:01– Mais, et donc, évidemment, l'Afrique,
00:57:04le continent noir, comme on l'appelait,
00:57:06étant isolée du bassin méditerranéen
00:57:09par ce désert qui est le plus vaste du monde,
00:57:13eh bien, évidemment, n'a pas pu bénéficier de la communication.
00:57:16– Alors, il y a des développements,
00:57:18on m'a dit qu'il faut que je rende mon thème.
00:57:20– Alors, si je pouvais dire une seule phrase.
00:57:22– Dites une seule phrase.
00:57:23– Il y a une dame qui fait partie d'une famille un peu d'un gang,
00:57:26les Traorés, là, qui ont fait beaucoup parler d'eux.
00:57:29Elle a dit un jour, on nous dit, on doit quelque chose à la France.
00:57:33Mais vraiment, je me demande ce qu'on doit à la France.
00:57:34Je lui répondrai, parce que c'est pas des journalistes
00:57:36qui peuvent lui répondre.
00:57:38Je lui répondrai, non seulement vous ne devez rien à la France,
00:57:40mais vous avez toutes les raisons de lui en vouloir,
00:57:44parce que la France a mis fin aux pratiques de vos ancêtres
00:57:47qui étaient des trafiquants d'esclaves.
00:57:48– Bien sûr, mais il y a beaucoup plus que ça encore dans votre bouquin.
00:57:52Ce qui me plaît le plus, c'est évidemment la remise en cause
00:57:56des traites africaines, telles qu'elles sont présentées aujourd'hui
00:58:00par l'histoire, parce que là, il y a une fausseté extraordinaire.
00:58:06Et sur la révolution industrielle, sur le fait que, par exemple,
00:58:09l'Afrique se dit pauvre, appauvrie par la colonisation,
00:58:11mais il n'y a rien de plus fou.
00:58:12– C'est n'importe quoi.
00:58:13– La colonisation n'a jamais rapporté grand-chose à la métopole,
00:58:17et elle a coûté infiniment cher.
00:58:19– Elle a coûté cher aux États.
00:58:21– Et vous défendez, on finira là-dessus,
00:58:24sur le CFA qui interdit la planche à billets et la corruption.
00:58:29En effet, le CFA est rejeté, mais à tort,
00:58:32parce que la corruption serait bien plus grande en Afrique encore.
00:58:34– Bien sûr.
00:58:35– Il y a des quantités de choses
00:58:39qu'on n'avait pas pu dire sur cette Afrique,
00:58:41mais c'est très passionnant,
00:58:43et je recommande encore à nos téléspectateurs
00:58:45cet excellent livre,
00:58:46Les Géopolitiques Actuelles,
00:58:49éclairées par l'Histoire,
00:58:50parce que vous éclairez par l'Histoire
00:58:52la situation du monde,
00:58:54dont je disais quand même au début d'un autre entretien
00:58:57qu'il est toujours aussi bellogène,
00:59:01qui engendre la guerre,
00:59:03qui aime la guerre.
00:59:04– Ça ne devrait pas s'arranger dans les années qui viennent.
00:59:06– Malheureusement.
00:59:08Merci Yves-Marie-Adeline, merci beaucoup.
00:59:10– Merci, merci.
00:59:11– Et à très bientôt, chers téléspectateurs.
00:59:13– Sous-titrage ST' 501
00:59:34– Bonjour et bienvenue pour cette synthèse hebdomadaire
00:59:38de l'actualité économique géopolitique,
00:59:42on va dire au long de très politique,
00:59:44en mode affranchi.
00:59:45Je salue tous les abonnés de TV Liberté
00:59:48pour cet épisode que je vais intituler
00:59:51« Mensonges et trahisons ».
00:59:55Je sais que le titre n'est pas d'une très grande originalité,
00:59:59mais après l'épisode du rejet d'émotion de censure
01:00:04du 16 octobre dernier,
01:00:09il faut évidemment faire un petit peu le point,
01:00:13puisque c'est une véritable boucherie fiscale
01:00:17qui vient d'être validée
01:00:22avec une excuse
01:00:26qui va, je pense,
01:00:30laisser les Français dans une colère terrible
01:00:33lorsqu'ils vont découvrir
01:00:35que la suspension
01:00:37de l'application
01:00:40de l'allongement
01:00:41des carrières,
01:00:45donc ce qu'on appelle la loi retraite,
01:00:46quand la suspension
01:00:48va se trouver
01:00:49suspendue.
01:00:52Suspendue
01:00:52peut-être parce que
01:00:54retoquée
01:00:55par le Sénat,
01:00:57suspendue
01:00:58plus que probablement
01:00:59par le Conseil constitutionnel
01:01:02à qui il n'échappera pas
01:01:05que la suspension
01:01:07est ce qu'on appelle
01:01:07un cavalier budgétaire,
01:01:10autrement dit
01:01:10une mesure
01:01:12qui court-circuit
01:01:13le projet de loi de finances
01:01:162026,
01:01:18qui est lui-même
01:01:18une boucherie
01:01:20fiscale
01:01:21qui n'épargnera
01:01:22personne
01:01:23et pas les plus modestes.
01:01:26Et c'est ce projet
01:01:27de budget
01:01:272026
01:01:28qui ressemble
01:01:29beaucoup à 2025
01:01:30qui avait
01:01:31causé
01:01:33la chute
01:01:33du gouvernement
01:01:34Barnier,
01:01:34car à l'époque,
01:01:36les socialistes
01:01:37qualifiaient bien sûr
01:01:38de boucherie
01:01:39fiscale,
01:01:40ce projet
01:01:42d'économie
01:01:43et de hausse
01:01:44d'impôts.
01:01:45Mais surtout,
01:01:45surtout,
01:01:46c'était l'année blanche
01:01:48qui ne passait pas.
01:01:50Alors,
01:01:51sous Barnier,
01:01:52l'année blanche,
01:01:53c'était inacceptable.
01:01:56Sous Macron,
01:01:58après trois premiers ministres,
01:02:01là,
01:02:01ça redevient
01:02:02une solution
01:02:04qui rétablit
01:02:05la démocratie.
01:02:06Mais oui,
01:02:06il n'y aura plus
01:02:07de 49,3.
01:02:08On va pouvoir reprendre
01:02:10le débat démocratique.
01:02:12Mais qui l'avait enterré,
01:02:13le débat démocratique
01:02:15et avec
01:02:15la complicité
01:02:17de qui ?
01:02:18Oh,
01:02:19ça alors !
01:02:21Avec la complicité
01:02:22des socialistes
01:02:23qui
01:02:24représentent
01:02:26encore
01:02:2870 députés
01:02:30alors qu'ils ne pèsent
01:02:31que 1,76%
01:02:33des intentions
01:02:34de vote.
01:02:36Là,
01:02:37c'est quasiment
01:02:38du miracle.
01:02:39Enfin,
01:02:39surtout,
01:02:40de voir
01:02:40que
01:02:41la boucherie
01:02:43fiscale
01:02:43qui va toucher
01:02:44tous les Français
01:02:45a été rendue
01:02:47possible
01:02:47par des calculs
01:02:49politiques
01:02:49du PS
01:02:51pour
01:02:52sauver
01:02:54leur siège,
01:02:54évidemment.
01:02:55Alors,
01:02:55qu'est-ce que cela va coûter
01:02:56aux Français ?
01:02:58À commencer par
01:02:58les plus modestes.
01:02:59Tiens,
01:03:00les étudiants,
01:03:01ils vont perdre
01:03:02entre 50 et
01:03:05150 euros
01:03:07d'APL
01:03:08par an.
01:03:101,3 million
01:03:11de personnes
01:03:11en situation
01:03:12de handicap
01:03:13vont voir
01:03:15le coût
01:03:16de leurs frais
01:03:17de santé
01:03:18amputés
01:03:19par les hausses
01:03:20des forfaits,
01:03:21médicaments,
01:03:22transports médicaux,
01:03:23etc.
01:03:241,8 million
01:03:27d'allocataires
01:03:28du RSA
01:03:29avec une année
01:03:29blanche
01:03:30vont perdre
01:03:31une partie
01:03:32du peu
01:03:33de pouvoir
01:03:33d'achat
01:03:33qu'ils ont.
01:03:3513 millions
01:03:36de familles
01:03:37vont voir
01:03:37baisser
01:03:37leurs allocations
01:03:39familiales
01:03:40en termes
01:03:40de pouvoir
01:03:41d'achat.
01:03:4313 millions
01:03:44de personnes
01:03:45atteintes
01:03:46de maladies
01:03:46chroniques
01:03:47vont devoir
01:03:48payer
01:03:48jusqu'à
01:03:49850 euros
01:03:50de plus
01:03:51par an.
01:03:52Allez,
01:03:52on va dire
01:03:5270 euros
01:03:53par mois.
01:03:5517 millions
01:03:56de retraités
01:03:57vont également
01:03:58voir
01:03:58leur pouvoir
01:03:59d'achat
01:04:00chuter
01:04:01puisque leurs retraites
01:04:02ne seront pas
01:04:03revalorisées.
01:04:04Mais en plus,
01:04:05on va supprimer
01:04:06le fameux abattement
01:04:08de 10%
01:04:08pour le remplacer
01:04:10par un abattement
01:04:11forfaitaire
01:04:11de 2 000 euros.
01:04:13Bref,
01:04:13tous ceux
01:04:13qui gagnent
01:04:14plus,
01:04:14qui touchent
01:04:15plus de 20 000 euros
01:04:15de retraite
01:04:16par an
01:04:16vont y être
01:04:17largement
01:04:18perdants,
01:04:19peut-être
01:04:19jusqu'à
01:04:20plusieurs milliers
01:04:22d'euros.
01:04:2218 millions
01:04:25d'actifs
01:04:26vont voir
01:04:27leur impôt
01:04:28sur le revenu
01:04:28augmenter
01:04:29en relatif
01:04:30puisqu'on va considérer
01:04:32qu'ils gagnent plus
01:04:32mais sans soustraire
01:04:34à l'inflation
01:04:35qui mange
01:04:35leur pouvoir
01:04:36d'achat.
01:04:38Enfin,
01:04:3947 millions
01:04:40de personnes
01:04:41finiront bien
01:04:42par subir
01:04:43le report
01:04:45de la retraite
01:04:45à 64 ans
01:04:46lorsque
01:04:47la suspension
01:04:49sera
01:04:49elle-même
01:04:50suspendue.
01:04:51et alors là
01:04:52pour bien
01:04:53énerver
01:04:53les Français
01:04:54on leur
01:04:55explique
01:04:57avant même
01:04:58le jour
01:04:58du vote
01:04:58que 56%
01:05:00des Français
01:05:01sont contre
01:05:01la dissolution
01:05:02alors que vous
01:05:03en avez 80
01:05:04qui voudraient voir
01:05:04disparaître
01:05:05Macron
01:05:05et la clique
01:05:06qui est au pouvoir
01:05:08et qui se fiche
01:05:10totalement
01:05:10des Français
01:05:12de la démocratie
01:05:13etc.
01:05:14depuis près
01:05:15de deux ans
01:05:16on leur
01:05:16dit que
01:05:1656%
01:05:17d'entre eux
01:05:18ne souhaitaient
01:05:19pas la dissolution
01:05:20voilà
01:05:21à la boucherie
01:05:23fiscale
01:05:24on ajoute
01:05:25l'insulte
01:05:27à l'intelligence
01:05:28mais
01:05:29pour les socialistes
01:05:31qui vont garder
01:05:32leur poste
01:05:34leur
01:05:34privilège
01:05:37et bien
01:05:38il y en a un de plus
01:05:39figurez-vous
01:05:40que le 16 octobre
01:05:40dernier
01:05:41citot
01:05:42la motion
01:05:43ou l'émotion
01:05:43de censure
01:05:44rejetée
01:05:45et bien
01:05:46le CAC 40
01:05:47Global Return
01:05:48celui qui agrège
01:05:49la dividende
01:05:49a battu
01:05:50un nouveau
01:05:51record
01:05:51historique
01:05:52absolu
01:05:53alors
01:05:54réjouissons-nous
01:05:55tout de même
01:05:56que
01:05:57le spread
01:05:59de l'écart
01:05:59de rendement
01:06:00entre l'OT
01:06:01et le Bound
01:06:01se soit contracté
01:06:02à maintenant
01:06:03quoi à peine
01:06:0475 points de base
01:06:07alors qu'on était
01:06:07à 88
01:06:08lors de l'annonce
01:06:10de la démission
01:06:10de M. Lecornu
01:06:12oui
01:06:12ça fera de l'argent
01:06:13un petit peu moins cher
01:06:14pour les entrepreneurs
01:06:16pour ceux qui souhaiteraient
01:06:17acheter un bien
01:06:18immobilier
01:06:19en réalité
01:06:20ce qui empêche
01:06:21notamment les primo-accédants
01:06:22d'acheter un bien
01:06:23aujourd'hui
01:06:24c'est qu'il n'y a
01:06:24quasiment pas de bien
01:06:26accessible
01:06:27parce qu'on ne construit plus
01:06:29parce que
01:06:30le krach
01:06:31de l'immobilier
01:06:31en France
01:06:32a été littéralement
01:06:33orchestré
01:06:35par la Macronie
01:06:36au nom de la lutte
01:06:36contre la rente
01:06:38aujourd'hui
01:06:38il n'y a plus
01:06:39aucun intérêt
01:06:40donc une sorte
01:06:41investir dans l'immobilier
01:06:42ce n'est évidemment
01:06:43pas rentable
01:06:43pour celui
01:06:44qui y investit
01:06:46donc au-delà
01:06:47de la crise du bâtiment
01:06:48on a une crise du logement
01:06:49enfin la crise du bâtiment
01:06:50c'est quand même pas neutre
01:06:51puisque cette année
01:06:52on va battre le record
01:06:53de 50 000 dépôts de bilan
01:06:55pour des entreprises françaises
01:06:56dont la moitié
01:06:57ou quasiment
01:06:58ont un lien
01:07:00ou dépendent
01:07:02de la conjoncture
01:07:03dans le bâtiment
01:07:04voilà
01:07:05les artisans
01:07:05etc
01:07:06si on ne construit plus rien
01:07:07ils n'ont plus
01:07:08de travail
01:07:09mais réjouissons-nous
01:07:11puisque
01:07:11le rejet
01:07:12de la motion
01:07:13de censure
01:07:14va rassurer
01:07:16nos créanciers
01:07:17rassure les actionnaires
01:07:19on bat
01:07:19de nouveaux records
01:07:20voilà qui va certainement
01:07:22faire plaisir
01:07:22madame
01:07:22Yael Brunpivet
01:07:23qui avait juste oublié
01:07:24de déclarer
01:07:25un peu plus de 40 000 euros
01:07:26de valeur
01:07:28de son portefeuille
01:07:29boursier
01:07:30on n'est pas à ça près
01:07:31d'ailleurs madame Yael Brunpivet
01:07:33est celle qui a eu
01:07:34cette sortie
01:07:36d'ailleurs la veille
01:07:36du vote
01:07:37d'émotion de censure
01:07:38ah bah les héritages
01:07:40c'est un véritable scandale
01:07:43c'est malsain
01:07:44certains s'enrichissent
01:07:45d'un coup
01:07:45c'est de l'argent
01:07:47tombé du ciel
01:07:48ah c'est pas comme
01:07:49l'argent qui tombe
01:07:50de la poche
01:07:51des fonctionnaires
01:07:52dans son escarcelle
01:07:53de présidente
01:07:54de l'Assemblée nationale
01:07:56évidemment
01:07:57voilà donc
01:07:58après une vie de labeur
01:07:59de taxation
01:08:00de surtaxation
01:08:02et bien les biens
01:08:03qu'on a réussi
01:08:04à conserver
01:08:04le peu d'argent
01:08:06qu'on a réussi
01:08:06à mettre de côté
01:08:07et bien madame
01:08:08Yael Brunpivet
01:08:09est tout à fait
01:08:09pour qu'on le confisque
01:08:11définitivement
01:08:12vous avez été imposé
01:08:14à 70%
01:08:15de votre production
01:08:18de richesse
01:08:18de votre vivant
01:08:19vous serez imposé
01:08:21ou on vous confisquera
01:08:22les 30%
01:08:24qui restent
01:08:25une fois
01:08:26dans votre cercueil
01:08:27oui
01:08:28là je vous parle aussi
01:08:29d'un cercueil
01:08:29et là c'est celui
01:08:30de la démocratie
01:08:32et devinez
01:08:32qui a planté
01:08:33des clous
01:08:33pour vous remercier
01:08:34de votre fidélité
01:08:35vous pouvez télécharger
01:08:37gratuitement
01:08:37notre guide pratique
01:08:39d'achat d'or
01:08:39qui vous assurera
01:08:41de naviguer
01:08:42sereinement
01:08:43si vous souhaitez
01:08:44acheter
01:08:44stocker
01:08:45ou vendre de l'or
01:08:46en toute sécurité
01:08:48il vous suffit
01:08:49de cliquer sur le lien
01:08:50en description
01:08:50pour l'obtenir
01:08:51gratuitement
01:08:52merci
01:08:53et à bientôt
01:08:55à bientôt
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