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Dans son édito du 04/10/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00Je pense que nous sommes devant un événement beaucoup plus important qu'il n'y paraît.
00:03On se souvient des JO, on se souvient de cette scène qui a choqué,
00:09qui a beaucoup choqué la dernière scène,
00:11qui cherchait à caricaturer de la manière la plus moqueuse et insultante qui soit
00:16une scène particulière pour non seulement les catholiques, mais l'ensemble des chrétiens.
00:22Or, elle nous est présentée aujourd'hui comme la nouvelle figure,
00:26l'icône, en fait, des Nuits blanches de Paris.
00:30La Nuit blanche parisienne de 2026, elle sera directrice artistique.
00:33Comment le magazine Beaux-Arts présente la chose?
00:36Une décision, je cite, qui réaffirme le caractère populaire, festif et inclusif
00:41de cet événement culturel créé en 2002.
00:44On ajoute, et ça c'est important, activiste Barbara Butch lutte contre toutes les formes de discrimination,
00:51notamment le sexisme et l'homophobie.
00:53Elle a, entre autres, posé nu en 2020 en une du numéro de Télérama dédié au fléau de la grossophobie.
01:00Elle a joué dans un court-métrage à ce sujet et travaillé comme coordinatrice du pôle LGBTQIA+,
01:07du Bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants.
01:10Alors, on doit comprendre, elle est choisie pour les causes qu'elle embrasse.
01:14Elle est choisie pour les...
01:16C'est des engagements nombreux sous le signe de ce que j'appelle, moi, la religion diversitaire,
01:20l'idéologie diversitaire, la déconstruction à tout prix de toutes les normes
01:23qui sont généralement acceptées dans une société.
01:25Donc là, cette fois-là, on ajoute même, au nom de la lutte contre la grossophobie.
01:29Elle s'est engagée dans la lutte contre la grossophobie.
01:31Moi, je confesse que, dans notre société, je ne sais pas si le problème central,
01:36c'est la grossophobie ou ce n'est pas plutôt le drame de l'obésité qui frappe les jeunes générations
01:40aux États-Unis, de notre côté de l'Atlantique.
01:42On le voit partout.
01:43Donc, présenter l'inquiétude pour l'épidémie d'obésité comme un signe de grossophobie,
01:48je trouve ça quelque peu inquiétant dans la vie publique.
01:50Je croyais, on parlait de la science il y a un instant.
01:53Si vous expliquez que l'inquiétude pour l'obésité, c'est l'autre nom de la grossophobie,
01:57vous êtes dans un discours radicalement anti-scientifique.
01:59Mais pourquoi j'y reviens?
02:01Parce qu'elle a été choisie pour des causes qu'elle porte,
02:03des causes multiculturalistes, des causes diversitaires,
02:06la cause de la sacralisation de ce qu'on appelle les migrants.
02:08Et à travers cela, on nous dit que telle est l'identité de la ville de Paris.
02:11Mathieu Bocoté, on poursuit la discussion, bien évidemment,
02:16autour de Barbara Butch.
02:18Et je le disais, c'est vrai que ce n'est pas forcément quelqu'un
02:20qui est connu du très, très grand public.
02:25Mathieu Bocoté, à vous entendre.
02:28Eh bien, écoutez, justement, j'essaye de comprendre.
02:31J'ai perdu la deuxième question.
02:32Je suis avec vous.
02:34La question de rapport étant de politique et esthétique.
02:36Je pense que c'est fondamental.
02:38Anne Hidalgo nous dit,
02:40« Je sais qu'elle apportera à la nuit blanche toute son énergie,
02:43sa générosité et sa créativité.
02:45Elle portera haut nos valeurs partout dans la ville.
02:48Barbara Butch, c'est un choix qui ressemble à Paris. »
02:51Alors là, on s'est dit, quel est le lien entre esthétique et politique?
02:54Tout régime, je dirais, tout régime politique,
02:56quel qu'il soit, a une certaine conception de l'esthétique,
02:58une certaine conception du beau.
03:00Pensez au régime socialiste.
03:02Il y avait le réalisme socialiste.
03:03Aujourd'hui, il y a le réalisme diversitaire, on pourrait appeler ça.
03:06Donc, une certaine esthétique qui est portée par le régime.
03:09Eh bien, aujourd'hui, rappelez-vous,
03:11au moment où vous dites qu'elle n'est pas très connue par le public,
03:13elle est connue par des centaines de millions d'êtres humains.
03:15Ceux qui ont vu la cérémonie des Jeux olympiques,
03:18on a tous vu la même scène.
03:19Elle est passée à ce moment-là d'un anonymat relatif
03:22à une visibilité mondiale.
03:24Et de ce point de vue, c'est en tant que symbole
03:26de cette visibilité mondiale,
03:27de la cause des drag queens, notamment, rappelez-vous,
03:29au moment des JO, on a cherché à faire des drag queens,
03:31le nouveau symbole de la féminité à la française.
03:33Donc, cette idée d'une déconstruction de tous les rôles sociaux
03:36ou traditionnels en matière du masculin et du féminin,
03:37c'est porté comme tel.
03:39Notez qu'aux États-Unis, il y a la même chose qui se passe,
03:41mais en sens inverse.
03:42Vous avez peut-être noté cette polémique cet été
03:43autour de Sydney Sweeney.
03:45Sydney Sweeney, qui était au cœur d'une publicité,
03:47donc qui est une femme qui avait une autre apparence
03:50dans les circonstances.
03:51Et là, on disait que c'était absolument scandaleux
03:53qu'elle soit associée à la promotion d'une marque de jeans
03:55dans des vêtements, parce qu'on disait
03:57que c'est une promotion de la suprématie blanche,
04:00du racisme, d'une forme d'esthétique
04:02trumpienne absolument condamnable.
04:04Et à ce moment-là, on condamnait Sydney Sweeney
04:07en disant, regardez, regardez à quel point c'est odieux
04:09le type de symbole qu'on met de l'avant.
04:10Alors moi, ce que je note, c'est que la mairie de Paris
04:12décide de mettre, c'est son droit,
04:15Barbara Butch comme symbole qui incarne aujourd'hui
04:17l'identité de Paris.
04:18Et ça, tout le monde célèbre.
04:20Et Sydney Sweeney, on la mettait de l'avant cet été,
04:22on disait que c'est scandaleux, c'est du racisme,
04:24c'est de la suprématie blanche.
04:25De ce point de vue, encore une fois,
04:27l'esthétique, quelles que soient nos préférences,
04:28est profondément politique.
04:30Sous-titrage Société Radio-Canada
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