- il y a 6 heures
Emission TV : ONPC (2006-2020) sur France 2 Eric Zemmour Le suicide francais (France,4 octobre 2014)
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00:00Les 40 années qui ont défait la France.
00:03Tout à l'heure, vous l'avez dit à demi-mot, mais au tout début du livre, dans l'introduction, vous l'expliquez.
00:10En fait, votre but avec ce livre, c'est de déconstruire les déconstructeurs.
00:14J'ai bien résumé le livre, c'est ça ?
00:16Absolument, c'est ça.
00:17Alors, est-ce que vous pouvez...
00:19Expliquer en deux mots, oui, bien sûr.
00:20On ne va pas pouvoir parler de tout le livre.
00:21Non, non, non, évidemment.
00:22Mais on va aller, un petit résumé de qui sont les déconstructeurs que vous voulez déconstruire vous-même.
00:27C'est très simple.
00:28Dans les années 60, il y a eu tout un mouvement intellectuel français, d'ailleurs, que les Américains appellent la French Theory,
00:35oui, on ne peut pas faire mieux, de grands intellectuels, Deleuze, Gattari, etc.,
00:40qui ont, c'est leur propre terme à eux, ce n'est pas moi qui ai inventé ce mot,
00:44qui ont entamé la déconstruction de toutes les structures traditionnelles,
00:50c'est-à-dire la famille, la nation, l'État, les relations sociales...
00:57Les relations sexuelles...
00:58Sexuelles...
00:58Et jusqu'au, j'allais le dire, l'ultime avancée, si j'ose dire, de cette histoire-là,
01:05c'est évidemment la déconstruction des identités sexuelles.
01:08Et ils nous ont expliqué, ces gens-là, et ça a fait fureur dans les années 60, 70, et plus encore après,
01:14et ça s'est diffusé dans toute la société, c'est ce que j'essaie d'expliquer à Cohn-Bendit,
01:18que tout était social, et que donc, rien n'était, entre guillemets, naturel,
01:25que rien ne pouvait... tout pouvait être reconstruit et déconstruit,
01:30qu'il n'y avait rien d'inné, il n'y avait rien d'intangible, il n'y avait rien...
01:36Vous voyez ?
01:36Et qu'on pouvait, plus que tout était social, on pouvait tout déconstruire.
01:40Et je pense que, à partir de 68, cette idéologie va l'emporter,
01:45va commencer à dissoudre toutes les structures traditionnelles,
01:49et c'est le, que moi j'ai repéré, le triptyque post-68a,
01:53qui est déconstruction, dérision, destruction.
01:56Et c'est grave, docteur ? J'ai envie de vous demander.
01:58Je pense que oui.
01:59Vous, vous pensez que c'est grave ?
02:00Moi, je pense que oui.
02:01C'est-à-dire que je pense que, comme on a dissous et détruit toutes les structures traditionnelles,
02:06on a deux conséquences très simples, qu'avait d'ailleurs annoncé Karl Marx un siècle plus tôt,
02:13c'est là que ça devient tout à fait passionnant,
02:14c'est qu'on a tout été réduit à l'individu, l'individu roi,
02:19il n'y a plus de structure collective qui enrégimente et qui domine cet individu roi qui fait n'importe quoi.
02:26Et deuxièmement, on a évidemment sur les ruines de toutes ces structures traditionnelles,
02:30et c'est ça qu'avait prévu Marx, la domination du marché,
02:33c'est-à-dire que nous ne sommes plus que des atomes qui ne pensons qu'à consommer,
02:37et nous ne sommes plus des membres de familles, de nations, etc.
02:41C'est ça la déconstruction.
02:42Donc, je finis, j'espère que j'ai été clair.
02:44Oui, très.
02:45Bon, donc moi, ce que j'essaye de faire dans ce livre,
02:48c'est faire exactement ce qu'ils ont fait avec les structures traditionnelles pour eux.
02:53C'est-à-dire que j'explique que la société aujourd'hui est dominée par le résultat de cette déconstruction,
03:00et donc je veux déconstruire pour montrer ce qu'il y a derrière toute cette idéologie dominée.
03:05Alors admettons, maire, ça va donner quoi, de la déconstruire, justement, cette société qui ne vous plaît pas ?
03:10J'espère qu'on va reconstruire une société qui me plaira davantage.
03:14Donc au fond, vous n'êtes pas un pessimiste, vous êtes un véritable optimiste, pourquoi ça ?
03:18Non, parce que je pense, si vous voulez, je suis pessimiste dans un premier temps,
03:23parce que je pense que la déconstruction est arrivée à un tel point
03:26que nous sommes à la destruction, et que la destruction se fera dans les ruines,
03:30dans le sang, et donc dans la souffrance.
03:34Les ruines, le sang et la souffrance, rien que ça.
03:37Mais ça a déjà commencé, Laurent, vous savez.
03:39Pas pour vous, mais pour beaucoup de gens.
03:40Les ruines, la souffrance, ce seraient les conséquences de tous ces constructeurs que vous venez de citer.
03:48Absolument, d'accord, c'est ce que je pense.
03:50Fais votre thèse.
03:51Alors évidemment, le problème est là, je vais donner la parole à Aymeric et Elia,
03:56mais j'aimerais juste dire un mot là-dessus, et je rejoins un peu ce que vous a dit Caron en début d'émission.
04:02Parfois c'est vrai que vous citez des livres et des auteurs,
04:05et on doit prendre pour argent comptant au fond.
04:08Allez voir les livres, lisez les livres que je cite.
04:10Mais je crois évidemment que c'est dans le livre, c'est pas du tout ce que je vais vous dire.
04:14Ce que je vais vous dire, en revanche, c'est pas parce que c'est écrit et quelqu'un l'a dit que c'est forcément vrai.
04:18Ah bah bien sûr.
04:19Bon, voilà.
04:20C'est évident, ça.
04:20Oui, mais vous en faites parfois loi. Vous comprenez ce que je veux dire ?
04:23Mais si vous voulez, on fait toujours un livre à partir d'autres livres.
04:27Donc évidemment, c'est des livres qui m'ont plu, qui m'ont intéressé, que j'ai fait miens,
04:31et je les cite pour dire, voilà, je pense qu'ils ont raison, voilà, c'est tout.
04:36Et puis il y a des auteurs qui font autorité dans ce que je cite.
04:38Qui font autorité, vous voyez, pas seulement...
04:41Parfois tout le monde ne fait pas autorité pour les mêmes personnes.
04:44Ah mais je suis d'accord.
04:44Il n'y a pas que ça comme problème.
04:45Émeric Caron.
04:46Il n'y a pas que ça comme problème dans la méthode d'Éric Zemmour.
04:49En fait, on ne sait pas ce qu'on a entre les mains.
04:51On ne sait pas si on a un livre d'un historien, mais vous n'êtes pas réellement historien.
04:54Même si vous aimez beaucoup l'histoire, je le sais.
04:55Vous aimez beaucoup l'histoire, mais je ne prétends pas être historien professionnel.
04:58Voilà, tout à fait.
04:59C'est pas le livre d'un...
05:00Mais j'ai le droit, j'ai le droit d'aimer l'histoire.
05:02Absolument.
05:03C'est pas un essai politique, réellement.
05:05C'est pas un programme politique.
05:07Non.
05:08Et en fait, votre méthode à vous, elle est simple.
05:10Elle consiste à mêler les faits et l'opinion.
05:13Contrairement aux anglo-saxons, qui aiment bien en faire la distinction.
05:15Et je fais partie d'ailleurs de cette ligne de pensée.
05:17Je pense qu'on présente d'abord les faits, et ensuite on essaye d'en faire...
05:19Oui, ça vous fait rire, je le sais.
05:20Oui, ça me fait rire parce que c'est un mythe.
05:22Parce que c'est une façon, justement, d'orienter et de masquer les faits.
05:28C'est une technique habituelle.
05:30Les anglo-saxons sont les rois.
05:31Quand ils démolissent le général de Gaulle...
05:35Non, mais ça c'est votre manière.
05:36Vous avez une rhétorique qui me fascine.
05:39Exposer les faits, c'est une manière de masquer les faits.
05:41Mais oui.
05:41C'est comme les antiracistes, c'est eux qui provoquent le racisme.
05:43Mais oui, évidemment.
05:43C'est tout ça.
05:44Vous avez un esprit quand même, évidemment, qui est quand même extrêmement particulier.
05:49Mais pour finir sur ce que disait Laurent, pour rebondir, ce qui est gênant, c'est pas seulement vous citiez des gens.
05:55C'est qu'il n'y a pas de notes.
05:55Moi, j'ai besoin, quand on m'affirme des choses,
06:00sur l'immigration, par exemple, sur la délinquance,
06:04j'ai besoin qu'on m'explique vraiment d'où vient ce chiffre, cette information.
06:08Il n'y a aucune note.
06:09Jamais.
06:10Mais c'est votre technique habituelle.
06:11C'est ce qui fait que parfois, vous allez faire des dérapages sur certaines chaînes de télé,
06:15en confondant complètement les choses,
06:17en vous expliquant par exemple que le ministère de l'Éducation nationale envoie des enfants de 11 ans
06:23sur des sites internet où on leur demande de s'expliquer sur leurs pratiques sexuelles,
06:29d'expliquer s'ils sont homosexuels, hétérosexuels, bi, trans, etc.
06:34Ce qui est un mensonge absolu.
06:35Parce que ça fait partie de tous les amalgames que vous faites, tous les mensonges, les manipulations.
06:39Alors là, vous êtes très mal tombé.
06:42Alors là, je peux répondre à ça.
06:44Bien sûr, vous allez répondre.
06:44Non, non, mais je vais répondre à ça.
06:46Bien sûr.
06:47Et en plus, il tombe très mal.
06:48C'est dommage pour lui.
06:48Ah oui, je tombe très mal.
06:49Mais vous inquiétez pas, j'en ai tellement ce qui vous concerne que je ne m'inquiète absolument pas sur ce point.
06:54Mais oui, mais je sais, mais vous n'avez pas à vous inquiéter.
06:56Amalgames, mensonges, approximations, sujet à méthode, Éric Zélie.
07:00Allons-y.
07:00Que vous illustrez parfaitement dans ce livre.
07:01Alors je note d'abord qu'il fait exactement ce qu'il me reproche.
07:04C'est-à-dire qu'il dit amalgame, approximations, et il ne donne aucune preuve.
07:08J'étais en train de les donner.
07:09Je peux vous les donner tout de suite.
07:10Mais on va y aller.
07:11La seule preuve qu'il donne, c'est la ligne azur que j'ai effectivement dénoncée.
07:16Et vous, si vous êtes intéressé par cette histoire...
07:19Ça m'a un peu intéressé.
07:20Alors, vous lirez le rapport du Conseil d'État d'il y a quelques jours.
07:25C'est dommage pour vous, Émeric Caron, ça tombe mal.
07:27Le rapport du Conseil d'État, oui, ce n'est pas une officine nazie, le Conseil d'État.
07:31Le Conseil d'État, Émeric Caron, a dit que la ligne azur était une erreur de l'éducation nationale
07:37et qu'on avait vraiment eu tort.
07:40C'était, laissez-moi parler, et que c'était choquant de demander des questions sur la sexualité d'enfants et de petits adolescents.
07:48C'est écrit dans le Conseil d'État il y a deux jours.
07:51C'est dommage pour vous.
07:52Et c'est rapporté dans tous les journaux.
07:54Voilà.
07:54Ça, c'est une première preuve que c'est vous qui mentez et qui amalgamez.
07:58D'ailleurs, est-ce que les enseignants demandent aux enfants de 11 ans d'aller expliquer leurs pratiques sexuelles,
08:05des pratiques dont nous n'avons même jamais entendu parler, sur un site internet ?
08:07Est-ce que j'ai dit que c'était les enseignants ?
08:09Vous avez dit l'éducation nationale.
08:10L'éducation nationale.
08:11Vous avez entendu ceux qui représentent l'éducation nationale.
08:13L'éducation nationale, qu'est-ce que c'est ?
08:15Les enseignants.
08:16L'éducation nationale, c'est des affiches dans les écoles qui incitent les enfants à appeler cette ligne azur.
08:22Si le Conseil d'État dit que c'est inapproprié, si le Conseil d'État dit que c'est une erreur,
08:26ça ne vous va pas, ça, Amérique Caron ?
08:28Ça, ça vous embête, donc on va passer à autre chose.
08:30Mais non, mais par exemple, lorsque vous dites...
08:31L'histoire, ça ne m'embête pas du tout.
08:33L'histoire des chiffres que vous sortez...
08:36Par exemple, dans votre livre, à un moment, pour parler de l'immigration, vous nous dites
08:38les agressions commises par les maghrébins à Paris en 1948.
08:43Vous nous en parlez, vous nous expliquez que la moitié des agressions commises à Paris en 1948,
08:47c'était des maghrébins.
08:48Rapport préfectoral.
08:49Pourquoi vous ne le citez pas ?
08:50De quel rapport ? De où ?
08:51Je le dis.
08:52Oui, vous dites rapport préfectoral.
08:53Je n'ai pas cité mes sources.
08:54Comme ça, ça vous permet de dire absolument ce que vous voulez.
08:57On ne peut absolument jamais...
08:57Mais je dis ce que je veux.
08:58On est encore en pays libre.
09:00Non, je dis ce que je veux.
09:01Et j'ai mes sources.
09:02Est-ce que moi...
09:03Pourquoi vous ne les citez pas ?
09:04Mais je les cite.
09:05Je dis que c'est un rapport préfectoral.
09:06C'est tout ?
09:07Je n'ai pas besoin d'en dire plus.
09:08Je n'ai pas à citer mes sources.
09:09Je ne fais pas un rapport universitaire.
09:11Je fais un travail à la fois journalistique et historique et politique.
09:15J'ai le droit.
09:16C'est la technique en plus.
09:18C'est un classique français.
09:19Depuis des siècles, ça s'appelle l'essai, monsieur Emric Caron.
09:21Ce qui vous permet de dire n'importe quoi, comme sur RTL.
09:24Comme vous, ce que vous dites là.
09:25Et vous dites n'importe quoi.
09:26Vous avez été pris en flagrant délit sur la ligne azur.
09:29Pas du tout.
09:29Pas si.
09:30Pas si.
09:30Pas si.
09:31Non.
09:32Pas si.
09:32La nuance entre l'un et l'autre, c'est que vous parlez d'affiches et qu'Emric Caron parle...
09:37Mais pas du tout.
09:38D'enseignant dans les classes.
09:38Moi, je parle du Conseil d'État qui a estimé que c'était malvenu et que c'était un scandale.
09:44Ça n'a aucun rapport.
09:44Excusez-moi.
09:45Ça n'a aucun rapport.
09:46Pardon, mais vous savez bien que j'essaye toujours de jouer les médiateurs.
09:51L'un n'empêche pas l'autre.
09:52Ce n'est pas parce que...
09:53Pardon de vous dire ça, cher Éric, mais laissez-moi aller au bout des choses.
09:56Ce n'est pas parce que le Conseil d'État dénonce ces affiches qui, certes, ont existé.
10:01Personne ne dit le contraire.
10:02Oui, ça, c'est vrai.
10:02Sauf que ce qu'Emric vous dit, c'est que quand vous dites l'éducation nationale, on comprend que ce sont les profs.
10:08C'est là où il y a un amalgame.
10:10On comprend que ce sont les profs qui parlent.
10:11Parce que vous comprenez mal ce que je dis.
10:13Oh, voilà.
10:13J'ai dit l'éducation nationale.
10:15Ça veut dire l'organisation de l'éducation nationale.
10:18Qui vous dit qu'il n'y a pas de profs qui ont dit de faire ça ?
10:20Ah, ça, c'est autre chose.
10:21Ah, vous voyez ?
10:22Ben voilà, évidemment.
10:23Mais qui vous le dit ?
10:24Puisqu'il y a des instructions de l'éducation nationale, il y a des instructions du ministre, à l'époque, Payon,
10:29qui conseillait aux professeurs de dire, justement, qu'il fallait aller sur cette ligne azur.
10:34Ça, il n'en parle pas.
10:35La méthode Zemmour, c'est par exemple une chronique...
10:37Ah, la méthode Zemmour.
10:38Ben oui.
10:38La chronique sur RTL, le 30 novembre 2012, où vous parlez du nombre d'étrangers en France.
10:43Et puis vous dites, en octobre dernier, l'INSEE a révélé qu'il y a 5 millions d'étrangers
10:48et que leurs enfants de moins de 4 ans représentaient 7 millions.
10:5212 millions !
10:53Ces chiffres sont passés inaperçus.
10:55Et vous dites, l'alliance entre régularisation de clandestins et intégration familiale est un piège inextricable.
11:01Vous assumez ces propos ?
11:02J'assume tout à fait.
11:03Quelles sont vos sources ?
11:05L'INED, l'INSEE.
11:06OK.
11:07L'INSEE. Officiel, l'INSEE.
11:08OK. Que dit l'INSEE ?
11:10C'est dommage pour vous, tout ça.
11:11Ben non, c'est con pour vous, surtout.
11:13Ah oui, alors là, c'est dommage.
11:14L'INSEE, les données de l'INSEE disent qu'il y a 5,3 millions d'immigrés.
11:20D'étrangers.
11:21Eh non, c'est là que vous vous trompez.
11:23Eh non.
11:23Vous ne savez pas la différence ?
11:24Ben si.
11:25C'est quoi la différence entre un immigré et un étranger ?
11:27Ben excusez-moi, dites-le moi.
11:28Dites-le, parce que c'est vous, c'est vous qui êtes en train de m'autoriser.
11:30Un immigré, c'est un étranger, voyons.
11:32Un immigré, c'est un étranger ?
11:33Ah oui, un immigré, c'est pas un étranger.
11:34Ben du tout.
11:35Ah bon, c'est un français.
11:36Ça explique un petit peu mieux maintenant pourquoi vous confondez tout, mon cher Éric.
11:39Alors allez-y, allez-y.
11:40Faites-moi la leçon, allez-y.
11:41Un immigré, c'est quelqu'un qui n'est pas né en France et qui vit aujourd'hui en France.
11:44C'est faux.
11:45C'est un émigré qui vient de l'étranger.
11:48Excusez-moi.
11:48C'est ce que je viens de dire.
11:49Ben alors ?
11:49Un immigré, c'est quelqu'un qui n'est pas...
11:51Il n'y a pas 5 millions d'immigrés.
11:53Il n'y a pas 5 millions d'immigrés.
11:55C'est quelqu'un qui n'est pas né en France et qui vit aujourd'hui en France.
11:57Mais dans ce cas-là, il y a 20 millions d'immigrés.
11:59Non, vous confondez tout.
12:00Vous confondez les enfants d'immigrés avec les immigrés.
12:02Il y a 7 millions d'étrangers.
12:04Non, il y a 5,3 millions d'immigrés.
12:06C'est faux.
12:06Car parmi ces immigrés, certains sont devenus français.
12:08C'est faux.
12:09Pas dans les 5 millions.
12:10Et si.
12:10Et non.
12:115,3 millions d'immigrés vivant en France, parmi lesquels 2,2 millions ont acquis la nationalité française.
12:17Il reste donc en France 3 millions d'étrangers.
12:20Leurs descendants directs qui vivent en France, précise l'INSEE, sont au nombre de 6,7 millions.
12:26La quasi-totalité d'entre eux sont français.
12:28C'est faux.
12:29Si on vous écoute, il y a 12 millions d'étrangers en France.
12:32En réalité, il y en a 3 millions.
12:34C'est faux.
12:35Mais vous êtes formidable.
12:35Vous confondez tout.
12:36Mais voyons.
12:37Et c'est vos amalgames, vos approximations, vos chiffres non sourcés, Éric.
12:42C'est faux.
12:43Les 5 millions, j'ai eu la dépêche de l'INSEE entre les mains, ce sont des étrangers.
12:48Des immigrés.
12:48Deuxièmement.
12:49Vous me laissez parler, je vous ai laissé parler.
12:51Deuxièmement, les enfants qui sont 6,7 millions ou 7 millions, qui sont moins de 4 ans, donc jusqu'à 18 ans, ils ne sont pas français.
12:59Ils sont étrangers, que ça vous plaise ou non.
13:02Ils seront français à 18 ans s'ils refusent leur nationalité française.
13:09Et troisièmement, c'est vous qui trafiquez les chiffres et je vais l'expliquer très simplement.
13:13Très simplement.
13:14Si on prend 100 millions d'Africains, on les fait venir en France, ils sont étrangers.
13:21Et on leur donne à chacun la nationalité française et la carte d'identité française.
13:26Il y aura toujours le même nombre d'étrangers.
13:30Seulement, ça sera un autre pays avec un autre peuple.
13:33Vous ne répondez pas à ma question sur la véracité des chiffres.
13:36Vous transformez les concepts.
13:37Mais je n'ai absolument pas transformé.
13:37Vous transformez les concepts d'immigrés, d'étrangers.
13:40Quand vous dites, par exemple, les enfants d'étrangers, les enfants de moins de 4 ans, les chiffres, les chiffres, les enfants de moins de 4 ans représentent 7 millions.
13:517 millions.
13:526 millions, 7 ou 7 millions, c'est pareil.
13:53Non, non, les enfants de moins de 4 ans.
13:55C'est écrit dans la dépêche de l'INSEE, je vous la ressortirai.
13:58Il n'y a rien qui vous choque ? On est combien en France ?
14:01On est combien en France ?
14:03Combien d'habitants en France ?
14:0365 millions.
14:04Et à votre avis, il y a vraiment en France 7 millions parmi ces 65 qui ont moins de 4 ans déjà, parmi tous les Français ?
14:12C'est la dépêche de l'INSEE.
14:12Non mais réfléchissez une seconde, réfléchissez une seconde.
14:14Je ne suis pas aussi intelligent que vous, moi, je lis.
14:16Les enfants de moins de 4 ans, les enfants de moins de 4 ans, en 2013, les enfants...
14:19C'est écrit dans la dépêche de l'INSEE.
14:22Vous ne savez pas lire les dépêches apparemment ?
14:23Ah voilà, je ne sais pas lire.
14:24Parce que moi j'ai déjà lu les chiffres de l'INSEE.
14:25Non mais je ne sais pas lire.
14:26Les chiffres de l'INSEE au 1er janvier 2013, les enfants de moins de 4 ans, de l'ensemble de la population française, n'étaient même pas de 4 millions.
14:33Non mais...
14:334 millions !
14:34L'ensemble de la population française.
14:36Comment peut-on avoir 7 millions d'enfants d'étrangers en France, de moins de 4 ans ?
14:40Je lis la dépêche de l'INSEE, elle est exactement de ces chiffres.
14:42Eh bien voilà, vous venez de résumer la qualité de votre travail dans ce livre.
14:45Ben voyons, mais oui, merci monsieur le professeur.
14:46Léa Salamé.
14:47Au-delà de la bataille des chiffres à laquelle j'ai assisté ici, il y a ce livre...
14:53La presse tranchera et vérifiera entre Éric Zemmour et Aymeric Caron.
14:57On aura certainement ça dès le début de semaine prochaine.
15:00On revient sur ce livre.
15:01Quelle souffrance ce livre ?
15:03Ce long requiem, ce long cadiche, la souffrance d'Éric Zemmour sur cette France qui tombe.
15:09Qu'est-ce qu'il est noir ?
15:11Qu'est-ce qu'il est sombre ce livre ?
15:12Il est désespéré, il est très anxiogène.
15:16Est-ce que c'est drôle ?
15:17Ah, écoutez, pardon, j'ai un humour qui n'est pas tout à fait le même.
15:20Il est extrêmement anxiogène.
15:21C'est pas terrible.
15:22C'est vrai ?
15:23Il est extrêmement anxiogène, votre livre.
15:25Il est totalement désespéré.
15:26Vous la détestez, vous la haïssez, la France d'aujourd'hui.
15:29Vous rêvez du XVIIe siècle.
15:30Il n'y a rien qui trouve grâce à vos yeux dans cette France d'aujourd'hui.
15:33Avec cette obsession que vous avez les trois ennemis qui déconstruisent, je l'ai dit, les femmes, les homosexuels et les arabes.
15:41Je dis les arabes pour ne pas dire le mot, parce qu'en fait, ce n'est pas les arabes le problème, c'est les musulmans.
15:44Appelons un cha-a-cha, c'est l'islam.
15:46Cette obsession furieuse de l'islam que vous avez, Éric Zemmour, que vous répétez à longueur de chronique, à longueur d'interview.
15:53Alors moi, je ne vais pas vous contester cela.
15:56Le radicalisme de l'islam, je pense qu'il fait peur d'abord aux musulmans, aux musulmans modérés,
16:00qui ont peur que leur fils soit tenté par le djihad ou que leur fille soit tentée par la burqa.
16:06Je pense qu'ils ont les mêmes craintes que vous de basculer dans un radicalisme de l'islam.
16:12Non, non, ma question, elle est simple.
16:14Aujourd'hui, vous dites, les musulmans ne se font pas dans la République.
16:17L'islam ne se font pas dans la République.
16:19C'est un peu la thèse de votre livre et de ce que vous dites.
16:22Alors, OK, soit c'est un constat.
16:24On fait quoi ?
16:25On fait quoi avec les musulmans de France aujourd'hui ?
16:28Qu'est-ce qu'on fait ?
16:28On les renvoie chez eux, on les convertit de force, on fait quoi ?
16:30D'abord, je reprends votre propos, je n'ai pas d'obsession.
16:34Je ne pense pas que les femmes, les homosexuels et les arabes déconstruisent la France.
16:40J'ai expliqué ce que c'était que cette déconstruction.
16:43Elle ne vient ni de l'un ni de l'autre.
16:44C'est une déconstruction intellectuelle qui a permis l'émergence de ces phénomènes
16:49et ce que j'appelle la destruction des structures traditionnelles.
16:53Voilà, premièrement.
16:54Deuxièmement, il n'y a pas d'obsession.
16:55Oui, mais vous la regrettez.
16:56Évidemment, évidemment, mais ça je suis d'accord.
16:58Assez mes vos propos.
16:58Mais je le regrette.
16:59Il n'y a pas qu'un constat, il y a le regrette, ce constat.
17:02Non, mais je reprends ce que dit Léa.
17:04Voilà, vous comprenez ce que je veux dire.
17:06D'accord.
17:06Éric, moi, je me souviens du constat, je vais savoir ce qu'on fait des musulmans.
17:08Non, non, je ne veux pas répondre simplement à votre question.
17:11Pourquoi vous ne me répondez pas ?
17:11Mais je vais vous répondre pourquoi.
17:12Ici, ce n'est qu'un constat.
17:14C'est 565 pages de constat.
17:16Moi, je voudrais savoir ce qu'Éric Zemmour nous préconise.
17:17Je ne...
17:18Je vais vous répondre.
17:20Il n'y a pas d'obsession de l'islam.
17:22Il n'y a pas d'obsession de l'islam.
17:23Je constate simplement que votre vision idyllique d'un islam modéré et d'un islam radical n'existe pas.
17:31Il n'y a qu'un seul islam.
17:33Il y a des musulmans qui, effectivement, ne tombent pas dans l'islamisme.
17:37Mais tous les islamistes sont musulmans.
17:40Donc, si vous voulez, à partir d'un certain moment, il faut arrêter avec ça.
17:43Le Coran est un être global.
17:45Qu'est-ce qu'on fait ?
17:45Ne me refait pas les deux Corans de Médine.
17:47Je la connais votre thèse.
17:48Oui, mais ce n'est pas ma thèse, c'est la réalité.
17:50Non, mais pardon, mais ceci est assez gênant.
17:52Non, mais pardon, Léa, mais c'est un sujet grave.
17:54Non, non, mais attends, attends, moi, je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis...
17:56Est-ce que je peux, s'il te plaît, Léo ?
17:57Mais non, on ne peut pas laisser Éric Zemmour dire qu'il n'y a qu'un islam, c'est l'islam intégriste.
18:01Je n'ai pas dit ça.
18:01Il n'a pas dit ça, il dit qu'il y a deux islams.
18:03Je n'ai pas dit ça.
18:03Je dis qu'il y a un islam, il y a un Coran, mais qu'il y a plusieurs messages dans le Coran.
18:07Je voudrais savoir...
18:08Il y a un message pacifique et il y a un message belliciste.
18:10Il n'y a aucune...
18:11Répondez-moi, qu'est-ce qu'on fait avec les musulmans de France ?
18:17Je ne suis pas président de la République.
18:19Non, c'est facile.
18:20Non, ce n'est pas un livre programme.
18:23Emreit Caron l'a dit.
18:25Je fais une analyse de déclin français.
18:30Et j'explique que l'islam fait partie de ce déclin français.
18:35J'explique d'ailleurs qu'il n'y a pas que moi.
18:37C'est pour ça que quand on dit je cite, je cite...
18:40D'abord, ce n'est pas un livre sur l'islam, ce n'est pas un livre sur l'immigration.
18:43Excusez-moi, je crois que c'est un livre plus global que ça.
18:46C'est vrai, mais il y a des contradictions.
18:48Et justement sur l'islam...
18:49En quoi c'est des contradictions ?
18:49Par exemple, vous allez voir, et ça va prolonger la question de Léa Salamé,
18:55vous dites, à propos de l'affaire du voile de Crail, plus de 20 ans après,
18:59nous sommes...
19:00Ça, quand même, vous l'écrivez.
19:01Nous sommes arrivés au bout du voyage.
19:03Ce n'est pas à l'islam de s'adapter à la nation française,
19:07mais à la France de s'adapter à l'islam.
19:09C'est ce que vous écrivez, c'est ce que vous pensez.
19:11Non, pas du tout.
19:13C'est ce qu'expliquent les rapports administratifs parus il y a un an.
19:17Mais vous ne pensez jamais rien.
19:18Vous prenez des choses dans les rapports, vous les réécrivez, mais vous les assumez pas.
19:21Non, non, mais non, vous ne comprenez rien.
19:23Ah bah, écoutez, pardon.
19:25Ce que je veux dire, c'est que pour les élites françaises,
19:29ce n'est pas à l'islam de s'adapter à la France,
19:32c'est à la France de s'adapter à l'islam.
19:34Et donc, nous sommes arrivés au bout du chemin, c'est ça que j'explique.
19:37Bah oui, laissez-moi parler.
19:39Qu'est-ce qu'on fait ? On est arrivés au bout du chemin, qu'est-ce qu'on fait ?
19:41Je ne ce n'ai pas un livre programme.
19:44Je dis simplement que...
19:45Est-ce que vous pensez qu'il y aura une guerre civile ?
19:47Je pense qu'on ira à la guerre civile.
19:49Entre qui et qui ?
19:50Je pense qu'il y a...
19:51Avec ce genre de propos, on va y aller.
19:52Eh ben voyons, je l'attendais celle-là.
19:54Ah oui.
19:54Entre qui et qui ?
19:54Mais oui, mais moi, je ne suis que le reflet de la réalité, vous savez...
19:57Pas du tout.
19:58Mais si, mais si.
19:59Vous soufflez sur les braises.
20:00Pas du...
20:00Mais voilà, je suis...
20:00C'est vous qui alimentez les antagonismes.
20:02Mais vous n'avez pas marre de ce qu'il y a eu...
20:03Est-ce que c'est possible qu'il y en ait...
20:04Non, mais ce n'est pas possible.
20:05Mais moi, je ne peux pas répondre.
20:07Voilà, je voudrais savoir si ce sera une guerre civile que vous préconisez entre qui et qui.
20:10Je ne préconise rien.
20:11Qui sera face à qui ?
20:12C'est trop facile de dire...
20:13Mais Eric, qui sera face à qui ?
20:14Allez jusqu'au bout.
20:15C'est trop facile, c'est trop facile de dire que je préconise et que je souffle sur les braises,
20:20alors que c'est depuis 40 ans votre déni à tous de la réalité...
20:24Moi, je ne dis pas que vous soufflez sur les braises, je voudrais savoir ce qui va...
20:27Ça aussi, c'est très attendu, Eric Zemmour.
20:28Pardon.
20:28Ben, excusez-moi.
20:29Ben, excusez-moi, mais c'est la réalité.
20:30C'est toujours le même discours aussi de votre côté.
20:31Ben, excusez-moi.
20:32Non, ce n'est pas la réalité.
20:33Mais si, c'est la réalité.
20:33C'est votre opinion.
20:34Quand vous avez un type comme Gilles Kepel, vous n'allez pas le mettre en cause,
20:38qui, dans ses derniers livres, qui est un spécialiste de l'islam et du monde arabo-musulman
20:44et des banlieues, qui explique que les salafistes ont gagné dans les banlieues
20:48et qui sont dans une stratégie de rupture avec la France et avec la République,
20:53ce n'est pas moi qui le dis là, vous ne me dites rien.
20:55Donc ça, et lui, il n'est pas accusé.
20:57Vous dites le reste.
20:58Mais les salafistes représentent quel pourcentage ?
20:58Attendez.
20:59Quand Hugues Lagrange, un sociologue de gauche...
21:00Non, mais Kepel, c'est une chose très intéressante, mais...
21:02Laissez-moi.
21:03Quand Hugues Lagrange, un sociologue de gauche, écrit
21:06La Seine-Saint-Denis, ce n'est pas la France, c'est les faubourgs du Caire.
21:10Je l'ai cité, entre guillemets, dans un de ses livres.
21:12Là, vous êtes contents.
21:13Il y a des sources.
21:14Donc là, ce n'est pas moi qui le dis.
21:16Ce n'est pas moi qui le dis.
21:17Donc si vous voulez, il y a aujourd'hui...
21:20Les Français se sont séparés.
21:22C'est ça, la grande histoire.
21:23On pourrait reprendre la phrase du général de Gaulle qui suivait
21:27et qui disait une phrase terrible.
21:28Les Français et les Arabes, c'est comme l'huile et le vinaigre.
21:30Mettez-les dans la même bouteille, ils se sépareront.
21:33Donc on en est là.
21:33C'est ça, la guerre civile ? C'est entre les Français et les Arabes ?
21:35C'est ça, la guerre civile ?
21:37Non, mais ça commence par la séparation des gens.
21:40Je voudrais savoir...
21:40Mais c'est tragique.
21:41Je trouve ça tragique.
21:43Donc, vous voyez...
21:43Quand vous dites que les Français et les Arabes se sépareront,
21:45c'est-à-dire que vous considérez...
21:46Se séparent.
21:47Ils ne vivent plus ensemble.
21:48Mais c'est qui les Arabes ?
21:49Mais quand vous dites que les Français et les Arabes...
21:50C'est-à-dire que les musulmans de France ne sont pas français.
21:53Ils sont français.
21:54Alors pourquoi vous les séparer, les Arabes ?
21:55Parce que, parce que, de Gaulle dit,
21:57« Ceux qui croient à l'intégration ont des cervelles de colibris. »
22:01Ça doit vous faire plaisir.
22:03Donc...
22:03Pourquoi ?
22:03Parce qu'il y a un colibri dedans.
22:06Oh là là là là là là !
22:08Le niveau du débat et de l'argument...
22:10Je plaisante, moi aussi.
22:11Ce n'est pas un argument.
22:13Ce que je veux dire par là,
22:14c'est que, quand vous lisez les livres de Christophe Guilloui,
22:16il vous explique bien que les gens se sont séparés.
22:19C'est-à-dire que, ils ont les...
22:21La France rurale, la France des villes, on connaît les livres.
22:24Exactement, les Français qui habitaient en banlieue ont fui vers le périurbain.
22:27Qui ont-ils fui ?
22:29Les immigrés qui venaient et qui ont transformé les banlieues
22:33en des cités de plus en plus islamisées,
22:36comme l'explique Keppel, qui parle de halalisation.
22:39Est-ce que c'est moi qui invente tout ça ?
22:41Est-ce que c'est moi qui souffre sur les braises ?
22:42Simplement, je le dis.
22:44C'est tout.
22:44La phrase, tout à l'heure, je l'ai bien compris.
22:46Mais oui, vous l'avez bien compris.
22:47Je l'ai bien compris, je ne me prenais pas par un imbécile.
22:49Je n'ai pas eu temps de poser ma question.
22:52Quand vous dites, ce n'est pas à l'islam de s'adapter à la nation française,
22:55mais à la France de s'adapter à l'islam,
22:57j'ai bien compris que vous pensez que c'est ce que les élites pensent.
23:00Voilà, exactement.
23:02Très bien.
23:02Là, je suis d'accord.
23:03Mais c'est un constat que vous faites.
23:04Que les élites pensent ça.
23:06Par exemple, je prends le mariage pour tous, contre lequel vous êtes.
23:09Je ne pense pas que l'islam soit tout à fait pour le mariage pour tous.
23:12Vous avez raison, ils sont très hostiles.
23:14Alors, vous voyez que l'islam n'impose pas tout dans ce pays.
23:17Je n'ai jamais dit que l'islam imposait tout, voyons.
23:31J'ai dit qu'il y avait de plus en plus des territoires qui étaient islamisés,
23:38qui vivaient sous le règne islamique, qui devenaient...
23:40Quand Bouélem Sandsal, un grand écrivain algérien...
23:43Ce n'est pas ce que dit cette phrase, pardon.
23:44Si, si, c'est ce que dit cette phrase.
23:45Mais tout le livre dit ça.
23:47Enfin, quand Bouélem Sandsal, grand écrivain algérien,
23:51qui d'ailleurs écrit, je ne sais pas si vous l'avez déjà lu,
23:53dans un français magnifique,
23:54dit, vous aurez bientôt des républiques islamiques en France
23:58et vous devrez aller les extirper,
24:01il le dit, entre guillemets.
24:03Et voilà ce que je crains, voilà ce que je vois.
24:05C'est-à-dire que quand je vois certains...
24:07Excusez-moi, endroits où j'ai grandi,
24:10qui aujourd'hui sont tout à fait dans cette description-là,
24:16je m'inquiète, j'ai le droit de m'inquiéter.
24:18C'est tout ce que je dis.
24:20Parce que je pense que la séparation prépare un affrontement.
24:24Moi, j'ai une question à vous poser.
24:26Vous parlez du grand remplacement.
24:27Vous citez souvent Renaud Camus et le grand remplacement.
24:30Je me suis souvent demandé, quand j'animais le débat,
24:33ça se dispute, et que vous étiez face à Doména,
24:34que vous citiez le grand remplacement et Renaud Camus
24:36tous les deux mois environ.
24:39Pourquoi il ne fait pas comme Camus ?
24:40Pourquoi il ne va pas...
24:40Il faut expliquer ce que c'est, la théorie du grand remplacement.
24:43Oui, c'est-à-dire les populations musulmanes
24:45qui remplaceraient les populations judéo-chrétiennes.
24:49C'est ça, le grand remplacement, la thèse de Camus.
24:51Pourquoi est-ce que vous ne faites pas comme Renaud Camus
24:53que vous citez tous les deux mois ?
24:54C'est-à-dire, pourquoi vous n'assumez pas comme lui
24:55que vous votez Marine Le Pen ?
24:57Mais quel rapport ?
24:59Le rapport, c'est d'aller au bout de ce que vous pensez.
25:01Mais mon vote ne vous regarde pas.
25:02Mais parce que le problème, Eric, chez vous, c'est ça.
25:05C'est pour ça que je vous demande qu'est-ce qu'on fait avec les musulmans.
25:07C'est pour ça que je vous demande qu'est-ce que vous faites
25:08dans votre bulletin de vote.
25:09Parce que c'est 550 pages d'un constat.
25:11Mais il fait quoi, Eric Zemmour ?
25:13Pourquoi il n'assume pas ?
25:14Mon vote, j'assume...
25:15Écoutez, vous n'allez pas me reprocher de tout et le contraire.
25:18Vous n'allez pas me dire que je dis n'importe quoi,
25:20que je souffle les braises.
25:21Moi, je ne vous dis pas ça.
25:22Et puis après, dire que je n'assume pas.
25:23Moi, je ne vous dis pas ça.
25:24Arrêtez.
25:24J'ai dit, pourquoi vous n'allez...
25:26Est-ce que vous pourriez voter Marine Le Pen en 2017 ?
25:27Mais ça ne vous regarde pas.
25:29Mon vote ne vous regarde pas.
25:31Enfin, c'est incroyable.
25:32En quoi ça vous regarde ?
25:33Est-ce que je vous demande pour qui vous votez, vous ?
25:35Non.
25:35Bon, ben alors.
25:36Arrêtez, enfin.
25:37Je peux me permettre.
25:38Il ne sera pas tout à fait les mêmes thèmes.
25:39Mais alors ?
25:40Et alors ?
25:41Sur le principe, il a raison.
25:42Ah, merci.
25:42Ben non, il a raison.
25:43Soit on donne son avis, moi je le donne.
25:45Ce n'est pas un manque de courage,
25:47ce n'est pas que vous avez peur d'être dans la série des infréquentables
25:50comme Renaud Camus,
25:51qui depuis qu'il a dit ça,
25:53il n'est plus invité nulle part.
25:56Non, mais vous avez raison,
25:57j'ai peur d'être infréquentable, c'est bien connu.
25:59Non, ce qui me gêne le plus avec la théorie du grand remplacement,
26:01c'est que là encore, ça s'appuie sur un fantasme.
26:03Ah oui, un fantasme.
26:04D'accord.
26:04Dites-moi, non mais expliquez-moi, moi ça m'intéresse,
26:06je rebondis sur ce que tu dis hier.
26:08Donc la théorie selon laquelle la population musulmane
26:10va remplacer bientôt la population chrétienne en Europe ?
26:14Oui, en France en particulier,
26:15en France en particulier,
26:16en France en particulier,
26:16en France en particulier,
26:16en France en particulier,
26:16en France en particulier,
26:16Là on parle, ok.
26:18Combien y a-t-il aujourd'hui de musulmans en Europe ?
26:22Ça va être combien dans 10 ans, 50 ans ?
26:24Non, j'ai envie de savoir, ça m'intéresse.
26:25Mais je sais, moi je n'ai pas de chiffres à vous donner.
26:27Eh bien, il est là le problème avec vous,
26:29comme d'habitude.
26:30Écoutez-moi bien.
26:31Mais non, mais c'est agaçant,
26:32vous ne pouvez pas nier la réalité.
26:34Vous savez, le problème qu'il y a avec des gens
26:35qui véhiculent votre idéologie,
26:38c'est que vous reprochez à des gens comme moi,
26:39qui représentent tout ce que vous détestez.
26:41Je ne vous reproche.
26:41Des progressistes, humanistes, antiracistes.
26:44Vous n'arrêtez pas de nous dire,
26:45bobos, puisque moi aussi,
26:46en plus je suis passé par canal,
26:47alors là c'est le comble.
26:50Il ne vous manquerait plus d'être pédé, dit-le-do.
26:52Exactement.
26:57Votre grand argument,
26:59votre grand argument,
27:01c'est de dire que des gens comme moi
27:02refusent de voir la réalité,
27:04que nous sommes cachés les yeux.
27:07Nous nions cette réalité.
27:08Alors que c'est tout le contraire.
27:09Ben voyons.
27:10C'est vous qui l'inventez,
27:11à votre guise.
27:11Ben voyons.
27:12Avec vos peurs,
27:12comme je le disais tout à l'heure.
27:14Ben voyons.
27:14Avec vos trouilles.
27:15Ben voyons.
27:16Avec lesquelles vous vous levez le matin,
27:17depuis des années et des années.
27:18Ben voyons, c'est vrai que j'ai peur tous les matins.
27:19Ben oui, vous avez peur.
27:20Ben oui.
27:20Vous avez peur que votre pays
27:22ne soit plus celui que vous avez aimé.
27:23C'est déjà ça.
27:24Dans des fantasmes, etc.
27:25Vous avez peur de tout ce qui peut vous arriver
27:27à cause des femmes, des homosexuels, des musulmans.
27:29Arrêtez avec les...
27:30Pour l'essence du grand remplacement, par exemple,
27:31juste une chose.
27:32Il y a des études qui existent.
27:33Je sais que vous vous en foutez.
27:35Parce que vous pouvez dire n'importe quoi.
27:36Je vais vous dire.
27:37Alors par exemple, il y a deux études américaines
27:38qui nous ont dit la chose suivante.
27:40C'est qu'aujourd'hui, en Europe,
27:41il y a 6% de musulmans.
27:43Vous en foutez, hein ?
27:44Non, non, mais je vais vous répondre.
27:46Donc voilà, allez-y.
27:50Vous avez 8%.
27:52C'est-à-dire que c'est à peu près stable
27:55dans les projections qu'ils ont faites
27:56par ceux qui travaillent très sérieusement
27:58sur ces questions.
27:58Oui, très sérieusement.
27:59Ça vous emmerde, hein ?
28:00Ah non, pas du tout.
28:00Ben oui, parce que vous, c'est mieux.
28:01Vous dites, je ne sais pas et je ne veux pas savoir.
28:03Je vais vous dire quelque chose, Amérique.
28:06Les chiffres, on peut en faire dire ce qu'on veut.
28:09Oui, alors ça, c'est aussi votre grand argument.
28:10C'est très pratique puisque vous n'en utilisez pas.
28:13Vous n'en utilisez pas.
28:14Ce qui vous permet de tout nier.
28:15Mais pas du tout.
28:16Vous avez la grandifférence entre vous et moi.
28:18Si vous ne me laissez pas parler, je m'en vais.
28:19Non, parce que je vais finir mon argumentation.
28:20Voilà, c'est simple.
28:21C'est que moi, je suis prêt à discuter avec vous.
28:23C'est moi l'invité, donc laissez-moi parler.
28:23Oui, mais je ne veux pas vous dire n'importe quoi.
28:25Parce que ce que vous dites est dangereux, Amérique.
28:26Mais oui, c'est dangereux.
28:27Je la connais, celle-là aussi.
28:28La différence entre vous et moi,
28:29c'est que moi, je suis prêt à discuter avec des arguments.
28:31Mais vous.
28:32À vous dire, voilà, telle étude existe,
28:35tel fait a été vérifié.
28:36Qu'en pensez-vous ?
28:37Émeric Caron.
28:38Vous allez me dire, ben non, vous vous trompez
28:39parce qu'il n'y a ce fait-là qui invalide votre propos.
28:42Maintenant, laissez parler et répondrez.
28:43Merci, merci, Laurent.
28:44C'est difficile.
28:45Ah, mais...
28:46J'étais plus correct quand j'étais à sa part.
28:47On fait autre chose.
28:48Mais je suis très incorrect, moi.
28:51Donc...
28:51Je sais que vous regrettez le passé, même celui-là.
28:54Mais oui, bien sûr, bien sûr.
28:56Alors, je vous répète que les chiffres,
28:59on en fait ce qu'on en veut.
29:01Alfred Sauvi, qui était le plus grand démographe français.
29:03Ah, oui, alors ça, c'est extraordinaire.
29:04J'adore le name dropping.
29:06Non.
29:06Je cite, je ne vais pas l'inventer.
29:09Vous allez me dire, où sont vos sources ?
29:11Alors, quand je ne mets rien, c'est où sont vos sources ?
29:13Quand je cite quelqu'un, c'est du name dropping.
29:15Je ne vous demande pas des citations, je vous demande des faits.
29:16Vous voudrez savoir.
29:17Laissez-le parler.
29:18Laissez-le parler.
29:18Le plus grand démographe français disait,
29:21les chiffres sont des petits êtres fragiles
29:22qui, si on les torture, font dire n'importe ce que vous voulez.
29:27Il y a un auteur anglais qui a dit...
29:28Vous savez, ma bonne position, je vais vous dire quelque chose.
29:30Ce que vous utilisez, ça s'appelle l'argument d'autorité.
29:32Et Schopenhauer disait que ceux qui passent leur temps à citer d'autres auteurs
29:36sont ceux qui ont une méconnaissance totale du sujet dont ils parlent.
29:38Eh ben voyons, eh ben voyons.
29:40Je vous ai proposé une discussion, l'argument, vous la refusez.
29:43Non, je refuse, je vais vous dire pourquoi.
29:45Parce que l'Inn...
29:45Oui, parce que ça vous emmerde.
29:46Non, pas du tout.
29:47Ben si.
29:47L'Innède trafique les chiffres.
29:49L'Innède trafique les chiffres pour pouvoir justement...
29:52Et l'Innc ?
29:52... être les présentables.
29:53Et l'Innc aussi, très souvent.
29:54Mais alors, l'Innc trafique les chiffres, mais quand même, tout à l'heure, vous m'avez
29:57expliqué que vos chiffres sur les étrangers...
29:59Vous les prenez quand ça vous arrange, les chiffres.
30:02Mais si, c'est la meilleure preuve.
30:04Vous les prenez quand ça vous arrange.
30:05Mais non, c'est trop facile.
30:07Mais si.
30:07Mais tout est trop facile avec vous.
30:08Ah ben non, écoutez, là, on a une démonstration accablante.
30:11Tous les gens, tous les gens qui regardent la télévision, quand vous leur dites qu'il
30:16y a 6% de musulmans en France, ils se marrent, ils rigolent, ils sont dans la vie, ils
30:23sont dans la réalité, ils sont dans les écoles.
30:25Mais quand bien même il y en aurait 30% où serait le problème ?
30:29Ben je vais vous dire, tout simplement.
30:30Où serait le problème ? Moi ça ne me dérange pas.
30:31C'est très simple, c'est très simple.
30:32C'est qu'à partir d'un certain moment, à partir d'un certain nombre, ce n'est plus
30:37l'étranger qui s'assimile aux français, c'est le français qui...
30:41Mais les musulmans de France ne sont pas tous des étrangers, les musulmans de France
30:45sont des français, mais...
30:47Je suis d'accord, ils sont majoritairement français.
30:49Oui, sauf que, sauf que, quand ils sont majoritairement musulmans...
30:53La société a changé, Zémeu, il va falloir que vous l'acceptiez, elle est comme elle
30:56est aujourd'hui, vous vivez à une autre époque avec des choses...
30:59Mais vous savez, mais vous savez Laurent...
31:01Et vous n'avez pas de solution ?
31:02Vous savez Laurent...
31:03La preuve c'est que vous ne pouvez pas répondre à Léa Salamé, qu'est-ce qu'il faut faire ?
31:06Mais si je vais répondre, Laurent Ruquier, en 1942 aussi, les gens disaient
31:11la société a changé, les Allemands ont gagné, il faut vous y faire...
31:14Non mais attendez, on ne peut pas quand même vous laisser faire ce genre de...
31:16Quel rapport ? Quel rapport ?
31:18On sait que vous aimez les provocations, mais là quand même...
31:20Mais pas du tout, c'est pour dire que l'histoire, c'est un moment donné, on ne peut pas dire...
31:24C'est l'occupation ?
31:24Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas un argument...
31:27C'est l'occupation en ce moment ?
31:28Non, ce n'est pas l'occupation, non, en tout cas...
31:31Pourquoi 42 ?
31:32Non, non, parce que je veux dire qu'en 42, on disait l'Allemagne a gagné, la société a changé, c'est tout ce que je veux dire...
31:37Non, mais les gens étaient heureux...
31:39Non, pas du tout, mais Laurent, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas heureux des changements de la société, il y a beaucoup de gens qui en souffrent, il y a beaucoup de gens qui en sont malheureux, tous les gens dont je parle...
31:50Parce qu'on essaie de leur faire croire que c'est à cause de cette société qui a évolué qu'ils sont malheureux, mais pas forcément, si la majorité des français avaient de quoi se nourrir comme il fallait, d'être heureux dans leur vie,
32:06et si les conditions économiques leur étaient données, ils ne chercheraient pas des boucs émissaires comme vous essayez de leur faire croire.
32:11Ça, c'est un matérialisme, c'est un matérialisme limité. Moi, je pense qu'il n'y a pas que le matériel, il y a aussi l'esprit et il y a l'identité.
32:20Toutes les études le prouvent.
32:21Mais quand on est malheureux, quand on cherche des boucs émissaires...
32:23Non, pas du tout, mais ça c'est une vision...
32:25À part vous qui ne l'êtes pas et qui en cherchez quand même.
32:27Mais je ne cherche aucun bouc émissaire, j'essaye de comprendre une situation. Et pour répondre à Léa Samanou...
32:32Parce que moi, il n'y a que ça qui m'intéresse.
32:33C'est très simple, je vais vous expliquer.
32:34Mais qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que vous appelez à la guerre civile ? Est-ce que vous appelez à la guerre des armes ?
32:39Mais qui contre qui ? C'est ça que vous voulez savoir.
32:41Je pense, je pense que nous allons vers des troubles, que je pense que nous allons vers des moments très difficiles, très violents,
32:48parce que c'est exactement ce qui se passe déjà aujourd'hui. C'est déjà ce qui se passe aujourd'hui.
32:52Ou quand, comment ?
32:53Mais dans toutes les banlieues françaises, dans tous les endroits, l'explosion de la délinquance, tous ces gens qui sont attaqués, violentés, violés...
33:00Et qui contre qui, Eric ? Qui contre qui ? Mettez des mots.
33:03Léa Salamé, quand il y a une majorité de gens qui agressent d'autres, il faut appeler un chat un chat.
33:12C'est quoi le chat ?
33:12Il y a aujourd'hui... Pourquoi d'après vous, on a dit tout à l'heure, les gens fuyaient les banlieues ? Pourquoi ?
33:18Pourquoi ? Comme ça ? Et ils ont envie de vivre mieux, etc.
33:21Qui fuient ?
33:21Les Français qui étaient là avant.
33:23Ils fuient les banlieues. Les Français, excusez-moi...
33:26Vous avez deux catégories français. Les Français qui étaient là avant et ceux qui sont français, mais qui sont arrivés à peur.
33:31Non, mais parce qu'eux-mêmes fuient les banlieues souvent. Ça leur arrive aussi.
33:35Les Français musulmans, eux-mêmes, fuient les banlieues parce que c'est invivable.
33:38Et parce qu'il y a des musulmans qui ne veulent pas vivre selon le modèle de l'islam.
33:42Mais, ce que j'essaye d'expliquer, c'est que quand c'est le nombre qui détermine, c'est simple, c'est la démographie.
33:48Donc à partir du moment où les musulmans sont majoritaires dans des quartiers, le mode de vie s'islamise.
33:56Mais, vous voyez, ça fait une demi-heure qu'on parle de l'islam et de l'immigration.
34:00Et à la fin de l'émission, vous allez me dire, vous êtes obsédé, vous ne parlez que de l'islam.
34:04C'est un classique, ça.
34:06Sauf que dans le livre, je ne parle pas que de ça.
34:08Non, alors allons-y. Parlons, par exemple, de la chanson de Pierre Perret.
34:13Lily, qu'est-ce que vous avez contre cette chanson de Pierre Perret ?
34:16C'est une magnifique chanson.
34:17C'est une magnifique chanson pour culpabiliser les Français.
34:20Et les stigmatiser sous l'allure de raciste éternelle.
34:28C'est toute une entreprise qui n'y a pas que...
34:31C'est une chanson que la majorité des Français a aimé, cette chanson.
34:34Bien sûr, mais je la trouve jolie, cette chanson.
34:36Ah !
34:36On peut décaler, on peut voir, trouver quelque chose de joli, et après, voir le sens idéologique que peut-être Pierre Perret n'a même pas vu.
34:46C'était notre discussion avec Michel Denisot tout à l'heure sur Canal+.
34:48Donc, ça, c'est justement, je crois, l'intérêt du livre.
34:53C'est que j'essaye de faire comprendre un sens idéologique à des faits, des chansons, des films, etc.
35:00Parce que je pense que...
35:01Cette chanson, il l'a faite avec son cœur.
35:02Oui.
35:03Vous ne lui reprochez donc pas.
35:04Mais je ne lui reproche rien.
35:05Je lui dis, je dis simplement que le cœur est beaucoup plus influençable qu'on ne croit par l'idéologie dominante.
35:10C'est tout ce que je pense.
35:11On change de sujet sur l'homosexualité.
35:14Vous imaginez bien que là, je ne pouvais pas ne pas citer quelques passages de votre livre.
35:20Je me sens, même si vous le savez aussi, je l'ai souvent prouvé ici, je ne suis absolument ni militant, ni communautariste.
35:26Bien au contraire.
35:27Mais il n'empêche que quand même, je me sens forcément concerné.
35:30Quand vous écrivez, l'objectif révolutionnaire sera clairement affiché par un sociologue que vous citez,
35:36donc Éric Fassin, que personnellement je ne connais pas, militant engagé dans un livre qu'il a écrit qui s'appelle Hommes-Femmes, quelle différence ?
35:43C'est bien ça.
35:45Et vous le citez, ce qui est en cause, c'est l'hétérosexualité en tant que norme.
35:49C'est lui qui écrit ça.
35:51Il nous faut essayer de penser un monde où l'hétérosexualité ne serait pas normale.
35:57C'est lui qui écrit ça.
35:58Mais vous ne pouvez pas croire que tous ceux qui sont homosexuels pensent fort.
36:01Pourquoi vous donnez cet exemple-là de ce militant engagé qui pense ça, mais ce n'est pas forcément ce que pensait la majorité des homosexuels ?
36:08Et est-ce que j'ai dit que c'était la majorité des homosexuels ?
36:10Quand on vous lit, c'est ce qu'on pense, c'est ce qu'on croit.
36:12C'est tout le problème de la confusion de votre livre.
36:14Une fois de plus, vous avez tort.
36:15Excusez-moi, vous interprétez mal mon livre.
36:17Ou alors vous écrivez mal.
36:18Peut-être.
36:19Mais en tout cas, je peux vous dire que ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
36:21Mais on interprète...
36:22Je parle...
36:22Moi, je fais la distinction.
36:24Les mots me servent.
36:25C'est un monde où l'hétérosexualité deviendrait anormale et où l'homosexualité deviendrait la norme.
36:30Où la marche délégitimerait la norme, la briserait, la morcellerait, l'enceliverait.
36:35Mais personne n'a envie de ça.
36:36Oui, mais Éric Fassin, si.
36:38Oui, mais...
36:38Et les idéologues de...
36:39Et alors, c'est son problème, pourquoi le citer ?
36:41Et non, non, non.
36:41C'est marrant parce que j'ai un vrai...
36:43Alors là, j'ai un vrai problème de méthode.
36:45Alors là, pour reprendre le mot cher à Émeray Caron, c'est que si vous n'admettez pas...
36:49Ce qu'il dit là n'est pas majoritaire dans l'esprit des gens.
36:51Si vous n'admettez pas...
36:53Mais justement, c'est tout le sens du livre.
36:55Vous n'avez pas compris, manifestement.
36:56Alors allez-y, allez-y, expliquez-moi, monsieur le professeur.
36:59L'histoire est faite par les minorités.
37:01Pour prendre le palais d'hiver en 1917, ils n'étaient pas la majorité du peuple russe.
37:06Pour lancer la révolution en 1989, non plus.
37:09Donc, si vous voulez, l'histoire est faite par les minorités.
37:11Ce que j'essaye d'expliquer dans ce livre, justement, j'explique ça dans l'introduction,
37:15c'est que les minorités ont pris en otage l'État
37:19et qu'il y a une multitude de minorités agissantes
37:22qui déconstruisent toutes les structures traditionnelles.
37:25Ces gens-là, moi je préfère les appeler non pas homosexuels,
37:27parce que vous avez tout à fait raison, les homosexuels, c'est les gays.
37:31C'est-à-dire que c'est le mouvement gay LGBT
37:33qui est d'ailleurs relié au mouvement gay américain
37:37et qui a des actions.
37:40C'est par exemple le mouvement gay américain
37:41qui a fait campagne pour que les Français acceptent le mariage homosexuel.
37:46Il y a, si vous voulez, si vous ne croyez pas,
37:49si vous ne croyez pas à l'action politique, à l'action idéologique,
37:53on n'a plus, on ne peut plus se parler.
37:54Moi, j'y crois.
37:55Moi, je pense qu'il y a des minorités, en particulier des intellectuels.
37:58Éric Fassin n'est pas un imbécile, c'est un intellectuel.
38:02C'est parrain n'importe qui.
38:03Et il y a des gens qui pensent ce que, après, on vous vend.
38:07Je suis désolé si à chaque fois vous allez me dire...
38:10Pour vous, c'est pareil.
38:11Ben oui, ben oui, je suis d'accord.
38:13Ben c'est pour ça que j'ai écrit ce livre.
38:14Vous voulez qu'on pense comme vous aussi ?
38:15Oui, évidemment.
38:16Sauf que, dis donc, il faut être très, très, très, très intelligent,
38:19alors, pour vous comprendre.
38:21Il faut essayer...
38:21Non, pas du tout.
38:23Si on sent un peu trop, on n'achetait pas le livre d'Alain Zemmour.
38:25Non, il faut admettre qu'il y a des batailles politiques et idéologiques
38:29et qui passent au...
38:30C'est donc pas un livre à la portée de tout le monde,
38:31puisque moi, je ne comprends pas.
38:33Non, mais vous faites semblant de ne pas comprendre, je vous connais.
38:35Et donc, ce n'est pas la même chose.
38:36Je pense justement que j'ai rarement écrit un livre...
38:38Je comprends très, très bien.
38:39Par exemple, quand vous parlez aussi du faux mariage de Le Luron et de Coluche
38:44pour se moquer du mariage...
38:45De Mourouzi.
38:46...d'Yves Mourouzi et de son épouse,
38:48je ne sais pas, j'ai l'impression que vous ne comprenez rien à ce mariage non plus.
38:51Ah oui, je peux vous dire.
38:52Par exemple, qu'est-ce que vous aviez pensé,
38:54est-ce que vous écrivez sur ce mariage, Le Luron-Coluche ?
38:56Mais c'est ce... Le Luron lui-même l'a expliqué.
38:59Je veux dire, c'est simple.
39:00Ils ont fait un mariage parodique
39:01pour se moquer du mariage de Mourouzi
39:04qui animait les soirées gays
39:06et qui s'est retrouvé à épouser une femme et...
39:10Qu'il aimait peut-être.
39:11Mais bien sûr, c'est ce que je dis.
39:13Exactement.
39:13Qu'il aimait sûrement.
39:14Oui, c'est un truc caricatural.
39:16C'est un truc caricatural, j'ai rien dit.
39:17Oui, non, mais...
39:18Le Luron et Coluche n'ont pas dit vraiment ça non plus, quoi.
39:22Ah, ben moi, c'est ce que j'ai lu dans tous les paquets.
39:24Parce que contrairement à ce que dit Aymeric Aron,
39:26j'ai travaillé sur chacun ce sujet.
39:28C'était en 84-85, j'ai reçu sur mon plateau
39:30et n'ai jamais parlé de choses comme ça.
39:31Je peux vous dire, je vous rapporterai les... les... les... les... les papiers.
39:34L'INSEE ?
39:35Non, les papiers.
39:36Non, mais vous savez, vous pouvez charier, c'est pas grave.
39:40C'est pas grave du tout.
39:42Vous savez, nous vivons dans un régime
39:45qui est assez proche de...
39:46par certaines méthodes de l'Union soviétique.
39:48C'est-à-dire qu'on dissimule les bons chiffres,
39:51on les maquille, et les statisticiens sont les spécialistes.
39:53Éric Vemmour cite en tout cas Thierry Le Luron.
39:55Alors, je sais pas si... où est-ce qu'on peut trouver cette citation ?
39:56Mais je vous ressens, mais...
39:58Thierry Le Luron aurait dit
39:59« Si notre mariage est bidon, nous au moins, nous le disons ».
40:02Voilà, je cite le passage du livre.
40:04Donc c'est vrai que c'était...
40:05Si vraiment il a dit ça pour se moquer du mariage de Mourousi et de sa femme.
40:09Mais au fond, ce qui est triste là-dedans,
40:11ça vous rend pas triste que finalement on ait progressé justement,
40:14que cette société ait progressé,
40:15au point que Thierry Le Luron, par exemple,
40:18à cette époque, il a fait ça pour se moquer du mariage de Mourousi
40:21et de son épouse, alors que lui-même était homosexuel,
40:25et qu'il ne pouvait pas le dire, et qu'il n'osait pas le dire,
40:27et qu'il n'arrivait pas à l'assumer.
40:29Ça, ça vous dérange pas ?
40:30Vous trouvez pas ça formidable qu'aujourd'hui on ait progressé,
40:32et qu'on puisse peut-être pas pour tout le monde encore,
40:35et là, c'est pas partout,
40:36et sûrement pas avec votre aide en tout cas.
40:38Mais vous trouvez pas que c'est quand même mieux
40:41que finalement on puisse assumer ce qu'on est,
40:43qu'on puisse assumer son identité,
40:44qu'elle soit d'origine ou qu'elle soit sexuelle ?
40:47D'abord, l'identité n'est pas que...
40:48Il en a sûrement été très malheureux pendant des années, le Luron.
40:51Mais l'identité n'est pas que sexuelle,
40:52vous me l'accordez au moins.
40:53Non, mais j'ai cité d'autres identités.
40:55D'accord.
40:55J'ai cité l'origine aussi.
40:57Deuxièmement, je suis...
40:59C'est toujours la même chose depuis 40 ans.
41:01C'est toujours le même discours,
41:04presque larmoyant, sur...
41:07Ah, mais qu'est-ce qu'on était malheureux,
41:08et que maintenant c'est formidable parce qu'on peut exprimer ce qu'on est.
41:12Mais sauf que... Oui.
41:13Mais il n'y a pas que l'individu.
41:15L'individu n'est pas la mesure de tout.
41:18C'est exactement ce que j'ai expliqué au début.
41:20Quand l'individu devient la mesure de tout,
41:23ça dissout la société,
41:25et c'est exactement ce qui arrive aujourd'hui.
41:27Donc les désirs illimités des individus
41:30conduisent à la débâcle de la société.
41:32Ne seulement, Eric explique ce que vous avez déjà exposé,
41:36mais il dit surtout,
41:38il y a le mariage de Morozy qui donc fait un faux mariage,
41:41il y a...
41:41Non, non, je n'ai pas dit que c'était un faux mariage.
41:42Non, enfin, bon, bref.
41:43Ah non, je ne dis pas ça.
41:44Enfin, vous dites en tout cas...
41:45C'est un vrai mariage.
41:46Oui, non, non, non.
41:46C'est un homme et une femme, c'est un vrai mariage.
41:47Mais il cache son nom.
41:48Vous expliquez que...
41:49Mais il cache...
41:50Peu de temps après ce mariage,
41:53Thierry Le Luron et Coluche,
41:54vous expliquez qu'ils meurent tous les deux.
41:56Très peu de temps après.
41:58C'est un fait.
41:59Thierry Le Luron du sida
42:00et Coluche d'un accident...
42:03De moto.
42:03De moto.
42:04Mais c'est la phrase qui suit qui est hallucinante,
42:05parce que vous expliquez qu'en réalité,
42:07c'est sans doute pas anodin
42:08et que c'est sans doute une punition divine.
42:10Non.
42:11Je dis...
42:11Vous écrivez.
42:13Dans l'Antiquité,
42:15ces morts accumulés
42:16auraient été vus comme des présages sinistres
42:18entourant cette parodie
42:20d'une aura funeste.
42:21Mais nous nous croyons à l'abri
42:23de toutes les malédictions des dieux.
42:25Vous savez, je vais vous raconter.
42:27Quand...
42:28Vous ne géreriez pas
42:28qu'il s'agirait là d'une punition divine ?
42:30Pas du tout.
42:30Ah non ?
42:30Je dis...
42:31Je dis...
42:32Vous n'assumez pas ce que vous voulez.
42:33Mais j'assume tout ce que je dis, voyons.
42:35Je dis simplement
42:36il y a des mentalités.
42:38J'essaye d'analyser
42:39les mentalités modernes.
42:40On ne parle pas des mentalités analysées,
42:42là.
42:42On parle de malédiction des dieux.
42:44Oui.
42:44Je dis que sous l'Antiquité,
42:46dans d'autres sociétés,
42:49on aurait vu ça
42:49comme une malédiction divine.
42:50Et que nous, aujourd'hui,
42:52on n'y croit pas.
42:53Et qu'on a tort.
42:54Je ne sais pas si on a tort ou raison.
42:55Vous prenez un peu pour répondre.
42:56Vous savez jamais.
42:57Justement, je vais vous répondre.
42:58Si vous me laissez parler,
42:59je vais vous répondre.
43:00Vous balancez des phrases,
43:01mais vous ne savez pas si c'est vrai.
43:02Si je peux vous répondre.
43:03Alors allez-y.
43:05Quand...
43:05Je vais vous raconter une anecdote
43:06et vous allez comprendre
43:07ce que je veux dire.
43:08Quand Napoléon engage
43:10la campagne de Russie.
43:11Voilà.
43:11Il y a toujours Napoléon ou De Gaulle
43:12pour le sortir.
43:13Non, mais dès qu'il est en difficulté,
43:15c'est Napoléon ou De Gaulle.
43:15Vous allez voir que c'est un rapport direct
43:17avec ça.
43:18Enfin, les...
43:19Bon.
43:19Donc, il surveille ses armées
43:21qui passent le Némen.
43:22Il y a un lapin
43:23qui passe sous son cheval
43:24et qui le fait tomber.
43:26Il remonte sur son cheval très vite
43:28et il reprend son attitude.
43:31Et un de ses généraux
43:33qui est avec lui,
43:33lui dit,
43:34Jules César aurait pris ça
43:36pour un mauvais présage
43:37et il aurait renvoyé ses armées
43:40d'où elles venaient.
43:41Et Napoléon dit,
43:44Moi, je ne suis pas superstitieux,
43:45je ne crois pas à ça.
43:49Vous avez compris ce que je veux dire.
43:50Ce que je veux dire,
43:51c'est que ça dépend des époques.
43:53C'est intéressant.
43:53Moi, ça m'intéresse
43:54de voir qu'il y a des époques différentes
43:56et je ne suis pas sûr
43:57que nous ayons raison.
43:59Je ne suis pas sûr
43:59que nous ayons tort.
44:00Je dis, j'explique
44:01qu'il y a des regards différents
44:03selon les époques.
44:05C'est pas notre...
44:05Sauf que quand on vous dit,
44:07pardon, à un moment donné,
44:08c'est trop subtil.
44:09Voilà, effectivement,
44:10on est trop cons, nous.
44:11Parce que quand on vous lit,
44:12on a l'impression, effectivement,
44:14que, voilà,
44:15les dieux se sont bien vengés
44:16sur Coluche
44:17et sur le loup.
44:19Non, je dis simplement...
44:20Mais si, mais c'est ça !
44:21Non, non, c'est...
44:22Non, non, je suis désolé.
44:24Je dis simplement
44:25que selon...
44:26Donc c'est un livre
44:27uniquement pour vous,
44:28il n'y a que vous
44:28qui le comprenez.
44:30Quand je dis
44:31que je suis contre
44:32le mariage homosexuel,
44:33je suis clair.
44:35Donc là, j'assume.
44:36Ça, d'accord.
44:36Quand j'explique
44:37les dangers de l'immigration,
44:39je suis clair.
44:39Je dis simplement
44:41ce qui m'intéresse,
44:42c'est l'évolution
44:43de la mentalité
44:44et des mentalités collectives.
44:45C'est ça, le livre, quand même.
44:46Léa Salamé, pour terminer.
44:49Moi, le chapitre
44:49qui m'a le plus fait sursauter
44:51de votre livre,
44:52c'est pas du tout sur ça.
44:53C'est janvier 73,
44:55Robert Paxton,
44:57notre maître à tous.
44:59Où vous vous attaquez
45:00dans la série
45:00des doxas majoritaires
45:02à laquelle vous vous attaquez,
45:03vous vous attaquez
45:03à Robert Paxton.
45:04Robert Paxton,
45:05pour ceux qui ne le connaissent pas,
45:06c'est un historien américain
45:07qui en 1973
45:08va sortir ce livre
45:09qui s'appelle
45:10La France de Vichy.
45:12Jusque-là,
45:12jusqu'en 1973,
45:14on ne parlait pas
45:14de Vichy.
45:16Il y avait un voile pudique
45:17qu'on mettait.
45:18Raymond Aron,
45:19lui-même,
45:20exhortait les Juifs
45:21à rejeter l'obsession
45:22du souvenir.
45:23En gros,
45:24on disait
45:24c'était la guerre,
45:25Pétain a fait ce qu'il pouvait.
45:27Là, arrive...
45:28Vous allez un peu vite,
45:28mais vous.
45:28Là, arrive,
45:29vous me le concéderez,
45:30là, arrive Paxton
45:31et son livre
45:32La France de Vichy
45:33qui, depuis,
45:34fait référence.
45:35Et là,
45:36il y a quand même
45:36quelque chose dans ce livre
45:37qui passe en filigrane
45:41dans ce que vous faites.
45:41C'est que vous tentez
45:42une réévaluation,
45:43voire une réhabilitation
45:45du régime de Vichy.
45:46Voilà ce que dit Paxton.
45:46Vous le citez,
45:47je vous le cite.
45:49Paxton dit,
45:50à ce moment-là,
45:51en 1973,
45:53il dit
45:54la malfaisance,
45:55la malfaisance absolue
45:56du régime de Vichy
45:57reconnue à la fois
45:57responsable et coupable.
45:59L'action de Vichy
46:00est nuisible
46:01et tous ses chefs
46:02sont condamnables.
46:03C'est ce que dit Paxton.
46:04C'est ce qu'a redit ensuite
46:05Chirac et Hollande.
46:06C'est ce que pensent
46:07la DOXA.
46:08Et ça, là,
46:09insidieusement,
46:10vous vous attaquez à ça,
46:12Éric Zemmour.
46:12C'est pas insidieusement.
46:13Et moi, je voudrais comprendre.
46:14L'air de rien,
46:14vous faites une réhabilisation
46:15de Pétain en disant
46:16finalement Vichy,
46:17c'était pas si terrible.
46:19C'est la vieille rengaine
46:20de l'extrême droite.
46:22Jean-Marie Le Pen
46:22s'était fait condamner
46:23sur cette question
46:23quand il avait dit
46:24que l'occupation allemande
46:26n'était pas si inhumaine
46:27finalement.
46:28Moi, je voudrais savoir
46:29où vous voulez en venir
46:30quand vous vous attaquez
46:31à cette DOXA,
46:33quand vous vous attaquez
46:33à ça,
46:34en nous expliquant
46:35que finalement,
46:36Vichy,
46:36c'était pas si terrible,
46:37que Pétain a permis
46:39en faisant la préférence nationale
46:40de sauver certains juifs,
46:41les juifs français,
46:42en sacrifiant les juifs étrangers.
46:44Et d'une certaine manière,
46:45vous oubliez,
46:46vous, Éric Zemmour,
46:47je veux bien qu'on pense
46:48contre soi-même.
46:48Et moi, je m'y emploie
46:49en permanence
46:50pour citer Alain Finkielkraut
46:52de penser contre moi-même.
46:52Et je vois que vous essayez
46:53de penser contre vous-même
46:54et de là où vous venez.
46:55Mais enfin, pardon Éric,
46:57Pétain,
46:58c'était des longs antisémites,
46:59oui ou non ?
47:00C'était un commissariat
47:01aux affaires juives,
47:02juives, oui ou non ?
47:03C'était le Veldiv, oui ou non ?
47:04Il a aboli
47:05le décret Crémieux,
47:06le fameux décret Crémieux
47:07qui faisait des juifs algériens.
47:09C'est-à-dire de vous,
47:10des français,
47:11sous Pétain,
47:12vous étiez plus français,
47:13vous étiez un dizaine,
47:14le pire pour vous,
47:15la pire incite pour vous.
47:16Au moins, je suis honnête
47:17dans mes années.
47:17Mais là,
47:18cette réhabilitation,
47:19cette réhabilitation en filigrane
47:21de Pétain et de Vichy,
47:23qu'est-ce qui se passe ?
47:24Alors, je peux répondre,
47:24c'est très simple.
47:24Oui.
47:25D'abord,
47:26c'est exactement la discussion
47:27que je viens d'avoir
47:28avec Laurent.
47:30C'est que j'essaye
47:31de comprendre
47:32l'évolution des mentalités.
47:33qu'est-ce qui a marqué ?
47:34Et je pense effectivement
47:35que le livre de Paxton
47:36a été un livre essentiel
47:39pour l'accouchement
47:40de notre société
47:41et de l'idéologie dominante
47:43qu'incarne,
47:44que vous incarnez
47:44très bien tous
47:45sur ce plateau.
47:46Je ne l'ai pas fait par hasard.
47:47Vous imaginez bien
47:48ce chapitre.
47:49Moi, je pense que c'est
47:49le chapitre le plus choquant.
47:51Moi, je pense que
47:52la réhabilitation de Pétain
47:53faite par Éric Zemmour
47:55va en faire sur ce tépoudin.
47:56Ce n'est pas la réhabilitation
47:57de Pétain.
47:58Et en ça,
47:58Georges-Marc Bédamou
47:58parle de vous
47:59en tant que l'idiot utile
48:00de l'extrême droite antisémite.
48:02Là, vous jouez un petit peu à ça.
48:04En tout cas,
48:04vous jouez avec le feu avec ça.
48:05Ah oui, mais vous savez,
48:06c'est toujours les leçons,
48:07les donneurs de leçons de morale
48:08qui passent de Mitterrand
48:09à Sarkozy.
48:09Pétain a permis
48:10de sauver des Juifs, c'est ça ?
48:12C'était pas si terrible
48:13Vichy.
48:13Je peux répondre ou pas ?
48:14Oui.
48:15Si vous me faites mes réponses...
48:16Non, je vous pose la question.
48:17Alors, pourquoi j'ai fait ce chapitre ?
48:19Parce qu'il me paraît
48:19effectivement très important.
48:21Moi aussi.
48:21Vous voyez, au moins,
48:21on est d'accord là-dessus.
48:22Que dit Paxton ?
48:26Paxton dit que Vichy
48:27est le mal absolu.
48:29À la limite,
48:30d'ailleurs, dans les pigones,
48:31après,
48:32c'est même pire que les nazis.
48:35Qu'est-ce que j'ai voulu montrer ?
48:38J'ai voulu montrer...
48:39Que Vichy n'était pas
48:40le mal absolu ?
48:40Si vous finissez mes phrases,
48:43laissez-moi finir mes phrases.
48:44C'est sûr que par rapport aux nazis,
48:46c'était pas le mal absolu Vichy.
48:47Ça, c'est sûr.
48:48Donc, deuxièmement,
48:51j'ai voulu montrer
48:52la complexité,
48:53qu'on avait oublié
48:54la complexité de l'histoire.
48:56Et c'est ça
48:57qui est intéressant dans Vichy,
48:58c'est ça qui est intéressant
48:59vis-à-vis de Vichy
49:00et des Juifs.
49:01Qu'est-ce qui se passe ?
49:01Vichy, c'est un régime
49:02qui émet des lois antisémites.
49:06Paxton dit
49:07ce n'est pas sous la pression
49:08des Allemands.
49:09D'autres historiens disent
49:10c'est sous la pression
49:11des Allemands.
49:13Deuxièmement,
49:13ils font donc des statuts
49:14des Juifs, etc.
49:16Mais ensuite,
49:16et c'est là où c'est intéressant
49:18et c'est là où cette complexité
49:19a été gommée par Paxton
49:20et que ça,
49:21on en parlera après
49:22si on a le temps,
49:23ça a des conséquences
49:24politiques et idéologiques,
49:25c'est que, en vérité,
49:27en vérité,
49:28Vichy fait un pacte
49:29avec le diable.
49:30C'est qu'il négocie
49:31avec les Allemands
49:32et qu'il dit
49:33on vous donne
49:35les Juifs étrangers
49:36sans savoir
49:37jusqu'en 1942
49:38qu'ils seront tous exterminés,
49:40parce que c'est important
49:41à savoir,
49:42et on simplement
49:44vous ne touchez pas
49:45aux Juifs français.
49:46On peut trouver ça
49:48horrible.
49:48Il faut simplement rappeler
49:50que dans les autres pays
49:52où ça n'a pas été fait,
49:54les Allemands
49:54ne s'en sont pas embarrassés,
49:55ils ont exterminé
49:56tout le monde.
49:57En Hollande,
49:58en Pologne...
49:58Éric, c'est pas Pétain
49:59qui a sauvé les Juifs,
50:00c'est la zone libre,
50:01c'est les Justes,
50:02c'est la société civile,
50:03c'est l'Église
50:04qui a sauvé les Juifs français.
50:05C'est pas Pétain.
50:06Ça, c'est la doxa dominante.
50:08C'est Pétain
50:09qui a sauvé les Juifs ?
50:09Je vous engage.
50:11Pétain a sauvé les Juifs ?
50:12Mais répondez-moi,
50:12oui, non ?
50:13Il a sauvé les Juifs français,
50:15oui.
50:15S'il n'y avait pas eu
50:16les négociations
50:17de l'État français,
50:18tout ce que vous dites
50:19n'aurait pas suffi.
50:20Les Juifs français
50:21ont été sauvés
50:21à près de 100%,
50:23à 95%.
50:24Je vous engage.
50:25Alors, c'est pas grave,
50:26il y avait que les Juifs étrangers
50:27qui sont partis.
50:27Est-ce que j'ai dit
50:28que c'était pas grave ?
50:28Ben oui, mais c'est ça
50:29qu'on sous-entend derrière.
50:30Mais pas du tout.
50:31Mais si, c'est trop.
50:31J'ai dit que c'est compliqué.
50:33Ben oui, trop.
50:34Alors, vous lirez.
50:35Ben oui, mais tant pis pour vous,
50:36qu'est-ce que vous voulez
50:36que je vous dise ?
50:37Si vous voulez rester aux choses simples,
50:39restez aux choses simples,
50:40je m'en fous, moi.
50:41Donc, je vous engage à lire...
50:43Moi, j'en reste aux choses simples.
50:45Je vous engage à lire...
50:46Oui, mais c'est trop simple, justement.
50:48Je vous engage à lire le livre
50:49d'un historien, Alain Michel,
50:51que je cite...
50:52Oui, oui, vous le citez.
50:52...que je cite,
50:53qui est à la fois rabbin et historien
50:55et qui vit en Israël
50:56et qui dit exactement
50:57ce que je viens de vous dire.
50:58Eric Zemmour,
50:59pourquoi vous essayez de réhabiliter
51:00ou de réévaluer...
51:00Mais je ne réévalu...
51:01Vous réévaluez le régime de Vichy.
51:04Pas du tout.
51:04C'est pas la question.
51:05Tout ce que vous dites, c'est dangereux.
51:05C'est au contraire l'inverse
51:07qui est dangereux.
51:07Vous réévaluez, justement.
51:08En admettant que vous n'ayez pas
51:11des ambitions, on va dire,
51:14ou des idées aussi négatives
51:16qu'on vous prête.
51:18Est-ce que vous vous rendez compte
51:19que ce que vous écrivez
51:20ou ceux que vous citez
51:22peuvent être parfois mal compris
51:24par des lecteurs
51:25et que ça peut devenir dangereux ?
51:27C'est juste ça que j'essaie de vous faire.
51:28Si je comprends bien,
51:28tous les lecteurs sont des imbéciles.
51:30C'est pas ce que je dis.
51:30Moi, ce que je dis,
51:31pourquoi j'ai dit ça ?
51:32Moi, j'en suis déjà un manifestement.
51:33Pourquoi j'ai jamais dit ça ?
51:34J'ai dit, vous faites exprès.
51:35C'est pas la même chose.
51:36Non, non, non, je fais pas exprès.
51:37Pourquoi vous voulez dans ce livre
51:38réévaluer...
51:39Je vais vous dire pourquoi.
51:41Ou réhabiliter.
51:41C'est faux.
51:42Je réhabilite rien.
51:43Pétain et Vichy.
51:43Je réhabilite rien.
51:44Je vous rappelle que
51:45le premier livre sur Vichy,
51:46vous avez dit,
51:46on parlait jamais de Vichy,
51:47c'est faux.
51:48Il y a eu un livre sur Vichy
51:49de Robert Aron,
51:50un historien et un intellectuel
51:52qui disait exactement
51:52ce que je viens de vous dire.
51:54Simplement, sur la base de Paxton,
51:57on a expliqué que la France,
52:00c'était le mal absolu
52:01et que dès que l'État
52:02faisait une distinction
52:04entre les Français
52:05et les étrangers,
52:06ça nous menait à Auschwitz.
52:08Et donc, j'explique que c'est faux
52:10et que c'est beaucoup plus compliqué que ça.
52:12Et que la préférence nationale,
52:14c'est bien
52:14et que c'était déjà bien
52:15sous Pétain,
52:16c'est ça que vous voulez dire ?
52:17Mais ma chère Léa,
52:17la préférence nationale,
52:19s'il n'y a pas de préférence nationale,
52:20il n'y a pas de nation.
52:22C'est simple.
52:23Si on ne préfère pas
52:24les siens aux étrangers,
52:25il n'y a plus de nation.
52:26Moi, je note en tout cas
52:28que parfois,
52:29j'ai le sentiment chez vous
52:29et j'ai eu le sentiment
52:30sur ce chapitre-là particulièrement
52:32que vous avez...
52:34Peut-être que vous aimez tellement la France,
52:36vous voulez tellement,
52:37vous, le juif,
52:37faire plus goï que goï,
52:39faire plus français que français,
52:40que vous en arrivez
52:41à remettre en cause
52:42Vichy a réévalué Pétain.
52:44Là, c'est dangereux.
52:45Est-ce que vous pourriez éviter
52:46la psychanalyse de bazar ?
52:48Non, je sais que vous pensez
52:49que toutes les femmes...
52:50Non, mais ça serait bien.
52:50Je sais que vous pensez
52:51que toutes les femmes
52:52et que toutes les femmes journalistes
52:53ont la psychanalyse de bazar.
52:54Est-ce que vous pouvez m'expliquer
52:55pourquoi...
52:55Je sais qu'on n'est pas capable
52:56de conceptualiser nous les femmes.
52:57Est-ce que, Léa,
52:57est-ce que...
52:58Pourquoi vous me ramenez
52:59à mon état de juif ?
53:00Pourquoi ?
53:01Je pourrais monter
53:02sur mes grands chevaux
53:03et vous dire
53:03que c'est antisémite.
53:05Moi, je suis un Français...
53:06Je ne vous ramène pas,
53:07je m'interroge.
53:08Je suis un Français
53:09qui m'interroge aussi.
53:11Moi aussi, j'ai le droit
53:12de critiquer Paxton.
53:13Ce n'est pas Dieu, Paxton.
53:15Non, ce n'est pas Dieu.
53:15Il y a des historiens
53:16qui le contestent.
53:17Il y en a peu.
53:18Il y en a très peu.
53:19C'est la douce, ça.
53:20C'est reconnu.
53:21Ils sont massacrés.
53:21Il n'y en a quasiment aucun.
53:22Depuis 40 ans,
53:23c'est ce qui est reconnu.
53:24Il y en a d'autres,
53:24des historiens.
53:25Ils sont massacrés
53:25parce qu'il y a aussi
53:26des idéologies dominantes
53:28dans les historiens.
53:29Eh bien, oui.
53:29Allez, on s'arrête là.
53:31Je ne sais pas si on aura envie.
53:33Michel Denison souffre.
53:34Il y aura du montage.
53:35Attends, ce n'est pas sûr.
53:37Le suicide...
53:38Moins qu'avec vous, Denison.
53:39Moins qu'avec vous.
53:40Évidemment, vous dites
53:41des platitudes.
53:42Donc il n'y a pas de mots.
53:49Ah oui, c'est facile.
53:50Éric Zemmour,
53:51le suicide français.
53:52À moins que ce soit
53:53le suicide d'Éric Zemmour.
53:54Pas du tout.
53:54Ne vous inquiétez pas.
53:55Je ne serai pas ce plaisir,
53:56je vous dis à beaucoup de gens.
53:57Ah non, mais moi,
53:58ça ne me ferait pas plaisir.
53:58Mais je ne sais pas vous.
53:59Je vous rassure.
54:01Ceci dit,
54:01le livre va marcher
54:02et le livre va se vendre.
54:03Ça va être un best-seller.
54:04Est-ce que tout le monde
54:04le comprendra manifestement ?
54:06Mais oui, tout le monde
54:06le comprendra.
54:07Le suicide français,
54:08c'est chez Alba Michel.
54:09Merci Éric Zemmour.
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À suivre
1:35
26:20
25:27
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