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  • il y a 7 heures
Emission TV : ONPC (2006-2020) sur France 2 Enorme CLASH entre Patrick Sebastien et Yann Moix (Extrait d'émission, France, années 2000)

Chaine Youtube : https://www.youtube.com/@onpcofficielle

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Transcription
00:00Comme je vous prends au sérieux et j'ai fait ces liminaires, vous vous traitant exactement comme n'importe quel écrivain que j'aurai en face de moi,
00:07c'est le meilleur respect que je puisse avoir pour vous et il est sincère.
00:09Il y a donc des choses, puisque je vous considère comme telles, sans la moindre ironie, que j'aimerais que vous m'expliquassiez.
00:17Par exemple, vous savez, et ça on ne peut pas vous l'enlever, que vous êtes extrêmement investi dans des associations contre la violence sur les enfants.
00:26C'est pas extrêmement investi, j'ai été parrain d'une seule association dans ma vie.
00:29Je ne le suis plus.
00:30J'ai une amie assistante sociale au téléphone de sa présidentie qui m'a dit que vous avez beaucoup donné de votre temps pour...
00:35Non, non, non, non, non. J'ai craqué pour une dame qui s'occupe d'enfance et partage.
00:40C'est ça.
00:40Et je...
00:42Fais le film.
00:42Ouais, et je le suis plus d'ailleurs, parce que j'ai des demandes d'association partout.
00:48Mais là, je n'ai pas donné beaucoup de mon temps, mais j'ai donné suffisamment de mon image médiatique pour essayer d'en parler.
00:54Très bien. Alors, c'est pourquoi une des phrases de votre livre m'a mis très mal à l'aise.
00:59Ouais.
01:00Vous dites au temps de la violence light.
01:03Alors, je reprends la phrase par honnêteté.
01:04La violence light.
01:05Alors, en attendant que ça passe, le danxiolytique de refus, je vais faire avec toi une virée dans ma nostalgie.
01:10Ouais, c'est ça.
01:11La nostalgie du temps de la violence light.
01:13Ouais, c'est ça.
01:13Le martinet sur les fesses, les tornioles de comptoir, les bastons des balmusettes, les pins des mêlées rugueuses.
01:19Il y a une grande différence entre le martinet sur les fesses et le reste, c'est-à-dire les tornioles de comptoir, les bastons des balmusettes, les pins des mêlées rugueuses.
01:27C'est qu'un enfant qui reçoit des coups de martinet...
01:30Ce que j'ai reçu.
01:30Oui, mais peu importe que vous l'ayez reçu, vous dites même que ça vous a fait du bien.
01:34Regarde la gueule du traumatiste 62 ans après, humaniste intégrale truiste.
01:38Humaniste intégrale truiste, vos ennemis pourraient répondre démagogue, vendu, mégalomane.
01:41Pas moi, vos ennemis.
01:43Non, ce que je veux dire par là, c'est que la grande différence entre une fessée sur un enfant et les bastons de mêlées, les bastons de comptoir et autres des mêlées de balmusettes,
01:52c'est l'humiliation infligée à un être qui ne peut pas se défendre.
01:56L'humiliation.
01:57Quand vous vous battez bourré avec vos potes, vous n'humiliez personne.
01:59Dans une mêlée, vous n'humiliez personne.
02:03Et ces mots-là...
02:04Tu trouves que...
02:05Non, non, non, non.
02:05Et ces mots-là...
02:06Non, non, d'accord.
02:08Moi, je suis incapable de reproduire ces châtiments.
02:10Non, mais que vous, vous ne les reproduisez pas.
02:11Attends, attends.
02:12Je suis incapable de reproduire...
02:13Mais vous prodiguez de la violence et de l'humiliation sur un être qui ne peut pas...
02:17Écoute-moi, écoute-moi.
02:18Écoute-moi, t'as cherché ton truc, tu vas l'avoir.
02:20Non, je ne cherche pas.
02:20Non, non, écoute.
02:22Moi, personnellement, je le dis plus loin, je suis incapable de reproduire ces châtiments que moi, on m'a donnés.
02:28Et honnêtement...
02:29Je me fous complètement de cette réponse.
02:31Non, non, mais laisse-moi finir au moins.
02:32Non, non.
02:32Laisse-moi finir.
02:33Alors ne répondez pas personnellement.
02:35Non, mais laisse-moi...
02:36Le martinet sur les fesses, vous faites l'apologie ou quoi ?
02:39Que vous, vous ne reproduisez pas le modèle, c'est une chose.
02:41Attends.
02:41Mais cette phrase que vous écrivez...
02:42Attends, on est là.
02:43Tu veux me laisser parler, deux secondes ?
02:44Vas-y.
02:45Laisse-moi parler.
02:46T'as voulu faire ta démonstration, ton machete.
02:47Je te réponds juste une chose.
02:49Je vais parler de la violence-là.
02:50Moi, j'ai vécu le martinet sur les fesses.
02:53Voilà.
02:53Et ça ne m'a pas fait plus de mal que ça.
02:55Je suis incapable de le reproduire sur qui que ce soit.
02:58Je n'encourage personne à le faire.
02:59Mais moi, j'ai vécu ça.
03:01J'ai vécu des tartes.
03:02Comme les membres de mon âge, de ma génération.
03:04Et alors ?
03:04Ça nous a...
03:05Franchement, ça ne nous a pas traumatisés.
03:08Je ne le conseille à personne.
03:09Le nombre d'enfants qui se réfugient ensuite dans la dépression, dans la drogue, dans la délimpance,
03:15et qui sont abîmés à vie parce qu'ils ont reçu des fessées...
03:19Écoute, si tu as envie de trouver ça...
03:21Non, je ne veux pas...
03:21Non, simplement, je dis qu'un adulte qui porte la main sur un enfant n'est pas la même chose
03:26qu'un adulte qui se bastonne avec un ami bourré ou une baston dans une mêlée au rugby.
03:31Ce n'est absolument pas la même chose.
03:31C'est vachement intelligent ce que tu me dis.
03:33Je n'avais pas remarqué.
03:34Heureusement que tu me dis.
03:34Alors, pourquoi est-ce que vous les mettez dans le même groupe de phrases ?
03:37Le martinet sur les fesses, virgule, les tornioles de comptoir, virgule, les bastons des balmusettes, virgule, les pains des mêleurs rugueux.
03:43Parce que c'était des violences.
03:46Eh bien, le mot violence et le mot light, c'est un oxymore, ce sont deux mots qui ne se marient pas très bien.
03:55Vous voyez ce que je veux dire ?
03:55La violence light, ça n'existe pas.
03:57En particulier sur les adultes.
03:57La violence light, ça n'existe pas.
03:59Des adultes qui frappent des jeunes enfants qui sont incapables de se défendre.
04:03La différence.
04:03Cette phrase est la phrase d'un salaud.
04:05Comment ?
04:05Cette phrase est la phrase d'un salaud.
04:07Je vous le dis franchement.
04:09Tu es quelqu'un qui dit la vérité.
04:11Sifflez-moi, sifflez-moi.
04:12Tu es quelqu'un qui dit la vérité en face.
04:14J'ai montré le respect que j'ai pour toi.
04:15J'ai le droit de te dire en face ce que je pense de cette phrase.
04:18Non pas de toi.
04:18Alors, on va le prendre très calmement.
04:21Je m'ai traité de salaud.
04:22Et tu n'arriveras pas à me faire péter un câble parce que...
04:24J'ai dit cette phrase et la phrase d'un salaud.
04:25Je peux finir de parler ?
04:26Oui.
04:27Je peux finir de parler, monsieur...
04:29Oui, je t'écoute.
04:30Il n'y a pas de souci.
04:31Tu ne me feras pas péter un câble parce que ce n'est pas ma nature.
04:35Ta simplicité d'esprit, ta bêtise profonde.
04:39Parce que c'est de la bêtise.
04:40Peut-être parce qu'il a été battu.
04:41C'est tous les enfants battus qui nous écoutent ce soir.
04:43Je suis désolé, mais il faut que vous compreniez ça aussi.
04:46Laisse-moi parler.
04:47Est-ce que j'ai le droit de m'exprimer ?
04:48Tu as fait ton effet.
04:49Tu t'es tourné autour pour voir si tu avais fait de l'effet.
04:51Laisse-moi...
04:52Les gens me sifflaient quand je défendais les enfants battus.
04:54C'est pour ça que j'ai...
04:55Dans mon livre...
04:57Dans mon livre...
04:58Écoute-moi.
04:59Non, non, non.
04:59Dans mon livre, j'ai parlé du martinet que moi, j'avais subi.
05:04Dans mon livre, je te parle...
05:05Tu dis qu'il n'y a pas de violence light ?
05:07Non.
05:07Ça, pour moi, c'est de la violence light.
05:10Dans mon livre, je te parle aussi du mec.
05:12Et le terrorisme soft aussi.
05:14Laisse-moi finir.
05:15L'intégrisme cool.
05:15Laisse-moi finir.
05:17Je te parle du mec, quand j'étais parrain dans France et Partage, qui a défoncé sa gamine de 11 ans.
05:22C'est pour ça que ça m'étonne.
05:23Ça !
05:24Ça, c'est une partenaire.
05:24C'est une question de degrés.
05:26Non, mais attends.
05:26Vous donnez à l'enfant une impulsion première qui est...
05:28On règle un problème par de la violence physique.
05:31C'est ça qui n'est pas normal.
05:32De la part de quelqu'un qui a reçu des coups, en plus, qui est votre cas.
05:35Et c'est tout à votre honneur.
05:35Je suis reçu des coups.
05:36Mais je sais, mais c'est tout à votre honneur que vous ne pouvez pas les avoir transmis.
05:38Ces coups-là n'étaient pas donnés.
05:40Ces coups-là n'étaient même pas donnés.
05:41Je vous reproche d'avoir amalgamé une mêlée de l'oubli avec des fessées données aux enfants.
05:45Ce mec est malade.
05:46Non, il a simplement été battu.
05:48Mais comme vous.
05:49Patrick.
05:50Non, si vous l'avez lu.
05:51Patrick.
05:52Patrick.
05:52Oh.
05:54Patrick.
05:54Écoutez-moi.
05:55Tu sais quoi ?
05:56Franchement, je préfère tout ce que tu veux.
05:58Je suis le mec qui écrit ça, c'est un salaud.
06:00Mais franchement, il faudra qu'un jour, quelqu'un m'explique quelle éducation tu as eue.
06:05Parce que pour être mort.
06:06Et justement, si vous avez lu les livres de Yann Moix, vous savez que ça a été un enfant battu.
06:09Et qu'il a eu le droit d'être sensible au fait qu'on parle aujourd'hui encore du martinet avec nostalgie.
06:15Moi, j'étais...
06:15Vous comprenez ça ?
06:17Attends.
06:17Vous savez pourquoi je suis malade, comme vous le dites ?
06:19Parce que je les ai reçus, ces coups dont vous parlez.
06:21Et que vous avez amalgamé.
06:22J'ai fait du rugby.
06:23Et dans les mêlées, je ne sentais pas les coups, Patrick.
06:25Par contre, quand mon père me fera casser la gueule, je les sentais.
06:27Ce n'était pas les mêmes coups, c'est l'amalgame dans une même phrase que je vous reproche.
06:32Est-ce que vous êtes, vous, qui n'êtes pas simple d'esprit, vous pouvez comprendre mon raisonnement ?
06:36C'est son problème à lui.
06:38Non, c'est le problème de plein d'enfants qui se combattent, Patrick.
06:40Mais bien sûr que c'est le problème de plein d'enfants.
06:41Il ressort son truc sur moi.
06:43Non, pas sur toi.
06:44Si ça peut te faire du bien.
06:45Pas sur toi.
06:45Si ça peut te faire du bien.
06:46C'est marrant que ma simplicité d'esprit ne s'exerce que lorsque je ne suis pas d'accord avec une phrase.
06:50Alors que quand je dis du bien du reste du livre, je suis un mec très sophistiqué intellectuellement.
06:53Non, c'est étrange.
06:55Tu es bien suffisamment solide pour prendre une attaque en plein visage sur ce sujet.
07:00Tu n'es pas une midinette.
07:01J'ai le droit aussi, moi, d'être violent à mon tour, que dans le verbe, bien sûr.
07:06C'est ta façon d'exister.
07:07Bien sûr, donc respecte-la.
07:08Au lieu de me traiter d'imbécile et d'abruti qui...
07:10Ah, tu m'as traité de salaud, mon chéri, si tu avais commencé.
07:12Oui, mais ce n'est pas la même chose.
07:14Je suis désolé.
07:14Ce n'est pas la même chose.
07:15Et attends, embrassez-vous.
07:16C'est un minimum.
07:17Ce n'est pas la même chose pour moi.
07:19C'est un minimum.
07:19Pour moi, un salaud et quelqu'un...
07:20Mais c'est sa façon d'exister.
07:21Il y a une grande différence, c'est que nous, on est de force égale.
07:25On est de force égale.
07:25Nous sommes deux adultes, là, en face de l'autre.
07:27De force égale, je suis pas sûr.
07:29Alors, je suis plus faible.
07:30J'appelle salaud celui qui manifeste une force envers quelqu'un qui ne peut pas riposter
07:34parce qu'il n'en a pas physiquement les moyens.
07:35J'appelle ça.
07:36Moi, j'ai fait ça.
07:37Et aucun public ne me dit pas ça de vous.
07:40Et ce n'est pas les...
07:41Moi qui n'est jamais levé la main sur un enfant.
07:44Moi qui n'est...
07:45Mais ce n'est pas ce qu'il vous dit.
07:46Non, mais c'est ce qu'il me dit.
07:48Non, il vous dit, il vous reproche.
07:49Est-ce que je peux me faire l'intermédiaire ?
07:50Il vous reproche, Yann Moix, de faire à travers cette phrase l'apologie...
07:55Je n'ai pas fait l'apologie.
07:56Bah, c'est un peu.
07:57D'avoir la nostalgie, alors.
07:58D'avoir la nostalgie du bâtiment.
08:00Alors, si c'est...
08:00On a le droit quand même de vous reprocher ça.
08:02Si c'est la nostalgie des gifles que m'a donné mon père, qui n'était pas le mien d'ailleurs,
08:08qui étaient des gifles donnés avec amour pour me remettre dans le droit chemin,
08:11pour m'éviter que je dérape plus tard, effectivement, je regrette celle qu'il ne m'a pas donnée.
08:16Parce qu'il ne m'a pas donné des gifles pour me faire mal.
08:18Il m'a donné des gifles pour me faire du bien.
08:20C'est une différence essentielle.
08:22Toi, on t'a donné des gifles.
08:25Je n'ai pris en ce moment tous ceux qui applaudissent à cette phrase.
08:28Et qui sont derrière moi ou devant.
08:29C'est inadmissible d'applaudir la violence sur des enfants.
08:33Je ne parle pas de mon cas.
08:34Je parle de tous ceux qui nous regardent ce soir.
08:36Et qui ont été frappés par leurs parents, leur père ou leur mère hier ou en ce moment.
08:38C'est un vieux débat.
08:41Il y a des gens qui tapent sur d'autres pour leur faire mal.
08:43Et il y a des gens qui estiment, moi je suis incapable de le faire.
08:46Et je regrette parfois d'être incapable de le faire.
08:48La violence sur les enfants fabrique des êtres faibles.
08:50Des êtres détruits et non pas des êtres forts.
08:52Et ceux qui t'applaudissent à ce moment-là.
08:53Je suis un être faible et détruit.
08:56Manifestement pas suffisamment fort pour ne pas garder tes moyens en face d'une petite question.
09:00Je suis un être faible.
09:01Je suis un être faible, détruit.
09:03J'ai réussi ma vie.
09:04Je partage ma vie.
09:06Je suis désolé.
09:07J'ai eu ces cas qui m'ont fait du bien.
09:08Et alors ?
09:09Et elles n'ont pas été données pour me faire du mal.
09:10C'est un vrai débat.
09:11C'est un vrai débat.
09:12Vous ne pouvez pas avoir de...
09:14Simplement je ne parle pas.
09:15Mais me traiter de salaud pour ça...
09:16Non, j'ai dit la phrase.
09:17C'est la phrase.
09:18C'est celle d'un salaud.
09:19Je n'ai pas dit que tu es un salaud.
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