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  • il y a 21 heures
Football : Les legendes de l'OM - Eric Di Meco (1989-1996)

OM Site officiel : Http://www.om.fr

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Sport
Transcription
00:00Musique
00:30Je suis arrivé à l'OM en juillet 80 exactement, j'avais 16 ans et j'ai effectué mes débuts professionnels sous le maillot blanc à Avignon lors d'un match de deuxième division Avignon OM.
01:00C'était en mai 81.
01:15Contrairement à ce que beaucoup pensent, voire même à la légende, je ne suis pas marseillais.
01:23Je suis né à Avignon, Vauclusien et issu d'un petit village du Luberon qui s'appelle Robion.
01:28Mon enfant ça a été du foot, du foot, du foot.
01:38Moi dans ma tête déjà tout petit, je savais ce que je voulais faire.
01:42Pour moi il n'y avait que le foot qui comptait.
01:45J'y ai toujours cru, c'est fou quand j'y repense aujourd'hui.
01:49Ça paraît improbable mais c'est comme ça.
01:51Avec qui ? Avec eux ?
02:04Le club a commencé à vaciller.
02:17Donc là on est en 80-81, je viens d'avoir 17 ans.
02:21Et là avant même d'avoir commencé à espérer être professionnel, puisque ça faisait quoi ?
02:26Ça faisait 8 mois que j'étais à l'OM.
02:29Là on me dit, voilà ta carrière est finie, le club dépose le bilan.
02:35Et le club va disparaître.
02:37L'OM c'est fini.
02:39L'Olympique de Marseille a été déclaré ce matin en cessation de paiement par le tribunal de commerce.
02:42Le jour où ils annoncent la liquidation judiciaire du club, il y a une grande photo en première page du Provençal à l'époque,
02:52où on voit un vieux monsieur assis devant le stade Vélodrome en train de pleurer.
02:58Je me souviendrai toujours de cette une, parce que pour moi c'était la fin de ma carrière.
03:08Et donc il y a eu un plan de relance qui a été mis en place, mais la condition c'était de se séparer de tous les professionnels,
03:18en garder simplement 4 et pour repartir avec les jeunes.
03:21Les pros s'en allèrent pour laisser la place à des gamins opérés en 3ème division.
03:27Rappelez-vous, ils avaient pour nom Caminiti, Lévy, Anigo, Guimeco.
03:33Il fallait engranger un peu des points pour ne pas descendre en 3ème division.
03:37Là ce qui serait été, même si le club avait été sauvé financièrement à ce moment-là,
03:41sportivement, je pense que le club ne se serait jamais relevé d'une telle mésaventure.
03:47Un événement qui devait être une catastrophe pour moi, c'est devenu un coup de bol pas possible,
03:56puisque je me suis retrouvé à 17 ans, au bout de 8 mois de centre de formation,
04:04à être intégré à l'effectif professionnel qui allait finir le championnat de 2ème division.
04:09Et surtout, je vais faire mon premier match en professionnel en 2ème division.
04:14Ces 6 matchs se soldent sur aucune défaite, je ne sais plus exactement le bilan,
04:20mais grâce à ces 6 matchs et grâce aux minots de l'époque, le club est sauvé sportivement.
04:29Et voilà comment l'aventure, la vraie aventure du professionnalisme a commencé pour moi.
04:34L'Olympique de Marseille surprendra toujours.
04:36Pratiquement condamné à mort au mois d'avril dernier, voici l'OM, 6 mois après,
04:40au 1er rang de son groupe en 2ème division, jouant devant plus de 20 000 spectateurs,
04:44tout d'abord surpris, puis enthousiastes.
04:47Voilà, donc ça c'était...
04:49C'était il y a 30 ans.
04:52Dimeco, sur une nouvelle faute et un coup franc semblable au 1er,
04:56récupérez le ballon mal repoussé pour puissamment inscrire le 3ème but à la 79ème minute.
05:01Chaque année, là, à partir de la fameuse épopée des minots,
05:11chaque année les ambitions étaient plus grandes au sein du club
05:13et chaque année il y avait un des jeunes joueurs du club qui disparaissait.
05:18Souvent parce que...
05:19Parce que c'était...
05:23Pour l'image du club, il fallait revenir aux stars et les jeunes minots de l'époque,
05:28c'était plus très glamour au bout de quelques temps.
05:33Pour l'année de la montée, la 1ère année en 1ère division,
05:39je crois qu'il devait en rester 4 ou 5.
05:45Un coffrant en diagonale et à la limite des 18 mètres,
05:47Dimeco qui était entré à la place de De Falco...
05:50Et à l'arrivée, dans la fameuse période dorée du club,
05:54donc entre les années 88 et 94,
05:58je suis resté le seul, quoi.
06:00J'étais le porte-drapeau de cette génération,
06:03alors qu'au début, je n'étais pas ni le favori,
06:05ni celui qui avait le plus de possibilités pour réussir.
06:09A long centre, au 2ème poteau, cette fois,
06:20est Cunningham de la tête qui remet pour Dimeco,
06:23qui marque 2-1 pour Marseille après 41 minutes de jeu.
06:28Dimeco, lui, est âgé de 19 ans,
06:31il est stagiaire 3ème année à Marseille,
06:33dont c'est l'un des grands espoirs,
06:35et ceci est son 1er but en 1ère division.
06:38Et malheureusement, la saison d'après arrive,
06:43Bernard Tapie rentre dans une politique
06:47de reconstruction du club,
06:50et surtout de reconstruire l'Olympique de Marseille
06:54pour en faire devenir un club de très haut niveau
06:57et le numéro 1 français.
07:00Et donc là, arrivent les JPP,
07:04Alain Giresse, Gigi,
07:06et donc moi, je comprends très vite
07:08qu'il n'y aura pas la place pour un jeune joueur.
07:11Et je trouve Nancy par hasard.
07:15Et je tombe dans un club avec un jeune entraîneur
07:19plein de qualités qui m'a marqué,
07:23qui s'appelait Arsène Wenger.
07:24C'est la première fois que j'ai reculé sur le terrain,
07:27c'est à ce moment-là.
07:30Je me suis retrouvé à jouer contre Nice
07:32dans un poste de latéral gauche
07:35à 5 défenseurs,
07:38pour qu'un joueur qui a fait toute sa formation attaquant
07:41se retrouve à devoir devenir arrière.
07:45C'était la loose, à l'époque.
07:48Un attaquant qui devient défenseur,
07:49c'est le mec qui l'a tout raté.
07:52Et je fais mon meilleur match de la saison.
07:55À la fin de cette saison-là,
08:02Hervé Gauthier s'appelait l'entraîneur d'Angers à l'époque.
08:05Juste avant que je parte en vacances,
08:06il vient me voir pour me récupérer à Angers.
08:09Et lui me propose un poste d'attaquant à Angers.
08:12Et c'est la seule solution que j'ai à ce moment-là
08:14pour un petit peu relancer ma carrière.
08:17Et donc je lui dis OK.
08:19Donc je vois Jean-Pierre Bernet,
08:20je lui dis voilà, écoute,
08:21j'ai trouvé un club,
08:23arrange-toi avec eux pendant que je suis en vacances,
08:25quand toujours reviens, je signe
08:26et je pars à Angers.
08:29Donc j'ai fait mes 15 jours de vacances en Grèce
08:31et quand toujours reviennent de mes vacances,
08:33je vais voir Jean-Pierre dans son bureau.
08:34Et voilà, je lui dis c'est beau,
08:35tu t'as arrangé avec Angers,
08:37je peux partir, je peux y aller.
08:40Et là, il me dit non, non,
08:42tu ne vas pas arranger,
08:44Gérard Bagnide veut te récupérer en stage,
08:48il veut t'essayer pendant 15 jours à l'air gauche.
08:51J'étais tellement content de pouvoir repartir
08:53avec les professionnels.
08:54J'étais prêt à faire n'importe quoi
08:55pour rejouer avec le maillot de l'OM
08:58que j'ai dit, allez, banco, tampis,
09:00c'est bon, ouais, ouais, tampis,
09:02s'il faut jouer défenseur
09:03pour reporter ce maillot-là,
09:06allons-y.
09:08Et donc je me retrouve avec comme mission
09:10de pouvoir prouver
09:11que je suis capable de jouer à l'air gauche
09:13en 15 jours.
09:15Et pendant les séances d'entraînement,
09:16j'étais devant, derrière,
09:17je n'avais pas de rate,
09:19je taclais tout ce qui passait dans mon périmètre,
09:24je coupais en morceaux
09:25et je centrais,
09:27presque je centrais,
09:28je reprenais de la tête dans les 18 mètres
09:29tellement que j'avais envie de jouer.
09:30Et à l'arrivée,
09:37quand je reviens ici à Marseille,
09:39quand on revient de stage,
09:40le champion me prend dans son bureau
09:42en me disant,
09:42voilà, c'est bon,
09:44tu restes avec nous
09:45et je reporte le maillot blanc de l'OM
09:48en étant arrière-gauche.
09:50Je ne sais pas,
09:50deux mois avant,
09:51j'étais là-bas devant,
09:53au l'OM,
09:54proche de la ligne de touche,
09:56allier gauche,
09:57et là, je me retrouve
09:58arrière-gauche,
10:00un nouveau poste pour moi,
10:01à l'endroit qui va devenir mon jardin
10:02pendant quelques années.
10:05C'est fou.
10:06À 15 jours près,
10:08si je n'ai pas ces fameuses vacances en Grèce,
10:10je signe Angers,
10:12et puis c'est fini,
10:13c'est cuit,
10:13une fois que je signe Angers,
10:15je me perds au femfone de la ligue
10:16de la deuxième division à l'époque,
10:19comme un improbable attaquant
10:21qui va marquer 5 buts par an.
10:22et c'est là que la mauvaise réputation
10:30a dû commencer,
10:31parce que dans mon couloir,
10:33là derrière,
10:34je n'avais pas trop
10:35des réflexes de défenseur,
10:37je jouais défenseur
10:38encore comme je jouais,
10:40comme je défendais
10:41quand j'étais attaquant,
10:42donc c'était des grands tacles
10:43de 20 mètres,
10:45les deux pieds en avant,
10:46voire les pieds décoller du sol,
10:48c'est-à-dire le genre de tacle,
10:49normalement maintenant,
10:50on te met en prison
10:51quand tu les fais,
10:53et là à l'époque,
10:54ça a été mon style,
10:58je défendais
10:59comme quand j'étais attaquant.
11:18Cette équipe-là,
11:28cet effectif-là,
11:30et surtout le détachement
11:32qu'on avait à l'époque
11:33avec le résultat,
11:34nous a permis
11:34de gagner ce titre,
11:36donc c'était un match
11:38qu'on trop sert ici,
11:40on a eu la chance aussi,
11:41quand tu gagnes un titre,
11:42c'est bien de le gagner à la maison,
11:44parce que les supporters sont là,
11:45et nous on a eu la chance
11:47cette première année-là
11:47de gagner le dernier point
11:50qui nous manquait
11:50pour être champion officiel
11:51ici contre Osserre.
11:58C'est extraordinaire,
11:59on a eu le score 3-0-0 au PSG,
12:02on est champion,
12:02c'est la fantasy !
12:06Je suis arrivé au club,
12:07on venait descendre
12:08la deuxième division,
12:09neuf mois après,
12:10le club a failli disparaître,
12:12et maintenant je me retrouve
12:13la Chambre de la France,
12:14je ne me rends pas trop compte encore,
12:16mais c'est super,
12:17et je voudrais profiter
12:18du moment pour saluer
12:19les anciens Minos,
12:21grâce à qui
12:21on ne serait peut-être pas là ce soir,
12:23et alors je voudrais saluer
12:24José, le grec,
12:26le baron,
12:26tout le monde,
12:27et je les représente
12:28un petit peu ce soir.
12:31C'est vrai que cette saison
12:32pour moi a été,
12:34c'est fou quoi,
12:35à quelle vitesse
12:36s'est passé
12:37de l'anonymat
12:39de la deuxième division
12:39à l'équipe de France,
12:41en passant par une doublée,
12:42donc ce titre de champion
12:43acquis ici contre Osserre,
12:44et surtout une finale
12:47de Coupe de France
12:48qui est encore
12:49dans la mémoire
12:50de beaucoup de supporters
12:51marseillais,
12:51mais aussi dans la mémoire
12:52de beaucoup
12:53de supporters de foot.
12:54Les spécialistes
13:04s'accordent à dire
13:05que c'est sûrement
13:06une des plus belles finales
13:06de Coupe de France
13:07qui a eu lieu,
13:07donc voilà,
13:08on se retrouve au parc
13:10contre Monaco,
13:12et on gagne 4 à 3,
13:14JPP met 3 buts,
13:16c'était une finale de rêve,
13:17et surtout ça a été
13:20un match de rêve.
13:25Même si je me suis imposé
13:26assez rapidement
13:26quand je suis devenu
13:27arrière-gauche,
13:28j'ai quand même cherché
13:29longtemps mes marques
13:31parce que ce n'était pas évident
13:35d'évoluer à ce poste-là,
13:37et ces garçons-là
13:38m'ont fait progresser
13:40à une vitesse,
13:41quand tu as la chance
13:42de jouer arrière-gauche
13:42dans une équipe
13:43où il y a
13:44Carlin Foster,
13:46Yvon Leroux,
13:47Carlos Moser,
13:49l'apprentissage
13:50va plus vite,
13:51et puis c'est surtout
13:51que quand tu fais
13:52une connerie
13:52sur ton côté
13:53ou quand tu es
13:54trop parti devant,
13:55eux, ils sont là,
13:56ils combattent les brèches,
13:57et donc
13:57les conneries
13:59ne se voient plus.
14:05Je ne suis plus
14:06sorti de l'équipe
14:06jusqu'à la finale
14:08à Bari.
14:10on est champion
14:16encore une fois
14:17et il y a notamment
14:18un match.
14:19Ils me pètent
14:19les croisés
14:20lors de ce match.
14:22Et à l'époque,
14:22les docs
14:23et les kinés
14:24me cachent un petit peu
14:26que la blessure
14:26est grave,
14:27rupture des croisés,
14:30parce qu'il y a
14:30la finale
14:31de la Coupe d'Europe
14:32derrière à Bari
14:33contre l'Etoile Rouge
14:34de Belgrade
14:34et que moi,
14:36je ne veux pas
14:37rater ce match-là.
14:38il fait beaucoup
14:39de rééducation
14:41et malgré tout,
14:43Bernard Tapie,
14:44il pense que je suis cuit,
14:48que je ne pourrais
14:48jamais jouer
14:48cette finale-là.
14:51Et là,
14:51je me souviens,
14:53je ne l'ai su
14:54qu'après,
14:55longtemps après,
14:55mais Carlos
14:56Moser
14:57était allé voir
14:58le boss
14:58en lui disant
15:00« Eric,
15:03il a fait tous les matchs,
15:05il a fait tous les matchs
15:06et là,
15:07il y a le gâteau
15:08qui arrive
15:08et voilà,
15:10il ne va pas me manger.
15:12S'il faut que je joue
15:13pour deux,
15:14pour qu'il joue,
15:15je jouerai pour deux,
15:16mais il faut qu'Eric
15:17y joue. »
15:17C'est une anecdote
15:18que j'aime raconter
15:20parce que c'est tellement
15:21particulier dans ce métier-là
15:22et ça m'a touché.
15:23Et à l'arrivée,
15:24je joue cette finale
15:25à Bari.
15:25« Numéro 1,
15:27Pascal Olmeta.
15:29Numéro 2,
15:31Manuel Amoros.
15:33Numéro 3,
15:35Eric Dimeco. »
15:37Et ce match-là,
15:38quand on devait gagner
15:38cinq fois,
15:41on le perd au pénalty.
15:55« Tout le monde se souvient
16:03des larmes de Basile
16:04à Bari.
16:08Je me suis dit
16:08« Tu as raté l'occasion
16:10de ta vie,
16:11c'est fini.
16:12On peut perdre,
16:13mais là,
16:15c'est vrai que ça s'était passé
16:15d'une manière
16:16où on était passé à côté. »
16:20On s'est retrouvés
16:30en finale de la Coupe d'Europe
16:31contre le grand Milan-Cé
16:34à Munich.
16:36Deux ans après,
16:37la déconvenue de Bari,
16:38ce qui était inespéré.
16:40Je pensais que ça ne m'arriverait
16:41plus jamais.
16:42On avait fait une préparation
16:44un peu clemette.
16:45On s'était retrouvés
16:46dans un hôtel
16:46dans la campagne
16:47de Munich.
16:49On s'entraînait
16:50sur le petit terrain
16:51champêtre qu'il y avait
16:51en face de l'hôtel
16:52où tout le monde
16:53pouvait venir nous voir.
16:55On déconnait,
16:56on envoyait des sodos
16:57aux journalistes
16:58qui étaient là
16:59à l'époque avec nous.
17:01C'était la meilleure manière
17:02de préparer ce match-là.
17:04Le Milan-Cé
17:05c'était la plus grande
17:05équipe du monde
17:06à l'époque
17:06et donc le fait
17:07de ne pas être favori
17:09nous a libérés
17:11et nous a enlevé
17:12beaucoup de pression.
17:13La cravate autour du cou,
17:14l'Olympique de Marseille
17:15s'en va chercher
17:16sa Coupe d'Europe.
17:17Il est 17h.
17:19Arrivée au stade
17:29deux heures
17:30avant le coup d'envoi
17:31direction
17:32les vestiaires.
17:32dans le vestiaire
17:38il n'y avait pas un bruit.
17:42C'était...
17:43C'est particulier un vestiaire.
17:46Un match,
17:47quand tu es trop sûr de toi,
17:48ça parle un peu
17:49dans tous les sens
17:50où un manque de concentration
17:55fait que tu passes à côté
17:57parce que tu es trop sûr de toi.
17:58Quand tu doutes vraiment,
18:01des fois,
18:01il y a des joueurs
18:02qui ont besoin d'être rassurés.
18:03Alors, il y a l'entraîneur
18:05ou le président
18:05ou certains joueurs
18:07qui essaient de rassurer
18:08un petit peu les mecs.
18:08Et là,
18:11il y avait une atmosphère
18:12particulière
18:13dans ce vestiaire-là.
18:18Et le match,
18:20ça nous souvient tous.
18:22On est dominé
18:23en début de match.
18:25C'est une souffrance.
18:26On est en...
18:27Et il y a Fabien
18:28qui nous fait
18:29le match de sa vie.
18:30Bon, il y en a fait d'autres
18:31de le match de sa vie,
18:31Fabien, derrière.
18:32Mais il fait
18:33trois ou quatre arrêts
18:35miraculeux.
18:37En plus, on a Basile
18:38qui a un problème au genou,
18:39qui demande à sortir
18:41en première mi-temps.
18:42Enfin, ça...
18:42Ça ne s'engage pas très bien.
18:45Et puis, il y a ce fameux corner
18:46avant la mi-temps, quoi.
18:49Abedi va le tirer.
18:57Je vois encore ce ballon
19:04qui se lève, voilà.
19:09En réalité, moi, sur le coup,
19:10je vois les filets trembler.
19:12Je ne sais pas
19:13qui c'est qu'à marquer
19:13parce qu'il y a
19:14quatre ou cinq mètres
19:15qui sautent
19:15au milieu de la surface, là.
19:17Et après, je vois Basile
19:18partir un courant.
19:19Tout le monde
19:19qui lui saute dessus.
19:20Donc, je comprends
19:20que c'est Basile
19:21qui a marqué.
19:27C'est irréel sur le coup
19:37et voire inespéré
19:38parce qu'on avait tellement
19:38souffert en début de match
19:40que c'est un peu
19:42un hold-up sur le coup.
19:44Et on rentre au vestiaire
19:46à la mi-temps.
19:48Là, pareil, quoi.
19:49C'est une sérénité
19:53dans ce vestiaire.
19:54Alors, bon,
19:56il y a toujours
19:56à la mi-temps de match,
19:58il y a toujours
19:58le coach
19:59ou le capitaine
20:00ou un ou deux joueurs
20:01qui continuent
20:03à mettre la pression.
20:04Bon, là, c'était simple.
20:06Il fallait tenir, quoi.
20:07On avait 45 minutes
20:07pour atteindre notre rêve.
20:11Il fallait tenir.
20:11On savait
20:12qu'on allait souffrir.
20:13Et après, voilà,
20:15j'ai le souvenir
20:15d'une deuxième mi-temps
20:17longue.
20:20Qu'est-ce qu'elle était longue,
20:21cette deuxième mi-temps
20:21où on a souffert.
20:24Et mon souvenir
20:25le plus fort
20:26de cette finale,
20:27c'est le coup
20:27de sifflet final,
20:28parce que ça a été
20:29une libération.
20:46Ce coup de sifflet final,
20:47je sais,
20:47je suis tombé à la ramers
20:48et là, je crois que j'ai ma carrière
20:52qui a défilé, quoi.
20:55Pour moi, c'était 13 ans de vie
20:59avec ce club.
21:00J'étais arrivé 13 ans avant.
21:05Là, à ce moment-là,
21:05j'allais faire 30 ans
21:07et j'arrivais à gagner
21:10le plus beau titre
21:11qu'on peut gagner
21:11avec un club,
21:13dans le club de mon cœur,
21:14le club pour lequel
21:15j'ai vibré quand j'étais petit,
21:18le club pour lequel
21:19je suis venu
21:19à 16 ans à Marseille
21:21dans la Grande-Ville
21:23pour moi,
21:23pour apprendre mon métier.
21:25Et du coup,
21:26j'étais champion d'Europe.
21:27et là,
21:29ça a été
21:30une des plus grandes émotions
21:35de ma carrière.
21:38Ce coup de sifflet final,
21:39le match en lui-même,
21:39ça a été une longue souffrance,
21:40notamment dans les mi-temps,
21:41mais là,
21:42le coup de sifflet final,
21:43ça a été gelé à gorge,
21:45l'intentionné dans mes oreilles.
21:47Ça a été le grand moment du match.
21:57Voilà,
22:13et là,
22:14on sort avec la coupe en main,
22:15c'est Didier Deschamps
22:17avec sûrement Basile
22:18qui ne devait pas être très loin,
22:21qui sortent les premiers.
22:22Là,
22:22il faut s'imaginer
22:23le St-Vélo-Dôme
22:24où il y a 45 000
22:25pour un match.
22:27C'est-à-dire,
22:28les gens sont assis,
22:29les gens ont leur place.
22:30Là,
22:30je crois qu'on faisait rentrer,
22:33tout ce qui pouvait rentrer,
22:34rentrer.
22:36Et là,
22:36quand on est sortis là,
22:39ça a été l'explosion.
22:41Les gens attendaient depuis longtemps.
22:43Ils ont pu voir
22:44enfin la coupe d'Europe.
22:45Et nous,
22:45on s'est vraiment rendu compte
22:46le bonheur
22:46qu'on avait procuré aux gens.
22:50Et il y avait des familles
22:52qui étaient là
22:52avec le père,
22:54la mère,
22:55les enfants.
22:57On prenait la coupe,
23:02on la soulevait,
23:03on faisait nos tours comme ça.
23:05Et c'était l'applaudimètre,
23:07c'était...
23:08Et puis voilà,
23:11et à un moment donné,
23:12ça arrive à moi.
23:17Et donc,
23:17je vais au milieu terrain,
23:18je vais prendre ma coupe d'Europe.
23:19et je me souviens,
23:21je tremblais,
23:23je pleurais,
23:24je tremblais.
23:25Il y avait Bernard Tapie,
23:26il y avait Jean-Louis Lovreau,
23:27je ne sais plus qui il y avait là,
23:28qui étaient venus,
23:29me tenir,
23:29parce que j'allais tomber dans les pommes.
23:31J'allais tomber dans les pommes.
23:32Ils ont dû voir que j'étais un peu...
23:33j'étais un peu moyen.
23:35Et là,
23:35j'avoue que ça a été...
23:36C'est encore aujourd'hui,
23:37quand je parle,
23:38ça me fait quelque chose,
23:39parce que c'est pour moi,
23:41c'était...
23:41C'est le truc irréel,
23:42quoi, voilà.
23:44Et moi,
23:44j'avoue que
23:45à partir de ce moment-là,
23:48à partir de ce moment-là,
23:49je crois que j'ai pu toucher terre,
23:50voilà.
23:51Là,
23:51j'avoue que
23:51ça a été,
23:53pour moi,
23:53c'est le plus...
23:54Le moment le plus émouvant
23:55de ma carrière.
24:08Et à la fin de cette saison,
24:3493-94,
24:35le club est rétrogradé
24:37en deuxième division.
24:39À cause de l'affaire OMVA,
24:41j'ai pris la décision
24:42de partir,
24:44de partir,
24:45parce que j'étais
24:45en fin de contrat
24:46et parce qu'aussi,
24:48l'équipe de France me...
24:51J'avais envie
24:51de vivre cette compétition.
24:54En plus,
24:54c'était en Angleterre,
24:55le championnat d'Europe en 96.
24:56J'avais envie de...
24:57de participer à cette compétition.
25:01Et donc,
25:01je suis parti à Monaco.
25:03Quand on me dit
25:04quel est le point culminant
25:05de sa carrière,
25:06pour moi,
25:07c'est avoir joué
25:08pour ce club
25:10et avec ce maillot
25:10pendant aussi long de temps
25:11et avoir gagné les titres.
25:13Voilà.
25:13Ça, ça vaut...
25:14Ça vaut tout pour moi.
25:17Et j'ai été gâté.
25:18J'ai été gâté.
25:19On va dire
25:20itinéraire de Mino gâté.
25:22Ça fait une petite...
25:23Ça fait une petite...
25:25Une petite passerelle
25:26par rapport à un titre
25:28de film très connu.
25:29Itinéraire de Mino gâté,
25:31c'est bien ça.
25:31Non ?
25:32On va dire ça.
25:33On va dire ça.
25:33On va dire ça.
26:14...
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