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  • il y a 12 heures
DB - 12-10-2025

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18:01Ça me suffit pour le contrarier.
18:03Alors, il faut que nous le voyons tout de suite.
18:08C'est au quatrième, à droite.
18:11Merci.
18:19Je comprends votre déception.
18:23Non.
18:24Non, vous ne pouvez pas comprendre.
18:27Cette petite langue, je la prenais pour un délice de vertu.
18:31Et moi, comme un gros niége, j'arrive pour prendre le petit déjeuner avec elle.
18:37J'apporte mon sucre pour le café.
18:39Et même, un petit cadeau de Katsu.
18:42Pour sa tirelire.
18:46Et qu'est-ce que je trouve ?
18:49Ah, vous permettez.
18:59Monsieur Vachelard.
19:01De la part de qui ?
19:02Madame Menuh et sa nièce.
19:05Oh.
19:06Vous êtes son beau-frère, sans doute.
19:08Oh, je vous en prie, monsieur.
19:10Dites-en un mot en notre faveur.
19:11Nous venons pour une réconciliation.
19:14Je ne vous promets rien.
19:16Il avait l'air très contrarié.
19:19Oh, pas plus que nous, monsieur.
19:20Croyez-le bien, pas plus que nous.
19:22Je vais voir.
19:23C'est pour vous.
19:40Fifi.
19:40Oui, Fifi.
19:43Votre Fifi qui vient vous demander pardon.
19:45Trop tard, madame.
19:47La blessure est faite.
19:50Et elle est incurable.
19:52Oh, ne dites pas cela, monsieur Narcisse.
19:54Je vous prenais pour une fleur, un ange, un papillon.
20:04J'avais enfin trouvé dans Paris quelque chose de frais qui me consolait de tant de laideurs.
20:12Et je vous trouve sur les genoux d'un homme en chemise.
20:18C'est le type même du malentendu.
20:22Mais mon oncle, je ne savais pas.
20:24Bien sûr qu'elle ne savait pas.
20:26C'est toute innocence, cet enfant-là.
20:29À son âge, on ne fait pas la différence entre monsieur et une dame.
20:33Vous me la baillez belle, vous.
20:35Et pourtant, on est encore comme un petit chat.
20:39On joue avec un rien, avec une plotte de fil, un morceau de papier, un homme en chemise.
20:46Et même en insistant si lourdement comme vous le faites,
20:50vous risquez de lui mettre en tête des pensées qu'elle ne doit pas avoir.
20:53Ah, vous fichez pas de moi.
20:55Je vous en prie.
20:56Allons, demandez-vous mutuellement pardon et qu'il ne soit plus question de rien.
21:02Je vous laisse.
21:02Ah, non, non, non, vous n'allez pas m'emballer comme ça.
21:05Si vous saviez comme je suis ennuyée,
21:21c'est si difficile de nos jours à caser une demoiselle.
21:25À qui le dites-vous ?
21:28Si vous la sortez, elle se gâte.
21:32Si vous la gardez chez vous, personne ne la voit.
21:35Comment voulez-vous la marier ?
21:36Je sais.
21:38C'est un problème.
21:39Un problème ?
21:40Mais il faut être sans Paulion pour résoudre une difficulté pareille.
21:45Et voilà, monsieur Narcisse qui nous tombe du ciel.
21:48Savez-vous que c'est rare un homme qui paie sans rien demander en échange ?
21:53Rien ?
21:54Oh, si peu.
21:56Et voilà qu'il s'est mis en tête de la marier avec monsieur Guelin, son neveu, et de la doter.
22:04La doter ?
22:05Cinquante mille francs.
22:07C'est pas possible.
22:08Si, si, si.
22:09Oh, si vous saviez ce que j'ai reçu de compliments dans le quartier.
22:13Mais comment avez-vous pu dénicher un vieux assez ramolli pour faire une pareille générosité ?
22:20Et voilà cette petite sotte qui s'en va tout compromettre pour des bêtises.
22:29On dirait que ça s'arrange.
22:32Heureusement, elle a ses petits secrets.
22:35Tenez, Vilaine, voilà tout de même le sucre de mon café.
22:52Et les pièces pour votre diarrière.
22:59Et la dot, mon oncle ?
23:01Nous verrons, nous verrons.
23:07Que Dieu vous bénisse, monsieur Narcisse.
23:10N'écoutez jamais quand votre cœur il vous inspirera.
23:13Non, laissez-moi maintenant.
23:16J'ai besoin de réfléchir.
23:17Oui, nous partons.
23:19Nous partons.
23:19Allez, viens, Sissi, viens.
23:21Ton oncle a besoin de réfléchir.
23:22C'est vrai ?
23:43Vous avez l'intention de doter cette personne ?
23:47Ça se pourrait.
23:53Je suis renversé.
23:55Vous avez refusé de doter Berthe, après l'avoir promis mille fois.
24:00Et vous allez compter votre argent à une étrangère.
24:04Mon cher Joseph, j'ai la faiblesse, comme beaucoup de gens, d'aimer la vertu.
24:11Oui.
24:12Mais vous pourriez tout aussi bien récompenser celle de votre nièce.
24:16Oui.
24:17Y a-t-il quelque chose à dire sur sa conduite ?
24:20Son mari se plaint d'elle, peut-être ?
24:22Non.
24:29Je mangeais.
24:31Je suis stupéfait.
24:34Je comprends votre surprise.
24:36Évidemment, si on songe à la parenté, c'est pas très logique.
24:43Mais voyez-vous, Joseph, j'ai tellement traîné.
24:46Vous n'imaginez pas l'horreur de certains milieux.
24:49Alors, bien sûr, j'ai ce caprice.
24:53C'est sur ce fumier que je voudrais voir pousser une rose.
24:58Comprenez ?
24:58Parce que vous appelez ça une rose.
25:01Comprenez pas.
25:03Bien sûr, vous n'avez pas vécu.
25:05Ah, mais si.
25:06Mais si.
25:08Je comprends.
25:10Je comprends que 30 années de débauche vous ont tellement tordu que vous faites tout de travers.
25:16Mais vous êtes aux frontières du gâtisme.
25:23Ah, c'est confondant.
25:25Non, je ne trouve pas d'autres mots.
25:28C'est confondant.
25:30Encore.
25:31Eh bien, je m'en vais aussi.
25:32Ah, c'est vous que je cherchais.
25:42Encore ?
25:43Décidément, je suis très demandé aujourd'hui.
25:45Pourrais-je vous dire un mot en particulier, Bachelard ?
25:47Mais bien sûr.
25:49Nous pourrions sortir.
25:51Je voudrais que vous m'accompagnez chez Duverrier.
25:53Duverrier ?
25:54Pourquoi ?
25:55À bientôt, mon ventre.
26:03Je ne pouvais pas parler devant lui.
26:06Vous savez peut-être ce qui est arrivé.
26:08Non.
26:09Auguste a surpris sa femme avec Mouret.
26:12Calico ?
26:12Le Calico.
26:14Nous avons réuni un conseil de famille.
26:15C'est grave, c'est très grave.
26:17Eh, venez.
26:17Il arrive dans les meilleures familles
26:23qu'un vent mauvais se met à souffler.
26:27L'épouse oublie ses devoirs,
26:28le père renie ses enfants.
26:30Ben, la fille se déshonore.
26:33La haine remplace partout l'amour.
26:37On voit même des héritiers impatients
26:38versés dans la zizane des vieux
26:39le bouillon de onze heures.
26:42C'est là, la zizanie.
26:46Où voulez-vous en venir ?
26:47À ceci, simplement, je crois
26:48que toutes les décisions qu'on prend
26:49dans ces moments-là
26:50sont désastreuses.
26:52L'offense est claire.
26:55Alors, mon frère a bien le droit
26:57de choisir la forme de réparation
26:58qui lui convient.
26:59Et vous, vous, vous tenez à vous battre ?
27:03Absolument.
27:05Au moins que vous trouviez
27:06une autre solution.
27:07Non, non, non, il n'y en a pas d'autre.
27:09Du sang sur cette maison,
27:10j'avoue que ça ne me plaît guère.
27:11Plutôt du sang sur la maison
27:12qu'une tâche sur le nom.
27:14Qu'en pensez-vous, Bachelard ?
27:16Moi, je pense qu'on a toujours tort
27:19de mettre son honneur
27:20dans ces choses-là.
27:22Il faut bien le mettre
27:23en quelque part.
27:24Ah, et la probité commerciale,
27:26la fidélité à sa parole...
27:27On voit bien que vous n'êtes pas
27:28passé par là.
27:30Moi, j'y suis passé.
27:32Bon, si je peux vous le dire,
27:33il y a le duel
27:34et puis c'est tout.
27:35Seul un duel
27:36et un duel aux conditions
27:37les plus dures
27:38peut vous apaiser.
27:39Vous ne vous êtes pas battu ?
27:40Parce qu'on m'a prouvé
27:41que mes soupçons
27:41étaient sans fondement.
27:43Mais dans le cas de mon frère,
27:44hélas,
27:46c'est sans espoir.
27:48Il a surpris les coupables.
27:51Il les a vus dans leur lit.
27:54Il a vu sa femme,
27:56sa propre femme
27:56dans les bras d'un homme.
27:57Oui, ça suffit.
28:00Il faut laver cet affront
28:01dans le sang.
28:02Bon, moi, je suis pour l'indulgence.
28:06C'est si bon d'être indulgent.
28:08On se sent si bien après.
28:10Vous n'allez pas vous liguer
28:10pour lui conseiller une lâcheté.
28:13D'ailleurs, ce n'est pas
28:14dans son tempérament.
28:16Auguste veut et doit se battre.
28:17Il se battra.
28:19Très bien, c'est votre dernier mot ?
28:21Celui de Théophile.
28:22Finalement, vous,
28:23quelles sont vos intentions ?
28:26En vérité, moi, je...
28:27je dois avouer que ma colère
28:29commence un peu à s'adoucir.
28:36Tu ne vas pas faiblir.
28:38J'ai une telle migraine.
28:42Fais-le au moins pour moi.
28:44Pour toi ?
28:45Oui, oui.
28:46Tu te rappelles mon histoire.
28:49Moi aussi, j'ai dû me battre
28:50avec Octave.
28:52C'est arrangé, mais...
28:53il y a bien des gens qui pensent
28:54et murmurent que je me suis dégonflé.
28:55Bon, une fois, ça a passé,
28:58mais il ne faut pas exagérer.
29:00Si la même histoire recommence,
29:01tu te rends bien compte,
29:02ça va être un éclat de rire général.
29:04Nous allons être enveloppés
29:05dans le même mépris.
29:07On nous prendra pour des farceurs.
29:08Tu m'embêtes à la fin.
29:09Si c'est si grave que ça,
29:10pourquoi ne te battes-tu pas à ma place ?
29:12Mais puisqu'il n'y a pas
29:13d'autre solution.
29:14Attendez, attendez, attendez.
29:16On m'a dit que vous l'auriez giflé.
29:18Oui.
29:19Eh bien, la voilà la solution.
29:22Attention.
29:24L'autre lui a rendu sa gifle.
29:26Aucune importance.
29:27Qui compte, c'est la première.
29:29Si vous voulez, mon petit,
29:30nous allons gentiment vous tirer d'affaire.
29:33Vous allez monter avec M. Duverrier
29:34chez votre particulier
29:36et, fois de bachelard,
29:38il vous fera des excuses.
29:40Rien qu'à me voir, il cannera.
29:43Hum ?
29:43Une gifle et des excuses.
29:45Il me semble que ça pourrait suffire.
29:46S'il consente...
29:49Attendez un peu.
29:50Venez du verrier.
29:58Ah, bonsoir.
30:00Vous ne vous attendez plus.
30:01Nous avons pris le temps de réfléchir.
30:04Eh bien, tant pis.
30:05Ah oui, j'ai noté le nom
30:06de deux de mes amis.
30:08Les voici.
30:11Bonsoir.
30:12Un instant.
30:13Non, monsieur, j'en ai assez de cette histoire.
30:15Oui, j'irai sur le terrain
30:16puisque vous l'exigez.
30:17Mais ne m'en demandez pas davantage.
30:20Et puis, franchement,
30:20je vous ai tous assez vus.
30:21Quelle insolence.
30:22Vous salissez cette maison.
30:23Vous pensez bien
30:24que vous avez mon congé.
30:25Ah, mais ça change tout.
30:28Qu'en pensez-vous du verrier ?
30:29Donner congé,
30:30c'est reconnaître ses torts.
30:32Certainement.
30:32Ça...
30:33Ça vaut des excuses.
30:34Mais qui vous parle d'excuses ?
30:36Mais personne, monsieur, personne.
30:38Vous donnez congé.
30:39Chacun interprète ce geste
30:41comme il l'entend.
30:42Et c'est la solution idéale.
30:45Je vous félicite, monsieur.
30:46Vous vous tirez un gentleman
30:48des situations les plus épineuses.
30:50Je vais de ce pas
30:51porter la nouvelle à mon client.
30:53Après tout,
30:54faites ce qui vous plaît.
31:02Vous voulez mon avis ?
31:04Ces choses-là s'arrangent toujours
31:06dans notre milieu.
31:20Je ne sais pas ce que j'ai ce matin.
31:23Je ne me sens pas bien.
31:24Ça t'a pris quand ?
31:26Hier déjà.
31:28Après la visite de l'oncle.
31:29Mais tu as trop travaillé.
31:30Tu veux que je fasse venir le docteur ?
31:32Mais non.
31:34Décidément, non.
31:43Ça ne va pas.
31:47Je vais envoyer un mot au bureau.
31:55Un troisième couvert
31:56au point où on en est.
32:04Ton père est un peu fatigué.
32:08Il reste à la maison.
32:09Allez, viens.
32:09On ne peut pas lui cacher
32:10indéfiniment ta présence.
32:13Allez, viens donc.
32:13Toi.
32:40Toi.
32:41Alors, Auguste a été appelé à Lyon, alors j'ai eu l'idée de venir passer la journée avec vous, comme autrefois.
32:49Et le magasin ?
32:51On t'en fait pas pour le magasin, il marche très bien sans moi.
32:54Vrai ?
32:54Si je te le dis.
33:00Circuler pour mieux ôter.
33:02Faudra bien lui cracher le morceau.
33:04Il a l'air si fatigué ce matin.
33:06Il a toujours eu cet air-là.
33:08Dis donc, vous, qu'est-ce que vous mangez ?
33:11Ouais ?
33:12Mais oui, vous mâchez, je ne suis pas aveugle.
33:15Regardez, vous en avez encore dans les dents, inutile de creuser les joues.
33:19Approchez, montrez-moi vos poches.
33:21Voilà un quart d'heure que je vous vois sortir des choses de là-dedans pour vous les fourrer sous le nez.
33:25C'est donc bien bon à ce qui paraît.
33:27Allez, mais montrez-moi ça.
33:32Qu'est-ce que c'est que ça ?
33:35Des pruneaux.
33:36Vous mangez mes pruneaux ?
33:38C'est donc ça qu'ils filent si vite et qu'ils ne reparaissent plus sur la table ?
33:41S'il est possible, des pruneaux, ce n'était pas assez de vous en prendre au sucre et au vinaigre.
33:45Il vous faut des pruneaux maintenant, mais ma parole, vous êtes un gouffre.
33:48Donnez-moi de quoi manger.
33:49Je ne dirai plus rien à vos pommes de terre.
33:51Ah, parce que les pommes de terre aussi ?
33:52Assez-vous, ne répondez pas.
33:54C'est bien assez d'être malhonnête.
33:56Je sais d'où ça vient.
33:56Ce sont les autres bonnes qui vous dévoient.
33:58Dès qu'il y a une bête qui débarque de sa province, elle s'empresse de la pourrir.
34:01Vous avez déjà commencé par ne plus aller à la messe.
34:03Maintenant, vous volez.
34:04Quand j'étais une bête, comme vous dites, il ne fallait pas en abuser.
34:08Maintenant, c'est fini.
34:09J'ai faim, je mange, vous mangez.
34:12Eh bien, elle est mangée ailleurs.
34:14Moi, je vous chasse.
34:16Bien, madame.
34:17Pourquoi fais-tu semblant de la chasser, maman ?
34:23Tu sais bien que tu la garderas.
34:25C'est possible, mais ça me soulage.
34:27Autrefois, elle n'était ni insolente, ni voleuse.
34:30Oui, mais elle nous sert.
34:32Or, le fait est qu'aucune autre n'y consentirait.
34:33Même pour l'agrément de boire notre vinaigre et de fourrir des pruneaux dans ses poches.
34:36Tu la soutiens ?
34:38Je vois que la maison ne change pas.
34:40Oui, j'aime mieux certaines choses qui continuent que certaines choses qui finissent.
34:44Sers-toi donc.
34:45Eh bien, moi, je suis toute à la joie de voir mes deux filles.
34:50On ne pourrait pas parler d'autre chose.
35:10Qu'est-ce qu'elle a encore ?
35:11À cette heure-ci.
35:12J'ai fait entrer cette dame au salon.
35:13Évidemment, je n'ai pas mon corset.
35:16Oh, bah, tant pis.
35:17À la guerre, comme à la guerre.
35:19Qui est-ce ?
35:19La petite mère d'Ambreville.
35:25Elle vient encore lui parler de Léon.
35:27Tiens.
35:27Excusez-moi, madame, je passais.
35:41J'ai pensé qu'il serait gentil de venir prendre de vos nouvelles.
35:45Allons donc.
35:46Si vous me disiez la vérité, nous gagnerions du temps.
35:51Soit.
35:52Voilà la charmante lettre que je viens de recevoir.
35:58C'est un peu sec, bien sûr.
36:15Mais puisque vous me demandez mon avis, chère madame,
36:19peut-être n'a-t-il pas tous les torts.
36:21Que lui ai-je donc fait ?
36:25Oh, j'ignore ce qu'il y a entre vous et je ne veux pas le savoir.
36:29Il me semble que vous lui aviez fait certaines promesses.
36:33Je les ai tenues.
36:35Il dit le contraire.
36:37Il ose.
36:39Alors que je lui ai trouvé un parti superbe.
36:41Une veuve de 35 ans, sérieuse,
36:43et qui fera très certainement un ministre de son mari tant elle est active.
36:46Il préfère votre nièce.
36:51Mais cette Camine,
36:53de 16 ans,
36:54et qui ne sait rien de l'existence,
36:57je vous en prie, ne plaisantons pas.
36:58S'il l'aime.
36:59C'est impossible.
37:01On n'aime pas une fille de 16 ans qui ne dit que des bêtises.
37:04Surtout quand on est ambitieux comme Léon.
37:07Enfin, va-t-il réussir, oui ou non ?
37:08Je le crois.
37:12Je vous en prie, madame, aidez-moi.
37:13Je ne lui demande qu'un peu de reconnaissance.
37:19C'est moi qui l'ai fait.
37:21C'est grâce à moi qu'il est devenu auditeur.
37:24Et il trouvera sa nomination de maître des requêtes dans la corbeille de mariage.
37:31Mais il faut qu'il me revienne.
37:34Madame, je vous en supplie.
37:37Résonnez-le.
37:38Donnez-lui votre nièce.
37:40De jamais.
37:41Taisez-vous, ma chère.
37:42Vous me faites honte.
37:43J'ai des filles qui pourraient vous entendre.
37:48Moi, je vous le répète.
37:49Je ne sais rien, je ne veux rien savoir.
37:51Mais enfin, si vous avez des affaires avec mon fils, arrangez-vous avec lui.
37:54Enfin, c'est le devoir d'une mère de s'occuper de l'intérêt de ses enfants.
37:59Trêve d'hypocrisie, voulez-vous ?
38:02Est-ce qu'il n'est pas temps de vous résigner ?
38:05Léon n'a pas 30 ans.
38:07Vous pourriez être sa mère.
38:08Oh, il sait ce qu'il vous doit.
38:14Moi aussi.
38:14Je ne l'oublierai pas.
38:16Vous avez été son bon ange.
38:18Enfin, quand c'est fini, c'est fini.
38:21J'ai vu une femme avec un joli visage, qu'il a d'à recevoir.
38:26Ce qui ne vous en déplaise est utile dans une carrière.
38:29Où est le mal ?
38:31Vous n'espériez tout de même pas le garder pour toujours.
38:35Écoutez, qu'il revienne, qu'il renonce à cette petite godiche et...
38:38Bon, la veuve n'en parle non plus.
38:41Nous tâcherons de lui trouver autre chose.
38:43Je suis trop bonne à la fin.
38:46J'ai à peine de régler une histoire de pruneau.
38:47Il faut que je m'occupe de vos peines de cœur.
38:49Regardez-vous.
38:53C'est moi qui lui rappellerai ses devoirs.
38:55S'il cédait à vos caprices.
38:57Justement, il doit venir et...
38:58Il doit venir ?
39:00Je l'attends.
39:04Parole d'honneur, madame.
39:05On n'a jamais vu un pareil sans gêne.
39:08C'est d'une indiscrétion.
39:09Je vous prie de sortir.
39:11Volontiers.
39:13Mais quand je l'aurai vu...
39:19Non, mais ça va mieux.
39:23Je l'ai dit d'une petite débauche, les filles.
39:25Qu'en pensez-vous ?
39:27Si nous allions nous promener tous les trois...
39:29À pied ?
39:30Non, non ! En voiture !
39:32Ben, Bert est célibataire, moi.
39:34Je suis malade.
39:36Ce sont des malheurs qui n'arrivent pas tous les jours.
39:37Il faut en profiter.
39:39Encore ?
39:41Ce doit être Léon.
39:44C'est monsieur Auguste.
39:46Comment ?
39:48Il n'est pas à Lyon ?
39:49Va, dites-lui deux.
39:53Non, un instant, Adèle.
39:58Qu'est-ce que ça veut dire, Bert ?
40:00Il y a un drame, je le sens.
40:03Il parle.
40:05Vous vous êtes disputés encore une fois.
40:08Pour une question d'argent, n'est-ce pas ?
40:11Hein ?
40:12À cause de ta dot.
40:14Tes dix mille francs que nous ne pouvons pas payer.
40:16Laisse-moi !
40:17Entrez !
40:28Entrez !
40:29Entrez, mon cher Auguste.
40:33Berthe vient de tout m'avouer.
40:36Rien n'est plus juste que votre colère.
40:38Mais il ne faut pas que vous en vouliez à votre femme.
40:41S'il y a un coupable dans cette affaire, allez, c'est bien moi.
40:50Vous m'étonneriez ?
40:51Mais si, mais si.
40:52C'est moi, moi seul qui vous ai trompé.
40:55Je n'avais pas cet argent.
41:00Et bien mieux, je savais que je ne l'aurais jamais.
41:06Dieu non !
41:06Cette police d'assurance, mon pauvre enfant.
41:11Il y a dix ans qu'elle n'est plus payée.
41:17À maintenant que vous me le dites, j'en suis pas surpris.
41:20Savez-vous que ça porte un nom, cette façon d'agir ?
41:22Ne m'accablez pas.
41:25Alors j'en ai autant au service de Duvéry.
41:27Mais bien nous aussi, celui-là.
41:31Avec son corélin de notaire.
41:33Et bon Dieu, j'avais pourtant demandé qu'on mette l'assurance sur le contrat.
41:37Tu ne m'en avais pas empêché, vous commettiez un faux, oui monsieur, un faux.
41:41Vous ne faillez pas le fier aujourd'hui.
41:43Oh, le fier.
41:46C'est monsieur qui parle de faux.
41:48Allez donc voir au père Lachaise, si la caisse de votre père est ouverte.
41:51Excusez facile.
41:53Nous les avons vos dix mille francs.
41:54Parfaitement, ils sont dans le tiroir.
41:55Mon frère est venu nous les apporter hier.
41:58Mais nous ne vous les donnerons qu'autant que monsieur Vabre sera revenu nous donner les nôtres.
42:01On voit là une famille.
42:03Un père joueur qui nous fiche dedans.
42:05Un beau frère voleur qui se colle toute la succession dans la poche.
42:10Et ça vient pousser des cris.
42:12Voleur.
42:14Voleur.
42:15Les voleurs sont ici, madame.
42:17Je vous en supplie, tous les deux.
42:18En tout cas, je ne veux pas de salaudes dans mon ménage.
42:20Gardez vos dix mille francs, mais surtout, gardez votre fille.
42:23Voilà, j'étais monté pour vous dire ça.
42:25Qu'est-ce que vous avez dit ?
42:26Je me moque de votre argent.
42:28Non, au sujet de Berthe.
42:30Si vous ne le saviez pas.
42:31Mais savoir quoi ?
42:31Que je l'ai trouvée avec mon commis, mourait, qu'elle m'a trompée.
42:36Berthe.
42:38Vous vous souvenez ?
42:40Je vous ai répondu que vous faisiez tout pour ça.
42:43Je ne lui donne pas raison.
42:45D'ailleurs, je ne lui ai pas caché ma façon de penser.
42:46Elle en a entendu.
42:47Enfin, puisqu'elle n'est pas là, on peut bien le dire.
42:49Tout ça, c'est de votre faute.
42:50À moi ?
42:51Oui, évidemment.
42:52Vous n'êtes pas un mauvais garçon.
42:54Mais comme maladroit.
42:56Exemple ?
42:57Il y en aurait tant.
42:57Eh bien, donnez-en un.
42:59Vous manquez de tact.
43:01Ah oui ?
43:02Ah, vous voulez des exemples ?
43:04Eh bien, vous allez en avoir.
43:05Est-ce que vous daignez venir à mes mardis ?
43:07Non, n'est-ce pas ?
43:07Et quand vous y venez, c'est tout juste si vous restez une demi-heure.
43:10Oh, je sais.
43:11Vous avez toujours la migraine.
43:12Mais la migraine n'empêche pas d'être polie.
43:15Je sais, ça n'est pas grave.
43:16Mais n'importe.
43:17Vous êtes jugé.
43:19Me faire ce chagrin ?
43:26Du reste, je ne force personne à venir s'amuser chez moi.
43:29Faiter quand il amuse guère.
43:30Dénigrer, dénigrer, ça arrangera tout.
43:37Ça n'est pas vrai, Bert.
43:39Mais dis-moi que c'est un cauchemar.
43:40Allez, viens t'expliquer avec ton mari.
43:44Je l'épouse.
43:45Ben, on vient.
43:47Pas de fierté, bête.
43:49Il faut arrêter ça tout de suite.
43:59Vous avez tout fait pour en arriver là.
44:01Ma parole, je ne vous plains pas.
44:02Vous vous en êtes pas compte ?
44:04Enfin, qu'est-ce que vous avez tous ?
44:06Vous êtes enragé.
44:07Allons.
44:08Allons, mon enfant.
44:10Mais dis à ton mari qu'il se trompe.
44:13Mais non, Quint, commence à l'embrasser.
44:16Et ça ira mieux après.
44:17Ah non, ah non, ah non, pas avec Jean.
44:19Comment tu refuses ?
44:21Mais c'est à toi de faire les premiers pas.
44:24Et vous, mon cher garçon, encouragez-la.
44:27L'encouragez quand je l'ai trouvé dans un lit !
44:30Tu ne dis rien ?
44:40C'est donc vrai, alors ?
44:42Arrêtez-vous, comédie, j'en ai soupé.
44:44N'essayez surtout pas de me la recoller.
44:46C'est trop d'une fois.
44:47Jamais, j'aimerais mieux plaider.
44:50Quand on a fait une garce de sa fille,
44:52on ne la fourre pas un honnête homme.
44:54Ce grossier personnage est parti.
45:07On va pouvoir enfin s'expliquer.
45:10Voilà les résultats de votre incapacité, monsieur.
45:13Reconnaissez-vous enfin vos torts.
45:15Moi ? Mais torts !
45:17Croyez-vous qu'on serait venu chercher Querelle ?
45:20Aux frères Bernheim ?
45:21Aux propriétaires de la cristallerie Saint-Joseph ?
45:23Non, n'est-ce pas ?
45:25Si vous m'aviez écouté.
45:28Si vous aviez mis les patrons dans votre poche,
45:31comme je vous y poussais, nous n'en serions pas là.
45:33Ce malotru serait à nos pieds,
45:35car ce qu'il demande, c'est de l'argent.
45:38Mais non, vous, oui, c'est pas mal que j'aille en guenille.
45:43Vous avez trompé indignement votre femme et vos filles
45:46en les traînant dans une vie de meurs la faim.
45:48Oh, ne protestez pas !
45:49Tous nos malheurs viennent de là.
45:51Les événements nous le prouvent.
45:53C'est mieux ne pas répondre.
45:57Mais c'est ça, jouez le mépris.
45:58Ça vous va bien.
46:00Je voudrais bien savoir quel mal vous pourrez dire de ma famille
46:02après tout ce qui s'est passé dans la vôtre.
46:04Mais l'oncle Bachelard est un aigle,
46:06mais ma soeur est la politesse même.
46:10Voulez-vous que je vous donne mon opinion ?
46:12Si mon père n'était pas mort, vous l'auriez tué.
46:14Quant à votre père à vous,
46:17le notaire aux gueuses...
46:17Je t'en supplie, Léonard.
46:20Mais je t'abandonne mon père, je t'abandonne ma famille.
46:23Seulement que je t'en supplie, laisse-moi.
46:26Oui, maman, lâche-le.
46:28Tu fais bien le parler, toi.
46:30Je te gardais pour la bonne bouche.
46:32Attends un peu.
46:35Parce que moi, depuis hier soir, tu comprends,
46:36j'amasse, j'amasse.
46:38Mais ça y est, je te préviens, ça déborde.
46:39Te compromettre avec ce calico.
46:43Mais tu as perdu toute fierté.
46:46Je croyais que tu l'utilisais dans l'intérêt de ton commerce,
46:49que tu étais aimable avec lui pour l'inciter au travail.
46:52Je t'aidais, je t'encourageais.
46:54Enfin, dis-moi un peu, quel intérêt as-tu vu là-dedans ?
46:57Aucun, bien sûr.
46:58Alors, pourquoi l'as-tu fait ?
47:00Mais tu es drôle, maman.
47:01On ne sait jamais dans ces choses-là.
47:03On ne sait jamais.
47:04Mais s'il faut savoir.
47:06Mais enfin, ça n'a pas de sens commun.
47:09Se mal conduire.
47:11Est-ce que j'ai trompé ton père, moi ?
47:13Il est là, questionne-le.
47:14Demande-lui s'il ne m'a jamais trouvée avec un homme.
47:16Je le sais, tu es parfaite.
47:18Oui.
47:19Pas une faute.
47:21Pas un oubli.
47:22Même en pensée.
47:25Dieu sait pourtant s'il m'en a fait voir.
47:26Le pauvre homme.
47:27Ce ne sont pas les excuses qui m'auraient manqué.
47:29Mais j'avais de la jugeote.
47:31Aussi, tu vois, il reste là, sur sa chaise, le bec cloué.
47:34Ma petite fille.
47:35Tu ne comprends pas encore ce que c'est que ton erreur.
47:40Tu ne pourras plus dire un mot dans ton ménage sans t'exposer à recevoir ton paquet.
47:43Il ne fallait pas me faire épouser un homme que je n'aimais pas.
47:46Maintenant, c'est fait.
47:48J'en ai pris un autre.
47:49Grâce à quoi tu es condamnée au silence ?
47:52Devant Dieu, je le jure, je me serai retenue.
47:55Même si l'empereur, on l'avait demandé.
47:57On y perd trop.
47:59Qu'est-ce que tu veux y faire ?
48:00Entre Auguste et moi, il y a un fossé.
48:01Dès le lendemain du mariage, il a eu l'air de croire que nous l'avions joué.
48:05Il était triste, triste.
48:07Comme les jours où il a manqué une vente.
48:10Voilà, tout est parti de là.
48:13Maman, comme je te comprends aujourd'hui quand tu disais que le mariage est le dernier des métiers.
48:17Moi, j'ai dit ça ?
48:17Vingt fois.
48:18Qu'est-ce que tu veux ?
48:22Auguste n'est pas gentil comme papa.
48:23Au bout de huit jours, vous vous seriez battu.
48:25J'aurais voulu te voir à ma place.
48:27C'est celui-là, surtout, qui t'aurait fait dire que les hommes sont bons, qu'à être fichus dedans.
48:30Moi, j'ai dit ça ?
48:30Mais finissez.
48:32Épargnez-moi.
48:33Ah non, par exemple.
48:34Voilà que cette malheureuse va me prêter son dévergondin.
48:36Je vous allais tout à l'heure voir que c'est moi qui ai trompé son mari.
48:39Eh bien, oui.
48:40Si tu m'avais élevé autrement, rien ne serait arrivé.
48:42Oh, je sais bien.
48:43Tu m'as élevé comme on élève toutes les filles qui n'ont pas d'argent.
48:46Trois hivers de chasse à l'homme à offrir son corps aux garçons de tout poil sur les trottoirs autorisés des salons bourgeois.
48:53Tous ces conseils, ce cours de prostitution décentes et permises.
48:57L'attouchement de la danse, les mains qu'on abandonne derrière les portes.
49:01Et le mari fait un beau soir comme un homme est fait par une fille.
49:04Le mari raccroché derrière les rideaux.
49:06Tiens, ça complétera ton éducation.
49:09Auguste aurait dû t'assommer.
49:11Mais voulez-vous me tuer, dites-vous ?
49:13Faudra-t-il que je me mette à genoux pour vous faire taire ?
49:15Non, c'est fini.
49:16On ne me tirera plus un mot.
49:22Oh, tu écoutais ces saletés, toi !
49:24L'une commet des horreurs, l'autre s'en régale, les deux font la paire.
49:28Mais qu'est-ce que j'ai fait, ô bon Dieu, pour avoir des filles pareilles ?
49:30Je n'ai pas besoin d'écouter.
49:31On vous a entendu fondre la cuisine.
49:33La bonne se tord.
49:34Puis d'ailleurs, je suis d'âge à être mariée.
49:36Alors, je peux bien savoir.
49:38Verdier, n'est-ce pas ?
49:39Voilà toutes les satisfactions que tu me donnes, toi aussi.
49:42Tu espères épouser un homme qui vient d'avoir un enfant de sa maîtresse ?
49:45Elle tire ses dernières cartouches.
49:46Dans tous les cas, l'enfant est là.
49:47Il ne vivra pas.
49:49Compte là-dessus.
49:50J'ai pris mes renseignements.
49:51Il est superbe.
49:52Elle envergne peut partir.
49:54Je lui ferai lâcher plus tôt qu'on ne pense.
49:56Pour vous attraper tous.
49:58Oui, j'y mettrai le temps.
49:59Mais j'y arriverai.
50:01Je ne veux pas d'un mariage bâclé comme tu sais les faire.
50:03Tu en veux une, toi aussi ?
50:04Essaye un peu.
50:05On ne me gifle pas, moi, je te préviens.
50:09Tu la regretteras, va ?
50:11Elle t'aurait fait le plus grand bien.
50:17Non, je ne peux plus.
50:19C'est trop.
50:20Je ne peux plus.
50:34Est-ce que tu peux être bête, ma pauvre fille ?
50:37Quelle idée de revenir ici.
50:40Moi, à ta place, je préférerais recevoir des gifles de mon mari plutôt que de ma mère.
50:43C'est plus naturel.
50:45On te dit ça, oui.
50:47Quand j'aurai épousé Verdier, je flanquerai maman à la porte.
50:50Je ne veux plus la voir.
50:53Je viens de fermer la fenêtre de la cuisine.
50:56Julie et Lisa allonger les jeunes nez.
50:59On finira bien par se faire donner congé.
51:01Oh, on s'en fiche.
51:04En huit jours, personne ne se souviendra de mademoiselle et de ces deux messieurs.
51:08Et vous empêchez-t-elle le beurre ?
51:10Dame du beurre à 22 sous, ça peut être que de la poison.
51:14Il n'est même pas avantageux, ce beurre-là.
51:16Avec le résidu qu'il a dans la casserole.
51:18On ne peut même pas l'avoir au couteau.
51:20C'est une résine.
51:32Comment vous êtes encore là ?
51:34Vous ne pouvez pas coucher ici.
51:36Mon fils a écrit qu'il ne viendra pas.
51:39Oui, oui, je m'en vais.
51:42Veuillez seulement lui dire que j'ai réfléchi.
51:46Je consens.
51:46Mais c'est moi qui lui donne ma nièce.
51:51Vous entendez moi et personne d'autre.
51:54Et je veux qu'il vienne me la demander lui-même.
51:56C'est la moindre des choses, chère madame.
52:03Je l'effraie à la commission, comptez sur moi.
52:06Je veux même faire mieux.
52:07Je vous l'envoie.
52:09Vous discuterez avec lui des derniers détails.
52:12Mais dites-lui bien que j'ai mis une condition.
52:15Il faudra qu'ils habitent chez nous.
52:16Sinon, rien ne fait.
52:20J'aimerais mieux le perdre.
52:23Complètement.
52:24Allez.
52:25Rentrez vite.
52:27Il sera peut-être chez vous avant que vous ne soyez arrivés.
52:30À bientôt, chère madame.
52:31À bientôt.
52:31Ce pauvre petit, ce qu'elle va lui vendre ça.
52:41Mais qu'est-ce que vous faites là, vous ?
52:44Les courants d'air brisent tout dans votre cuisine et vous vous êtes là à moucharder, monsieur.
52:49Oui, oui, on commence par des prunons, on finit dans le stupre.
52:53Depuis quelque temps, vos allures me déplaisent, ma fille.
52:57Vous sentez l'homme.
53:00Je crois que c'est monsieur qui est tombé.
53:01Oh, mon dieu.
53:05Joseph.
53:07Qu'est-ce qu'il y a ?
53:08Qu'est-ce qu'il y a ?
53:09Réponds-moi, aidez-moi.
53:12Berthe, Hortense !
53:14Qu'est-ce qu'il se passe ?
53:15Soulevez-le.
53:22Joseph.
53:23Je t'en souplie, réponds-moi.
53:25Réponds-moi.
53:26Qu'est-ce qu'il y a ?
53:27Oh, non.
53:29Qu'est-ce que tu as ?
53:30Alors, mademoiselle Gasparine, on revient de ces jours ?
53:39Ne parlez pas de malheur.
53:41Mouret est bien revenu, lui.
53:42Monsieur Mouret a des avantages que je n'ai pas.
53:44Détrompez-vous.
53:45Fini le beau Mouret, la coqueluche de ces dames.
53:47Il se tient à sa place.
53:49Il faut dire que sa place, elle est tous les jours meilleure.
53:51Il réussit avec madame ?
53:52C'est l'idyle.
53:53Il passe des heures au bureau dans une extase d'addition et de chiffres.
53:56Dans le fond, ils sont faits l'un pour l'autre.
53:58Ils n'aiment que les affaires.
54:06Vous savez, hier, j'ai parlé à mon oncle.
54:11Il consent ?
54:13Il consent aux agrandissements ?
54:16Je ne dis pas qu'il l'ait fait avec enthousiasme, mais enfin, le principal, c'est qu'il ait dit oui.
54:23Les marres sont coulées.
54:25Vous les détestez d'autant que ça ?
54:26Oui, ils m'ont renvoyé, non ?
54:27Vous ne l'aviez pas volé.
54:29Ah, madame, ça, c'est le passé.
54:31Rassurez-vous, je ne veux pas vous en tenir rigueur.
54:34Vous êtes jeunes.
54:35Et puis tant pis pour celles qui veulent bien, n'est-ce pas ?
54:38C'est au mari de garder leur femme.
54:39Voilà.
54:43Mais revenons à nos problèmes.
54:44Vous m'avez interrompu.
54:47J'allais ajouter que si j'achète la maison voisine
54:50et que je double ainsi l'importance de mes affaires,
54:54il m'est impossible de rester seule.
54:56Je vais être forcée de me remarier.
54:59Vous remariez ?
55:01Il n'y a pas de raison.
55:03C'est la première chose que mon oncle m'a dit de lui-même.
55:05Dans le commerce, il faut savoir mettre le cœur de côté
55:09et se plier aux nécessités de la situation.
55:12J'exagérais.
55:14Avez-vous bien pesé le pour et le contre ?
55:17Bien sûr.
55:18Il y a des obstacles.
55:21Mon âge, d'abord.
55:24J'ai 5 ans de plus que vous, monsieur Octave.
55:29Quoi ?
55:31Vous ne voulez pas dire que vous pensiez à moi ?
55:33Madame, c'est...
55:34Pas d'effusion, je vous en prie.
55:37Vous avez de bonnes idées
55:38et il est naturel que je songe à vous pour les réaliser.
55:42Permettez quand même que je...
55:43Non, non, non.
55:45Il faut penser à ce projet.
55:47Étudiez-le de votre côté.
55:48J'y reverrai du mien.
55:51En attendant, travaillez.
55:56Oui.
55:58Travaillez.
56:04Oui, madame.
56:20Dans le salon.
56:21Sans du Christ, elle m'aime.
56:26Chandelier, acte 2.
56:28Ou tout au moins, elle m'épouse.
56:31Rose.
56:33Rose.
56:34Je suis heureux.
56:36Oui.
56:37Dans un an, le bonheur des dames sera un grand magasin moderne.
56:41Non, non.
56:42Un palais de cristal.
56:43Etincelon de chez mille feux.
56:45Ah, je vois ça d'ici, moi.
56:47Les marchandises sur le trottoir.
56:49La bousculade des clientes.
56:51Perpétuellement excitées par des soldes, des réclames,
56:53des expositions de toutes sortes de...
56:55Ah, et qui sera le maître de ces splendeurs ?
56:59Moi, Octave Mouray.
57:02Ah, j'en crève.
57:03L'aimez-vous au moins.
57:05Non.
57:06Non, mais je l'aimerais facilement.
57:08Elle est très jolie.
57:09Elle a un petit air raisonnable, sage,
57:11qui peut donner beaucoup de distraction à un mari.
57:13Toujours un peu gros d'air.
57:15Oui, Rose, écoutez, Rose,
57:16vous, vous qui connaissiez mes ambitions en arrivant à Paris,
57:19eh bien, voilà, enfin, ma première réussite.
57:22Après tout, ce temps perdu.
57:24Mais était-ce bien du temps perdu ?
57:25On ne forge pas de nouvelles idées en un jour.
57:28Parce que vous avez eu une idée nouvelle ?
57:30Mais entièrement nouvelle.
57:31Et ce n'est pas en province que j'aurais pu la trouver.
57:33Il m'a fallu venir à Paris pour comprendre
57:35qu'était né un nouveau type de femme.
57:38Oui, voilà, l'industrie, le commerce ont tout changé.
57:40Il existe maintenant des femmes qui s'intéressent aux affaires
57:43et il se manque bien qu'on leur fasse la cour.
57:45Moi, j'ai traité Madame Edouard en homme
57:47comme elle le désirait
57:48et depuis lors, tout marche très bien.
57:50J'en étais sûre.
57:51Mais avouez que vous avez eu peur.
57:53Vous avez eu l'impression que je m'étais endormie.
57:55C'est une tactique.
57:57Après tout, il s'agit de savoir
57:58si la chance a décidé de faire quelque chose pour vous.
58:02Si elle ne veut rien faire...
58:03Vous restez couchée.
58:05C'est ce que je fais.
58:06Oui, mais vous êtes trop modeste.
58:07N'oubliez pas que nous sommes les seuls dans cet immeuble
58:09à avoir atteint nos buts.
58:11Reste à savoir si nous en serons plus heureux.
58:14Ah, ça, c'est le secret de demain.
58:41Sous-titrage Société Radio-Canada
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