- il y a 12 heures
DB - 12-10-2025
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00:00C'est parti !
00:30La vie d'un immeuble bourgeois sous le second empire.
00:40Derrière les apparences se cachent bien des misères.
00:43A force d'intrigue, la volcanique Madame Josserand a réussi à marier sa fille Berthe au fils du propriétaire Auguste Vavre.
00:52Il lui a fallu pour cela faire oublier la démence de son fils Saturnin, qu'elle a placée dans un asile,
00:58et garantir une dot dont elle est incapable de payer le premier sou.
01:14Saturnin ? Mais qu'est-ce qui se passe ?
01:16Saturnin ? J'ai une lettre pour vous.
01:19Une lettre ? Pourquoi une lettre ?
01:21Là, on brasse tes soeurs.
01:32Comment pas ces malades ?
01:34Mais monsieur, je n'accepte pas.
01:36Il va nous massacrer.
01:37Allons vous le ramenez.
01:37Monsieur le directeur m'a pris d'ajouter que s'il est bon pour donner de l'argent à ses parents, il est bon pour vivre avec eux.
01:44Mais il est fou !
01:45Il n'est pas toujours fou pour signer certains écrits.
01:47Tu sais que je suis mariée ?
02:02Ça m'est égal.
02:03Pourvu que ce ne soit pas avec Auguste.
02:06Justement, c'est avec lui.
02:09J'aurais préféré Octave.
02:10Mais tu verras, il est gentil.
02:12Je suis sûre qu'il trouvera à t'employer au magasin.
02:19Tiens, tu as vu ?
02:35Le soir même, malgré une évidente répugnance, Auguste se rendit au désir de Berthe.
02:42Ils étaient mariés depuis trois mois et une sourde désunion grandissait entre eux.
02:47Les premières discussions avaient éclaté au sujet des bonnes.
02:50La jeune femme, accoutumée au service à Betty de pauvres filles auxquelles on coupait leur pain, exigeait d'elle des corvées abominables.
02:58Enfin, il s'était présenté une gaillarde qui semblait décider à rester.
03:02D'abord, Berthe avait déclaré qu'elle ne la garderait pas deux jours.
03:05Puis, devant son obéissance muette, elle s'était adoucie.
03:12Et Rachel, les yeux ouverts, la bouche serrée, prenait lentement possession du ménage en servante de flair qui attend l'heure fatale où madame n'aurait plus rien à lui refuser.
03:31Rachel !
03:41Vous savez où, par hasard, où madame est allée ?
03:47Monsieur, elle vous l'a dit, à une conférence.
03:52Conférence, conférence, elle finissait à dix heures, sa conférence.
03:54Ah bon, ça va, merci.
04:14Vous êtes bien sûr, Auguste, que quelque chose ne vous contrarie pas ?
04:17Je n'ai rien dit.
04:18Oui ? Vous faites une telle tête ?
04:21Mais non, non, j'ai simplement la migraine.
04:23La migraine, parfait.
04:25J'aurais cru que vous en vouliez, à Berthe, d'avoir un peu traîné devant les vitrines.
04:29Allez, bonsoir, ma chérie.
04:32Dors bien si tu veux vivre longtemps.
04:38Bonne nuit, mon cher Auguste.
04:42Tu viens ?
04:43Venez, je vais vous parler.
04:58Un instant.
04:59J'ai dit.
05:03Qu'est-ce que c'est que ça ?
05:05C'est une facture.
05:07Une facture pour des cheveux encore.
05:09Comme si vous n'en aviez plus sur la tête.
05:12C'est pas tant ça, cette facture.
05:13Vous l'avez payée.
05:16Avec quoi ?
05:17Mon argent.
05:17Vous n'en avez pas.
05:18Alors ?
05:20Faut qu'on vous en ait donné, que vous en ayez pris.
05:27Putenez, je sais tout.
05:28Vous faites des dettes.
05:29Je tolère.
05:29Est-ce que vous voudrez ?
05:30Mais pas de dettes, entendez-vous ?
05:31Pas de dettes.
05:32Très bien, j'irai toute nue.
05:36Vous avez bien question.
05:39Vous avez la rage de vous habiller au-dessus de votre condition.
05:41Quoi, ça ressemble d'être d'or à des heures-parées en robe de souhait dentelle.
05:44Pourquoi ?
05:44Vous n'aimez pas.
05:46Prenez, madame, que quand on vend de la soie, on porte de la laine.
05:51Ou alors on arrive avec 500 000 francs de dot.
05:55Je connais la coupable, d'ailleurs.
05:57Ah.
05:57A ton idée d'aider des filles à manger des fortunes
05:59quand on n'a même pas une chemise à leur donner le jour du mariage ?
06:02Je vous défends d'insulter ma mère.
06:04Votre mère.
06:07Mais vous finissez par lui ressembler.
06:09À certains moments, je crois la voir et l'entendre.
06:11On est une falichon.
06:12Allez donc lui dire ça.
06:13Allez-y, qu'on voit comme elle vous flanquera dehors.
06:19Elle me flanquera dehors ?
06:22Mais j'y vais tout de suite.
06:25Ma pauvre Rachel, ne vous mariez jamais.
06:27Auguste, je me livrais à des travaux d'écriture pour passer le temps.
06:44Berthe n'est pas malade, au moins.
06:48Il fait des dettes.
06:51Je viens de découvrir que la moitié des toilettes qu'elle a sur le dos n'est pas payée.
06:53Mon Dieu.
06:54C'est encore ce qu'il y a avec ça.
06:59Ce sont des sorties continuelles, des visites aux quatre coins de Paris.
07:03Des goûts de luxe qui finiront par nous entraîner du salut.
07:06Franchement, je suis très inquiet.
07:08Ma femme se couche.
07:10Inutile de la déranger, n'est-ce pas ?
07:14Je ne crois pas à Marie embêtant.
07:16Tout ce que je demande, c'est ma tranquillité.
07:18Vertu mise à part, elle peut faire ce qu'elle veut.
07:20Calmez-vous, mon cher Auguste.
07:22Je vais la gronder.
07:24Tout s'arrangera très bien.
07:25Je le souhaite.
07:27Mais il y a autre chose.
07:29Vos 10 000 francs ?
07:31Vous les aurez, monsieur.
07:33À la date prévue, dans deux mois, nous ne mourrons pas, nous autres, pour échapper à nos promesses.
07:38Mais ce n'est plus pas le problème.
07:39Je ne veux pas vous parler de ça.
07:40Mais encore heureux.
07:41Berthe ferait des dettes.
07:43La pauvre.
07:44Vous l'approuvez ?
07:46Vous n'êtes pas fort, mon petit Auguste.
07:49Quand vous l'aurez rendu malade, il faudra payer le médecin, le pharmacien.
07:54C'est vous qui serez encore le dindon.
07:56J'ai bien vu tout à l'heure que vous étiez d'humeur à faire une scène.
07:59Enfin.
08:01Mon cœur de mer est tranquille.
08:03Battez-la, martyriser-la.
08:05La punition ne se fera pas attendre.
08:08Quelle punition ?
08:09Un homme à qui j'ai confié un ange.
08:15Ah là là.
08:17Je l'aime, maman.
08:18Je l'aime.
08:19Il a fallu s'aider.
08:21Quand je pense à tous les beaux partis qu'elle a refusés.
08:24Il y avait un pâtissier de Périgueux qui l'a voulu à tout prix.
08:27Charmant garçon.
08:29Qui ne s'en est jamais consolé.
08:32Excusez-moi, mais vous avez parlé de punition.
08:37Gros chagrin.
08:58La porte était ouverte.
09:02Excusez-moi, monsieur Mouret.
09:03Je n'ai pas l'habitude de me donner un spectacle.
09:05Tous les débuts sont difficiles.
09:07Il se suyait une telle tempête pour des faux cheveux.
09:10Ah bon ?
09:10Comme si toutes les femmes n'en portaient pas aujourd'hui des faux cheveux.
09:13Mais lui, il ne connaît pas plus les femmes que le grand turc.
09:16Il n'en a jamais eu.
09:17Voilà le mal.
09:19Il guérira.
09:20Il me refusera bientôt des chemises.
09:22Enfin, je vous fais juge.
09:23Est-ce que je ne fais pas bien mon travail ?
09:24Est-ce que les clientes ne sont pas contentes ?
09:25Oui, mais elles sont ravies.
09:27C'est ma seule consolation.
09:28Oh, je ne peux pas témoigner du plus petit désir sans me faire rabrouer.
09:34Alors, comme j'ai ma fierté, je ne lui demande plus rien.
09:36Je préfère me laisser manquer du nécessaire.
09:39Oh, il y a une parure fantaisie en vitrine chez Loyotto.
09:43Ah oui, les trois étoiles de Strasse.
09:45Je l'ai vu.
09:45Mais ça n'a beaucoup de textes en francs.
09:46Je ne lui en parle pas.
09:48C'est à peine si je lui fais quelques petites allusions.
09:49Eh bien, permettez-moi de vous l'offrir.
09:54Vous ?
09:55Oui, pourquoi pas, moi.
09:57Vous m'avez tellement bien accueilli.
09:59Oh non, vous ne serez pas possible.
10:01Mais ce sera un cadeau de votre soeur.
10:19Bonjour.
10:22Octave, tu as vu l'air ?
10:25Gare à la migraine.
10:28N'oublie pas tes vitres.
10:29J'ai plus de blanc.
10:32Si tu voulais, à deux on le saindrait comme un cochon.
10:35Pour une migraine, c'est cher payé, non ?
10:37J'en reviens.
10:49Octave n'est pas encore descendu.
10:57Allez, dépêchons-nous un peu.
10:58Ça devrait être fini, ça, déjà.
10:59On a présenté une facture hier soir à la fermeture du magasin.
11:29Mon mari l'a vu ?
11:30Non, non, je l'ai payé.
11:33Oh, je vais vous rembourser ça tout de suite.
11:41C'est que je n'ai pas la somme sur moi ?
11:43Mais ni, je ne suis pas pressée.
11:46Merci.
11:48Mais Berthe manquait toujours d'argent.
11:51C'était en elle un appétit grandissant de liberté et de plaisir.
11:55Elle a porté dans le mariage comme un arriéré de fin non satisfaites,
11:59elle se vengeait de sa jeunesse nécessiteuse chez ses parents,
12:02des basses viandes mangées sans beurre pour acheter des bottines,
12:06des toilettes pénibles retapées vingt fois,
12:08du mensonge de leur fortune soutenue au prix d'une misère et d'une saleté noire.
12:12Mais surtout, elle se rattrapait des trois hivers d'angoisse
12:15où elle avait couru la boue de Paris en soulier de balle à la recherche d'un mari.
12:21Elle avait si longtemps désespéré l'en trouver.
12:22Tombé, à une humilité de bossu,
12:26il lui arrivait le soir de se regarder dans la glace
12:28pour voir s'il ne lui manquait rien.
12:31Et voilà qu'elle en tenait un, enfin.
12:33Manque 20 sous dans les comptes de Rachel.
12:35Alors, comme le chasseur qui achève d'un coup de poing
12:38le lierre au qu'il s'est essoufflé à poursuivre,
12:40elle se montrait sans douceur pour Auguste,
12:43le traitant vaincu.
12:44Sur ton addition ?
12:45Oui.
12:47Non.
12:58Pas trop cuile, Gideon.
13:05Il frotte que je te frotte.
13:15Alors, tu trouves ?
13:21Peut-être toi qui les a empruntées à Rachel.
13:23Je ne m'en souviens plus, naturellement.
13:25Non.
13:26Rien, non plus.
13:28R'accuse-moi de faire danser l'ence du panier pendant que tu y es.
13:30Oui, dans le panier, il y a des jours,
13:31on croit qu'il danse tout seul.
13:34Regardez-moi ça, gigot, lapin, œuf, coquillage.
13:39Mes parents viennent dîner.
13:40Je n'ai pas une raison pour leur jeter en une fois
13:41toute cette nourriture à la tête.
13:45Non, ça n'arrête pas.
13:48Pas possible qu'il trouve ton compte.
13:50Mon compte ?
13:51Non, fais pas l'innocente.
13:52Faut bien que tu te procure quelque part
13:53d'inventer tes toilettes.
13:54Je m'entends avec la bonne, peut-être.
13:57Elle sait bien avec elle.
13:58Mais c'est toi qui la paye pour m'espionner.
14:02Et vous, vous pouvez ouvrir des yeux ronds.
14:04Je sais ce que je dis,
14:05je ne peux pas faire un pas sans vous sentir dans mon dos.
14:08Mais elle aura beau regarder par le trou des serrures,
14:10je ne fais rien de mal.
14:11Moi, je m'en moque de ta police.
14:12Mais comment, madame, peut-elle croire ?
14:13Ne vous défendez pas, mon petit, elle est folle.
14:15Parce que je suis folle, maintenant.
14:18Ben, voilà l'autre.
14:20Saturnin.
14:22Ah non, Saturnin.
14:25Allez, allez.
14:26T'es odieux, la fin.
14:27Va-y, arrêtez, Bottine.
14:29Toujours à ce minute, tout, celui-là.
14:31Achète.
14:33Quoi, un joli cadeau de votre mère.
14:37Elle a peur qu'il la somme,
14:38alors voilà, elle me l'a refilée.
14:39Attention, ce couteau.
14:44Saturnin, je t'ai déjà dit, pas de couteau.
14:47Allez, va faire un tour chez Marie.
14:48Ça te calmera.
14:50Non, non, non, non, non, pas possible.
14:52Il faut le ramener à l'asile.
14:53Mais c'est de votre faute aussi.
14:54Mais, naturellement.
14:55On ne s'explique pas devant les domestiques.
14:56Oui, de ma faute, toujours ma faute.
14:58Vous verrez tout à l'heure que c'est moi qui aurai pris les 20 sous.
15:00Vous allez me lâcher avec vos 20 sous à la fin ?
15:02Ce n'est pas 20 sous qu'il me faut, c'est 500 francs.
15:05500 francs par mois, rien que pour mes toilettes.
15:07Plutôt crever.
15:08D'accord, je pourrais dédêtre.
15:09Malheureusement, vous voulez me ruiner.
15:11Lâchez-moi.
15:12Vraiment, par exemple, vous êtes ma femme,
15:13vous allez m'obéir degré ou de force.
15:14De force ?
15:15Oui.
15:16Ce mot-là, je vous jure, vous le regretterez.
15:18Vous irez expliquer mon suicide à maman.
15:20Mais.
15:22Ah, mais.
15:26Mais vous êtes embrassée.
15:29De même.
15:32Non, Berthe.
15:34Berthe !
15:59Allez me chercher un échantillon de Swagrid.
16:02de la dernière livraison.
16:10Dites-moi, je peux vous parler une seconde ?
16:13Mon cher, ma femme devient folle.
16:22Elle s'est enfermée.
16:25Parole.
16:26Jusqu'à un accident.
16:28Avec quel genre ?
16:30Avec une folle.
16:33Vous ne voudriez pas monter lui parler ?
16:35Non, sérieusement, si je vous savais avec elle,
16:39je serais plus tranquille.
16:40Elle vous aime bien.
16:43Peut-être réussirez-vous à la calmer.
16:49Je veux bien essayer.
16:51Merci.
16:51Qui est là ?
17:12Ah, c'est toi ?
17:14Entre.
17:17Toi, tu peux.
17:19Elle pleure.
17:21Viens la consoler.
17:29C'est Octave.
17:30T'inquiète pas pour la bonne.
17:36Vous ?
17:37Entrez, entrez.
17:50Vous allez vous coucher ?
17:51C'est ce que j'ai de mieux à faire, non ?
17:53Il s'expliquera avec mes parents, hein ?
17:54Moi, je ne paraîtrai pas au dîner.
17:56Il est désolé.
17:57Savez-vous qu'il m'a battu ?
17:59Je vois, il ne s'en est pas vanté.
18:01Il m'a battu, monsieur Mouret.
18:04Pourquoi, je vous le demande ?
18:05Parce que j'en avais assez d'aller en guenille
18:06et que je me suis permis de lui demander 500 francs.
18:09500 francs, mais ce n'est pas le bout du monde, quand même, non ?
18:12Qu'est-ce que je fais avec ça ?
18:19Mais si vous avez des ennuis d'argent,
18:21enfin, vos amis sont là.
18:25Vous ?
18:26Oui.
18:26Alors, je vous dois déjà temps.
18:29Moi, je suis tellement heureux quand je peux vous faire plaisir.
18:32Plaisir ? Quel drôle de mot.
18:36À vivre aux côtés d'un être aussi maussade,
18:37il me vient des dégouts de tout.
18:40Plaisir.
18:41Comment trouver du plaisir avec lui ?
18:43Je n'ai jamais vu s'amuser.
18:50Bon, mais si, nous perdions autre chose.
18:52De quoi ?
18:54De vous.
18:56Non, de vous et de moi.
19:00Ce n'est peut-être pas le moment.
19:02Pourquoi me faites-vous toujours souffrir, moi ?
19:03Je ne vous fais pourtant pas de scène.
19:06Je ne vous rabats pas les oreilles avec mes droits.
19:09Vous n'en avez pas ?
19:10Nous avons été fiancés.
19:11Si peu.
19:12Si peu que ce soit, c'est un projet qui laisse des traces.
19:14Et des regrets.
19:22Je vous en prie.
19:24Berthe.
19:25Je n'ai jamais pu vous oublier, vraiment.
19:29Jamais.
19:29Laissez-moi, je suis mariée.
19:38Je respecte votre mari.
19:40Je vous offre ce qu'il ne vous donne pas.
19:42Un peu de jeunesse.
19:44Un peu de passion.
19:46Non, pas ici.
19:48Alors ne vous plaignez pas.
19:50Non, mais si, je me plains.
19:51Je me rends compte que j'ai fait une grosse bêtise à me marier.
19:55C'est une prison.
19:56Je me suis jetée dans une prison.
20:01Évadez-vous.
20:03Comment ?
20:04Soyons heureux ensemble.
20:34Madame.
20:39Comme vous étiez.
20:41On voit bien qu'on vous gâte ailleurs.
20:46Vous voulez vous dire pardon ?
20:47Oh, il n'y a rien.
20:51M'avez-vous pas parlé d'une certaine lycée ?
20:53Elle vous attend.
21:04Vous voyez ?
21:23T'es jamais venu chez vous, mais...
21:29C'est douillet.
21:31Il faut bien.
21:33Je ne sors pas.
21:34Il n'entre jamais personne.
21:44Hormis quelques prêtres.
21:48Et bien des rêves, sans doute.
21:52Non.
21:54Non, vous en aimez une autre.
21:55Je vous jure que non.
21:56On ne jurait pas.
21:58Il ne se donne pas un baiser dans la maison sans que je l'entende.
22:04J'ai su tout ce que vous aviez fait avec Valérie et Marie Pichon.
22:19Alors vous pensez, avec Berthe ?
22:21Précisément.
22:22Vous vous trompez.
22:23Vraiment, avec Berthe ?
22:24Oh, mais je ne suis pas jalouse.
22:26Pourquoi le serais-je d'ailleurs ?
22:28Il n'y a pas d'hommes dans ma vie.
22:30Il n'y en aura jamais.
22:33C'est un vœu ?
22:35Presque.
22:38Pourtant, vous êtes une femme libre.
22:40Oui.
22:41Mais je tiens beaucoup à ma réputation.
22:44Et ça vous tente sacrifice, une réputation ?
22:46Oh, rassurez-vous.
22:49Je me permets tout de même des quantités de petites choses.
22:51Toutes celles dont on peut se confesser sans trop de honte.
22:57Ça, par exemple.
22:59Et ça.
23:01Ah oui, ça j'adore.
23:02Vous aussi.
23:05Mangez-moi de baiser.
23:08Décraver mon corps sage.
23:12Calinez-moi.
23:14Mais n'allez jamais au-delà.
23:16Je ne me promets rien.
23:17Oh, d'ailleurs, avec vous, je suis tranquille.
23:21Je sais que j'ai de quoi me faire obéir.
23:24Ah oui, pourquoi ?
23:25Ah.
23:28Devinez.
23:30C'est curieux, je n'aime pas tellement ce que vous venez de dire.
23:33Pourquoi ?
23:35Vous ne pouvez pas parler franchement.
23:38Je suis une femme.
23:40Mais très timide de surcroît.
23:43Bon, bon.
23:46Tant pis.
23:48Octave.
23:51Vous ne voulez tout de même pas que je vous dise
23:55que vous me plaisez beaucoup
23:58et que des relations tendres,
24:02oh, décidément, vous me faites rougir,
24:06qui resteraient dans certaines limites,
24:09m'enchanteraient.
24:10Ne comptez pas sur moi.
24:13Je deviendrai fou à ce régime, là.
24:18Il faudra bien, pourtant.
24:20Et pourquoi ?
24:22Oh.
24:23Vous, les hommes, vous êtes tous pareils,
24:24c'est tout ou rien.
24:27Heureusement, vous, c'est spécial.
24:30Hum.
24:31Chantage.
24:32Oh.
24:32Quel mot.
24:34Pour des choses aussi gentilles.
24:36Eh bien, puisque vous le prenez comme ça,
24:37je ne vais plus vous voir.
24:38Allez-vous-en.
24:44Soyez prudents avec Berthe.
24:46Ce que je sais,
24:47d'autres gens pourraient le savoir.
24:56Bonsoir.
24:56Je vous attends demain.
25:07N'oubliez pas.
25:08Bonsoir.
25:26Quelque chose d'anormal, monsieur Gour.
25:33Non, non.
25:35Mais j'aime me rendre compte.
25:40J'ai mouru.
25:41Monsieur Gour.
25:52Oui ?
25:53C'est moi.
25:56Que se passe-t-il ?
25:59Tu n'as pas payé mon chapeau ?
26:03Tu sais bien que j'ai dit que je passerais.
26:05Mais ce sont eux qui sont passés.
26:07C'est un miracle qu'Auguste se soit rendu compte de rien.
26:09On donne.
26:13On te ment sans faute, hein ?
26:15Oui.
26:18Tu restes ?
26:19Mais tu es fou.
26:21Enfin, ton mari, il est à Lyon, non ?
26:23Et tout le monde dort.
26:25Le concierge se doute de quelque chose.
26:26Mais non, écoute, le plus difficile est fait.
26:28Tu es là.
26:30J'avais tellement envie de te voir.
26:31Je suis perdue.
27:00Tu peux pas sortir comme ça ?
27:13On peut pas rester ici ou pas ?
27:21Tu prendras l'escalier de service. Attends, attends, attends !
27:24Tant que je vais m'occuper de Marie.
27:27Mon dieu, je savais que ça devait arriver, je voulais pas.
27:32Oh, qu'est-ce qui m'arrive ?
27:39Bon alors tu restes là quelques instants, puis tu vis.
27:42Oui, oui.
27:57Ah, vous avez eu de la visite de votre amoureux ?
28:01Oh, ce pauvre Saturne.
28:03Je ne suis pas amoureux.
28:05Ceux qui diront ça à Berthe, ils auront affaire à moi.
28:07Bon, bon...
28:09Vous dérange pas, j'espère ?
28:13Eh bien, on pourrait peut-être m'offrir une petite tasse de café.
28:17Ah, ah, ah !
28:18Eh, vous avez entendu l'autre, cette nuit qui sortillait avec son mal au vent ?
28:23Moi j'avais envie de lui crier, mille pousses dents, et que ça finisse !
28:27Ah, ah, ah !
28:28Oh, non !
28:36Ah, ah, ah, ah !
28:38Vous avez entendu l'autre, cette nuit qui sortillait avec son mal au vent ?
28:39Moi, j'avais envie de lui crier, mille pousses dents, et que ça finisse !
28:44Ah, ah !
28:45Ah, ah, ah !
28:46Oh, je vis que racine !
28:47Je vous ai toujours dit qu'elle nous regardait pas entre de la serrune !
28:49Ah, bah, bien fait pour vous là...
28:50Attends un peu que je te trouve dans un coin, tu verras cette calotte !
28:53Ah, n'empêche que j'ai vu ton derrière !
28:55Ah, c'est pas un monument, il faut de bons yeux !
28:58Oh, la chippie !
29:00Et pas ton ventre qui est crevé comme un vieux tonneau !
29:02Ah, vous pouvez faire les fiers pendant la journée !
29:06Ben, vous êtes belles !
29:07Mais personne ne la fera à terre, là !
29:09Mais c'est pas si portable, cette morveuse !
29:11Tu peux être nègre !
29:12Mais je suis toujours moins une certaine de ces dames.
29:15La deuxième madame Campardon, par exemple.
29:18Celle-là, quelle peau de requin !
29:20Un vrai régal d'architecte !
29:21Mais menez-moi !
29:22Je souhaite à tous les duvériers, les varbes, les jostrants,
29:25de faire un bonheur, j'ai un ventre complétien !
29:27Ah ! Attention, monsieur !
29:29Son eau chaude !
29:52Oh, ma pauvre chale, quelle nuit !
30:11J'ai cru que ma soeur allait y passer,
30:13parce qu'elle a pu souffrir, la malheureuse !
30:15Madame aurait tort de se gêner.
30:17Monsieur n'est pas si bon avec elle.
30:18Tenez, Rachel.
30:27Merci, madame.
30:29Attendez, attendez !
30:32Tenez, il faut bien penser à l'hiver.
30:41Madame est trop bonne.
30:42Se faire du souci pour moi,
30:44le jour où sa soeur est malade.
30:46Merci.
30:47Merci.
30:48Merci.
31:19Mais 12 francs 65
31:20Hein ?
31:21J'ai fait un quart d'heure de plus ce mois-ci
31:23Je vous l'ai toujours dit, je ne paye pas les quarts d'heure commencés
31:26Attendez
31:27Là, vous trouvez votre compte ?
31:37Je suis bon, vous avez du courrier pour moi, si vous voulez
31:39Je vais voir
31:40Ah, si on les écoutait, celles-là
31:49Quel travail, hein ?
31:54Une maison pareille
31:55Il doit s'en passer des choses derrière les portes
31:59Ceux qui nous regardent, nous regardent, monsieur Mouret
32:04Et ceux qui ne nous regardent pas, ne nous regardent pas
32:08Madame
32:10Tenez
32:15Voilà, par exemple, une chose qui me met hors de moi
32:18Ah, quoi donc ?
32:20Vous ne voyez pas ?
32:21Vous ne voyez pas que l'étant
32:22Excusez-moi, je n'ose pas dire le mot
32:24Oui, en effet
32:25Vous imaginez notre réaction à monsieur Duverrier et à moi
32:28Quand nous nous sommes aperçus de la chose
32:30L'hypocrite
32:32Elle était toute plate quand elle est arrivée
32:35L'introduire chez les gens
32:38Avec une affaire pareille cachée dans le ventre
32:40Au début encore, ça se voyait à peine
32:42Mais ça grossit, monsieur Mouret
32:44Ça grossit
32:45Notre poche ne sera bientôt plus assez large pour elle
32:47Ma parole
32:48Si ça devait continuer comme ça
32:49Nous aimerions encore mieux nous tirer chez nous
32:51À mort la ville
32:52En amour
32:53Oui, Dieu merci
32:54Nous n'attendons après personne
32:55Elle a l'air souffrant
32:56Elle doit pourtant avoir quelqu'un
32:58Vous voyez, monsieur Mouret est de mon avis
33:01Elle a quelqu'un, c'est clair
33:03Les choses pareilles ne poussent pas toutes seules
33:05Croiriez-vous, monsieur
33:07Depuis deux mois que je guette
33:09Je n'ai pas encore aperçu l'ombre d'un galant
33:11Ah, c'est donc pour ça qu'on vous trouve toujours en faction
33:15Eh oui
33:16Faut-il qu'il y ait du vice tout même
33:19Ah, si je le trouve sans particulier
33:22Comment je te le jetterais dehors
33:23Mais je ne trouve pas, monsieur Mouret
33:26Et c'est ce qui me ronge
33:28Comme septembre finissait
33:57Octave consulte une idée folle
33:59Rachel avait demandé la permission de découcher
34:01Une de ses soeurs se mariait en province
34:04Octave décida Berthe à le rejoindre dans la chambre de la bonne
34:09Justement cette nuit-là, Auguste était à Lyon
34:41Vous encore ?
35:11Cette idiote a oublié de me laisser sa clé.
35:14Et comme elle est avec du verrier...
35:17Abeille ?
35:18Vous ne saviez pas ?
35:20Et si mon cher ! Abandonnée par Clarisse, repoussée par sa femme, il s'est rabattu sur elle.
35:27Non, personne.
35:30J'aime mieux ça dans le fond.
35:32Je craignais qu'elle ne soit fâchée.
35:36Vous ne pouvez pas rester ici.
35:38Pourquoi ?
35:39Mais en fait, c'est vrai.
35:41Mais que faites-vous chez nous ?
35:42Chut.
35:45Venez, venez.
35:46Où sommes-nous ?
35:57Chez la piqueuse de Bottine.
35:59Je pense que ce salaud a fait mettre cette malheureuse dehors pour cause de scandale.
36:09Lui, il s'attaque à Adèle.
36:11Il a d'abord taquiné Julie.
36:13Mais elle, rien à faire.
36:15Et l'on le tient pour un galopin de 16 ans qui prend le coup à un nommé Gustave.
36:21Clémence, c'était impossible à cause d'Hippolyte.
36:24Alors on ne sait où ni comment il s'est rabattu sur Adèle.
36:28Sans doute derrière une porte, dans un courant d'air.
36:30Cette bête ne sait pas se défendre.
36:33Et ce n'est certain pas au propriétaire qu'elle aurait fait une impolitesse.
36:39Vous finirez par m'aquerrer tout ce temps que vous êtes.
36:42Mais vous-même, pourtant, vous y venez.
36:45Qu'est-ce que vous faites à l'étage ?
36:47Si on vous le demande...
36:49Ah, vous travaillez bien.
37:01Celle qui m'agace, c'est Valérie.
37:03Cette rage de changer de cuisinière.
37:07On n'a même pas le temps d'aller les pincer.
37:09Vous faites une réclamation ?
37:13Il faut dire, la pauvre, elle a tiré de ses numéros.
37:17Une qui exigeait du chocolat le matin.
37:20Une qui est partie d'elle-même parce que monsieur ne mangeait pas proprement.
37:25Une que la police est venue prendre comme elle mettait au four un morceau de veau.
37:30Une qui se faisait servir par l'autre bonne.
37:33Et enfin, une qui sortait avec les robes de madame.
37:37Et qui l'a giflé le jour où elle s'est permis une observation.
37:47Tout ça en un mois.
37:52C'est une poésie ?
37:54Pour la poésie, nous avons eu Eugénie.
37:56Et qui est Eugénie ?
37:57Et qui est Eugénie ?
38:00Une Vénus, mon cher.
38:03Pendant dix jours, la maison a été en l'air.
38:06Ces dames étaient furieuses.
38:09Les hommes ne se tenaient plus une vraie révolution.
38:12Un allumage dont leur sacré baraque flambait des caves jusqu'au grenier.
38:17Mais moi, je me suis méfié.
38:21Trop chic.
38:23Bête et laide, mais pourvu qu'on en ait plein les bras.
38:28Voilà mon principe.
38:30Oui, oui, je comprends.
38:31Attendez.
38:34Elle a fini par être flanqué dehors.
38:37Le jour où l'on s'est aperçu à la couleur de ses draps,
38:41qu'elle recevait tous les matins le charbonnier de la place Gaillon.
38:45Vous voyez que la poésie...
38:47Oui.
38:48Euh, bonne chance.
38:49Hé, Rachel n'est pas là, elle est dans sa famille.
38:53Vous ne le saviez pas ?
38:55Hé, Rachel n'est pas là, elle est dans sa famille.
38:57Vous ne le saviez pas ?
38:58Au revoir.
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