- il y a 7 semaines
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Et on poursuit notre édition spéciale consacrée à la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, le Premier ministre qui est actuellement à l'Aïlerose, dans le Val-de-Marne.
00:14Il est arrivé au commissariat il y a un peu moins d'une heure, entouré de Vincent Jeanbrun, responsable LR, entouré du préfet Laurent Nunez,
00:24mais également du ministre démissionnaire des Relations avec le Parlement, Mathieu Lefebvre.
00:30Il y a autour de lui des ministrables, je pense à Laurent Nunez ou encore à M. Jeanbrun, dans un contexte où les Républicains se réunissent actuellement.
00:40Et j'ai l'impression que ça continue, ces fameuses divisions, Gérard Larcher qui est quand même l'un des ténors des Républicains,
00:47qui continue de dire la confiance a été rompue, on ne soutiendra pas ce gouvernement, du moins on n'ira pas dans le gouvernement,
00:55position qui est rejetée par une certaine Valérie Pécresse.
00:58May-Halen Trémolet est avec nous, journaliste politique à Europe 1.
01:01On est avec Georges Fenech, ancien député, avec Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, Lugra, politologue.
01:08Et nous a rejoint également Étienne Campion, journaliste au service des idées de Marianne.
01:13Mais surtout, vous êtes l'auteur d'un livre, le président toxique, enquête sur le véritable Emmanuel Macron.
01:21Et je pense qu'il y a toute la psyché d'Emmanuel Macron dans ce qui est en train de se passer, mais on le verra dans un instant.
01:27Estelle Laffont est avec nous, et vous êtes au plus près des auditeurs.
01:31Un numéro ?
01:3201-80-20-39-21.
01:34Et je profite pour dire que c'est un numéro non surtaxé, donc n'hésitez vraiment pas à nous appeler pour réagir en direct à l'émission.
01:40Et vous êtes très nombreux à vouloir réagir ce matin.
01:43Avant de vous donner la parole, Étienne Campion, je voudrais qu'on écoute Marine Le Pen qui a réagi hier après-midi,
01:49parce que vous le savez, il y a eu cette grande réunion, cette grande messe, c'était le festival de Cannes, des films ratés à l'Elysée hier après-midi,
01:58sans le Rassemblement National, sans la France Insoumise.
02:01Et Marine Le Pen qui parle de spectacle affligeant.
02:04Moi je trouve ce spectacle déplorable.
02:06Je vais vous le dire avec beaucoup de tranquillité et de sérénité, mais je pense exprimer l'avis d'une million de Français.
02:17D'abord je m'interroge sur la fonction présidentielle.
02:22Je veux dire, est-ce qu'il est vraiment du rôle du Président de la République d'organiser ainsi une réunion de marchands de tapis,
02:30parce qu'en réalité c'est ça. Encore une fois, ce spectacle affligeant, désespérant et même pathétique de mouvements qui veulent à tout prix échapper à l'élection.
02:44Ils sont prêts à tous les abandons pour surtout ne pas être obligés de subir la sanction des électeurs.
02:51La sanction des électeurs.
02:54Étienne Campion, je rappelle donc votre livre, Le Président Toxique, enquête sur le véritable Emmanuel Macron.
03:01C'est vrai qu'on parle beaucoup de Sébastien Lecornu, on parle de cette instabilité aujourd'hui historique à Matignon,
03:08mais la réalité c'est que, est-ce qu'on ne voit pas le vrai visage d'Emmanuel Macron ?
03:13Et je disais ce matin, c'est un homme qui dans sa chute veut emporter tout le monde.
03:18Oui, c'est exactement ça. Je pense que jamais la politique n'a été à ce point dominée par la psychologie du Président.
03:24La phrase, elle n'est pas de moi, elle est d'Alain Minc, vous voyez.
03:27Comme quoi, même...
03:28Enfin, il se réveille un peu tard Alain Minc, pardonnez-moi.
03:31Moi, je suis... Alain Minc qui vient faire le leçon hier soir sur le plateau de BFM,
03:35il est bien gentil Alain Minc, c'est lui qui a façonné Emmanuel Macron.
03:37Donc c'est le cercle de la raison qui comprend qu'aujourd'hui c'est devenu le cercle des raisons.
03:42D'abord, il devrait présenter ses excuses Alain Minc.
03:44C'est un peu ça. Dans le bouquin, je raconte l'histoire de...
03:48De la relation entre Macron et Minc, qui n'est pas si lisse que l'on croit en fait.
03:53La vérité, c'est que Macron, dès 2016-2017, lâche Minc.
03:56Et qu'à l'Élysée, il fait savoir, n'écoutez pas Minc.
03:59En vérité, il raconte des choses, mais il n'a pas mon aval.
04:03Tout ça pour dire que Macron a lâché beaucoup de monde assez tôt.
04:06Mais que c'est un thermomètre en fait, Minc.
04:08Cette façon de dire que la psychologie du Président a envahi la scène politique.
04:12En fait, il parle pour beaucoup de gens dans les élites parisiennes qui se posent ces questions-là.
04:16Voilà. Mais oui, absolument, en fait.
04:19On a l'impression que c'est la politique de la terre brûlée.
04:21C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il renomme Sébastien Lecornu, qui n'a pas démérité cette semaine.
04:27Et encore une fois, ce n'est pas le personnage Sébastien Lecornu que les Français commencent à découvrir
04:31et qu'il l'apprécie de fait d'heure en heure.
04:34Mais c'est son bilan et Emmanuel Macron est prêt à tout pour diviser son propre camp.
04:40Je disais, c'est diviser pour moins bien régner.
04:43Diviser son camp et diviser ses adversaires.
04:45Je peux vous dire que ce qui se passe chez LR, il s'en réjouit.
04:49Ça, c'est une évidence.
04:50Mais oui, Macron est obsédé par sa propre chute et par le contrôle de sa propre chute.
04:55Il ne veut surtout pas que lui arrive ce qui est arrivé à Hollande.
04:58Il sait très bien que c'est cette mythologie sur laquelle il a construit son pouvoir,
05:03que cette figure du président impuissant, c'est tout ce qu'il déteste.
05:07Mais oui, en fait, c'est le but de mon bouquin.
05:11Je dis qu'à un moment donné, quand on ne comprend plus ce que fait quelqu'un,
05:15il faut comprendre ce qu'il a fait et ce qu'il est.
05:17Donc, on n'aura pas le droit, contrairement à ce qui peut se passer dans un procès d'assiste, par exemple,
05:23à une expertise de psy.
05:24Une expertise de psy, ce n'est pas quelque chose de délirant.
05:26C'est juste qu'à un moment donné, pour comprendre les raisons,
05:29quand il n'y a plus de rationalité, il faut comprendre,
05:31entrer dans la tête du président.
05:33Donc, c'est pour ça que le bouquin ne s'appuie pas sur du vent et des analyses que j'aurais pu trouver ici.
05:39Non, c'est issu de témoignages, bien évidemment, et d'histoires.
05:42De 100 personnalités depuis son enfance.
05:44Et en fait, je fais des liens, je dis, regardez, ouvrez le livre, rentrez dans sa vie,
05:49vous allez voir des patterns, des choses qui sont déjà passées,
05:54des façons de fonctionner qu'il a toujours eues.
05:55Et donc, vous n'êtes absolument pas surpris par ce qui se passe actuellement, cher Etienne Campion ?
06:00En fait, vous trouvez dans sa vie des moments où il ment, trahit et duplisse très tôt
06:06et avec une facilité désarmante.
06:08Et tout ça est arrivé au pouvoir dans une espèce, moi,
06:12un processus de désynchronisation avec l'univers des affects des autres
06:16et un processus que je fais remonter très tôt.
06:18parce qu'en fait, on dit oui, c'est 2024.
06:21Non, c'est en 2024 que cette phase noire a commencé.
06:24En vérité, elle a des sous-bassements très tôt.
06:26Les conseillers, les ministres que j'ai interrogés m'ont dit,
06:29dès 2017, on a vu ce Macron devenir cassant là où il était onctueux,
06:34mitterrandien, monarchique, etc.
06:36Et contrairement à tous les présidents, vous voyez, c'est le paradoxe de Macron.
06:40Tous les présidents cherchent à avoir autour d'eux des proches, des garde-fous, en fait, des fusibles.
06:46Macron a méthodiquement mis en place une espèce d'affaissement
06:51de tous ces garde-fous autour de lui pour se retrouver dans ce seul en scène final.
06:55Et moi, je dis ce seul en scène final, il est extrêmement cohérent depuis le départ
06:59par rapport à ce qu'on pouvait constater, par rapport à ce qu'on peut entendre
07:02des gens qui ont quitté le navire assez tôt.
07:05On écoute Benjamin Morel, qui était l'invité d'Europe 1 ce matin
07:08et qui revient sur le choix de Sébastien Lecornu par Emmanuel Macron.
07:13Clairement, Emmanuel Macron a voulu maintenir la confiance vis-à-vis d'un proche.
07:17Il veut continuer, malgré tout, à avoir une forme de main sur Matignon.
07:20Par ailleurs, dans tous les profils qui pouvaient être envoyés à Matignon,
07:23aucun n'était, il faut également l'admettre, tout à fait convaincant.
07:26Dans ce cadre-là, il a plutôt fait le choix de quelqu'un qui avait bien géré sa démission,
07:31à défaut de bien gérer ses 26 jours de plein exercice à Matignon,
07:35qui avait su construire des liens avec les oppositions,
07:39et que ce n'était pas montré, de l'avis général des oppositions,
07:42mauvais médiateur et conciliateur ces derniers jours.
07:45Est-ce que malgré tout, ça peut tenir ?
07:46Ça, c'est notre question.
07:47Et ce seul en scène, il se poursuit.
07:49On verra si la fin de Sébastien Lecornu, ça se terminera comme avec Gabriel Attal,
07:56ou encore avec Édouard Philippe.
07:58Et on voit à quel point aujourd'hui les anciens premiers ministres
08:01sont en train d'attaquer le président de la République.
08:05Et d'ailleurs, ils perdent eux aussi des points cette semaine.
08:09Gabriel Attal qui dit « je ne comprends plus le président de la République »
08:12ou Édouard Philippe qui dit « il va falloir une démission anticipée,
08:16des élections présidentielles anticipées ».
08:18Maïalène Trémolet, du journaliste politique à Europe 1,
08:22comment vous décodez cela ?
08:25Justement, à ce sujet, Horizon et Édouard Philippe,
08:28on voit que la décision n'est pas encore prise
08:29et que leur position au sein du socle commun est encore mouvante
08:32puisqu'ils sont en réunion en ce moment même.
08:34Ils avaient une réunion à 11h30 qui était élargie aux parlementaires
08:38pour décider d'une participation ou non au gouvernement.
08:41Alors, ils ne censureront jamais,
08:43mais la question du soutien ou de la participation se pose en ce moment même.
08:47ils sont en réunion, eux aussi comme les LR.
08:49Parce que leur boussole, il faut le dire, c'est la réforme des retraites,
08:52bien évidemment, les questions de l'économie.
08:54Tout seul d'Édouard Philippe et de Gabriel Attal, d'ailleurs,
08:58c'est surtout la présidentielle.
08:59Ils ont compris qu'il était urgent de se démarquer d'Emmanuel Macron.
09:02Mais je trouve qu'effectivement, ce que dit Édouard Philippe
09:04sur la démission anticipée, une élection anticipée,
09:10une démission ordonnée, paraît raisonnable.
09:12Mais je trouve que c'est la plus mauvaise personne pour défendre cette idée-là.
09:17Ils lui doivent tout quand même à Emmanuel Macron.
09:18Et je trouve que le livre d'Étienne est excellent,
09:22mais il ne faudrait pas tout mettre sur Macron
09:24et exonérer le régime autour de lui.
09:26Le macronisme a été un opportunisme,
09:28et il a été entouré d'opportunistes.
09:29Et c'est ce qu'on voit aujourd'hui.
09:32Et on voit le système se détruire
09:34avec des gens qui font de la politique politicienne
09:37et qui n'ont pas de collègue latéral.
09:38C'est pour ça que je vous dis, Alain Minc, pardonnez-moi,
09:40qui aujourd'hui vient nous expliquer
09:41que c'est le pire président de la Ve République,
09:44Alain Minc a une responsabilité dans ce que nous vivons actuellement.
09:47Évidemment, une responsabilité idéologique.
09:51Tous ces gens du cercle de la raison
09:52entre 2015 et 2017
09:55ont enchaîné, multiplié les réunions
09:58pour nous dire
09:59qu'il y a un homme providentiel
10:01que vous ne connaissez pas
10:02qui est issu de la finance.
10:05C'est un demi-dieu.
10:07C'est un Mozart de la finance.
10:09Faites-lui confiance.
10:11Il va détruire ce qu'on vit depuis toujours,
10:14c'est-à-dire le système des partis.
10:16Il n'est pas du tout dans cette idée-là.
10:17C'est ce qu'il a fait.
10:19Et donc, on se retrouve dans cette situation-là.
10:22Le rêve du cercle de la meilleure raison,
10:22c'est de gouverner sans le peuple.
10:23Et bien, Emmanuel Macron l'a fait.
10:25Etienne, je vous donne la parole dans un instant,
10:26mais vous savez, on a des courtes pauses.
10:29Sylvain est aussi avec nous.
10:30Cher Sylvain, bonjour.
10:31Bonjour, Eliott.
10:32On vous retrouve dans une seconde.
10:34On parlera d'Emmanuel Macron.
10:35Est-ce que vous considérez qu'il est le responsable de ce chaos, Sylvain ?
10:38On en parle dans un instant.
10:40Totalement, vous dites.
10:40Midi 15, Eliott de Vallée-Vous, votre rendez-vous du week-end décryptage autour de l'actualité.
10:45Édition spéciale reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon.
10:48Restez avec nous, à tout de suite.
10:49On est avec Sylvain, mais vous pouvez l'appeler Éric si vous voulez.
10:55Karima également est avec nous.
10:57Mais avant de donner la parole aux auditeurs,
10:59on va écouter quelques réactions politiques de la matinée,
11:02notamment la présidente de l'Assemblée nationale,
11:04Yaël Braun-Pivet.
11:05Écoutons.
11:06Moi, ce que j'attends du Premier ministre et du gouvernement qui sera nommé,
11:11c'est qu'ils puissent être au travail dans l'intérêt des Français.
11:14Moi, comme je le dis, depuis des semaines, l'Assemblée nationale est prête.
11:17Mes députés sont revenus à la fin du mois d'août pour travailler.
11:22Ils travaillent d'ores et déjà en commission.
11:25L'Assemblée nationale a reconstitué ses organes.
11:28Et donc, nous attendons de pouvoir commencer maintenant nos travaux dans l'hémicycle.
11:34Donc, j'attends que le gouvernement puisse être nommé rapidement
11:36pour qu'on puisse continuer à aborder les questions budgétaires.
11:41L'Assemblée nationale est en ordre de marche.
11:43Donc maintenant, au travail.
11:45Au travail, mais pour combien de temps ?
11:48Charles de Courson n'avait pas la même approche.
11:52Il alerte Charles de Courson, c'est député Lyot,
11:54plutôt centre-gauche, Charles de Courson.
11:56Je pense que nos concitoyens sont, il faut dire les choses,
12:01sont écœurés et dégoûtés de ce qu'ils voient.
12:04Parce qu'ils se posent une question que tout parlementaire devrait se poser.
12:09Où est l'intérêt national dans cette affaire ?
12:11Et ma grande crainte, c'est qu'à force de voir ces petits intérêts,
12:16ou supposés petits intérêts, à court terme,
12:20eh bien, c'est notre système républicain et démocratique qui sera en cause.
12:28Et on voit bien que si on continue comme ça,
12:31la France aura un régime autoritaire pour remettre de l'ordre dans le pays.
12:34C'est bien ça, le débat.
12:37Alors que tous ceux qui ont un peu de sagesse,
12:40respectons-nous, évitons de dire qu'il y a des lignes rouges partout,
12:44et qui aboutiront à la catastrophe finale.
12:46Bon, le chiffon rouge est agité.
12:48Hervé Morin, président des centristes,
12:50président de la région Normandie,
12:52répond sur Europe 1 ce matin aux questions d'Alexis de Lafléchère.
12:55Et pour lui, c'est un mauvais théâtre de boulevard.
12:58Alors, est-ce qu'on vient de voir deux scènes ?
13:00Ediel Brunpivet et Charles de Courson.
13:02Réponse avec Hervé Morin, c'était quelques heures avant.
13:04D'abord, c'est quand même un spectacle politique consternant.
13:11C'est quand même ça.
13:12On est entre la sidération et la tristesse
13:16de constater qu'on continue sur des tentatives de reproduction, de combinaison.
13:23Donc on a un mauvais théâtre de boulevard,
13:26avec des Français qui regardent la scène en se disant
13:30« Mais jusqu'où on va aller ? »
13:32C'est tragique.
13:34Je ne sais pas quel est le bon objectif.
13:36Tragique, pathétique.
13:37Bon, c'est la démonstration, si je reviens à votre question,
13:44de simplement en prendre un public dont l'isolement est absolument complet.
13:48Et on parlera d'Emmanuel Macron dans un instant avec Étienne Campion,
13:52auteur du Président Toxique, enquête sur le véritable Emmanuel Macron.
13:55Mais je me tourne vers vous, Maïlène Trémolet,
13:57vous êtes journaliste au service politique d'Europe 1.
13:59On a entendu Yael Brunpivet qui dit
14:01« Les députés au boulot maintenant, c'est parti. »
14:04C'est quoi le calendrier ?
14:05Parce que là, il est très serré.
14:07Eh bien, c'est simple, c'est le budget lundi,
14:09c'est la date maximale de présentation du PLF et du PLFSS.
14:13Pour les auditeurs, peut-être le plan de loi de la sécurité sociale.
14:17Le plan de projet de loi finance de la sécurité sociale.
14:19Donc, si le calendrier est tenu,
14:20il devrait y avoir un gouvernement avant dimanche soir,
14:23des passations avant lundi matin,
14:25pour un conseil des ministres lundi,
14:27où serait présenté le budget,
14:28une déclaration de politique générale mardi,
14:31et un vote de la censure possible dès jeudi.
14:33Donc, dès jeudi, on pourrait avoir la censure.
14:35Donc, on pourrait, cher Mayelen, se retrouver le week-end prochain,
14:39en expliquant que le gouvernement est tombé,
14:41en expliquant probablement la dissolution.
14:44Luc Gras ?
14:44Il y a quelque chose de choquant dans ce calendrier accéléré.
14:48Normalement, la Ve République,
14:49elle repose sur un travail parlementaire sérieux.
14:52C'est dès le mois de juillet-août
14:55qu'on commence à faire les arbitrages,
14:58qu'on commence à travailler sur le fond.
14:59Or, par ce calendrier très resserré,
15:02qu'est-ce qu'il obtient Macron ?
15:03Qu'il n'y ait pas de débat, en réalité.
15:05Il n'y a pas de débat, parce qu'on est contraint.
15:07Et c'est ce qu'il veut,
15:08puisqu'il veut reconduire à peu près à l'identique
15:10sa politique qu'il a menée depuis 2017.
15:12Donc, en termes démocratiques,
15:14moi, j'attire l'attention,
15:15c'est vrai qu'en termes institutionnels,
15:16on peut y arriver,
15:18en termes démocratiques,
15:19ce n'est pas la bonne manière.
15:19Bon, il y a une autre tartufferie.
15:21Enfin, on pourrait le prendre comme ça.
15:22Soit, effectivement, Sébastien Lecornu
15:24est un homme de rupture.
15:26Il ne correspond pas du tout aux idées
15:28d'Emmanuel Macron.
15:30J'ai un peu du mal à le croire,
15:33atteint la Île-et-Rose,
15:34avec comme premier déplacement
15:36le commissariat de la Île-et-Rose,
15:37donc, de dire la sécurité
15:39et la priorité des Français.
15:41Et d'ailleurs, c'est la priorité des Français
15:42en septembre.
15:43Sondage d'Ipsos,
15:44première des priorités,
15:46l'insécurité,
15:47la criminalité, la délinquance.
15:49Donc, il va directement.
15:51Soit, c'est, quand je vous dis une tartufferie,
15:53c'est que le plus grand échec
15:55de la Macronie sur ces huit dernières années,
15:57ce sont les questions de sécurité.
15:59Vous aviez encore un président de la République
16:01qui, à l'été dernier,
16:02nous expliquait que,
16:03parler des drames qui se succèdent,
16:05qui imposent des questions de fond,
16:08c'est brainwacher sur les faits divers.
16:10Voilà l'idée d'Emmanuel Macron.
16:12Donc, j'espère que Sébastien Lecornu,
16:14quand il va prendre la parole
16:15dans les prochaines minutes,
16:16il va dire, écoutez,
16:17nous, on ne brainwache pas
16:18sur des faits divers,
16:19ce ne sont pas des faits divers,
16:20c'est des faits de société.
16:22Il n'y a pas de sentiment d'insécurité,
16:23il y a une insécurité.
16:25Vous voyez bien que c'est de la communication.
16:26Alexandre Devecchio.
16:27Ça ne peut être que de la communication,
16:28parce que ce gouvernement-là
16:30n'est pas là pour porter des idées
16:31ou un projet,
16:32il est là pour faire passer au forceps
16:34un budget.
16:35Donc, tout ça,
16:36c'est du vent.
16:39C'est de l'image.
16:40Or, les Français, malheureusement,
16:42attendent aujourd'hui des résultats,
16:44des réformes très profondes
16:45en matière de sécurité et d'immigration,
16:47mais il ne faut pas compter
16:48sur ce gouvernement,
16:49même s'il venait à tenir
16:50un peu plus que quelques semaines,
16:52pour faire tout ça,
16:52parce qu'il n'y a pas de majorité.
16:53Etienne Camplon est avec nous.
16:55Je rappelle que vous êtes auteur
16:56de Le Président Toxique,
16:58enquête sur le véritable Emmanuel Macron.
17:00Dans un instant,
17:01on ira voir les auditeurs.
17:02Mais c'est vrai qu'on a
17:03un président de la République.
17:05Il y a une sorte de gouvernance
17:06par le chaos,
17:07par la peur.
17:08Et moi, je dis,
17:09ce n'est plus la démocratie,
17:10c'est la pleutrocratie.
17:11C'est-à-dire qu'on est entouré
17:12de pleutres
17:13qui ont la trouille
17:14d'aller devant les auditeurs,
17:17j'allais dire.
17:17Oui, les auditeurs,
17:18qui sont des électeurs.
17:19C'est aussi une forme de courage.
17:20La pleutrocratie
17:21avec des pleutrocrates.
17:23Et donc, cette trouille-là
17:24fait qu'ils vont dire
17:25amène à tout ce que propose
17:27Emmanuel Macron.
17:28Etienne Camplon,
17:28est-ce que je me trompe ?
17:29Oui, c'est un peu ça.
17:30Cette gouvernance par la peur,
17:32c'est une évidence.
17:33Moi, j'ai toujours constaté,
17:34à travers cette bio,
17:37à travers tous ces épisodes de vie,
17:39qu'il utilise chez les autres
17:41l'espoir de la conquête du pouvoir,
17:44l'espoir d'atteindre tel ou tel poste.
17:47Il faut vous frapper quand même
17:47qu'il est champion du monde
17:48des ministres nommés,
17:50toute catégorie,
17:51depuis le commencement
17:52de la Vème République.
17:54Il a fait miroiter des postes
17:56à tout un tas de ministres.
17:57On peut raconter des histoires
17:58complètement à cadavre en thèse.
18:00Quand il propose à Julien de Normandie,
18:02en janvier de 2024,
18:03de nommer un gouvernement,
18:04Julien de Normandie,
18:05c'est son meilleur ami.
18:06Ce n'est pas n'importe qui.
18:07Il propose à son meilleur ami
18:08de nommer un gouvernement,
18:09alors qu'il a déjà dit oui à Attal.
18:11À quoi servent ces choses-là ?
18:12Même Richard Ferrand
18:13était choqué.
18:15Donc là, ce qu'il fait...
18:15Il était choqué à moitié
18:16puisqu'il est bien content
18:17d'être conseillé.
18:18et constitutionnel.
18:19Vous savez comment on fait ?
18:20Oui, oui, bien sûr.
18:21On dit, écoute, Emmanuel,
18:22tu devrais peut-être réfléchir.
18:23Évidemment qu'on reste.
18:25Là, qu'est-ce qui se passe ?
18:26Son poste est en jeu.
18:27Tout le monde lui laisse entendre
18:29que pour résoudre la crise,
18:30il faudrait démissionner.
18:31Eh bien, il renvoie le poids,
18:35le problème sur les députés LR
18:38qui, eux, se retrouvent apeurés.
18:41Il sait très bien
18:41qu'ils vont se faire balayer
18:42s'il y a une dissolution face au RN,
18:45donc qu'ils vont rester
18:47et qu'ils vont voter le budget.
18:48Et donc, cet usage de la peur,
18:50cet usage du pouvoir,
18:51c'est une constante chez lui.
18:53On revient dans un instant.
18:54Luc Gras, je sais que vous voulez réagir.
18:56On ira voir Georges Fenech, bien sûr.
18:58Karima, Sylvain qui attend.
19:00Et si comme Karima, Sylvain,
19:01vous souhaitez réagir ?
19:0201-90-20-39-21.
Écris le tout premier commentaire