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Emmanuel Macron a reçu Nicolas Sarkozy avant son incarcération : «C'est un acte marketing pour Emmanuel Macron » estime Ophélie Roque
Europe 1
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il y a 6 semaines
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00:00
Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04
Toujours avec Ophélie Réocque et avec Sébastien Lignier, chef du service politique de Valeurs Actuelles,
00:10
j'emporte les deux volumes du conte de Monte Cristo et la biographie de Jésus par Jean-Christophe Petit Fils.
00:16
Voilà ce que dit Nicolas Sarkozy au Figaro.
00:20
Nicolas Sarkozy qui sera incarcéré demain à la prison de la Santé.
00:25
Il a vu Emmanuel Macron vendredi.
00:31
Emmanuel Macron qui a justifié cet entretien avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
00:37
Écoutez, le président prenait la parole lors d'une conférence de presse en Slovénie cet après-midi.
00:41
J'ai eu des propos publics toujours très clairs sur l'indépendance de l'autorité judiciaire dans le rôle qui est le mien.
00:47
Mais il était normal que sur le plan humain je reçois un de mes prédécesseurs dans ce contexte.
00:52
Voilà. Qu'est-ce que vous vouliez dire Sébastien Lignier pendant le sonore qu'on vient d'entendre ?
00:58
Non, j'ai été assez agréablement surpris du geste d'Emmanuel Macron.
01:03
Parce que quand on connaît un petit peu le passif et les relations en tout cas récentes entre le président et son prédécesseur,
01:10
c'était loin d'être gagné.
01:11
C'est quand même deux hommes qui ont été très proches à un moment donné au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
01:15
Je pense que Nicolas Sarkozy se retrouvait quelque part dans Emmanuel Macron ou dans la promesse du macronisme.
01:22
Et Emmanuel Macron se retrouvait dans l'ambitieux et dans la force de Nicolas Sarkozy.
01:28
Et il y avait plusieurs faits politiques qui les avaient éloignés.
01:32
Le refus d'Emmanuel Macron d'écouter Nicolas Sarkozy sur sa nomination d'Elisabeth Borne en 2022.
01:38
Nicolas Sarkozy lui avait dit tu es en train de faire une énorme erreur.
01:40
Va plutôt à droite au moment où Emmanuel Macron avait seulement une majorité relative forte.
01:46
Nicolas Sarkozy lui avait dit tu as la main à droite, tu éviteras les problèmes, tu auras ta majorité absolue.
01:51
L'histoire lui a donné raison.
01:52
Nicolas Sarkozy a été extrêmement dur avec Emmanuel Macron sur la dissolution,
01:56
qu'il a considéré qu'il a jugé être une erreur historique.
02:00
Et il y a évidemment cette dernière polémique sur la participation,
02:04
en tout cas la complicité de l'Elysée dans la perte de la Légion d'honneur de Nicolas Sarkozy
02:09
après sa condamnation où Emmanuel Macron avait fait en sorte que l'Elysée n'ait plus à décider
02:15
du maintien ou non d'une Légion d'honneur.
02:17
Nicolas Sarkozy avait trouvé cela comme un manque de courage extrêmement flagrant
02:21
et peu flatteur d'Emmanuel Macron.
02:24
Donc ces deux hommes s'étaient séparés.
02:26
Donc je trouve ça assez bien finalement qu'en tant que président de la République,
02:30
Emmanuel Macron reçoit Nicolas Sarkozy.
02:32
Je pense que ces deux hommes partagent quelque chose en commun
02:35
que nous, simples êtres humains, français, ne peuvent pas comprendre.
02:38
On ne peut pas comprendre ce que ces hommes vivent.
02:41
Nicolas Sarkozy a cette très belle phrase dans le temps des tempêtes.
02:43
Il dit, c'est qu'on ne peut pas être préparé à la solitude du pouvoir
02:46
qui vous écrase quand vous arrivez à l'Elysée le premier jour.
02:49
En plus, il emmène, s'il emporte plutôt le comte de Monte Cristo en prison,
02:54
en espérant qu'il ne reste pas trop longtemps.
02:56
Mais en tout cas, il faut également ajouter que le ministre de la Justice,
03:00
Gérald Darmanin, a dit qu'il allait lui rendre visite en prison.
03:05
Ophélie Roch.
03:05
Vérifier, voir si les conditions de sécurité étaient bonnes.
03:09
Oui, alors beaucoup de syndicats qui disent, il n'y a rien à vérifier.
03:11
Mais en revanche, moi je suis un peu plus sceptique en fait sur ce que vient de dire Sébastien Ligné.
03:17
D'où le débat, c'est ça au chef Europe 1.
03:19
Je ne trouve pas en fait que ce soit forcément un grand geste ou un beau geste qu'il a fait.
03:24
Pas envers Nicolas Sarkozy, mais il a fait que pour lui-même.
03:26
C'est-à-dire qu'à aucun moment, en effet, il est resté silencieux.
03:29
Et c'était une affaire où c'était compliqué pour lui d'intervenir et d'émettre un jugement
03:33
quand on parle de la condamnation d'un ancien président.
03:36
Mais je ne trouve pas qu'il y ait de l'empathie, si vous voulez, dans cette manière
03:38
de le recevoir la veille d'un emprisonnement.
03:41
J'ai presque envie de vous dire, je pense qu'il avait peut-être autre chose à faire Nicolas Sarkozy
03:44
que de passer une heure avec Emmanuel Macron aujourd'hui, qui ne l'a pas soutenu.
03:48
Il ne se refuse pas non plus.
03:48
Qu'est-ce que ça changera pour lui ?
03:50
Lui, il ne gagnera aucune image.
03:52
Le seul qui va redorer son blason, c'est encore, finalement, Emmanuel Macron.
03:56
Parce qu'on va lui prêter un geste pseudo-humaniste.
03:59
Moi, j'ai du mal à voir ça comme un geste de compassion.
04:02
Moi, j'ai vraiment le sentiment que c'est qu'un acte marketing.
04:05
Je ne vois pas l'humain derrière, à aucun moment.
04:08
Alors, je ne sais pas, en effet...
04:09
Je rejoins un peu Sébastien sur cette relation particulière qu'il y a entre deux présidents.
04:14
Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui se passent pour avoir, sans doute, comme Sébastien,
04:20
beaucoup pété à l'Elysée, beaucoup discuté avec les conseillers présidentiels,
04:25
beaucoup discuté avec des présidents, beaucoup s'être entretenu avec leurs conseillers.
04:31
Il y a quelque chose d'assez spécial qui se passe à l'Elysée.
04:34
Il y a un truc en plus, en fait.
04:35
Le lieu de pouvoir vous écrase.
04:38
Nicolas Sarkozy, quand il rentre à l'Elysée en 2007, il a une grande carrière.
04:42
Il a été ministre, ça a été un homme de premier plan, il a été ministre de l'Intérieur, etc.
04:46
Et quand il arrive pour la première fois à l'Elysée, il se rend compte qu'il est seul,
04:50
qu'il n'y a plus personne au-dessus de lui.
04:52
Finalement, il n'y a que les Français dans ce groupe social un petit peu étrange
04:56
qui restent au-dessus de lui.
04:58
Donc, c'est quelque chose d'extrêmement compliqué.
05:00
Encore une fois, il y a eu une règle pendant très longtemps,
05:02
c'est-à-dire qu'en tant que c'est un président, on ne s'attaque pas.
05:04
Alors bon, ces dernières années, on a vu qu'entre François Hollande et Emmanuel Macron,
05:08
entre François Hollande et Nicolas Sarkozy,
05:10
cette règle un petit peu universelle et tacite avait explosé.
05:13
Mais je pense qu'elle existe quand même.
05:15
Il y a un lien qui les réunit, tous ces hommes-là.
05:17
Parce que je pense qu'au fond, il faut être un petit peu fou,
05:19
il faut être un petit peu taré pour devenir président de la République.
05:21
Et je pense qu'Emmanuel Macron s'est forcément posé la question,
05:25
en regardant ce qui est arrivé à Nicolas Sarkozy,
05:27
qui est comment je réagirais si c'était moi ?
05:30
Si après avoir été président de la République, on m'envoyait en prison, comment je réagirais ?
05:33
Je ne suis même pas sûre qu'il ait ce degré d'empathie,
05:34
je ne suis même pas sûre qu'il arrive à se mettre à la place de Nicolas Sarkozy.
05:37
Moi, j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron, on le voit très bien,
05:39
je veux bien que les lieux de pouvoir rentrent seuls.
05:41
Et c'est sans doute une certitude absolue.
05:44
Mais rien n'empêche non plus qu'ils ont une pléiade, une armée de conseillers.
05:49
Ils peuvent toujours faire...
05:50
Je ne sais pas, on a l'impression qu'Emmanuel Macron,
05:52
il n'aime même pas, si vous voulez, le début d'un commencement,
05:55
d'une écoute quelconque envers qui que ce soit.
05:57
Donc c'est vrai que c'est ça où je ne trouve pas le personnage sympathique,
06:01
je ne le trouve pas empathique, autant je peux avoir de l'empathie
06:04
pour Nicolas Sarkozy qui semblait avoir quelque chose de profondément humain
06:08
dans sa gestion, autant Emmanuel Macron, pour moi, c'est un masque de marbre.
06:12
Deux rendez-vous à retenir demain en ce qui concerne cette incarcération
06:15
de Nicolas Sarkozy à la prison de la santé.
06:18
D'abord, Maître Christophe Ingrain, qui est l'un de ses avocats,
06:20
sera l'invité de Dimitri Pavlenko demain à 7h10 sur Europe 1.
06:25
Et puis à ce, Sébastien, je crois qu'il y a cette marche de soutien,
06:29
ce rassemblement de soutien, je crois que c'est à l'initiative de Louis Sarkozy.
06:33
Exactement.
06:34
C'est ça, qui est demain matin, il faudra qu'on retrouve l'endroit,
06:38
mais ça on va se renseigner, on va vous le transmettre.
06:39
Plusieurs centaines de personnes attendues, une marche à l'initiative de son fils.
06:45
Alors Nicolas Sarkozy n'a pas vraiment participé à ce rassemblement,
06:48
ce rassemblement absolument citoyen qui devrait être probablement assez dépolitisé,
06:52
même si j'imagine que certains alliés, enfin anciens alliés politiques de Nicolas Sarkozy seront sur place.
06:59
Et c'est aussi un geste qui est envoyé pour le soutenir dans cette épreuve,
07:03
qui est surtout une atteinte à son honneur, parce qu'au fond c'est ça.
07:05
C'est-à-dire que ce qu'on touche derrière cette condamnation et cet emprisonnement,
07:11
c'est l'honneur de Nicolas Sarkozy en tant qu'homme,
07:13
et évidemment en tant que président de la République.
07:16
Et ça pose de suite la question de l'exécution provisoire
07:19
et de son... dans le fait qu'elle est irréparable.
07:24
C'est-à-dire que si on imagine demain que Nicolas Sarkozy est relaxé,
07:28
comment vous dédommagez l'honneur atteint ?
07:31
Enfin, Nicolas Sarkozy, je ne suis pas sûr que l'argent l'intéresse franchement.
07:34
Donc comment vous dédommagez un homme qui a été attaqué dans son honneur ?
07:36
Alors...
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