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  • il y a 3 jours
"L’Encyclopédie des euphémismes contemporains et autres manipulations de la langue", dirigée par Sami Biasoni, est une œuvre collective et combattante, fruit du travail d’une quarantaine d’intellectuels décidés à démasquer les mensonges du langage dominant. Derrière les mots anodins ou séduisants - "inclusion", "vivre-ensemble", "diversité", "transition", "antispécisme", "écriture inclusive" etc - se cachent des termes chargés d’idéologie, forgés pour orienter la pensée et désarmer le jugement. Véritable cartographie du vocabulaire du pouvoir, cette encyclopédie révèle comment la "novlangue" contemporaine impose ses dogmes tout en prétendant les effacer. Chaque article démonte la mécanique d’envoûtement sémantique et restitue aux mots leur vérité. C’est un manuel de résistance intellectuelle, un outil pour ceux qui refusent de se laisser manipuler par les mots et veulent reprendre possession du réel et du vrai !

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00:00En 12 années, TVL s'est imposée comme un rempart face à la pensée unique.
00:11Elle a créé une formidable dynamique, celle de la presse alternative dont le succès est patent.
00:17Fidèle à sa mission, TVL défend l'esprit français, la civilisation européenne et nos valeurs essentielles,
00:24la famille, les libertés, l'identité et la souveraineté.
00:27Nous offrons une information libre à franchir des dictates et nous anticipons les grands bouleversements du monde.
00:35TVL dit la vérité sans concession.
00:38Mais pour que cette œuvre demeure, il faut garantir la pérennité de l'édifice.
00:43Alors, nous faisons appel à votre soutien par le biais d'un LEG, afin que TVL poursuive sa mission pour les générations futures.
00:50J'ai rédigé mon testament en faveur du fonds de dotation Média Liberté, en précisant que mes biens sont destinés à TVLiberté.
01:00Vous voyez ce studio ? Il existe grâce à un LEG, celui de Florence Drillon.
01:04De nouvelles émissions y sont tournées et cela permet à de jeunes journalistes de travailler et de poursuivre ce combat.
01:12Au service de TVLiberté, le fonds de dotation Média Liberté vous donne la possibilité de laisser votre empreinte.
01:19Par votre LEG, vous investissez dans l'avenir en offrant à TVL les moyens de remplacer les médias du système qui minent notre concorde national.
01:27Avec vous, TVL pourra imposer sa mission de réinformation.
01:31Organiser sa succession est un acte de prévoyance et de responsabilité.
01:35Il garantit la protection de ce que l'on aime et le respect de ses dernières volontés.
01:40Vous pouvez faire confiance au fonds de dotation Média Liberté qui veille à ce que votre engagement soit pleinement réalisé.
01:46Après un détour dans l'empire des nombres avec le statistiquement correct,
02:08l'essayiste Samy Biazoni explore la question de la manipulation du langage à des fins idéologiques dans un livre intitulé
02:15« Encyclopédie des euphémismes contemporains et autres manipulations militantes de la langue ».
02:21Bonjour Samy Biazoni.
02:23Bonjour.
02:24Alors je rappelle que vous êtes docteur en philosophie de l'école normale supérieure,
02:27conférencier et professeur chargé de cours à l'ESSEC.
02:31Et dans ce nouvel ouvrage, vous explorez les conséquences des exigences militantes sur l'emploi des mots.
02:37Pourquoi avoir réuni une quarantaine d'universitaires ou d'intellectuels pour analyser les euphémismes contemporains ?
02:45Quelle est en fait l'ambition de cette encyclopédie qui est une encyclopédie collective finalement ?
02:49Absolument, c'est un ouvrage collectif.
02:51En fait, deux raisons à cela.
02:53D'une part, j'ai un amour immodéré pour la langue française,
02:56mais je ne suis ni professeur de littérature ni linguiste.
03:00Donc j'avais besoin de m'entourer aussi d'experts parfois.
03:02J'ai beaucoup pratiqué la langue en tant que philosophe, mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
03:08Et puis d'autre part, il me semblait que la langue était un matériau suffisamment large
03:12pour épouser des domaines très très vastes de la connaissance humaine.
03:16Donc pour bien comprendre ce qui se joue autour de la langue,
03:19il faut pouvoir en traiter de l'histoire, en traiter de la morphosyntaxe,
03:22en traiter de la sociologie, en traiter de la philosophie.
03:25C'est pourquoi j'ai demandé à toutes ces expertises de se réunir autour de moi pour traiter ce sujet.
03:30– On révoquera le nom de certains de ces experts, bien que nous aussi d'ailleurs sur TV Liberté.
03:34Vous posez comme postulat qu'il doit exister une neutralité axiologique de la langue.
03:40Vous démontrez dans l'ouvrage qu'au contraire, qu'au contraire,
03:43les mots ne sont jamais neutres.
03:44En quoi des termes finalement porteurs d'une charge émotionnelle
03:48engagent-ils soit une position morale, soit une position politique ?
03:51Est-ce qu'on peut parler de neutralité perdue de la langue finalement ?
03:54– Alors c'est une très bonne remarque.
03:56La langue ne sera jamais parfaitement neutre.
03:59La neutralité axiologique, c'est l'hypothèse selon laquelle
04:01il y aurait dans la forme de la langue la possibilité d'être neutre d'un point de vue moral.
04:06C'est-à-dire que lorsque je choisis un terme plutôt qu'un autre,
04:08en réalité je ne biaise pas trop mon propos.
04:11Et vous savez, celui qui précédait ces deux ouvrages-là,
04:15qui étaient Malaise dans la langue française,
04:16vu que j'ai eu le plaisir de présenter ici également,
04:19parlaient de la forme stricte, c'est-à-dire de la typologie et aussi de la syntaxe.
04:24Les accords, par exemple, est-ce qu'il faut accorder
04:25lorsqu'il y a un masculin et un féminin au plus proche,
04:28ou au masculin générique ?
04:30Est-ce qu'il faut mettre un point médian ?
04:32Lorsque vous utilisez ces marqueurs,
04:35vous mentionnez, finalement avant même d'avoir énoncé une quelconque vérité,
04:39ou un quelconque argument, vous mentionnez votre positionnement politique.
04:41C'est ça la perte de la neutralité axiologique.
04:43Lorsque je dis bonjour monsieur, bonjour madame,
04:46avec une simple formule de politesse,
04:48je ne dis rien de ce que je vais énoncer ensuite.
04:50Lorsqu'en revanche je dis, la GPA éthique est un sujet important,
04:55vous savez tout de suite de quel camp je parle en réalité.
04:58Lorsque je dis, ah oui les antifascistes,
05:01vous êtes déjà très orientés,
05:02parce que si des gens qui ont des méthodes,
05:05qui s'apparentent pour beaucoup dans l'acceptation de la violence,
05:08notamment à des méthodes fascistes,
05:09vous les décrivez comme des antifascistes,
05:12en réalité vous prenez déjà un parti.
05:13Alors parfois, finalement malgré vous,
05:17et parfois de manière tout à fait consciente.
05:19C'est-à-dire qu'en acceptant certains mots,
05:22finalement on accepte certaines idéologies.
05:24Alors là ma question elle est simple,
05:25comment résister à cette dictature finalement linguistique,
05:29sans paraître comme un vieux réactionnaire ?
05:32C'est très simple.
05:33Si vous avez envie de débattre de l'écriture d'être inclusive,
05:35et que vous commencez votre phrase en disant,
05:38l'écriture inclusive c'est quand même un peu compliqué,
05:40ou je suis contre l'écriture inclusive,
05:42en réalité vous dites, je suis contre une écriture qui inclut.
05:45Donc en fait vous êtes, malgré vous, sommé de prendre position,
05:49et en disant écriture inclusive,
05:50vous utilisez un qualificatif qui est mélioratif.
05:54Simplement la manière de procéder,
05:56c'est celle que j'ai utilisée,
05:57vous mettez à distance l'écriture dite inclusive,
06:00la GPA dite éthique par exemple.
06:02C'est une manière très très simple de se prémunir de cela.
06:05Une autre, c'est celle d'utiliser des périphrases ou des synonymes.
06:08Il y a très souvent en réalité des mots plus appropriés.
06:11Il suffit d'en avoir conscience.
06:13Et donc dans l'encyclopédie, nous en proposons pour chacune des entrées.
06:16– On va parler de bioéthique, mais par exemple,
06:17si je dis interruption volontaire de grossesse,
06:22si je ramène au vrai terme, c'est avortement.
06:24Et là, il a une charge émotionnelle très forte, négative aujourd'hui.
06:27Donc on ne peut pas l'utiliser non plus ?
06:29– Alors c'est intéressant, il y a un parallèle saisissant.
06:33On est où on vient de finir à peu près les débats à l'Assemblée
06:36sur la loi dite, pourtant sur la fin de vie,
06:40les conditions de la fin de vie.
06:41Vous verrez que dans la loi et dans les débats,
06:44il n'y a pas eu une fois prononcé le mot euthanasie.
06:46– Exactement, pour les mêmes raisons.
06:48Parce que le législateur a jugé bon de mettre à distance
06:51un terme trop chargé selon lui émotionnellement.
06:53En réalité, ce qu'il met à distance, c'est le fond du débat.
06:57C'est ce qui compte véritablement.
07:00Et donc pour s'en tenir à des mesures purement techniques.
07:03Lorsque vous parlez d'IVG, vous utilisez un acronyme.
07:05Cet acronyme n'a pas de charge.
07:07Donc là, c'est la méthode inverse qu'on utilise pour mettre à distance
07:10et cacher le réel.
07:11– Alors, il y a beaucoup de thèmes qui sont vus dans cette forme de dictionnaire.
07:15C'est une encyclopédie, on va de l'antifascisme à wokisme, de A à AW.
07:20Et j'ai conservé, c'est vrai, un exemple central dans l'ouvrage
07:23qui est la bioéthique, on vient d'en parler à l'instant.
07:25Et dans ce domaine, vous avez cité par exemple la gestation pour autrui,
07:29l'aide à mourir, l'interruption volontaire de grossesse,
07:31on en parlait à l'instant.
07:33Est-ce que c'est un moyen volontaire de rendre acceptable des pratiques ?
07:36Mais alors si ces pratiques sont socialement controversées, voire combattues,
07:39est-ce que c'est systématique ?
07:42– Alors, là, on peut considérer, dans la question de l'euthanasie,
07:45qu'il y a eu une volonté manifeste.
07:48Certains l'ont noté, l'ont observé pendant les débats.
07:51Donc la volonté manifeste, ça a été celle de techniciser le débat
07:54de manière à le rendre plus simple.
07:56Et donc à éviter les problèmes fondamentaux
07:58qui relèvent d'un débat qu'une société équilibrée doit avoir
08:02quant aux questions fondamentales de bioéthique.
08:05Vous noterez qu'on a eu assez peu d'interrogations profondes sur ces sujets-là.
08:08Or, c'est cela qui compte, en réalité.
08:10C'est notre conception du vivant.
08:14Dans un débat comme celui-là, c'est la vision de la vie et de son avenir
08:18et de l'évolution des technologies vis-à-vis du vivant.
08:21En fait, ce débat a été peu ou prou masqué par des considérations,
08:25elles, qui étaient technocratiques ou techniques.
08:27Et la manière de nommer le débat a servi ce dessin.
08:32– A nommer le débat, il y en a eu un qui a mis des millions de Français dans la rue,
08:37c'est celui du mariage homosexuel.
08:39Alors voilà bien un terme qui a été pourtant technicisé,
08:41comme vous dites, mariage homosexuel.
08:42C'était ça, c'était clair.
08:43Et on est sortis, on est passés à mariage pour tous.
08:45C'est-à-dire une version, j'allais dire, féminisée, mais romantique.
08:50– Voilà.
08:50– Douce.
08:50– Alors justement, en fait, vous savez, le point, c'est que, selon l'objectif,
08:55il y a une forme de démarche téléologique dans la manipulation de la langue.
08:59Selon l'objectif, on utilisera le bon procédé.
09:01C'est pour cela que le titre est aussi long.
09:03Il commence par euphémisme contemporain et autres manipulations de la langue.
09:07On a parfois recours à des hyperboles,
09:09donc à de la magnification, à utiliser des termes très emphatiques.
09:12Au contraire, parfois, on euphémise.
09:14On requiert à des paradoxes, à des oxymores.
09:16Et vous savez, selon l'objet, selon l'objectif,
09:20on va utiliser des figures rhétoriques ou des principes rhétoriques différents.
09:24Donc, dans ce cas-là, il s'agissait d'euphémiser.
09:27Il s'agissait de masquer, de globaliser, d'amoindrir le terme.
09:31Et ça charge le mariage pour tout ce qui peut s'opposer à quelque chose qui est universel.
09:35Donc, voilà pourquoi ça a été nommé ainsi, de manière à éviter le débat,
09:39qui est de dire, est-ce que, finalement, le mariage s'applique de la même manière
09:43ou doit s'appliquer de la même manière à toutes les catégories de population ?
09:47Là, ici, il s'agit de dire, mais finalement, tout le monde a droit,
09:50puisque nous sommes dans un pays d'égalité.
09:51Vous voyez comment, malgré vous, vous vous retrouvez orienté dans un débat
09:56et dans un mode de pensée.
09:57– Il reste deux secondes encore sur ce terrain privilégié de la bioéthique,
10:00qui est un terrain de promotion du politiquement correct.
10:04Est-ce que, dans l'ouvrage, ce n'est pas parfaitement clair dans mon esprit,
10:09vous dites, bon, ben voilà, le langage bioéthique, il a été euphémisé,
10:12vous le dites un instant et vous le répétez.
10:14Est-ce que c'est une stratégie consciente de persuasion politique, idéologique,
10:18ou est-ce que ce n'est pas, et permettez-moi de vous le dire aussi,
10:20une simple évolution presque consciente du vocabulaire médical ou juridique,
10:25une évolution, là où vous semblez voir un complot ?
10:27– Alors, moi, je n'évoque pas de complot, ni dans mon introduction,
10:31ni d'ailleurs dans les contributions.
10:33– C'est clair.
10:33– Donc, il n'y a pas de complot, tout simplement parce qu'il n'y a pas de comploteur.
10:36– En revanche, il peut y avoir des complots locaux, c'est-à-dire, en tout cas, des stratégies.
10:43Ça, c'est évident, il y a des stratégies, mais c'est au cas par cas.
10:46Parfois, c'est une évolution.
10:48Dans le cas médical, c'est assez particulier, parce qu'en fait, le milieu médical,
10:52la terminologie médicale, elle s'est fortement technicisée,
10:55et vous verrez désormais, notamment pour les affections mentales,
10:59on a l'essentiel des termes qui sont devenus des acronymes,
11:02pour plein de raisons, parce qu'on a appris à mieux segmenter,
11:05et parfois aussi pour des raisons très idéologiques,
11:07parce qu'un certain nombre de termes étaient jugés comme stigmatisants,
11:10et donc les sociétés de médecine ont dit, plutôt que d'utiliser tel terme,
11:13on utilisera tel acronyme.
11:15C'était le cas, vous savez, maintenant, vous avez des personnes
11:18qui sont à haut potentiel HPI désormais, on ne parle plus de surdoués,
11:21parce que surdoués voudraient dire que les autres sont sous-doués ou inférieurement doués,
11:25alors que haut potentiel intellectuel, HPI, met à distance et évacue le sujet.
11:30Et puis, on a des termes beaucoup plus techniques désormais,
11:32un peu partout.
11:33Selon les domaines, d'ailleurs, ça n'opère pas, cette évolution,
11:37de la même manière, dans le domaine psychiatrique,
11:39dans le domaine de la chirurgie, dans le domaine de la pharmacopée,
11:42donc je ne pourrais répondre globalement à ce sujet-là,
11:45en fait, il faut prendre les sujets les uns séparément des autres.
11:48Mais parfois, oui, il y a une volonté conscience,
11:51parfois il y a simplement un mouvement de fond,
11:53et donc les personnes qui sont chargées de donner ces attributions,
11:58de conférer ces attributions, procèdent selon les normes en vigueur.
12:01– Je le disais, il y a beaucoup d'encyclopédies de domaines d'extension de la neuve langue,
12:06si vous me permettez l'expression, il y a par exemple,
12:09vous utilisez et vous regardez la notion de démocratie participative,
12:13et la formule participe réellement à une forme de manipulation,
12:17ou alors simplement de brouillage sémantique, et puis passons, c'est pas grave.
12:21– Oui, alors en fait, dans démocratie participative,
12:24il y a quelque chose d'un peu étonnant,
12:25c'est-à-dire que la participation au princeps en démocratie,
12:28c'est de mettre un bulletin de vote.
12:30Et la participation secondaire en démocratie,
12:32c'est de se soucier de ce que font les gouvernants avec notre bulletin de vote,
12:36et donc de pouvoir écrire des chroniques, se plaindre, critiquer.
12:41Voilà la participation active d'un citoyen dans une société qui fonctionne normalement.
12:44Par ailleurs, la participation tertiaire, naturelle dans une démocratie,
12:49consiste à participer à des syndicats,
12:52s'engager dans des associations qui sont des contre-pouvoirs.
12:54Donc voilà, la démocratie, elle est participative par essence.
12:58La nommée participative, c'est de dire,
13:00voilà, je viens quelque part trahir, mais c'est pas ce que je dis,
13:03en réalité je ne le montre pas, mais je trahis le contrat démocratique.
13:07Je viens créer des formes qui sont en réalité des simulacres de démocratie.
13:10Les conventions citoyennes pour le climat ont été trustées par des groupements militants
13:14qui ont fortement biaisé les débats,
13:16et ce n'est probablement pas la faute des gouvernants,
13:19c'est la nature même de ces formes, on va dire, parapolitiques,
13:25que sont les formes de démocratie dites participatives,
13:27qui par définition, si elles n'ont pas été inventées avant,
13:29et si elles n'existent pas vraiment, sont viciées,
13:33parce qu'elles ne sont pas représentatives,
13:35parce qu'elles peuvent être manipulées, etc.
13:37Donc faire croire qu'il y aurait d'autres formes de démocratie,
13:39oui, c'est un brouillage peut-être un peu coupable.
13:42– Alors, vous vous rappelez aussi que les totalitaristes du XXe siècle,
13:47dont ils sont formés par la même matrice,
13:50ont toujours façonné la langue pour imposer leur dictat ou leur dictature.
13:55Est-ce que nous sommes aujourd'hui, nous, en 2025, dans le même cas ?
13:59Est-ce qu'il y a des dictatures, on en remplaçait d'autres ?
14:01– Alors, ce qui est certain, en tout cas en France,
14:04c'est qu'il n'y a pas de dictature, il n'y a pas de régime totalitaire.
14:07D'ailleurs, il n'y en a pas dans le monde occidental de manière générale.
14:10En revanche, et Nathalie Hénique le dit, ce n'est pas la seule à l'écrire,
14:15on a une forme de totalitarisme dit soft, dit doux ou léger.
14:19Il n'y a pas d'équivalent, malheureusement, en français,
14:21pour décrire ce terme de soft.
14:24Alors, pourquoi ?
14:25Parce qu'en fait, il y a un mode de pensée dominant
14:29chez une classe minoritaire, mais illitaire.
14:33Voilà la situation.
14:34Donc, dit autrement, en réalité, ce qu'on appelle le wokisme
14:37ou une certaine forme de néo-progressisme, c'est désormais minoritaire en France.
14:40Les Français, majoritairement, récusent, selon les sondages
14:43et selon ce qu'on va sonder, c'est entre 65 et 80%.
14:46Si vous parlez de la connaissance et de la culture,
14:48si vous parlez de l'écriture d'intérêt inclusive,
14:50tout ça s'est rejeté assez globalement dans la société française désormais.
14:53En revanche, c'est tout à fait majoritaire dans les milieux académiques,
14:56les professions intellectuelles supérieures,
14:59certains corps intermédiaires, chez les instituteurs,
15:02au sein des médias, et donc en fait, dans les lieux d'influence,
15:07dans les zones élitaires, vous avez une large adhésion à cette aise.
15:12Ce qui fait qu'il y a une forme…
15:12– Donc elles sont les bonnes.
15:13– Pardon ?
15:14– Donc elles sont les bonnes.
15:15Vous qui faites partie de ces élites.
15:17– Je ne sais pas si c'est partie de ces élites.
15:19C'est pour ça qu'on n'est pas dans un vrai régime totalitaire.
15:24C'est parce que nous avons le droit de critiquer,
15:27nous avons le droit de nous opposer même de l'intérieur du système.
15:29Voilà la grande différence avec un régime totalitaire.
15:30– Les gens qui n'ont pas d'éducation refusent le walkie.
15:32Ceux qui ont de l'éducation l'acceptent.
15:34– Sont plus enclins à l'accepter.
15:36Sont plus enclins à l'accepter.
15:37Vous aurez des gens très éduqués qui le refuseront,
15:39et des gens moins éduqués qui y adhéreront.
15:42Il y a des gens très peu éduqués qui adhèrent aux thèses dites walk.
15:44Mais effectivement, il y a une partition quand même de la population.
15:47Mais c'est un marqueur, de toute façon,
15:49c'est un marqueur de gauche voire d'extrême gauche.
15:51La gauche a fait sécession avec le peuple.
15:53C'est un des grands facteurs d'analyse
15:57qu'il faut avoir et comprendre dans la société contemporaine.
16:00Et donc, la gauche est devenue élitaire
16:01parce que le peuple n'étant plus de gauche,
16:04la gauche ne pouvait plus être le parti du peuple.
16:05Donc, elle s'est autonomisée.
16:06Ça arrivait plein de fois dans l'histoire.
16:08En s'autonomisant, elle a construit un langage, un sabir propre.
16:12C'est l'ensemble des termes que vous voyez ici.
16:14Simplement, lorsque vous avez le contrôle des médias,
16:17vous diffusez ces termes à grande distance, à grande échelle.
16:20– Donc, un totalitarisme du XXe siècle qui crée la terreur,
16:25un totalitarisme soft du XXIe siècle
16:27qui s'appuie finalement sur un conformisme social, c'est ça ?
16:30– Exactement.
16:30– La police de la pensée qui remplace la police tout court.
16:32– Le modèle, c'est celui de la norme sociale implicite.
16:35Personne ne viendra chez vous le matin,
16:36vous cherchez à 6h du matin parce que vous avez employé un mot.
16:39En revanche, subtilement, on vous désinvitera.
16:42C'était Michel Onfray qui se plaignait, je crois, en radio la semaine dernière,
16:46de ne pas avoir été invité depuis 10 ans sur France Culture.
16:47Bon, c'est quand même qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas,
16:51qu'on approuve ou qu'on désapprouve.
16:52Ce qu'il dit, c'est un dépenseur majeur, il n'est plus lu en France.
16:56Et ça, c'est un marqueur.
16:57Il n'a plus le vocabulaire adapté, il n'a plus les positions adaptées
17:00et donc le service public décide de le mettre à distance.
17:04– Si par exemple, j'utilise le terme avortement,
17:06vous pensez que je ne peux pas rentrer dans toute une série,
17:09on va dire le devisail public en ce moment parce que c'est lui qui est visé,
17:12mais que ce terme-là vous exclut ?
17:14– Alors, le terme avortement lui-même,
17:19cela dépend véritablement de votre propos et d'ailleurs d'où vous parlez.
17:22Parce qu'en réalité, dans ce mode de pensée,
17:25le point de vue du locuteur importe.
17:27On a une entrée qui s'appelle épistémologie du point de vue.
17:30Sous des termes très pompeux, ce que ça veut simplement dire,
17:33c'est que la pensée néoprogressiste considère que la science peut se faire
17:38à partir de la subjectivité de l'individu.
17:40Alors que jusque-là, on a toujours considéré que le chercheur
17:42devait s'effacer devant le réel.
17:45Là, on dit non, le chercheur fait partie intégrante du réel,
17:47il le façonne d'ailleurs par sa vision du monde,
17:49et donc sa psyché et son ressenti doivent pouvoir être quelque part
17:52dans un article de recherche, parce qu'il change singulièrement les choses.
17:56Et donc, cette inversion fait que, si vous utilisez le mot avortement,
18:01mais que vous parlez du bon côté, si je puis dire,
18:05vous avez le droit de le faire.
18:06Si en revanche, vous utilisez le terme avortement
18:08et que vous parlez du mauvais côté ou du côté condamné,
18:11ce sera beaucoup plus difficile pour vous.
18:12– On peut être condamné pour un mot quand même.
18:14– On peut être condamné pour un mot.
18:15– Médiétiquement sûr, socialement ?
18:16– Bah écoutez, socialement, très facilement.
18:18Faites une expérience, allez rue Saint-Guillaume, allez rue Dulme,
18:22et demandez avec une caméra…
18:23– Devant Sciences Po et devant…
18:24– Voilà, devant Sciences Po et devant l'École d'Organisation Supérieure,
18:26même d'autres établissements.
18:27Faites l'expérience, avec ou sans la bonnet de TV Liberté,
18:31et demandez aux étudiants, avec une caméra, c'est très important,
18:33il faut qu'il y ait une responsabilité quand même.
18:35– Qu'est-ce qu'une femme ? Donnez-moi votre définition.
18:38Vous verrez ce que vous recevrez comme définition.
18:41Ce que vous verrez, c'est l'incapacité de la plupart des élèves
18:43à définir ce mot, qui a été très stable dans toutes les langues de tout temps.
18:48– Et c'est quoi pour vous une femme ?
18:50– Une femme, c'est trois choses.
18:53C'est la congruence de caractéristiques biologiques,
18:56c'est deux, d'éléments qu'on va appeler de conventionnalité sociale,
19:00c'est-à-dire c'est un certain nombre de référentiels, culturels, historiques, traditionnels.
19:03Ce n'est pas uniquement des éléments biologiques,
19:06et c'est aussi un ressenti profond, un vécu, un rapport au réel.
19:11Et c'est la conjonction des trois qui fait, dans la contemporanéité,
19:14la définition, à mon sens, la plus acceptable d'une femme.
19:17– Alors il y a des remarques qui peuvent être faites à l'écoute quand même,
19:20ou au regard à la lecture plutôt même de votre démonstration, exemple.
19:25Je trouve qu'il existe une neuve langue que l'on pourrait qualifier de droite,
19:28pas exclusive de droite.
19:29Alors j'ai trouvé des termes comme zone de non-droit, submersion vibratoire,
19:33je ne suis même trouvé presque alternatif, ça me vise,
19:36est-ce que ça peut être vu là aussi comme des manipulations discursives,
19:41idéologiques pour l'adversaire ?
19:43– Complètement.
19:44– On va les utiliser alors.
19:46– Non, je laisse poursuivre, complètement.
19:48– Si vous êtes parfaitement honnête, une zone de non-droit n'est pas une zone de non-droit.
19:52Si vous l'employez, vous recourez à une hyperbole, c'est votre choix.
19:56Dans les faits, je n'emploie pas zone de non-droit.
19:57En revanche, je suis capable d'être très dur et d'écrire très précisément ce qui s'y passe.
20:02Ça ne veut pas dire du tout que je méconnais ce qui se passe dans ces zones.
20:05Mais effectivement, toute personne honnête sait que c'est une hyperbole.
20:09Donc oui, il y a l'équivalent.
20:10C'est la même chose pour, un exemple que j'aime beaucoup,
20:13que j'ai hésité beaucoup à mettre aussi, vidéo-surveillance, vidéo-protection.
20:17Ce qu'on appelait vidéo-surveillance pendant longtemps,
20:20à un moment est devenu problématique dans le débat.
20:22Et donc, le législateur, très tranquillement, a commencé à faire évoluer le terme.
20:26Et on a même oublié vidéo-surveillance.
20:27Vous verrez désormais sur les panneaux de vos villes, vidéo-protection.
20:32C'est très confortable.
20:33On est tous attachés, je crois, à la vidéo-protection, à la vidéo-surveillance.
20:38Désormais, ça fait consensus.
20:39En revanche, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de débat à avoir,
20:43toujours, et un souci, toujours, dans une démocratie qui fonctionne bien,
20:46des libertés individuelles.
20:48Balayer cela en disant simplement, si vous n'avez rien à vous reprocher,
20:51donnez-moi votre vie privée.
20:52On sait que malheureusement, dans l'histoire, ça n'a jamais fonctionné.
20:54Parce qu'il suffit de raisonner par l'absurde et de se dire,
20:56si le gouvernement que j'avais aujourd'hui était celui du camp que j'aborde.
21:00Et là, vous comprenez assez vite pourquoi,
21:02vidéo-surveillance est un terme probablement un peu plus adapté.
21:06– Je vais élever le problème.
21:07Il y a un mot qui a suscité la mort sociale de son auteur,
21:12grand remplacement, mort sociale de Renaud Camus.
21:15Ce qu'à présent, qu'est-ce qu'on fait ?
21:16Grand remplacement, pour évoquer la submersion migratoire.
21:19– Vous venez d'utiliser deux…
21:20– C'est la charge émotionnelle, là,
21:21parce que les deux mots, grand et remplacement, ne sont pas…
21:23– Grand remplacement, et pareil, submersion migratoire
21:25est aussi du registre de l'hyperbole.
21:28En fait, simplement, le grand remplacement,
21:32j'ai déjà débattu de ce sujet-là, c'est un peu différent.
21:35Parce que dans le grand remplacement, c'est une théorie globale,
21:39ce n'est pas simplement une réalité bien connue
21:41qui avait une manière d'être décrite, qui a évolué,
21:45qui a connu un glissement sémantique.
21:47Là, c'est une théorisation nouvelle, d'un phénomène nouveau,
21:51qui n'a pas vraiment de précédent dans l'histoire.
21:53Un remplacement démographique de population telle que Renaud Camus le signifie,
21:57en fait, par le passé, lorsque l'on voulait prendre possession d'un territoire,
22:00on se battait.
22:01Là, ce que dit Renaud Camus, c'est non, il y a une forme de combat
22:04très doux par la démographie, qui amènera le changement
22:06d'une population totale, et donc la prise de contrôle par un autre.
22:09C'est ça.
22:10Donc, c'est un peu différent, c'est-à-dire, ça ne rentre pas tout à fait,
22:12c'est pour ça qu'il n'est pas dans le livre.
22:13Là, si je devais critiquer le terme, il faudrait que je critique la théorie.
22:17Ce n'est pas le registre de cet ouvrage.
22:19Le registre de cet ouvrage, c'est véritablement de dire,
22:21il y avait une réalité qui préexistait, qui était bien décrite,
22:24et elle a été progressivement remplacée par d'autres termes.
22:27Qu'est-ce que cela veut dire ?
22:28Quel est l'agenda qui est servi ?
22:29– La submersion migratoire, là, il n'y a pas de théorie, d'ailleurs.
22:32C'est un fait.
22:33– Oui, oui.
22:34– Réflutable ou pas, ce n'est pas mon problème,
22:36encore que mon point de vue est fait.
22:38Mais là, de cette façon, on peut dire, ça cache une théorie.
22:41Submersion migratoire, il y en a eu dans d'autres temps,
22:44d'autres peuples, d'autres situations que celle de l'Europe aujourd'hui.
22:47– Oui, absolument.
22:48Le terme de submersion migratoire, très sincèrement,
22:50il y a, justement, c'est presque la contraposée.
22:53Est-ce qu'il y avait un meilleur terme pour le dire avant ?
22:55Non, non, en fait, en réalité…
22:57– Donc, il y a une neuve langue de droite qui s'impose, quand même.
23:00– Là, est-ce que c'est…
23:01Alors, le fait de créer des néologismes ne dit pas avoir une neuve langue.
23:05La neuve langue, c'est de biaiser la pensée.
23:08Si vous dites, je considère qu'au-delà de 400 000 personnes
23:11qui entrent sur un territoire, que je ne sais pas intégrer,
23:13c'est une submersion, vous parlez français.
23:16Donc, c'est un peu différent.
23:18La neuve langue consiste à dire, soit je remplace les termes,
23:21j'en supprime certains, ou je fais complètement évoluer l'acception d'autres.
23:24Voilà ce qu'est la neuve langue.
23:26Si vous décrivez un nouveau phénomène par de nouveaux termes,
23:29je ne m'oppose pas à tous les termes que le néoprogressisme invente.
23:31Parfois, ils décrivent des nouvelles réalités.
23:32– Autre reproche, si vous me permettez, Samy Biasoni,
23:35et autre remarque qui touche à la dénonciation,
23:37de la dénonciation finalement à l'action.
23:39Alors, vous dénoncez, mais…
23:41– Mais, quand l'administration Trump s'attaque au roquisme,
23:44à tout ce qui est LGBT, inclusion, diversité,
23:47vous avez une réponse pour le moins sibylline.
23:49Je vous cite, c'est dans les pages du JDD,
23:51je me suis toujours méfié des révolutions,
23:54l'antithèse du néoprogressisme inquisiteur
23:56ne saurait être un populisme censeur.
23:59Il y a une alternative raisonnable, alors, qui existe, et laquelle ?
24:01– Je le crois.
24:02– Parce qu'on attendait de l'action, et là, on voit de la modération.
24:05– Par.
24:05– Vous ?
24:06– Ah oui, bien sûr.
24:08Alors, moi, c'est très simple, c'est ma théorie de l'histoire.
24:10Je considère que, alors, c'est une théorie peut-être un peu longue à expliquer,
24:14mais je vais essayer de la synthétiser.
24:15Je considère que les révolutions ne servent pas la marge de l'histoire.
24:19Les révolutions accélèrent l'histoire.
24:21Ce qui est deux choses différentes.
24:22Je ne dis pas qu'elles sont inutiles,
24:24je dis que ce ne sont pas elles qui font l'histoire.
24:27Qu'est-ce que je veux dire par là ?
24:28Je considère qu'en fait, avant tout, les grandes évolutions sociétales
24:31sont le fait de facteurs technostructurels.
24:34C'est-à-dire que, vous savez, c'est beaucoup plus facile d'avoir l'égalité des genres
24:38lorsqu'on a des évolutions techniques qui le permettent, et qui le précèdent.
24:42Ensuite, l'action sociale, elle vient accélérer le mouvement.
24:46Mais ce n'est pas elle qui a permis la révolution.
24:50Le problème des révolutions, c'est qu'elles ont été toutes trop radicales,
24:57et elles ont amené des contre-révolutions aussi radicales.
24:59Ce faisant, elles ont perturbé très durablement, très durablement,
25:03les sociétés qui en ont été les supports.
25:05Donc je considère que…
25:07En fait, ce n'est pas Trump que je critique au premier chef,
25:10parce que c'est une contre-révolution.
25:11– Je vais comprendre, oui.
25:12– Non, je dis, relisez le passage.
25:14– Je suis toujours méfié des révolutions.
25:17L'antithèse du néoprogressisme inquisiteur ne saurait être un populisme censeur.
25:21– Je me suis toujours méfié.
25:21– Un populisme censeur, j'ai senti comme ça que c'était Trump.
25:24– C'était Trump, bien sûr.
25:25– Je m'en méfie.
25:26– Exactement.
25:27Alors Trump, du point de vue de la langue, a fait…
25:29Et je vais vous expliquer pourquoi je m'en méfie.
25:31Ce que Trump a fait, il est en train de condamner des termes…
25:34Vous savez, on est en démocratie.
25:35Et les États-Unis sont en démocratie également.
25:37Vous ne pouvez pas dire…
25:38Le néoprogressisme nous oblige, nous contraint à utiliser certains termes
25:42plutôt que d'autres.
25:43Et lorsque vous êtes au pouvoir, dire…
25:44Bon, finalement, voici la liste des termes qui vaudront bannissement politique.
25:47Ça ne fonctionne pas.
25:49Bien évidemment, je fais la différence entre action et réaction.
25:53La réaction, vous savez, c'est l'histoire du conservatisme.
25:57L'histoire du conservatisme est ancrée dans la contre-révolution.
26:01C'est ainsi que le conservatisme est fait.
26:03En tout cas, le conservatisme dans sa forme moderne, si je puis dire.
26:08Donc, je fais bien la partition entre les deux.
26:10Mais c'est pour ça que je me bats prioritairement sur ce terrain-là,
26:13sur le terrain de la révolution.
26:14Je veux empêcher la révolution d'advenir,
26:17pour éviter les dérives de la contre-révolution,
26:19parce qu'elle est obligée d'être excessive.
26:21Vous voyez ce que je veux dire ?
26:22Et quand elle est excessive, elle laisse des traces.
26:25Et notamment, l'une des traces qu'elle laisse,
26:27c'est que parfois, elle appelle la contre-révolution,
26:30c'est-à-dire le retour du propos révolutionnaire, par excès.
26:33Et je ne souhaite ni l'un ni l'autre.
26:34Je souhaite que, par une approche plus mesurée,
26:37plus méthodique, plus didactique, plus humaniste,
26:40peut-être un peu plus lente et moins efficace, j'en conviens,
26:43nous évitions ces soubresauts de l'histoire.
26:46– Vous dites que le sens commun cesse d'être partagé.
26:48Mais alors, clairement, et pour être encore plus synthétique,
26:50qu'est-ce qu'on dit aux jeunes générations
26:52qu'on veut former à la résistance ?
26:55– Alors, il faut déjà…
26:57– Prenez le temps, prenez le temps, c'est ce que vous venez de me dire.
26:59Il faudra du temps.
27:00Les jeunes générations, elles n'ont pas le temps.
27:02– Oui, mais si elles viennent…
27:04– Le cannabis sera récréatif plus vite que la riposte à ce terme.
27:07– Mais vous savez, ça peut aller très vite.
27:09On peut aller très vite et de manière concertée et intelligente,
27:12et avec résolution.
27:14Résolution ne veut pas dire révolution.
27:15C'est deux choses très différentes.
27:17Ce que je peux dire à la jeunesse, c'est engagez-vous plus massivement.
27:19Si vous avez 15 millions de personnes qui s'engagent pacifiquement,
27:22c'est plus important que 100 000 révolutionnaires.
27:25Et ça fait beaucoup moins mal.
27:26Donc voilà ce que je dis, il y a des manières de le faire.
27:29La manière, c'est de s'informer, c'est de prendre le temps,
27:31c'est de contre-argumenter, c'est d'assumer ses convictions,
27:35d'aimer la France, d'aimer nos traditions,
27:37d'aimer le contrat humaniste qui est celui de notre tradition française.
27:41Je pense qu'il y a des manières de résister qui permettent, sur long terme,
27:46de gagner quelle bataille ?
27:48La bataille de fonder une société plus harmonieuse.
27:52– Écoutez, pour nous, on essaiera de préserver cette langue commune
27:55au service de la vérité.
27:56C'est notre enjeu à nous.
27:58Votre enjeu à vous, c'est de faire connaître cette encyclopédie
28:00des euphémismes contemporains et autres manipulations militantes de la langue.
28:03C'est aux éditions du Cerf.
28:05C'est en vente sur le site de TVL.
28:07Vous allez dans la boutique de TVL sur tvl.fr.
28:09On peut peut-être parler des contributeurs.
28:11Vous pouvez peut-être nous en dire quelques mots,
28:12des personnalités qui vous ont aidé à concevoir cette encyclopédie ?
28:16– Oui.
28:16– Et comme il y en a 40, vous allez vous faire 30 et demi à peu près ?
28:19– Non, je vais être beaucoup plus mesuré que ceux-là.
28:23Non, non, il y a quelques vieux compagnons,
28:24il y a quelques nouveaux compagnons.
28:26On a des gens comme Silvio Pérez qui a déjà écrit sur le hawkisme.
28:29En fait, je suis allé chercher finalement un peu les experts,
28:32ceux qui ont pris des positions intéressantes sur les sujets.
28:35Taguiev sur l'antiracisme était selon moi incontournable.
28:39Je lui ai demandé à Pierre Valentin qui était plutôt de la jeune génération
28:41des essayistes de travailler sur la fluidité de genre.
28:44Des gens comme M. Rigoulot, des gens comme M. Kuhns,
28:46M. Rouvillois par exemple que vous connaissez aussi très bien.
28:50Donc voilà, on arrive aux pages.
28:51Caroline Goldman sur l'éducation dite positive.
28:54Sujet très intéressant, comme s'il y avait une éducation négative.
28:57Quand on éduque, on aime.
28:58Quand on aime, on est positif, on vise, on œuvre bien.
29:01Et donc, Caroline Goldman a un point de vue sur l'éducation
29:05et ce que doit être une éducation bien mesurée.
29:07Quand vous me disiez, mais qu'est-ce qu'on fait ?
29:09On éduque bien ses enfants déjà.
29:10Quand on prépare la génération d'après, puis celle de maintenant,
29:13on la motive à mener des luttes justes et à tenir bon.
29:17Voilà ce qu'il faut faire en employant le bon langage,
29:19en étant plus responsable.
29:21Retrouver la nuance et l'esprit critique, ça vous va ?
29:23Ça me va parfaitement.
29:24Et bien voilà, vous avez l'ouvrage pour faire cela.
29:27Merci à vous, Samy Pérez.
29:27Merci à vous.
29:28Merci à vous, Samy Pérez.
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