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Philippe de Villiers, ancien ministre, écrivain et auteur était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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00:00La grande interview sur CNews et Europe 1, mon invité ce matin a traversé la vie politique française.
00:05Il a connu plusieurs présidents, vécu des cohabitations, fréquenté les plus grands.
00:10Il est écouté et même craint pour les ambitions que certains lui prêtent.
00:14Bonjour et bienvenue Philippe Devilliers.
00:15Bonjour Sonia.
00:16Merci d'être là. Vous publiez ce jour aux éditions Fayard.
00:20Popule ici d'un cri ultime pour sauver la France, on va bien sûr en parler.
00:24Mais tout d'abord, nous sommes loin, loin de l'intérêt supérieur de la France depuis dimanche soir.
00:28Les Français assistent Philippe Devilliers, ébahis, un balai fou, un vaudeville, révélateur du niveau de la politique.
00:35Chacun vient avec sa solution, chacun vient avec sa partition, chacun vient avec son réquiem de la Macronie.
00:41Comment vous jugez un tel spectacle et même un tel effondrement ?
00:46En 40 ans, je n'ai jamais vu ça.
00:49La politique est devenue un simulacre.
00:52On fait semblant.
00:54Les compétiteurs de la société de connivence ont versé dans l'insignifiance d'une gestuelle tragicomique
01:06où chaque ministricule s'emploie à travestir l'honneur perdu des élites macronisées.
01:15C'est un théâtre d'ombre.
01:18Et pendant ce temps-là, ce qu'on ne dit pas aux Français,
01:23c'est que le pouvoir a abdiqué le pouvoir,
01:26le pouvoir a transféré le pouvoir.
01:28Le pouvoir, il est parti à Bruxelles et au prétoire.
01:36La potestas est entre les mains de la République des commissaires
01:42et l'octoritas est entre les mains de la République des juges.
01:47C'est-à-dire que la France a perdu la maîtrise de ses frontières,
01:55de ses lois, de son budget, de son commerce, de son agriculture,
01:58tout ce qui fait la substance et qui donne du travail aux gens.
02:04En réalité, la politique est devenue un exercice ludique, voire égotiste.
02:10C'est la course aux places, la course à la gamelle.
02:14Et finalement, le débat ne porte plus,
02:19les hommes politiques le cachent,
02:22le débat ne porte plus sur les causes,
02:26sur le traitement des causes,
02:27mais sur le traitement des effets,
02:29des décisions prises ailleurs par les nouveaux souverains.
02:32La politique est devenue un grand mensonge.
02:36La faute à qui, Philippe de Villiers ?
02:37D'ailleurs, avant de parler d'éventuelles solutions,
02:40selon certains, dissolution, démission et même cohabitation,
02:43est-ce que vous voyez dans cette instabilité,
02:45dans cette faculté des débats,
02:47une obsolescence très accélérée du personnel politique ?
02:51Obsolescence, oui, si ça veut dire impuissance crépusculaire.
02:59Je savais que le Manson disait,
03:00la politique cédera dans un égout.
03:04Il avait bien anticipé.
03:05En fait, on assiste,
03:10si on prend un peu de hauteur,
03:11à un chassé-croisé.
03:16D'un côté,
03:18en 40 ans,
03:19je dis ce que j'ai vu en 40 ans,
03:21c'est le changement de conception de la politique.
03:25On est passé à une conception
03:26sacrificielle,
03:27oblative,
03:32le pouvoir était un service,
03:34voire une immolation,
03:36pour certains,
03:38à une conception hédoniste,
03:40consumériste,
03:41le pouvoir est devenu une consommation.
03:44Et je pense souvent aux mots de De Gaulle
03:46à propos du petit parti charnière
03:47qui s'appelait l'UDSR,
03:49qui ressemble tellement à notre partitocratie.
03:51Il disait,
03:55je les vois tous
03:56réchauffer leur petite soupe
04:00sur leur petit réchaud
04:01dans leur petite cuisine.
04:03Et le deuxième chassé-croisé,
04:07c'est,
04:07qu'explique la confusion
04:08du milieu politique
04:11et du débat politique,
04:13c'est qu'on est en train de changer de clivage.
04:15C'est-à-dire ?
04:16C'est-à-dire que l'ancien clivage est mort,
04:18il s'est effacé.
04:19C'est la droite et la gauche.
04:22La droite, en fait,
04:23elle a liquidé,
04:24elle a abandonné sa matrice anthropologique.
04:27Regardez ce qu'elle s'apprête à faire.
04:29Le Sénat,
04:30le nouveau sénateur,
04:31Bruno Retailleau,
04:32il va voter la loi sur l'euthanasie
04:36puisque le projet arrive dans quelques heures.
04:39C'est la droite qui vote l'euthanasie.
04:42Et donc, en fait,
04:44la droite n'a plus
04:46sa singularité
04:50au sens anthropologique.
04:52Et la gauche, elle,
04:54elle a abandonné
04:55son identité
04:57à la fois idéologique
04:58et sociologique.
05:00Mais il y a un nouveau clivage
05:01qui est né
05:01et qui va se développer.
05:05C'est le clivage
05:06entre souveraineté européenne
05:07et souveraineté nationale.
05:09Pourquoi ?
05:10Parce que le temps de la globalisation
05:12est en train de finir.
05:13Et on ne le voit pas en France.
05:15Mais ailleurs, on le voit.
05:16Et Trump et Vance l'ont vu.
05:19Et les Chinois l'ont vu.
05:20C'est-à-dire qu'en fait,
05:21c'est le retour de la frontière,
05:22c'est le retour de la nation,
05:24c'est le retour de la politique
05:25et c'est le retour de la puissance.
05:27Donc, c'est le retour de l'État-nation.
05:30Là, vous parlez des sujets
05:31qui ont trait, j'allais dire,
05:33à l'intérêt supérieur de la France,
05:35la souveraineté,
05:36les frontières,
05:37les sujets qui préoccupent
05:38les téléspectateurs et les auditeurs.
05:40Mais Philippe Devilliers,
05:40hier, les solutions,
05:42et encore aujourd'hui,
05:43c'est dissolution,
05:44démission à votre place.
05:46Vous l'avez cité,
05:46Bruno Rotaillot, hier,
05:47nous dit,
05:48une cohabitation est encore possible.
05:51Et dit-il,
05:51puisque vous avez cité
05:52le général de Gaulle,
05:53parce qu'il est gaulliste,
05:55il ne veut pas de la démission
05:56du président de la République.
05:57Ce serait un précédent dangereux,
05:59selon lui.
05:59Que répondez-vous ?
06:02D'abord,
06:02j'ai regardé hier Bruno Rotaillot
06:04et je n'ai pas compris.
06:06Que vous connaissez bien.
06:07Oui.
06:07Je n'ai pas compris.
06:08Il lui manque un mentor.
06:10Parce que la cohabitation,
06:13on est devant un hybride.
06:16C'est-à-dire le gouvernant opposant.
06:19Donc en fait,
06:20si on résume,
06:21Bruno Rotaillot,
06:21il a été nommé par Macron
06:23pour gouverner avec Macron,
06:27pour Macron.
06:28Et là,
06:29il demande à être renommé
06:30par Macron
06:31pour travailler avec Macron,
06:34contre Macron.
06:35Pour éviter le chaos,
06:36dit-il.
06:36selon lui,
06:38la gauche
06:38qui arriverait au pouvoir.
06:39Là,
06:40ça devient compliqué.
06:42C'est le chat
06:42qui meurt la queue.
06:45Alors,
06:46en fait,
06:47je vais vous dire
06:48ce que je pense.
06:50Il faut la dissolution
06:52tout de suite.
06:54Pourquoi ?
06:54Parce qu'il y en a
06:55une petite chance
06:55avec la dissolution
06:56de changer l'Assemblée.
07:01C'est un premier pas.
07:03Changer l'Assemblée
07:04pour garroter l'hémorragie,
07:06au moins.
07:08Pour que ça n'aille pas plus loin.
07:10Qu'on évite le pire.
07:12Parce que je pense
07:13qu'aujourd'hui,
07:14les Français qui nous regardent,
07:16ils sont pris
07:18d'un nouveau réflexe
07:19qu'on appelle le dégagisme.
07:22Ça s'appelle
07:22la stratégie du coup de balai.
07:25Mais jusqu'où peut aller
07:26le coup de balai ?
07:26Est-ce qu'il doit aussi
07:27concerner, je veux dire,
07:28le premier d'entre eux,
07:30celui qui est à l'Élysée,
07:31Emmanuel Macron ?
07:32Vous le connaissez bien,
07:34Philippe Devilliers.
07:34Vous avez déjà échangé
07:35avec lui,
07:36échangé sur des sujets
07:37importants.
07:38Si vous deviez,
07:39ce matin,
07:39vous adresser directement
07:41à Emmanuel Macron,
07:42que lui diriez-vous ?
07:45Je lui dirais ceci
07:47sans acrimonie,
07:50mais les yeux dans les yeux.
07:54Vous ne...
07:56regardez pas les Français.
07:59Vous regardez ailleurs.
08:02Vous préférez le Luxembourg
08:05à Okanadour.
08:07Vous préférez Davos
08:08à Vesoul.
08:11T'as voulu voir Vesoul
08:12et on a vu Davos.
08:14Et en fait,
08:16vous ne savez pas
08:17qu'il y a des Français,
08:18j'en ai vu hier après-midi,
08:21deux.
08:21un qui m'a dit
08:22je ne me soigne plus,
08:24je n'ai plus les moyens.
08:26Pendant que
08:27les étrangers clandestins,
08:29eux,
08:30se sont soignés gratuitement
08:31avec notre argent.
08:33Et un autre qui m'a dit
08:34je saute un repas
08:35sur deux.
08:37Un repas,
08:38c'est un père de famille.
08:38Donc vous ne voyez pas ça.
08:43Vous ne...
08:44Vous ne comprenez pas la France.
08:46Vous ne comprenez pas la France
08:47et les Français ?
08:48Alors ça va plus loin.
08:50Vous cherchez à faire
08:52une post-France.
08:53La France de l'ubérisation.
08:56Je m'explique.
08:56En fait,
08:58vous voulez faire venir
08:59une nouvelle population
09:00pour faire un système
09:02multiculturel.
09:03Ça vous amuse.
09:05Vous voulez faire de la France
09:06le laboratoire planétaire
09:09du paradis diversitaire.
09:12C'est ça votre projet.
09:14On vous a vu venir.
09:15On vous voit venir.
09:17Et donc,
09:18changement de peuple.
09:19Et ensuite,
09:20vous voulez un autre destin
09:22pour la France.
09:23Dans la foulée
09:24de votre père spirituel
09:25que Giscard d'Estaing,
09:26vous pensez que la France
09:27a fait son temps.
09:29Et vous voulez la fondre
09:30dans une Europe fédérale,
09:32dans un État européen.
09:33Et c'est pour ça
09:34que vous voulez la guerre,
09:35en fait.
09:35Vous voulez la guerre
09:36pour détourner notre attention
09:38et aussi parce que vous pensez
09:40que tous les pouvoirs faibles
09:41font la guerre
09:43pour renforcer
09:45leur pouvoir évanescent.
09:47Sur la première partie
09:48de votre argumentaire,
09:49il pourrait vous répondre
09:50Philippe Devilliers
09:50parce que vous dites
09:51qu'il ne regarde pas la France.
09:52Peut-être ne la comprend-t-il pas.
09:54Il ne comprend pas,
09:55en tout cas,
09:55certains sujets
09:56ne l'intéressent pas.
09:57L'immigration,
09:58l'insécurité,
09:58ils pensent,
09:59ce sont des sujets
09:59fantasmatiques,
10:01agités par des populistes.
10:02Peut-être pensent-ils
10:03des populistes comme vous.
10:05Philippe Devilliers,
10:05d'ailleurs,
10:06on voit que la pétition,
10:07vous êtes à l'initiative
10:08de cette pétition
10:09qui a rassemblé
10:09des millions de signatures,
10:12n'a pas eu d'écho,
10:13en tous les cas,
10:14de son côté.
10:15Est-ce que vous estimez
10:16aujourd'hui
10:16qu'il rechigne
10:18à donner la voix
10:19au peuple
10:19et pourquoi ?
10:20Assez caractéristique,
10:21vous citez la pétition.
10:25On est à 2 millions
10:27ou presque
10:27de Français
10:29qui ont signé
10:30et qui se disent,
10:31qui se posent votre question,
10:32qui se posent la même question
10:33que vous.
10:34et alors maintenant ?
10:36Rien.
10:38Il y a un député
10:39qui sauve l'honneur
10:40qui s'appelle Charles Aloncle
10:41qui a déposé une résolution
10:42hier.
10:43Je voudrais le saluer
10:44chaleureusement.
10:44À l'Assemblée ?
10:45À l'Assemblée.
10:46Un député,
10:46un ami d'Éric Ciotti,
10:49le futur maire de Nice.
10:51On verra.
10:53Il n'y a pas eu une élection.
10:55Et cette pétition,
10:58qu'est-ce qu'elle dit ?
11:00Elle dit,
11:02vous, le monde politique,
11:04vous, M. le Président
11:05de la République,
11:07vous dites,
11:08vous pensez,
11:09vous nous dites
11:10que la question
11:12de l'immigration
11:13est une question secondaire
11:14et qui viendra
11:15en son temps.
11:17Alors que nous,
11:17nous pensons,
11:19nous les Français
11:19majoritaires,
11:21que c'est une question centrale,
11:24c'est la question centrale
11:25qui commande
11:25toutes les autres.
11:27Et puisque vous refusez
11:28de nous écouter,
11:29et puisque vous refusez
11:31de nous comprendre,
11:32et puisque vous refusez
11:35de nous entendre,
11:36alors rendez-nous
11:36les clés,
11:37les clés de la maison
11:38et donc organiser
11:40un référendum
11:41pour qu'on puisse
11:42se prononcer
11:42sur la question suivante,
11:44qui aura le droit
11:45demain d'entrer en France,
11:46qui devra quitter la France ?
11:48Les clés de la maison,
11:49justement,
11:49parce qu'on en vient
11:50à votre livre,
11:51Populicide,
11:52publié aujourd'hui
11:52chez Fayard,
11:53c'est la question fondamentale,
11:54c'est la clé de voûte,
11:55est-ce que le pouvoir
11:56a encore le pouvoir ?
11:57Est-ce que la France peut-être,
11:59de votre point de vue,
11:59a encore sauvé,
12:00Philippe Devilliers ?
12:01D'abord,
12:01pourquoi ce nouveau livre ?
12:03Nous venons de vous entendre
12:05sur des sujets
12:05éminemment importants,
12:07majeurs,
12:07vous avez souvent tiré
12:08la sonnette d'alarme.
12:09Quels sont les événements
12:10marquants,
12:10peut-être récents,
12:11qui vous ont poussé
12:12à écrire sa nouvelle ouvrage ?
12:15Parce que je ne veux pas
12:17que notre pays meure.
12:20Nous sommes face
12:22à un crime perpétré
12:23par une gente politicienne
12:24qui échappe
12:26au jugement de l'instant.
12:29Nous sommes en train
12:29de changer
12:30de peuplement.
12:33Nous sommes en train
12:33de changer
12:34d'art de vivre.
12:35Nous sommes en train
12:35de changer
12:36de civilisation.
12:39Lorsqu'on tue
12:40un homme,
12:41cela s'appelle
12:41un homicide.
12:44Lorsqu'on tue
12:45un peuple,
12:46cela s'appelle
12:46un populicide.
12:49Nous y sommes
12:49et on nous le cache.
12:51Vous voulez dire
12:51qu'une partie
12:52des élites,
12:53souvent des élites
12:54autoproclamées,
12:54parce qu'il y a des élites
12:55qu'il faut célébrer
12:56en France
12:57dans différents domaines,
12:57mais qu'une partie
12:58de nos élites politiques
12:59est en train de tuer
13:00consciemment,
13:02sciemment,
13:02le pays ?
13:04Nos élites,
13:07à part quelques dissidents,
13:10réfugiés
13:10dans leur catacombe
13:11et qui sortent
13:15de leur catacombe
13:16pour venir ici,
13:17parfois.
13:18Je vous remercie.
13:19Un petit coup
13:20d'un deuil
13:20à l'arcombe.
13:22Nos élites,
13:24nos élites mondialisées
13:26du cercle de la raison,
13:29celles qui commandent
13:30depuis 40 ans,
13:30depuis 50 ans,
13:31depuis Maastricht,
13:33elles sont soumises,
13:37elles sont dans la dimitude,
13:38elles refusent
13:40de désigner
13:41le conquérant.
13:43Elles sont écartelées
13:43entre le wokistan
13:44et l'islamistan.
13:48En fait,
13:49je vais être très cru,
13:50mais très précis,
13:52elles composent
13:53toute une branchitude
13:55arachie
13:56qui n'est plus capable
13:59de porter son récit fondateur,
14:02qui rêve
14:03d'un autre soi,
14:05qui rêve
14:06de s'abolir
14:07dans une histoire nouvelle
14:09et de se donner
14:10à une civilisation
14:11extérieure virile.
14:14Et donc,
14:15en fait,
14:16l'hédonisme
14:17consumériste
14:19est en train
14:20de finir là
14:21sa trajectoire
14:22en venant
14:23par une sorte
14:24de ruse hypnotique
14:26finir sa vie
14:28dans son exact contraire.
14:31hédonisme,
14:34servitude,
14:35soumission,
14:36vos mots sont
14:36puissants.
14:39Quel est son,
14:39de votre point de vue,
14:40parce que vous dites
14:41les peuples meurent,
14:42est-ce qu'il y a
14:43un élément marquant,
14:44un point de convergence
14:45qui explique par-delà
14:46l'histoire
14:47et les continents,
14:47la disparition des peuples
14:49et probablement,
14:49dites-vous,
14:50le peuple français ?
14:52Oui,
14:52vous faites allusion
14:53à la première partie
14:55de mon livre
14:56qui est la plus neuve.
14:58C'est-à-dire que
14:58je me suis dit,
14:59au fond,
14:59on est peut-être
14:59en train de mourir
15:00et essayons de regarder
15:01dans l'histoire
15:02comment les peuples
15:03meurent.
15:04Donc,
15:05je suis allé en Perse,
15:06je suis allé à Rome,
15:07je suis allé en Grèce,
15:08je suis allé au Machu-Pichu,
15:10à Byzance,
15:12à Tolède,
15:12etc.
15:13Et en fait,
15:14j'ai retrouvé
15:14quelque chose de commun
15:16par-delà la singularité
15:17des histoires nationales
15:21et par-delà
15:22la sédimentation
15:23de l'histoire.
15:25Il y a quelque chose
15:25de commun
15:26que Paulib,
15:27l'historien grec,
15:28avait dit.
15:28« Une civilisation
15:31ne meurt jamais
15:32d'une agression extérieure
15:34quand elle ne s'est pas
15:36d'abord consumée
15:37par une agression
15:39intérieure,
15:41par un mal
15:42qui ronge
15:43de l'intérieur. »
15:45Et je cite
15:46dans mon livre
15:47un dialogue
15:48remarquable
15:50d'anticipation
15:52entre l'évêque
15:53de Reims
15:53et Clovis,
15:54le jeune chef franc.
15:56Et l'évêque de Reims
15:57dit « Vous savez,
15:58toutes les sociétés
15:58obéissent à la même loi.
16:01Lorsqu'elles ont cessé
16:02de vivre
16:02de leur raison d'être
16:03et que l'idée
16:04qui les a fait net
16:05leur est devenue
16:06comme insupportable,
16:07étrangère,
16:08elles se démolissent
16:09de leur propre main. »
16:11Effondrement intérieur,
16:13agression extérieure
16:13ou en tous les cas
16:14volonté de laisser
16:15cette agression rentrer,
16:16dites-vous,
16:17le constat est terrible,
16:18implacable
16:18et pourtant on vous dit
16:19qu'il y a de l'espoir.
16:20Où est-ce qu'il se loge
16:21l'espoir encore,
16:22Philippe de Villiers,
16:22quand on referme ce livre ?
16:25« Je vais vous surprendre
16:28mais voilà ce que je pense.
16:31Il y a une voie
16:32rédemptrice.
16:34Pourquoi ?
16:36Parce que
16:36lorsque
16:38un peuple
16:41est très vieux,
16:45très ancien,
16:47il va chercher
16:48dans les replis secrets
16:51de ses anciennes sagesses
16:53une force insoupçonnable
16:56pour se relever.
17:00En d'autres termes,
17:01notre passé multiséculaire
17:02est comme une corde de rappel.
17:06Moi, je suis
17:07Français de France,
17:11je porte
17:12dans mes flancs
17:14les pierres d'angle,
17:18les lézards
17:19et les
17:21râles héroïques
17:23d'un vieux pays.
17:24Pardonnez-moi,
17:25seuls les Français de France
17:26le portent ?
17:27Justement,
17:28je suis à même
17:29de pouvoir dire
17:30que
17:32nous sommes aujourd'hui
17:34devant un problème
17:35que les sociologues
17:36appellent
17:37l'oïcophobie,
17:38c'est-à-dire que
17:39vous avez
17:39deux peuples
17:40qui souffrent
17:41en même temps
17:42de la même
17:43souffrance intime.
17:46Vous avez
17:46le peuple
17:48des arrivants
17:49qui sait
17:51d'où il vient
17:52mais qui ne sait pas
17:54où il arrive
17:55et on ne lui dit pas.
17:58Et vous avez
17:58le peuple
17:59des héritiers
17:59qui lui
18:00s'est mis
18:00à détester
18:01son héritage
18:02et qui ne sait plus
18:03où il habite.
18:05Et donc,
18:07le cœur
18:08de mon livre,
18:09c'est la dernière partie
18:10que j'ai appelée
18:11la francisation.
18:12Le mot n'est pas de moi,
18:13il est
18:13Edouard Rio.
18:14Ça,
18:14on ne peut pas dire
18:15c'est un mot de droite.
18:17La francisation,
18:18ça veut dire quoi ?
18:19Ça veut dire que
18:20il faut
18:22restituer
18:23à ceux
18:25qui arrivent
18:26et qui sont
18:29dans la situation
18:30de l'accueillant
18:31et à ceux
18:33qui sont là
18:33depuis longtemps
18:34et qui ont tout oublié,
18:35il faut restituer
18:36le récit fondateur.
18:37Une nation,
18:39un peuple
18:39qui ne vit plus
18:40sans son récit fondateur
18:42est condamné
18:43à mourir sur pied.
18:45Et ce serait
18:45le sursaut
18:46face au populicide.
18:47On vous entend
18:47depuis tout à l'heure,
18:48on vous regarde
18:49ce matin
18:50sur CNews
18:50et Europe 1.
18:51Philippe Devilliers,
18:52pour une grande partie
18:52de la droite,
18:53vous êtes un responsable.
18:55Comme l'a dit
18:55le Figaro magazine
18:56à la vision prophétique
18:57au destin politique
18:58inachevé,
18:59pensent certains.
18:59Peut-être l'homme providentiel
19:01disent d'autres,
19:02mais pour une partie aussi
19:04de la gauche
19:04et d'autres personnes,
19:05vous êtes un revenant
19:06autrefois moqué,
19:07ringardisé,
19:08guignolisé
19:09pour ce que vous êtes,
19:10pour ce que vous incarnez,
19:11pour l'histoire,
19:11pour la famille,
19:12pour vos idées.
19:13Qu'est-ce que vous répondez
19:14ce matin
19:14à vos détracteurs
19:15qui vous disent
19:16mais regardez,
19:16c'est un réactionnaire
19:17à contre-courant
19:18de la société,
19:19de sa progression ?
19:21Ça vous fait sourire déjà.
19:23C'est une première réponse.
19:25Mais que leur répondez-vous ?
19:26C'est drôle
19:27parce que quand j'allais
19:27sur les plateaux dans le temps,
19:29pendant 40 ans en fait,
19:30on me demandait
19:31de prendre ma craisselle
19:32de lépreux.
19:35Et je ne pouvais pas faire
19:36une phrase,
19:37j'étais coupé immédiatement.
19:39Bon, voilà.
19:40Donc là,
19:42merci de me laisser aller
19:44jusqu'au bout de ma réponse.
19:45Et de laisser
19:46les téléphones
19:46que je vais vous dire.
19:48Je vais vous dire.
19:49En fait,
19:50avec Elliot Deval
19:53et Geoffroy Lejeune,
19:55nous sommes vus confier
19:56une émission
19:56tous les vendredis
19:57qui connaît un succès
19:59grandissant,
20:02un succès populaire.
20:04Les Français sont
20:04de plus en plus nombreux
20:05à nous regarder.
20:06Donc, il faut se poser
20:06la question,
20:07pourquoi ?
20:09Et moi,
20:09je pense qu'il y a
20:10deux raisons.
20:11Pardon de faire
20:13un plaidoyer prodomo
20:14un instant,
20:14mais je réponds
20:15à votre question.
20:16Les gens,
20:17ils trouvent,
20:17en fait,
20:18dans cette émission
20:18et à travers
20:21ce que je représente,
20:22une double cohérence,
20:23en fait.
20:24La cohérence
20:24entre hier
20:25et aujourd'hui.
20:26C'est-à-dire que
20:27les gens,
20:27ils disent,
20:28OK, le mec,
20:29il dit ça aujourd'hui,
20:30mais qu'est-ce qu'il disait
20:31il y a 30 ans ?
20:34Il y a 30 ans,
20:35il disait la même chose.
20:36Et deuxièmement,
20:37la cohérence
20:37entre le verbe
20:38et l'action.
20:39Comme vous regardez
20:40les politiciens,
20:41professionnels,
20:42en fait,
20:42c'est des gens
20:43qui n'ont jamais travaillé
20:44pour la plupart d'entre eux.
20:45Moi,
20:45je sais ce que c'est
20:46qu'un EBITDA,
20:48un compte d'exploitation,
20:50un bilan.
20:51C'est-à-dire que
20:51je sais ce que c'est
20:52que de créer une entreprise.
20:54J'ai été gouverneur territorial.
20:55J'ai créé le Vendée Globe,
20:56j'ai créé le Puy du Fou,
20:57etc.
20:57Et donc,
20:58en fait,
20:59je suis respecté
21:00non pas seulement
21:01pour ce que je dis,
21:02mais pour ce que
21:03j'ai établi
21:05comme expérience vécue
21:07et avec des réussites
21:09à la clé.
21:09Donc,
21:10si on pouvait écouter
21:11demain
21:11ceux qui ont réussi
21:13plutôt que ceux
21:14qui ne cessent d'échouer,
21:16ce serait une grande nouveauté,
21:17peut-être salvatrice
21:18pour le pays.
21:19L'émission est d'ailleurs
21:19écoutée samedi
21:21également à 10h sur Europe 1
21:22puisque pour conclure,
21:24vous avez parlé d'hier,
21:25d'aujourd'hui,
21:26je vais vous parler de demain
21:27parce que que ce soit
21:28vos détracteurs
21:28ou ceux qui vous en sentent,
21:30s'ils se posent la même question
21:30que je vous pose,
21:32et maintenant,
21:32Philippe Devilliers,
21:33s'il devait y avoir
21:34une présidentielle anticipée
21:35ou si elle devait se tenir
21:36logiquement en 2027,
21:39que feriez-vous ?
21:40Je vous ai vu venir,
21:42mais alors...
21:44J'attends donc
21:45une réponse directe
21:46à une question
21:47à laquelle vous vous attendez.
21:48Vous trouvez qu'il n'y a pas
21:48assez de monde dans le bourg ?
21:51Vous trouvez qu'il y a
21:52beaucoup d'hommes providentiels ?
21:53C'est effrayant,
21:54ils s'entretuent entre eux.
21:55Qu'est-ce que vous pensez l'être ?
21:56C'est tout,
21:56c'est mon petit piton,
21:57il n'y a plus que des bras
21:58et des jambes.
21:59Ne me faites pas une réponse
21:59de Normand,
22:00ne me faites pas une réponse
22:01de Vendée.
22:01Je vais vous dire,
22:02quand un ami breton
22:04est venu me voir
22:07pour me dire
22:08tu devrais faire une émission
22:09où tu ferais bénéficier
22:11de ton expérience,
22:12tous les Français
22:13qui pourraient te regarder
22:15le vendredi,
22:16je ne savais pas
22:18mais en fait ce succès
22:20il est dû à quoi ?
22:20Il est dû au fait que,
22:22et je réponds à votre question,
22:23moi ma seule,
22:25si vous voulez,
22:25je suis hanté
22:26par la disparition
22:28du peuple
22:29auquel j'appartiens
22:29et donc je me suis donné
22:31comme mission
22:32jusqu'à la fin de mes jours,
22:33enfin tant que je ne serai
22:35pas un nouveau Biden,
22:38je me suis donné
22:39comme mission
22:40de parler aux Français,
22:43de les éclairer,
22:44d'éclairer les consciences
22:45et d'être un sonneur
22:50de toxin,
22:52de dire tous les vendredis
22:53soirs,
22:53attention,
22:54nous sommes peut-être
22:54en train de mourir,
22:55de grâce,
22:56levez-vous,
22:57et avec une idée fixe
22:59parce que j'ai des enfants,
23:00il y a des petits-enfants
23:00et maintenant je pense à eux
23:02et je pense à leurs contemporains
23:04et je me dis,
23:04si on pouvait lever demain
23:06une nouvelle génération
23:08de consciences dressées,
23:10alors j'aurais accompli
23:11ma mission.
23:11Merci Philippe Devilliers,
23:14je sais que vous êtes écouté
23:15par les Français de France
23:16et les Français d'ailleurs,
23:17c'est important,
23:18qui souvent ont à cœur
23:19le même amour
23:20de ce pays.
23:21Vous permettez
23:21que j'ajoute quelque chose ?
23:22Je vous en prie.
23:25Moi je pense
23:26que la France
23:28est un tel acte d'amour
23:30que nul
23:31ne peut venir en France
23:34sans y succomber.
23:36Regardez Leonard Vinci,
23:37regardez Tahar Belgeoun,
23:39regardez
23:39Boelem Sonsal
23:41avec qui j'ai souvent parlé
23:43et qui m'a dit
23:43j'aime la France
23:44profondément,
23:46Philippe.
23:46Et pourquoi ?
23:47Parce que la France
23:48est un acte d'amour.
23:49Parce que la France
23:50elle est universelle,
23:52elle est un acte d'amour
23:53qui résume le monde entier.
23:55Et donc,
23:55si on proposait
23:57aux Français de désir
24:01la France
24:03comme un acte d'amour,
24:04si par exemple
24:05à l'école,
24:06au lieu de faire
24:07la halalisation des esprits
24:09et la wokisation des esprits,
24:11si on proposait
24:12le roman national,
24:15alors la France s'embrase
24:18et vous savez pourquoi ?
24:21Parce qu'une nation
24:21c'est un lien amoureux,
24:23il faut refaire,
24:25Sonia,
24:26un peuple amoureux.
24:27Philippe de Villiers,
24:28Populicide,
24:29un cré ultime
24:30et on l'a compris,
24:31un acte d'amour.
24:32Merci encore
24:32pour cette interview.
24:33Bonne journée
24:34et à bientôt Philippe de Villiers.
24:35Sous-titrage Société Radio-Canada
24:39Sous-titrage Société Radio-Canada
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