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L'édito de Paul Sugy : «La fin du macronisme et le choc des idées»
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il y a 13 heures
Dans son édito du 08/10/2025, Paul Sugy revient sur la fin du macronisme
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00:00
Au fond, le moment que nous vivons est vraiment crépusculaire,
00:03
et pas seulement parce qu'on assiste à la fin de règne agonisante du macronisme
00:05
ou qu'on traverserait une crise de régime, j'y crois pas beaucoup.
00:08
La crise, au fond, est bien plus grave, bien plus profonde.
00:11
C'est une crise des idées, c'est une crise de l'engagement politique.
00:14
Si quelqu'un avait encore un peu de foi dans la politique,
00:16
après le triste spectacle offert notamment ces derniers jours,
00:19
comment est-ce qu'il pourrait la conserver après la sortie d'Elisabeth Borne dans Le Parisien hier soir ?
00:23
Au fond, la seule véritable réforme politique qui a été portée dans le second mandat d'Emmanuel Macron
00:27
pourrait être jetée aux oubliettes pour permettre un accord bancal qui plussait avec une gauche divisée
00:33
et pour composer un gouvernement qui ne tiendrait pas plus de quelques mois.
00:36
Et comment croire encore à la parole politique quand on relira ensuite chaque mot,
00:41
et qui pèseront dans l'histoire, chaque mot prononcé par Elisabeth Borne à l'Assemblée nationale
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quand la pression de la rue était à son comble et qu'elle défendait solennellement,
00:49
ligne après ligne, son texte sur les retraites,
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quand elle déclarait par exemple le jour où elle enclenchait le 49.3 devant l'Assemblée
00:54
« On ne peut pas faire de pari sur l'avenir de nos retraites ».
00:57
Et faut-il que le pouvoir, même un pouvoir rabougri comme c'est le cas ces derniers temps,
01:01
vidé de toute sa substance, ait tant d'importance aux yeux de ces gens
01:04
pour qu'ils soient prêts à renoncer à toutes leurs idées,
01:07
toutes les convictions qu'ils ont prétendues avoir pour rester en place quelques minutes de plus ?
01:10
C'est incompréhensible.
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Alors l'argument de certains, c'est qu'il est temps de faire des compromis
01:15
pour trouver une solution à la crise.
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Oui, bien sûr Romain.
01:18
Mais je crois qu'il y a un paradoxe à exiger cela au fond dans le temps qu'on vit.
01:22
Parce que ce qui disparaît ces jours-ci avec le macronisme, au fond,
01:25
c'est l'illusion de pouvoir gouverner depuis le centre.
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Avec une politique de compromis qui maintient un consensus mou déguisé
01:31
sous le fauné de l'intérêt général.
01:32
On traverse moins une crise de régime que le retour brutal du choc des idées.
01:37
Au fond, Sébastien Lecornu lundi, en quittant Matignon,
01:40
Emmanuel Macron depuis un an s'en sont pris violemment aux partis
01:43
en les tenant pour responsables du flottement institutionnel.
01:45
Ils leur ont dit « c'est de votre faute ».
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Mais les partis sont mandatés par les électeurs
01:49
pour en finir avec la tièdeur un peu grandiloquente du macronisme.
01:53
Au fond, il y a des projets politiques qui s'affrontent, c'est normal,
01:55
c'est la vie des idées en démocratie, des projets qui ne sont pas compatibles.
01:58
Gouverner avec la droite, ça n'est pas possible avec l'aval de la gauche.
02:01
Et si demain, Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu se tournent vers la gauche,
02:04
ça ne sera pas possible avec l'aval de la droite
02:06
parce que ces idées-là ne sont pas compatibles.
02:08
Il n'y a bien que certains esprits liquides au plus haut de l'État
02:10
pour s'en émouvoir.
02:12
Mais il faut avoir renoncé depuis longtemps
02:13
à penser en profondeur le destin du pays
02:16
pour croire que des hommes qui ont des idées radicalement antagonistes
02:19
peuvent gouverner ensemble.
02:20
Au fond, le grand subterfuge du macronisme,
02:23
c'était de faire passer un compromis
02:24
pour un dépassement surnaturel des contraires,
02:27
quelque chose d'un peu miraculé.
02:28
Cette idée-là a fait long feu
02:29
et il faudrait encore que les oppositions fassent des compromis.
02:32
C'est délirant.
02:33
Mais il y a une réalité,
02:34
c'est qu'aucun parti aujourd'hui peut gouverner seul.
02:39
On le sait tous.
02:40
J'entends bien,
02:40
mais c'est d'ailleurs pour ça que je ne pense pas
02:41
qu'un compromis stable puisse être retrouvé
02:43
tant que les Français n'auront pas été rappelés aux urnes.
02:45
Mais vous voyez, cette situation politique confuse
02:49
que nous avons vue s'installer depuis un an
02:50
est le résultat aussi d'un trucage électoral.
02:53
C'est parce que les résultats législatifs l'an dernier
02:55
ont été brouillés sous l'effet d'une forme de chantage,
02:58
celui du barrage républicain,
02:59
en distribuant une partie des voies du centre
03:01
vers la gauche et vers l'extrême gauche.
03:03
On a rabaissé artificiellement le poids du RN à l'Assemblée nationale,
03:07
mais ce stratagème assez peu démocratique,
03:10
en réalité, a faussé toute la donne.
03:12
Et ce dont le pays a besoin,
03:12
c'est d'une clarification des idées,
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loin des accords d'appareils,
03:16
mais pour faire place vraiment à l'affrontement
03:18
au choc des projets politiques.
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