00:00Oui, je suis bien entouré pour débattre de cette situation assez étrange et surtout inédite.
00:07Monsieur Lecornu sera resté 27 jours à Matignon, c'est le bail le plus court de la 5ème République pour un Premier Ministre.
00:15Et maintenant quoi ? Un référendum, une dissolution, un Premier Ministre de gauche aussi, ça c'est une hypothèse qui est envisagée.
00:24Et c'est le nom, Alexandre Chauveau, de Bernard Cazeneuve pour l'instant qui tient la corde.
00:28Ce nom-là revient depuis plus d'un an maintenant, après la dissolution ratée de 2024.
00:34Il y avait plusieurs hypothèses, soit un Premier Ministre de centre-droit, ce qui a finalement été le cas avec Michel Barnier,
00:40soit le nom de Bernard Cazeneuve qui revient à peu près à chaque départ de nouveau Premier Ministre.
00:46C'est un ministre qui a gouverné avec Emmanuel Macron sous François Hollande, mais qui a un profil pas trop irritant pour la droite.
00:54Il est assez rond, c'est un homme de consensus qui a, dit-on le sens du régalien, il a été ministre de l'Intérieur sous François Hollande.
01:03Ah bah il a eu une bête à clan quand même, effectivement, M. Cazeneuve.
01:07Vous vous en souvenez, Georges Fenech, de cette époque-là quand même ?
01:10Oui, voilà.
01:12Ça fait partie des profils de gauche qui pourraient ne pas subir la censure de la droite.
01:18Après, on a eu Manon Oubry il y a quelques instants.
01:21Je ne suis pas sûr que la gauche de l'Assemblée, donc la France Insoumise ou Europe Écologie Les Verts,
01:28je ne suis pas sûr que pour ces deux parties-là, ce soit un profil satisfaisant.
01:32Ni même pour les socialistes, parce que Bernard Cazeneuve le disait, François Hollande fera tout aussi pour torpiller.
01:39Parce que si jamais il avait un début de réussite, ne serait-ce qu'il pouvait durer trois mois,
01:44ce qui serait déjà, vous voyez, maintenant quand on reste plus de 15 jours, maintenant ça va être un record.
01:47Déjà, il faudrait qu'il ne se fasse pas censurer.
01:49Voilà.
01:49Parce que s'il faut critiquer cette proposition-là, je peux vous dire qu'il y a immédiatement l'ERN,
01:56sans doute, je parle sous votre contrôle, Alexandre, l'LR,
01:59et après, on se disait, au centre, on a quand même M. Vigier qui dit,
02:04ben non, finalement, Bernard Cazeneuve, c'est une bonne option.
02:06Mais une bonne option, mon passé.
02:07Non mais vous avez entendu, Philippe Vigier, comment ?
02:09Oui, mais non, mais c'est parce qu'on parle en l'air, vous savez, en ce moment, on se dit,
02:12quand on écoute tout ça.
02:13M. Vigier parle en l'air ?
02:13Mais non, mais il lance un nom comme ça, mais qui est déjà retombé comme un soufflé.
02:17Mais d'accord, mais le nom est déjà retombé comme un soufflé,
02:20parce qu'on voit bien que déjà, quand le nom...
02:22Mais non, mais quand le nom, déjà, de Bernard Cazeneuve,
02:24qui a beaucoup de qualités, qui a été un bon ministre,
02:27qui est bon, mais je veux dire, il a tellement d'hostilité,
02:29y compris dans son propre parti,
02:31parce que ce sont des querelles d'égo incroyables.
02:33C'est pour ça que, à la fois, vous voyez ce qui se passe en ce moment,
02:37on a envie de... on est mort de rire, et à la fois, on est mort de trouille.
02:40Parce qu'on se dit, mais quoi ?
02:41Qu'est-ce qui peut sortir de cette assemblée de gens qui sont insupportables ?
02:47Mais insupportables, vous voyez, du sol au plafond,
02:51il n'y en a pas un qui...
02:54Vous voyez, on se dit, comment nager ?
02:56Comment nager dans un marigot pareil ?
02:58En fait, il faudrait surnager.
03:01Et avec qui ?
03:02Bernard Cazeneuve, c'est un peu le Sébastien Lecornu de centre-gauche.
03:05On a un peu du mal à voir quel grand projet pourrait sortir de sa nomination à Matignon,
03:10et comment il pourrait entraîner une majorité à l'Assemblée.
03:14Ça semble très difficile.
03:15C'est pour ça que la nomination d'un nouveau Premier ministre,
03:19pour moi, c'est la dernière hypothèse à privilégier pour Emmanuel Macron.
03:22Georges Fenech, est-ce que le machiavélisme d'Emmanuel Macron,
03:25ce n'est pas justement de mettre Catherine en colère,
03:29et plein de gens en se disant,
03:31mais finalement, est-ce qu'il ne s'en amuse pas de cette situation-là ?
03:34De se dire, regardez, regardez quelle farce j'ai faite, te ?
03:37Franchement, vous ne pouvez pas poser cette question.
03:40Je la pose.
03:40Je ne veux pas y croire, pas un instant.
03:43C'est de l'ironie.
03:43Oui, j'entendais bien que c'est de l'ironie.
03:45Moi, ce que je m'inscris en faux,
03:48lorsque l'on dit,
03:50et on revient, c'est ce qu'a dit Sébastien Lecornu hier,
03:54au parlementarisme.
03:55Le parlementarisme, ce n'est pas un parlement qui fait ce qu'il veut, voyez-vous.
04:00Le parlementarisme, c'est une chambre,
04:04qui a une majorité,
04:06et le Premier ministre est nommé par le roi,
04:09ou par le président,
04:10est nommé dans celui qui a remporté les élections.
04:15Il n'existe pas, si vous voulez, de parlement autonome.
04:19Forcément, face à un pouvoir législatif,
04:21il y a un pouvoir exécutif.
04:22Sans pouvoir exécutif,
04:24il ne peut pas le voir.
04:25Vous voulez dire que ce n'est pas antagoniste ?
04:26Vous comprenez ce que je veux dire ?
04:28Bien sûr.
04:28Donc, vous pouvez chercher,
04:30dans tout le personnel politique,
04:32et qu'il y en a des personnalités remarquables,
04:34comme celle de Bernard Cazeneuve,
04:36personne ne peut résoudre l'équation actuelle
04:39qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
04:42Donc, vous pouvez faire tous les plans sur la comète.
04:45Aujourd'hui, ça ne marchera pas.
04:47C'est pour ça que la seule, vraiment,
04:49la seule issue possible,
04:51elle est entre les mains du chef de l'État.
04:52Il ne faut pas qu'il tarde à l'annoncer,
04:54parce qu'on est face à l'inconnu total.
04:57C'est très vertigineux ce qui nous arrive.
04:59Il faut qu'il s'exprime soit par une dissolution,
05:03soit par une démission.
05:04Il n'y a pas d'autre solution.
05:06Oui, mais il est très difficile de percer les ressorts
05:08du président de la République.
05:09Quand on dit Machiavelli, je ne crois même pas.
05:11Je crois que c'est quelqu'un qui est dépourvu de sens politique,
05:13et qui connaît très peu le personnel politique.
05:15Vous voyez, par exemple, il ne supportait pas Mme Borne.
05:19Bon, mais comme il ne connaît qu'elle,
05:20il l'a fait revenir.
05:21Elle est ministre d'État, vous voyez.
05:22Dans le fond, il avait hâte de se séparer de Bruno Le Maire.
05:25Je veux dire, quand on voyait ses conseillers,
05:27il n'en pouvait plus.
05:27Le prochain, je le virerai.
05:29Puis, il ne le vire pas, il s'en va.
05:30Et là, il le rappelle.
05:31C'est lui qui a voulu le rappeler.
05:33Pourquoi ? Parce qu'il parle allemand,
05:34pour des raisons et tout ça.
05:35Mais le sens politique,
05:36la notion des équilibres,
05:38il ne les a pas.
05:39Parce que ça n'a pas été sa culture,
05:40il ne l'a pas appelée.
05:41C'est quelqu'un de très intelligent.
05:43Mais on a vanté sa pensée complexe.
05:46Mais c'est tellement complexe que, vous voyez,
05:48on arrive à...
05:48Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?
05:50Il y a eu un déjeuner avec les ministres à Matignon,
05:52comme disait Georges Fenech,
05:54peau d'arrivée, peau de départ.
05:55Et il y a aussi des réunions des groupes politiques.
05:58Bien sûr, notamment réunion des LR.
06:01Alors, je ne sais pas exactement à quelle heure est la réunion,
06:03mais le vice-président des LR va nous éclairer.
06:06Il est avec nous.
06:07Bonjour, Julien Aubert.
06:08Merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
06:10Vous vous réunissez quand, pardon ?
06:13C'était ce matin.
06:14C'était ce matin.
06:14Il n'y a pas une autre réunion qui est prévue tout à l'heure ?
06:16Non, il y a des...
06:18Oui, vous savez, c'est une journée où il y aura beaucoup de réunions.
06:21Mais vous en connaissez, je dirais, le verbe à team.
06:24Bruno Retailleau est venu expliquer sur une chaîne concurrente
06:28sa démarche et sa férité.
06:31Elle n'est pas concurrente, c'est sur TF1.
06:34D'ailleurs, on va le retrouver, ce qu'il disait Bruno Retailleau tout à l'heure.
06:38On va l'écouter.
06:39C'était sur TF1.
06:43J'ai été reçu pendant une heure et demie par le Premier ministre.
06:47Quelques minutes avant que la composition du gouvernement ne soit donnée.
06:51Jamais il ne m'a dit, il m'a caché, qu'il y aurait la nomination de Bruno Le Maire.
06:57Donc, un problème de confiance.
06:58Moi, j'ai ressenti hier ce que des millions de Français ont aussi ressenti.
07:02Pourquoi ? On promet une rupture et on se retrouve avec des chevaux de retour.
07:07Et y compris, je ne connais pas moi sa vraie responsabilité dans les plus de 1000 milliards d'euros de dette.
07:12Mais il y est associé, peu importe.
07:14Il le symbolise.
07:15C'est un révélateur d'une sorte de déconnexion.
07:18C'est-à-dire, d'un côté, on promet la rupture et de l'autre côté, il n'y en a pas du tout.
07:21Mais les vrais gens, les gens qui voient ce spectacle affligeant, comme l'a dit quelqu'un, ils n'en reviennent pas.
07:27Voilà, donc Bruno Retailleau qui sera en plus, bien sûr, l'invité exceptionnel de Céliamabrouk demain,
07:32dès 8h sur Europe 1 et sur CNews.
07:34Julien Aubert, vice-président des LRS.
07:37Est-ce une raison ?
07:38Je vais être un peu provocateur, mais est-ce qu'on n'a pas l'impression que Bruno Retailleau découvre la non-loyauté
07:45et la perversité de certaines relations en politique ?
07:49Est-ce la bonne solution de se retirer et du coup de provoquer la démission du gouvernement ?
07:55Oui, moi je pense, parce que si vous voulez, les Français peuvent comprendre que dans le contexte compliqué qui est le nôtre,
08:01si vous n'avez pas la confiance comme base, rien ne peut se construire.
08:06Or, le socle commun n'est pas basé sur des convergences programmatiques.
08:10Bruno Retailleau n'a jamais caché qu'il était en violent désaccord avec ses effets de Emmanuel Macron pendant plusieurs années.
08:16Mais en revanche, au nom de l'Intérieur général, il a essayé de coopérer en définissant des orientations claires dès le départ.
08:24C'est ce qu'il a proposé.
08:25Sauf qu'on s'est aperçu que l'équipe qui était mise en place, en fait, elle a mis en compte des orientations que le Cornu avait négociées.
08:32Et donc, je pense que Bruno Retailleau prend les Français à témoin en disant, voilà, moi j'ai été dans une démarche sincère, on ne peut pas dire que je voulais le cas où.
08:40Il prend des risques, c'est-à-dire que là, les trois solutions qui sont là devant, nous, c'est la dissolution, la démission ou la destitution, dit M. Mélenchon,
08:50ou encore, il se murmure qu'on va nommer un Premier ministre de gauche.
08:57Donc, est-ce que ça valait la peine de prendre ce risque-là ?
09:00Il prend un risque, vous savez, c'est Macron qui prend son risque, c'est lui qui a composé le sous-gouvernement.
09:05Donc, on se lave les mains, on dit, ce n'est pas ma faute.
09:08Écoutez, moi, si demain, je vous arnaque sur votre maison et que vous êtes la victime,
09:13j'aurais quand même fort à faire d'expliquer que c'est votre faute.
09:17C'est-à-dire que, oui, effectivement, vous avez quelqu'un qui a essayé de négocier honnêtement avec la Macronie et qu'on a dupé.
09:23Donc, on ne va quand même pas en plus lui expliquer qu'il a pris un risque et que c'est sa faute.
09:27C'est entendable.
09:29Alexandre Chauveau.
09:30Bonjour, M. Aubert.
09:32Qu'est-ce que vous faites ?
09:33Maintenant, la dissolution est une hypothèse sérieuse.
09:36Qu'est-ce que vous faites si demain, le Rassemblement national obtient, on va dire, entre 230 et 250 sièges
09:41et appelle les Républicains à gouverner avec le RN ?
09:45Écoutez, il ne faut pas faire de politique fiction.
09:47On n'a même pas fait...
09:49Vous n'avez pas de dissolution, vous n'avez pas d'élection, vous n'avez pas de vainqueur.
09:52Et vous avez déjà composé un gouvernement fictif dans une réalité alternative.
09:56Je ne crois pas que ce soit le sujet aujourd'hui, honnêtement.
09:58Quel est le sujet aujourd'hui ? C'est quoi le futur de la France, Julien Aubert ?
10:02Le sujet aujourd'hui, c'est que vous avez des institutions qui sont solides, mais vous avez une classe politique qui se comporte comme sous la Quatrième République.
10:08Non, mais le diagnostic est fait, mais non, non, qu'est-ce qu'on fait concrètement, monsieur le vice-président ?
10:12Dans la Quatrième République, c'est le Président de la République qui est la source de légitimité et de la confiance.
10:18C'est parce que les Français n'ont plus confiance en lui qu'aujourd'hui, je dirais, il est rejeté et qu'aujourd'hui, un grand nombre de Français veulent des élections législatives en pensant que ça le fera partir.
10:28Donc, en réalité, il y a, si tu voulais, ce soupçon.
10:32Et vous avez les forces politiques qui militent pour la législative parce qu'ils espèrent faire partir le Président de la République, c'est-à-dire jouer des institutions contre le Président.
10:39Voilà, donc je crois, si vous voulez, que c'est à lui de réarmer objectivement sa situation, de voir s'il est en capacité de restaurer la confiance et s'il n'est pas en tirer les leçons.
10:48Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris de ce que vous m'avez dit, Julien Aubert.
10:52Georges Fenech, vous avez une meilleure traduction peut-être entre les lignes ?
10:56J'ai l'impression que Julien Aubert prône aussi la solution du départ de M. Macron.
11:02C'est bien ce que je pensais, mais je n'avais pas très bien compris ça, parce que vous avez dit aussi, Julien Aubert,
11:07qu'effectivement, c'est un souhait d'autres obédiences politiques comme LFI.
11:15Même si je pense que ça ne réglerait pas forcément les choses, parce que...
11:19Donc pas de solution.
11:21Oui, parce qu'en réalité, on a besoin de sérénité pour avoir un débat présidentiel.
11:24Il faudrait avoir une vraie campagne présidentielle.
11:27L'une des erreurs des deux campagnes présidentielles précédentes, c'est qu'on a voulu contraindre le choix.
11:33Donc il n'y a pas eu de vrai débat, il n'y a pas eu de vrai débat non plus aux élections législatives.
11:38Donc ça fait en fait dix ans que ce pays a de troubles qui le frappent,
11:41mais à aucun moment on peut débattre sereinement des enjeux.
11:44Merci beaucoup Julien Aubert, vice-président des LR, d'avoir été avec nous, 15h44 sur Europe.
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