00:00Je voulais m'adresser à vous et par l'intermédiaire évidemment de la presse aux Françaises et aux Français qui nous écoutent,
00:08sachant que depuis trois semaines, j'ai volontairement peu parlé pour laisser sa chance au dialogue, aux compromis et aux discussions de fond.
00:18Sur ce même perron, il y a trois semaines, j'ai indiqué qu'il y avait un décalage important entre la situation internationale et la situation nationale,
00:25un décalage important parfois entre la vie politique française et la vie de nos compatriotes.
00:30Et donc pendant trois semaines, en recevant syndicats salariés, syndicats patronaux, formation politique du socle commun,
00:37ceux qui soutiennent l'action du gouvernement que je vais former, des oppositions mais aussi des différentes filières professionnelles,
00:43acteurs engagés du pays, forces vives, élus locaux, j'ai commencé à tracer des chemins qui vont nous permettre de trouver des compromis à l'Assemblée nationale
00:53et notamment, j'y reviendrai lors de ma déclaration de politique générale.
00:57Ce qui me frappe beaucoup, et c'est au fond un peu mon problème, c'est que dans le secret du bureau,
01:03dans le secret des discussions que nous pouvons avoir avec les différentes formations, avec les différents syndicats,
01:09avec les différents acteurs au fond qui peuvent faire avancer notre pays,
01:13dans le secret du bureau, les compromis sont possibles, les discussions sont sérieuses, toujours techniques, toujours sincères.
01:20Et au fond, ça nous amène à un premier schéma, une première possibilité dans les temps à venir,
01:25c'est de se dire qu'une coalition plus large aurait été possible avec un accord de non-sensure,
01:30c'est-à-dire une capacité pour les formations républicaines à l'Assemblée nationale et au Sénat
01:34de se faire confiance avec, au fond, pas pour faire une coalition à l'allemande,
01:39mais au moins un texte qui permet de donner de la clarification, de donner de la stabilité au pays
01:42et surtout, je l'avais dit, pas d'immobilisme, mais donc de faire avancer
01:45et donner des réponses pour les préoccupations de nos concitoyens et de nos concitoyens.
01:50Les premières consultations que j'ai eues il y a trois semaines,
01:53il s'avère que pour plein de raisons qui sont d'ailleurs très compréhensibles
01:56et que je peux partager, cette possibilité n'a pas pu prospérer.
02:00Et donc au fond, le sujet maintenant, c'est comment chacun fait un pas, un geste,
02:07mais plus qu'un geste, sans se renier dans ses propres convictions pour faire avancer le pays.
02:13Et donc au fond, sur les thèmes que nous connaissons, cela ne peut pas être aussi binaire
02:17que pour la réforme des retraites, dite la réforme borne, ou contre la réforme des retraites,
02:24mais comment on l'améliore ?
02:25Et c'est ce que je proposerais d'ailleurs aujourd'hui,
02:27c'est une amélioration de notre régime de retraite,
02:30notamment sur les questions de pénibilité pour les femmes.
02:34Ce n'est pas uniquement l'attaque Zuckmann ou rien,
02:38c'est évidemment la capacité à se dire pourquoi,
02:40comment fonctionne la fiscalité pour les 0,1% de nos compatriotes les plus riches ?
02:46Et donc ça pose la question au fond de ce qu'on dit de la justice fiscale,
02:49c'est-à-dire comment l'effort évidemment est réparti.
02:52Ce n'est pas la question est-ce qu'on est pour ou contre le pouvoir d'achat,
02:55on ne peut pas être contre donner plus de pouvoir d'achat évidemment à celles et ceux qui travaillent,
02:59c'est au fond quel est le meilleur vecteur pour le faire.
03:02Ce n'est pas est-ce qu'on est pour ou contre une mesure sur l'immigration,
03:05c'est au fond pour ce grand défi que nous allons connaître encore dans les décennies qui vont venir,
03:11lié au réchauffement climatique, lié au terrorisme au Sahel, au Proche et au Moyen-Orient,
03:16quelles sont les réponses les plus efficaces qu'il faut trouver.
03:19Et au fond ce caractère binaire est au fond ce qui peut nous empêcher d'avancer.
03:23Et c'est pour cela qu'après en avoir discuté avec un certain nombre d'acteurs de la vie politique et parlementaire,
03:30je pense qu'il nous faut, comme je l'ai dit aussi sur ce perron, engager quelques ruptures.
03:36La Ve République elle est présidentielle, semi-présidentielle si on est précis,
03:40mais elle peut être aussi parlementaire.
03:42Et je pense que nous sommes dans le moment le plus parlementaire de la Ve République.
03:45Mais pour cela il faut que chaque député puisse avoir du pouvoir,
03:50puisse avoir de la responsabilité, puisse prendre ses responsabilités.
03:54Au fond c'est ça qui nous empêche d'avancer, c'est la capacité à ce que le débat démarre.
03:59Et donc j'ai décidé de renoncer à l'article 49 à l'ENA 3 de la Constitution,
04:04puisque cet article au fond permet au gouvernement d'interrompre les débats,
04:09d'engager la responsabilité du gouvernement et au gouvernement d'écrire la copie.
04:14Et on le sait très bien, je défends la Ve République et sa Constitution,
04:18c'est un outil utile mais c'est un outil qui a plutôt été imaginé par Michel Debray
04:21pour contraindre sa propre majorité.
04:24Or, dans un parlement qui fonctionne, dans un parlement en plus qui a été renouvelé il y a plus d'un an,
04:28qui ressemble au français, avec ses divisions, on ne peut pas passer en force
04:33et on ne peut pas contraindre son opposition.
04:36Renoncer à l'article 49 à l'ENA 3 ne doit pas nous faire renoncer
04:40à ce que la France ait un budget au 31 décembre.
04:43Et donc c'est sur la base de cette nouvelle méthode, de cette rupture,
04:47où le gouvernement déporte encore davantage le pouvoir,
04:51à l'Assemblée nationale et au Sénat, que je vais pouvoir engager un certain nombre de discussions
04:56nouvelles ce matin, cet après-midi, dans les jours qui viendront aussi avec les partenaires sociaux,
05:01en disant, fort ce constat, fort de cette rupture,
05:05comment l'Assemblée nationale, comment le Sénat vont s'emparer justement de ces différents enjeux.
05:10Alors évidemment le gouvernement va devoir aussi lui changer de méthode,
05:13bâtir des compromis, avant la séance, pendant la séance,
05:18parfois aussi après les séances, dans ce qu'on appelle les commissions mixtes paritaires,
05:22c'est-à-dire ce moment où l'Assemblée nationale et le Sénat se retrouvent.
05:26Et donc c'est aussi sur cette base que je proposerai,
05:29dans les prochains jours au président de la République,
05:32une liste de membres du gouvernement qui devront accepter
05:35de rentrer aussi dans une nouvelle méthode de partage du pouvoir avec l'Assemblée nationale.
05:40Il y aura d'autres ruptures à venir, j'en ai déjà esquissé quelques-unes,
05:43en matière de partage du pouvoir dans le pays, avec la décentralisation,
05:47en matière de partage du pouvoir avec les partenaires sociaux,
05:51parce que je crois au dialogue social.
05:53En tout cas, ce que je vais vous dire ce matin, c'est qu'on va y arriver,
05:58que pour y arriver, il faut qu'évidemment chacun ait envie d'y arriver,
06:02et dès lors que le gouvernement ne peut plus être en situation d'interrompre les débats,
06:06il n'y a donc plus aucun prétexte pour que ces débats ne démarrent pas la semaine prochaine.
06:11J'aurai l'occasion de revenir devant les Françaises et les Français plus longuement,
06:15prochainement, pour faire un point évidemment sur ce qui les concerne,
06:19pour leur vie quotidienne, sécurité, pouvoir d'achat,
06:22sécurité collective avec l'actualité internationale,
06:24parce qu'une fois de plus, en trois semaines,
06:26cette rupture, ce décalage, pardonnez-moi,
06:28entre la vie internationale et la vie nationale,
06:30continue d'être préoccupant, on l'a tous vu dans les dernières informations.
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