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  • il y a 2 mois
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire de la Transition écologique.

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Transcription
00:00Bonjour Agnès Pannier-Runacher.
00:04Bonjour Jeff Wittemberg.
00:05Et ministre démissionnaire, je précise, puisqu'on attend la formation d'un nouveau gouvernement
00:08dont on saura bientôt si vous en êtes membre ou pas.
00:12En attendant, il y a un Premier ministre qui lui a été nommé
00:15et qui a donné, on en a parlé dans nos journaux ce matin, une interview aux Parisiens.
00:20Le moins qu'on puisse dire, c'est que si cette interview était censée un peu amadouer les socialistes
00:24dont vous avez besoin pour ne pas subir une censure à l'Assemblée nationale,
00:28c'est plutôt raté, je vous cite ce que disait le PS hier soir,
00:32Sébastien Lecornu devait renverser la table, or il prend le risque de plonger notre pays
00:36dans le chaos politique et institutionnel, il a encore quelques jours pour se ressaisir.
00:40Comment vous recevez cette réaction des socialistes à ce qu'a annoncé M. Lecornu ?
00:44Moi je crois au contraire que le Premier ministre écoute, consulte, met des propositions sur la table
00:50et surtout, et c'est le point essentiel, reconnaît que ce n'est pas lui qui aura le dernier mot.
00:55Et ceux qui auront le dernier mot, c'est aujourd'hui les parlementaires.
00:58Des parlementaires dont je suis, j'ai été élue députée du Pas-de-Calais
01:03et moi je crois qu'il faut se saisir, j'en suis même persuadée,
01:07de cette main tendue du Premier ministre sur un certain nombre de sujets,
01:11une main tendue qui va beaucoup vers le PS.
01:14Alors vous appartenez à l'aile gauche de la sphère macroniste, néanmoins vous dites,
01:20le Premier ministre dit qu'il faudra que le Parlement se saisisse,
01:22mais il referme quand même un certain nombre de portes, par exemple celle de la taxe Zuckman,
01:26par exemple celle d'une ISF qui serait en quelque sorte renouvelée.
01:31Or ce sont des demandes claires et nettes du PS.
01:33Donc ça veut dire quoi ? Il sera prêt, contrairement à ce qu'il a dit,
01:36à par exemple mettre en place une taxe Zuckman,
01:40puisque c'est comme ça qu'on appelle cette taxation des plus hauts patrimoines ?
01:43D'abord moi j'ai entendu un Premier ministre dire qu'il faut être sourd
01:46pour ne pas entendre la demande des Français,
01:49et c'est quand même des besoins des Français, des demandes des Français
01:52qu'il faut partir, de plus de justice fiscale.
01:55Donc ça c'est quand même une main très fortement tendue vers les parlementaires.
01:59Et la deuxième chose c'est qu'il dit c'est au Parlement de trancher.
02:03Donc il donne ses positions, mais c'est aussi à nous d'assumer nos responsabilités.
02:07L'aile gauche du Bloc central le fera,
02:10et de faire des propositions de rééquilibrage de la fiscalité.
02:13Mais alors ça veut dire quoi ? Il donne ses positions,
02:15mais c'est à nous de faire autre chose ?
02:17Nous sommes aujourd'hui dans une démocratie parlementaire.
02:20Une démocratie parlementaire, cela veut dire que le Parlement peut amender le budget.
02:24Le budget qui sera proposé c'est un point d'entrée,
02:27mais ce n'est pas un point d'arrivée.
02:29Et je suis assez surprise de voir un parti socialiste
02:32qui semble avoir peur de se saisir de la complétude de leur pouvoir parlementaire,
02:37de la complétude de leur pouvoir d'amendement,
02:40alors que le Premier ministre évoque lui-même le fait
02:42qu'il ne souhaite pas aller au 49-3,
02:44c'est-à-dire qu'il donne la main à l'ensemble des parlementaires.
02:47Oui, mais encore une fois je me permets de vous reposer cette question.
02:50Il ferme des portes, ça veut dire,
02:52et je reviens sur cette taxe Zuckman, sur la non-suspension de la réunion.
02:55Non, non, non, il ne ferme pas des portes, il donne son point de vue.
02:58Alors donc il est contre, mais ça peut quand même se faire qu'on vous comprenne bien.
03:00Si vous êtes battu au Parlement,
03:03c'est ce que nous est arrivé dans le gouvernement précédent.
03:06Il y a eu des sujets sur lesquels nous tenions une position
03:09et le Parlement en a décidé autrement.
03:12Et c'est ça une démocratie parlementaire.
03:13C'est une démocratie où les parlementaires font la loi,
03:18où les parlementaires amendent la loi.
03:20Donc moi je le redis, je suis ministre des missionnaires,
03:25peut-être dans un mois je serai à nouveau parlementaire.
03:28Et si je suis dans cette situation,
03:30je compte bien utiliser l'ensemble de ce pouvoir d'amendement, de transformation.
03:34Moi j'entends cette main tendue du Premier ministre et cette volonté de rupture.
03:38Ça veut dire qu'à l'arrivée, il pourrait y avoir des mesures
03:41contre la volonté du Premier ministre.
03:43Il est prêt à ce compromis-là, y compris s'il les a écartés d'emblée.
03:47Mais tout à fait.
03:49Donc on peut avoir une taxation des plus hauts patrimoines
03:51telle que la prévoit Gabriel Zuckman par exemple,
03:54ou une suspension de la réforme des retraites.
03:55Alors Gabriel Zuckman n'est pas un parlementaire.
03:57Non mais son idée est reprise par le Parti Socialiste.
04:00Et c'est au Parti Socialiste effectivement de faire des propositions,
04:04mais il faut que le Parti Socialiste accepte des compromis.
04:06C'est-à-dire qu'ils ne sont pas tout seuls à l'Assemblée Nationale.
04:10Il faut qu'ils aillent trouver une majorité.
04:12Cette majorité, elle peut se construire avec le Bloc Central.
04:15Je le redis.
04:16En tant que représentante de l'aide gauche du Bloc Central,
04:19je pense qu'on est prêt à travailler sur plus de justice fiscale.
04:23Mais ce sont des mots.
04:24Est-ce que ça serait quoi les actes ?
04:26Alors, pardon, excusez-moi, plus de justice sociale,
04:28ça se traduirait et fiscale.
04:30Plus de justice fiscale, cela se traduit par un travail et des amendements
04:35sur une taxation qui peut être des hauts revenus,
04:39qui n'est pas nécessairement l'application de la taxe Zuckman.
04:43Je le redis, un certain nombre de questions m'ont été posées sur la taxe Zuckman.
04:46Des questions qui appellent des réponses.
04:48Moi, je ne souhaite pas que l'on taxe des entreprises françaises
04:51qui partent ensuite à l'étranger.
04:53Mais cela ne veut pas dire que toutes les portes sont fermées.
04:56Celle d'une réforme, si j'ose dire, d'une suspension de la réforme des retraites,
05:00elle semble être fermée pour le coup, puisqu'il a dit par exemple
05:03qu'il n'est pas question de refaire un conclave,
05:05que cette réforme, elle est toujours en cours d'élaboration.
05:08Elle n'est pas totalement terminée, mais en tout cas, il n'y renonce pas.
05:11Je crois qu'il faut admettre aussi que sur certains sujets,
05:13on ne sera pas capable, au niveau du Parlement et dans la période présente,
05:18de trouver des voies de sortie parce que, politiquement, nous sommes trop éloignés.
05:22Mais nous avons une élection présidentielle qui doit se tenir dans 18 mois.
05:27Il y a des sujets qui relèvent de l'élection présidentielle,
05:30du projet présidentiel.
05:32En revanche, il ne faut pas s'interdire de faire des avancées.
05:35Moi, j'entends un Premier ministre qui est prêt à travailler
05:38sur la situation des femmes.
05:40On sait que dans cette réforme des retraites,
05:42on peut aller plus loin sur la situation des femmes.
05:44Moi, c'est quelque chose que j'ai porté.
05:45Mais le symbole, ce serait de la retirer.
05:46C'est ce que nous demande la gauche depuis de longs mois
05:49et aussi de grandes manifestations dans les rues.
05:51Oui, mais là, pour le coup, il n'est pas du tout acquis
05:52qu'au Parlement, ils aient la majorité dans ce sens-là.
05:55Donc, moi, ce que je suggère,
05:57c'est plutôt de prendre les avancées pour les Français
06:00sur les femmes, sur la pénibilité.
06:02Ce sont des avancées qui sont attendues,
06:04y compris des syndicats,
06:06et que, pour le reste, on accepte qu'il y ait des points
06:08qui soient réservés par l'élection présidentielle,
06:11pour l'élection présidentielle.
06:12Sébastien Lecornu a promis un gouvernement dans les tout prochains jours,
06:15sans doute autour du 1er octobre, en tout cas à partir de cette date-là.
06:18Est-ce que vous n'êtes pas déçue que dans cette interview,
06:20puisque vous êtes ministre sortante de l'écologie,
06:23de la transition écologique,
06:25il n'y ait pas un mot, finalement, sur la question climatique ?
06:28Alors, moi, je constate que c'est une question
06:29qui n'est pas posée par les journalistes.
06:31Mais je le redis, le président de la République
06:34était à l'AG des Nations Unies il y a quelques jours à New York,
06:39j'étais à ses côtés,
06:40et nous avons réaffirmé très fortement
06:42le leadership climatique de la France, de l'Europe.
06:45Mais Sébastien Lecornu n'en parle pas aujourd'hui,
06:47ce n'est pas une priorité, apparemment, de son prochain...
06:49C'est une priorité, en tout cas, du groupe politique que je représente.
06:53Elle sera portée haut et fort, notamment par moi,
06:55mais je compte sur les camarades du Parti Socialiste
06:58pour aussi en faire une de leurs priorités.
07:00Vous les appelez vos camarades du Parti Socialiste ?
07:02Écoutez, on doit travailler ensemble
07:04et c'est clairement le point de sortie vers lequel nous devons aller.
07:07Est-ce que vous êtes prête, vous, Mme Pannier-Runacher,
07:09à retourner dans un gouvernement qui, au jour d'aujourd'hui,
07:12et si on en croit, cette première réaction des socialistes,
07:14apparaît à une durée de vie apparemment assez précaire,
07:18pour l'instant, en tout cas ?
07:19D'abord, c'est une décision du président de la République
07:20et du Premier ministre, donc on leur laissera décider.
07:25Moi, ce que je souhaite surtout,
07:27c'est qu'on travaille sur le quoi avant de travailler sur le qui.
07:30Et travailler sur le quoi, c'est effectivement prendre acte
07:34de l'ouverture et du changement de méthode du Premier ministre
07:38et prendre nos responsabilités pour faire des propositions.
07:40Et s'il y a une nouvelle censure,
07:42pardon d'évoquer ce scénario négatif pour vous,
07:45est-ce que la dissolution de l'Assemblée nationale
07:47ne sera pas la seule issue pour trouver, effectivement,
07:50une voie de sortie politique ?
07:51Jeff Wittenberg, pour qu'il y ait une censure,
07:53il faut qu'il y ait un gouvernement,
07:54donc ne brûlons pas les étapes.
07:55Moi, j'ai confiance dans notre capacité à aller trouver...
07:58Mais je vous dis ça parce que les socialistes menacent déjà
08:00ce futur gouvernement qui n'existe pas encore,
08:03de censure avant même qu'il existe.
08:04Justement, il ne faut pas tomber dans ce piège
08:06qui est un piège alimenté par les filles,
08:08notamment d'essayer de faire croire qu'il n'y aurait pas de compromis.
08:11Ce serait inadmissible et inacceptable vis-à-vis des Français
08:14qui attendent que les groupes politiques
08:18se mettent d'accord ensemble.
08:19Autre grand sujet qui a marqué cette semaine,
08:21bien sûr, la condamnation de Nicolas Sarkozy
08:23à de la prison ferme, avec l'exécution provisoire,
08:26c'est-à-dire qu'il va normalement entrer en détention
08:28dans quelques semaines.
08:30Est-ce que vous comprenez qu'il y a un débat
08:31sur cette exécution provisoire,
08:32le fait qu'avant même d'être jugé en appel,
08:35la peine soit exécutée
08:36et que peut-être M. Sarkozy sera acquitté,
08:39relaxé la deuxième fois, acquitté,
08:42et qu'il aura quand même fait de la prison pour rien dans ce cas ?
08:43Est-ce que ça vous paraît normal ?
08:44Est-ce qu'il y a un débat à ouvrir là-dessus ?
08:46Alors, c'est une question qui se pose pour tous les justiciables,
08:50c'est-à-dire qu'on ne peut pas dire que d'un côté
08:52c'est inacceptable pour certains justiciables
08:55et de l'autre côté, c'est étonner
08:56qu'on n'applique pas l'exécution provisoire à d'autres...
09:00Donc ce n'est pas un justiciable au-dessus des autres,
09:01c'est ce que vous voulez dire.
09:02Exactement.
09:03Après, c'est un débat qui relève là aussi du Parlement.
09:05L'ancien président de la République, c'est un symbole, vous le sentez bien.
09:07C'est un débat qui relève du Parlement,
09:09donc je crois que plutôt que de critiquer les décisions de justice,
09:12et moi je ne le permettrais pas,
09:13parce que la justice, c'est un des fondements de notre démocratie,
09:17si débat il doit y avoir, il faut aussi le mener au Parlement.
09:20C'est là que la loi se fait,
09:22et c'est là qu'elle se change, le cas échéant.
09:25Vous seriez favorable, vous, à une grâce présidentielle
09:27qui éviterait à Nicolas Sarkozy d'aller en prison ?
09:31Ça vous paraîtrait.
09:31Certains députés, certains sénateurs, pardon, l'ont réclamé.
09:35Moi, je trouve qu'il faut être très précautionneux sur ce type de sujet,
09:38ne pas donner le sentiment que nous avons une justice à deux vitesses
09:41et que les puissants échapperaient à la justice alors que d'autres n'y échapperaient pas.
09:45Je pense qu'il est beaucoup plus sain,
09:47si on doit effectivement se poser la question de l'exécution provisoire,
09:50qu'elle se pose au niveau du débat parlementaire
09:52et qu'elle s'applique à l'ensemble des Françaises et des Français.
09:55La présidente du tribunal correctionnel de Paris,
09:57qui a prononcé ce jugement,
09:59a reçu des menaces de mort, notamment sur les réseaux.
10:02Qu'est-ce que ça dit de l'État, finalement,
10:05non seulement du pays,
10:08mais aussi de la confiance que beaucoup de Français n'ont plus dans la justice ?
10:12Je crois que ça dit surtout qu'il faut être vigilant sur notre démocratie.
10:18La justice, c'est un des piliers de notre démocratie.
10:21C'est un contre-pouvoir important,
10:23le pouvoir exécutif dont j'ai fait partie,
10:26le gouvernement, le pouvoir législatif,
10:28les parlementaires et la justice.
10:30Si on commence à attaquer la justice,
10:32on attaque les fondements de notre démocratie.
10:34Donc, plutôt que de critiquer la justice,
10:37et je ne suis pas sûre que les Françaises et les Français
10:38souhaitent remettre en question la justice,
10:41ce n'est pas ce que je vois dans les enquêtes d'opinion.
10:42Non, mais il y a des Français, en grand nombre,
10:44qui ont été choqués par le...
10:46Ce ne sont pas des Français, ce sont beaucoup aussi de gens
10:48qui relaient, voire de robots qui relaient,
10:51des positions extrêmes, extrémistes,
10:54dangereuses pour la démocratie.
10:56Je ne tomberai pas dans ce piège.
10:57Agnès Pannier-Runacher, ministre des missionnaires,
11:00donc pour l'instant, de la transition écologique,
11:02de la biodiversité, des forêts,
11:04et notamment de la pêche aussi.
11:06Et c'est la suite de Télématin.
11:08Merci, et peut-être à bientôt,
11:10dans un prochain gouvernement ou pas,
11:11ou au Parlement.
11:12Et je dis à nos auditeurs,
11:13puisque je suis élue de la circonscription d'Arras,
11:16notamment,
11:17qu'il y a le championnat du monde de la frite aujourd'hui,
11:20et que c'est un lieu...
11:21Ah oui, ça c'était essentiel.
11:23Un événement qu'on ne peut rater.
11:24Et bien donc, le message est passé.
11:26Tous à Arras, avec la frite.
11:28Merci beaucoup.
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