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«Les Français cherchent une justice qui condamne sur des preuves. Là, il n’y a pas de preuves» rappelle Pierre-Olivier Sur, ancien bâtonnier de Paris
Europe 1
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il y a 2 mois
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00:00
Europe 1 Soir Weekend, 19h, 21h, Stéphanie Demureux.
00:05
Merci de nous rejoindre en direct sur Europe 1, j'accueille mes débatteurs de la première heure.
00:09
Jules Torres, journaliste politique au JDD, bonsoir Jules.
00:12
Bonsoir Stéphanie, bonsoir à tous.
00:13
Vincent Roy, journaliste et essayiste, bonsoir Vincent Roy.
00:17
Bonsoir Stéphanie.
00:18
Alors dans moins de trois semaines, un ancien président de la République française dormira en prison.
00:24
La condamnation lourde du tribunal judiciaire de Paris a provoqué évidemment une onde de choc,
00:29
qu'on le constate dans l'opinion publique depuis hier.
00:32
Alors manifestement on se réjouira ou on déplorera cette décision inédite en fonction des sentiments
00:37
qu'inspire Nicolas Sarkozy, ce qui déjà en soi laisse songeur.
00:41
Mais factuellement ce qui interroge véritablement aujourd'hui, c'est la mise en place de cette exécution provisoire,
00:48
même si cette dernière est différée au 13 octobre.
00:51
On va en parler avec un expert de la justice, Pierre-Olivier Sûr, ancien bâtonnier de Paris, avocat pénaliste.
00:57
Bonsoir Pierre-Olivier Sûr.
00:59
Bonsoir.
01:00
Merci d'être avec nous sur Europe 1.
01:02
Alors tout d'abord on ne pourra plus désormais, je parle sous votre contrôle,
01:05
parler d'affaires du financement libyen de sa campagne,
01:08
puisqu'on le rappelle pour ce chef d'accusation, Nicolas Sarkozy a été relaxé par la justice,
01:13
tout comme d'ailleurs sur ceux de corruption passive et de recel de fonds publics libyens.
01:18
Voilà, il a été condamné pour association de malfaiteurs et pour association de malfaiteurs seulement,
01:25
qui pour nous tous apparaît être l'infraction sinon subalterne, en tout cas accessoire.
01:33
constitue une association de malfaiteurs, dit l'article 451 du code pénal,
01:39
tout groupement formé ou entente établi en vue, en vue de la préparation.
01:47
Et effectivement c'est ce que la présidente, enfin le tribunal a noté dans ses attendus,
01:57
ses considérants comme on dit, page 376 du jugement,
02:01
ils ont motivé la peine en disant que cette association de malfaiteurs
02:07
était caractérisée parce qu'il aurait avalisé des rencontres.
02:11
Je dois dire que le mot avalisé est surprenant pour nous puisqu'on ne le voit jamais écrit comme tel
02:18
dans des décisions de justice, il ne fait pas partie du vocabulaire juridique.
02:23
Comment vous interprétez ça ?
02:24
Donc il aurait avalisé des rencontres.
02:25
Eh bien je l'interprète comme une interprétation très souple justement des textes,
02:31
une gêne un peu, il n'a pas, comment dirais-je, donné un ordre,
02:35
il n'a pas accepté, il ne l'a pas fait de façon express,
02:41
il ne l'a pas fait de façon tacite, il l'a avalisé.
02:45
Les mots express, les mots tacites, les mots ordre relèvent du vocabulaire judiciaire.
02:52
Le mot avalisé, non.
02:53
Donc ça veut dire que vous, le juriste, vous estimez qu'il y a eu une forme de subjectivité
02:59
dans cette approche, de cet article 450-1 du code pénal.
03:05
C'est vrai qu'on discutait avec des juristes qui nous disaient
03:08
c'est un petit peu l'infraction balai qui servait par le passé
03:13
plutôt à cibler les seconds couteaux lors de braquages, lors de narcotrafic.
03:18
Vous confirmez ?
03:19
Oui, cette infraction d'association de malfaiteurs existe dans le code pénal depuis 1810.
03:26
C'est donc dans le code, dans le premier code pénal, le code Napoléon,
03:29
qu'elle apparaît cette infraction.
03:30
Elle apparaît pourquoi ?
03:31
Pour effectivement aller rechercher des bandits de grand chemin
03:35
qui ne sont pas les auteurs principaux, qui ne sont pas non plus les complices,
03:39
qui sont les dernières roues du carrosse, si je puis dire.
03:42
Et pour aller les ramener quand même vers la justice
03:45
et les mettre en prison afin d'éviter, même dans le doute,
03:49
qu'elles ne puissent troubler l'ordre public.
03:51
Mais vous voyez qu'on est loin d'un argument très rigoureux
03:55
et dans une affaire de cette nature, on cherche d'abord la rigueur.
03:59
Et évidemment, Jules Thores, Vincent Roy,
04:02
ce qu'on a entendu sur beaucoup de plateaux,
04:05
enfin surtout sur les médias de droite, il faut bien le dire,
04:11
est-ce que la peine n'aurait-elle pas dû être quasi écartée
04:14
si les trois premiers chefs d'accusation étaient tombés ?
04:18
La question que je me pose, et je pense que c'est ce qu'on entend finalement,
04:22
c'est le raisonnement.
04:23
Quand on voit, et moi il y a deux phrases qui m'ont choqué
04:26
parce que j'ai lu les 400 passes de motivation,
04:28
il y a d'abord, quand on vous dit que les rencontres,
04:30
en gros, Claude Guéant et Brice Hortefeux sont allées en Libye en 2005,
04:34
et pour les magistrats, ces rencontres, je cite,
04:37
« occultes » n'ont de sens qu'au regard de la nécessité d'obtenir des fonds.
04:41
Déjà, le raisonnement peut paraître douteux,
04:43
parce que quand on est directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur
04:45
et ministre des collectivités territoriales avec qui,
04:48
on se rend dans un pays où on signe des accords,
04:51
notamment pour un projet de loi,
04:52
bon, on peut considérer qu'il y a des raisons.
04:55
Et deuxièmement, et moi, là j'aimerais que Maître nous explique aussi,
05:00
quand les motivations nous disent le soin particulier
05:02
que Claude Guéant et Brice Hortefeux ont mis à présenter Nicolas Sarkozy
05:06
comme étant étranger à ce processus,
05:09
corrobore au contraire le fait qu'il était parfaitement informé.
05:12
Mais je me demande, soit je ne suis pas assez intelligent
05:14
pour comprendre que cette phrase n'a aucun sens,
05:17
soit les magistrats sont des personnes qui sont beaucoup plus intelligentes,
05:19
mais qui, je crois, ne sont pas comprises par l'entièreté des Français.
05:21
Maître Pierre-Olivier Sûr, la réponse.
05:23
C'est un raisonnement déductif à charge,
05:26
évidemment, ça choque un peu les principes,
05:28
mais vous savez, on est là aussi pour, au-delà de cette affaire...
05:30
Dans le micro.
05:31
Oui, je disais que c'était un raisonnement déductif à charge
05:35
qui choque les principes.
05:38
Mais au-delà de cette affaire,
05:40
on peut constater que le divorce entre la politique et la justice,
05:46
mais aussi entre la nation et la justice,
05:49
est en train de s'aggraver.
05:50
Et moi, je pense que c'est une des conséquences
05:53
de cette décision de justice rendue hier.
05:55
Vous voyez, les Français, qu'est-ce qu'ils cherchent ?
05:58
Ils cherchent une justice qui va vite,
06:01
c'est très long.
06:02
Ils cherchent une justice qui condamne sur des preuves,
06:05
là, il n'y a pas de preuves.
06:07
Ils cherchent une justice qui respecte d'abord
06:09
les libertés publiques.
06:11
On est en France, tout de même.
06:12
On est en France.
06:13
Et les libertés publiques, c'est quoi ?
06:15
Eh bien, c'est de respecter le sacro-saint principe
06:19
de la présomption d'innocence,
06:23
tant qu'on n'est pas jugé définitivement,
06:25
et on n'est pas jugé définitivement,
06:27
tant que le deuxième degré de juridiction
06:30
n'a pas statué.
06:31
Et ça frappe dans cette affaire.
06:33
Vous voyez, le jugement, il est rédigé,
06:36
il est très travaillé.
06:39
Ce qui choque, c'est la peine à la fin.
06:43
Quand tous, on a vu sur les télévisions, etc.,
06:47
en direct, le fait que Nicolas Sarkozy
06:50
était relaxé sur les trois infractions principales,
06:53
les trois infractions très lourdes, très dramatiques,
06:57
on s'est dit, sur l'association de malfaiteurs,
07:00
il va y avoir du sursis.
07:01
C'était pour nous, dans notre inconscient de juristes
07:04
et de praticiens, quelque chose de mécanique.
07:07
Et là, la surprise, je dirais,
07:08
le séisme a été considérable.
07:11
Justement, cette exécution provisoire,
07:13
on le disait depuis le début,
07:14
c'est ça qui frappe.
07:15
Alors, ça a été motivé par des effets
07:17
d'exceptionnelle gravité, nous dit la présidente,
07:20
et un trouble à l'ordre public.
07:22
Bon, c'est vrai que l'effet d'une exceptionnelle gravité,
07:26
encore une fois, il n'y a pas de preuves irréfragables
07:29
en l'espèce.
07:30
Et surtout, le trouble à l'ordre public,
07:33
on s'interroge toujours, maître sûr.
07:34
Écoutez, c'est motivé, donc,
07:37
dans les 400 pages de jugement, par trois lignes.
07:40
Je les lis, là, c'est là encore la page 376 du jugement.
07:43
Il sera néanmoins, il, le jugement, ou elle, la condamnation,
07:49
assortie de l'exécution provisoire, en gras pour l'exécution provisoire,
07:54
mesure indispensable pour garantir l'effectivité de la peine.
08:00
Ça veut dire quoi, l'effectivité de la peine ?
08:02
Est-ce que ça veut dire que les juges de première instance se disent déjà
08:05
que devant la cour d'appel, la décision sera plus souple et plus rigoureuse ?
08:10
Ils anticipent la peine avant les recours.
08:13
Ils donnent l'impression à la lecture de l'effectivité de la peine
08:18
que c'est eux qui en sont garants.
08:20
Parce que le deuxième degré de juridiction
08:22
ne condamnera pas de la prison
08:24
et ne rendra pas effective la peine d'emprisonnement.
08:28
Donc, l'effectivité de la peine au regard
08:30
de l'importance du trouble à l'ordre public causé par l'infraction,
08:34
ça veut dire quoi l'importance, le trouble à l'ordre public ?
08:38
Bien sûr, bien sûr qu'on comprend,
08:40
mais pas en deux mots, trouble à l'ordre public sur 400 pages
08:44
pour justifier, pour motiver une décision de cette gravité
08:49
qui est, je le redis, un séisme.
08:52
Parce que la prison, la prison c'est quoi la prison ?
08:55
On va en parler tout à l'heure.
08:56
Oui, exactement. Vous êtes parfait, vous m'offrez une transition.
08:59
Vincent Roy, je vous promets que je vous donne la parole
09:01
dans quelques instants, juste après la pub.
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