- il y a 5 semaines
Pour réduire globalement les émissions carbones, certaines entreprises peuvent avoir besoin de croître et d’émettre plus pour permettre aux autres de réduire leur impact. C’est pour calculer l’impact réel de ces sociétés que Sweep et Mirova Research Center créent un nouvel indice.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00L'invité de Smart Impact, c'est Julien Denormandie, bonjour.
00:10Bonjour.
00:10Bienvenue, heureux de vous retrouver sur ce plateau.
00:13Ancien ministre, évidemment, de l'agriculture, devenu l'un des dirigeants de SWEEP il y a trois ans.
00:18Vous êtes déjà venu dans l'émission, mais on va rappeler pour celles et ceux qui ne connaissent pas SWEEP,
00:22ce qu'est le rôle, la mission de l'entreprise.
00:24On est une entreprise à mission, dont l'objectif est d'accompagner les entreprises à réduire leurs empreintes environnementales.
00:32On est ce qu'on appelle une ESG Data Management Platform.
00:35Ça veut dire quoi ? Vous avez aujourd'hui beaucoup d'entreprises qui se dotent d'outils pour piloter la gestion financière de l'entreprise.
00:43C'est une évidence.
00:45Et jusqu'à présent, les entreprises se dotaient peu d'outils pour piloter la gestion extra-financière de l'entreprise.
00:53Et SWEEP a développé un tel outil.
00:56Et aujourd'hui, on a près de 400 clients qui utilisent notre solution pour faire en sorte que la donnée extra-financière puisse être collectée, pilotée,
01:06qu'on puisse s'en servir pour réduire les impacts environnementaux de l'entreprise,
01:10et même plus, qu'on puisse créer de la valeur à travers ces données extra-financières.
01:15Ça, c'est très important.
01:16Oui, c'est très important parce que l'un des leviers de la croissance d'une entreprise comme la vôtre,
01:23évidemment, c'est aussi la réglementation, la réglementation européenne, la réglementation sur le bilan extra-financier,
01:29qui est plutôt en train de subir un coup de frein au niveau européen.
01:32Est-ce que quand vous avez vu ça, vous vous êtes dit, oula, on va forcément, nous, en souffrir aussi ?
01:37Non, je me suis surtout dit, c'est une très mauvaise nouvelle pour le climat, pour l'environnement.
01:42On parlait d'une réglementation comme la CSRD.
01:45Cette réglementation, la réalité, c'est que, un, oui, il y a eu des ralentissements, mais enfin, elle existe.
01:51Elle va quand même s'appliquer.
01:52Elle existe toujours.
01:53Elle va quand même s'appliquer.
01:55Elle va concerner beaucoup d'entreprises en France et en Europe.
01:58Et grâce à SWIP, on a coutume de dire, on est là pour vous rendre la réglementation utile et même heureuse.
02:05Parce que derrière tout ce qu'on dit sur le calvaire de ces réglementations,
02:09eh bien aujourd'hui, il y a des solutions comme la nôtre qui permet de la rendre utilisable facilement.
02:14Il fallait la simplifier.
02:15On ne va pas y passer deux heures, mais oui, elle était trop compliquée, cette CSRD.
02:18Il fallait la simplifier.
02:19Et c'est tout le travail que fait l'Europe en ce moment et une instance qui s'appelle l'EFRAG.
02:25Donc oui, il fallait la simplifier.
02:26Mais à la fin des fins, il restera quand même des centaines d'indicateurs à renseigner.
02:33Et grâce à une data management platform, on peut le faire.
02:35Mais surtout, moi je pense qu'il y a une vision politique derrière tout ça.
02:40C'est-à-dire, est-ce que oui ou non, l'Europe veut faire de l'extra-financier une source de compétitivité ?
02:45Est-ce que l'Europe se dit, en fait, nous, la seule source de compétitivité, c'est la compétitivité coût,
02:51donc uniquement le financier ?
02:53À l'ancienne, en quelque sorte.
02:54À l'ancienne.
02:54Dans un monde où on voit bien que les Américains tirent, grâce aux gaz de schiste ou autres sources d'énergie,
03:02les coûts vers le bas,
03:03et que de l'autre côté, en Asie, on a encore des différences sociales sur notamment les salaires,
03:09qui sont tels que la compétitivité coût ne peut pas être le seul avenir de l'Europe.
03:13Il faut l'améliorer.
03:14Mais ça ne peut pas être le seul avenir.
03:15Il faut aussi qu'il y ait une compétitivité dite de la valeur, c'est-à-dire l'extra-financier.
03:21Comment moi, entreprise, j'arrive à montrer que je crée de la valeur parce que je protège l'environnement,
03:27je protège mon capital humain et j'améliore pour être contributive à la lutte contre le changement climatique, par exemple.
03:34Vous êtes en train de lancer un appel à manifestation d'intérêt pour créer un indisme
03:40durant la contribution des entreprises à la neutralité carbone mondiale.
03:43C'est un partenariat avec Mirova.
03:45Alors, on va essayer de ne pas être trop technique,
03:47mais pourquoi ça vous semble être un levier encore important ?
03:51Parce que la vision derrière tout ça, vous savez, il y a beaucoup d'entreprises aujourd'hui,
03:54et vraiment, je le salue, qui ont pris des objectifs dits de net zéro.
03:59C'est-à-dire, on va prendre un objectif de réduire nos émissions ou nos empreintes environnementales
04:04pour atteindre cet objectif, initialement de l'accord de Paris,
04:08de limiter les gaz à effet de serre et donc le changement climatique.
04:12Mais vous avez aussi des entreprises qui peuvent contribuer à cette atteinte des objectifs de lutte contre le changement climatique.
04:21Une entreprise, elle a deux choses qu'elle peut faire, même trois.
04:24Elle peut se dire, je réduis mes émissions.
04:27Elle peut se dire, je finance de la capture du carbone dans le sol
04:32pour compenser, la fameuse compensation.
04:35Mais une entreprise, elle peut aussi contribuer.
04:37Contribuer par ce qu'elle produit ou contribuer en investissant
04:41dans des entreprises qui elles-mêmes produisent des solutions
04:43permettant à d'autres de réduire.
04:46Si moi, je suis une entreprise qui vous permet à vous, autre entreprise,
04:50parce que vous avez utilisé mon matériel, de réduire vos propres émissions,
04:53je contribue positivement.
04:55La réalité, c'est que moi, j'ai tout intérêt à croître beaucoup,
04:58donc même à augmenter mes émissions, parce que de ce fait,
05:02je vais vous permettre à vous de réduire et à d'autres.
05:05Et donc, au final, ma contribution sera positive pour l'atteinte.
05:08C'est une autre façon de valoriser cet extra-financier dont on parle.
05:11Et en fait, c'est remettre du sens.
05:12Vous voyez, aujourd'hui, on a des débats, que je comprends,
05:14sur la croissance, la décroissance, sur faut-il capter ou pas capter.
05:20Moi, je pense que la bonne chose, c'est de se dire,
05:22est-ce qu'on contribue positivement à la protection et à l'atteinte de ces objectifs ?
05:29Dans quel cas, il faut absolument soutenir au maximum et continuer à croître,
05:33même si moi, j'aimais plus, vous voyez, la logique,
05:36versus de simplement être dans un débat binaire.
05:39Et donc, c'est tout le travail méthodologique qu'on est en train de faire
05:42qui est très intéressant.
05:44Et derrière tout ça, il y a évidemment le lien avec la donnée.
05:46Pour que moi, je puisse dire, oui, je contribue positivement,
05:50voilà mes efforts, voilà ce que je fais,
05:53voilà ce que je vais vous permettre de faire.
05:55Il faut pouvoir le calculer.
05:55Il faut pouvoir le calculer.
05:57Et donc, on en revient toujours, aujourd'hui,
05:59le secteur de la sustainability, comme on dit, du développement durable,
06:04il faut absolument qu'il soit associé à la donnée.
06:06Il faut absolument pouvoir monitorer cet extra-financier pour lui donner de la valeur.
06:11Et alors, justement, vous allez annoncer dans quelques jours des progrès,
06:14ou en tout cas une volonté d'utiliser,
06:17de mettre l'intelligence artificielle au service de cet objectif ?
06:20Exactement.
06:20Aujourd'hui, on le voit.
06:21Donc, on a, nous, plus de 400 clients en France, en Europe, aux États-Unis.
06:26Et on a la capacité de gérer des centaines de millions de données par entreprise.
06:33Et on voit bien que la donnée extra-financière,
06:36certains se disent, c'est compliqué,
06:38parce que c'est moins normé que la donnée financière,
06:41et que ça englobe toute ma chaîne de valeur.
06:43Le fameux COP3, il faut aller chercher la donnée,
06:45il faut faire des calculs pour transformer des euros en tonnes de CO2 ou en kilowattheure.
06:51Comment je peux faire ça ?
06:52En fait, on a investi chez SWEEP massivement dans l'IA
06:56pour pouvoir rendre la vie facile aux entreprises
06:59sans perdre de la qualité et même de l'auditabilité de ces données.
07:04Et donc ça, c'est des annonces qu'on va faire la semaine prochaine
07:06lors d'un grand événement qu'on organise,
07:09qui s'appelle le Climate Compass,
07:10pour montrer comment l'intelligence artificielle va aujourd'hui aider l'ensemble de nos clients
07:15d'aujourd'hui et de demain.
07:16Et donc ça, ça veut dire que ce sont des solutions qui sont déjà opérationnelles,
07:20que vous allez proposer à vos clients,
07:22ou alors sur lesquelles il faut encore travailler pour les deux, j'imagine.
07:25C'est en perpétuelle évolution.
07:28Mais qu'est-ce qu'on remarque aujourd'hui ?
07:29On a plein d'entreprises qui nous disent,
07:30moi j'aimerais bien pouvoir avoir cette vision extra-financière très précise,
07:35mais j'ai du mal à aller collecter mes données, c'est parfois trop compliqué.
07:38Comment nous, avec l'intelligence artificielle, on arrive à aider ?
07:41J'ai envie de pouvoir avoir précisément mon impact,
07:46mais il y a des règles de calcul qui parfois me semblent trop complexes.
07:49Avec l'IA, on y arrive, etc.
07:52Notre objectif, en tant qu'entreprise à mission,
07:55c'est de permettre aux entreprises de piloter cet extra-financier,
07:58à la fin de faire le reporting,
08:01donc la CSRD ou toute autre réglementation,
08:04et de faire en sorte que tout ça, ça soit utile.
08:06pour le climat, pour la valeur des entreprises.
08:09Est-ce que c'est plus facile ?
08:11Je vais poser la question autrement.
08:12Est-ce que sur le carbone, les métriques,
08:14c'est peut-être assez simple de calculer.
08:17Sur la biodiversité, sur les objectifs de biodiversité,
08:19est-ce que c'est aussi simple ?
08:21Non, c'est plus compliqué, vous avez raison.
08:23Je vous prends un exemple,
08:24parce que moi c'est à titre personnel une passion,
08:26le sol.
08:27Je pense que le sol est le personnage de nos sociétés,
08:30beaucoup trop oubliés.
08:31que 59% de la biodiversité terrestre se trouve dans le sol.
08:37La réalité, c'est qu'il y a des modèles
08:39qui vous permettent d'appréhender la qualité du sol.
08:41Mais enfin, un sol ici,
08:44et un sol à 100 mètres du premier,
08:46peut être très différent en fonction des pratiques
08:49qu'on lui a fait,
08:50en fonction de son historique, etc.
08:52Donc oui, c'est plus compliqué.
08:53Ça ne veut pas dire que c'est impossible,
08:54ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas progresser,
08:57mais oui, vous avez raison,
08:58il y a des sujets qui sont plus ou moins complexes,
09:00et notre rôle, nous,
09:01c'est d'absorber au maximum cette complexité,
09:04pour qu'encore une fois,
09:05si on veut créer de la valeur
09:08pour les entreprises qui se disent
09:11je vais contribuer positivement
09:13à la protection de l'environnement,
09:15il faut absolument qu'on arrive
09:16à rendre concrète
09:18et à mettre en exergue cette valeur,
09:21et c'est ça qu'on fait chez SWIT.
09:22Vous allez ouvrir un bureau aux Etats-Unis ?
09:25Exactement.
09:26Vous l'avez ouvert ?
09:27On l'annonce cette semaine,
09:29donc on ouvre un bureau aux Etats-Unis
09:31qui était déjà un pays
09:34ou un client important,
09:36mais on a là-bas une très forte traction,
09:39et ce qui en dit long aussi,
09:40parce que vous avez tout...
09:41Oui, c'était la question que j'allais vous poser,
09:42parce que dans un pays dirigé par un Donald Trump
09:45qui surfe sur le climato-complotisme
09:48ou le climato-scepticisme,
09:50il y a encore, évidemment,
09:51heureusement, des entreprises
09:52qui poursuivent l'objectif qui est le vôtre.
09:54Mais en fait, ça en dit long.
09:57Et avec les équipes de SWIT,
09:59aujourd'hui, on est à peu près 200,
10:02notamment Rachel Delacour,
10:03CEO et cofondatrice,
10:06on a remarqué ces derniers mois
10:09que oui, d'un côté, il y a le débat politique,
10:12mais de l'autre côté,
10:13il y a la réalité de ce que demandent les entreprises.
10:15Et les entreprises, y compris américaines,
10:17elles se disent deux choses.
10:18D'abord, le sens de l'histoire,
10:21c'est quand même que l'environnement
10:23soit demain une partie de la valeur des entreprises.
10:27Parce qu'on peut y créer de la valeur,
10:29mais aussi parce que c'est une question
10:30de pérennité de l'entreprise.
10:32Et ça, on a fait des études très concrètes
10:34qui montrent ce sujet de pérennité,
10:36cette question du long terme,
10:38très complexe dans le monde capitalistique
10:39tel qu'on le connaît, mais réelle.
10:41Et le deuxième élément,
10:42et j'en reviens à votre question sur la CSRD,
10:45c'est que les Américains,
10:46ils voient l'Europe comme un marché.
10:47Et la CSRD, elle a une particularité,
10:49c'est qu'elle est extraterritoriale.
10:52Et donc, beaucoup de nos amis américains,
10:54entreprises, se disent,
10:55moi, j'ai besoin d'aller en Europe
10:56parce que c'est un marché,
10:58mais j'ai besoin, à un moment donné,
10:59de me conformer à leurs règles.
11:01Et là, on voit la puissance.
11:03Vous savez, on parle de toutes les négociations
11:04commerciales avec les États-Unis.
11:06L'Europe doit assumer l'extraterritorialité
11:09de ces normes environnementales.
11:10Ce sera plus juste pour nous, Européens,
11:12et incroyablement impactant.
11:14Mais quand vous voyez le bras de fer
11:15que Donald Trump est en train de mener
11:17sur les GAFAM,
11:19sur les textes européens
11:20qui ont été votés pour réglementer,
11:23notamment, l'activité des géants d'Internet,
11:26vous ne craignez pas qu'ils puissent faire
11:28la même chose contre la CSRD ?
11:30Parce qu'elle va, je n'en sais rien,
11:31freiner des grandes entreprises américaines
11:33qui sont moins avancées
11:34que les entreprises européennes ?
11:35En fait, il ne faut pas le craindre.
11:36Je veux dire, le commerce est une question
11:38de négociation,
11:40de rapport de force.
11:41Et parfois, en politique,
11:42c'est aussi la chose.
11:44Singulièrement, quand vous avez un chef d'État,
11:46en l'occurrence, M. Trump,
11:47qui vit la politique
11:49comme un sujet transactionnel
11:52tel que le commerce.
11:53Donc, est-ce qu'il faut le craindre ?
11:55Non.
11:55Est-ce que ça peut être dur ?
11:57Oui.
11:57Est-ce qu'il faut abandonner ?
11:58Absolument pas.
11:59De toutes les manières,
12:00moi, je le redis,
12:01si l'Europe pense que son avenir
12:05ne repose que sur la compétitivité coût,
12:07qu'est-ce qui va se passer ?
12:08Une désindustrialisation rampante
12:11de l'ensemble du système industriel européen.
12:14Si demain, l'Europe se dit
12:15le sens de l'histoire,
12:17c'est de faire en sorte
12:18qu'il y ait la compétitivité coût
12:20plus la compétitivité valeur
12:22et qu'aujourd'hui,
12:23on a la possibilité de mettre en exergue
12:25cette valeur,
12:27alors, grâce à des réglementations
12:28extraterritoriales,
12:30on peut avancer vite.
12:31Merci beaucoup, Julien Denormandie.
12:33Merci à vous.
12:33A bientôt sur Bsmart4Change.
12:35On passe tout de suite
12:35à notre rubrique
12:36Transitions urbaines.
Recommandations
8:40
|
À suivre
3:10
11:03
12:04
5:38
8:50
49:32
3:34
3:01
Commentaires
1