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  • il y a 2 semaines
L’Archive Sud Radio de Maxime Lledo

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##ARCHIVE_SUD-2025-09-14##

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Transcription
00:00Mais c'est l'archive Sud Radio, revisiter, regarder l'actualité par le prisme des archives cinéma, politique.
00:06Et en ce dimanche, j'avais d'abord prévu de vous faire entendre la voix mythique du général de Gaulle,
00:11inquiet d'un retour du pouvoir des partis, mais j'ai beaucoup mieux à vous proposer.
00:15Une autre voix, plus familière, un indice, il disait souvent,
00:19passer pour un ours à un moment, ça arrange très bien les choses, comme ça on vous fout la paix.
00:24L'homme dont je vous parle est né à Parme, il arrive en France à 8 ans,
00:27toujours de nationalité italienne, par principe, disait-il, il commence dans le catch,
00:32silhouette massive, mâchoire carrée, muscles qui font même plier sa démarche.
00:36Et c'est ce physique, précisément, un peu gangster, qui attire l'œil de Jacques Becker,
00:41réalisateur connu de l'époque, et il imagine déjà, dès qu'il rencontre,
00:45aux côtés de Jean Gabin, dans « Touchez pas au Grisby ».
00:47Vous ne voyez toujours pas ? Alors laissez-moi vous expliquer mon raisonnement.
00:50Dans ce cas, hier, ici même, on évoquait cette vidéo scandaleuse d'un policier roué de coup,
00:55jeté au sol et humilié sur les réseaux sociaux.
00:57Comme un trophée.
00:58Et cela m'a fait réfléchir à l'autorité, au procès permanent,
01:01l'axisme adressé à notre société, à ces leçons de morale qu'on nous sert en boucle,
01:05comme si nous avions tous, ici, une part de responsabilité dans cette dégradation.
01:09Et soudain, un souvenir évident.
01:12Une émission de cinéma sur la RTS.
01:14Nous sommes le 29 novembre 1982,
01:17et c'est le journaliste, Christian Deffey, qui reçoit Lino Ventura.
01:21Il est là, impassible dans son costume clair, veste et pantalon en tweed, beige, chemise bleu ciel,
01:27cravate en tricot marine à bout droit.
01:29Il porte beau, élégant, à sa manière.
01:32Un an après ce film prodigieux qui est garde à vue,
01:35où il forme un duo absolument fantastique avec Michel Serrault.
01:38Et sur le plateau, Ventura parle de tout.
01:41Alors, de la presse, de la célébrité, de son engagement pour Persenege,
01:44l'association pour les enfants handicapés, suite au sort de sa fille.
01:48Et puis, vient une question sur la délinquance, sur la violence qui monte en France, déjà.
01:53Alors, Lino écoute, inspire longuement sur sa cigarette,
01:56qui tient du bout des doigts, et lâche une réponse magistrale.
02:011982, Lino Ventura, une vérité brute, sans détour,
02:05qui, vous allez le voir, résonne encore aujourd'hui.
02:07Et il y a, quand même, dans la société dans laquelle on vit,
02:10il y a cette violence qui monte, cette insécurité aussi,
02:14cette espèce de peur, enfin, il y a des faits divers qui sont terribles,
02:17l'histoire de ce garagiste qui fait un transistor piégé,
02:20et puis un type qui vient voler, qui se fait tuer,
02:22je veux dire, cette espèce d'autodéfense qui se multiplie,
02:24vous ne trouvez pas que c'est inquiétant ?
02:26Oui, c'est très inquiétant, parce que, vous comprenez,
02:27moi, je refuse absolument, d'abord, je refuse de me culpabiliser
02:31en disant que tout ça est de ma faute.
02:34Moi, je n'y suis pour rien.
02:35Moi, je n'y suis pour rien.
02:36Je n'ai pas de leçons à recevoir de gens comme ça,
02:42à savoir que c'est parce qu'un type a commis un crime,
02:45d'un seul coup, c'est moi qui suis le coupable.
02:47Moi, la société, j'entends, n'est-ce pas ?
02:49Or, je ne suis pas tout à fait d'accord.
02:51Je pense que ça, c'est un laxisme, c'est une facilité
02:54qui, moi, me déconcerte complètement.
02:56Je ne comprends pas ce processus de pensée,
03:00de faire en sorte que c'est moi le coupable
03:02parce que ce type a tué, par exemple.
03:04J'ai assisté, il y a quelques années, j'étais chez des amis sur la côte d'Azur
03:09et j'ai assisté à un crime effroyable qui a été commis par un homme sur une jeune femme de 22 ans.
03:16Un crime ignoble, vraiment, à tout point de vue.
03:21Il se trouve que, quelques jours après, dans les journaux,
03:24mais pas très longtemps après, 48 heures après,
03:27on ne parlait pratiquement plus de la victime.
03:30On ne parlait plus que de ce pauvre jeune homme
03:32qui était perdu dans cette société,
03:35qui a fait qu'il l'avait amené, etc.
03:37Alors, moi, j'avoue, je ne comprends pas.
03:40Le laxisme, je ne comprends pas très bien.
03:41Le laxisme dont vous parlez,
03:42vous pensez que c'est un laxisme qui vient de l'éducation,
03:45la responsabilité des parents ?
03:46Je crois.
03:47Au départ, oui, c'est très facile, je pense,
03:49de démissionner,
03:51de jouer le trouble fait.
03:53C'est une chose très difficile
03:55de dire non, de s'imposer.
03:57Je crois que c'est quelque chose de très délicat.
03:59Je ne veux pas me poser en professeur d'éducation d'enfants.
04:03Enfin, moi, je sais comment j'ai élevé les miens.
04:06Je suis, si vous voulez, malheureusement pour moi
04:09et pour les autres, je suis un homme à principe.
04:11Ça a l'air aujourd'hui d'une chose absolument désuète
04:14et risible, sans doute,
04:16mais c'est comme ça.
04:17On ne se refait pas.
04:18Non, ça, c'est sûr qu'on ne se refait pas.
04:20C'était l'Archive Sud Radio ce matin
04:22avec Lino Ventura.
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