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  • il y a 3 mois
Thierry Cotillard, président du Groupement Mousquetaires, était l'invité de Laure Closier, ce vendredi 12 septembre. Il s'est penché sur une possible baisse des taux qui pourrait être actée prochainement, ce qui contribuerait à une relance de la consommation et donc de l'économie, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good Morning Business, la matinale de l'économie.
00:04Il est 8h19 sur BFM Business et sur AMC Découverte.
00:06Notre invité c'est Thierry Cotillard, bonjour, président du groupement Mousquetaires.
00:10On va parler consommation ensemble avec cette annonce quand même du gouverneur de la Banque de France
00:14qui vient de faire sur notre antenne sur BFM Business,
00:16qui nous dit bon, la baisse des taux c'est acté, ça sera pour la prochaine réunion.
00:20Une bonne nouvelle parce que franchement quand on regarde les chiffres de consommation,
00:22on a un peu besoin en France quand même.
00:24C'est une bonne nouvelle et il faut le dire parce qu'on est un peu dans cette morosité ambiante.
00:27Donc des taux qui baissent, c'est effectivement une relance possible de la consommation et donc de l'économie.
00:34Ce qu'il faut retenir c'est qu'en alimentaire, puisque notre groupement c'est Intermarché, c'est Bricomarché et Rodi,
00:41en alimentaire ça se porte quand même bien, c'est-à-dire c'est une croissance en volume.
00:45Et là aussi ça faisait un paquet de temps qu'on n'avait pas eu de la progression, donc on est plutôt satisfait.
00:50Mais par contre une vraie difficulté, si je prends le marché du bricolage, Bricomarché, Bricocache et Rama,
00:54et bien avec des taux qui étaient très importants, une difficulté à l'accession à la propriété,
01:00à se mettre en travaux, à rénover sa maison et donc un marché du bricolage sur les gros chantiers
01:05qui est en difficulté et qui est à moins 4, donc tout ça c'est plutôt des bonnes nouvelles.
01:10En même temps pour comprendre ma prime rénov' et se lancer dans les travaux de rénovation,
01:13il faut quand même se lever tôt, donc c'est clair après ça se voit dans les chiffres.
01:16Sur la consommation, on voit, on en parlait avec l'INSEE il y a quelques instants,
01:19que le consommateur il est déprimé alors que les chiffres du pouvoir d'achat sont plutôt positifs.
01:24Vous le dites sur l'alimentaire, on a vu des chiffres baissés auparavant,
01:27donc quand même on a un consommateur qui va mieux.
01:29Il va mieux mais en fait il ne s'est toujours pas remis de l'inflation à deux chiffres.
01:33Il est traumatisé par ça.
01:33On a pris 20%.
01:35Et ça c'est vraiment traumatisant et vous avez raison de le souligner.
01:38Et il faut le dire, la réalité économique c'est que le pouvoir d'achat depuis 18 mois a légèrement progressé.
01:43Plus 0,8 sur un an.
01:45Mais c'est inaudible, c'est inaudible parce que tout a pris 20%
01:50et puis on n'arrête pas de parler de la prochaine taxe, du prochain impôt,
01:53donc il y a aussi un principe de prudence, d'épargne énorme, vous l'avez dit, c'est près de 20%,
01:58200 euros, vous imaginez 200 euros par ménage, c'est 5 points de plus que tous les voisins européens,
02:03c'est 10 points de plus que les Etats-Unis.
02:06Donc bien sûr une inquiétude qui est là et donc il faudrait annoncer des bonnes nouvelles tous les jours pour que ça reparte.
02:11Alors la rentrée a été moins chère, c'est ce que nous a dit Marie-Chevache et Carmilla,
02:14là on est dans les zones commerciales de Carrefour, chez vous aussi, sur la rentrée scolaire c'était moins cher.
02:19C'était moins cher, moins 4% tout simplement parce qu'on a tous acheté la matière première,
02:24notamment le papier, beaucoup moins cher.
02:26C'était moins 3 sur le papier, moins 5 sur la colle, moins 7 sur les classeurs.
02:30Et puis c'était moins cher parce qu'en fait c'est un rendez-vous commercial
02:33où il y a une guerre entre nous tous, Carrefour, Leclerc.
02:36Et la concurrence ça marche, ça fait baisser les prix.
02:38Exactement et c'est acquis, coin le plus fort sur la promo.
02:40Et nous on avait fait des kits où on avait 70% d'avantages cartes,
02:44donc c'est sûr que ça fait du trafic et ça fait venir et à la fin ça fait un panier qui baisse.
02:48Bon dans tout ce contexte on a les mobilisations, il y a eu le 10 septembre, il y aura le 18 septembre.
02:52Quand vous regardez la journée du 10, finalement plus peur que de mal.
02:55On avait du mal à prédire l'ampleur du mouvement, il n'y a pas eu d'incident majeur.
03:01Il y a bien sûr eu des points de vente inaccessibles, il y a bien sûr eu des camions qui ont été bloqués.
03:06Mais globalement je dirais il n'y a pas eu d'incident qui est catastrophique.
03:10Peut-être aussi parce que notre enseigne, vous savez, elle est dans les territoires, elle est dans la proximité.
03:14Donc je pense qu'elle a aussi un dialogue avec des consommateurs qui pouvaient être des manifestants.
03:19Donc il y avait une compréhension de part et d'autre, donc ça a donné ça.
03:22Maintenant pour le 18 septembre, on voit bien, ça va être certainement plus structuré.
03:26Il y a un appel de l'intersyndical, donc une mobilisation plus forte.
03:30Donc on s'attend à quoi ? On s'attend à ce qu'il y ait une difficulté à rouler, des blocages.
03:34Et bien ça s'organise, c'est-à-dire que mes collègues passent des commandes un peu avant
03:39de manière à ce qu'on puisse être approvisionné et tenir la journée de vente au cas où le camion n'arriverait pas le matin.
03:46Mais pour le 18, la même chose quoi, réorganisation ?
03:49Organisation en amont, c'est-à-dire un peu plus de stock en magasin parce que, comme je vous le dis,
03:53si on n'est pas livré, ça pose un problème.
03:55Mais on tient, il n'y a pas d'inquiétude au moment où je vous parle.
03:57Vous disiez proximité dans les territoires.
03:59Vous avez repris 300 magasins, casinos.
04:01On va reparler de ceux qui sont fermés de l'organisation.
04:03Mais désormais, ça fait un intermarché, vous me disiez, tous les 10 kilomètres.
04:06C'est assez incroyable.
04:07On est hyper fiers de ça parce que c'est la première attente des Français,
04:10c'est d'avoir des commerces de proximité près de chez eux.
04:13Et donc un point de vente tous les 10 kilomètres, c'est incroyable.
04:16Il y en avait un tous les 15 kilomètres et c'est vrai que l'opération Casino est demain Coleroyd
04:20puisque dans l'Est de la France, on a eu cette chance aussi d'avoir gagné la partie face à nos concurrents.
04:27Donc c'est formidable.
04:28Et puis là, on a un peu de recul, je peux vous dire que c'était un vrai pari
04:31parce que c'était 10 000 salariés qu'il fallait embarquer dans une culture d'indépendants.
04:35Et avec le recul, on est en train de se dire que c'est en train d'être gagné.
04:38On a même créé 1 500 emplois sur les points de vente qu'on a repris.
04:42Et c'est une belle aventure humaine.
04:43Mais vous ne considérez pas que 10 kilomètres, ce n'est pas trop ?
04:47C'est-à-dire que là, vous êtes au bon niveau de magasin ?
04:50On est au bon niveau de maillage.
04:52Et vous savez, le contexte législatif aujourd'hui, il est très contraignant.
04:56Et donc vous avez de moins en moins d'ouverture de mètres carrés en France.
04:59Nous, les mousquetaires, c'était 200 000.
05:01Là, je sors d'un séminaire de rentrée.
05:03On a annoncé qu'on allait en ouvrir, tous métiers confondus, 50 000.
05:06Donc c'est 4 fois moins qu'il y a 4,5 ans.
05:08Donc le seul moyen d'ouvrir, c'était de faire des opérations de croissance externe.
05:12C'est ce qu'on a fait.
05:13Et après, il y a effectivement un moment, un niveau de saturation qui va faire que ça va se calmer.
05:17Il n'y en aura pas tellement plus.
05:18Vous considérez que la situation est assainie avec ce que vous avez intégré ?
05:21Les 30 que vous avez fermés, on est au...
05:23Oui, l'exercice est fait.
05:25On a cédé 11 points de vente à la concurrence parce que là, on était en quasi-monopole sur certaines villes.
05:30Donc l'autorité nous a demandé de les céder, ce qu'on a fait.
05:32Et puis, il y avait effectivement 30 points de vente.
05:35On a tout essayé parce que, je l'ai dit à chaque fois, on ne rachète pas un groupe pour vendre ou fermer les magasins.
05:41Donc on a tout essayé jusqu'à les proposer à nos concurrents.
05:44Malheureusement, la situation économique était trop compliquée.
05:47Donc il y a un accompagnement aujourd'hui des collaborateurs pour leur avenir et un dialogue social qui existe.
05:52Vous venez d'annoncer une alliance avec les Muliès dans la publicité en ligne.
05:57Ça s'appelle Valus, c'est leur marque à eux dans laquelle vous, vous allez vous intégrer.
06:01Vous avez déjà les centrales d'achat en commun.
06:04Alors c'est la question qui va après.
06:05Est-ce qu'il y a un rapprochement avec Auchan dans les tuyaux ?
06:07Alors ce qu'on avait vu avec le président de l'AFM, Barthélémy Guillain,
06:11c'était la synergie achat, bien évidemment, sur l'alimentaire.
06:15Mais le métier de distributeur va évoluer et notamment ses ressources.
06:19Quand vous regardez notre concurrent, même pas Amazon, on va prendre Walmart qui est un retailer physique,
06:26il a 4 milliards de revenus sur son retail média et sa data.
06:31Nous, on parle de quelques millions d'euros.
06:33Donc ça veut dire que demain, en compétition avec des concurrents qui vont y aller,
06:37on n'a pas le choix que de la développer, cette data et cette régie média.
06:41Ça représente 12% des investissements en pub en France.
06:44Ça va augmenter, ça va même exploser.
06:46Et comme ça sera un marché en milliards dans 5 ou dans 10 ans,
06:50le fait aujourd'hui d'avoir associé les enseignes des mousquetaires, vous les avez citées,
06:54plus celle de l'AFM où on a des verticales incroyables, on a Décathlon, on a Leroy Merlin,
06:59ça fait qu'on a la plus grosse régie européenne.
07:02On touche, c'est 30% du marché, on touche surtout tous les Français,
07:06parce que soit on va chez Inter, soit on va chez Auchan ou Leroy Merlin-Bricot.
07:09Et concrètement, c'est-à-dire que je veux faire de la pub,
07:13je peux directement toucher l'ensemble de tout le parc.
07:16Et donc l'intérêt, c'est qu'une marque ou une régie va venir nous voir
07:19et on va leur vendre de l'espace.
07:21Et puis j'ai envie de vous dire, on va cocoréco,
07:23c'est-à-dire qu'Alternative Amazon, il a 70% du marché du retail média en Europe et dans le monde.
07:30Là, il y a une alternative franco-française.
07:32Et donc on a fait la pub auprès des annonceurs et des régies pour leur dire achetez chez nous.
07:35On ne parle plus des négociations commerciales, de refaire la loi Egalim.
07:39Désormais, les négociations sont apaisées avec l'ensemble des producteurs.
07:44La réalité, c'est qu'en fait, il y a des temps de discussion sur ces sujets-là.
07:49Et donc ça va vite revenir.
07:50Est-ce que ce nouveau gouvernement va être en capacité à présenter une nouvelle loi Egalim ?
07:54J'y crois pas, parce que là, les négociations commencent dans trois semaines à mois.
07:58En revanche, moi, si vous me posez la question, qu'est-ce que j'en pense ?
08:01Je pense que ça a fait du bien à beaucoup de filières.
08:03La filière lait, la filière porc a bénéficié de ça.
08:06De la loi Egalim ?
08:07De la loi Egalim, qui imposait la transparence.
08:09Mais il faut aller plus loin.
08:11Moi, je soutiens, comme l'AFCD d'ailleurs,
08:14je soutiens l'idée qu'il faut plus de directivité encore entre la relation agriculteur et industriel.
08:19Et plus de transparence, parce qu'on n'a pas toujours l'origine des produits.
08:23Est-ce que ça vient bien de France ?
08:25On n'a pas toujours le prix payé aux agriculteurs.
08:26Donc c'est ça qu'il faut imposer à nos industriels.
08:28La transparence, c'est utile.
08:30Et la concurrence, ça fait baisser les prix.
08:31Exactement.
08:32Merci beaucoup Thierry Cotillard d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.
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