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  • il y a 2 semaines
Ce vendredi 12 septembre, dans son édito, Raphaël Legendre est revenu sur la campagne anti-riches menée par Gabriel Zucman. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Quotidien de Yann Barthez, mardi, le JT de France de mercredi, RTL jeudi matin et interview dans le monde jeudi après-midi, c'est bien simple, Gabriel Zoukman.
00:10Et de partout, il mène en ce moment une campagne médiatique tambour battant pour défendre sa taxe sur les hauts patrimoines.
00:17Le problème, c'est que Zoukman, comme son maître à penser et directeur de thèse Thomas Piketty,
00:22tous les deux brillants économistes, certes, mais sont sortis de la science pour faire de la politique.
00:30Et le problème, c'est qu'ils le font sous couvert de science.
00:34Il y a tromperie sur la marchandise.
00:37Ils éludent, tornent, manipulent certains chiffres dans un seul et unique but, très politique, la chasse aux riches.
00:44Tout ça sous le vernis de l'expert qui sait de quoi il parle en jetant beaucoup de chiffres,
00:49mais aussi de contre-vérité à la figure des gens.
00:51« Ce n'est plus de la science, l'or, c'est du marxisme de sous-préfecture, comme le dirait Nicolas Baverez. »
00:56Alors, il faut des exemples pour étayer votre propos.
00:58Par exemple, quand Gabriel Zoukman explique hier dans Le Monde que les milliardaires payent deux fois moins d'impôts que la moyenne des Français,
01:04non seulement ils mentent, mais ils font du populisme fiscal.
01:07Ils nourrit la colère du pays et le sentiment d'injustice alors que l'on vit dans le pays le plus redistributeur au monde.
01:16Quand vous dites « ils ment », qu'est-ce que ça veut dire ?
01:18Il répète à l'envie que les milliardaires payent 26% d'impôts quand les Français paieraient en moyenne 52%.
01:26Un résultat biaisé parce que, un, côté moyenne des Français,
01:32ils comptabilisent les cotisations sociales comme de l'impôt dans les 52% pour gonfler ce chiffre.
01:38Quand, côté des plus riches, il prend en compte les résultats non distribués des entreprises pour baisser artificiellement le taux de prélèvement obligatoire.
01:49Je vous donne un autre exemple.
01:50Quand Gabriel Zoukman explique que les 500 premières fortunes de France pesaient l'équivalent de 6% du PIB en 1996 et qu'aujourd'hui, c'est 42%.
02:00Mais en réalité, ils mélangent des choux et des carottes.
02:04Le capital, c'est un stock.
02:07Le richesse, c'est un stock.
02:08Et le PIB, c'est un flux.
02:10Ce ne sont pas les mêmes valeurs.
02:13On a l'impression à l'écouter que les 1% des plus riches ont fait x6 entre 1996 et 2023,
02:19alors que leur part dans la richesse nationale, elle, a beaucoup moins progressé.
02:23Si on prend le World Inequality Database, le rapport de référence en la matière,
02:29et en plus, dont Gabriel Zoukman est co-directeur scientifique,
02:33on prend les mêmes chiffres et on se rend compte que les 1% n'ont pas fait x6, mais x1,1, c'est-à-dire plus 10%.
02:40En réalité, c'est donc beaucoup moins.
02:42Vous voyez, ça prouve que ce n'est plus la recherche, mais c'est bien un combat idéologique dans lequel tous les mensonges sont permis.
02:50Un combat idéologique avec beaucoup de symboles.
02:53Alors, le truc, quand même, c'est qu'il est soutenu par des économistes de renommée internationale,
02:58par exemple Olivier Blanchard du FMI.
03:00Oui, c'est vrai.
03:01Et c'est vrai que la question des inégalités peut être posée au niveau international.
03:04Il y a certainement des choses à faire.
03:06Mais là encore, c'est souvent, en tout cas en ce qui concerne la France, très politique.
03:10Et d'autres économistes s'attellent aussi à déconstruire le raisonnement de Gabriel Zoukman.
03:16Je vous conseille d'aller voir deux comptes Twitter, enfin x, pardon, de deux brillants jeunes économistes.
03:22Sylvain Catherine et Antoine Lévy, respectivement professeurs à la Wharton School.
03:27Et à Berkeley, Berkeley, là où enseigne aussi Gabriel Zoukman.
03:31Ces deux économistes décortiquent avec beaucoup de sagacité les propos tronqués de l'élève de Piketty.
03:37Et à un moment, on n'a pas le temps de détailler tous les détails économiques et toute la critique économique que l'on peut faire.
03:45Mais simplement un peu de bon sens ce matin.
03:47Qui peut croire ?
03:48Qui peut croire ?
03:48Que de toute façon, on va sauver notre modèle social par le matraquage de 1800 foyers fiscaux.
03:54D'autant plus avec une taxe qui n'est probablement pas constitutionnelle, parce que son assiette est sans lien avec les facultés contributives, puisqu'elle incorpore des revenus qui n'ont pas été perçus.
04:07Fiscaliste, c'est un métier du droit, un métier de juriste, pas d'économiste.
04:13Alors payer des impôts, oui, pour terminer, mais pour quels résultats également ?
04:17On en reçoit beaucoup, nous, des chefs d'entreprise sur ce plateau, qui ont fait fortune, qui ont réussi, et qui sont d'accord pour payer des impôts.
04:23Mais pourquoi faire ?
04:25Pourquoi faire ?
04:26C'est souvent la question qu'ils nous posent.
04:29Pourquoi faire si ce n'est remplir une baignoire qui fuit de tous côtés ?
04:31Alors plutôt que de chasser la richesse, tâchons déjà de réduire nos dépenses.
04:35Ou de faire un peu de croissance, mais Raphaël, quand on parle de toute façon de justice fiscale, et non pas d'efficacité fiscale, de toute manière, on est sur le sujet idéologique et sur le symbole.
04:45On est sur un narratif qui détourne la réalité des faits.
04:50En réalité, notre système est hyper progressif, peut-être trop progressif en réalité, notre fiscalité.
04:57Et ça tue, au final, la création des chefs, vous venez de dire l'or, et c'est peut-être ça la chose la plus importante.
05:02Il y a des symboles qui sont utiles, c'est-à-dire que peut-être qu'avec ça, vous pouvez baisser les dépenses de l'autre côté.
05:08C'est donc un sujet politique, mais absolument pas rationnel.
05:11Les riches moins riches n'ont jamais rendu les pauvres moins pauvres.
05:15Non, c'est pas ça que je vous dis, c'est qu'on peut peut-être faire passer d'autres choses.
05:17Merci.
05:18Merci.
05:19Merci.
05:20Merci.

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