Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 6 semaines
Ce mardi 9 septembre, son approche dans la sélection des titres à mettre en portefeuille, et les valeurs qu'il suggère de surveiller de près, ont été abordés par Alexandre Marquis, gérant de portefeuille sénior chez Kepler Unigestion, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Avec les équipes de Kepler, Unigestion et Alexandre Marquis, gérant de portefeuille senior, qui est avec nous en plateau.
00:06Bonjour Alexandre Marquis.
00:07Bonjour Etienne, merci.
00:07Merci de nous accompagner ce matin.
00:09Kepler Unigestion, vous êtes installé en Suisse.
00:12Vous êtes une maison de gestion où vous avez notamment différents portefeuilles.
00:16Dans un instant, on va regarder quelques valeurs à regarder.
00:19Alors, vous nous expliquerez pourquoi ce ne sont pas des valeurs françaises.
00:21Juste avant, comment aujourd'hui vous faites votre sélection de valeurs ?
00:24Quels sont les éléments que vous regardez avant de mettre un titre en portefeuille ?
00:27Alors, nous, on a une approche mixte, c'est-à-dire que d'un côté, on va avoir des outils quantitatifs assez développés.
00:31Ça fait à peu près huit ans qu'on travaille avec des techniques d'intelligence artificielle
00:34qui vont nous permettre d'absorber énormément de données.
00:37Aujourd'hui, on parle d'à peu près 100 millions de points de données sur les 25 dernières années,
00:41sur plus de 3000 titres pour que la machine apprenne quels titres ont un bon potentiel de performance,
00:46quels titres ont un mauvais potentiel de performance.
00:48Et ensuite, la deuxième partie du processus, c'est sur les titres qui ont un bon potentiel de performance,
00:52on a des humains, des analyses, des gestionnaires de portefeuille.
00:57Ils vont essayer de comprendre où est-ce que la machine peut se tromper,
00:59qu'est-ce qui n'est pas dans les chiffres.
01:00Et potentiellement, ça peut nous amener à empêcher la machine d'acheter certains titres
01:04ou simplement empêcher à un mauvais moment.
01:07Donc, ce qu'on essaye de faire, c'est de comprendre simplement
01:09qu'est-ce que la machine ne peut pas valoriser, si vous voulez.
01:13Voilà, et c'est une approche qui, je pense, est assez unique
01:15et qui fait qu'on travaille en bonne année.
01:17Est-ce que vous avez quelques exemples peut-être de critères par rapport à cela ?
01:20Quels sont les éléments qui sont surtout regardés par votre modèle ?
01:22Voilà, alors c'est des critères qui évoluent au cours du temps.
01:24Aujourd'hui, ce qu'on trouve, c'est que la machine aime beaucoup
01:28tout ce qui est génération de free cash flow.
01:30Donc, dans notre portefeuille Action Défensive Europe,
01:32on a beaucoup d'entreprises qui sont traditionnellement assez défensives,
01:36à volatilité réduite par rapport au reste du marché,
01:38mais on a quand même une capacité à générer du cash
01:41qui est pour les investisseurs, d'apporter un certain coussin
01:43quand les tons sont durs, et ce qui fait que nos stratégies
01:45se comportent plutôt bien depuis le début de l'année.
01:46Un exemple, c'est Dutch Telecom, qu'on a en portefeuille.
01:50Télécom, allemande, tout le monde connaît,
01:53donc très peu risqué historiquement par rapport au reste du marché,
01:56et qui pour nous a une capacité à générer du cash qui est assez importante.
02:00Dutch Telecom est l'actionnaire majoritaire de T-Mobile aux États-Unis,
02:03donc ils ont un certain contrôle sur la captation du dividende,
02:06les rachats d'actions de T-Mobile,
02:08ce qui, en retour pour les investisseurs dans Dutch Telecom,
02:11est quelque chose de très intéressant, apporte beaucoup de visibilité.
02:14La deuxième partie, c'est qu'en termes de valorisation,
02:15c'est un titre qui reste peu cher.
02:17Aujourd'hui, si on valorise simplement la participation de Dutch Telecom dans T-Mobile,
02:22c'est à peu près le prix de Dutch Telecom.
02:24C'est-à-dire que tous les autres business, aujourd'hui, ne sont pas valorisés.
02:28Donc ça fait un gros potentiel de protection si une mauvaise nouvelle arrive.
02:31Donc voilà, les deux parties, la génération de cash flow d'un point de vue quantitatif,
02:34et la compréhension humaine, si vous voulez,
02:36pourquoi ces cash flows peuvent continuer à persévérer.
02:38Et aujourd'hui, c'est un titre,
02:41bon, quand vous regardez les taux, ça peut profiter de la baisse des taux,
02:43ou à l'inverse, une petite remontée du marché obligataire.
02:46Est-ce que ça ne pourrait pas être un frein par rapport à ça, quand même ?
02:48Parce que c'est très important, bien sûr, le coût de l'argent
02:50pour des entreprises très capitalistiques comme Dutch Telecom.
02:53Voilà, le coût de l'argent qui baisse, ça peut être effectivement intéressant.
02:57Même si ces entreprises ont généralement tendance à se financer à très long terme
03:01et bénéficient des opportunités de marché,
03:04il y a eu une période de taux très basse avant 2022
03:06où ces entreprises Telecom ont pu se renfinancer à long terme à très bas coût.
03:10Donc, il y a une sensibilité qui est assez faible.
03:12Par contre, là où il y a un intérêt potentiel, c'est sur le dividende.
03:14Effectivement, il y a une attractivité des titres à dividende élevé
03:18quand les taux baissent, parce qu'effectivement,
03:20on arrive à avoir ce qu'on appelle des proxys obligataires,
03:23des entreprises qui restent assez stables
03:24et délivrent un espèce de coupon supérieur à un dividende traditionnel.
03:28Voilà, donc un exemple, Dutch Telecom.
03:29Est-ce qu'il y a d'autres exemples ?
03:31Je ne sais pas, par exemple du côté de l'Italie ou de l'Espagne ?
03:34Voilà, ça c'est...
03:36En Italie, on a une banque, Teza San Paolo notamment,
03:38qui est vraiment illustratif de ce que notre algorithme aime bien.
03:42Une banque, traditionnellement, ce n'est pas une entreprise
03:45qu'on peut juger défensive.
03:46C'est plutôt dans le milieu de gamme en termes de niveau de risque.
03:49Donc, pour nos stratégies, ce n'est pas forcément naturel.
03:51Mais on voit que depuis 12 mois,
03:53on a eu une forte exposition au secteur de la finance,
03:55et notamment via les banques et les banques dites périphériques,
03:58donc Italie, Espagne notamment.
04:00Et Intesa, c'est vraiment un bon exemple pour nous.
04:03Ça reste un profil défensif parmi les autres banques italiennes.
04:06Il y a une diversification des modèles d'affaires,
04:08dans l'assurance, dans la banque privée, dans la gestion d'actifs.
04:11Il y a à peu près 40% du chiffre d'affaires d'Intesa San Paolo
04:14qui n'est pas lié simplement aux produits de taux,
04:18donc qui est lié aux commissions.
04:20Donc, ça donne aussi une certaine diversification
04:21par rapport aux problématiques de taux.
04:23Aujourd'hui, on a une pente de la courbe des taux
04:25qui est assez favorable aux banques italiennes.
04:27On a eu une baisse du risque, effectivement,
04:30après la crise souveraine.
04:32Les banques italiennes ont fait un gros travail d'assainissement de leur bilan.
04:37Et puis, d'un point de vue quantitatif,
04:38effectivement, c'est une entreprise qui est peu chère
04:40par rapport au reste du marché.
04:42Il y a toujours un discount sur les banques,
04:44et notamment sur les banques italiennes,
04:46et le dividende qui reste aussi très attractif pour ce type d'entreprise.
04:49Et malgré une hausse de 45% à l'espace d'un an,
04:51vous pensez aujourd'hui que Intesa Sao Paulo est toujours attractif ?
04:56Ça reste attractif pour deux raisons.
04:58La première, c'est qu'on sait que les bonnes nouvelles mettent du temps à perdurer.
05:01Aujourd'hui, on voit qu'il y a en relatif des mauvaises nouvelles
05:04qui arrivent dans d'autres secteurs de la finance.
05:06Malheureusement, on voit la situation politique en France.
05:08Sur les financières françaises, à court terme,
05:10l'incertitude peut avoir un impact négatif.
05:13Normalement, Fitch devrait bientôt revoir sa note.
05:15On espère que ce ne sera pas dans une dégradation,
05:18mais ça peut avoir un impact négatif.
05:19Les banques italiennes, en ce moment,
05:21on est sur un gouvernement qui continue à réduire le déficit.
05:23On voit que le spread entre la France et l'Italie s'est drastiquement resserré sur le 10 ans.
05:29Il y a une politique économique aujourd'hui qui est plutôt favorable aux entreprises.
05:34Donc, malgré la forte performance, on considère que ça peut être important.
05:37Par contre, sur le secteur financier dans son ensemble,
05:40on a réduit un peu la position parce qu'en effet,
05:42on considère qu'il y a peut-être un peu trop d'optimisme sur le secteur de manière générale.
05:45Il faut être sélectif.
05:45Intensa Paolo qui est en hausse de 0,8% ce matin à 5,40€.
05:50Le temps passe très vite.
05:50Peut-être un dernier exemple pour illustrer un petit peu vos convictions ?
05:54Voilà.
05:54On nous a dit qu'on n'avait pas parlé de titres français.
05:56On a quand même pris un titre français pour illustrer,
05:58qui est rentré très récemment au portefeuille, qui est Legrand.
06:01Donc, encore une fois, pas forcément un titre défensif de prime abord,
06:05mais qui peut l'être pour plusieurs raisons.
06:06Aujourd'hui, déjà, il est défensif par rapport à la France
06:08parce qu'une grosse partie de son business est fait hors de France.
06:10Donc, il y a évidemment une corrélation plus faible
06:13avec l'activité morose, que ce soit économique, en France.
06:18En termes de génération de free cash flow, encore une fois,
06:19le modèle trouve que c'est une entreprise qui est, un, très bonne,
06:23et deux, en plus, qui continue à s'améliorer.
06:26On est quand même un petit peu précautionneux sur la valorisation.
06:29C'est quand on l'a rentré, on ne l'a pas rentré à pleine vitesse,
06:32mais c'est un titre qu'on pense que le modèle va continuer à vouloir renforcer.
06:35Et c'est avec le rôle de toute l'équipe d'analyse fondamentale de Kepler Unigestion
06:38de pouvoir vraiment contrôler quand sortir du titre.
06:42Mais pour l'instant, on est content d'avoir un portefeuille.
06:44C'est un titre qui est très tiré par l'intelligence artificielle,
06:46qui a vu sa croissance, notamment portée par les data centers,
06:50le déploiement des équipements électriques pour ces data centers.
06:52Voilà, ça, c'est une thématique qu'on retrouve dans tous nos portefeuilles défensifs.
06:55C'est qu'effectivement, l'IA, les titres très connus aujourd'hui,
06:59sont très spéculatifs, ont des niveaux de valorisation et de volatilité qui sont extrêmes.
07:03Nous, on considère, nos modèles le trouvent et nos analystes le trouvent,
07:05qu'on peut s'exposer à ce thème via des entreprises qui sont peut-être un petit peu moins glamour
07:10ou qui font peut-être un peu moins la une,
07:11mais qui sont tout aussi nécessaires dans la chaîne de valeur pour l'intelligence artificielle.
07:15La partie électrification, la partie digitalisation,
07:18c'est des domaines dans lesquels Legrand, notamment, va pouvoir intervenir.
07:21Et c'est l'une des meilleures performances.
07:2333 euros.
07:24Merci beaucoup, Alexandre.
07:25Merci de nous avoir accompagnés ce matin.
07:27Gérant de portefeuille senior chez Kepler Unigestion, maison suisse.
07:30Et donc, trois exemples de valeurs pour illustrer un petit peu vos convictions.
07:35Legrand, Intenzo, Sao Paulo et Deutsche Telekom.
07:39Merci beaucoup de nous avoir accompagnés.

Recommandations