00:04Et on poursuit nos débats avec Juliette Briance, journaliste l'incorrecte à l'origine de la diffusion de la vidéo qui fait scandale aujourd'hui.
00:13Celle où l'on voit Thomas Legrand et Patrick Cohen en compagnie de cadres du PS.
00:17Nous parler de la stratégie pour faire gagner la gauche en 2027, parler de comment on va pouvoir arrêter Rachida Dati au municipal.
00:25On est avec Jules Torres et Eliott Maman. Je voudrais vous faire écouter Laurent Wauquiez aux universités d'été des LR.
00:34Écoutez ce qu'il dit sur cette affaire.
00:36Les autorités administratives, toutes ces autorités qui pullulent, qui coûtent une fortune au pays, qui ne servent à rien et qui font toutes ces normes qui aujourd'hui corsettent la volonté des Français.
00:46Qu'est-ce qu'on attend pour les supprimer ?
00:48Et je cite au premier plan l'ARCOM dont vous me permettrez quand même d'interroger le système aujourd'hui médiatique qui aboutit à protéger M. Cohen et à condamner Cyril Hanouna.
01:00Nous ne voulons plus de cela.
01:02Alors effectivement, ces huit qui avaient été fermés, on s'en souvient, à l'issue d'une commission d'enquête lancée par le LFiste Aurélien Saint-Toulle.
01:12Et bien Charles Aloncle, UDR, va présider une commission d'enquête.
01:19UDR, le parti d'Éric Ciotti, qui va utiliser son droit de tirage pour lancer une commission, cette fois-ci à l'encontre du service public, pour voir un petit peu comment ça fonctionne.
01:28Et c'est assez juste ce retour des choses, Jules Torres.
01:32C'est vous dire à quel point ce sujet explosif et brûlant, puisque initialement l'UDR devait prendre son droit de tirage pour faire une commission d'enquête sur le coût de l'immigration.
01:40Je pense que c'est un sujet extrêmement important que les Français veulent connaître, parce qu'on a encore des députés ici ou là, ou même des ministres, qui vous disent qu'il n'y a aucun coût de l'immigration, que ça coûte peanuts.
01:51Donc on voit bien que l'UDR veut monter sur ce sujet-là, parce qu'objectivement, c'est un scandale, cette affaire.
01:58On a des petits journalistes rouges qui décident, ici ou là, sur les médias du service public, de faire ce qu'ils veulent.
02:08Il ne va pas aimer Patrick Cohen que vous l'appuyez petit journaliste.
02:11Oui, petit journaliste rouge.
02:15Il donne quand même quelques leçons.
02:16Il donne quelques leçons. Moi, je me souviens de son horrible édito sur Crépole, quand il avait quasiment justifié, finalement, ce qui était arrivé à Thomas, un garçon de 16 ans, qui s'est fait tuer à coup de machette par des barbares.
02:30Absolument. Donc moi, je ne vais pas m'apitoyer sur son sort. Je n'en ai complètement rien à faire.
02:35Et puis surtout, moi, ça ne me dérange pas qu'il soit de gauche, ces gens-là.
02:38Ce qui me dérange, c'est que ce soit nos impôts qui ne les payent en permanence, et d'ailleurs, il a pour l'instant...
02:44Et puis qu'il n'avance pas visage masqué, comme le disait d'ailleurs Éric Zemmour en 2014.
02:48Oui, en 2014, quand il était invité sur le site français.
02:51Mais en réalité, on sait qu'ils sont de gauche. Moi, ça ne me dérange pas qu'il y ait des gens de gauche sur le service public.
02:54Le problème, c'est qu'il n'y a quasiment que des gens de gauche.
02:56Et que par ailleurs, il y a donc vraiment très peu de pluralisme.
02:59Quand vous voyez tous les éditorialistes, que ce soit sur Radio France, sur France Télé,
03:03ils sont tous dans cet arc que je vous écrivais, du social-libertaire, de centre-gauche jusqu'à la gauche.
03:10Justement, je voudrais vous faire écouter Patrick Cohen sur le pluralisme.
03:13Souvenez-vous, c'était en 2021, il y avait eu une grève, justement, ici même, à Europe 1,
03:19à l'occasion du changement de ligne éditoriale.
03:22Ça ne plaisait pas à Patrick Cohen.
03:23Écoutez les mots du journaliste à l'époque.
03:26Si je devais résumer, ce qui nous rassemble aujourd'hui, c'est une conception de l'information.
03:34C'est une éthique de responsabilité vis-à-vis de la société.
03:38Et c'est un rapport à la vérité ou à la recherche de la vérité,
03:42ce qui, pour la plupart d'entre nous, a fondé notre vocation et nous a fait choisir ce métier.
03:49Ce n'est pas une question d'orientation politique.
03:51Ce n'est pas une question de droite ou de gauche.
03:53Je voudrais que ce soit bien clair là-dessus.
03:56Toutes les opinions sont respectables, soit elles sont étayées par des faits.
04:00Le pluralisme, le débat d'idées sont au cœur de nos métiers.
04:03On sourit tous dans ce studio parce que je crois que Juliette Briance l'a toutillé.
04:08Oui, et puis je rappellerai évidemment le nouveau slogan de France Info,
04:11l'information n'est pas une opinion.
04:13Moi, pour reprendre les propos de Patrick Cohen, tiens, allons-y,
04:17je pense que cette affaire, qu'on soit de gauche ou qu'on soit de droite,
04:21elle devrait indigner en fait.
04:22Au-delà des clivages politiques et idéologiques, je pense que tout Français pourrait s'indigner de ce qu'il voit et de ce qu'il entend dans ses vidéos.
04:31Tout simplement parce qu'on vit dans un pays démocratique, que le service public n'a pas vocation justement à faire camp pour l'un et pour l'autre.
04:39C'est au cahier des charges, je le répète.
04:40Tout à fait, dans un souci démocratique, ça devrait les inquiéter, ce genre de connivence entre journalistes et partis.
04:49Et qu'il vaille...
04:49Alors, rien, pas de sanctions à l'encontre de Patrick Cohen pour l'instant.
04:53Thomas Legrand a été suspendu, mais rien contre Patrick Cohen.
04:57Et puis pas un mot de Delphine Ernotte.
04:58Voilà, donc pour l'instant, en gros, en interne, la ligne de défense, c'est que Patrick Cohen n'est pas celui qui prononce les phrases incriminantes.
05:06Mais enfin, excusez-moi, il était bien à cette table, à tabler...
05:11Je veux dire, il fait partie en fait du problème de l'élaboration de la stratégie par Thomas Legrand.
05:20Je ne l'ai pas entendu mettre son veto ou s'indigner de ce qui a été dit à cette table.
05:24Je pense qu'une sanction, oui, effectivement, serait la bienvenue.
05:28Sinon, effectivement, on est sur des deux poids deux mesures quand on regarde certaines histoires passées
05:33et le sort de ce que certains journalistes ont vécu, comme M. Achilly.
05:38M. Achilly a pris des tombeaux d'injures, quasiment...
05:45On l'a accusé d'être quasiment un fasciste parce qu'il avait prévu peut-être de collaborer à un livre avec Jordan Bardella,
05:52ce qui n'est pas interdit. D'ailleurs, M. Cohen, je crois, a écrit des livres avec des hommes politiques.
05:57Donc voilà, c'est quelque chose qui se fait depuis des dizaines d'années, depuis même l'histoire du journalisme.
06:01Ce monsieur s'est fait licencier, licencier, pas suspendre à titre conservatoire comme M. Legrand.
06:06Alors que j'ai quand même l'impression que c'est 20 millions de fois pire.
06:10Et ce qui est intéressant, c'est qu'il y a parfois une espèce de mythe selon lequel le journalisme parfait
06:16serait celui qui serait parvenu à avoir une espèce de culte de l'objectivité.
06:19Mais en réalité, un bon journaliste est un journaliste qui est une personne du moins
06:23qui s'intéresse particulièrement aux affaires de la cité, aux affaires politiques.
06:26Et c'est extrêmement compliqué d'être particulièrement intéressé par des questions politiques
06:30sans au moins à un moment ou à un autre avoir une espèce de penchant, avoir des préférences.
06:35Et c'est simplement humain.
06:37Et donc c'est pour ça que je pense que le but du journalisme devrait surtout être
06:40la maîtrise de la subjectivité, une forme d'honnêteté intellectuelle,
06:44mais se cacher derrière une objectivité qui serait érigée comme principe absolu est quand même un peu compliqué.
06:50Et d'ailleurs, on parlait tout à l'heure de l'influence que les médias pouvaient avoir
06:53sur la composition de l'opinion, etc.
06:55Je ne pense pas que les médias puissent directement contribuer à l'avènement d'un parti.
06:59En revanche, là où les médias ont un poids tout particulier,
07:01c'est dans la hiérarchie qu'ils font de l'information.
07:03C'est-à-dire dans les sujets qu'ils vont mettre en priorité
07:05et ceux qu'ils vont au contraire choisir, et de manière légitime,
07:07toute l'île éditoriale se défend,
07:09mais ceux qu'ils vont choisir de ne plutôt pas aborder.
07:12Et c'est à ce moment-là que la question du pluralisme,
07:15tant interne que externe, est absolument primordiale.
07:18On a bien vu qu'on est aujourd'hui dans une époque
07:20où les sectarismes sont particulièrement accrus,
07:22et donc accueillir le pluralisme au sein d'une rédaction, c'est parfois compliqué.
07:25Et c'est pour ça que le rôle de nos instances administratives
07:28devrait avant tout permettre d'avoir une véritable garantie d'un pluralisme externe.
07:33C'est-à-dire que quand on regarde le paysage audiovisuel dans son ensemble,
07:36il devrait y avoir véritablement la possibilité d'accéder à une multitude d'opinions.
07:41Et c'est vrai que parfois, c'est cet objectif-là
07:43au sujet duquel on peut avoir l'impression
07:46qu'un certain nombre de journalistes ou un certain nombre d'acteurs politiques
07:49peuvent estimer qu'en réalité, il est légitime d'armer, entre guillemets,
07:53les instances administratives pour abîmer cette ambition de pluralisme externe.
07:57Et c'est ça qui est véritablement problématique.
08:00Il est vrai que le service public a une place particulière,
08:03elle se doit de montrer l'exemple, impartialité, pluralisme et transparence.
08:06Ce n'est pas le cas aujourd'hui, clairement.
08:09Que risque le service public avec ce type de commission d'enquête parlementaire
08:15comme va lancer UDR et Charles Allongle ?
08:18Est-ce qu'il risque vraiment quelque chose où il y aura une forme de protection ?
08:22Dans ce rapport, parce que c'est un rapport, le rapport qui nous intéresse ensuite,
08:26il y a par exemple de nombreux faits, par exemple, qui recensent le manque de pluralisme
08:31dans cette radio ou dans le service public en général.
08:36Là, ça posera question parce qu'il y aura un tampon de la part de la République française.
08:39Donc, c'est aussi ça.
08:40L'enjeu, c'est de démontrer par les faits, par les exemples,
08:43qu'il y a bien ce qu'on pense qu'il y a au service public.
08:45On arrive déjà à la fin de notre émission.
08:47Je remercie Liat Maman et Juliette Briance.
08:49Merci beaucoup, Stéphanie.
08:50Merci à vous et surtout, Jules Torres.
08:52Demain, dans le JDD, ça va faire bouger aussi, décidément, week-end chargé.
08:56Vous savez, on parle souvent d'immigration.
08:58On dit que c'est le sujet sans doute le plus vital et qui nous concerne tous
09:01et qui nous bouleverse tous.
09:02Et donc, il y a quelqu'un qui a décidé de se bouger un petit peu sur ce sujet.
09:05Il s'appelle Philippe Devilliers.
09:06Je crois que les auditeurs d'Europe 1 le connaissent.
09:08Il est en une du JDD.
09:09Il appelle pour la première fois à voter une pétition qu'il lance lui-même sur Internet
09:16pour exiger du pouvoir un référendum sur l'immigration.
09:20C'est évidemment quelque chose qui, à mon avis, va faire beaucoup parler dès ce soir
09:23et demain particulièrement.
09:25Mais en tout cas, il a le mérite de faire peser tout ça sur le pouvoir.
09:29Ce sera donc à la une du JDD demain.
09:31C'est la fin de l'émission pour vous, mais pour moi.
09:33Je reste pour la deuxième heure.
09:34On va poursuivre ces débats nourris avec une actualité particulièrement riche.
09:39Merci à tous les trois.
09:40On se retrouve dans quelques instants sur Europe 1.
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