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  • il y a 3 mois

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Transcription
00:00Alors au milieu de tout ça, vous livrez vos observations, certaines de vos conversations aussi.
00:05Votre livre commence en septembre 2022 à Nice, où en l'espace d'un mois, vous avez trois conversations complètement lunaires
00:12avec des chauffeurs de taxi qui ont tous un avis très arrêté sur les juifs.
00:17Oui c'est vrai, parce qu'avant c'était une par an, et là en un mois il y en a eu trois, il y a deux ou trois ans.
00:23Et c'était très très bizarre parce que c'est des gens qui connaissaient mieux que moi les juifs.
00:26Ils étaient là pour m'expliquer, alors évidemment j'étais à la radio en train de donner des interviews à des radios juives,
00:31donc forcément ils entendent juif chaque mot, alors ils ont quelque chose à dire.
00:35Ils disent ah vous êtes juif, comme dans le film, je dis oui, ah bah si j'avais su je vous aurais pas pris.
00:38Je dis ah bon ?
00:39Ah oui la violence !
00:40Et là le mec m'explique n'importe quoi, mais n'importe quoi, surtout le truc, et au bout d'un moment je me dis mais il va me taper, il va hurler,
00:47et après on arrive et il me dit c'était un vrai plaisir de parler avec vous, j'étais vraiment très content monsieur.
00:51Alors que vous aviez rien dit ?
00:52Et il était content.
00:53Il était content, il a été changé ça.
00:55J'ai la chance d'être une espèce de piñata comme ça, j'ai ça dans tous les camps, par exemple.
00:59Quand je suis à Tel Aviv, il y a des gens qui me reconnaissent, qui sont très pro Netanyahou,
01:03qui me tombent dessus en disant espèce de salopard, de gauchiste, de machin, etc.
01:07Et après qu'ils m'ont engueulé, ils me disent on peut faire un selfie ?
01:09Non mais alors vous êtes une piñata, mais quand on ressort d'un moment comme ça, j'imagine qu'après on cogite et tout,
01:14parce que de tout prendre dans la tronche et ensuite réussir à passer une journée normale, ça doit être compliqué quand même.
01:22C'est bête à dire, mais je pense que les gens individuellement sont super, ils ont besoin de se pourrir la tête avec des négativités.
01:28Une autre chose dont je parle beaucoup au début du livre, c'est Cédric Errou dans La Roya, qui travaille avec les migrants.
01:35Et lui il parle très bien des choses, il dit écoute, chaque politique de droite ou de gauche va amener une idéologie.
01:39Moi je suis à la frontière, je vois des gens qui arrivent, qu'aucune police pourra arrêter, parce que de toute façon ces montagnes ça a toujours été des lieux de passage.
01:46Soit on les accueille, on organise quelque chose, soit on les laisse à la merci.
01:49Et moi je n'ai pas d'opinion, je regarde les gens, je les décris.
01:53Après oui, il y a des phénomènes puissants de haine, de racisme, d'impossibilité à converser.
01:59Forcément dans les carnets je les raconte, et c'est vrai que cette haine elle explose en ce moment pour mille raisons.
02:04Moi je la décris, je ne suis pas là pour résoudre les problèmes.
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