00:00Mais Julie, Culture Bourse, c'est aussi de la haute pédagogie.
00:03Alors comment on définit aujourd'hui la valeur d'une société ?
00:06Sur quoi on se base ?
00:07Alors quand on voit le bond de la fintech britannique révolut
00:10qui est passé de 45 à 75 milliards de dollars de valorisation en un an,
00:15il y a de quoi se poser la question.
00:17Alors c'est quoi l'addition ?
00:18Quelle multiplication ou autre prouesse mathématique
00:22on doit faire pour calculer la valorisation d'une société ?
00:26Notre professeur de mathématiques, il fait sa rentrée aujourd'hui dans BFM Bourse,
00:30c'est Benjamin Chemla pour Chers.
00:31Bonjour Benjamin !
00:32Bonjour !
00:33On est ravis de vous retrouver.
00:35Benjamin, on ne va pas se mentir, quand on débute en bourse,
00:37on se mélange un peu parfois les pinceaux entre valorisation et capitalisation boursière.
00:42C'est quoi la différence ?
00:44La différence, elle est subtile mais elle est importante.
00:46La capitalisation, c'est concret.
00:49C'est quand on a une entreprise qui est cotée,
00:51mettons qu'elle est 1 million d'actions et que le prix de l'action soit à 20 euros,
00:57mécaniquement, 1 million fois 20, ça fait une capitalisation à 20 millions d'euros.
01:02C'est mécanique.
01:03La valorisation, on va approcher les choses différemment,
01:06on va regarder plus le potentiel de l'entreprise.
01:08Autrement dit, la valorisation c'est le futur,
01:10la capitalisation c'est le présent, c'est aujourd'hui.
01:13Et donc on va regarder la trajectoire de l'entreprise, sa croissance,
01:16on va regarder les flux financiers, on va regarder le marché,
01:19est-ce que c'est un marché qui est en croissance ?
01:20On va regarder aussi les coûts de structure.
01:22Alors on peut parler de Revolut, c'est un exemple intéressant.
01:25Revolut fait 4 milliards, un peu plus de 4 milliards de chiffre d'affaires
01:27et 1 milliard de profits.
01:29Et pourtant, sa valorisation dernière est de 75 milliards.
01:33C'est plus de 19 fois son chiffre d'affaires et 75 fois ses profits.
01:40C'est énorme quand on compare à la Société Générale
01:42qui est aujourd'hui valorisée nettement moins,
01:45je crois qu'on est autour de 50 milliards.
01:47Et Barclays, 70 milliards.
01:48Donc c'est assez intéressant.
01:50Qu'est-ce qui explique ce décalage ?
01:52C'est effectivement le potentiel, la trajectoire de Revolut,
01:55c'est 70% de croissance annuelle et 26% de profit,
01:58de pourcentage de profit.
01:59Donc c'est effectivement apprécié dans cette valorisation.
02:02Alors le prisme n'est clairement pas le même.
02:04Est-ce que du coup ça reste important d'observer la valorisation d'une société ?
02:09Oui, c'est fondamental parce que l'investisseur,
02:11et aujourd'hui on s'adresse sur BFM Bourse aux investisseurs,
02:14doit apprécier justement le rationnel de ces valorisations.
02:17Il faut faire attention aussi à la surconfiance
02:19et au phénomène de survalorisation, notamment dans la tech.
02:22On le connaît, on en parle souvent.
02:24Et donc il faut apprécier effectivement des rationnels,
02:26des choses tangibles pour évaluer si c'est une exposition au risque trop importante
02:30que de rentrer sur des valorisations trop importantes, trop élevées.
02:33Ou si à l'inverse, il n'y a pas des coûts d'opportunité
02:35sur des capitalisations qui paraissent faibles,
02:37là où les marchés sont pleins de potentiel,
02:39et les performances et les sous-jacents de l'entreprise sont assez solides.
02:45Donc c'est effectivement très important.
02:46Donc l'idée c'est quoi ?
02:47C'est de regarder et capitalisation et valorisation,
02:50ou juste regarder valorisation, ça reste quand même un peu risqué ?
02:52Je pense que l'idée numéro une,
02:53c'est que les entreprises plus traditionnelles s'inspirent de Revolut,
02:57en allégeant un peu leur structure de coût,
02:58en renforçant leurs investissements dans la tech,
03:01et en ayant ce type de trajectoire de croissance.
03:03Mais pour les investisseurs que nous sommes,
03:05c'est de regarder effectivement les fondamentaux,
03:07d'avoir une approche un peu bon père de famille,
03:10et d'investir donc en conscience.
03:12Merci beaucoup Benjamin,
03:13Benjamin Schemla, je rappelle que vous êtes le CEO et le cofondateur de Shares.