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  • il y a 7 semaines
Ce mercredi 3 septembre, dans sa chronique, Caroline Loyer s'est penchée sur la rencontre entre Xi Jinping, Vladimir Poutine et Kim Jong-un lors du défilé militaire à Pékin. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00On part à Pékin avec Annalisa et Capellini où se déroulent les commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie.
00:06C'est un défilé XXL étudié pour mettre en avant Xi Jinping, évidemment la puissance géopolitique et militaire de la Chine,
00:13mais aussi une nouvelle proximité avec Vladimir Poutine et avec Kim Jong-un.
00:17Il y a une sorte de nouvel axe anti-américain.
00:20Et oui, ils conspirent selon Donald Trump, voilà ce qu'ils font.
00:23Ils conspirent contre l'Amérique, ces trois leaders.
00:26En tout cas, c'est sûr que la photo de famille qu'on a vue tourner ces dernières heures, elle est absolument historique.
00:31Xi Jinping, entouré pour la première fois de Vladimir Poutine et de Kim Jong-un.
00:36C'est une victoire diplomatique absolument immense pour le président chinois.
00:40C'est un pied de nez à son rival.
00:42Il s'agit de deux leaders que Donald Trump rêve de rencontrer, avec lesquels il rêve de pouvoir établir une sorte de dialogue.
00:49Il n'y arrive pas.
00:49Eh bien, Xi Jinping, lui, non seulement il y arrive, mais en plus, ils viennent le célébrer quelque part pour son grand jour,
00:55pour son grand défilé.
00:56Alors, si Vladimir Poutine, lui, a un peu plus l'habitude de sortir de son pays, du moins avant la guerre en Ukraine,
01:03eh bien, pour le leader nord-coréen, ce n'est pas du tout, du tout la même chose.
01:06C'est la première fois que le président nord-coréen se rend à un événement international de cette portée.
01:12Vous avez vu sans doute les images du train qu'il a transporté jusqu'à Pékin.
01:16Ce train immense, c'est une forteresse truffée de plein de gadgets.
01:20Il y a des équipements militaires pour défendre le président en cas d'attaque.
01:23Et, en fait, le train, il est tellement lourd qu'il ne peut se déplacer qu'à 60 km heure.
01:27Nous, ça nous a fait sourire.
01:29En réalité, ça nous donne la mesure d'à quel point, pour le président nord-coréen,
01:32eh bien, c'est un déplacement vraiment hors du commun.
01:35Et puis, c'est aussi un message envoyé aux Américains.
01:37Regardez, je suis là.
01:38Aujourd'hui, je peux me permettre de sortir de mon pays, d'aller célébrer Xi Jinping.
01:42Je suis beaucoup moins isolée qu'il y a quelques années.
01:45Moins isolée, mais quand même très dépendant de la Chine.
01:47Absolument, c'est une dépendance presque totale, surtout du point de vue commercial.
01:52Les partenaires commerciaux de la Corée du Nord sont très, très limités.
01:55Et donc, évidemment, Pyongyang s'appuie énormément sur la Chine.
01:59Ça dépend des volumes, ça dépend des années.
02:01Mais les importations chinoises, les exportations chinoises vers la Corée du Nord
02:05représentent entre 95 et 98 du total des marchandises importées.
02:09On parle d'une dépendance vraiment presque totale.
02:12L'inverse est beaucoup moins vraie.
02:14La Chine importe beaucoup moins de la Corée du Nord, donc c'est une relation déséquilibrée.
02:18Et puis, il y a tout le volet militaire.
02:20La Chine, évidemment, ne veut pas que la Corée du Nord devienne une puissance militaire,
02:24une vraie puissance nucléaire.
02:26Elle est juste à ses portes.
02:27Elle n'a aucun intérêt à avoir un voisin militaire et nucléaire.
02:31En revanche, elle s'accommode bien de la situation.
02:33Elle se rend compte que Kim ne veut pas du tout lâcher son programme nucléaire.
02:35Elle se dit qu'elle va rester le seul interlocuteur pour toutes les questions balistiques et nucléaires.
02:41Alors, amitié aussi entre la Corée du Nord et la Russie ?
02:45Oui, c'est vrai que Poutine a été un des rares leaders reçus en Corée du Nord avec toutes les honneurs en 2024.
02:50L'alliance, dans ce cas-là, elle est surtout militaire.
02:53La Russie a besoin d'équipements avec la guerre en Ukraine.
02:56Et donc, elle les a demandés à Pyongyang, qui a fourni notamment des obus, des missiles,
03:00mais aussi des forces vives.
03:01Si vous vous en rappelez, la Corée du Nord a fourni plusieurs soldats à la Russie
03:06qui se battent désormais sur le front avec les Russes, aux côtés des Russes et contre les Ukrainiens.
03:12Soldats, d'ailleurs, qu'on a vu défiler le 9 mai dernier pour la grande parade de Vladimir Poutine.
03:17Là encore, on avait les soldats nord-coréens aux côtés des soldats russes et aux côtés des soldats chinois.
03:21C'était cet axe-là qui commençait déjà à se dessiner.
03:24Et ça, qu'en pense Xi Jinping ?
03:26Eh bien, il n'en est pas enthousiaste, mais pour l'instant, il laisse faire ce rapprochement entre Moscou et Pyongyang,
03:32disant que Pékin veut surtout garder le contrôle sur ses deux alliés,
03:35éviter des liens trop, trop stricts entre les deux, trop directs entre les deux.
03:40La relation, c'est là que Pékin a un grand atout, la relation, elle est asymétrique.
03:44C'est Pékin qui garde la main.
03:45La Russie a besoin des Chinois pour leur vendre les hydrocarbures.
03:49La Corée du Nord a besoin de la Chine.
03:51Eh bien, pour tout le reste, on l'a dit.
03:52Donc, Pékin en profite pour garder sa position dominante,
03:55les avoir à côté tous les deux aujourd'hui,
03:57c'est une manière de dire au monde,
03:59et surtout à Washington,
04:00« Regardez, le nouvel ordre mondial que je veux est possible,
04:03et il commence maintenant. »
04:04Il conspire à des délames.
04:05Conspire.

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