Le vote de confiance annoncé par François Bayrou vient agiter une fois de plus le risque, aujourd'hui faible mais pas improbable, d'une crise financière et de défiance des marchés. Tout comme les oppositions, plus de la moitié des Français ne souhaitent pas son obtention.
00:00On aura forcément un gouvernement minoritaire qui ne pourra tenir que parce qu'il répond aux aspirations majoritaires en construisant du compromis.
00:08Et les aspirations majoritaires, vous savez ce qu'on va dire ?
00:11Il y en a certaines qui sont plutôt de gauche, il y en a certaines qui sont plutôt de droite.
00:14Et donc il faudra faire du compromis.
00:15Elles sont quand même plutôt de droite majoritairement sur beaucoup de sujets en ce moment.
00:19Sur le pouvoir d'achat, sur la finance des services publics, sur la transition écologique, on est plutôt sur des sujets qui sont dans les fichiers de la gauche.
00:25Sur la fiscalité, sur l'immigration, sur la sécurité.
00:27Et c'est pour ça que j'ai eu l'honnêteté de vous dire à l'instant qu'il faudra construire du compromis.
00:35Et je vais rebondir sur l'exemple que vous avez mentionné.
00:37Sur les aides aux entreprises.
00:39Il s'avère que dans une démarche transpartisane, il y a un an et demi, deux ans, j'ai fait un rapport à l'Assemblée nationale sur les fameuses exonérations de cotisations sociales.
00:46Je l'avais fait avec Marc Ferracci.
00:47A l'époque, il était député.
00:49Il est devenu ministre par la suite.
00:52Et après des mois et des mois de travail, et ça a été confirmé derrière par d'autres éléments,
00:56sur les 90 milliards d'exonérations de cotisations sociales.
00:59Il n'y en avait que 47 en 2017.
01:02Donc on a doublé.
01:03Voilà un pognon de dingue qui a doublé.
01:05Donc est-ce que vous admettez qu'on puisse questionner l'efficacité ?
01:08Non pas de toutes.
01:09Moi je ne conteste pas que sur les bas salaires, il faut faire pour les PME au niveau du SMIC des exonérations.
01:16Mais expliquez-moi, en quoi quelqu'un qui est payé trois fois le SMIC, pourquoi l'entreprise bénéficie d'exonérations de cotisations sociales quand on est payé trois fois le SMIC ?
01:27Il n'y a pas un problème de compétitivité.
01:29À ce niveau-là, il n'y a pas un problème de qualification.
01:31Parce que quand on est payé trois fois le SMIC, moi j'ai les chiffres sous les yeux.
01:35Pour payer par exemple 60 000 euros brut annuels un salarié, en France il faut que l'entreprise sorte 95 000 euros.
01:41contre 68 000 euros en Suisse par exemple.
01:44C'est un exemple, donc c'est pour ça qu'il faut faire de temps en temps des exonérations.
01:48Parce qu'il y a quand même une question à laquelle, notamment à gauche on a du mal à répondre, c'est que moi je ne suis pas un macroniste fanatique etc.
01:57J'observe quand même, je lui donne quand même, je lui fais crédit d'avoir réduit considérablement le chômage en France.
02:04Via cette politique de l'offre etc.
02:06Effectivement très pro-entreprise et assumée comme telle.
02:10Parce qu'il y a quand même une question qui se pose, c'est que si là vous ne soutenez pas Bayrou, je ne suis pas fan de Bayrou non plus, je suis d'accord qu'il est arrogant etc.
02:19Mais il y a quand même une question qui est la vitalité, la santé de l'économie française.
02:24Or, il faut bien qu'on ait quand même en France, deux, trois entreprises pour créer des emplois.
02:30Donc il faut les aider, notamment en allégeant un peu leur fardeau fiscal.
02:36Ce n'est pas plus mal non plus d'avoir quelques riches en France aussi.
02:40Vous savez qu'il y a 600 millionnaires qui ont quitté la France l'année dernière, j'ai vu ce chiffre passer.
02:46600 personnes qui sont dans leur patrimoine, c'est-à-dire millionnaires qui se sont barrés.
02:50Mais est-ce qu'il ne faut pas se demander quand même que, ça va vous paraître un peu tout bête,
02:55mais on doit faire attention au climat en fait, si vous voulez, pro-entreprise, pro-investissement.
03:01Et j'ai peur qu'à la fin, cette instabilité sur le budget, sur les finances publiques, sur la politique,
03:07elle finisse par dégoûter tout le monde d'investir en France.
03:09Vous n'êtes pas pro-entreprise, vous n'êtes pas les pro-climats favorables.
03:12C'est un peu la montagne que Macron avait réussi à gravir quand même ces dernières années.
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