Avec toutes les nouveautés de cette rentrée, l'Éducation nationale est-elle  prête à relever ces défis ? - Vidéo Dailymotion

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Les Vraies Voix avec Marianne Durano, Professeur de philosophie au Lycée polyvalent Rotrou à Dreux  Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a   ##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2025-08-26##

Transcript

00:00En Vraie Voix ce soir, Madi Saïdi et Eric Haddad remontez comme jamais, vous l'avez compris, et ils sont d'autant plus prêts maintenant !

00:0718h43, c'est le coup de projecteur des Vraies Voix.

00:10Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des Vraies Voix.

00:13C'est l'heure de la rentrée pour 12 millions d'élèves français dès lundi prochain pour les écoles, collèges et lycées de métropole.

00:19Une rentrée 2025 qui ne ressemble pas aux autres.

00:21D'abord la réforme du collège avec de nouveaux programmes dès le CMA en français et en mathématiques.

00:24Et la création de groupes de niveau, sans oublier l'introduction d'un enseignement sur la vie affective, relationnelle et la sexualité déjà au cœur de polémiques.

00:31Les expérimentations sur le port de l'uniforme se poursuivent, tandis que la pause numérique sera étendue à l'ensemble des collèges publics.

00:37Reste une inquiétude persistante.

00:39La pénurie d'enseignement évidemment, pas certaine qu'il y ait un professeur, pas certain qu'il y ait un professeur devant chaque classe.

00:45A la rentrée, l'école française se prépare à une année sous tension.

00:48La comparaison n'honore pas notre éducation nationale.

00:52Ça apprend plus efficacement, paraît-il, chez nos voisins suisses, belges, allemands, mais moins bien chez les italiens, portugais et norvégiens.

01:00La France voit son niveau d'apprentissage à l'école baisser dans tous les domaines et végéter à la 26e place mondiale du programme international pour le suivi des acquis des élèves.

01:10Les meilleurs élèves du monde, entre parenthèses, sont asiatiques.

01:12Japon, Chine, etc.

01:14Nous vous posons la question sur le compte X de Sud Radio.

01:17Pour vous, l'éducation nationale est-elle performante ?

01:20Vous dites oui à 2%.

01:23Est-elle inégale ?

01:25Est-elle inégale ?

01:26Vous dites oui à 9%.

01:29Est-elle médiocre ?

01:30Vous dites oui à 39%.

01:32Est-elle nulle ?

01:33On s'est longtemps posé la question avec Judith de savoir si on allait le mettre.

01:37Eh bien, vous avez choisi ça, 51%.

01:39Alors, pour en parler, nous sommes avec Marianne Durano, qui est professeure de philosophie au lycée Polyvalent Rotrou à Dreux.

01:45Bonsoir Reux, bonsoir Marianne.

01:47Alors, juste...

01:48Je suis au lycée Carnot de Rouen, mais bon, c'est pas grave.

01:51Au lycée Carnot, écoutez, on m'a mal renseignée, je suis désolée.

01:54Voilà, on va noter lycée Carnot de Rouen.

01:57Alors, Marianne, juste avant la coupure, moi je vous ai demandé si l'éducation nationale était prête à relever le défi de cette rentrée,

02:05et vous m'avez répondu par formation et inégalité scolaire.

02:09Allez-y, on vous écoute.

02:11Mais oui, alors d'abord, je voulais quand même réagir sur le sondage réalisé auprès de vos auditeurs.

02:16C'est vrai qu'en tant qu'enseignement du public, ça fait très mal au cœur de savoir que 50% de mes contemporains estiment que l'éducation nationale est nulle.

02:25J'aimerais savoir sur ces 50% combien, en fait, sont eux-mêmes les fruits de ce système scolaire qui est défaillant, certes,

02:33mais qui a quand même éduqué une bonne partie d'entre nous.

02:38Marianne Durano, je me permets une petite parenthèse parce qu'elle est très importante.

02:41Un, déjà, ce n'est pas un sondage, c'est une consultation, ce qui relativise, bien sûr,

02:45et c'est auprès de nos auditeurs, dans ce genre de consultation, évidemment,

02:49les gens qui se sentent plus concernés et qui sont plus fâchés ont plus tendance à participer

02:53que ceux qui, comme moi, sont très fiers d'être prassés par l'éducation nationale.

02:57Mais sinon, on est sur Sud Radio aussi, parlons de vrai.

02:59C'est pour ça qu'ils me permettent.

03:03Mais allez-y, et continuez.

03:04Oui, oui, tout à fait.

03:06Cette petite pique, parce que je pense qu'il faut vraiment réussir à distinguer l'éducation nationale

03:10comme objet politique, c'est-à-dire le jouet des ministres qui se succèdent

03:21et qui veulent chacun imposer leur marque.

03:23Et donc, on apprend en termes circulaires, on jouait ce qu'on est censé faire en septembre.

03:27Voilà, donc d'année en année, ça change et c'est extrêmement irrespectueux envers les professeurs.

03:33Donc, on parlait aussi de recrutement des professeurs.

03:35Je pense que si on les traitait avec plus de considération, il y aurait peut-être moins de problèmes de recrutement.

03:39Il y a un problème de salaire aussi, on peut le dire.

03:42Oui, de salaire de formation, d'affectation, de gestion personnelle, de ressources humaines.

03:49Vous voyez, encore une fois, moi, je ne suis pas là pour me plaindre sur le plateau de Sud Radio,

03:53mais j'ai un statut de Tézéber, donc titulaire zone de remplacement.

03:56Pour information, je suis normalienne agrégée et en fait, je sais mi-août, fin août,

04:01où je suis affectée début septembre.

04:03Et je sais début septembre, quels seront mon temps, quelles seront mes classes,

04:06quelles seront les problématiques auxquelles je devrais faire face.

04:08Je change d'année en année.

04:10Donc, je change d'établissement d'année en année.

04:12Et je change de programme, au gré des désirs des ministres, de mois en mois.

04:17On m'apprend que je dois me former en IA, me former en orientation,

04:22me former en vie sexuelle, que sais-je.

04:25Et derrière, mon cœur de métier, c'est-à-dire la philosophie, passe un petit peu à la trappe.

04:29Et pourtant, j'ai en tête énormément de collègues qui, eux, sont là depuis 10 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans,

04:36qui ont survécu à bien des réformes et qui durent dans un environnement qui n'est pas toujours facile.

04:42Et qui ont quand même à cœur de transmettre la culture classique à des élèves qui sont de moins en moins réceptifs.

04:48Parce qu'on vit quand même dans une société où tout est fait pour distraire l'attention des élèves,

04:53pour leur enseigner le culte de la facilité, de la réponse en un clic, au détriment d'un certain effort intellectuel.

05:01Donc voilà, on doit transmettre des savoirs dans un contexte de plus en plus compliqué.

05:06Et c'est pour ça que j'ai toujours de la peine, quand on accuse de l'éducation nationale,

05:10de toutes les inégalités et de tous les maux de notre société.

05:15Rappelons que sans l'éducation nationale, les inégalités seraient encore plus fortes.

05:19Donc on n'est pas assez bon, on est d'accord.

05:22Donc on va mieux faire, et je pense qu'on va discuter encore de tout ce qu'on pourrait faire

05:25pour lutter contre ces inégalités.

05:28Voilà, néanmoins, distinguons l'objet de propagande politique des professeurs en chair et en masse qui le constituent.

05:37On avait envie de tous les deux, là !

05:38Parce que dès que c'est la philosophie, je vous dis, t'es moi, on réfléchit philosophiquement et tout.

05:44Je pensais à Kant, madame la professeure, qui mettait tellement en valeur le travail, c'est ça ?

05:49C'est une passion, là.

05:50On a les mêmes références.

05:52Un discours de passionné, je trouve ça...

05:54Éric Haddad, cette école, elle est quand même belle, mais on est en train de l'affiche en l'air, c'est un peu ça l'idée ?

06:00On a un petit peu, effectivement, de l'affiche en l'air, mais bon, elle reste belle,

06:04mais il y a peut-être, effectivement, aujourd'hui, un certain nombre de dysfonctionnements.

06:07Quand je viens d'écouter cette présentation, effectivement, j'ai du mal à comprendre

06:12qu'on puisse, comme ça, au dernier moment, en plein mois d'août,

06:15de dire dans quelle école tu vas aller bosser,

06:18dans quelle école tu vas aller travailler,

06:20quel va être le programme, la modification du programme, etc.

06:24C'est la première fois que j'entends ça.

06:26Comme quoi, quand on ne connaît pas vraiment,

06:28c'est triste, quoi.

06:29C'est triste, parce que ça veut dire qu'en fait,

06:31on les met quasiment au pied du mur.

06:33Donc, comment voulez-vous être opérationnel très rapidement

06:35quand vous allez enseigner, en fait, à des enfants

06:38des programmes qui changent régulièrement,

06:40quand on vous met au...

06:41Allez-y.

06:43Non, non, mais encore une fois, moi, je n'ai pas à me plaindre,

06:45je suis professeure de philosophie, donc en terminale,

06:47le mari qui est prof de français.

06:48Il est passé, il était prof en BTS, donc supérieur,

06:52et on lui a appris fin août que, en fait, en septembre, c'est collège.

06:55Ah oui, complètement.

06:56Donc, en fait, il est élève de 19 ans à des gamins de 12 ans.

07:00Moi, je voudrais parler un petit peu des inégalités,

07:02si vous me permettez, puisque vous en avez parlé tout à l'heure.

07:05Il y a des comparaisons qui sont faites.

07:0641% des enfants ayant des parents cadres ont de bons résultats en français,

07:10contre 6% d'enfants inactifs d'inactifs,

07:12et 10% des enfants d'ouvriers.

07:14A l'inverse, c'est 45% des enfants d'inactifs

07:16et 26% des enfants dans un ménage ouvrier qui sont en difficulté.

07:19Donc, il y a un vrai problème, effectivement,

07:21parce que l'école, finalement, ce qu'on en tire,

07:23ce qu'on en entend, c'est que l'école ne fait plus son travail.

07:25C'est-à-dire que, moi, quand j'étais petite,

07:28il y avait tant le fils de la concierge

07:29que le fils du cadre dans la classe,

07:31et on avait à peu près tous un niveau correct,

07:33parce que, quand même, on était accompagnés

07:35de manière à être bons élèves.

07:37Il y avait une espèce d'atmosphère, une volonté,

07:40peut-être même philosophique.

07:41Vous allez pouvoir nous en parler, Marianne,

07:43qui faisait que les enfants y arrivaient.

07:45Il y a deux choses.

07:47Il y a déjà une évolution de la société

07:49avec une segmentation géographique

07:51qui fait que certains quartiers

07:53sont de plus en plus précarisés,

07:55tandis que d'autres sont de plus en plus gentrifiés,

07:57avec en plus des logiques de parents,

07:59cadres supérieurs, qui vont choisir

08:01les bonnes orientations pour leurs enfants,

08:03pour qu'ils soient dans le bon établissement.

08:04La carte scolaire, la réforme du bac

08:07permet de plus en plus ça.

08:08Donc, en fait, on voit bien qu'il y a une concentration

08:11de difficultés dans certains établissements.

08:13Mais pire que ça, il y a plein d'études qui le montrent,

08:18tous les dispositifs qui visent à réduire les inégalités,

08:21par exemple, au niveau de la lecture,

08:23bénéficient surtout à ceux qui sont déjà privilégiés.

08:27C'est-à-dire que...

08:27Alors, justement, sur cette question,

08:29parce que je voulais qu'on entende Madi Saïdi.

08:32Madi Saïdi, il y a l'option,

08:33c'est-à-dire qu'il y a des inégalités.

08:35Est-ce qu'on met tout le monde ensemble

08:37au risque de freiner les meilleurs ?

08:38Ou est-ce qu'on adapte ?

08:40Il y a ça aussi.

08:41Oui, c'est compliqué.

08:41L'égalitarisme.

08:42Oui, c'est ça.

08:43Moi, je suis très contente d'entendre ce témoignage.

08:46D'abord, parce que je sens de la passion.

08:48Et puis, je trouve qu'il y a une vraie crise

08:49de la vocation des profs.

08:51Aujourd'hui, je trouve que c'est bien

08:52qu'on ait encore des profs qui y croient

08:53et qui ont envie de donner.

08:54Pour moi, être prof, c'est vraiment un sacerdoce.

08:57C'est vraiment, on y va.

08:58Et il y a ce vrai problème.

08:59Moi, je suis partie de cette génération

09:00pour qui l'école, c'était un sanctuaire.

09:03L'école donnait la capacité.

09:05Tout le monde pouvait réussir,

09:06qu'on soit le fils de concierge,

09:07le fils de femme de ménage,

09:08fils de parents analfabètes.

09:09Et aujourd'hui, malheureusement,

09:11l'école, la République,

09:13n'est plus capable de répondre

09:15à cette promesse sociale.

09:16Et le problème, effectivement,

09:17c'est qu'au lieu de tirer,

09:19moi, je trouve, les élèves vers le haut,

09:20moi, j'ai été à l'école en banlieue.

09:22Et honnêtement, après,

09:23je me suis retrouvée dans le privé,

09:23mais je n'ai eu aucune difficulté

09:25avec d'autres gamins ailleurs.

09:26Mais aujourd'hui, je trouve que

09:27dans les banlieues, malheureusement,

09:29et ailleurs, beaucoup d'enfants

09:30sont sacrifiés parce que

09:30de tirer les jeunes vers le haut

09:32en leur disant que c'est possible,

09:33quel que soit ton milieu social,

09:35en fait, on les tire vers le bas.

09:36Et ça, c'est un vrai problème.

09:38C'est un vrai problème.

09:38Merci beaucoup.

09:39On va être obligés de se quitter,

09:40hélas, on aurait pu continuer

09:42cet échange longtemps.

09:43Marianne Durano, on vous remercie.

09:44Vous êtes professeure de philosophie

09:45au lycée Carnot de Rouen.

09:47Merci pour votre témoignage aujourd'hui.

09:49Merci, Érika Dad.

09:50Merci à vous.

09:50On rappelle que vous êtes PDG

09:51du groupe Connect Travail Temporaire.

09:54Et vous, Madi Saidi,

09:55vous êtes spécialiste,

09:56consultante en communication

09:57et puis auteur.

09:58On vous remercie aussi.

09:59Merci Frédéric Brindel.

10:00Sacré duo, nos bravois ce soir.

10:02C'était bon aujourd'hui.

10:02Merci Judith, à demain.

10:03À demain, les amis, 17h.

10:05Merci beaucoup.

10:05Et on retrouve Glorie Leclerc

10:06du Côté des commerces tout de suite.

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