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  • il y a 3 mois
"7 minutes pour comprendre" est le lieu de débat et d'approfondissement de "BFM Première" : chaque jour en direct, invités et experts répondent à la question du jour sur le plateau de Dominique Tenza et Perrine Storme.

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Transcription
00:00Et avec nous en plateau, Artur Berda, éditorial, vous êtes resté avec nous.
00:04Merci, on accueille Marie Chantret, chef du service politique de BFM TV.
00:07Bonjour Marie. Et Jean Garrigue, historien, merci d'être là ce matin.
00:11Avant de commencer notre discussion, je voudrais vous faire écouter un son.
00:16Une première réaction, c'est celle de Gérald Darmanin, garde des sceaux,
00:20et donc membre du gouvernement, et lui a déjà sa petite idée sur l'après 8 septembre.
00:26Il n'exclut pas une nouvelle dissolution. Écoutez-le.
00:28Il appartient au président de la République, c'est son pouvoir propre de le faire.
00:33Il est certain que lorsqu'il y a un conflit extrêmement important
00:35entre le pouvoir législatif, l'Assemblée nationale et l'exécutif,
00:41le général de Gaulle et la République avant a imaginé la dissolution pour trancher le nœud gordien.
00:47Évidemment, je pense qu'il vaut mieux pouvoir trouver un compromis avec les groupes politiques à l'Assemblée.
00:51La dissolution coûte cher, coûte cher à la France, bien sûr,
00:55mais il ne faut pas écarter cette hypothèse.
00:56– La dissolution, je vous vois réagir Arthur Berdard.
01:00Est-ce que la dissolution, c'est le scénario aujourd'hui le plus probable ?
01:03– Alors, d'abord, je réagissais, vous avez raison, parce que Gérald Darmanin, il est cohérent.
01:06Gérald Darmanin, c'est un ministre de talent qui sait faire parler, faire parler de lui,
01:11faire parler de politique, qui sait faire de la politique, et là, il en fait Gérald Darmanin.
01:15Pourquoi est-ce que je vous dise qu'il est cohérent ?
01:16Parce qu'il y a un an, le 9 juin 2024, il n'y avait pas grand monde qui plaidait pour la dissolution,
01:21sauf Gérald Darmanin.
01:23Il fait partie des rares qui ont toujours encouragé Emmanuel Macron à prendre cette décision.
01:28D'abord, parce qu'il n'a jamais eu peur de se frotter aux urnes dans sa circonscription dans le Nord,
01:32à Tourcoing, dans sa mairie de Tourcoing.
01:33Chaque fois qu'il s'est présenté, il a été élu et réélu.
01:36Donc, Darmanin, il n'a pas peur du suffrage des électeurs.
01:38Donc, il a toujours dit au président, allons-y, retournons nous frotter aux électeurs.
01:42Mais il y a aussi un intérêt personnel derrière, c'est que Gérald Darmanin,
01:46il n'a jamais vraiment renoncé ni au pouvoir exécutif au gouvernement,
01:49ni à son propre avenir à Matignon, dont il continue, plus ou moins secrètement, de rêver.
01:54Donc, il est cohérent.
01:55Vous me demandiez si cette dissolution, elle a des chances de voir le jour.
01:57Emmanuel Macron, il avait d'abord dit qu'il ne la souhaitait pas,
01:59ce qui était une manière de laisser la porte ouverte ou entre-ouverte.
02:02Il a ensuite dit, plus récemment, dans une interview chez nos confrères de Paris Match,
02:05qu'il ne la voulait pas, qu'il ne la ferait plus.
02:08Est-ce qu'il avait bien compris que la clarification n'était pas ?
02:11Vous avez tout à fait raison.
02:12Une nouvelle dissolution, Marie Chantret, pourquoi faire ?
02:16Finalement, on se retrouve avec le même scénario que l'été dernier.
02:19Finalement, on aura perdu un an.
02:20Pourquoi faire ? Parce que tout le monde se rend bien compte
02:23que la chute de François Bayrou le 8 septembre prochain,
02:27même s'il en doit être prudent,
02:29mais semble de plus en plus inéluctable.
02:31Et quels scénarios, ensuite, renommait un Premier ministre
02:35un profil comme un fameux Sébastien Lecornu
02:39qui est à chaque fois murmuré pour remplacer François Bayrou.
02:42Mais pour quels résultats ne pas non plus faire voter un budget ?
02:45Il n'aurait pas cette majorité, encore une fois.
02:48Donc, ça paraît, en effet, une nouvelle étape de la clarification.
02:51Ce qui est étonnant dans la bouche de Gérald Darmanin,
02:53c'est de l'annoncer dans la foulée d'une certaine Marine Le Pen
02:56qui, hier, clarifie le jeu.
02:58Bardella était un peu, comment dire...
03:00Un peu plus ambiguë.
03:01Un peu plus ambiguë.
03:02Elle dit, le RN votera contre la confiance
03:05et j'appelle à une nouvelle dissolution.
03:07Jean-Garré, il faut quand même faire un peu de pédagogie ce matin
03:09pour comprendre pourquoi on dit que le sort de François Bayrou
03:12est très probablement scellé.
03:14Parce que le Premier ministre a sollicité l'article 49.1 de la Constitution.
03:19Donc, il demande la confiance du Parlement.
03:21Ce n'est pas le même mode de calcul que la motion de censure
03:23qu'on a bien connu ces derniers temps.
03:25Et là, c'est un vote à la majorité simple.
03:28Donc, c'est-à-dire que la barre est en fait beaucoup plus basse.
03:30La barre est beaucoup plus basse.
03:32Il suffirait que 100 députés soient favorables à François Bayrou
03:37et seulement 80, lui, soient hostiles.
03:40Et ce serait bon pour lui si tous les autres s'abstiennent
03:42ou si tous les autres sont absents.
03:44Parce que c'est au nombre des présents.
03:46Donc, la barre n'est pas très haute.
03:48Sauf que ce qu'on voit là, c'est une coalition de tous les opposants.
03:52Pourquoi ?
03:53Parce que vous avez les élections municipales qui arrivent,
03:55les élections présidentielles qui se profilent.
03:58Et que donc, tous les opposants ont intérêt à se montrer opposants.
04:02À montrer à leurs électeurs qu'ils sont dans l'opposition,
04:06dans un gouvernement qui est minoritaire
04:08et qui annonce en plus des mesures de rigueur
04:11qui forcément sont impopulaires.
04:13On les a faits les calculs.
04:14On a beau additionner le compte, il n'y est pas.
04:18Pour l'instant, je disais tout à l'heure, ça passe ou ça casse.
04:19Pour l'instant, ça casse.
04:20Est-ce qu'il existe ?
04:21On se pose la question depuis ce matin,
04:22est-ce qu'il existe peut-être un trou de souris
04:24dans lequel François Bayrou,
04:26Perrine disait à juste titre,
04:2815 jours peut-être pour un miracle ?
04:29Franchement, ça paraît compliqué.
04:30Moi, je ne crois pas.
04:31Je vais vous dire franchement, ce matin,
04:32je ne crois pas pour une bonne et simple raison.
04:35C'est que quand bien même l'EPS s'abstiendrait,
04:37n'allons pas jusqu'à dire qu'il voterait pour,
04:38c'est impossible.
04:39Quand bien même l'EPS s'abstiendrait,
04:41si l'ensemble de l'Assemblée nationale,
04:43l'ensemble des 577 parlementaires députés,
04:45en l'occurrence, sont présents dans l'hémicycle de l'Assemblée,
04:47François Bayrou est malgré tout renversé.
04:49Puisque même en cas d'abstention des 66 députés socialistes,
04:52ça ne suffit pas à inverser la vapeur
04:54et à obtenir plus de voix pour que de voix contre la confiance.
04:58Donc, je vois mal dans quel contexte François Bayrou,
05:01il pourrait obtenir en 15 jours ce qu'il n'a pas obtenu en 9 mois.
05:04Mais alors, pourquoi cette décision ?
05:05D'autant qu'Emmanuel Macron était d'accord,
05:06il a validé aussi ce vote de confiance.
05:08Est-ce que François Bayrou,
05:09est-ce que tous les deux ont acté d'une certaine façon,
05:11c'était la fin de l'histoire,
05:12ils sont en train de soigner la sortie de François Bayrou
05:14ou est-ce que le Premier ministre a réellement cru
05:16qu'il pouvait y avoir un coup de poker à jouer
05:18et n'avait peut-être pas anticipé la réaction du Rassemblement national ?
05:21Ça, c'est une certitude.
05:24Les députés du Rassemblement national, eux-mêmes,
05:26vous disent qu'ils sont surpris par cette décision.
05:29Ça veut dire qu'il n'y a pas eu négociation,
05:31il n'y a pas eu ce qui se passe d'habitude,
05:32c'est-à-dire quand même des prises de contact,
05:34on teste un petit peu ce qui risque de se produire.
05:37Donc, il y a ça d'un côté,
05:39il y a la certitude acquise par François Bayrou
05:42qu'il n'allait pas pouvoir faire voter son budget
05:45et donc la décision de sortir par le haut,
05:47comme une sorte de cassandre de Pierre Madès France
05:50qui est un peu sa référence,
05:52en disant, regardez, moi je vous ai prévenus,
05:54on est face à un problème de surendettement,
05:56c'est très grave,
05:57maintenant à vous d'être responsable
05:59et de montrer aux Français ce que vous avez dans le ventre.
06:03Bon, c'est un pari qui va être manqué,
06:06mais qui a le mérite au moins de mettre les Français
06:09face à ce problème, à cette question,
06:12qui est quand même une vraie question
06:13et qui a été réglée,
06:14et je termine juste là-dessus en historien,
06:17dans la plupart des autres pays européens,
06:19la cure d'austérité,
06:21elle a eu lieu dès les années 90.
06:23Il y a un vrai problème en France,
06:25on n'arrive pas à aller,
06:27à avoir un véritable débat,
06:28un débat parlementaire,
06:30un débat politique,
06:31sur cette question du surendettement.
06:33Merci beaucoup Jean-Garrick,
06:34merci à tous.
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