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  • il y a 4 mois
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui a suscité la colère dans le camp présidentiel en décrétant "la fin du macronisme", affirme ce mercredi 23 juillet "ne pas voir" ce qui crée un tollé et appelle à ce que "chacun" puisse "assumer sa propre différence politique". Quelle est la stratégie de Bruno Retailleau ? 

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Transcription
00:00Dans 7 minutes pour comprendre ce matin, pour comprendre la stratégie de Bruno Retailleau.
00:04Est-il un ministre en campagne, le ministre de l'Intérieur qui multiplie les déplacements aujourd'hui dans le 20e arrondissement de Paris
00:09après avoir tiré à boulet rouge sur le macronisme dans une critique à peine voilée au chef de l'État ?
00:15Un entretien prévu avec Emmanuel Macron aujourd'hui a été reporté.
00:19Ambiance glaciale entre les deux hommes. On en parle.
00:21Et on en parle avec Ormah Leval, notre éditorialiste politique, et Othman Nassrou, bonjour.
00:31Bonjour.
00:31Secrétaire général des Républicains.
00:34Il devait y avoir donc cet entretien à l'Élysée entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau.
00:38On a appris il y a quelques minutes qu'il était alors pas annulé mais reporté.
00:42Est-ce que vous êtes au courant ? Est-ce que vous savez pourquoi ?
00:44Non, je n'ai pas à le savoir d'ailleurs.
00:46Le président de la République organise son agenda comme il le souhaite.
00:49Et franchement, on fait tous semblant de découvrir ici que Bruno Retailleau a des convictions de droite
00:54et que quand il a rejoint le gouvernement, avec d'autres, avec Michel Barnier à l'époque,
00:58j'en ai fait partie, nous ne sommes pas devenus macronistes, nous sommes entrés pour des raisons bien précises,
01:02pour garantir à notre pays une forme de stabilité, un budget,
01:05et pour éviter que la gauche et l'extrême gauche arrivent au pouvoir.
01:08Donc il n'y a absolument rien de nouveau.
01:09Je vois toutes les critiques et toutes les attaques que cela suscite.
01:12J'appelle tout le monde un peu de sérénité et un peu de sang-froid,
01:16parce que la vie politique c'est aussi simple.
01:17Ce n'était pas la question de découvrir que Bruno Retailleau est de droite,
01:22mais qu'il se trouve critique vis-à-vis d'un gouvernement et d'un exécutif qu'il est censé soutenir.
01:27Vous dites au fond, chez LR, nous n'avons jamais cru, en même temps,
01:30vous n'avez pas un peu le sentiment de cracher dans la soupe ?
01:32C'est tout l'inverse. Ceux qui crachent dans la soupe, ce sont ceux précisément qui mettent leurs convictions de côté
01:38et qui sont prêts à n'importe quoi pour rester en poste. Ce n'est pas notre cas.
01:42Nous sommes entrés au gouvernement, je l'ai dit, pour éviter à notre pays des difficultés supplémentaires.
01:46Nous ne renions pas nos convictions.
01:48Et encore une fois, le président de la République, les élus de Renaissance le savent très bien,
01:52ils le savent depuis le départ.
01:52Quand Gabriel Attal dit qu'il n'a absolument pas le même projet de société que la droite,
01:57il a raison au demeurant, personne ne s'en offusque.
02:00Nous ne poussons pas des cris d'orfraie.
02:02Nous assumons simplement nos divergences.
02:03Nous avons des divergences et c'est ainsi.
02:06Et quand on voit le paysage politique, pardon de le dire ainsi,
02:08l'extrême gauche est un danger.
02:10La gauche lui est soumise.
02:11Le centre est impuissant.
02:13L'extrême droite est une impasse.
02:14Nous avons à droite la responsabilité de préparer l'avenir.
02:17Il est intéressant d'ailleurs, puisque les propos du ministre de l'Intérieur
02:20sonnent aussi un peu comme une critique du chef de l'État,
02:23quand il dit que le en même temps, c'est un symbole d'impuissance.
02:26Mais le en même temps, c'est de penser qu'on peut être à la fois de droite et de gauche.
02:29Et j'assume de dire très clairement que nous n'avons jamais cru à ça en même temps,
02:32que nous l'avons toujours dit,
02:34et que nous pensons que le pays mérite un cap politique clair.
02:37Et nous pensons que le pays a besoin des solutions de la droite,
02:39qui n'a pas toujours bien fait, mais qui est en train de se renouveler, de se réinventer.
02:42Voilà la réalité.
02:43Il n'y a rien de nouveau et nous continuons à le dire.
02:45Alors justement, j'entends bien, et je pense d'ailleurs que c'est assez clair pour tout le monde
02:49que Bruno Retailleau est un homme de droite.
02:51Mais pourquoi justement avoir besoin de le répéter, qu'il n'est pas macroniste ?
02:55Parce que finalement, on pourrait dire que ça tombe sous le sens.
02:58Pourquoi alimenter cette polémique ?
02:59Quand Bruno Retailleau parle de l'Algérie, de ses positions sur l'Algérie,
03:03ou même sur les énergies renouvelables,
03:04il y a un discours politique qui est porté avec ça.
03:06S'en prendre au président comme ça, au macronisme,
03:09ça semble un peu gratuit.
03:11Il y a un coût politique peut-être qui n'est pas en rapport avec le gain ?
03:14Oui, il répond simplement à la question qui lui était posée.
03:16J'invite tout le monde d'ailleurs à lire cet entretien qui est très long.
03:19Oui, mais c'est un entretien qui est relu, on sait comment ça se passe.
03:21Si on le laisse, si ça reste une question et développé comme ça,
03:24c'est que c'est une communication.
03:28Ce n'est pas à l'insu de son plein gré qu'il a déclaré ça.
03:30Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'il répond à beaucoup de questions
03:32dans cet entretien, à beaucoup de questions de fond,
03:34à ce qu'il souhaite pour le pays.
03:35À l'occasion où il demande le sens de sa participation au gouvernement,
03:38il rappelle ce qu'il a toujours dit.
03:40Il a raison de le faire parce que c'est quelqu'un qui est constant.
03:42Et on a besoin précisément de cette constance dans les convictions
03:44pour proposer demain une majorité stable, une majorité politique
03:48avec un projet clair parce que le pays a besoin de beaucoup de courage politique
03:52dans les mois, les années à venir.
03:53Et donc c'est ce que fait Bruno Retailleau.
03:54Il préfigure aussi de ce que sera la droite demain
03:57si elle arrivait aux responsabilités.
03:59Aujourd'hui, c'est un ministre qui d'abord et avant toi s'attache,
04:01qui obtient de premiers résultats très encourageants,
04:04même sans majorité à l'Assemblée nationale,
04:05mais effectivement qui se bat aussi sur le plan des idées.
04:08Ce qui est intéressant, Laurent Malval, c'est que l'entretien de cet après-midi
04:11devait notamment porter sur la question algérienne.
04:13Et on sait que c'est un des grands points de désaccord
04:15entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau.
04:17Dans le contexte actuel qui suit l'interview accordée
04:20par Bruno Retailleau à Valeurs Actuelles,
04:21le report de l'entretien décidé par l'Elysée,
04:25c'est forcément un signal.
04:26Il sait, Emmanuel Macron, que ce sera interprété aussi à l'aune de ça.
04:29– Évidemment, et je pense qu'Emmanuel Macron,
04:32de la même façon qu'il a répondu,
04:35en tout cas qu'il a parlé, assez glacial,
04:38les échos qui nous sont parvenus du Conseil des ministres,
04:41c'était une attitude que certains qualifieraient
04:43d'un peu de mitterrandienne.
04:44Il a posé une question très froide sur la façon dont Bruno Retailleau,
04:47monsieur le ministre d'État,
04:48que comptez-vous faire sur les violences urbaines ?
04:51Donc là, cet entretien est reporté,
04:53sans qu'on nous annonce une raison,
04:56probablement une question de calendrier.
04:57C'est aussi une façon pour le chef de l'État de dire
04:59« moi j'ai un agenda très chargé ».
05:01Voilà, cet entretien n'aura pas lieu aujourd'hui.
05:04On sait que sur la question algérienne,
05:06il y a eu des hauts et des bas
05:08dans la relation entre Bruno Retailleau et Emmanuel Macron.
05:10Il lui a parfois donné le point.
05:12Ensuite, il a plutôt tendu l'oreille au Quai d'Orsay
05:16et à son ministre des Affaires étrangères.
05:18Là, Bruno Retailleau a aussi parlé de cette question
05:21lorsqu'il tacle la diplomatie, des bons sentiments.
05:25C'est aussi une critique contre le ministre des Affaires étrangères,
05:27mais aussi contre l'Élysée.
05:29Donc, cette rencontre, en tout cas entre le chef d'État
05:32et son ministre de l'Intérieur,
05:33ne s'annonçait pas comme un long fleuve tranquille.
05:36Il y a des oppositions entre les deux hommes.
05:39On verra, effectivement, si Bruno Retailleau
05:41peut toujours, dans le contexte actuel,
05:43faire valoir son point de vue sur cette question.
05:44– Othman Nassrou, est-ce que Bruno Retailleau, finalement,
05:46aujourd'hui, il prépare tout simplement sa sortie du gouvernement ?
05:49Il pense à l'après ?
05:50– Non, Bruno Retailleau prépare l'avenir de ce que doit être demain,
05:54je l'ai dit, une majorité politique,
05:55parce que la droite a une responsabilité.
05:58Mais aujourd'hui, il travaille au quotidien comme ministre.
06:00Il est aussi président d'un parti.
06:01Et il faudra accepter qu'en tant que président de parti,
06:03encore une fois, il développe ses idées sur la question algérienne.
06:06Oui, nous avons une divergence.
06:07Nous avons une divergence d'approche.
06:08Et nous avons accepté un droit.
06:10Il a accepté, lui, Bruno Retailleau,
06:12qu'on donne sa chance à la diplomatie
06:13en espérant que nous allions obtenir la libération de Boalem Sansal,
06:17dont je veux le redire devant vous,
06:18la détention est un scandale absolu.
06:21Force est de constater que, pour l'instant, ça n'a pas fonctionné.
06:23Et donc, nous le redisons.
06:24Il faut aller vers une démarche de fermeté
06:27pour espérer obtenir que l'Algérie respecte ses obligations.
06:30Voilà, nous l'avions dit hier.
06:32Nous le redisons aujourd'hui.
06:33Nous le redirons demain s'il le faut.
06:34Ça, ce n'est pas tout à fait notre sujet du jour.
06:36Je vais vous reformuler ma question autrement.
06:37Bruno Retailleau, aujourd'hui, il est un partisan
06:39ou un opposant à Emmanuel Macron ?
06:42Nous étions dans l'opposition.
06:44Je vous signale jusqu'à la dissolution.
06:46Et à la dissolution, l'arithmétique de l'Assemblée nationale a fait
06:49que c'était ou le socle commun, ou la gauche au pouvoir.
06:53Non ! Écoutez, écoutez, nous l'avons déjà dit.
06:56En 2027, il y aura un autre président de la République.
06:58Nous sommes respectueux de la fonction présidentielle.
07:00Bruno Retailleau l'a déjà dit.
07:01Nous souhaitons la stabilité des institutions.
07:03Nous sommes les seuls à avoir pris nos responsabilités.
07:06Mais nous pensons que le pays mérite un projet politique différent
07:08de celui qui a été en vigueur ces dernières années.
07:12Et nous continuons à préparer ce projet politique pour demain.
07:14Dans le respect de tout le monde,
07:15mais dans le respect aussi de nos propres convictions.
07:17Est-ce qu'il est en train, Bruno Retailleau, de faire une Sarko ?
07:20C'est-à-dire d'être au gouvernement, à un poste important,
07:23ministre de l'Intérieur, où il y a beaucoup de prérogatives,
07:24et en même temps de dire, pardon pour le héros en même temps,
07:27mais d'expliquer qu'il est un individu, une personnalité politique à part.
07:31Et du coup, de se positionner pour la suite.
07:33Je crois que, vous voyez là-dedans...
07:35Oui, se préparer pour la France, c'est se préparer pour 2027.
07:39Bruno Retailleau dit ce qu'il pense.
07:40Il a dit la vérité.
07:41Il le dit aux Français depuis qu'il est arrivé.
07:43Je veux le redire, il obtient des résultats.
07:45Ça aussi, on pourrait en parler.
07:46avec des records de saisie de cocaïne,
07:48des records de saisie de véhicules dans les rodéos sauvages,
07:50une baisse du nombre de types de séjours délivrés,
07:53une baisse du nombre de régularisations.
07:56Bien sûr, mais il n'arrivera pas à régler tous les problèmes du pays
07:59en quelques mois sans majorité.
08:00Mais néanmoins, il est président d'un parti
08:02qui doit aujourd'hui se retrousser les manches
08:04et aller défendre un projet politique
08:06pour que notre pays sorte des difficultés qui sont encore devant nous.
08:09Il ne faut pas voir autre chose là-dedans.
08:11Et il continuera à dire ce qu'il a à dire.
08:13C'est un homme libre.
08:14Il est attaché à sa liberté et encore une fois,
08:16dans le respect de tout le monde,
08:17mais dans le respect aussi de ses propres convictions.
08:18Peut-être juste d'un mot pour rebondir
08:20sur ce que disait Aurore Malval tout à l'heure.
08:21Les Républicains aujourd'hui ne pèsent plus grand-chose.
08:23Ça veut dire qu'à l'avenir,
08:24vous aurez certainement besoin d'alliances.
08:26Ce sera quoi la stratégie pour 2027 ?
08:28D'abord, je veux vous rappeler
08:29que nous sommes toujours la première force parlementaire,
08:32Assemblée nationale et Sénat,
08:34que sans nous, il n'y aurait pas aujourd'hui
08:36un gouvernement qui arrive à tenir tant bien que mal.
08:39Et donc, ce parti est convalescent.
08:41Nous n'avons pas toujours tout bien fait,
08:42mais nous sommes en train de le reconstruire.
08:44Et donc, j'espère bien que demain,
08:45nous serons capacités de gagner
08:46avec un cap politique clair
08:48pour proposer aux Français autre chose
08:51que cette spirale du déclin
08:52sur laquelle nous sommes maintenant engagés
08:53depuis si longtemps,
08:54depuis avant Emmanuel Macron,
08:55disons là aussi des choses très clairement,
08:57là aussi.
08:57Mais encore une fois,
08:58aujourd'hui, il faut que les pays se relèvent
09:00et la tâche est immense,
09:01elle est devant nous.
09:02Voilà, et il faut que chacun comprenne
09:03que nous ne renoncerons pas,
09:04encore une fois,
09:05aux convictions de leur droite.
09:05Merci.
09:07Merci.
09:08Merci.
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