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  • il y a 2 mois
Ce jeudi 21 août, Bassem Laredj, président fondateur du cabinet de conseil Amane Risk Consulting, était l'invité de Caroline Loyer dans Le monde qui bouge - L'Interview, de l'émission Good Morning Business, présentée par Sandra Gandoin. Il a abordé la situation actuelle à Gaza et les différentes annonces faites par Israël et le Hamas. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00C'est Bassem Larej qui est avec nous, président fondateur du cabinet de conseil Amand Risk Consulting.
00:04Merci beaucoup d'être sur ce plateau.
00:06On va essayer de démêler un peu la situation, ce qui se passe à Gaza,
00:10ce qui se passe entre Israël et le Hamas et ses différentes annonces des deux côtés.
00:15Tout d'abord, Israël qui rappelle 60 000 réservistes sous les drapeaux
00:20pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et anéantir le Hamas, d'après Benjamin Netanyahou.
00:26Et pendant ce temps, il y a encore des pourparlers pour essayer un éventuel cessez-le-feu.
00:30Est-ce qu'il y a une cohérence dans cette situation ?
00:33Effectivement, il y a des messages contradictoires qui sont envoyés.
00:36Il y a le Hamas qui a accepté la proposition des émissaires pour un cessez-le-feu.
00:43Là, on attend la réponse d'Israël, qui devrait peut-être intervenir aujourd'hui ou demain.
00:48Mais on a quand même des signaux qui laissent montrer qu'ils ne vont pas véritablement dans le sens d'un cessez-le-feu.
00:56Parce qu'ils commencent à changer leurs exigences par rapport à la libération des outages.
01:00Au début, ils étaient d'accord pour que ça soit fait en deux parties.
01:03Maintenant, ils considèrent que la libération des outages doit se faire directement.
01:06Et tous les outages doivent être libérés en même temps.
01:08Donc, c'est une manière en réalité de compromettre les négociations.
01:12Et parallèlement, comme vous l'avez dit, il y a le rappel des 60 000 réservistes.
01:16Ce sera 130 000 d'ici mars en plus.
01:17Oui, exactement.
01:18Et donc, pour prendre la ville de Gaza, les opérations militaires ont déjà commencé au nord de Gaza.
01:22En réalité, pour encercler la ville.
01:24Et on voit en réalité la volonté du gouvernement israélien d'aller vers l'occupation totale de la bande de Gaza, en réalité.
01:30L'argument de Benjamin Netanyahou, c'est que si on occupe le terrain, si on prend le contrôle de Gaza-ville,
01:36on pourra éradiquer la masse.
01:37Sauf qu'aujourd'hui, Tsaal a militarisé 80% de l'enclave palestinienne.
01:42Si c'était ça la solution, elle aurait, entre guillemets, porté ses fruits depuis un moment.
01:46Exactement.
01:46Et ce n'est pas ça la solution.
01:47Plutôt, c'est la recherche de Netanyahou de ce qu'on pourrait appeler une guerre continue.
01:52En tout cas, d'essayer de faire prolonger la guerre pour maintenir son gouvernement
01:55et arriver aux prochaines élections législatives qui sont privées en 2026.
01:59Donc, d'ici là, je pense qu'il a tout intérêt à prolonger la guerre.
02:02Et le fait d'avoir décidé officiellement de lancer son opération pour occuper la ville de Gaza,
02:08va dans ce sens, tout en sachant que le chef d'état-major israélien était opposé à ce plan
02:15en raison du coût humain, que ce soit pour les soldats israéliens
02:18ou même la complexité de mener une telle opération dans un milieu
02:21où il y a presque un million d'habitants dans la ville de Gaza.
02:24Très vite, je reviens sur le rappel des réservistes.
02:26Ça va faire énormément d'hommes qui arrivent et on sent une démotivation,
02:30une fatigue de la part des hommes, des jeunes hommes qui sont appelés pour combattre.
02:35Et ça va encore amplifier le non-soutien, la baisse de soutien de la population en Israël.
02:40Oui, exactement. On a vu la semaine dernière, il y a quelques jours, mais pas une semaine,
02:43des manifestations à Tel Aviv qui ont réuni, selon les organisateurs, un million de participants.
02:48Ce qui montre quand même que ce dossier Gazaoui commence à peser sur l'intérieur de la société israélienne.
02:54Au début, on n'avait que les familles des otages.
02:56Et maintenant, ça commence à prendre de l'ampleur par rapport à la démotion,
03:01à l'aspect humanitaire que ce conflit provoque.
03:05Justement, l'aspect humanitaire, Gaza-Ville, c'est à peu près 800 000 habitants,
03:10un million avec les réfugiés.
03:12Sans les estimations, on leur demande aujourd'hui d'aller vers le sud.
03:14Or, il n'y a pas assez d'infrastructures pour les accueillir.
03:16Là, le risque, clairement, c'est une aggravation de la situation humanitaire.
03:18Exactement, parce que la question qui se pose, comment l'armée israélienne va gérer un million d'habitants supplémentaires.
03:24Déjà, on connaît le contexte humanitaire dans la ville de Gaza.
03:28On parle de famine et d'autres éléments complexes.
03:32Et ça sera extrêmement difficile à mettre en place, en réalité.
03:35Et donc, l'avis des civils palestiniens va être en première ligne.
03:40Israël approuve par ailleurs, en parallèle, un projet de colonisation qui couperait la Cisjordanie en deux.
03:47Ce projet prévoit la construction de 3500 logements
03:49dans le cadre de l'agrandissement d'une colonie située à l'Est de Jérusalem.
03:52Même toutes ces initiatives de la part d'Israël,
03:55vous disiez tout à l'heure qu'on attendait la réponse de Benyamin Netanyahou sur les cessez-le-feu,
03:59mais en fait, toutes ces initiatives, est-ce que ce n'est pas déjà une réponse, au final ?
04:03C'est exactement ça.
04:04On a déjà la réponse et on voit clairement la stratégie israélienne sur le dossier palestinien.
04:08On a deux opérations qui sont menées en parallèle.
04:10Une à Gaza et la continuité de la colonisation en Cisjordanie.
04:13Et en réalité, c'est de torpiller toute possibilité de mettre en place un État palestinien viable.
04:19C'est une réponse indirecte également à toute l'initiative, notamment l'initiative française,
04:22qui vise à reconnaître un État palestinien.
04:26Et là, en coupant la Cisjordanie en deux,
04:28on coupe la continuité territoriale d'un futur État palestinien,
04:33reconnaît sur la scène internationale.
04:34Et même le ministre des Finances, Motrich, qui est un extrémiste,
04:39a déclaré parfaitement, lorsqu'il y a eu l'annonce de ce plan de colonisation,
04:43que la mise à mort de l'État palestinien, ce n'était pas sur le plan des paroles,
04:47mais c'était concrètement sur le terrain, à travers ce type d'opération.
04:50Un mot avant de terminer sur les relations entre la France et Israël,
04:54qui connaissent de vives tensions en ce moment.
04:56Ce n'est pas la première fois qu'il y a des tensions,
04:58mais là, le Premier ministre israélien accuse le président français d'alimenter le feu de l'antisémitisme.
05:02C'est un niveau d'attaque sans précédent.
05:05Oui, c'est une attaque quand même extrêmement violente vis-à-vis de la France.
05:08Ce n'est pas seulement la personne du chef de l'État,
05:11c'est vraiment la France en tant qu'État qui est ciblée avec ses déclarations extrêmement graves.
05:18Et on voit une instrumentalisation de la question antisémite
05:21par le Premier ministre israélien à des fins politiques, en réalité,
05:24pour faire pression sur la France, pour ne pas aller vers la reconnaissance de l'État palestinien.
05:30Et on voit les mêmes tensions et les mêmes accusations
05:32qui ciblent l'ensemble des responsables internationaux et occidentaux
05:35lorsqu'ils annoncent ou ils émettent des critiques vis-à-vis d'Israël
05:39ou lorsqu'ils annoncent la reconnaissance future d'un État palestinien.
05:41Ils sont systématiquement taxés d'antisémitisme.
05:44Ils se sont épris aussi à l'Australie.
05:46Exactement.
05:47La France, Trump à double pour terminer Netanyahou.
05:49Est-ce que c'est lui qui pourrait l'arrêter ?
05:51Il peut aller jusqu'où, Netanyahou ?
05:53À l'heure actuelle, on pense que c'est plutôt Trump qui a le pouvoir, en réalité,
05:57de mettre fin, en tout cas d'exercer une certaine pression sur le Premier ministre israélien,
06:02mais cette pression, on ne la voit pas réellement.
06:04Dernièrement, Trump a déclaré que le choix de la guerre,
06:08il le laissait à Netanyahou par rapport à Gaza.
06:12Mais donc, peut-être qu'ils peuvent intervenir au niveau des négociations
06:15parce que là, le plan qui a été accepté par l'OMAS,
06:17d'après les émissaires qataris,
06:19c'est quasiment le plan qui a été proposé par l'envoyé spécial américain, Wittkopf.
06:22Donc peut-être qu'il pourrait y avoir une petite pression dans ce sens,
06:26mais on ne la voit pas.
06:27Tous les signaux qui sont envoyés, en réalité, vont dans le sens inverse.
06:30On a vu, par exemple hier, des sanctions qui ont été adoptées
06:33contre des juges de la Cour pénale internationale, notamment un Français.
06:38Merci beaucoup, Bassem Larej, d'être venu ce matin à nous voir.
06:40Président fondateur du cabinet de conseil Amand Risk Consulting.

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