00:00Que la prison c'est un lieu où on doit purger sa peine, bien évidemment, mais on doit aussi respecter la société et les victimes.
00:06Si on est en prison, c'est que des magistrats indépendants ont décidé de vous priver de votre liberté, c'est une décision difficile.
00:13C'est une décision qui concerne aujourd'hui 84 000 détenus sur le territoire national.
00:18Il y a 180 000 personnes condamnées qui sont aujourd'hui suivies dans ce qu'on appelle un milieu ouvert,
00:23grâce électronique ou travail d'intérêt général, et 84 000 personnes qui sont en détention.
00:27Quand on est en détention, on doit bien sûr être respecté comme une personne humaine,
00:31on doit pouvoir vivre le plus décemment possible, on doit pouvoir se projeter pour la plupart des détenus dans une réinsertion.
00:40Donc il faut apprendre de nouveau un métier, il faut avoir une formation, il faut réapprendre des codes sociaux,
00:46il faut parfois s'alphabétiser, puisqu'une partie de nos détenus, malheureusement, connaissent des difficultés importantes pour lire ou écrire le français.
00:53Mais on doit aussi avoir un message de respect des victimes, de respect de la société.
00:59Et je suis un garde des Sceaux qui va pousser énormément pour obtenir des moyens pour construire des places de prison supplémentaires,
01:06pour supprimer le plus possible la surpopulation carcérale dans notre pays,
01:10pour faire travailler pour ceux qui le souhaitent évidemment les détenus, mais qui respectera profondément les victimes.
01:15Et je ne pense pas, on l'appelle comme on le fait, mais une table de massage, ça reste une table de massage,
01:20je ne pense pas que ce soir, en mettant des tables de massage dans des lieux de détention,
01:24qu'on respecte les victimes, qu'on respecte la société,
01:28et qu'on donne un message aux détenus qui sont privés de leur liberté,
01:31qu'ils ont commis une faute et qu'ils doivent, par leur peine, réparer cette faute.
01:36Donc comme ministre de la Justice, depuis mon arrivée, voilà, 6 mois, les choses sont assez simples,
01:41je me bats pour mon ministère pour avoir des crédits supplémentaires,
01:44grâce aux arbitrages du président de la République et du Premier ministre,
01:46le ministère de la Justice est le seul ministère avec le ministère des Armées
01:48à connaître une augmentation conforme à sa propre programmation budgétaire.
01:52Et quand on connaît les difficultés de notre pays,
01:55on voit la confiance qu'a le gouvernement dans sa justice.
01:58C'est le seul ministère qui va connaître une progression très importante de ses effectifs.
02:02Ses 1600 effectifs en plus, ça a été écrit il y a quelques heures par le Premier ministre au ministère de la Justice,
02:091600 effectifs en plus, c'est-à-dire tous les magistrats promis par les gardes de ceux précédents,
02:15mais un millier, par exemple, d'agents pénitentiaires en plus,
02:17une centaine d'agents d'insertion de probation en plus,
02:20quasiment une centaine d'agents de la protection de l'enfance en plus,
02:23des moyens très importants sur le nom des ministères de la Justice,
02:26et je me battrai pour ça, mais je veux aussi,
02:29tout en défendant les moyens du ministère de la Justice,
02:31défendre l'autorité de la chose jugée,
02:35l'autorité des agents pénitentiaires qui sont menacés,
02:37l'autorité, me semble-t-il, de la décision de justice qui doit être exécutée,
02:42et quand on est condamné à une peine de prison,
02:44on est condamné à de la prison.
02:45Alors, la décision que j'ai prise la semaine dernière,
02:49tout en inaugurant cette extension,
02:51qui permettra d'avoir 150 places de prison supplémentaires,
02:55et dès demain, le transfert des détenus dans cette nouvelle ère,
02:58c'est de prendre cette table de massage,
03:00et de la faire mettre dans le local professionnel des agents pénitentiaires,
03:03parce que c'est eux que je veux soutenir en premier lieu.
03:05On nous dit, pardon, que ce n'est pas une table de massage,
03:07mais une table de soins ou de formation.
03:09Oui, je sais que dans l'éducation nationale,
03:10on appelle le ballon le référentiel bondissant.
03:14On peut changer les réalités des choses.
03:17Vous savez, moi, je parle français.
03:18Je suis un élu local, je suis un tourcoing,
03:20je suis une fille d'une femme de ménage,
03:21on m'a appris à parler français.
03:23Une table où on s'allonge et on peut avoir des soins,
03:25ça s'appelle une table de massage.
03:26Donc, si on ne nomme pas les choses,
03:28on ne peut pas comprendre comment les choses fonctionnent.
03:30Moi, je vois des agents pénitentiaires fatigués.
03:32Je vois des agents pénitentiaires qui sont en sous-nombre
03:34par rapport aux détenus qu'ils doivent gérer.
03:36Je vois que dans des prisons qui sont censées être des lieux
03:39où on est privé de contact avec l'extérieur,
03:41on trouve des téléphones, on trouve de la drogue,
03:43on trouve des couteaux en céramique.
03:45Voilà.
03:45Et bien moi, quand on est à l'isolement en prison,
03:47normalement, on ne doit pas pouvoir téléphoner.
03:49Donc, quand on est condamné à une peine de prison,
03:50on doit pouvoir aller en prison.
03:51Aujourd'hui, la moitié des peines de prison
03:53ne sont pas exécutées dans notre pays.
03:54Et quand on est un détenu,
03:57on doit pouvoir, bien sûr, vivre en toute dignité.
04:00Et la plupart de nos prisons ne sont pas dignes
04:03d'une République et de la France.
04:05On doit construire davantage de places.
04:07On doit être plus attentif à la réinsertion.
04:09C'est incontestable.
04:11Mais on doit aussi avoir un message clair
04:13vis-à-vis des victimes et de la société.
04:14Donc, je suis un garde des Sceaux qui parle français.
04:16Et je n'utilise pas des mots orwelliens ou compliqués.
04:19Moi, ce que je veux au ministère de la Justice,
04:20c'est que les mots correspondent à la réalité que vivent les Français.
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