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  • il y a 22 heures
Docteure Fanny Grau, directrice du service de santé étudiante à l'Université de Nîmes

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Transcription
00:00Votre invitée Maya Baldur-Offredon, médecin, directrice du service de santé étudiante à l'université de Nîmes.
00:05On salue le docteur Fanny Gros, bonjour.
00:07Bonjour.
00:08Et merci d'être avec nous en cette journée mondiale de lutte contre le sida.
00:12Dans le Gard, ça va même durer jusqu'au 9 décembre avec des dépistages gratuits,
00:16des stands de prévention, des ateliers, des conférences.
00:19On va en reparler, mais aujourd'hui justement en parler, c'est important.
00:23Le VIH, on a le sentiment qu'on l'a un petit peu oublié.
00:26Oui, c'est vrai, le VIH, on en parle beaucoup moins, effectivement.
00:28C'est une maladie dont on a énormément parlé dans les années 80, 90, 2000.
00:33Et aujourd'hui, c'est un sujet qui est beaucoup moins sur le devant de la scène.
00:36Et donc, cette journée mondiale, elle est extrêmement importante pour justement rappeler que le VIH existe toujours,
00:41qu'il y a toujours entre 5 et 6 000 contaminations par an,
00:44avec des personnes qui apprennent encore très tardivement leur diagnostic.
00:48Et donc, c'est important de rappeler que le VIH est toujours là.
00:50Et puis, de façon générale, de parler de santé sexuelle et pas que de VIH.
00:54C'est aussi une journée où on parle de santé sexuelle un petit peu avec tous les publics
00:58qui peuvent être concernés.
01:005 à 6 000 contaminations par an, vous l'avez dit.
01:03Est-ce qu'il y a un profil en particulier ?
01:05Spontanément, on se dit, c'est les années 80 le sida, donc c'est les jeunes qui ne sont pas au courant.
01:09Alors aujourd'hui, on sait que ça touche absolument tout le monde.
01:11Le VIH, du moment qu'on est sexuellement actif, on va dire qu'on est exposé au VIH.
01:15On a vu par contre récemment des études qui sont sorties,
01:18qui ont montré qu'il y a une réaugmentation du nombre de contaminations,
01:21en particulier chez les jeunes.
01:23Et donc, on essaie d'être particulièrement proactifs en direction de cette population,
01:28puisque les messages de prévention sont peut-être un petit peu oubliés.
01:31Et donc, c'est important de rappeler ces messages-là.
01:35Mais on sait que le VIH n'épargne absolument personne,
01:37et tout le monde peut être concerné par le VIH aujourd'hui.
01:40Donc, a priori, c'est plutôt la méconnaissance de leur part, plutôt que de l'inconscience ?
01:44Exactement.
01:45On est vraiment sur de la méconnaissance,
01:47c'est-à-dire que les messages dans lesquels les personnes qui ont débuté leur vie sexuelle
01:51dans les années 80-90 sont plus baignées.
01:54Ce sont des messages aujourd'hui qui sont beaucoup moins relayés.
01:56Et donc, notamment l'importance du préservatif,
01:59mais aussi l'importance du dépistage,
02:00pour savoir si on est porteur du VIH et éviter de contaminer d'autres partenaires.
02:06Ce sont des messages qu'on entend beaucoup moins.
02:08Et malgré l'éducation qui peut être faite à l'école,
02:12à la vie affective et sexuelle,
02:13ce sont encore des messages qui ne sont pas suffisamment relayés,
02:15pas suffisamment connus des jeunes.
02:17Et donc, on essaie aujourd'hui d'en parler.
02:19Et donc, grâce à cette journée, entre autres,
02:22vous le disiez, le VIH touche tout le monde.
02:26Aujourd'hui, il existe des traitements, tout de même, il faut le dire.
02:28Oui, et c'est très très important de le rappeler.
02:30Donc aujourd'hui, il existe des traitements.
02:32Donc on ne guérit pas du VIH.
02:33Aujourd'hui, on ne sait pas guérir le VIH.
02:35Mais on va vivre avec le VIH.
02:37Et ce qui est extrêmement important de rappeler,
02:39c'est qu'aujourd'hui, une personne qui est diagnostiquée,
02:41et qui va être traitée, ne va plus contaminer,
02:43ne va plus être contaminante.
02:45Donc c'est un des messages très forts.
02:47Le fait que quand on est traité depuis à peu près six mois,
02:51on ne transmet plus le VIH.
02:52Et on peut avoir une vie totalement normale.
02:55Il n'y a aucune contre-indication à avoir des loisirs,
02:57à travailler, à avoir une vie sexuelle,
02:58sans contaminer ses partenaires.
03:00D'où l'importance de se faire dépister.
03:02Parce que plus précocement, on va être dépisté.
03:04Plus précocement, on va avoir des traitements qui fonctionnent.
03:07Et on va être non contaminant.
03:08Donc on vit avec le VIH aujourd'hui.
03:11On n'en guérit pas, mais on peut vivre avec
03:13et avoir une vie totalement normale.
03:14Pour autant, par contre, les discriminations,
03:16un petit peu la vie dure.
03:18Oui, les discriminations sont toujours là.
03:20La stigmatisation est toujours là.
03:22Et ces messages-là sont d'autant plus importants,
03:24justement, pour lutter contre les stigmatisations
03:26et les préjugés.
03:28C'est une maladie qui a véhiculé depuis toujours.
03:30Beaucoup de représentations,
03:31beaucoup de fausses croyances.
03:33Et c'est important de les déconstruire
03:34et de rappeler des faits.
03:36Et notamment, le fait qu'aujourd'hui, on ne contamine plus
03:38quand on est traité.
03:39Et donc, c'est un des messages très, très importants
03:42dans la lutte contre la stigmatisation
03:44et ce qu'on appelle la sérophobie de façon générale.
03:46Vous disiez, c'est très important
03:48de se faire dépister le plus tôt possible.
03:50Justement, vous proposez aujourd'hui,
03:53à l'université de Nîmes, un dépistage.
03:55Comment est-ce que ça se passe ?
03:56Pour ceux d'entre nous qui ne sommes jamais allés
03:58se faire dépister, par exemple.
03:59Alors déjà, c'est important de faire un dépistage
04:01au moins une fois dans sa vie.
04:02Ça, c'est les recommandations qui sont posées.
04:05Puis au-delà de ça, quand on a pris un risque,
04:06quand on va changer de partenaire,
04:08c'est important d'aller se faire dépister.
04:10Et c'est très simple aujourd'hui.
04:11Il y a vraiment de multiples façons
04:13de pouvoir se faire dépister.
04:15Donc, on peut le faire déjà
04:15dans n'importe quel laboratoire.
04:17Quand on a moins de 26 ans,
04:19je pense à nos étudiants,
04:21sans ordonnance et sans rendez-vous
04:22et sans aucun frais,
04:24on peut aller se faire dépister.
04:25Il y a les Cégides,
04:27qui sont les centres gratuits
04:28d'information, de dépistage et de diagnostic
04:30sur les IST dans chaque département.
04:33Il y en a un sur Nîmes
04:34qui va proposer du dépistage anonyme,
04:37si on le souhaite,
04:39ainsi que gratuit pour les personnes
04:41notamment qui n'ont pas de droits sociaux.
04:43Donc, il y a cette possibilité-là.
04:45C'est sur rendez-vous.
04:46Et puis, effectivement,
04:47il va y avoir des temps de dépistage.
04:50Donc, nous, aujourd'hui,
04:51on va en proposer un sur l'université
04:52pour les étudiants sans rendez-vous.
04:55C'est le Cégide qui vient dépister.
04:57Et puis, tout au long de l'année,
04:58on leur propose des dépistages gratuits
05:01dans le service.
05:02Donc, c'est vrai qu'aujourd'hui,
05:03l'accès au dépistage est assez simple.
05:05Pourtant, on regrette encore
05:06qu'il y ait une personne sur quatre
05:08qui apprenne son diagnostic
05:10de façon tardive.
05:11Donc, voilà, c'est important de rappeler
05:13que l'accès au dépistage est simple.
05:16Il est absolument gratuit.
05:17On a des solutions,
05:18même quand il n'y a pas de droits sociaux
05:19pour les personnes, par exemple,
05:20qui viennent d'arriver sur le territoire.
05:22Donc, il n'y a aucun frein
05:23au fait de pouvoir faire
05:24un dépistage aujourd'hui.
05:25Et au contraire, plus vite,
05:27on va avoir un diagnostic
05:28et mieux, les traitements
05:29vont fonctionner derrière.
05:30Donc, c'est important de le faire.
05:32C'est rapide.
05:33C'est une prise de sang, me semble-t-il.
05:34Oui.
05:35Alors, de façon concrète,
05:35ça peut être une prise de sang.
05:37En général, on va faire
05:38un dépistage complet des IST.
05:40On ne va pas dépister que le VIH.
05:41Donc, on va coupler avec un dépistage
05:43qui va se faire en autoprélèvement
05:45chez les hommes et chez les femmes
05:47pour rechercher toutes les IST.
05:49et on a aussi la possibilité
05:51de le faire au bout du doigt.
05:52Donc, comme pour les personnes diabétiques,
05:54un petit pic au bout du doigt
05:55pour analyser une goutte de sang.
05:58Et donc, il y a aussi cette possibilité-là
05:59qui est proposée notamment
06:00par les associations.
06:01Donc, je sais que l'association Aide,
06:03par exemple, sur le territoire gardois,
06:05va régulièrement proposer du dépistage
06:07par ce qu'on appelle un TROD,
06:09qui est un test rapide.
06:10On a le résultat immédiatement.
06:12La seule différence avec la prise de sang,
06:14c'est qu'au niveau du TROD,
06:15il faut attendre trois mois
06:16après la prise de risque
06:17pour avoir des résultats qui sont fiables.
06:19Alors que quand on fait une prise de sang,
06:21le délai est uniquement de six semaines
06:23pour avoir un résultat qui est fiable.
06:25Donc, il existe effectivement
06:27plein de possibilités de se faire dépister.
06:30Et donc, les journées gardoises
06:31de lutte contre le VIH
06:32sont organisées jusqu'au 9 décembre.
06:34Il y a cette journée de dépistage
06:35dont on parlait aujourd'hui.
06:36Et puis, il y a plein de choses.
06:38Il y a des ateliers,
06:38il y a des informations autour de la PrEP
06:41qui fait partie des traitements.
06:43Et on va vous remettre tout ça en détaillé
06:44sur le site internet d'ici Garlosère.
06:46Merci beaucoup,
06:47docteur Gros,
06:48d'avoir été avec nous ce matin.
06:50On le rappelle donc,
06:50au cas où vous ne l'auriez pas compris,
06:51c'est la journée internationale
06:52de lutte contre le VIH.
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