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  • il y a 2 jours

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Transcription
00:00Ici Gare Lozère, le réveil 100% local, ici Matin.
00:05Bonne journée, bonne route, il est presque 7h47, en direct dans ce studio, votre invitée Maya Baldoro-Fredon
00:10est coordinateur prévention sécurité routière à la préfecture du Gard.
00:13Bonjour Pierre Béaguel, et merci d'être avec nous ce matin.
00:17Alors que le bilan des morts sur la route pour 2025 a encore augmenté,
00:22deux adolescents de 15 ans infauchés ce week-end,
00:25ils marchaient le long de la départementale 904 qui relie Saint-Embroix à l'Ardèche,
00:29il était 18h30, la nuit était donc tombée.
00:32Comment est-ce qu'on peut faire, Pierre Béaguel, pour éviter ce genre de drame ?
00:37C'est un drame de plus sur les routes du Gard, dans ce type de situation, la nuit.
00:44L'un des facteurs qui remonte à chaque fois, c'est le problème de visibilité.
00:48Que l'on soit piéton, comme c'était le cas, ou cycliste ou trottinettiste,
00:54il faut vraiment penser à se rendre le plus visible possible.
00:56Donc porter des équipements rétro-réfléchissants, gilets jaunes,
01:01vraiment pour se faire remarquer des véhicules qui passent par là.
01:05Des lumières même, si on est à vélo.
01:08Donc on le disait, ce nouvel accident augmente encore le bilan,
01:11on en est à 49 morts sur les routes du Gard,
01:14c'est moins que l'an dernier, mais ça reste 49 de trop.
01:17Est-ce qu'on peut parler de surmortalité dans notre département ?
01:20C'est clair que le département du Gard est en surmortalité.
01:25Si on compare avec l'indicateur de population,
01:29logiquement, on devrait plutôt, pour être dans la moyenne nationale,
01:31être à autour de 36 morts par an.
01:35Donc l'année dernière, on a été à 63, 49 pour le moment, cette année.
01:41Donc oui, le Gard est un mauvais élève en matière de mortalité routière.
01:47Alors, sur l'accident de ce week-end à Saint-Bresse,
01:50pas de drogue ni d'alcool pour les conducteurs,
01:53c'est un communiqué du parquet d'Alès.
01:55Ça veut dire qu'ils n'étaient pas concernés par ce type de profil à risque.
01:59Ceci dit, j'imagine que ce sont forcément deux données
02:03qui reviennent régulièrement pour expliquer cette surmortalité dans notre département ?
02:08C'est vrai que l'alcool et les stupéfiants font partie des deux principaux facteurs.
02:13Le premier restant néanmoins la vitesse.
02:15D'accord.
02:15Mais c'est vrai que oui, on a un problème avec l'alcool et les stupéfiants.
02:20La vitesse, c'est le numéro 1 chez nous ?
02:22Oui, dans 29% des accidents mortels,
02:25on retrouve ce facteur vitesse, excessif ou inadapté à la situation.
02:29Alors, pour les délinquants routiers, vraiment récidivistes,
02:33les personnes qui ont déjà été condamnées, qui sont recondamnées,
02:36vous proposez des stages de 5 jours dans le cadre des TIGES,
02:39des travaux d'intérêt général.
02:41Et le premier jour de ces stages, j'ai bien fait mes devoirs,
02:43vous dites à ces délinquants routiers, vous avez de la chance.
02:46Pourquoi est-ce que vous leur dites ça ?
02:48C'est vrai que ça peut paraître un peu paradoxal,
02:49et c'est un petit peu aussi pour les provoquer,
02:51parce qu'ils se sont fait contrôler par les forces de l'ordre,
02:55arrêtés, ils sont passés devant les tribunaux,
02:57ils ont été condamnés à une peine de travail d'intérêt général.
03:00Donc pour eux, c'est un peu la punition, quelque part, d'être là.
03:04Et non, moi je leur dis, vous avez de la chance,
03:06parce que pour beaucoup de personnes qui ont eu ces mauvais comportements routiers,
03:11effectivement, parce que c'est en vitesse, alcool, stupéfiant,
03:15la peur du temps, ça se termine à la morgue.
03:17Et voilà, ils auraient pu rejoindre la liste des 49 victimes qu'on a actuellement.
03:22Est-ce qu'il y a un profil en particulier qui revient parmi ces personnes-là ?
03:25Alors, pas particulièrement, effectivement, on va trouver aussi bien des hommes que des femmes,
03:30même si on a effectivement plus d'hommes,
03:31puisque dans plus de 80% des cas, les responsables d'accidents mortels sont des hommes.
03:37On va trouver toutes les tranches d'âge également.
03:40Néanmoins, le point commun entre toutes ces personnes,
03:44c'est, on va dire, le manque de conscience,
03:46que leur comportement à risque peut entraîner un accident,
03:52peut les amener vers la mort, à se tuer,
03:55ou à tuer d'autres personnes.
03:57Donc, le but de ce stage sur ces cinq jours,
03:59c'est vraiment de les sensibiliser à ça
04:00et de vraiment leur faire prendre conscience
04:04que c'est par le changement de leur comportement
04:08qu'ils vont pouvoir améliorer leur sécurité,
04:11la sécurité des autres sur les routes.
04:12Mais ça semble fou de se dire que ces gens-là n'ont pas conscience de ça.
04:16Depuis longtemps, maintenant, il y a des spots de prévention à la télévision tout le temps.
04:21Vraiment, il existe encore aujourd'hui des personnes
04:23qui n'ont pas conscience que rouler en état d'ivresse,
04:26ça veut dire potentiellement tuer d'autres gens.
04:28Je ne parle même pas d'eux, eux y compris.
04:30Toujours, quoi.
04:31C'est vrai que pour beaucoup, on peut se dire que l'accident,
04:35c'est les autres, ce n'est pas moi.
04:37Mais pour autant, c'est ce que je leur dis aussi,
04:41c'est que le matin, quand on se lève,
04:43on ne va pas se dire, tiens, aujourd'hui, je vais me prendre un platane
04:46ou je vais écraser un piéton.
04:47Donc l'accident, ça peut arriver à tout le monde.
04:50Et là, il faut vraiment que chacun en soit conscient.
04:53Le déclic que vous recherchez lors de ces stages,
04:57est-ce qu'il arrive ?
04:58Est-ce que vous voyez effectivement des profils de personnes
05:01qui d'un coup se disent
05:03« Ah oui, ce que je fais est vraiment, vraiment très dangereux ? »
05:07Les comportements évoluent.
05:10C'est un peu compliqué de les faire changer comme ça du jour au lendemain.
05:12Mais néanmoins, on peut mesurer qu'à l'issue du stage,
05:17puisqu'on fait un bilan avec les stagiaires et les différents intervenants,
05:22donc on peut quand même se rendre compte qu'il y a ce discours
05:25où ils déclarent avoir pris conscience de certaines choses.
05:31Après, à eux de le traduire dans leur comportement sur la route.
05:34Et j'imagine que c'est assez difficile de mesurer à quel point ils portent leurs fruits, ces stages.
05:40Oui, c'est vrai qu'il n'y a pas de mesures directes.
05:45Même le service pénitentiaire d'installation et probation
05:47ne peut pas nous dire effectivement le taux de récidive ou de non-récidive suite à ces stages.
05:55Et il en existe 4, c'est ça ?
05:57Par an, c'est ça ?
05:59Avec 10 personnes à chaque fois entre Alès et Nîmes ?
06:01Oui, tout à fait, c'est bien ça.
06:024 sur une quarantaine de personnes
06:04avec un profil vraiment, entre guillemets, de délinquant routier.
06:08Donc souvent récidivistes, qui vont être sensibilisés au cours de cette semaine de stages.
06:15Et tout ce qu'on souhaite, c'est que ces stages portent leurs fruits
06:17et qu'on arrive enfin à faire baisser ce taux de récidive et d'accidentologie sur les routes du Gard
06:23qui est toujours trop élevé.
06:24Merci beaucoup Pierre Béaguel d'avoir été notre invité ce matin.
06:28Je le rappelle, vous êtes coordinateur prévention sécurité routière à la préfecture du Gard
06:32et cette interview sera à réécouter sur l'appli ici.
06:35Merci à vous.
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