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  • il y a 3 mois
Avec Sylvie Corfdir, présidente de la maison d'accueil des familles de la maison d'arrêt de Bonneville

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##C_EST_DANS_L_ACTU_4-2025-08-02##

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Transcription
00:00Allez, à 9h moins 20 sur Sud Radio, on se pose cette question.
00:05Les détenus doivent-ils contribuer au coût de leur détention ?
00:07C'est en tout cas une des pistes du ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
00:11qui a acté son soutien à une future proposition de loi
00:13visant à rétablir les frais d'incarcération qui avaient été supprimés il y a plus de 20 ans.
00:18On en parle avec vous, Sylvie Corfdier. Bonjour.
00:22Bonjour.
00:23Vous êtes présidente de la maison d'accueil des familles de la maison d'arrêt de Bonneville, en Haute-Savoie.
00:27Comment vous avez réagi à cette annonce, et notamment les familles que vous accueillez ?
00:34Eh bien, moi de suite, j'ai pensé aux familles, parce qu'en fait, les détenus, en général,
00:41pas tous, mais en général, ont la visite de leur famille.
00:44Et les familles qui sont confrontées à l'incarcération ont parfois des moyens limités,
00:51ont souvent des moyens limités.
00:53Il faut qu'ils payent les frais de route pour venir,
00:55et il faut qu'ils donnent de l'argent aux détenus pour cantiner.
00:59Cantiner, ça veut dire pouvoir acheter des cigarettes, du savon,
01:03améliorer pour, je ne sais pas, de la sauce tomate, des épices, des choses comme ça.
01:08Et quand le compagnon est incarcéré et qu'il n'y a qu'un salaire,
01:12il n'y a plus de salaire.
01:13Donc ça veut dire que les familles se privent, privent les enfants,
01:19et ce n'est pas possible.
01:21Ce n'est pas possible de faire payer les détenus dans les conditions dans lesquelles ils sont incarcérés.
01:27Oui, parce que pour ces familles, ce serait une double peine.
01:30Il faut quand même rappeler que seul 31% des détenus travaillent,
01:34ont un emploi dans des prisons surpeuplées.
01:39Donc finalement, ce serait à la charge de ces familles, c'est ça en fait ?
01:43Et puis ce qu'il y a comme danger aussi, dont moi j'ai peur,
01:48c'est que les détenus travaillent.
01:50Ça les fait sortir des cellules.
01:51Quand ils sont trois par cellule dans 9 mètres carrés,
01:55c'est quand même bien de sortir de cette cellule.
01:57Et quand ils gagnent un peu d'argent,
01:59eh bien un grand nombre d'entre eux dédommagent les victimes.
02:04Mais ça veut dire que s'ils ont de l'argent,
02:05qu'on leur prend de l'argent pour payer l'incarcération,
02:10ils n'ont plus dédommager les victimes.
02:12Donc qu'est-ce qui va pâtir de cette situation ?
02:16Les familles et les victimes.
02:19Et en plus, il faudrait leur donner des conditions d'incarcération respectables.
02:25Je ne sais pas si les gens s'imaginent.
02:279 mètres carrés, ça fait à peu près,
02:29disons une chambre d'enfant dans un HLM, par exemple.
02:33Vous mettez trois hommes, deux lits, un lavabo.
02:39De quoi ranger les habits ?
02:40Ils ne peuvent plus bouger.
02:41Ils sont enfermés là-dedans 22 heures sur 24, par contre.
02:46Donc ce n'est pas des conditions...
02:48On parle de surpopulation carcérale, 135% au 1er juin 2025.
02:54Là, on est à 85 000 détenus et il y a 62 000 places.
02:59Oui, oui.
03:00Il faut peut-être rappeler, Sylvie Cordier, parce qu'on ne se rend pas forcément compte,
03:03la vie coûte cher en prison.
03:05Parce que, par exemple, tous les produits d'hygiène du quotidien,
03:08je pense aux papiers toilettes, brosses à dents, tubes de dentifrice,
03:11ça coûte bien plus cher que hors les murs, c'est ça ?
03:13Alors, non, pas du tout.
03:16Non, pas du tout.
03:19Nous, à la maison d'arrêt de Bonneville, j'ai eu les tarifs,
03:23ils achètent en grande surface, je ne vais pas vous donner le nom,
03:26c'est le même prix.
03:27On a les tarifs, c'est le même prix.
03:29Non, non, ce n'est pas plus cher.
03:31Peut-être que certains endroits, c'est plus cher, mais à Bonneville, non.
03:34D'accord, à Bonneville, oui, là où vous travaillez, vous.
03:36Moi, je ne connais que Bonneville, je ne sais pas, voilà.
03:39Vous voyez, par exemple, moi, j'ai une dame qui vient avec trois enfants.
03:43C'était lui qui avait le permis de conduire, elle ne conduit pas.
03:46Donc, maintenant, elle vient en train.
03:47Il faut payer le train pour tout le monde.
03:50Ils avaient acheté une maison,
03:51et bien, elle me dit, moi, je suis obligée de vendre la maison.
03:55Vendre la maison, ça veut dire changer de logement,
03:57ça veut dire changer les enfants d'école.
04:01Oui, j'imagine.
04:02C'est tout ça qu'il faut penser, c'est que
04:04il y a celui qui a fait le délit,
04:06il est incarcéré, ma foi, il a fait le délit,
04:08c'est sa responsabilité.
04:10Mais il y a tout ce qui en découle, les familles.
04:12Et quand c'est, par exemple, le fils ou la fille
04:14qui sont incarcérées, etc.,
04:16il faut bien que les gens s'imaginent que la famille
04:18a la prison dans la tête.
04:20C'est-à-dire qu'ils sortent,
04:22ils se demandent qu'est-ce qui va se passer pour le détenu,
04:24comment ça va aller.
04:26Il faut payer l'avocat, il y a tout ça.
04:29Des familles, j'imagine,
04:31Sylvie Corvedire, je ne sais pas comment ça se passe
04:33un petit peu dans votre maison d'accueil à vous,
04:34mais beaucoup de familles monoparentales aussi ?
04:39Non, pas forcément.
04:40Pas spécialement.
04:41Oui, on voit plus
04:43le fait de la monoparentalité
04:46sur les ados.
04:48Là, ça va un peu plus.
04:49Mais nous, ce qu'on voit le plus,
04:51ce sont les mamans.
04:53Et pas forcément monoparentales.
04:54Par contre, les papas ont un peu plus de mal
04:56à rentrer dans la prison.
04:57Ils accompagnent les mamans,
04:58mais ils ont un peu plus de mal à rentrer.
04:59Et on voit beaucoup les femmes,
05:01les épouses, les conjointes, les compagnes.
05:03Ça, oui, beaucoup, beaucoup.
05:05Et elles sont très dévouées.
05:06Elles amènent le sac de linge,
05:08elles tout propres, repassées, parfumées.
05:10Elles sont là deux, trois fois par semaine.
05:12Enfin bon, voilà.
05:13Les femmes sont extrêmement dévouées
05:15vis-à-vis des hommes.
05:16Par contre, les hommes,
05:17il serait bien de venir voir un peu
05:18les femmes en prison
05:19parce qu'elles n'ont pratiquement pas de visite.
05:22Oui, d'accord.
05:23Dernière question.
05:24Donc, quand le garde des Sceaux
05:25défend un principe de justice contributive,
05:28vous y voyez plutôt une double peine
05:29pour les familles.
05:30Tout à fait.
05:31Tout à fait.
05:32Je pense que M. Darmanin
05:33pense prison, prison, prison.
05:38Il ne pense pas à ce qui se passe à côté.
05:40Et ce n'est pas que lui.
05:42C'est tout le monde.
05:42C'est la société.
05:43C'est-à-dire, il a fait le délit.
05:44Il est en prison.
05:45Il faut le faire payer.
05:46Il faut que ce soit beaucoup.
05:47Il faut que ce soit cher.
05:48Oui, mais les autres à côté.
05:50Et moi, je voudrais dire un dernier mot
05:52à ceux qui peuvent m'écouter.
05:54Pensez qu'un jour,
05:55vous pourrez venir à mon accueil.
05:57Pensez que ça peut être votre fils,
05:59votre fils, votre frère,
06:01votre sœur, votre compagne.
06:03Personne n'est à l'abri.
06:04Ça fait dix ans que je fais l'accueil.
06:07J'ai vu toutes sortes de gens.
06:09Alors, surtout, ne pensez pas
06:10que vous n'êtes pas concernés.
06:12Malheureusement, un jour,
06:13on peut être concerné.
06:14Moi, quand je ferme la porte
06:16du local le soir,
06:17je me dis, mon Dieu,
06:18comme j'ai encore de la chance.
06:20Et je ne suis pas sûre
06:21qu'un jour,
06:21je ne serai pas à la place des familles.
06:23En tout cas, merci beaucoup
06:24pour votre témoignage.
06:25Merci beaucoup, Sylvie Cordier.
06:27Merci.
06:28J'appelle que vous êtes présidente
06:29de la maison d'accueil des familles
06:30de la maison d'arrêt de Bonneville,
06:32en Haute-Savoie.
06:33Allez, à suivre dans quelques instants
06:35le journal des sports
06:36de Louis de Cargore.
06:37Il est 8h47.
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