00:00Oui, on va saluer Patrick Legras, porte-parole de la coordination rurale qui est avec nous.
00:05Bonsoir Patrick Legras, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:08La suite du feuilleton, Sandrine Rousseau, je vous réitère ce qu'elle a dit.
00:14Ce ne sont pas mes propos, parce que nous on aime les agriculteurs sur notre antenne, sur l'antenne de CNUZ.
00:18Les agriculteurs, j'en ai rien à péter.
00:20Pourquoi je voulais vous avoir ? Parce qu'elle a essayé de se justifier.
00:24Il n'y a pas un mot d'excuse évidemment, ce qui veut dire, et on en parlait avec François Puyponi,
00:28c'est qu'elle le pense sincèrement ce qu'elle a dit.
00:30Mais surtout, je vous lis très rapidement, à la suite d'une interview, je déclare
00:33« J'en ai rien à péter de la rentabilité des agriculteurs, la rentabilité de l'agriculture par des produits chimiques
00:38au détriment des sols, de la biodiversité et de notre santé.
00:42Ce n'est pas de la rentabilité, c'est de l'argent sale.
00:45Plusieurs éditorialistes, principalement de médias d'extrême droite, ont délibérément confondu.
00:51Rentabilité est revenue dans le but de faire croire que je ne me soucie pas du revenu des agriculteurs. »
00:57Voilà, c'est la défense de Sandrine Rousseau.
01:00Ce feuilleton nous intéresse.
01:01Votre réaction, Patrick Legras.
01:05Bonjour.
01:06Déjà, je lui dis d'aller expliquer ça en sa voix, vous voyez, il va faire frais.
01:11Il y a des agriculteurs qui, depuis trois jours, montent la garde pour sauver leurs vaches
01:15parce qu'ils savent que s'ils perdent leurs vaches, ils n'ont plus de revenus, ils ne vendront plus de lait et ils seront obligés de mettre la clé sous la porte.
01:22En face des agriculteurs, il y a les CRS, il y a le ministère qui dit qu'il faut tuer les bêtes alors qu'on peut les vacciner et les vaccins vont arriver.
01:30Donc ça, c'est la vraie vie des agriculteurs tous les jours.
01:34Alors après, sur les pesticides, alors ce qu'on appelle, nous, produits phytosanitaires, il faut savoir que les producteurs bio en mettent aussi.
01:41Mais au lieu de critiquer qu'elle nous propose quelque chose de viable, de viable à son salaire, moi, ça ne me dérange pas de critiquer.
01:48Bon, elle a fait le buzz, elle a réussi son affaire.
01:51Ce n'est pas le problème et comme j'ai dit hier, il y a quand même une bonne partie des bobos politiques qui pensent la même chose mais qui n'ont pas le courage de le dire.
01:59Donc, je dis, on ouvre le débat et que, comme on a pu dire, la coordination rurale a mis sur la table des députés.
02:06J'ai moi-même présenté plusieurs fois à plusieurs députés un référendum d'initiative populaire pour qu'on mette l'agriculture avec des gens comme elle autour de la table.
02:17Nous, le but aujourd'hui, c'est d'avancer.
02:20Donc, c'est vrai que ce qu'elle a pu dire ne fait avancer rien, ne fait avancer personne, ne nourrit personne.
02:27Donc, comme j'ai dit, elle est l'habituée de critiquer.
02:31Cette pauvre dame, elle vit, je pense, mal.
02:33J'ai vu un reportage il y a quelques semaines sur elle.
02:36Elle a une jeunesse difficile, elle souffre.
02:39Mais ce n'est pas en balançant des insanités pareilles qu'elle va régler quoi que ce soit.
02:44C'est vous, Patrick Legras, Sandrine Rousseau, pour qu'elle comprenne la réalité de votre métier.
02:49Prenez-la en stage, proposez-lui.
02:51Mais moi, ça ne me dérange pas.
02:52Et je vous dis, là, le plus urgent, c'est d'aller en Savoie.
02:55C'est sympa, c'est la montagne.
02:57Les gens, ils vivent du lait.
02:58Là, on est en train de tuer leurs vaches.
03:00Ils font face au CRS et qu'elles prennent une décision avec les CRS
03:04ou avec le gouvernement ou avec les agriculteurs.
03:07Mais critiquer, balancer ça, ça ne rime à rien.
03:12Mais qu'est-ce que ça fait avancer ?
03:14Moi, je lui dis, aujourd'hui, elle touche, et je n'en suis pas jaloux,
03:179 000, 10 000 balles par mois en se présentant dans un endroit,
03:21en étant candidate et en étant élue dans un endroit où elle n'habite pas.
03:25C'est tout, c'est la vie.
03:27Mais nous, on ne la critique pas aujourd'hui.
03:29On critique ses dires, mais elle mène la vie qu'elle veut.
03:32Mais on la respecte.
03:33Pourquoi elle ne respecte pas le monde agricole et les agriculteurs ?
03:36Comme a pu dire vos collaborateurs ou vos collègues,
03:38il y a des gens qui sont dans la merde avec les banques sur le dos
03:41qui n'ont pas 300 ou 400 balles par mois.
03:44Comment voulez-vous ?
03:45Ce qui est dramatique, c'est demain, on va dire,
03:46parce qu'il y a des gens qui ne sont pas syndiqués forcément,
03:49qui vont l'avoir, mais ils sont capables de lui sauter dessus
03:52ou d'être agressifs.
03:55Et je vais dire, ce qu'elle a dit, c'est gratuit.
03:56Et qu'est-ce que ça fait avancer ?
03:58C'est ça.
03:58Après, on dit qu'il y a des drames.
04:00Mais il y a des gens, aujourd'hui,
04:02où on a des politiques qui cherchent les drames.
04:05Merci, Patrick Legras.
04:06Merci pour votre témoignage.
04:09Julien Dray, on en est là, aujourd'hui.
04:12D'abord, je suis rassuré.
04:13Je sais qui est le maillot jaune, maintenant.
04:15Oui, j'étais sûr que vous avez fait référence.
04:17Et je le dis aux auditeurs d'Europe 1 qui n'ont pas d'image.
04:21Patrick Legras a arboré un magnifique maillot jaune.
04:23Il a un physique de bon monteur de col.
04:25Non, je pense que...
04:27D'abord, la déclaration est plus stupide.
04:29C'est violent, c'est gratuit.
04:31C'est une méconnaissance.
04:33Notre interlocuteur a raison.
04:35Une méconnaissance de l'agriculture française
04:36qui est en pleine mutation
04:37pour essayer, justement, de devenir
04:39plus propre, plus saine, plus ce que vous voulez.
04:42Mais ce n'est pas simple.
04:43Bon, y compris au regard de la concurrence internationale
04:45et européenne, surtout,
04:46sur la question des pesticides, par exemple,
04:48où tous nos voisins les utilisent abondamment.
04:50Les agriculteurs français sont les seuls
04:51à pouvoir le faire.
04:52Et donc, ils sont pénalisés.
04:53Voilà.
04:54Par ailleurs, je pense que
04:55le métier d'agriculteur, aujourd'hui,
04:57c'est un métier extrêmement dur.
04:59Oui, bien sûr.
04:59Avec des revenus qui sont difficiles à gagner.
05:01Elle a une vision caricaturelle des choses.
05:03Alors là, elle essaie de se justifier
05:05par un discours sur le capitalisme,
05:08la productivité, etc.
05:08C'est la faute des médias aussi.
05:09C'est ça, l'extrême droite.
05:11Bien sûr.
05:12Oui, évidemment.
05:13Qui veut réagir ?
05:16Louis de Ragnard ?
05:16Allez, je me lance.
05:17Non, mais c'est l'illustration de la...
05:19J'ai un dernier petit chapitre.
05:21C'est vraiment l'illustration de la dérive
05:23de ces écologistes qui, je trouve,
05:25n'ont plus grand-chose d'écologique,
05:26en réalité.
05:28C'est vulgaire, c'est violent, c'est gratuit.
05:30C'est complètement stupide.
05:32Et puis, ça fait partie de cette génération
05:34d'élus écolos, en fait,
05:35qui voient une fois par an des vaches
05:37quand ils font le salon de l'agriculture.
05:38Mais c'est tout.
05:40Et d'ailleurs, il suffit de voir.
05:41Regardez les résultats des candidats
05:44aux législatives écolos
05:45dans les zones rurales, dans nos campagnes.
05:47Souvent, ils sont balayés extrêmement rapidement.