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https://www.arcom.fr/actualites/auditions-publiques-sur-letude-dimpact-relative-lusage-des-ressources-radioelectriques-affectees-la-diffusion-en-metropole-de-services-de-la-tnt

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00:00Bien, je rappelle que l'ARCOM reçoit en audition publique ce mercredi 16 juillet les tiers souhaitant faire part de leurs observations sur l'étude d'impact publiée le 3 juillet relative à l'usage des ressources radioélectriques affectées à la diffusion en métropole de services de télévision par voie hertzienne terrestre.
00:20Dans ce cadre, nous recevons à présent les représentants de l'Express pour une durée d'à peu près 40 minutes. Je vous laisse la parole pour présenter votre contribution avant que les membres du collège puissent vous poser des questions auxquelles vous voudrez bien répondre. Merci beaucoup. La parole est à vous.
00:41Très bien. Merci beaucoup, monsieur le président. Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers, je vous remercie de nous accueillir et de nous donner la possibilité de nous exprimer devant votre collège dans ces nouveaux locaux pour partager nos observations concernant l'étude d'impact publiée le 2 juillet et engager une nouvelle étape pour la TNT.
01:01Je me limiterai, je vous le dis tout de suite à l'intervention de moins de 15 minutes qui est déjà une longue durée. Nous saluons le travail conduit par l'ARCOM et l'ouverture de ce cycle d'audition dans une maison où les urgences ne manquent pas.
01:16Dans un paysage média en recomposition permanente, cet exercice de confrontation des visions est non seulement utile, mais pour nous essentiel.
01:26Nous étions venus devant vous il y a quasiment un an, jour pour jour, en tant que candidat pour éditer une chaîne de la TNT gratuite.
01:35J'avais alors souligné l'impasse de la TNT payante. Quelques mois plus tard, en décembre 2024, 4 chaînes de la TNT payante sur les 5 présélectionnées ont retiré leur candidature.
01:47Nous revenons donc aujourd'hui avec Diane Lemoyne, que vous connaissez, directrice générale déléguée de l'Express, et Sébastien Lefol, directeur adjoint de la rédaction, qui représente Éric Scholl, qui est déjà parti en vacances.
02:00Nous sommes là, non pour rejouer l'appel à candidature de Diane Lemoyne, bien évidemment, mais pour partager une conviction.
02:10La TNT est un bien commun à faire vivre. C'est un espace d'innovation et de possible, et non un actif à geler.
02:20Dans un paysage audiovisuel en recomposition, la TNT, pour nous, reste incontournable.
02:25La distribution des chaînes gratuites entre dans une nouvelle ère.
02:30Le retrait des chaînes payantes du groupe Canal+, devrait sceller la fin de la TNT payante et concrétiser l'avènement de nouvelles stratégies de distribution.
02:39Ces stratégies sont incontournables pour accéder au public et exister dans un paysage numérique de plus en plus intermédiaire.
02:48Après avoir créé la plateforme Salto en 2020, qui se voulait une nouvelle ambition face aux acteurs internationaux,
02:54le groupe TF1 a finalement renoncé à ce projet commun avec M6 et France Télévisions pour mieux avancer seul
03:03et pour annoncer la distribution imminente des programmes et des chaînes de TF1 en direct sur Netflix à partir de 2026.
03:11Du côté de l'audiovisuel public, la présidente de France Télévisions a appelé les groupes audiovisuels à, je cite,
03:16« Arrêtez de danser avec le diable », Netflix il y a quelques années.
03:21C'était en fait pour mieux s'asseoir à la table, et je cite à nouveau, de l'ogre Amazon dont l'offre Prime Video reprend depuis début juillet les chaînes et les contenus de France Télévisions.
03:32Je crois que TF1 et France Télévisions ont fait preuve de réalisme en signant ces accords, que nous comprenons parfaitement.
03:41Dans ces mouvements, d'autres frontières s'effacent.
03:43La plateforme France TV accueille désormais les contenus d'Arte, de LCP Public Sénat ou de France 24 pour renforcer sa place en tant qu'environnement propriétaire.
03:55Alors que la bataille de l'attention fait rage, comme vous l'avez dit, M. le Président, en ouverture des assises de la radio,
04:03tous nos médias cherchent leur modèle, tous nos médias cherchent la meilleure exposition possible,
04:09tous nos médias cherchent la solution pour renouer avec leur public.
04:14L'ATNT a encore un rôle à jouer.
04:18Dans ce contexte de mutation, l'ATNT, effectivement, a encore un rôle à jouer.
04:24Il est vrai que la durée d'écoute individuelle de la télévision diminue pour la quatrième année consécutive.
04:31Elle atteint 2h57 en moyenne annuelle.
04:34C'est un point bas depuis trois décennies.
04:37De même, pour la première fois en 2024, le smartphone représente le premier équipement du foyer pour visionner des vidéos,
04:46avec un taux d'équipement de 93%, soit 5% de plus que le téléviseur, d'après la dernière édition du référentiel des usages numériques,
04:56Arcep Arcom, publié en juillet.
04:59Il y a certes des fragilités, mais il n'empêche que l'ATNT a encore un rôle à jouer.
05:04Elle est encore indispensable.
05:06Votre étude d'impact a rappelé mieux que quiconque les atouts de ce mode de diffusion.
05:11Offre de programmes de qualité, diffusion directe et universelle, sobriété énergétique, résilience, résistance aux cyberattaques, couverture des territoires,
05:22socle des obligations de contribution pour les chaînes.
05:25Je soulignerai en premier point le grand attachement des publics à la TNT, malgré l'évolution des usages.
05:34Selon la même étude à laquelle je faisais référence, de l'Arcep et de l'Arcom,
05:37les chaînes de télévision gratuite en direct demeurent, et de loin, les services vidéo les plus consommés chaque semaine.
05:46Neuf Français sur dix regardent chaque semaine des chaînes de télévision gratuite en direct,
05:52devant les plateformes numériques des chaînes, 64%,
05:55devant les plateformes de streaming, 63%,
05:58devant les vidéos sur les réseaux sociaux, 72%,
06:02et devant les plateformes de partage de vidéos, 57%.
06:05Si ces chiffres incluent d'autres modes de diffusion,
06:09le paysage reste profondément marqué par la télévision hertzienne en linéaire.
06:14La TNT linéaire reste puissante et même incontournable dans certaines régions.
06:19En Bretagne, par exemple, elle est la source exclusive de réception de la télévision pour 47,4% des Bretons,
06:27ce qui est bien supérieur, effectivement, à la moyenne nationale.
06:31S'agissant des programmes, certains genres continuent de performer, de réunir des audiences en linéaire,
06:38en particulier l'information, les magazines, les documentaires, et évidemment le sport,
06:43ce qui justifie aussi leur présence en TNT.
06:46Troisième point, et vous êtes les mieux placés pour le savoir,
06:50la TNT suscite l'intérêt continu des acteurs nationaux.
06:54Les précédentes candidatures en témoignent depuis le projet autour de la CIS jusqu'aux 25 auditions de l'année dernière.
07:02À chaque fois, les candidats répondent présents,
07:05car la TNT reste la référence pour un média.
07:08C'est une vitrine unique pour les médias nationaux.
07:11Elle embarque avec elle la numérotation logique, le muscari, ou encore la mise en avant des services d'intérêt général,
07:19gage de souveraineté et d'indépendance.
07:22La TNT constitue un service de diffusion performant, compétitif.
07:26Si la TNT, le support qui rassemble et fédère, c'est aussi un passeport pour le paysage audiovisuel de demain.
07:35Exister aujourd'hui sur la TNT, c'est prendre rendez-vous dans les environnements numériques.
07:41Ce pari sur l'avenir doit être pris en compte.
07:44La TNT a donc encore quelques belles années devant elle,
07:47mais pour cela, il faut l'entretenir.
07:51Et c'est là, sur ce comment l'entretenir, que des différences existent.
07:57Je souhaite répondre point par point à ces réserves
07:59et réfuter ces informations qui ne visent qu'à préserver
08:03des positions établies dans le paysage audiovisuel français.
08:10De mauvaises raisons s'opposent à l'arrivée de nouvelles chaînes gratuites.
08:14Sur la crainte d'une fragmentation de l'audience et des recettes publicitaires.
08:20Premièrement, l'étude d'impact pointe que l'entrée de nouvelles chaînes TNT
08:24financées par la publicité pourrait être préjudiciable à l'ensemble du secteur
08:29et déstabiliserait les acteurs historiques.
08:32On entendait déjà cet argument en 2004, au moment du lancement de la TNT.
08:38Toute la chaîne de production de la télévision devait souffrir,
08:41les chaînes devaient être mises en danger.
08:42On voit ce qu'il en est aujourd'hui.
08:46La déstabilisation de la filière, nous n'y croyons pas.
08:49Et nous ne sommes pas les seuls.
08:50L'union des marques est favorable à la mise en place de nouvelles offres télévisuelles gratuites.
08:56Il est tout de même frappant que les annonceurs soient en faveur de la création de nouvelles chaînes.
09:00Et en tant qu'entrepreneurs de médias, nous le croyons également.
09:05Et puis, une nouvelle chaîne de la TNT, en tout cas telle que nous la concevons,
09:10c'est un point du marché publicitaire de la télévision linéaire,
09:15sans parler de l'ensemble du marché de la télévision.
09:18Donc sur cette base-là, on ne peut pas parler de déstabilisation.
09:21Et s'il y avait deux chaînes, ça ne ferait toujours que 2%.
09:24Donc c'est-à-dire que ce sont des chiffres qui ne sont pas très significatifs.
09:28Et au moment où la régie de TF1, après la réorganisation de la TNT,
09:34récupère deux chaînes supplémentaires,
09:36et où le marché TV se concentre sur les trois groupes historiques,
09:40je crois que le risque paraît vraiment limité,
09:43et qu'à mes yeux, ce débat n'existe pas.
09:47La numérotation, j'y reviendrai,
09:49à partir du numéro 26 et suivant de la TNT,
09:52devrait aussi être un élément qui rassure les acteurs historiques
09:55qui ont été confortés,
09:57qui ont encore de meilleurs numéros aujourd'hui qu'hier.
10:01Et donc, de ce point de vue-là, il n'y a pas non plus de difficultés.
10:06Sur la contraction du marché publicitaire,
10:08nous ne négligeons pas les réalités.
10:11Le marché publicitaire ne s'effondre pas.
10:14Il mute.
10:15Il se redéploie sur les plateformes d'Avod,
10:17sur YouTube, sur les services à la demande.
10:20Chaque mois qui passe,
10:21voit les inventaires partir ailleurs,
10:24ne pas autoriser de nouveaux entrants,
10:26c'est finalement renoncer à reconquérir ces espaces
10:30et accélérer le transfert de l'audience de la TNT vers les plateformes.
10:36Il est temps, je crois, de sortir d'une vision restrictive
10:39et pénalisante du marché de la publicité
10:41qui distingue recettes linéaires et numériques.
10:44Ça n'a plus de sens aujourd'hui.
10:46La situation du marché publicitaire doit s'apprécier
10:48à l'aune de cette tendance de fond qui est une concentration globale
10:52de la télévision autour de la TNT et des plateformes
10:56qui, elles, ne se posent pas de questions pour augmenter leur inventaire tous les jours.
11:01On autorise des chaînes qui sont déficitaires, dans certains cas,
11:06alors que des plateformes de streaming, d'un autre côté, font de la publicité désormais.
11:13Pour le coup, le deux poids, deux mesures est là.
11:15Pourquoi fermer la porte à de nouvelles chaînes gratuites de télévision
11:18si ce n'est pour laisser la place aux géants américains du numérique ?
11:23Ce n'est pas en s'opposant à l'arrivée de nouvelles chaînes gratuites
11:26que l'on freinera l'essor des plateformes extra-européennes.
11:31On candidate à une nouvelle chaîne pour de bonnes raisons.
11:35On réfute l'idée que le marché publicitaire ne supportera pas les nouvelles chaînes.
11:40Cet argument a toujours été utilisé pour éviter que les choses bougent dans notre pays.
11:44Le marché peut le supporter, et cela malgré l'emprise croissante
11:48des plateformes extra-européennes qui siphonnent l'audience
11:50et accaparent le marché de la publicité.
11:53C'est l'offre qui crée la demande.
11:55De nouveaux annonceurs arriveront si l'offre de télévision gratuite augmente.
12:01Je rappelle qu'aux États-Unis, les dépenses publicitaires par habitant à la télévision
12:05sont quatre fois supérieures à la France.
12:07Ceci explique cela.
12:08On a beaucoup de contraintes chez nous.
12:09Et finalement, on a moins d'annonceurs qui ont accès à la télévision.
12:13On pourrait imaginer que les choses aillent dans le bon sens.
12:15Et on pense que l'arrivée de quelques nouvelles chaînes
12:18contribueraient à dynamiser le secteur.
12:23Alors, concernant le calendrier de lancement,
12:28certains se posent la question de savoir s'il ne vaudrait pas mieux attendre.
12:32Nous pensons que non.
12:34Il faut être agile, il faut s'adapter à l'époque.
12:37Le bon moment, c'est maintenant.
12:40Chaque mois qui passe affaiblit la visibilité de la TNT,
12:44renforce l'emprise des plateformes connectées
12:46et accroît les incertitudes sur l'avenir du spectre.
12:49Il n'y a pas de raison opérationnelle de retarder une procédure
12:53dès lors que les fréquences sont disponibles
12:55et que des projets sont mûrs.
12:58Il n'est pas nécessaire d'appliquer le report prévu
13:00par la loi du 30 septembre 1986,
13:03d'une durée maximale de deux ans, renouvelable une fois.
13:06La situation économique du marché des services de télévision
13:10justifie plutôt la prise de décisions rapides et audacieuses.
13:14C'est vrai que l'époque veut que les tendances s'accélèrent.
13:19Le secteur de la télévision bouge à une vitesse grand V,
13:22donc on ne peut pas attendre comme on le faisait
13:23il y a quelques années ou quelques dizaines d'années
13:27quand le paysage bougeait doucement.
13:30Il faut, je crois, être très agile.
13:34Sur la nécessité de différer de deux ans
13:36le lancement de l'appel aux candidatures,
13:39je crois que c'est un procédé dilatoire.
13:40Certes, les autorisations de six chaînes arriveront à échéance
13:43en décembre 2027.
13:45Certes, l'ARCOM prévoit de lancer des procédures de renouvellement
13:48de ces chaînes au premier trimestre, semestre 2026.
13:52Mais pourquoi attendre ?
13:53Les fréquences sont d'ores et déjà disponibles.
13:56Avançons.
13:57Et d'ailleurs, l'appel à candidature qui aura lieu
13:59pour le renouvellement de ces six chaînes
14:01présente assez peu de suspens.
14:04Évidemment, ce n'est pas à nous d'en juger,
14:06mais les chaînes dont il est question sont des chaînes récentes,
14:10solides, qui appartiennent à des grands groupes.
14:12Je vois mal le groupe TF1 perdre une de ces chaînes.
14:15Je vois mal le groupe L6 perdre une de ces chaînes.
14:18Je vois mal le groupe CMA Média perdre une de ces chaînes.
14:21Je vois mal le groupe L'Équipe ne pas retrouver sa chaîne,
14:25même si ce n'est évidemment pas à nous
14:27d'avoir un point de vue sur la question.
14:30Donc, il n'est pas nécessaire de mêler un éventuel appel
14:33la candidature pour de nouvelles chaînes
14:34au renouvellement de ces six chaînes.
14:41Sur la modernisation de la TNT,
14:45certains considèrent que c'est la solution unique.
14:48On peut en douter.
14:49D'ailleurs, ceux qui aujourd'hui défendent
14:51d'une façon opportuniste la TNT
14:56ou l'Ultra HD dans la TNT
15:00n'en parlaient pas il y a quelques semaines
15:02ou il y a quelques mois.
15:03Et aujourd'hui, alors que l'idée d'un nouvel appel
15:06à candidature arrive,
15:08certains acteurs considèrent
15:09que l'Ultra HD devient indispensable.
15:14Au regard de l'incertitude de l'avenir de la TNT,
15:17au-delà des décennies qui viennent,
15:21on peut s'interroger pour savoir
15:22si la modernisation technique de la télévision
15:27ne doit pas passer plutôt sur la fibre
15:30plutôt que d'investir.
15:34Et je ne crois pas que beaucoup d'acteurs
15:35soient très motivés,
15:36quand on échange avec eux,
15:38sur la modernisation de la TNT.
15:41Aujourd'hui, la qualité de l'image
15:43est quand même d'un excellent niveau.
15:46Aujourd'hui, l'essentiel des téléspectateurs
15:49ont aussi accès à la fibre.
15:51En tout cas, avant qu'un appel à candidature
15:53soit clos, la pénétration de la fibre
15:56aura encore augmenté,
15:58puisqu'elle a un niveau de pénétration
16:00qui est aujourd'hui très fort.
16:02Et je pense qu'il est préférable
16:03d'utiliser la ressource
16:04pour dynamiser la plateforme TNT.
16:08Je ne crois pas parce qu'il y aura demain
16:10d'Ultra HD que les gens iront moins
16:12sur les plateformes
16:13où une autre offre de programme
16:15leur est proposée.
16:16Je pense que l'offre de programme
16:18est l'argument le plus important
16:21pour retenir les gens
16:23sur la plateforme TNT.
16:26Nous pensons qu'un nouvel appel à candidature
16:29est possible dès à présent.
16:31Il faut animer la plateforme TNT,
16:34donner corps à un véritable plan de relance.
16:37Nous proposons que l'ARCOM engage
16:39sans attendre un nouvel appel à candidature
16:42pour l'attribution des fréquences libérées.
16:45Il y a de la place pour de nouvelles offres.
16:47Rappelons-nous qu'avant BFM TV,
16:49tout le monde faisait déjà de l'information
16:51et prétendait qu'une chaîne d'information
16:53de plus n'était pas nécessaire
16:55parce qu'il y avait déjà beaucoup d'informations,
16:57y compris sur les chaînes généralistes.
16:59Et pourtant, ce format a su trouver sa place
17:02et compte aujourd'hui pour beaucoup
17:03dans l'audience de la TNT.
17:06C'est même un des piliers
17:08de l'audience télévisuelle
17:09pour reprendre l'étude d'impact.
17:12Je ne dis pas vouloir, évidemment,
17:14lancer une chaîne d'information.
17:16J'étais contre le fait qu'il y en ait plus de deux.
17:18Maintenant, il y en a quatre.
17:19On ne va pas être candidat pour lancer la cinquième.
17:21Ça, c'est certain.
17:22Mais par contre, nous sommes convaincus
17:25qu'il y a beaucoup de formats
17:25qui n'existent pas encore sur la TNT.
17:28Ils peuvent exister sur le câble et les satellites,
17:31mais ils n'existent pas sur la TNT.
17:32Or, l'avenir des chaînes du câble et des satellites
17:34me paraît compliqué.
17:36Est-ce que les opérateurs voudront
17:38rémunérer ces chaînes comme ils le faisaient
17:40dans le passé pour avoir une offre
17:42de télévision large ?
17:45Je n'en suis pas certain,
17:47à la fois pour bien connaître les problématiques
17:48des opérateurs télécoms
17:51et parce qu'il y a une nouvelle offre
17:53qui existe aujourd'hui.
17:54Les opérateurs télécoms n'ont plus vraiment
17:56dans leur motivation
17:58de rémunérer de nouvelles chaînes
18:01sur la plateforme.
18:03Aujourd'hui, l'offre avec les plateformes
18:05anglo-saxonnes et autres
18:07est devenue extrêmement large.
18:12La TNT présente encore un attrait,
18:15j'en suis sûr, pour au moins les 10 ans à venir,
18:18grâce à sa puissance d'exposition,
18:20grâce au débat et aux commentaires qu'elle suscite,
18:22grâce à la numérotation,
18:24au muscari et bientôt au service d'intérêt général.
18:27C'est vraiment un avantage pour l'avenir
18:29de démarrer en pouvant s'appuyer
18:32sur la plateforme TNT.
18:35Les chaînes de la TNT font parler d'elle.
18:37Il y a des articles tous les jours
18:38dans la presse télé, qu'elle soit papier ou digitale.
18:43On parle beaucoup des programmes de la TNT,
18:45beaucoup plus des programmes,
18:47des chaînes qui ne sont que sur le câble
18:48et le satellite, sans parler des chaînes
18:50qui ne seraient que des chaînes web.
18:52La TNT reste aujourd'hui une vitrine exceptionnelle
18:55pour encore au moins 10 ans.
18:58Et c'est clair que si T18 avait démarré
19:02en numéro 220,
19:03elle n'aurait pas déjà les centaines de milliers
19:05de téléspectateurs qu'elle a sans doute aujourd'hui,
19:08même s'elle ne publie pas encore ses chiffres.
19:10Une chaîne de la TNT en numéro 24, 25,
19:13je connais bien ses numéros,
19:15en cas 23, 24,
19:17c'est 4 millions de téléspectateurs par jour.
19:21Donc c'est pour ça que ces chaînes
19:22trouvent un équilibre économique.
19:25Et c'est vrai que la TNT représente encore aujourd'hui,
19:29je dirais, un actif incontournable,
19:32en tout cas un moyen de diffusion indispensable
19:34pour une nouvelle chaîne.
19:36Une chaîne qui démarrerait uniquement sur le digital.
19:39Tout Cyril Hanouna Kille, son succès, son audience,
19:42sa chaîne n'a pas fonctionné,
19:44le marché publicitaire n'a pas suivi.
19:46Donc oui, la TNT,
19:49c'est encore quelque chose de très important.
19:52Avec les numéros dont pourraient disposer
19:54les nouvelles chaînes, à partir de 26,
19:57on peut espérer au moins avoir un point de part d'audience.
20:00Une chaîne de la TNT nouvelle, dans ces numéros-là,
20:03son audience se situera entre 1 et 2,5.
20:06Pas seulement autour de 1,5, 2.
20:09Est-ce qu'il y a un modèle économique ?
20:11Oui.
20:11Nous, le modèle sur lequel on avait travaillé,
20:13son équilibre était à un point de part d'audience.
20:16Et si j'étais un peu sidique,
20:19je dirais que dans les audiences de médiamétrie,
20:21il n'y a pas en dessous de zéro,
20:23en dessous de 1.
20:24Donc franchement, c'est aussi un des avantages de la TNT.
20:28C'est que vous êtes sûr d'avoir un point de part d'audience,
20:31sans doute 3, 4, 5 millions, 6 millions de téléspectateurs par jour.
20:34C'est des chiffres considérables.
20:36Il n'y a pas de plateforme numérique,
20:38je veux dire, digitale, qui ont ces audiences-là.
20:40Il n'y a pas de journaux qui ont sur leur site web
20:44cette audience-là au quotidien.
20:46Donc la TNT, ça reste extrêmement puissant.
20:49La BFM TV, je lis parfois que c'est maintenant
20:52la deuxième chaîne d'information de France.
20:54Non, 12 millions de téléspectateurs par jour.
20:57La deuxième, c'est 8,5.
20:58Il n'y a pas un site Internet
21:00qui propose un nombre d'internautes par jour aussi important.
21:05Donc ça reste prioritaire, aujourd'hui, l'audience de la TNT.
21:11C'est pour ça que nous sommes toujours extrêmement motivés
21:13pour être candidats pour un appel à candidature.
21:19Alors, pourquoi faudrait-il de nouvelles chaînes ?
21:22Nous pensons qu'il y a encore beaucoup de thématiques,
21:25on a du mal à l'imaginer, qui ne sont pas couvertes,
21:28et notamment sur la TNT.
21:30Il y a un an, on a parlé d'histoire.
21:32Alors on nous a dit, oui, mais il y a déjà une offre d'histoire
21:35importante à la télévision.
21:37Comme il y avait beaucoup d'informations,
21:38mais ce n'est pas la même chose d'avoir une chaîne
21:40qui ne propose que de l'histoire et de la science.
21:43Je ne dis pas que si demain, nous étions candidats,
21:45nous reviendrions avec le même projet.
21:47On tiendra compte des arguments de rejet de notre candidature.
21:52Une thématique qui n'est pas proche de la marque L'Express,
21:56mais qui n'existe pas en TNT.
21:59C'est la cuisine, le lifestyle.
22:02On nous dira, oui, mais il y a déjà beaucoup de cuisines
22:04sur M6 et sur d'autres chaînes.
22:06Mais ce n'est pas la même chose que des chaînes
22:07qui sont spécialisées.
22:09Il y a d'un côté des chaînes généralistes
22:10et de l'autre côté des chaînes thématiques.
22:12Et sur la cible jeune, il y a aussi des thématiques
22:16qui ne sont pas couvertes dans la couverture
22:19de certains sports, pas obligatoirement en live,
22:22mais tout ce qui est autour du street art
22:25ou de l'art ou du sport de rue, etc., n'est pas couvert.
22:29Il y a plein de choses qui existent aux États-Unis,
22:32qui marchent assez bien et qui n'existent pas encore en France.
22:35On pourrait vous faire une liste d'au moins 10 thématiques
22:37qui ne sont pas couvertes sur la TNT.
22:42Donc, pour conclure, mesdames et messieurs les conseillers,
22:49aujourd'hui, évidemment, on ne vient pas vous présenter
22:51une offre d'une chaîne nouvelle.
22:52Ce serait hors de propos à ce stade.
22:55Je suis ici pour défendre l'utilité et la nécessité
22:58d'une nouvelle offre, une chaîne de savoir,
23:01de décryptage qui parlerait aussi de l'Europe,
23:04puisque c'est l'occasion pour moi de vous confirmer
23:07que dans ces projets de réinvention,
23:09parce que la presse doit se réinventer,
23:12une division télévision, c'est devenu pour nous
23:14un axe stratégique et ô combien notre déception
23:18a été importante l'année dernière
23:19quand on a compris qu'on ne pourrait pas s'appuyer
23:23sur cette nouvelle division.
23:26Mais la télévision, c'est important.
23:31Dans la réinvention du journal,
23:32nous avons décidé de devenir un journal européen
23:36grâce à l'IA, grâce à la technologie.
23:39Vous savez, il n'y a que trois journaux,
23:41en dehors de certains journaux de niche,
23:44il n'y a que trois journaux dans le monde
23:45qui gagnent de l'argent.
23:47Le New York Times,
23:48le FT et The Economist.
23:51Et quelle est la caractéristique de ces trois journaux ?
23:53C'est qu'au cours de ces 20 dernières années,
23:55ils sont devenus des marques mondiales.
23:57The Economist est passé de la Grande-Bretagne
23:59aux États-Unis et à l'Asie.
24:01Le FT a fait la même chose.
24:03Il a plus d'abonnés aux États-Unis
24:04qu'en Grande-Bretagne.
24:06Et grâce à la langue anglaise,
24:08ces journaux ont pu s'adresser à une cible mondiale.
24:10Nous, nous pensons qu'avec l'IA,
24:14l'Express pourra demain être diffusé
24:17dans les 24 langues de l'Union européenne.
24:19On a découvert à cette occasion
24:20qu'il y avait 24 langues
24:21sur les 27 pays de l'Union européenne.
24:24On comprend aussi pourquoi
24:25ce n'est pas simple d'avancer à 27
24:28et avec 24 langues.
24:30Et c'est vrai que l'IA est aussi un game changer,
24:33si vous me permettez cette horrible expression,
24:35pour un journal comme nous.
24:38L'objectif étant de s'adresser
24:40à une cible commune en Europe
24:43de leaders d'opinion
24:44qui a des préoccupations communes,
24:46sans parler excessivement d'informations locales,
24:48sauf dans l'édition française,
24:50évidemment, qui restera à part et prioritaire.
24:53Mais dans les autres éditions,
24:54nous parlerons de sujets qui fédèrent
24:56les leaders d'opinion européens,
25:00la géopolitique,
25:01la défense et le renseignement,
25:04l'éducation,
25:06et j'ai oublié une thématique,
25:07la science et la médecine.
25:12Voilà l'autre division importante
25:14de notre projet de réinvention.
25:15Et la troisième division,
25:17c'est celle des salons numériques
25:18avec notre filiale de Lyon,
25:20qui est un véritable succès,
25:22une start-up qui double son chiffre d'affaires
25:23tous les ans et qui sera sans doute
25:25la première activité de notre entreprise
25:26dans 3-4 ans.
25:28Donc on a un projet qui avance.
25:30Et pour nous, dans cette logique-là,
25:32la télévision est un projet important
25:35parce que c'est l'accès à l'image.
25:38Demain, si on a une chaîne linéaire,
25:40on sera évidemment aussi
25:41une plateforme délinéarisée.
25:43Et c'est aussi une facilité
25:45pour pouvoir éditer du contenu vidéo
25:47en ayant une chaîne linéaire
25:49parce que la vidéo est évidemment
25:52indispensable aujourd'hui pour un média.
25:55Le temps passe, le temps presse.
25:57C'est pourquoi je crois à l'urgence
25:58de lancer dès à présent l'appel à candidature
26:00pour de nouvelles offres gratuites en TNT.
26:03C'est redonner du souffle à la TNT,
26:05créer des opportunités pour les annonceurs,
26:08répondre à une attente réelle.
26:11C'est éviter que la ressource soit détournée
26:13ou que l'intérêt du public se dilue.
26:16Nous sommes prêts et pour nous,
26:17le moment est venu.
26:19Pour vous paraphraser une nouvelle fois,
26:21M. le Président,
26:22je reviendrai sur vos mots en ouverture
26:25des assises de la radio.
26:26Face à toutes ces transformations,
26:28nous devrons tous faire preuve d'audace
26:30et d'imagination.
26:31Je vous remercie.
26:33Merci beaucoup, M. le Président.
26:35Je suis très flatté.
26:38Y a-t-il des questions parmi les membres du collège ?
26:40Juliette Théry, peut-être ?
26:42Oui, merci beaucoup, M. le Président.
26:44J'ai en effet une question à vous poser.
26:46Donc, merci de votre présentation
26:47au sujet de la publicité,
26:50parce que c'est de ça dont on parle.
26:51Donc, vous nous parlez de nouvelles opportunités.
26:54Et vous avez vu dans l'étude d'impact
26:56les raisons pour lesquelles
26:57on a peut-être une analyse
26:59un peu plus pessimiste que la vôtre,
27:01donc dans les années à venir,
27:03étant donné les évolutions.
27:05Alors, sur le...
27:06Bon, enfin, vous le connaissez parfaitement,
27:08mais sur le marché de la publicité télévisuelle,
27:11il y a vraiment l'effet de la génération
27:13qui joue, de l'audience qui vieillit.
27:15Et on se demande à quel moment, en fait,
27:17la falaise va se rapprocher,
27:18pour parler clairement.
27:19Et côté numérique,
27:22on se retrouve dans un univers
27:23qui est tout autre,
27:25même si on peut estimer
27:27qu'il y a quelques convergences
27:28entre deux types de publicité.
27:29Un univers qui est très intermédié,
27:31ce qui n'est pas le cas de la TNT,
27:33où il y a une déconnexion croissante
27:34entre les audiences d'une part
27:35et puis la valorisation
27:38de ces audiences d'autre part.
27:40Et avec de nouveaux concurrents
27:43type YouTube,
27:44donc premier sur les écrans d'accès,
27:47qui, en plus, lui,
27:49n'a pas les inconvénients
27:51de l'intermédiation,
27:51parce que, précisément,
27:52c'est Google qui est dominant
27:53sur le programmatique.
27:55Donc, tout ça fait que
27:56on voit bien que les évolutions
27:58font, donc, vers un sens,
27:59pas seulement l'érosion
28:00de la publicité télévisuelle,
28:02mais quand même un sens décroissant
28:03à l'horizon 2030,
28:05non compensé par l'offre numérique,
28:07justement.
28:07Donc, même si on prend en compte
28:09l'intégralité de la publicité,
28:11les revenus publicitaires numériques
28:12ne semblent pas pouvoir compenser
28:14la perte de la publicité télévisuelle.
28:16Donc, j'aimerais bien pouvoir
28:18comprendre votre avis là-dessus.
28:21Et merci, sinon,
28:22pour l'aude à l'audiovisuel
28:24et à la TNT.
28:24C'était intéressant de nous entendre.
28:26Merci.
28:28Encore une fois,
28:29les projets dont on parle,
28:31que ce soit ceux
28:32d'autres chaînes
28:34qui ont pu être candidats
28:35il y a un an
28:36ou notre projet,
28:37sont des projets
28:38qui sont relativement modestes
28:39par rapport aux acteurs historiques.
28:41d'un côté,
28:43on parle de grilles
28:43d'un milliard d'euros
28:44et de l'autre côté,
28:45on parle de grilles
28:46de 30 millions d'euros.
28:47Donc, déjà,
28:48l'obligation d'aller
28:50sous une forme
28:51de chaîne thématique
28:52est une contrainte incontournable.
28:55Donc, les chiffres
28:56dont on parle
28:56sont quand même
28:57extrêmement faibles.
28:58Et comme en France,
28:59on a beaucoup de retard
29:00sur les dépenses publicitaires
29:01par habitant,
29:03je pense que
29:04le problème
29:06n'en est pas un.
29:08Il ne s'agit pas
29:08d'avoir un nouvel acteur
29:10qui va représenter 20%
29:11du marché publicitaire
29:12et qui va devoir
29:13en prendre à tout le monde
29:14parce que le marché publicitaire
29:15ne va pas croître.
29:16Mais quand Netflix,
29:17Disney, YouTube
29:18élargissent leur offre
29:20d'inventaires publicitaires,
29:22ils ne se posent pas
29:22la question de savoir
29:23si le marché publicitaire
29:24ne peut pas le supporter.
29:25Moi, j'ai connu
29:26il y a quelques années
29:27les débats
29:29avec le CSA de l'époque
29:30sur les marchés publicitaires locaux.
29:33On s'est dit
29:33qu'on va les protéger
29:34et donc on va empêcher
29:36les acteurs nationaux
29:37d'aller sur les marchés locaux.
29:38Personnellement,
29:40je pense que c'était
29:40une mauvaise chose
29:41et pour les acteurs nationaux
29:43et pour les acteurs locaux.
29:46Et aujourd'hui,
29:46si on parle de la PQR,
29:48ce n'est pas la publicité locale
29:50qui est son avenir,
29:51c'est l'abonnement.
29:52Par contre,
29:53dans cette période,
29:54le premier acteur
29:54de la publicité locale
29:55maintenant en France,
29:57c'est Google
29:57et Meta.
29:59Et donc,
30:00si on est trop prudent
30:02et si on se crée
30:03des règles entre nous,
30:05sachant que sur les acteurs
30:06anglo-saxons,
30:07on n'a pas beaucoup
30:07de moyens d'agir,
30:08moi, je crains
30:09que les acteurs anglo-saxons
30:11vont encore avoir demain
30:12de plus en plus d'importance
30:13et que Netflix
30:14représentera dans 10 ans
30:15un chiffre d'affaires publicitaire
30:16peut-être plus important
30:17que TF1.
30:18Aujourd'hui,
30:19ça paraît inimaginable,
30:20mais les habitudes des annonceurs
30:23changent très très vite.
30:26Quand on voit
30:27combien le téléviseur,
30:28l'accès au téléviseur,
30:30la page d'accueil du téléviseur
30:31a changé en quelques années,
30:33on a du mal à faire en sorte
30:35qu'il y ait encore
30:35un petit icône TNT
30:37ou télévision numérique.
30:40Les annonceurs
30:41vont aussi changer d'habitude
30:42et moi,
30:42je suis convaincu
30:43que demain,
30:44il y aura une seule façon
30:45d'acheter la publicité télévisée
30:47et les annonceurs
30:48ne feront plus la différence
30:49entre YouTube,
30:50les plateformes,
30:51TF1, France 2
30:51et les autres chaînes.
30:53Il n'y aura qu'une seule façon
30:54d'acheter du contact.
30:56Le GRP disparaîtra
30:57et le marché
30:59de la division traditionnelle
31:01s'adaptera
31:02aux règles du numérique.
31:06OK.
31:08Est-ce qu'il y a d'autres...
31:13Écoutez, merci beaucoup
31:15pour ces...
31:15ces convictions
31:17et ces précisions
31:18et ces éclairages.
31:19Effectivement,
31:19comme vous l'avez dit,
31:20ce n'est pas le moment
31:20de défendre un projet éditorial.
31:23On verra si ce sera le cas
31:24à une autre circonstance.
31:28Mais en tout cas,
31:28merci beaucoup
31:28pour votre contribution
31:31à nos réflexions.
31:33Merci beaucoup.
31:33Bonne fin de soirée.
31:35Merci.
31:35Sous-titrage Société Radio-Canada

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