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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Bonsoir à tous, 19h, le JT, Maureen Vidal, bonsoir Mabel.
00:00:05Bonsoir chère Christine, bonsoir à tous.
00:00:08Alain de l'actualité, Donald Trump exige une capitulation sans condition de l'Iran.
00:00:13Les Etats-Unis contrôlent complètement l'espace aérien iranien, a-t-il affirmé,
00:00:17tout en spécifiant que les Etats-Unis savent où se cache Ali Khamenei mais ne comptent pas le tuer.
00:00:21Plus tôt dans la journée, le chancelier allemand Friedrich Merz s'est exprimé en marge du sommet du G7.
00:00:26« Israël a le courage de faire le sale boulot pour nous tous », a-t-il déclaré.
00:00:30Un enfant de 7 ans en possession d'un couteau de cuisine dans une école de Mulhouse,
00:00:34le petit garçon se vantait de vouloir agresser un camarade.
00:00:36Selon le parquet, c'est un élève qui aurait informé le directeur de l'école de la présence du couteau
00:00:41et ce dernier a ensuite alerté les forces de l'ordre.
00:00:43Il a été emmené au commissariat en attendant un adulteur responsable.
00:00:46La mère de la ville s'est dite extrêmement préoccupée.
00:00:49Et en ce deuxième jour de procès dans l'affaire du meurtre de la gendarme, Mélanie Lemay,
00:00:52en 2020, la vidéo des faits a été diffusée devant la cour d'assises du Lot-et-Garonne.
00:00:57Le suspect Yacine El-Azizi doit répondre de violences volontaires sur personnes dépositaires
00:01:01de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
00:01:04Il est connu des services pour des faits en lien avec les stupéfiants.
00:01:08Merci ma chère Moraine et au sommaire ce soir, il y a un an, souvenez-vous ici,
00:01:14Éric Ciutti accordait à Face à l'Info une interview exclusive immédiatement après avoir rejoint le RN.
00:01:21Depuis la dissolution a eu lieu, des premiers ministres se sont succédés,
00:01:25le groupe UDR a été créé et un certain Bruno Retailleau a rassemblé LR.
00:01:30Qu'en est-il de l'Union des droites ce soir ? A quoi a servi son départ vers le RN ?
00:01:36Est-il un allié du RN ou un soumis au RN ?
00:01:39Bruno Retailleau a-t-il fait renaître le LR sans lui ?
00:01:43Éric Ciutti, auteur du livre « Je ne regrette rien » chez Fayard, est l'invité de Face à l'Info ce soir.
00:01:51L'objectif des frappes israéliennes est d'anéantir à la capacité nucléaire de l'Iran.
00:01:56Mais frapper l'Iran lui permettra-t-il de changer de régime ?
00:02:01Depuis 25 ans, cela n'a jamais fonctionné, Afghanistan, Irak, Libye, pourquoi ?
00:02:05Les peuples sont souverains, a déclaré Emmanuel Macron.
00:02:08Ils changent leurs dirigeants par eux-mêmes, a-t-il ajouté.
00:02:12Frapper avec des bombes peut-il permettre de sauver un pays ?
00:02:15Et si, cette fois-ci, c'était possible ?
00:02:18L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:20Qui souhaite imposer le drapeau palestinien sur les mairies de France ?
00:02:26À Saint-Nazaire, l'opposition réclame le drapeau palestinien sur le fronton.
00:02:31À Saint-Denis, comme à Gennevilliers, le préfet a exigé son retrait et la neutralité des services publics.
00:02:37À Chalons-sur-Saône, l'arrêté interdisait.
00:02:40Le drapeau dans l'espace public a été retoqué.
00:02:45De quoi cette guerre du drapeau est-elle le nom ?
00:02:48Conquête ou soutient humanitaire ?
00:02:50L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:52Qui est l'ayatollah Ali Khamenei que veut tuer Israël pour mettre fin au conflit avec l'Iran ?
00:03:00Il a 86 ans.
00:03:02Il règne sur la République islamique depuis 36 ans.
00:03:04C'est le deuxième guide suprême de la République islamique, né en 79.
00:03:10Anti-occidental, pro-islam chiite, aucune manifestation aussi monstre soit-elle n'avait réussi à le détrôner jusque-là.
00:03:18Ses alliés étrangers le soutiennent dure comme fer.
00:03:21Le Hamas, le Hezbollah ou encore la Syrie, le regard de Marc Monod.
00:03:26Et puis, énorme couac d'hypomatique au sommet du G7 aujourd'hui.
00:03:31Et Donald Trump déclare qu'Emmanuel Macron, en quête de publicité, a annoncé à tort qu'il avait quitté le sommet du G7
00:03:38pour travailler un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran.
00:03:41Faux que ce soit volontaire ou non.
00:03:44Emmanuel Macron se trompe toujours.
00:03:47Emmanuel Macron est-il encore respecté sur la scène internationale ?
00:03:51La voix de la France est-elle définitivement salie sur la scène diplomatique ?
00:03:55Le décryptage de Charlotte Dornay.
00:03:57Une heure pour tout se dire et sans tabou.
00:04:01Avec nos mousquenaires.
00:04:14D'abord, les Etats-Unis vont sans doute entrer en guerre.
00:04:18Ce soir, nous savons où se cache Ramény, a déclaré Donald Trump tout à l'heure.
00:04:24Nous n'allons pas l'éliminer.
00:04:25En tout cas, pas pour l'instant, précise-t-il.
00:04:28Il demande une capitulation de l'Iran.
00:04:30Donald Trump avait appelé il y a 24 heures à évacuer Téhéran immédiatement.
00:04:35Et vous allez voir la dernière image du jour, celle de la télévision d'Etat iranienne qui a été détruite hier.
00:04:41On attend donc une solution définitive et rapide en Iran dans les heures ou minutes qui viennent.
00:04:48Que vont faire les Etats-Unis ?
00:04:49C'est la question que tout le monde se pose ce soir.
00:04:51Que signifie le déploiement du troisième porte-avions qui approche de l'Iran et toute une armada américaine ?
00:04:58Pourquoi ce renforcement ? On suivra les développements en direct ce soir.
00:05:03Mathieu Bocouté, l'opération israélienne en Iran semble avoir deux volets.
00:05:08Le premier vise l'anéantissement de la capacité nucléaire du régime.
00:05:13Le second laisse penser qu'Israël s'inscrit dans une logique de changement de régime.
00:05:18Sauf que, en 25 ans, Mathieu, ce type d'opération n'a jamais fonctionné.
00:05:24Pourrait-elle aboutir cette fois-ci ?
00:05:27Alors, il y a cet espoir chez plusieurs, effectivement, qu'enfin, ce qui n'a jamais fonctionné pourrait fonctionner cette fois,
00:05:33parce que des conditions particulières seraient rassemblées.
00:05:36Nous y viendrons dans un instant.
00:05:37Mais vous avez raison de le rappeler d'abord et avant tout, il y a deux dimensions de l'opération israélienne pour l'instant.
00:05:42D'abord, celle qui pourrait potentiellement faire l'unanimité, sauf sur les modalités peut-être,
00:05:47l'idée qu'il faut détruire la capacité nucléaire offensive de l'Iran.
00:05:52Et autour de cela, il y a une unité de la société israélienne, et plus largement en Occident.
00:05:57On a entendu, par exemple, au Flash Info, juste avant,
00:06:00un maître en Allemagne dit « vous faites le travail qu'on ne peut pas faire nous-mêmes ».
00:06:03Donc, il y a cette dimension.
00:06:04Il y a l'autre dimension qui consiste à dire « nous allons frapper tellement fort le régime qu'il risque de s'effondrer ».
00:06:10Et s'il s'effondre, nous serions donc dans une logique de changement de régime.
00:06:14Notamment, on va cibler les dirigeants du régime.
00:06:17Si tel personnage en venait à mourir, ça permettrait l'effondrement du régime,
00:06:21et dès lors, ça permettrait de le changer.
00:06:23Et la question qu'on peut se poser ici, c'est « quelle est l'histoire des pratiques de changement de régime depuis 25 ans,
00:06:28et quelles sont les possibilités que ça fonctionne aujourd'hui ? »
00:06:31Alors, définissons les termes d'abord.
00:06:33Le changement de régime, on pourrait en avoir deux définitions.
00:06:35La première, qui est la plus générale,
00:06:38c'est lorsqu'un pays décide de mener une opération de déstabilisation dans un autre
00:06:42pour faire tomber son gouvernement,
00:06:44et mettre au pouvoir de ce pays un gouvernement qui lui est beaucoup plus favorable.
00:06:48C'est l'espèce de coup d'État qui ne dit pas son nom,
00:06:51et qui a existé si souvent dans l'histoire,
00:06:52quand plusieurs dénoncent, par exemple, les révolutions orange-américaines,
00:06:56ils accusent les Américains de pratiquer une politique de déstabilisation un peu partout dans le monde,
00:07:01selon leur intérêt.
00:07:02C'est l'accusation que nous connaissons.
00:07:04L'autre dimension du changement de régime, c'est plus musclé.
00:07:06Ça consiste à dire, nous allons utiliser les forces armées pour attaquer un pays,
00:07:11nous allons non seulement l'attaquer, nous allons le vaincre, nous allons faire tomber le régime,
00:07:15nous allons généralement l'occuper, nous allons le transformer profondément,
00:07:19et au terme de cette opération, naîtra une belle démocratie toute neuve et toute propre,
00:07:25qui deviendra l'ami de l'Occident.
00:07:27Alors, à la rigueur, ceux qui sont partisans de cela nous disent,
00:07:31il y a un double exemple, que ça a déjà fonctionné, j'ai entendu ça, je crois, ce matin,
00:07:34je ne sais pas où, en Allemagne et au Japon.
00:07:37Alors là, on nous dit, l'opération du changement de régime a fonctionné en 1945,
00:07:41et effectivement, on peut dire, l'occupation américaine en 1945,
00:07:44la politique de dénazification, fait en sorte,
00:07:47et le contexte de la guerre froide, ça aide un peu,
00:07:49permet de transformer, de dénazifier l'Allemagne et de la convertir à la démocratie.
00:07:53On notera qu'il y avait déjà une prédisposition démocratique en Allemagne
00:07:56avant le basculement que l'on sait.
00:07:58Le pays avait déjà connu la démocratie et pouvait renouer avec elle.
00:08:02Au Japon, c'est un peu autrement, la logique de l'occupation militaire était là aussi,
00:08:06mais le Japon est devenu une démocratie alors qu'il ne l'était pas du tout
00:08:09avant que les Américains ne mènent leurs opérations.
00:08:11Donc, il y a deux exemples.
00:08:13Cela dit, c'est une idée, une théorie qui va plutôt disparaître du paysage
00:08:16pendant toute la période de la guerre froide,
00:08:19et qui réapparaît surtout, non seulement après 1989,
00:08:22la chute du mur de Berlin,
00:08:24mais surtout à partir du début des années 2000, après le 11 septembre.
00:08:28Alors là, il va y avoir trois épisodes dans le changement de régime, d'une certaine manière.
00:08:32Le premier, c'est en Afghanistan.
00:08:34On le sait, la frappe des Américains en Afghanistan,
00:08:36qui est légitimée dans la communauté internationale s'y met,
00:08:39on va attaquer le régime, on va faire tomber les talibans,
00:08:42on va créer une démocratie en Afghanistan,
00:08:44et l'Afghanistan deviendra un régime ami pour nous là-bas.
00:08:49Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas une réussite à l'échelle de l'histoire,
00:08:51on l'a vu en 2021, quand après près d'un quart de siècle,
00:08:54les Américains, une vingtaine d'années que dis-je,
00:08:57les Américains ont été chassés, tout simplement,
00:08:59et qui a repris le pouvoir ? Les talibans.
00:09:02Qu'est-ce qu'on doit ajouter là-dedans ?
00:09:04Les talibans, et plus largement les islamistes,
00:09:06plusieurs manières de les nommer,
00:09:08en Afghanistan, s'étaient déjà mobilisés contre les Russes auparavant.
00:09:11Rappelez-vous l'invasion soviétique en 1979, si je ne me trompe pas.
00:09:15Donc le pays résiste généralement aux sauveurs étrangers qui veulent le transformer.
00:09:19Et encore une fois, on peut comprendre que l'offensive contre l'Afghanistan,
00:09:22en 2001, était parfaitement légitime suite au 11 septembre.
00:09:25Mais la transformation de l'Afghanistan en démocratie n'a pas fonctionné.
00:09:29Alors, est-ce que ça a fonctionné davantage en Irak ?
00:09:32Pas vraiment.
00:09:332003, on le sait, les Américains interviennent,
00:09:36et avec une théorie particulière.
00:09:38C'est la théorie des dominos démocratiques.
00:09:40La théorie des dominos démocratiques, ça dit, c'est la chose suivante.
00:09:43Nous allons transformer l'Irak en laboratoire.
00:09:45Nous allons faire tomber le régime, dégommer Saddam,
00:09:48et on va construire avec une constitution appropriée,
00:09:51une économie du marché qui fonctionne,
00:09:53et les pratiques institutionnelles,
00:09:54nous allons construire une démocratie au Proche-Orient
00:09:57qui va être tellement inspirante
00:09:58que tous les voisins vont se rallier à ce modèle.
00:10:02Donc c'est les dominos démocratiques,
00:10:04un va tomber après l'autre,
00:10:05et l'Irak devenait le pays laboratoire de la démocratisation du Moyen-Orient.
00:10:10Est-ce que c'est une réussite ?
00:10:12Plus ou moins.
00:10:13Ce qu'on constate, c'est que normalement, de cette opération,
00:10:15on a eu Daesh qui est sorti de là.
00:10:18La frappe a été lancée.
00:10:20On se croyait tout puissant chez les Américains.
00:10:22Là-dessus, c'est les néoconservateurs.
00:10:23Et je reviendrai là-dessus dans un instant.
00:10:25Les néoconservateurs de l'époque se croyaient tout puissants.
00:10:27Ils disaient, on va réussir à cet endroit-là.
00:10:29On utilisera l'immense force américaine
00:10:30pour semer la démocratie dans le monde.
00:10:32Certains diront de manière sceptique
00:10:33qu'ils ont surtout semé le chaos.
00:10:35Ils ont déstabilisé toute la région.
00:10:38La Libye, alors.
00:10:38Est-ce que la Libye, c'est le changement de régime qui a réussi ?
00:10:41On va dégommer le méchant, encore une fois, Kadhafi.
00:10:44Effectivement, le méchant est dégommé.
00:10:45On arrive, mais qu'est-ce qu'on constate sur place ?
00:10:48Eh bien, le pays ne tenait que par l'autorité tyrannique,
00:10:51évidemment, de Kadhafi.
00:10:53Et une fois que le régime tombe, qu'est-ce qu'on a vu ?
00:10:55C'est un accélérateur incroyable pour la crise migratoire
00:10:58qu'a connue l'Europe à partir de ce moment-là.
00:11:01Donc, notre action vertueuse.
00:11:03Nous allons déloger le dictateur.
00:11:05Nous allons créer une démocratie en Libye.
00:11:07Nous aurons un pays allié de plus chez nous là-bas.
00:11:09Le résultat, aujourd'hui, c'est un pays qui a été colonement déstabilisé.
00:11:13C'est le lieu des passeurs.
00:11:14Faites la liste.
00:11:15Donc, on a eu la crise migratoire qui a été alimentée par cela.
00:11:18Alors, qu'est-ce qu'on n'a pas compris, manifestement,
00:11:21en à peu près 25 ans, là-dedans ?
00:11:23C'est que certains pays, et là, je vais dire une horreur,
00:11:26certains pays ne tiennent quelquefois que par une poigne de fer.
00:11:30Ça ne veut pas dire que les gens sont sympathiques.
00:11:31Saddam Hussein, Kadhafi étaient des monstres, sans le moindre doute.
00:11:34Sans le moindre doute.
00:11:35Et qui aurait la nostalgie de ces personnages ?
00:11:38Ce qu'on constate, cela dit, c'est qu'une fois qu'on fait tomber un pays ainsi,
00:11:42on oublie en fait cette loi fondamentale de l'histoire.
00:11:44Après le pire, il y a l'encore pire.
00:11:47Et l'encore pire, c'était le résultat des 25 dernières années
00:11:50d'une politique exagérément optimiste de la part des Américains, globalement,
00:11:53qui se disait, nous allons, justement, transformer tout ça
00:11:56par notre puissance impériale et souveraine et messianique.
00:11:59C'est ce qu'on a appelé, en d'autres temps, le wilsonisme beauté.
00:12:02Le wilsonisme beauté, c'est la doctrine de Woodrow Wilson.
00:12:04On va imposer partout la démocratie dans le monde,
00:12:06mais on ne va pas simplement se contenter d'en faire la promotion,
00:12:08on va l'imposer par les bombes, les bombardiers, les tanks, les marines, les GIs.
00:12:13Rares sont les peuples qui applaudissent lorsqu'on vient leur expliquer,
00:12:15au bout d'un M16, voudriez-vous vous convertir à la démocratie, s'il vous plaît.
00:12:19Alors, il y a des éléments qu'on doit retenir là-dedans qui me semblent importants.
00:12:23On est victime, de ce point de vue, dans le changement de régime,
00:12:25de ce qu'on peut appeler une forme d'universalisme américain devenu fou.
00:12:29Les Américains sont à peu près convaincus de la chose suivante.
00:12:31Tout le monde sur Terre veut être américain.
00:12:33Ils sont le modèle et nous avons tous vocation à nous convertir à leur modèle.
00:12:36Oui, il y a une diversité de cultures sur Terre,
00:12:38mais les cultures sont vues comme elles sont vues aux États-Unis,
00:12:40comme des éléments de folklore.
00:12:41Donc, j'ai mon folklore, vous avez le vôtre, il a le sien,
00:12:44et puis on a une constitution qui nous rassemble,
00:12:46et chacun a notre petit folklore privé.
00:12:47Et les Américains oublient que la culture, c'est profond, c'est anthropologique,
00:12:51qu'on n'a pas tous vocation à être américains aujourd'hui.
00:12:54Et de ce point de vue, qu'est-ce qu'on voit?
00:12:55La démocratie n'est pas qu'un régime, c'est une culture, c'est un fait de civilisation.
00:12:59On a constaté depuis 25 ans que la Chine n'était pas à la veille de la conversion démocratique,
00:13:02que la Russie n'était pas à la veille de la conversion démocratique,
00:13:05mais on a oublié que la démocratie, c'était pas le grand élan universel qui embrasse tout le monde,
00:13:09c'était le régime politique à coucher, dont notre civilisation avait à coucher.
00:13:13Deuxième élément, la démocratie présuppose un cadre national, normalement.
00:13:17Il faut qu'on soit capable de se parler, qu'on ait des points communs.
00:13:19Si on n'a pas de points communs, qu'est-ce qu'on voit?
00:13:22Mais c'est le choc des tribus et le choc peut-être assez violent.
00:13:25Et le troisième élément, si vous oubliez ces éléments fondamentaux,
00:13:29la démocratie peut accoucher d'un immense chaos.
00:13:32Mais l'Iran pourrait-elle être l'exception?
00:13:35Le changement de régime pourrait-il fonctionner dans ce pays?
00:13:39C'est le rêve de plusieurs et sur quoi se fondent leurs rêves.
00:13:41Ils disent que l'Iran, c'est pas un pays arabe artificiel comme les autres découpés par les empires coloniaux.
00:13:46L'Iran, c'est une vraie civilisation.
00:13:48Très juste, trois millénaires, très juste.
00:13:50C'est une civilisation profonde, raffinée, qui vit le régime des mollahs comme un régime atroce qui soumet à la population.
00:13:56Et c'est vrai, les Iraniens, sans le moindre doute, vivent aujourd'hui, dans leur grande majorité,
00:14:01le régime des mollahs comme un régime tyrannique et oppressif.
00:14:04Sa base sociale serait faible, il y aurait la possibilité de le faire tomber, peut-être.
00:14:08Ensuite, voilà trois nuances qu'on pourrait faire.
00:14:10D'abord, il y a une très grande diversité ethnique en Iran.
00:14:12Donc, quand vous faites tomber le régime, il est tout à fait possible que des minorités nationales disent
00:14:17que c'est l'occasion pour nous de nous constituer en État, de nous détacher de la souveraineté de Téhéran,
00:14:21ce qui arrive normalement quand un empire multi-ethnique ou un État multi-ethnique s'effondre.
00:14:25Je ne sais pas si je n'ai pas d'opposition de principe avec ça.
00:14:27Moi, quand des groupes nationaux décident de faire sécession, ça fait partie de l'histoire.
00:14:30Mais ceux qui plaident pour le changement de régime sont rarement favorables à ça, sauf pour le Kosovo.
00:14:34Deuxième élément, il faut qu'il y ait une élite de remplacement présente,
00:14:38capable de prendre les rênes du pays si le régime tombe.
00:14:41Pour l'instant, il y a une élite exilée en Iran, sans le moindre doute,
00:14:44mais sur les lieux, capable de prendre le pouvoir si le régime Némola tombe.
00:14:48Donc, ce qui veut dire que la compétence gouvernementale nécessaire serait-elle là?
00:14:51Ça reste à voir.
00:14:52Ensuite, on surestime quelquefois, et c'est important de le dire,
00:14:55le désir qu'ont ces pays de vivre à l'occidental.
00:14:58On était persuadé que Kaboul, la moderne, était finalement le laboratoire de l'Afghanistan de demain.
00:15:02Mal joué.
00:15:03On est persuadé que Téhéran, avec la part de modernité qu'il y a,
00:15:07serait le laboratoire de ce que serait l'Iran de demain, une Iran occidentalisée.
00:15:10Mais quand on quitte, en fait, les villes très modernes,
00:15:13qu'est-ce qu'on voit? Un pays qui, fondamentalement, ne vit pas à l'occidental,
00:15:16donc qui ne désire pas fondamentalement se convertir.
00:15:20J'avance à un dernier point sur cet élément particulier.
00:15:23On est en train de se convaincre, nous-mêmes, peut-être un peu de notre propre propagande.
00:15:25J'entends dire ici et là que les Iraniens rêveraient que les Occidentaux viennent les délivrer de leur régime,
00:15:32quel qu'il soit.
00:15:33Est-ce que c'est aussi vrai?
00:15:34On aime croire, on se croit sauveur, on se croit messianique,
00:15:37on se croit capable de se délivrer, de délivrer les autres de la tutelle qu'ils subissent.
00:15:42Il n'est pas certain que les peuples aient envie de se faire délivrer de l'extérieur.
00:15:47De ce point de vue, on a intériorisé la vision américaine du monde.
00:15:49– Dix secondes, est-ce que vous n'êtes pas trop sévère avec les États-Unis quand même?
00:15:52– Non. Je ne crois pas. Les Américains, c'est une puissance révolutionnaire qui veut imposer partout ses idéaux,
00:16:01quitte à le faire par les armes trop souvent.
00:16:03C'est une puissance impériale qui tolère la souveraineté des autres,
00:16:05à condition que ça ne contrevienne pas à leur vision impériale de la souveraineté.
00:16:09Il y a une naïveté anthropologique américaine,
00:16:12un manque de compréhension de ce qu'est la diversité profonde du monde.
00:16:15Alors, je reviens à mon point de départ.
00:16:17Une opération pour fragiliser, pour détruire la capacité nucléaire de l'Iran,
00:16:22tout le monde en comprend la légitimité.
00:16:25Mais de cela, s'il faut basculer à l'idée que l'Iran ne demande rien de plus
00:16:29qu'une opération occidentale pour le délivrer du régime qui l'étouffe
00:16:32et accoucher d'une démocratie nouvelle en ce lieu du monde,
00:16:34permettez-moi de confesser un certain scepticisme.
00:16:37Je ne me réjouis pas de ce que je dis.
00:16:38Je pense que le scepticisme est l'autre nom ici de la prudence.
00:16:42– Excellente analyse, mon cher Mathieu.
00:16:44Le drapeau palestinien en France conquête au soutien humanitaire.
00:16:50Il veut s'imposer un peu partout.
00:16:52On marque une pause et on analyse avec Gabriel Cluzel.
00:17:00La justice a suspendu le 4 juin l'interdiction du drapeau palestinien à Chalon-sur-Saône.
00:17:07À Saint-Denis, le préfet de la Seine-Saint-Denis a demandé à la mairie
00:17:11de retirer le d'impôt palestinien invoquant la neutralité des services publics.
00:17:17Il y a une certaine guerre des drapeaux palestiniens affichée sur le fronton des mairies.
00:17:23De quoi cette guerre est-elle le nom, Gabrielle ?
00:17:25– Eh bien écoutez, d'une archipélisation galopante de la France
00:17:29qui ne se reconnaît plus en un seul drapeau.
00:17:32A chacun son drapeau, donc en toute logique, à chacun sa nation.
00:17:35Alors donc, s'agissant de Saint-Denis, le drapeau a été hissé vendredi sur le fronton de la mairie
00:17:41à l'issue d'une manifestation de soutien à la cause palestinienne
00:17:45par le maire socialiste Mathieu Anotin,
00:17:48accompagné pour l'occasion de l'ambassadrice de Palestine, Allah Abu Asira.
00:17:54Alors il est censé avoir été décroché hier, puisqu'il était là pour trois jours théoriquement,
00:17:58mais le but est atteint, on voyait un énorme clin d'œil à son électorat,
00:18:04preuve qu'il n'y a pas que LFI qui fait du racolage grossier,
00:18:07il faudrait que Jérôme Gage fasse bien de balayer aussi devant sa propre porte socialiste.
00:18:14Alors il faut dire que les municipales approchent, ça c'est une réalité.
00:18:18Et il y a une autre mairie, celle de Gennevilliers, tenue par le maire PCF, Patrice Leclerc,
00:18:24qui a pavoisé aussi sa façade avec un drapeau palestinien.
00:18:26Là aussi, le PCF, ce n'est pas la France insoumise.
00:18:31Et donc ils disent qu'ils font ça par solidarité, ils nous disent ces maires.
00:18:35Mais alors c'est bizarre, ils n'ont pas pavoisé le 7 octobre leur mairie avec le drapeau israélien.
00:18:41Il n'y avait pas de solidarité, à moins qu'en réalité ils ne soient pas tout à fait suicidaires non plus.
00:18:47Alors justement, ceux qui les défendent invoquent une notion de neutralité du service public à deux vitesses.
00:18:54On a vu en effet les drapeaux ukrainiens fleurir au fronton de nombreuses mairies.
00:18:59On a vu les drapeaux LGBT.
00:19:01On a vu aussi les drapeaux israéliens sur la mairie de Nice, par exemple.
00:19:05En effet, si on avait établi une bonne fois pour toutes que seul le drapeau français a le droit de flotter sur les bâtiments publics,
00:19:12ce serait plus simple, un critère objectif qui pourrait être opposé à tous.
00:19:16Sauf que c'est un peu comme les minutes de silence, faute de critères objectifs, ce sont des critères subjectifs.
00:19:22Donc comment ça le fait pour certains ? On doit le faire pour d'autres.
00:19:25Chacun veut sa minute de silence, chacun veut son drapeau.
00:19:29C'est le signe d'un morcellement qui grandit à une vitesse exponentielle.
00:19:33Et il y a mille autres façons en réalité de montrer sa solidarité avec un autre peuple.
00:19:38Alors on peut faire un historique, tout a commencé avec le drapeau européen, mis au même niveau que le drapeau français.
00:19:45Quand il ne le remplace pas, je ne sais pas si vous vous souvenez, mais en 2022, au moment du sommet de Versailles,
00:19:51Emmanuel Macron avait carrément exclu le drapeau français, exite le drapeau français.
00:19:55Il n'y avait plus que le drapeau européen sous l'arc de triomphe, quand même à côté, au-dessus du cénotave du soldat inconnu.
00:20:04C'était quand même assez particulier.
00:20:06Alors on peut rappeler que quand un soldat tombe pour la France justement en opération extérieure,
00:20:12son cercueil aux invalides est sain du drapeau tricolore, pas du drapeau européen.
00:20:17Il meurt pour la France et pas pour l'Europe.
00:20:20Alors pendant un certain temps, les tribunaux administratifs ont résisté à ces drapeaux multiples sur le fronton des bâtiments publics.
00:20:29On se souvient qu'en 2005, le Conseil d'État s'était opposé à un drapeau indépendantiste sur une mairie de Martinique.
00:20:35Il y avait vu une revendication politique.
00:20:38Même chose en 2011 à Vaud-en-Velin, il y avait un drapeau palestinien, le tribunal administratif s'y était opposé.
00:20:45Et puis il y a eu un revirement de jurisprudence, pourrions-nous dire.
00:20:48En 2018, à l'occasion de la Marche des Fiertés, François de Rugy a décidé de pavoiser l'Assemblée nationale et le Sénat d'un drapeau LGBT.
00:21:02Et la maire de Paris en a fait de même sur son hôtel de ville.
00:21:06Et là, le Conseil d'État a décrété que le drapeau arc-en-ciel ne portait pas de message politique.
00:21:12Il a même dit qu'il y voyait un intérêt touristique local.
00:21:17Alors on peut dire qu'à Saint-Nil aussi, le drapeau palestinien a un intérêt local.
00:21:20Vous voyez, ça c'est assez clair.
00:21:24Même chose en 2022 pour les drapeaux ukrainiens.
00:21:27Le tribunal de Versailles a considéré qu'il s'agissait d'un symbole de solidarité envers une nation victime d'une agression.
00:21:34Et en ce qui concerne le drapeau israélien à Nice, le recours en référence avait été rejeté en 2023, considérant que ce n'était pas une urgence.
00:21:41Et là, le préfet des Alpes-Maritimes vient de demander au maire Christian Estrosi de retirer ce drapeau.
00:21:46Une circulaire se prépare dans tout le département pour demander le retrait de tous les drapeaux étrangers.
00:21:53Parce que, évidemment, ça commence à devenir extrêmement compliqué.
00:21:57– Gabriel, à contrario, le drapeau français, lui, ne fait pas l'unanimité.
00:22:03Et parfois, aborder le drapeau français, c'est être fachou.
00:22:06– Absolument. Alors avant de venir, j'ai vu la réflexion d'un chanteur, Hugo Frey, dans le Figaro, qui a dit « mais c'est quand même incroyable dans ce pays.
00:22:15On ne fait aucun cas du drapeau français. C'est même mal perçu.
00:22:19Quand on compare ça avec le drapeau américain, c'est absolument incroyable.
00:22:23Et on se souvient, c'était, je crois, dans les colonnes du JDD en décembre 2024,
00:22:28le youtubeur français très influent Thibaut Unsheb devait se justifier d'avoir posé dans une salle de sport
00:22:33avec, au fond, un drapeau français. Il s'était fait trotter de fachos, de tout ce que l'on veut.
00:22:38Il a donné des millions de gages depuis, mais néanmoins, ça lui colle à la peau.
00:22:43Et puis, il y a un an, lors d'un rassemblement à Nantes, anti-RN, vous savez, c'était après les élections européennes,
00:22:49visiblement, certains avaient du mal à accepter les résultats des européennes.
00:22:53Eh bien, un drapeau qui pavoisait une fenêtre avait été arraché par les manifestants,
00:22:58avait fait l'objet de jets de projectiles.
00:23:00Je rappelle que dans ce cortège, il y avait notamment des gens de la CGT.
00:23:04En revanche, il y avait toujours dans ce cortège beaucoup de drapeaux palestiniens.
00:23:08Et là, visiblement, ça ne dérangeait personne.
00:23:10Et pourtant, il y a quand même une loi qui stipule qu'un outrage public au drapeau est censé être puni de 7500 euros d'amende et 6 mois d'emprisonnement.
00:23:21Et ce qui est terrible, c'est qu'on sait aujourd'hui de quel bord en France est une manifestation quand on y arbore des drapeaux français.
00:23:29Et c'est quand même assez particulier parce que quand on n'arbore pas le même drapeau,
00:23:33c'est qu'on ne combat pas pour le même pays ni pour la même cause.
00:23:37Et si l'on remonte loin en arrière, c'est un exemple que je donne souvent, mais il me frappe,
00:23:42pendant la guerre de 1914, le très radical député du Cantal, Paul Doumer, a perdu un fils.
00:23:50Le très catholique et conservateur député de l'Aveyron, Édouard de Castelnau, a aussi perdu un fils.
00:23:56Ils sont morts sous le même drapeau.
00:23:58Tout semblait les séparer, mais ils partageaient ce sacrifice pour la France, donc commun.
00:24:02Et c'est ainsi que se cimentait l'unité nationale malgré les dissensions.
00:24:09Et donc il y a un changement de paradigme tout à fait considérable.
00:24:12On peut faire là aussi un bref historique.
00:24:15On se souvient que le comte de Chambord en 1871, il avait préféré laisser passer la fenêtre d'une restauration
00:24:21plutôt que d'adopter le drapeau bleu, bleu, rouge.
00:24:23Il était très attaché au drapeau blanc.
00:24:25C'était pour lui le drapeau de François Ier, de Jeanne d'Arc, de Henri IV.
00:24:30Et donc à la fin du XIXe siècle, le pavillon tricolore, c'était la gauche.
00:24:35C'était au contraire la révolution.
00:24:38C'était la notion de fin d'ancien régime.
00:24:41Et puis pendant la guerre de 1914, beaucoup de poilus et d'officiers très anciens régimes
00:24:46ont porté sur la poitrine ce drapeau avec ce qu'ils appelaient le cœur sacré du Christ,
00:24:54frappé d'un cœur rouge.
00:24:55Et c'est vrai que le catholique servait sa patrie.
00:24:57Voilà, c'était inscrit dans le catéchisme jusqu'au sacrifice suprême.
00:25:01Et au début du XXe, il y a eu une bascule.
00:25:03Cette gauche qui jusque-là était attachée à son drapeau est devenue antimilitariste, anticolonialiste.
00:25:09Et elle s'est détournée de ce drapeau comme elle s'est détournée du patriotisme.
00:25:13Alors en mai 68, je ne vous en parle même pas, c'était terrible.
00:25:16Et après le Bataclan, on a connu un regain d'intérêt, même à gauche, pour le drapeau français.
00:25:22Je me souviens que François Hollande avait recommandé de pavoiser ses fenêtres du drapeau français.
00:25:26Mais c'est vite passé.
00:25:28Et c'est désormais un lointain souvenir.
00:25:30Donc aujourd'hui, la gauche ne manifeste plus qu'avec des drapeaux palestiniens ou à la limite algériens.
00:25:35Donc il y a une certaine ironie d'avoir accusé la France insoumise, les catholiques, de séparatisme.
00:25:42Parce qu'il y avait quand même plus de drapeaux bleu-blanc-rouge au pèlerinage de Chartres
00:25:46que dans dix ans de manifs réunis de la gauche récente.
00:25:52Et c'est vrai qu'on peut quand même s'interroger sur ces décisions des tribunaux administratifs
00:25:57dans un pays qui est en train, encore une fois, de se communautariser en voie de dislocation.
00:26:02Parce que ça conduit évidemment à précipiter cette dissolution.
00:26:07Et c'est vrai que le but serait de précipiter cette dissolution nationale.
00:26:12Il ne s'y prendrait pas autrement.
00:26:14Très intéressant cette histoire de drapeau conquête ou bien soutien humanitaire.
00:26:19On a bien compris de quel côté tout ça penche.
00:26:23Quelques images avant de parler avec vous, Marc Menon, de qui est l'Ayatollah Khamenei.
00:26:29On apprend à l'instant que Donald Trump réunit le Conseil de sécurité nationale.
00:26:35L'Iran annonce des attaques punitives imminentes contre Israël.
00:26:41Marc Menon, qui est-il ?
00:26:44Il a 86 ans.
00:26:46Il règne sur la République islamique depuis 36 ans.
00:26:49C'est le deuxième guide suprême islamique sur place depuis la révolution iranienne en 1979.
00:26:57Qui est-il ?
00:26:58Je retiendrai le verbe régner que vous venez de formuler.
00:27:02Parce que c'est le terme qu'il faut avoir en tête quand on évoque ce personnage allié Roménaï.
00:27:11J'espère...
00:27:12Roménaï.
00:27:13Roménaï.
00:27:14Bon, on va se mettre ça.
00:27:15C'est écrit, tout va bien.
00:27:17Toujours est-il que ce personnage est issu d'une famille extrêmement religieuse.
00:27:21Et ça va beaucoup plus loin que ça, car parmi les ancêtres, il y en a un qui est considéré comme le quatrième imam chiite.
00:27:30C'est-à-dire qu'il est en ligne directe avec le prophète.
00:27:34D'où son turban noir.
00:27:35C'est une distinction et ça le sacralise d'une certaine manière.
00:27:40Et cet homme-là est issu d'une famille où la maman aussi avait cette dévotion et cette accroche, je dirais, à une foi qui les propulsait dans l'existence.
00:27:53Pour autant, ce qui est étonnant, contrairement à ses deux frères et à ses sœurs, on a l'impression que dans les premières années de son existence, il devient un rat de bibliothèque.
00:28:06Et ce garçon, au lieu de se pencher sur le Coran, il taquine la plume.
00:28:11Il écrira même des poèmes sous le nom de Amine.
00:28:15Et alors, quand il parle de certains auteurs occidentaux, on est éberlué.
00:28:23Comment cet homme peut autant être fasciné par Victor Hugo ?
00:28:28Il écrit qu'il faut, au moins une fois dans sa vie, avoir lu Les Misérables.
00:28:34Grâce à Victor Hugo, on comprend ce qu'est la force d'un peuple.
00:28:39On comprend les forces de solidarité entre les individus.
00:28:43Il loue donc le grand-père de la littérature, cet homme qui nous détermine au quotidien.
00:28:51Il loue aussi Balzac, il loue Tolstoy.
00:28:54Il dit que les plus grands livres sont des livres qui, à chaque fois, portent la révolution.
00:29:00C'est étonnant.
00:29:01Alors, comment arrive-t-il à devenir le grand guide suprême ?
00:29:06Après ce détour, très occidental, d'une certaine manière, n'oublions pas que c'est le chat qui règne,
00:29:13le chat, c'est la laïcisation.
00:29:16Le chat, c'est celui qui a permis, alors qu'on est dans un régime totalitaire, néanmoins aux femmes,
00:29:21de ne plus être sous la servitude.
00:29:24Elles peuvent aller et venir en toute liberté.
00:29:28Et lui, eh bien, finit par rejoindre le contexte familial et entre dans des études religieuses.
00:29:35Et là, on a l'impression que c'est un revirement invraisemblable.
00:29:40Il écrira des ouvrages, plusieurs, j'en ai retenu que trois, connaître l'ennemi.
00:29:46L'ennemi, c'est l'Occident.
00:29:48Le djihad pour l'autarcie.
00:29:53Nécessité de retour au Coran.
00:29:56Et à partir de là, en 1957, il n'a que 18 ans.
00:30:00Il rencontre Kominay, celui qui l'a précédé, et cet homme, Ladoub.
00:30:06Ensuite, il rencontre d'autres islamistes.
00:30:08Et tous estiment que le chat est en train de détruire une civilisation
00:30:14et que c'est l'islam qui doit porter le peuple iranien.
00:30:19Et pour cela, on est capable de tout.
00:30:21Alors, on a des agitations.
00:30:24Par six fois, il est arrêté.
00:30:26Il sera même condamné au bannissement et sa grande chance.
00:30:29C'est que la Révolution, alors qu'il est en prison depuis un an,
00:30:33qu'il est à l'écart, il n'a plus le droit de venir à Téhéran.
00:30:37Eh bien, cet homme se retrouve sauvé par l'apparition de Kominay.
00:30:44Tout de suite, il est nommé grand prédicateur du vendredi
00:30:49à l'immense mosquée de Téhéran.
00:30:52Et c'est là qu'il galvanise les foules.
00:30:54C'est là qu'il dit, il nous faut être dans la voie du prophète.
00:30:59Et cet homme, eh bien, est visé par ce que disait tout à l'heure Mathieu.
00:31:06On est dans un peuple où, même si on est islamique,
00:31:11on n'a pas spécialement les mêmes rapports au chef.
00:31:19Et il y a des dissidents qui, eux, ne veulent surtout pas que ce soit cet islam chite qui s'impose.
00:31:25Et il y a une bombe qui explose au moment de la prédication.
00:31:29Il sera gravement blessé.
00:31:31Et il a un bras, aujourd'hui encore, qui est handicapé.
00:31:33handicapé. Ensuite, il sera élu président de la République.
00:31:38Et c'est là que l'on s'aperçoit qu'il a pris les commandes.
00:31:42Il s'appuie sur les gardiens de la Révolution.
00:31:47Il a fait en sorte que ces gens-là aient tellement de privilèges
00:31:50qu'ils ne contesteront jamais son pouvoir.
00:31:52Et ils sont capables de tout sous ses ordres.
00:31:55Ils disposent de milliards de milliards
00:31:57qui sont les richesses, le trésor d'un autre grand imam,
00:32:02qui est l'imam Reza.
00:32:04Et grâce à cela, il a pu faire en sorte que le Hezbollah, le Hamas
00:32:10et toutes ses périphéries soient alimentés par son argent.
00:32:16Et il ne rend compte à personne, et surtout pas,
00:32:19au président de la République.
00:32:20Et pour lui, l'homme est celui qui doit gouverner.
00:32:24Les femmes n'ont surtout pas le droit d'apparaître en égalité
00:32:29et même d'en rêver sous son régime.
00:32:31Et on verra si son régime tient ce soir.
00:32:34On verra s'il règne encore d'ici les heures qui viennent.
00:32:38À suivre, bien sûr, sur ces news.
00:32:40Charlotte Dornelas.
00:32:42Les propos de Donald Trump ont surpris.
00:32:47Il a déclaré qu'Emmanuel Macron se trompe toujours.
00:32:50Qu'en est-il ?
00:32:51Alors, ils ont surpris plus ou moins.
00:32:54Parce qu'on avait déjà vu un Donald Trump
00:32:56assez acide avec ses interlocuteurs.
00:33:00Et notamment avec Emmanuel Macron.
00:33:01Ce n'était pas la première fois.
00:33:02Déjà, on avait un Donald Trump qui était assez peu satisfait
00:33:05de la visite d'Emmanuel Macron au Groenland.
00:33:07Ça l'a un peu agacé.
00:33:08Vous savez que Donald Trump revendique, convoite le territoire.
00:33:15Emmanuel Macron a fait la première visite française là-bas.
00:33:19Ensuite, Donald Trump est assez froid avec le G7
00:33:22qu'il considère d'abord un trop européen
00:33:24et ensuite, parmi les Européens, relativement hostile à Donald Trump lui-même.
00:33:29Donc, il était probablement assez peu disposé.
00:33:32Et enfin, Emmanuel Macron a commis l'erreur de parler à la place d'un autre chef d'État,
00:33:36à savoir Donald Trump lui-même.
00:33:38Puisque quand Donald Trump est parti du G7 après le fameux dîner,
00:33:42il a annoncé que Donald Trump était parti négocier un cessez-le-feu.
00:33:46Donc, Donald Trump a répondu immédiatement.
00:33:49Mais Donald Trump illuse exactement de la même rhétorique,
00:33:51assez humiliante, de fait, en interne aux États-Unis,
00:33:54à l'égard de plusieurs personnes ces derniers jours.
00:33:57C'est le cas avec Tucker Carlson.
00:33:59Mathieu nous en parlait hier.
00:34:00C'est un journaliste qui est très dans son giron, on va dire,
00:34:04Trumpiste et qui a rappelé récemment les engagements de Donald Trump,
00:34:07notamment sur la scène internationale et sur l'isolationnisme
00:34:11par rapport à la doctrine des néoconservateurs.
00:34:14Même chose avec Steve Bannon,
00:34:15qui est un appui considérable de Donald Trump depuis longtemps,
00:34:19avec Tulsi Gabbard, qui est une femme de son administration,
00:34:22très directement, qui a rappelé la même chose.
00:34:24Et il répond, je ne tiens pas compte de ce qu'elle dit.
00:34:27Vous voyez que c'est relativement hostile comme commentaire public.
00:34:30et toutes ces personnes avaient comme point commun avec Emmanuel Macron
00:34:34de prévenir publiquement du danger possible
00:34:38d'un retour d'une doctrine de changement de régime
00:34:40telle que nous l'a exposé Mathieu.
00:34:43Alors, cette pique très acide à l'égard d'Emmanuel Macron
00:34:47cache une ligne assez peu lisible de Donald Trump
00:34:50qui s'explique par de grosses pressions aux États-Unis
00:34:53en politique interne par rapport au positionnement de Donald Trump
00:34:56justement sur le terrain diplomatique.
00:34:58Il a été élu et réélu avec une ligne qu'il a martelée
00:35:02des dizaines et des dizaines de fois
00:35:04qui est celle de l'isolationnisme
00:35:06et qui est rappelée ces jours-ci
00:35:09par ceux précisément qu'il tacle.
00:35:12Je vous lis un tweet de Donald Trump lui-même en 2019.
00:35:15Les États-Unis ont dépensé 8 trillions de dollars
00:35:17en se battant et en régissant le Moyen-Orient.
00:35:20Des centaines de nos grands soldats sont morts,
00:35:22ont été sévèrement blessés.
00:35:23Des millions de gens sont morts de l'autre côté.
00:35:25Aller au Moyen-Orient est la pire décision que nous ayons prise.
00:35:29Fermez les guillemets.
00:35:30C'est ce qui lui valait notamment le nom de président de la paix
00:35:33au sein de son mouvement MAGA.
00:35:36Et en attaquant ceux qui lui rappellent, on va dire, cette ligne-là,
00:35:40il semble se dédire.
00:35:42Et il est particulièrement agacé.
00:35:43Pourquoi ?
00:35:44Parce que c'est exactement comme sur le sujet ukrainien.
00:35:46Vous savez, en 24 heures, je vais régler le conflit ukrainien.
00:35:49Mais il y a une réalité qui s'impose de manière un peu plus complexe
00:35:51à Donald Trump ces derniers temps
00:35:52et qui doit probablement beaucoup l'agacer.
00:35:56Il ne voulait pas, sur le dossier Israël-Iran,
00:35:59il ne voulait pas de bombardements qu'il a finalement autorisés.
00:36:02Il reste relativement en retrait tout en soutenant Israël.
00:36:05Il explique désormais qu'il veut une fin réelle du conflit
00:36:08et qu'il ne se satisfera pas d'un cessez-le-feu.
00:36:10Donc il veut plus, finalement, que ce que disait Emmanuel Macron.
00:36:13Tout en réclamant une évacuation rapide de Téhéran.
00:36:16Et on a appris, et il l'a confirmé,
00:36:18qu'il a dissuadé Israël d'éliminer le guide suprême iranien.
00:36:22Donc, Khamenei dont vient de nous parler Marc.
00:36:26Et ce veto était donc le signe, dès le premier jour,
00:36:29d'une divergence entre les deux alliés sur le but de la guerre.
00:36:31Les fameux deux buts de la guerre qu'expliquait Mathieu.
00:36:34Il y avait une divergence dès le départ entre les Etats-Unis et Israël
00:36:37sur le deuxième but de guerre,
00:36:38à savoir le changement de régime.
00:36:41L'information, d'ailleurs, avait été confirmée aux Etats-Unis
00:36:43et infirmée en Israël sur l'élimination de Khamenei.
00:36:47Donc, derrière cet affrontement volontairement humiliant
00:36:49avec Emmanuel Macron,
00:36:51Emmanuel Macron est vu par Donald Trump,
00:36:53il ne peut pas s'attaquer aussi frontalement,
00:36:56notamment avec Israël, même à l'intérieur des Etats-Unis.
00:36:59Emmanuel Macron, comme l'Europe tout entière,
00:37:01est vu comme un peu faible.
00:37:03C'est facile de s'en prendre à lui.
00:37:05Et ça, probablement, ça décharge une crispation que Donald Trump a
00:37:10sur un dossier qui est compliqué à gérer.
00:37:12Et ça interroge surtout sur le comportement à venir des Américains
00:37:15dans cette guerre en particulier.
00:37:17Mais pourquoi cette réticence aujourd'hui à Donald Trump
00:37:20n'avait-il pas menacé, l'y rendu pire il y a quelque temps ?
00:37:25En effet, vous savez, il y avait eu un complot iranien
00:37:27qui avait été évoqué contre Donald Trump lui-même.
00:37:29Même Biden avait mis en place une protection particulière
00:37:31pour le candidat Trump à l'époque.
00:37:34Benjamin Netanyahou a mentionné ce complot iranien
00:37:37ces derniers jours parce que Trump avait promis
00:37:38les flammes de l'enfer à l'Iran
00:37:41s'il lui arrivait la moindre chose à l'époque.
00:37:44Mais on le sait désormais entre ce que dit Donald Trump
00:37:46et ce qu'il dit aussi, et pour que ce soit reçu,
00:37:49on va dire, dans sa relation internationale
00:37:51et ce qu'il fait, il peut y avoir un monde.
00:37:54D'où l'interrogation du comportement américain.
00:37:56Là, dans les heures qui arrivent,
00:37:58personne ne sait trop quel va être exactement
00:38:00le comportement de Donald Trump
00:38:01parce que Trump a été élu,
00:38:04notamment en raison de son plan de paix
00:38:06pour le Moyen-Orient,
00:38:08qu'il décrivait encore le mois dernier à Riyad.
00:38:11Donc c'est extrêmement important
00:38:12pour une partie de sa base militante.
00:38:15Et on le voit ces derniers jours,
00:38:16encore une fois, il soutient Israël
00:38:17sans s'engager très clairement dans le conflit,
00:38:20tout en continuant à évoquer
00:38:21la possibilité d'une négociation
00:38:24qui ne peut se faire dans l'état actuel des choses
00:38:26sans Rameney.
00:38:26Donc on comprend que l'équation est un petit peu compliquée
00:38:30et il y a un risque intérieur pour Donald Trump.
00:38:33Il est accusé aujourd'hui de toutes parts aux Etats-Unis.
00:38:35Un, par les faucons qui veulent l'usage de la force
00:38:38à l'égard de l'Iran depuis des années et des années.
00:38:41Et de l'autre côté, par les isolationnistes à base Maga
00:38:44qui l'accusent de trahir le America First
00:38:47en imaginant s'engager dans le conflit.
00:38:51Donc il y a un vrai défi de politique intérieure pour lui
00:38:54et les pressions sont actuellement extrêmement fortes.
00:38:56Et d'ailleurs, on a vu J.D. Evans sortir en effet sur ce dossier
00:38:59en expliquant qu'il y a un problème avec le nucléaire iranien
00:39:01mais que les Américains se rassurent.
00:39:03Donald Trump a été élu sur cette promesse de l'isolationnisme.
00:39:12Donc on comprend que même J.D. Evans
00:39:13essaye de ménager les deux buts de guerre
00:39:15en les séparant et en les distinguant très clairement.
00:39:19Mais pourquoi est-ce qu'il existe cette réticence américaine
00:39:24à la volonté de changer de régime
00:39:26que sont désormais pourtant défendre même les Israéliens ?
00:39:30Mathieu a répondu parfaitement à cette question.
00:39:34En effet, par sa chronique,
00:39:35les résultats récents de la politique américaine,
00:39:37en particulier dans la région,
00:39:39ont été objectivement catastrophiques.
00:39:40D'abord, des milliers,
00:39:42et c'est ce que disait Trump lui-même,
00:39:44des milliers d'Américains sont morts là-bas
00:39:46et beaucoup d'Américains ne veulent plus continuer
00:39:48à mourir loin de leur pays
00:39:51pour des résultats qui sont très loin du but escompté.
00:39:55La paix n'a clairement pas été le résultat de ces guerres
00:39:58et parce que les Molas ne sont pas le seul risque de la région.
00:40:02Il y a un risque de désintégration évidemment du pays,
00:40:05ce qu'on a vu par exemple en Irak
00:40:07et ce qui menace, ce qui inquiète on va dire la Syrie,
00:40:10celui de la vengeance islamiste sunnite,
00:40:12c'est cette guerre entre chiite et sunnite qui existe évidemment,
00:40:16celui de l'impréparation politique,
00:40:18qu'évoquait également Mathieu,
00:40:20celui de la désintégration ethnique en effet en Iran.
00:40:22L'Iran est un pays relativement homogène religieusement,
00:40:25donc ce sera compliqué sur ce terrain-là,
00:40:27mais très hétérogène ethniquement
00:40:32et celui aussi potentiellement du rejet
00:40:34de l'initiative occidentale en effet,
00:40:37parce que évidemment la question c'est
00:40:39est-ce que ce régime et ses ambitions nucléaires
00:40:42peuvent être éliminées depuis le ciel
00:40:44ou faudra-t-il des troupes au sol ?
00:40:47Et Trump enverra-t-il des troupes américaines
00:40:49ou enverra-t-il ses proxys à lui dans la région ?
00:40:52Donc qui interviendra demain en Iran
00:40:55pour la chute de ce régime ?
00:40:57Ça pose évidemment énormément de questions.
00:40:59Il faut bien comprendre que dans la critique
00:41:01de la doctrine du changement de régime,
00:41:03il n'y a pas le soutien au régime pour ce qu'il est,
00:41:06il y a la crainte en effet du pire derrière le régime
00:41:10et devant l'impréparation évidemment politique.
00:41:13Je pense que quand la France et tout le monde
00:41:14s'enorgueillait en France aujourd'hui
00:41:16de ne pas être allé en Irak en 2003,
00:41:18je ne pense pas que c'était par admiration
00:41:20ou par amour sans frontières pour Saddam Hussein.
00:41:25Excellente analyse, merci ma belle Charlotte.
00:41:30Eric Ciutti est notre invité ce soir.
00:41:33Le temps pour lui de nous rejoindre.
00:41:35Il sort ce livre, pas non je ne regrette rien,
00:41:38mais je ne regrette rien.
00:41:39Eric Ciutti, ravi de vous recevoir ce soir
00:41:43dans Face à l'info.
00:41:45Un immense plaisir.
00:41:46Il y a un an, pile, quasiment,
00:41:49nous vous accordions,
00:41:52vous nous aviez accordé une interview exclusive
00:41:54ici dans Face à l'info
00:41:56immédiatement après avoir rejoint le RN.
00:42:00Où en est-on ?
00:42:00Non, pas rejoint le RN,
00:42:02passé un accord avec le RN.
00:42:03Alors, moi je dis ça, vous vous dites...
00:42:05Totalement différent.
00:42:06Alors, vous m'avez dit que mes questions
00:42:08sont très dures, peut-être un peu pire que BFM.
00:42:10Non, non, pas du tout.
00:42:11Je vais quand même les poser.
00:42:12Non, c'est la différence entre un ralliement
00:42:14et une alliance.
00:42:16Alors, à moi les questions, à vous les réponses.
00:42:18Et on va en parler tout à l'heure,
00:42:20justement, de cette union des droites
00:42:22qui nous intéresse,
00:42:23parce qu'on a envie de savoir
00:42:23où est-ce qu'on en est aujourd'hui.
00:42:25D'abord, une question sur l'actualité.
00:42:28À cinq jours de ce conflit
00:42:29entre Israël et l'Iran,
00:42:31est-ce que vous pensez
00:42:32que la France doit intervenir ?
00:42:35D'abord, je veux dire mon soutien
00:42:37à l'État d'Israël,
00:42:38parce que ce que fait Israël
00:42:40est, je dirais,
00:42:42une des conditions de survie
00:42:44du monde occidental.
00:42:46Il est impensable pour moi,
00:42:49mais je crois qu'il est impensable
00:42:50pour tous ceux qui raisonnent,
00:42:52que l'Iran des Molas
00:42:53se dote de l'arme nucléaire.
00:42:56Donc, je crois qu'on pourra
00:42:57remercier Israël dans le futur.
00:43:01Si cette action arrive,
00:43:04parvient à mettre un terme
00:43:06au programme nucléaire,
00:43:08qui est un programme très clairement
00:43:10à visée militaire,
00:43:12le nucléaire civil iranien,
00:43:13c'était une fable.
00:43:15Il n'y avait que Laurent Fabius
00:43:16pour croire cela,
00:43:17et peut-être Barack Obama.
00:43:19Donc, laisser se doter
00:43:21de l'arme nucléaire l'Iran
00:43:22était une folie.
00:43:25Israël a réagi,
00:43:27et je soutiens,
00:43:29dans sa réaction,
00:43:30qui est une réaction forte,
00:43:33je soutiens Israël.
00:43:34Et je crois que toutes
00:43:35les grandes démocraties occidentales
00:43:37se doivent,
00:43:38et se devraient,
00:43:39d'être solidaires d'Israël
00:43:40dans ce combat qui est un combat
00:43:42pas simplement
00:43:44pour la survie d'Israël,
00:43:46mais un combat
00:43:47pour une forme de survie
00:43:48d'une civilisation
00:43:49qui, depuis des décennies,
00:43:51depuis 79 maintenant,
00:43:53est menacée
00:43:54par le terrorisme islamiste
00:43:55qui trouve sa source,
00:43:58sa source féconde,
00:43:59si j'ose ce mot,
00:44:01inadaptée en la circonstance,
00:44:03depuis l'Iran.
00:44:04Éric Ciotti,
00:44:04faut-il défendre
00:44:06le président Emmanuel Macron
00:44:07lorsqu'on entend,
00:44:08on vient de l'entendre
00:44:09avec Charles d'Ornelas,
00:44:10les propos très durs
00:44:11de Donald Trump
00:44:12à son égard ?
00:44:13En tant que Français,
00:44:15naturellement,
00:44:16je ne perçois pas
00:44:17ces propos
00:44:18avec satisfaction.
00:44:22Voir la France
00:44:23humiliée au travers
00:44:24de son président
00:44:25de la République,
00:44:26ça fait mal.
00:44:27Mais on n'imagine pas
00:44:28le général de Gaulle
00:44:29recevoir ces propos.
00:44:31Bon,
00:44:31on était sans doute
00:44:32dans un autre contexte.
00:44:34Après,
00:44:35ce que dit littéralement
00:44:36Trump
00:44:37n'est pas faux.
00:44:38on ne sait pas
00:44:39ce que pense Emmanuel Macron
00:44:41au plan international.
00:44:43On est dans une oscillation
00:44:44permanente.
00:44:46On est passé,
00:44:47pour revenir au conflit
00:44:48israélien
00:44:50à Gaza,
00:44:52on est passé
00:44:52de la coalition
00:44:53anti-Hamas,
00:44:54que personnellement,
00:44:55j'aurais soutenu
00:44:56et souhaité,
00:44:57à l'action d'Israël.
00:44:59C'est une honte
00:44:59en quelques mois.
00:45:02Donc,
00:45:02j'imagine
00:45:03que pour nos partenaires,
00:45:05avec aussi
00:45:06leur aléa
00:45:07qu'il ne faut pas ignorer,
00:45:09avec leur hésitation,
00:45:11leur revirement
00:45:11qui existe aussi,
00:45:13soyons objectifs,
00:45:14mais la lecture
00:45:16de la position française
00:45:17est aujourd'hui
00:45:19impossible à suivre.
00:45:21Et ça se traduit,
00:45:23bon,
00:45:23là par une insulte,
00:45:24mais ça se traduit
00:45:25globalement
00:45:26par une perte d'influence.
00:45:28La France a été
00:45:28quasiment chassée
00:45:30de l'Afrique,
00:45:31alors que c'était
00:45:32un continent
00:45:32où l'influence française
00:45:34historiquement
00:45:36était forte,
00:45:37un continent
00:45:38à majorité francophone,
00:45:40avec des liens
00:45:41extrêmement forts
00:45:42aujourd'hui,
00:45:43que compte
00:45:44comme amie
00:45:44la France en Afrique ?
00:45:46On ne peut même pas
00:45:46les compter
00:45:47sur une doigt d'une main
00:45:49et malgré
00:45:49des soutiens militaires
00:45:50qu'on a apportés,
00:45:51on a été chassés
00:45:52de façon assez brutale.
00:45:54Quelle est la voix
00:45:55d'Emmanuel Macron
00:45:57dans le conflit
00:45:57russo-ukrainien ?
00:45:59Voilà,
00:46:00il y a
00:46:00aujourd'hui
00:46:02cet affaiblissement
00:46:04que je déplore,
00:46:05que je regrette
00:46:06parce que
00:46:06le président
00:46:07de la République,
00:46:08moi je suis
00:46:08dans son opposition,
00:46:09mais c'est le président
00:46:10de la République française
00:46:11et quand on attaque
00:46:12le président
00:46:13de la République française,
00:46:14quelque part
00:46:15c'est la France
00:46:16qu'on attaque
00:46:16mais il ne faut pas
00:46:18aussi donner
00:46:18des angles d'attaque.
00:46:21Exactement,
00:46:21on voit bien
00:46:22ce que vous voulez dire
00:46:23cher Éric Ciotti,
00:46:24venons-en à ce livre,
00:46:26venons-en à cette interview
00:46:27exclusive
00:46:27que vous m'aviez accordée
00:46:29il y a pile un an.
00:46:30C'est une période
00:46:31de grand bouleversement.
00:46:33Grand bouleversement
00:46:34de un an plus tard
00:46:36et à deux ans
00:46:37de la présidentielle,
00:46:38à quoi a servi
00:46:40ce ralliement ?
00:46:42Encore une fois,
00:46:43je nuance vos propos,
00:46:44ce n'est pas un ralliement,
00:46:45c'est une alliance.
00:46:47Moi je fais partie
00:46:48de ceux qui considèrent
00:46:49que la droite,
00:46:50que les idées de droite,
00:46:52que je définirai
00:46:53par trois mots,
00:46:54l'autorité,
00:46:55l'identité,
00:46:56la liberté,
00:46:57que ces idées
00:46:58ne pourront être
00:46:59demain au pouvoir
00:47:00et la France a besoin
00:47:02de ces idées,
00:47:03elle a besoin d'ordre
00:47:04dans la rue,
00:47:04dans les comptes,
00:47:05elle a besoin
00:47:05de protéger,
00:47:07de préserver,
00:47:07de conserver son identité,
00:47:09son histoire,
00:47:10elle a besoin
00:47:11de promouvoir
00:47:12une liberté économique,
00:47:14une liberté d'entreprendre
00:47:15qui s'écarte
00:47:17de la norme
00:47:18et de l'impôt.
00:47:19Ces idées,
00:47:19on en a besoin
00:47:20pour redresser un pays
00:47:21qui est de plus en plus
00:47:22engagé dans le déclin,
00:47:24au plan économique,
00:47:25au plan sociétal
00:47:26et que pour que nous gagnions,
00:47:29pour que ces idées gagnent,
00:47:30ça ne sera impossible
00:47:32sans une alliance
00:47:33avec ceux qui constituent
00:47:35aujourd'hui
00:47:35le premier parti de France
00:47:36et le Rassemblement National.
00:47:37Moi j'étais,
00:47:38quand j'ai fait cette alliance
00:47:39président des Républicains,
00:47:41au lendemain
00:47:42d'une élection européenne
00:47:43où le Rassemblement National
00:47:44de Jordan Bardella
00:47:46faisait 32-33%,
00:47:48nous on faisait 7%
00:47:51donc la logique
00:47:54c'est qu'à 7%
00:47:55on ne peut plus
00:47:56imposer sa règle.
00:47:58On ne peut plus
00:47:58imposer sa règle,
00:47:59surtout qu'on venait
00:48:00d'une élection présidentielle
00:48:01où on avait fait 4,7%.
00:48:04Donc à partir de là
00:48:05j'ai dressé ce constat,
00:48:07qu'on le regrette ou pas,
00:48:08qu'il fallait casser
00:48:09ces codes,
00:48:10ceux du politiquement correct,
00:48:12ceux du cordon sanitaire
00:48:13qui faisaient que
00:48:14depuis des années,
00:48:16la gauche s'autorisait
00:48:17toutes les alliances
00:48:18celles de M. Mitterrand
00:48:20avec le parti
00:48:21des 100 millions de morts,
00:48:22le parti communiste
00:48:23qui n'a gêné
00:48:24aucun commentateur,
00:48:25celles du parti socialiste
00:48:26avec M. Mélenchon
00:48:28y compris après le 7 octobre
00:48:30et les outrances
00:48:31qu'on a connues
00:48:32qui n'a gêné
00:48:33aucun commentateur
00:48:34non plus
00:48:35et que la droite
00:48:36avait cette interdite morale
00:48:39que la gauche
00:48:40avait jetée
00:48:41pour dire
00:48:42la droite est condamnée
00:48:43à être divisée par deux.
00:48:45Quand on regarde
00:48:45les scores de Nicolas Sarkozy
00:48:47et j'y reviens
00:48:47très longuement
00:48:48dans mon livre
00:48:48en 2007
00:48:50et ceux
00:48:51de Jordan Bardella
00:48:52aux élections européennes
00:48:54l'année dernière
00:48:55il y a un peu plus d'un an
00:48:55ce sont des vases communicants.
00:48:58Tous les deux
00:48:58ont eu
00:48:59à peu près
00:48:59le même score
00:49:0032%,
00:49:0132%
00:49:02et à l'époque
00:49:03Jean-Marie Le Pen
00:49:04faisait en 2007
00:49:059%
00:49:06et nous
00:49:06en 2024
00:49:07on faisait 7%.
00:49:08Ces électeurs
00:49:09ils sont venus d'où ?
00:49:10Ils sont venus
00:49:11de chez nous
00:49:12ils sont venus
00:49:12de la droite classique
00:49:13ce ne sont pas des nazis
00:49:15ou des fascistes
00:49:17comme la doxa de gauche
00:49:19rejoint par certains
00:49:20de mes anciens amis LR
00:49:22qui ont dit quand même
00:49:23qu'ils préféraient
00:49:24un bulletin LFI
00:49:25ou un bulletin communiste
00:49:27comme monsieur Xavier Bertrand
00:49:28à un bulletin
00:49:30du rassemblement national
00:49:31donc j'ai voulu
00:49:33donner ce signal
00:49:34nous n'avons pas gagné
00:49:37mais ce n'est reculé
00:49:39que pour mieux sauter
00:49:40je pense que la victoire
00:49:41va arriver
00:49:41ce qui se passe
00:49:43depuis un an
00:49:44ceux qui nous ont
00:49:45empêché de gagner
00:49:46nous avons gagné
00:49:47dans les urnes
00:49:4711 millions d'électeurs
00:49:49cette coalition
00:49:50a rapporté
00:49:51en nombre de voix
00:49:52un succès
00:49:53jamais égalé
00:49:55dans une élection législative
00:49:57mais pour autant
00:49:58les 243 retraits réciproques
00:50:01au second tour
00:50:02ceux qui ont vu
00:50:03des LFI
00:50:04se désister
00:50:06pour des LR
00:50:07et vice versa
00:50:07nous ont empêché
00:50:09de gagner
00:50:09mais quel est le résultat
00:50:10vous me disiez
00:50:11qu'est-ce qui s'est passé
00:50:12depuis un an
00:50:13depuis un an
00:50:13on a plus de dettes
00:50:15on a plus d'impôts
00:50:17on a plus de dépenses publiques
00:50:18on a plus de violences
00:50:19dans la rue
00:50:20on l'a vu malheureusement
00:50:21avec les drames
00:50:22qui se sont produits
00:50:23et encore
00:50:24le meurtre de Mélanie
00:50:25et plus d'immigration
00:50:27voilà
00:50:27est-ce qu'en un an
00:50:28ceux qui ont fait
00:50:29ce barrage
00:50:30les castors
00:50:31qui ont creusé
00:50:33qui ont fait ce barrage
00:50:34est-ce qu'ils ont aidé
00:50:36la France
00:50:36ils ont empêché
00:50:37que la droite gouverne
00:50:39qu'il y ait une coalition
00:50:39avec ses différences
00:50:40encore une fois
00:50:41moi je ne viens pas
00:50:42du Rassemblement National
00:50:43je suis gaulliste
00:50:44c'est pour ça que j'ai
00:50:45appelé mon parti
00:50:46l'UDR
00:50:46mais je dresse ce constat
00:50:48qu'on le regrette
00:50:49ou qu'on ne le regrette pas
00:50:50que la droite
00:50:51si elle n'est pas
00:50:52toutes les droites
00:50:53si elles ne sont pas unies
00:50:56et bien
00:50:56on laissera
00:50:57la gauche
00:50:58ou les faux semblants
00:50:59de gauche
00:51:00comme le visage
00:51:01de monsieur Macron
00:51:02en est l'expression
00:51:03continuer à gouverner
00:51:04le pays
00:51:05et le conduire
00:51:06dans le déclin
00:51:06l'UDR avec
00:51:07j'ai envie de dire
00:51:08pour vous taquiner un peu
00:51:09vous savez que j'aime bien
00:51:10vous taquiner
00:51:11moi aussi
00:51:12seulement 16 députés
00:51:13Éric Ciotti
00:51:14oui parce que
00:51:15comme le RN
00:51:16a 120 députés
00:51:17si nous avions eu
00:51:18une majorité absolue
00:51:19c'est-à-dire
00:51:20plus de 289 députés
00:51:23nous serions 40 ou 50
00:51:26mais pourquoi
00:51:27nous n'avons pas eu
00:51:28ce résultat
00:51:28parce que le second tour
00:51:29a été totalement biaisé
00:51:31on a eu
00:51:32ces coalitions
00:51:33je dirais un peu
00:51:34des contraires
00:51:35qui ont vu
00:51:36des candidats de gauche
00:51:38soutenir
00:51:39des macronistes
00:51:40des macronistes
00:51:41soutenir
00:51:41des LFI
00:51:42des LR
00:51:43soutenir
00:51:44des candidats de gauche
00:51:45mais aujourd'hui
00:51:47il y a une majorité
00:51:48à l'Assemblée Nationale
00:51:49elle va de LFI
00:51:50à LR
00:51:51c'est celle
00:51:52qui a gagné
00:51:52au second tour
00:51:53des élections législatives
00:51:54parce qu'ils étaient
00:51:55dans la même coalition
00:51:55contre nous
00:51:56c'est ça la réalité
00:51:58on a menti
00:51:58aux Français
00:51:59parce que personne
00:52:00a reconnu
00:52:01cette coalition
00:52:02au premier tour
00:52:03c'était l'alliance
00:52:04avec Macron
00:52:05aucun de mes amis
00:52:08leaders
00:52:08de LR
00:52:09aujourd'hui
00:52:10n'a eu
00:52:11d'adversaire
00:52:11macroniste
00:52:12au premier tour
00:52:12aucun
00:52:13des principaux
00:52:14vous regardez
00:52:14et au second tour
00:52:16ça a été
00:52:17jusqu'à Mélenchon
00:52:18c'est pour ça
00:52:19que la France
00:52:20est dans cette situation
00:52:20de chaos
00:52:21qui est quand même
00:52:22inédite
00:52:23depuis le début
00:52:24de la Ve République
00:52:25on n'est jamais
00:52:26tombé aussi bas
00:52:27regardez les codes
00:52:29de popularité
00:52:29du président de la République
00:52:31du Premier ministre
00:52:31regardez le chaos
00:52:33à l'Assemblée
00:52:34où on en vient
00:52:35aujourd'hui
00:52:37on a un texte
00:52:38qui a supprimé
00:52:39les ZFE
00:52:40qui a été voté
00:52:41cet après-midi
00:52:43où on a porté
00:52:44avec nos partenaires
00:52:45du Rassemblement national
00:52:46et c'est là
00:52:46où on voit
00:52:47qu'on est utile
00:52:47on a permis
00:52:49d'aller vers
00:52:50de la simplification
00:52:51administrative
00:52:51de supprimer
00:52:52des aberrations
00:52:53mais ceux qui ont déposé
00:52:54ce texte
00:52:55c'est-à-dire
00:52:55les élus macronistes
00:52:57ont voté eux-mêmes
00:52:58contre
00:52:59donc on est
00:53:00totalement
00:53:00aujourd'hui
00:53:01dans une situation
00:53:02où plus personne
00:53:03à vrai dire
00:53:04ne comprend plus rien
00:53:05et très sincèrement
00:53:06à un moment
00:53:07il faudra que les urnes
00:53:08ne tranchent tout ça
00:53:09très clairement
00:53:09j'aimerais que les mousquetaires
00:53:10posent aussi
00:53:11des questions
00:53:12sur certainement
00:53:13l'union des droites
00:53:14je leur laisse
00:53:15cette question
00:53:16l'union des droites
00:53:16où en est-on
00:53:17reconquête
00:53:18et patati
00:53:19et patata
00:53:20ça sera pour vous
00:53:21juste ma dernière question
00:53:23pour vous quand même
00:53:23lorsque vous dressez
00:53:24le bilan
00:53:25mon cher
00:53:26Éric Ciutti
00:53:27Bruno Rotaillot
00:53:28a émergé aussi
00:53:29d'abord
00:53:30le bilan c'est
00:53:31je ne regrette rien
00:53:32il est dans ce livre
00:53:34Bruno Rotaillot
00:53:36je ne sais pas
00:53:36s'il a émergé
00:53:38l'heure de vérité
00:53:40à la tête de LR
00:53:41l'heure de vérité
00:53:42c'est dans l'urne
00:53:44c'est l'élection
00:53:44pour l'instant
00:53:45il n'y a pas d'élection nationale
00:53:47nous verrons bien demain
00:53:48s'il y a des élections
00:53:49législatives
00:53:50et a fortiori
00:53:51la grandeur de vérité
00:53:52sera l'élection présidentielle
00:53:54moi je ne crois pas
00:53:55que quelqu'un
00:53:56qui participe
00:53:57à cette politique
00:53:58dans une coalition
00:54:00du déclin
00:54:01c'est un macroniste
00:54:02pour vous
00:54:02ce n'est pas un macroniste
00:54:04mais il s'est laissé
00:54:05il est devenu
00:54:06otage du macroniste
00:54:08et il sera victime
00:54:09et emporté
00:54:10par le bilan
00:54:11du macronisme
00:54:11parce qu'il ne peut rien faire
00:54:13regarder sur l'affaire algérienne
00:54:14Bruno Rotaillot
00:54:16a monté la voie
00:54:17il a réclamé
00:54:19la suppression
00:54:20des accords de 68
00:54:21ce que nous ferons
00:54:22la semaine prochaine
00:54:23à l'Assemblée nationale
00:54:24dans la journée
00:54:25d'initiative
00:54:25de mon groupe
00:54:26on verra bien ce que vote LR
00:54:27mais il a dit
00:54:29si on ne reprend pas
00:54:31les OQTF dangereux
00:54:32après l'assassinat
00:54:33de Mulhouse
00:54:34on va révoquer
00:54:36les accords de 68
00:54:37et bien aujourd'hui
00:54:37on a toujours
00:54:38les accords de 68
00:54:39jusqu'à ce que peut-être
00:54:41on les révoque
00:54:42la semaine prochaine
00:54:42on donne toujours
00:54:44plus de 500 visas
00:54:45par jour aux algériens
00:54:46et aucun OQTF
00:54:48n'a été repris
00:54:48donc moi je veux bien
00:54:50qu'on ait le monopole
00:54:50de la parole
00:54:51mais pour moi un ministre
00:54:52ce n'est pas quelqu'un
00:54:53qui parle
00:54:53c'est quelqu'un qui agit
00:54:54et quand il agit
00:54:56il parle différemment
00:54:58que M. Macron
00:54:59mais il agit
00:55:00sous l'autorité
00:55:01de M. Macron
00:55:02et de M. Bayrou
00:55:03donc il ne peut rien faire
00:55:04et ce que je regrette
00:55:05et je l'ai dit
00:55:06le soir de l'élection
00:55:07de Bruno Rotaillot
00:55:08c'est qu'il me rejoigne
00:55:10dans cette union
00:55:10qu'il délit ses chaînes
00:55:13quand vous avez fait
00:55:15ce grand saut
00:55:16dans le discours public
00:55:18vous aviez
00:55:18on dit
00:55:19vous avez fait
00:55:19éclater le cordon sanitaire
00:55:21vous avez tué
00:55:21le cordon sanitaire
00:55:22mais est-ce que c'est vrai
00:55:24vous l'avez
00:55:24en fait vous avez traversé
00:55:25le cordon sanitaire
00:55:26mais il existe encore
00:55:27la preuve en est
00:55:28que le front républicain
00:55:29a fonctionné
00:55:30le fait est qu'encore
00:55:31aujourd'hui
00:55:32on dit que vous êtes associé
00:55:33dans le discours public
00:55:34dominant à l'extrême droite
00:55:35et ainsi de suite
00:55:36le fait est que vous-même
00:55:37à certains égards
00:55:38peut-être reconduisez
00:55:39une forme de cordon
00:55:40sanitaire interne
00:55:40à propos des gens
00:55:41de reconquête aujourd'hui
00:55:42donc est-ce que vous considérez
00:55:43que c'est une réussite
00:55:44un, cette transition
00:55:45alors que le front républicain
00:55:47existe encore
00:55:47et deux
00:55:48est-ce qu'il y a un cordon
00:55:49sanitaire interne
00:55:50au camp national
00:55:50lorsqu'on parle
00:55:51des gens de reconquête
00:55:51le front républicain
00:55:53vous avez raison
00:55:55a malheureusement
00:55:56fonctionné
00:55:57je pense que c'est
00:55:58son dernier soubresaut
00:55:59vous croyez ?
00:56:00oui
00:56:00il y en a eu beaucoup
00:56:01de derniers soubresauts
00:56:02j'entends beaucoup
00:56:03d'électeurs
00:56:04qui me disent
00:56:05on a voté
00:56:07pour contre le RN
00:56:08parce que
00:56:10voilà c'était l'histoire
00:56:11on a toujours fait
00:56:12comme ça
00:56:12mais aujourd'hui
00:56:13on ne le referait pas
00:56:13parce que c'est le chaos
00:56:15il voit bien ce qui se passe
00:56:17il voit bien
00:56:17qu'on les a abusés
00:56:18qu'on les a trompés
00:56:20où était le danger
00:56:21on nous dit
00:56:22aujourd'hui
00:56:22j'entends souvent
00:56:23ce discours
00:56:23y compris
00:56:24chez des anciens amis
00:56:26avec lesquels
00:56:27j'ai partagé des combats
00:56:28le RN est dangereux
00:56:29mais il est dangereux
00:56:31en quoi ?
00:56:32et la gauche
00:56:33ne serait pas dangereuse ?
00:56:34on avait quand même
00:56:35l'année dernière
00:56:36un programme
00:56:37du nouveau front populaire
00:56:38qui prévoyait
00:56:39300 milliards
00:56:41d'impôts de plus
00:56:42300 milliards
00:56:43d'impôts de plus
00:56:44c'est-à-dire
00:56:45on doublait
00:56:46quasiment
00:56:46les prélèvements
00:56:47obligatoires
00:56:48et qui prévoyait
00:56:50la libération
00:56:50de 30 000 détenus
00:56:52dès l'été
00:56:52et tout ça
00:56:54était signé
00:56:54par le parti socialiste
00:56:57et ça n'a pas gêné
00:56:58des membres
00:56:59de mon ancienne
00:57:00famille politique
00:57:00de dire
00:57:01je préfère voter
00:57:02pour cette coalition
00:57:03plutôt que
00:57:05le RN
00:57:06alors vous avez raison
00:57:07on n'a pas gagné
00:57:09c'est un constat
00:57:11je ne vais pas le nier
00:57:12on a gagné en voix
00:57:13mais le système
00:57:14a résisté
00:57:15après moi je suis
00:57:16pour toutes
00:57:17les alliances
00:57:19vous parlez
00:57:19de reconquête
00:57:21et j'appelle
00:57:22bien sûr
00:57:22dans ma vie
00:57:23il y a beaucoup
00:57:24d'électeurs
00:57:24il y a eu beaucoup
00:57:25d'électeurs
00:57:25de reconquête
00:57:27mais j'entendais
00:57:28encore dimanche
00:57:29Éric Zemmour
00:57:31et moi
00:57:31j'ai de l'amitié
00:57:32pour lui
00:57:32j'avais même dit
00:57:33que je voterais pour lui
00:57:34face à Emmanuel Macron
00:57:35j'ai été un des premiers
00:57:35je crois que
00:57:36ça avait à l'époque
00:57:39fait un petit peu
00:57:40de bruit
00:57:41j'entends dimanche
00:57:42dans une interview
00:57:43à Éric Zemmour
00:57:44et il passe son temps
00:57:45à taper sur Marine Le Pen
00:57:46et sur moi
00:57:46bon
00:57:47c'est une drôle
00:57:49de conception de l'union
00:57:50c'est pas la mienne
00:57:50moi je souhaite
00:57:51qu'il y ait une union
00:57:52la plus large possible
00:57:53en tout cas
00:57:54aujourd'hui
00:57:54il y a une force
00:57:55qui existe
00:57:56à l'Assemblée nationale
00:57:57il y a deux groupes
00:57:57à l'Assemblée nationale
00:57:58reconquête n'y est pas
00:58:00donc ceux qui font bouger
00:58:01les lignes
00:58:02sur les ZFE
00:58:03sur l'augmentation
00:58:05des tarifs de l'électricité
00:58:06sur la politique énergétique
00:58:08sur l'indexation des retraites
00:58:09c'est nous qui avons fait repeler
00:58:11le gouvernement là-dessus
00:58:12oui vous avez raison
00:58:15ils ne peuvent pas croire
00:58:16vos anciens amis des LR
00:58:17comme vous les appelez
00:58:18ils ne peuvent pas croire
00:58:19que Marine Le Pen
00:58:20soit un danger économique
00:58:22plus grand
00:58:23que ceux avec qui
00:58:23ils ont été capables
00:58:24de salier
00:58:24aux dernières législatives
00:58:25mais vous l'avez fait
00:58:26avant eux
00:58:27et avec eux
00:58:27comment est-ce que vous définiriez
00:58:30le blocage
00:58:31puisque ça n'est pas sincère
00:58:32c'est ce que vous nous dites
00:58:33aujourd'hui
00:58:34le blocage justement
00:58:35par rapport à cette union
00:58:36je crois que c'est
00:58:39c'est la poursuite
00:58:40je le décris longuement
00:58:42dans mon livre
00:58:43en gros on fait
00:58:44comme on a toujours fait
00:58:45il y a eu
00:58:47le revirement
00:58:47de Jacques Chirac
00:58:48il y a eu
00:58:50on a hésité
00:58:51dans cette histoire
00:58:52j'y reviens
00:58:52en 1988
00:58:54avec Charles Pasqua
00:58:55qui parlait légitimement
00:58:57de valeurs communes
00:58:57parce que c'est quoi
00:58:58ces valeurs communes
00:58:59c'est l'amour de la France
00:59:00il y a eu
00:59:01les régionales
00:59:02de 1998
00:59:03il y a eu
00:59:04ces tentatives
00:59:05il y a eu
00:59:05les municipales adreux
00:59:06un moment
00:59:07la droite a gouverné
00:59:08avec le FN
00:59:09dans la région
00:59:09Pacat
00:59:10Jean-Claude Godin
00:59:11avait un exécutif
00:59:12commun
00:59:12il y a eu
00:59:14ces tentatives
00:59:14mais il y a eu
00:59:15ces OUCAZ
00:59:16qui ont bloqué
00:59:17je crois que le temps
00:59:18est venu de les dépasser
00:59:19c'est cette porte
00:59:20vers l'avenir
00:59:20que j'ouvre dans mon livre
00:59:22on a terminé
00:59:22oui ou non
00:59:23est-ce qu'à la présidentielle
00:59:24vous pensez
00:59:25que la droite nationale
00:59:27peut réellement
00:59:28l'emporter
00:59:28le téléspectateur
00:59:30a soif
00:59:30d'espoir
00:59:32ou d'espérance
00:59:32bien sûr
00:59:33je pense que ceux
00:59:34qui gouvernent
00:59:34aujourd'hui
00:59:35seront balayés
00:59:36face à la lourdeur
00:59:37de leur bilan
00:59:38et que le moment
00:59:39de cette victoire
00:59:40tout se jouera
00:59:41de façon décisive
00:59:42en 2027
00:59:42aujourd'hui
00:59:43ceux qui gouvernent
00:59:44sont des intérimaires
00:59:45et ils continuent
00:59:47à dégrader la France
00:59:48je ne regrette rien
00:59:51chez Fayard
00:59:52Eric Souty
00:59:53merci infiniment
00:59:55pour votre présence
00:59:56à Face à l'info
00:59:57l'heure de Pond2
00:59:58Pascal Praud
00:59:59un petit peu
01:00:00j'ai pas
01:00:18j'ai pas
01:00:20j'ai pas
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