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SMART IMPACT - Des investissements qui envoient du bois
B SMART
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31/01/2025
Les Groupements Forestiers d’Investissements (GFI) achètent des forêts afin de les régénérer et de les protéger. Consciente du rôle de puits de carbone des écosystèmes forestiers, la société Dôm Finance lance un fonds forêt.
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00:00
Générique
00:06
L'invité de ce Smart Impact, c'est Vincent Priou, bonjour.
00:09
Bonjour Thomas.
00:10
Bienvenue à vous, vous êtes le président de Dom Finance et du fonds Forêt Dom Régénération.
00:14
On présente Dom Finance en quelques mots, société de gestion de portefeuille,
00:18
quel périmètre, quel principe mis de vos investissements ?
00:21
Le principe est assez simple, nous on a monté cette société il y a 12 ans.
00:24
Le principe c'est ne pas faire perte d'argent à nos clients,
00:27
ça c'est vraiment l'ADN de la société, surtout qu'en plus on a traversé des périodes compliquées.
00:31
2016 avec le Brexit, 2020 avec le Covid, 2022 avec l'invasion de l'Ukraine par les Russes.
00:38
Donc on a eu beaucoup de séries compliquées pour les investisseurs,
00:42
et nous notre ADN c'est ça, c'est protéger les actifs de nos investisseurs,
00:46
qui sont des investisseurs institutionnels en général.
00:49
Quel périmètre ?
00:50
Alors quel périmètre, c'est 1,7 milliards aujourd'hui d'actifs.
00:53
On est assez bon sur les diversifiés, sur l'obligataire,
00:58
et puis également sur les actions internationales.
01:00
Et ce fonds forêt qui s'appelle Dom Régénération, présentez-le nous, de quoi s'agit-il ?
01:07
Alors il s'agit d'investir dans la forêt française.
01:10
Pourquoi ? Parce que la forêt française finalement est en crise,
01:14
va pas très bien suite à des épisodes de réchauffement climatique assez fort,
01:19
des problèmes hydriques, et finalement on s'est aperçu depuis ces 20 dernières années
01:24
que beaucoup de forêts françaises n'avaient pas été bien exploitées.
01:27
Il y a eu pas mal de plantations de monoculture qui ont fragilisé finalement la forêt française.
01:32
Et moi j'étais sensibilisé à une émission de télévision sur un de vos concurrents.
01:38
C'était chez qui ?
01:39
Ça devait être sur Téma je pense, parce qu'il sort beaucoup beaucoup d'émissions sur la forêt dernièrement.
01:45
C'est pour ça aussi les émissions de télé ?
01:47
Exactement, on voyait un collectif de propriétaires qui s'insurgeaient contre des coupes franches d'industriels.
01:54
Et moi ça m'a vraiment interpellé et on s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire dans la forêt française
02:00
avec nos clients institutionnels.
02:02
Pourquoi ? Parce que la forêt en réalité c'est un des états naturels de la planète,
02:07
aussi bien avec les océans, qui captent énormément le carbone.
02:12
Et grâce à la forêt, grâce à l'océan, finalement on va continuer à respirer normalement.
02:17
Il faut protéger tout ça.
02:19
Et donc ce fonds s'appelle Régénération, comment vous sélectionnez les forêts ?
02:24
Parce que ce n'est pas votre métier au départ.
02:27
De qui vous êtes-vous entouré ?
02:29
Vous savez quand on lance un fonds forêt, il faut avoir une autorisation de l'autorité des marchés financiers.
02:35
Donc c'est assez compliqué, parce qu'il faut montrer les moyens que vous allez mettre en place,
02:39
les gens que vous allez recruter, forcément les spécialistes de la forêt que vous recrutez.
02:45
Et ensuite vous avez l'autorisation de monter un groupement forestier d'investissement.
02:48
Donc généralement cette phase préalable dure à peu près un an, voire plus.
02:52
Et vous mettez tous les moyens en place avant de rentrer le premier euro de votre fonds.
02:58
Et une fois qu'on a mis tout en place, ensuite on s'est intéressé bien sûr aux achats,
03:03
à la collecte, parce qu'on a pas mal collecté ces derniers mois.
03:08
Donc les achats se font sur des forêts qui généralement ont été un peu stressées.
03:12
Soit ce sont des forêts qui ont subi des tempêtes ou un peu d'incendie,
03:17
ou qui ont des vides forestiers assez intéressants pour reboiser, replanter
03:21
et régénérer finalement des forêts un peu abîmées.
03:24
Ces groupements forestiers d'investissement, je crois que ça a été créé en 2019,
03:28
comment ça fonctionne très précisément ?
03:30
Alors c'est une société civile, à capital variable,
03:33
et l'investisseur met de l'argent, donc verse de l'argent dans le GFI.
03:37
Cette société civile progresse en termes d'actifs.
03:40
Donc là on peut monter jusqu'à 100 millions sur le GFI.
03:43
Là on a aujourd'hui 10 millions.
03:45
Notre objectif c'est de passer à 22 millions à la fin du premier trimestre 2025.
03:49
Alors pourquoi 22 millions ? Parce que les 22 premiers millions,
03:52
finalement ce sont des investisseurs qui sont fondateurs du GFI.
03:55
Et ensuite naturellement il est ouvert jusqu'à 100 millions.
03:58
Et notre objectif est de le monter à 50 millions à peu près à la fin de l'année.
04:01
Donc ensuite vous sélectionnez les forêts.
04:03
L'avantage c'est qu'on achète des forêts au juste prix.
04:06
On ne veut surtout pas aller sur des appels d'offres
04:09
qui sont généralement très coûteux au niveau investissement.
04:12
Pourquoi ? Parce que, et c'est public,
04:15
vous avez des forêts qui ont été achetées il y a un peu plus d'un an
04:18
à plus de 50 000 euros l'hectare.
04:20
Donc nous on est plutôt sur une base de 12 à 15 000 euros l'hectare.
04:23
Et là-dessus, grâce au fait qu'on achète à juste prix,
04:27
on va avoir un rendement relativement intéressant.
04:29
Donc vous avez l'accumulation à la fois de deux choses.
04:32
Vous avez le prix intéressant, le rendement,
04:35
mais également toute la biodiversité qu'on va développer là-dessus.
04:38
Évidemment, on va en parler de cet impact biodiversité.
04:41
Comment il peut y avoir de tels écarts de prix ?
04:43
Alors des tels écarts de prix, parce que déjà vous avez des forêts de taille différente.
04:47
Aujourd'hui vous avez à peu près 14 000 transactions de forêts en France par an.
04:52
C'est colossal.
04:53
Mais sur ces 14 000, vous avez 350 transactions supérieures à 50 hectares.
04:58
Donc vous voyez, il y a beaucoup beaucoup de ventes de toutes petites superficies.
05:02
Et souvent ce sont des successions.
05:03
Donc si vous avez des forêts de 10 hectares, 15 hectares, 20, 25,
05:06
généralement ça vient de succession.
05:08
Vous savez des grands-parents ou des arrière-grands-parents qui avaient des forêts, on en connaît tous.
05:12
Et tout d'un coup, ces forêts, après 100 ans, arrivent dans le patrimoine de jeunes qui se disent
05:18
« Voilà, la forêt de papy, qu'est-ce qu'on va bien en faire ? »
05:23
Ça a toujours été des problèmes d'exploitation.
05:25
Généralement, ils vendent.
05:26
Et nous, on est acheteurs.
05:28
Et donc, qu'est-ce que vous faites dans ces forêts ?
05:31
J'ai bien compris qu'il s'agissait que ça rapporte de l'argent à vos investisseurs.
05:34
Mais il y a effectivement cet enjeu de biodiversité, de régénération.
05:38
C'est le nom de ce fonds.
05:40
Exactement.
05:41
Alors le GFI est composé à peu près d'un gros tiers de très belles forêts.
05:45
Très belles forêts de chênes qui captent tous les ans du carbone.
05:49
Vous savez que l'hectare de carbone sur la planète, en général,
05:54
capte à peu près une tonne de carbone par an.
05:57
Intéressant.
05:58
Non, 5 tonnes.
05:59
Un hectare de forêt capte 5 tonnes de carbone.
06:02
Un hectare de forêt capte 5 tonnes de carbone par an.
06:04
Donc, si vous avez une forêt de 100 hectares,
06:06
vous voyez que vous captez à peu près 500 tonnes de carbone par an.
06:10
Donc, si vous avez fait une extrapolation sur 25 ans,
06:12
vous multipliez par 25,
06:14
vous avez le résultat.
06:15
Ça va faire à peu près 12 000 tonnes.
06:17
Et toutes ces tonnes carbone, en réalité, sont captées par de très belles forêts.
06:22
Donc, vous avez un tiers.
06:23
Ensuite, vous avez un autre tiers avec des forêts qui ont été mal entretenues ou dégradées,
06:27
sur lesquelles il y a des vides forestiers.
06:28
Donc, généralement, vous avez à peu près 15, 20, 25 % de vides forestiers.
06:33
Il ne faut pas croire que des forêts sont toujours boisées en totalité.
06:36
Ces vides forestiers, on va les utiliser pour régénérer la forêt,
06:39
pour replanter, pour replanter de nouvelles forêts.
06:41
Et en réalité, c'est ça le clou de notre GFI.
06:44
C'est reboiser, replanter avec de nouvelles essences
06:46
qui vont protéger les essences un peu plus fragiles.
06:49
Et puis, donc, un tiers, un tiers.
06:51
Et vous avez, pour finir,
06:53
on garde toujours à peu près 20 % de liquidité
06:55
pour asseoir, finalement, la liquidité de nos investisseurs.
06:59
Et vous avez les 10 % restants.
07:01
Ce sont des forêts qui n'existent plus,
07:03
des terres forestières qui n'existent plus.
07:05
Soit il y a eu des tempêtes, soit des incendies, soit des coupes franches.
07:07
Donc là, on repart de zéro.
07:08
Et là, on repart de zéro et on va régénérer, finalement,
07:11
des très belles...
07:12
Enfin, ça a été des très belles forêts par le passé.
07:14
Et on va pouvoir les reboiser, les replanter.
07:16
Avec des choix, effectivement.
07:17
Vous l'avez un peu évoqué.
07:19
Quelles essences on plante ?
07:21
C'est un choix important
07:22
parce qu'il y a eu beaucoup de programmes de reforestation.
07:26
Ça a été, pour pas mal d'entreprises,
07:28
un moyen de compenser des émissions carbone.
07:30
On a aussi fait un peu n'importe quoi, parfois.
07:32
Donc, quels choix vous faites ?
07:33
On plante des essences qui correspondent, finalement, à la région.
07:37
C'est un peu n'importe quoi
07:41
quand on voit des essences qui viennent de régions assez fraîches
07:45
que vous mettez dans d'autres régions un peu plus chaudes.
07:47
Donc là, non, on n'ira pas sur des choses trop exotiques.
07:50
On ira, en revanche, sur des essences qui vont être mélangées
07:54
parce que les forêts de Feuillus sont beaucoup plus protégées
07:58
face à des incendies ou face à des tempêtes.
08:01
Et donc, les mono-essences que vous avez...
08:05
Tantôt, vous traversez en France des forêts où il n'y a que des pins.
08:08
Naturellement, vous les avez dans les lands.
08:10
Si on fait le Bordeaux-Biarritz, c'est sûr qu'on voit que des pins.
08:12
Voilà, vous ne voyez que des pins.
08:13
Et donc, il faut mélanger toutes ces essences pour protéger la forêt.
08:16
Et c'est un peu l'objectif qu'on va avoir dans le GFI.
08:19
Ça rapporte ?
08:20
Alors, justement, la forêt, quand vous achetez un actif cher,
08:23
mais ça peut être pour n'importe quel actif,
08:25
que ce soit l'immobilier, que ce soit les actifs cotés ou la forêt,
08:28
quand vous achetez cher, généralement, il n'y a pas de rendement.
08:30
Mais quand vous achetez au juste prix, vous pouvez avoir du rendement.
08:32
Et l'exploitation forestière qu'on fera dans les GFI,
08:35
normalement, cette exploitation forestière va dégager à peu près 4% net de rentabilité.
08:43
Alors, on va faire comme un titre obligataire.
08:46
On va distribuer un coupon à nos investisseurs de 4% par an sur les 6 premières années.
08:50
Ensuite, la deuxième phase, qui est de 7 à 10 ans inclus, donc 4 ans,
08:56
on va faire quelques arbitrages, finalement, dans le GFI
09:00
pour revendre quelques forêts qu'on a bien régénérées,
09:02
qui peuvent être intéressées, d'ailleurs intéressantes,
09:04
pour des propriétaires forestiers qui sont juste à côté,
09:07
qui vont nous dire, nous, on cherchait une forêt de 30 à 40 hectares,
09:10
on a vu que vous êtes propriétaire, est-ce que vous pouvez nous la vendre ?
09:12
Donc ça, ça va être un peu de cession avec de la plus-value qu'on va reverser aux investisseurs.
09:17
Et la troisième phase, la plus importante, finalement,
09:21
et qui va être celle qui va avoir une certaine technicité,
09:25
ça va être la création de crédits carbone.
09:27
Il faut savoir que les crédits carbone, aujourd'hui, sont vendus à des industriels.
09:31
Vous avez deux lois, enfin deux règlements européens.
09:34
Vous avez 2030 et 2050.
09:36
2030, vous avez toutes les industries qui doivent décarboner leur activité à 50%, à peu près la moitié.
09:42
Et en 2050, c'est le net zéro.
09:44
C'est-à-dire que toute entreprise industrielle devra décarboner en totalité.
09:48
Ce qui veut dire que quand vous allez voir des gros industriels français,
09:51
ils vous disent, nous, on est intéressé par des crédits carbone.
09:53
Et si, en plus, vous générez des crédits carbone en France,
09:56
c'est encore plus intéressant pour nous.
09:58
Parce que quand on achète des crédits carbone en Amérique du Sud, en Asie ou autre,
10:02
vous voyez qu'en Assemblée Générale, on est un peu chahuté.
10:05
Parce qu'il y a des ONG qui disent, voilà, pourquoi vous faites des plans à 10 000 km de votre société.
10:10
Donc la France peut être très intéressante pour les industriels, dans ce cadre-là.
10:14
Et on va créer des crédits carbone.
10:16
Alors, pour créer un crédit carbone, il faut qu'il y ait une nouvelle forêt.
10:20
Si vous avez, Thomas, une forêt que vous nous vendez, on ne crée aucun crédit carbone.
10:26
Parce que la forêt est existante.
10:28
Alors que si, en revanche, il y a des vides forestiers, il y a des forêts dégradées,
10:32
là, on va créer des nouvelles forêts.
10:34
Ces nouvelles forêts vont générer, avec une certification des crédits carbone,
10:38
et ces crédits carbone, on va pouvoir les vendre dans 10-12 ans.
10:41
Alors pourquoi 10-12 ans ?
10:42
Dernier mot.
10:43
Et oui, pourquoi 10-12 ans ?
10:44
Parce que là, les crédits carbone ont un prix relativement intéressant,
10:48
entre 30 euros et 100 euros.
10:50
Mais plus on va se rapprocher des échéances de 2050,
10:53
et plus les crédits carbone vont valoir beaucoup plus cher.
10:56
Et c'est à ce moment-là qu'on va générer de la rentabilité pour nos investisseurs.
11:00
Merci beaucoup Vincent Prilhou.
11:02
Et à bientôt sur BeSmart for Change.
11:04
On passe à notre débat, la mobilité électrique en question.
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