00:04 Comme tous les dimanches sur Sud Radio, il est 9h32, on entreprend avec vous Thomas au programme.
00:08 Bonjour Jean-Marie.
00:09 Oui bonjour, écoutez je suis tellement pressé.
00:11 Bah voilà, on va commencer par parler de la marque Caddy, on va recevoir Anne-Catherine Péchineau,
00:16 directrice générale des Icash, leader français de l'achat et de la vente de produits d'occasion et reconditionnés.
00:21 Et on va parler commerce, entrepreneurie et sport, et on finira avec l'intelligence émotionnelle.
00:26 Ah ça c'est important ça, on va essayer d'en faire, d'en profiter.
00:30 Tout de suite, on commence en partenariat avec le magazine Entreprendre.
00:33 Vous nous racontez la saga de la semaine, et la saga de la semaine c'est la marque de chariots de supermarché Caddy.
00:39 Oui, bah on connaît tous cette fameuse marque Caddy qui accompagne un grand nombre d'entre nous à travers nos courses de supermarché.
00:45 Alors tout commence en 1928 en Alsace, lorsque Raymond Joseph invente le premier chariot métallique pour transporter les bouteilles de vin.
00:53 En voyage à Chicago en 1950, il découvre le concept révolutionnaire du supermarché et du panier sur roulette.
01:00 Alors comme on l'appelle à l'époque, évidemment, il faudra qu'il attente 1957 et l'arrivée des supermarchés en France
01:06 pour lancer son fameux Caddy, non déposé au début des années 60 et inspiré du golf.
01:11 Caddy a connu son heure de gloire avec l'essor de la société de consommation.
01:14 Très vite, les chariots Caddy deviennent un symbole des courses en grande surface
01:18 et deviennent aussi un nom commun au même titre que Bic, Kleenex et Frigidaire.
01:22 Ou Sopalin aussi, la société du papier-linge.
01:24 Alors c'est une belle success story Caddy, mais il y a eu des hauts et des bas.
01:28 Oui absolument, dans les années 2000, avec la concurrence étrangère accrue venant principalement avec une production chinoise
01:34 et des changements de gestion, l'entreprise connaît de véritables difficultés financières.
01:39 Elle frôle la faillite en 2012 mais se redresse grâce à l'intervention d'investisseurs.
01:43 Cependant les ennuis continuent et Caddy est placé en redressement judiciaire pour la quatrième fois en 2024.
01:49 Avec ce nouveau redressement judiciaire, c'est quoi l'avenir de Caddy ?
01:51 Malgré leur volonté de se réinventer pour survivre avec notamment l'arrêt des chariots en plastique
01:56 comme je vous l'avais annoncé dans un ancien numéro d'Osez Entreprendre en octobre dernier,
02:00 le ciel est sombre pour l'entreprise asatienne Caddy qui a donc été placée en redressement judiciaire
02:04 sur décision de la Chambre commerciale du tribunal de Saverne, suite notamment à un impayé d'environ 700 000 euros à l'URSAF.
02:11 Les 110 collaborateurs de Caddy attendent avec inquiétude l'audience du 2 juillet prochain pour connaître la suite des événements. Affaire à suivre.
02:17 On croise les doigts en tout cas pour ces salariés et pour cette marque qui est mythique.
02:21 Allez Thomas, tout de suite on accueille votre témoin de la semaine, c'est notre invité Anne-Catherine Péchineau.
02:27 Bienvenue à vous sur Sud Radio et bonjour, vous êtes directrice générale d'Easy Cash,
02:32 c'est le leader français de l'achat et de la vente de produits d'occasion et reconditionnés.
02:35 Alors Easy Cash ça représente en tout, c'est considérable, 265 millions d'euros de chiffre d'affaires,
02:41 8 millions de transactions par an à travers ses 147 magasins et son e-shop.
02:46 Bienvenue à vous donc, vous êtes l'invitée de Thomas Binet.
02:49 Anne-Catherine Péchineau, bonjour. Nous allons parler de votre parcours dans un instant,
02:52 mais peut-on dire qu'aujourd'hui, acheter des produits neufs, ça serait dépasser ?
02:57 C'est plus vertueux d'acheter des produits d'occasion et désormais je pense que les gens ont beaucoup plus confiance,
03:04 que ce n'était le cas auparavant. Lorsqu'Easy Cash a été créé il y a maintenant 20 ans,
03:10 c'était un peu has-been d'acheter des produits d'occasion, on parlait souvent d'ailleurs plutôt de brocante,
03:16 et désormais ce n'est plus le cas. Donc c'est une bonne nouvelle pour la planète, de donner une seconde vie aux produits.
03:26 Alors, ce qui veut dire que la seconde main est devenue plus un choix et pas seulement une nécessité économique alors ?
03:32 Exactement, on s'aperçoit que le prix reste un driver important dans le choix de nos clients,
03:39 mais ce n'est pas le seul et beaucoup de clients, notamment la nouvelle génération, la fameuse Gen Z,
03:45 optent pour des achats reconditionnés par choix et par conviction.
03:50 Alors en 20 ans, vous êtes devenu le numéro 1 dans votre domaine, c'est un véritable succès en peu de temps,
03:55 parce que même pour beaucoup de personnes, 20 ans ça peut paraître beaucoup,
03:58 mais en réalité dans le monde de l'entreprise c'est quand même très court. Quelle est la recette de cette réussite, ces recettes ?
04:03 Alors d'abord ça a été de faire des choix assez rapidement, c'est-à-dire de décider de ne pas tout vendre dans nos magasins et dans les shops,
04:11 et de se concentrer sur certaines familles de produits. On est désormais multispécialiste de la partie high-tech,
04:18 avec de la téléphonie, de l'informatique, du gaming, du luxe et du produit culturel.
04:23 Ce sont des produits sur lesquels on a pris très vite la décision d'offrir de la garantie,
04:29 avec une garantie qui est désormais de 2 ans, du satisfait ou remboursé également,
04:34 et puis du contrôle de tous les produits.
04:38 Donc je pense que c'est le fait de faire des vrais choix et d'offrir une gamme de produits importantes qui a fait notre succès,
04:48 et puis également un investissement très important dans la data et dans nos logiciels de pricing,
04:58 de façon à pouvoir offrir à nos clients vendeurs et à nos clients acheteurs le meilleur prix.
05:02 Alors vous dites que vous avez fait des choix, en l'occurrence vous avez fait le choix de vous implanter à travers 147 magasins
05:07 et vous comptez arriver à 200 magasins. Alors on dit souvent quand même que le commerce physique est en difficulté,
05:12 que beaucoup de magasins baissent le rideau. Vous croyez encore à l'avenir du commerce de proximité sous cette forme ?
05:17 Oui tout à fait, nous on est vraiment convaincus que l'omnicanalité fera la différence,
05:22 et que le fait d'avoir une granularité dans nos magasins est important.
05:27 Certains achats ont besoin de réassurance, c'est le cas sur des produits de luxe,
05:31 mais c'est également le cas sur des produits techniques, sur lesquels nos clients ont besoin d'aller en magasin
05:37 pour voir à quoi ressemble le produit qu'ils vont acheter et avoir des conseils.
05:41 Donc on ne pense pas du tout que le tout internet et le complètement dématérialisé est la bonne solution.
05:50 Nos magasins sont d'ailleurs souvent des lieux d'échange, des lieux d'expérimentation,
05:54 dans lesquels on a beaucoup de clients fidèles qui viennent assez régulièrement pour pouvoir échanger,
06:00 ou pour les collectionneurs pour pouvoir chiner la bonne affaire.
06:02 Anne-Catherine Péchineau, on va s'intéresser à vous un instant pour une ultime question de votre interview de ce dimanche matin.
06:08 Vous avez un parcours professionnel brillant, vous êtes une sportive accomplie,
06:11 crossfit, escalade, ski de randonnée ou encore alpinisme, une sportive donc accomplie.
06:16 En quoi ça vous aide dans le monde de l'entreprise, en quelques mots ?
06:20 Faire du sport, ça apprend, moi je fais beaucoup de sport d'endurance,
06:24 donc ça apprend à se connaître soi-même, également à avoir confiance en soi,
06:28 parce que quand on fait des choses, des accomplissements sportifs importants, ça donne confiance en soi.
06:35 Et puis c'est également une école de la discipline et de l'organisation qui aide à prendre du recul,
06:43 à savoir ne pas paniquer quand il se passe quelque chose dans l'entreprise,
06:48 et également à savoir relativiser quand il y a des petits soucis qui arrivent,
06:54 et dans une vie d'entrepreneur, c'est fait de haut et de bas,
06:57 et donc il faut savoir être persévérant, donc je pense que c'est des qualités que j'ai apprises à travers mon parcours sportif.
07:03 Merci à vous, merci à vous.
07:05 Et bravo pour ce parcours de saut d'obstacle en quelque sorte Anne-Catherine Péchineau,
07:08 je rappelle que vous êtes la directrice générale d'Easy Cash, il est 9h39 sur Sud Radio.
07:14 Les bons conseils de Thomas Binet, on pourrait l'appeler comme ça aussi,
07:27 vous nous parliez le mois dernier de cet horrible anglicisme qu'on appelle les soft skills,
07:32 le savoir doux en quelque sorte, les compétences douces, dit autrement.
07:36 Alors nous entendons souvent parler de l'une d'entre elles,
07:39 c'est pourquoi aujourd'hui vous allez nous expliquer l'intelligence émotionnelle,
07:44 qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?
07:45 D'abord c'est essentiel, pour un manager, elle permet de comprendre et de gérer ses propres émotions,
07:50 ainsi que celle des autres, ça améliore la communication, renforce les relations au sein de l'équipe,
07:54 et aide à résoudre les conflits de manière plus efficace.
07:57 Exactement, on continue d'ailleurs, alors dans un quotidien,
08:00 comment un manager peut utiliser l'intelligence émotionnelle au sein de son organisation ?
08:04 On va être un peu pratique, imaginez qu'un membre de votre équipe soit très stressé
08:07 à l'approche d'une remise de dossier par exemple,
08:09 un manager avec une bonne intelligence émotionnelle va reconnaître les signes de stress,
08:13 engager un échange avec ce collaborateur et trouver probablement des solutions
08:17 pour alléger sa charge de travail ou offrir un soutien supplémentaire face à sa difficulté du moment.
08:22 Ça ne résout pas seulement le problème immédiat, mais montre aussi à l'équipe que le manager est attentif,
08:27 impliqué aux côtés de ses collaborateurs et à l'écoute.
08:30 Exactement, et empathique en quelque sorte,
08:32 les principaux défis que peuvent rencontrer les managers aujourd'hui
08:35 par rapport à l'intelligence émotionnelle dans un contexte d'éloignement,
08:38 avec notamment le télétravail, c'est quoi ces défis ?
08:41 C'est le travail hybride, mixité entre présentiel et distanciel,
08:44 qui présente plusieurs défis majeurs, notamment en termes de communication et de cohésion d'équipe.
08:49 Il est crucial pour les managers de maintenir un lien fort avec les équipes,
08:52 qu'ils soient au bureau ou en télétravail, utiliser des outils de communication efficaces,
08:57 organiser des réunions régulières, mais cadrer, afin qu'elles soient utiles
09:01 et d'assurer que chaque membre de l'équipe se sente intégré et soutenu.
09:04 Alors on voit bien que le management demande aujourd'hui plus que jamais des compétences diversifiées
09:08 et une certaine adaptabilité.
09:11 Oui Jean-Marie, et les managers doivent constamment évoluer et s'adapter aux nouvelles réalités
09:16 pour s'assurer du bien-être et de la performance de leurs équipes.
09:19 Un défi de taille, mais qui n'a pas de prix pour maintenir une cohésion et de la performance.
09:23 Mais la performance, ça permet aussi d'investir.
