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  • 10/05/2024

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur l'attaque qui eu lieu hier soir, dans un commissariat du 13ième arrondissement à Paris.

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Transcription
00:00 *Musique*
00:04 Il est 11h18 et nous allons dans un instant, nous serons avec Reda Belhach qui est porte-parole du syndicat Unité SGP Police,
00:11 Île-de-France, deux policiers grièvement blessés par balle hier soir et vous nous donnerez peut-être des informations rassurantes je l'espère ?
00:18 On sait pas encore mais au moins on a un collègue qui semblerait qui soit tiré d'affaire, un autre c'est un peu plus délicat.
00:25 Vous allez évidemment dans quelques instants développer ces informations, je vous propose d'ailleurs de mettre le micro, voilà cher Reda.
00:32 Mais on termine avec notre sujet sur le tourisme à Paris, nous rebondissions sur ce qu'avait dit Jean Reynaud qui n'aime plus Paris
00:42 et nous sommes avec un professionnel du tourisme qui dit en 10 ans ça s'est incroyablement dégradé.
00:46 C'est la circulation, c'est la sécurité ?
00:49 Non non non, la circulation c'est la tarte à la crème que je vous ai dit, que je vous ai indiqué.
00:53 Maintenant je vais vous parler de ce que recherchent les clients en priorité, mes clients.
00:58 Ils recherchent la sérénité, la tranquillité et la sécurité, ce qui ne trouve plus à Paris aujourd'hui.
01:02 Ça commence par Charles de Gaulle, parce que le premier contact avec le pays c'est à l'aéroport.
01:05 À l'aéroport c'est catastrophique, ça vaut parfois la gare du Nord.
01:10 Non mais ça veut dire quoi catastrophique ?
01:12 Je sais pas, laissez-moi vous dire.
01:15 Vous arrivez à Charles de Gaulle, vous avez à la sortie des faux taxis, des racoleurs agressifs
01:22 qui font croire aux clients que ce sont des taxis, avec des fausses cartes de taxi,
01:26 qui les embarquent, qui les promènent en Paris, qui leur font faire le tour du périphérique 3-4 fois,
01:31 qui leur demandent 200 euros. C'est ça le problème.
01:33 Et qui disent non parce qu'on les a prévenus, qui se font engueuler, qui se font insulter.
01:37 C'est infernal. En fait maintenant les clients me demandent d'avoir quelqu'un à l'aéroport
01:42 pour les accueillir, pour les escorter, pour venir les chercher.
01:45 C'est que ça partout.
01:47 Ce que je fais moi là en train de vous parler, je ne fais que rapporter ce que me racontent mes clients.
01:52 C'est effarant. Et moi je l'ai vécu avec mes clients.
01:54 Il y a des endroits par exemple où je n'y vais plus.
01:56 La basilique de Saint-Denis, que j'aimais montrer à mes clients,
01:59 qui faisait partie un peu des sentiers un petit peu différents de la tour Eiffel et de l'Arbre de Triomphe
02:04 et qui permettait aux clients de découvrir l'histoire de France.
02:06 Je n'y vais plus parce que j'y suis allé avec des dames américaines, avec d'autres dames
02:11 et on s'est fait insulter parce qu'elles étaient en jupe, parce qu'elles étaient en talons.
02:15 On a voulu prendre un verre sur la place qui est juste devant la basilique.
02:17 On a senti qu'on n'était pas les bienvenus.
02:19 Des crachats, des bousculades.
02:21 C'est inacceptable, c'est inadmissible.
02:24 Je ne vous parle pas de la butte de Montmartre
02:26 où je me promène avec mes clients pour leur faire visiter les petites rues
02:29 et la place du Théâtre et les peintres.
02:31 C'est en permanence l'agressivité.
02:33 Des pickpockets, de la mendicité agressive.
02:37 A chaque fois, maintenant vous savez ce qu'ils demandent les clients ?
02:41 Ils demandent un agent de sécurité, un garde du corps avec nous
02:44 pour veiller à leur sécurité.
02:46 La dernière fois, à la Gare du Nord, je suis allé chercher des clients à la sortie du train.
02:49 Pendant que je revenais, les vitres de la voiture avaient été cassées.
02:53 On n'a pas pu monter dans la voiture, il y avait des verres partout.
02:56 Annie Dalgo n'a pas fait ce qu'il fallait faire pour sanctuariser ces lieux touristiques
03:03 qui fait que le touriste se sent...
03:04 - Et tout ça s'est dégradé en combien de temps ?
03:06 - Très vite, depuis 10 ans.
03:08 - Par exemple, la basilique de Saint-Denis, c'est depuis 10 ans ?
03:12 Il y a 10 ans, vous pouviez y aller, on ne vous crachait pas dessus
03:15 et on n'insultait pas les jeunes femmes qui étaient en jupe.
03:17 Votre témoignage est sidérant.
03:18 Ce n'est qu'un témoignage, je le précise à chaque fois, bien sûr.
03:21 - Oui, d'accord, mais Pascal, ce que je vous dis, ça fait 25 ans que je le vis,
03:26 je connais mon métier.
03:27 - Bien sûr, je suis sûr que je ne remets pas en cause.
03:30 Je pense qu'il y a un déni sur la situation en France qui est extravagant
03:35 et on le sait tous.
03:36 - Il y a des clients qui se font attaquer dans la voiture
03:39 entre Charles de Gaulle et Paris, dans les bouchons au niveau du Stade de France,
03:44 qui sont repérés par des mafieux et des mafias de voleurs
03:49 qui renseignent leurs collègues en scooter
03:52 et qui viennent attaquer les voitures qui conduisent nos clients
03:55 qui descendent dans les grands hôtels
03:56 et qui ont repéré les valises de marque et le chauffeur qui les accompagne.
04:00 On travaille avec la boule au ventre.
04:02 À tel point que moi maintenant, mes clients, je leur déconseille plutôt Paris
04:06 et je les oriente vers des endroits et destinations aux alentours de Paris
04:10 qui sont par exemple Barbizon, Versailles, Giverny, Fontainebleau, vous le dits compte,
04:15 et qui sont beaucoup plus calmes, beaucoup moins stressantes
04:18 et tout aussi agréables et riches en histoire.
04:20 C'est malheureux.
04:21 - Bon, Reda Belhage vous écoute, il se trouve qu'il va intervenir dans un sujet
04:26 infiniment grave, qui sont ces deux policiers grièvement blessés,
04:30 ce qui est des porte-parole du syndicat Uniti et SGP Policile de France
04:33 et qui l'est sur le terrain.
04:34 Est-ce que vous validez ce que vient de dire Mathieu,
04:38 qui est un professionnel du tourisme ?
04:40 - Écoutez, on a une recrudescence et ça a toujours existé,
04:44 mais ça continue de s'amplifier, une multiplication de ce type d'actes.
04:49 C'est des bandes qui sont très organisées.
04:51 Il y a même des services spécialisés dont la mission est de gérer
04:55 ce type d'affaires en termes d'investigation et d'opérationnel.
04:59 Maintenant, la problématique à laquelle on fait face,
05:01 c'est qu'à partir du moment où vous démantelez une de ces bandes,
05:05 derrière, c'est comme les points stups, ça revient tout de suite.
05:07 Sur le trosson d'A1, vous avez l'aéroport du Bourget,
05:11 vous avez l'aéroport Charles de Gaulle.
05:13 Donc, vous avez des individus qui sont préparés, qui font les gais,
05:15 qui voient les bagages Louis Vuitton, les bagages Dior,
05:19 et puis qui donnent l'information.
05:21 Ce sont des gens qui sont organisés comme des policiers.
05:23 - Et donc, c'est l'attaque de diligence ?
05:25 - Voilà, c'est une attaque de diligence.
05:27 Et en plus de ça, vous avez des opportunistes,
05:30 parce qu'il faut savoir que cette autoroute,
05:32 notamment ce fameux tunnel,
05:34 est juste à côté de quartiers difficiles,
05:38 où des individus...
05:39 - Ça, c'est le tunnel qui est sur le Stade de France ?
05:41 - Sur l'A1, oui.
05:42 Et vous avez des quartiers difficiles tout autour,
05:46 et vous avez des individus qui se lèvent le matin,
05:49 et qui disent "Bon, ben tiens, ce matin, on va aller taper une caisse ou deux",
05:52 et puis ils viennent à pied, et puis ils repartent à pied.
05:54 Et c'est vrai que maintenant, avant, c'était moins le cas,
05:59 c'était plus du vol à la repartir, vous brisez la vitre,
06:01 vous volez les sacs, vous partez.
06:02 À force, que ce soit les VTC ou les taxis,
06:08 ils préviennent tout de suite les futures victimes,
06:10 en leur disant "Attention, ne laissez pas votre sac visible",
06:13 mais les gars sont adaptés.
06:15 C'est-à-dire que maintenant, ils rentrent,
06:17 ils se mettent au niveau de l'habitacle,
06:19 ils cassent la vitre,
06:20 et ils utilisent de la bombe acrymogène,
06:22 ce qui déstabilise tout le monde,
06:24 et à ce moment-là, ils profitent,
06:25 ils vont jusqu'à ouvrir le coffre,
06:26 ils partent avec un butin qui est assez impressionnant.
06:28 - Alors quand la voiture, évidemment, est à l'arrêt.
06:30 - Oui, bien sûr, ils profitent du flux de circulation.
06:32 - C'est extravagant.
06:34 J'ai un témoignage d'une personne qui me dit
06:38 "Lorsque j'étais petite avec mon école,
06:41 j'étais allé visiter la basilique Saint-Denis,
06:43 j'ai revu la prof de primaire,
06:46 elle n'y va plus avec les classes de CM1,
06:48 pourquoi ? Parce que ça craint", me dit cette auditrice,
06:52 qui là aussi, ce n'est qu'un témoignage, bien sûr,
06:55 mais quand tous les témoignages vont dans le même sens,
06:57 ça peut nous inquiéter.
06:58 Je vous remercie quand même Mathieu,
07:00 vous avez foi quand même en ce métier,
07:03 malgré tout, j'ai envie de dire,
07:05 et de visiter, de faire visiter aux touristes étrangers,
07:10 cette belle ville de Paris.
07:13 - Non, Paris, j'arrête.
07:15 - Ah, vous arrêtez Paris, comme ça ?
07:17 - Paris, j'arrête, je vous dis,
07:19 maintenant je dirige vers l'entour de Paris.
07:21 Barbizon, Giverny, Versailles, Fontainebleau,
07:23 la côte nord-nord.
07:25 - Versailles est plus calme, a priori.
07:27 - Oui, quand même.
07:28 - Oui, mais Versailles est protégée, même, disons-le.
07:30 - Ah oui, c'est ça.
07:32 - Merci, c'est effrayant ce qui se passe.
07:37 Et là où Mathieu a raison,
07:39 c'est qu'on a tous ce sentiment,
07:40 c'est que ça vient de se passer ces dix dernières années.
07:43 C'est vrai à Paris, mais c'est vrai aussi dans des villes de province,
07:45 je pense à des villes comme Rennes, comme Nantes,
07:47 comme Bordeaux, comme Lyon.
07:49 Ça a vrillé, si j'ose dire,
07:51 depuis très peu de temps.
07:53 - Oui, alors, pour le coup,
07:55 sans vouloir vous contredire,
07:57 j'avais fait à l'époque une formation
07:59 de brigadier à Tours,
08:01 avec des collègues de la BAC du 93,
08:03 et ces unités spécialisées,
08:06 justement pour démanteler ces vols à la portière,
08:09 existaient déjà, et c'était en 2006.
08:11 - Donc ça fait plus de dix ans.
08:14 - Sauf que ça s'est amplifié,
08:16 parce que dans tous les domaines
08:18 d'élite droit commun,
08:20 la violence s'accroît.
08:22 Donc en fait, que ce soit dans le cadre de home-jacking,
08:24 des car-jacking, des vols à la portière,
08:26 il y a de plus en plus de violence,
08:28 parce que peut-être que la réponse pénale
08:30 n'a pas été assez ferme au bout d'un moment.
08:32 - Peut-être, comme vous dites,
08:34 peut-être avec beaucoup de délicatesse,
08:36 Réda Belladj qui est avec nous, porte-parole du syndicat Unité SGP,
08:39 Police Île-de-France.
08:41 Vous êtes venue plusieurs fois d'ailleurs,
08:42 et on avait pu aussi parler de votre itinéraire,
08:44 parce qu'il est très intéressant,
08:46 votre itinéraire personnel.
08:48 Nous marquons une pause, et nous prenons
08:50 évidemment des nouvelles de ces policiers.
08:52 À chaque fois, nous le disons,
08:54 le métier de policier aujourd'hui
08:56 est extrêmement difficile, bien sûr,
08:58 mais il est aussi à risque.
09:01 Et ces deux policiers,
09:03 on pense à eux, bien sûr, on pense à leur famille,
09:05 parce que la vie ne sera jamais plus la même
09:07 pour eux, peut-être, et sans doute
09:09 y aura-t-il des séquelles physiques,
09:11 psychologiques, donc on va en parler avec vous.
09:13 A tout de suite.
09:14 - 0180 20 39 21,
09:16 c'est le numéro que vous composez.
09:18 De 11h à 13h pour réagir avec Pascal Praud
09:20 sur Europe 1.
09:21 - Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
09:23 - rendez-vous sur la page Facebook
09:25 de Pascal Praud et vous.
09:27 Europe 1, Pascal Praud.
09:29 - Avec vous de 11h à 13h sur Europe 1.
09:31 - Deux policiers grievement blessés par balai hier soir
09:33 dans un commissariat à Paris. Vous le savez,
09:35 un homme s'est emparé de l'arme d'un fonctionnaire
09:37 après avoir été interpellé pour l'agression
09:39 d'un acteur d'une femme. Les faits se sont déroulés
09:41 peu avant 22h30 à l'intérieur
09:43 du commissariat.
09:45 Le pronostic vital de l'un des deux était toujours
09:47 engagé ce matin. On est avec
09:49 Reda Belac, qui est porte-parole
09:51 Île-de-France du syndicat Unité.
09:53 Est-ce que vous pouvez nous donner
09:55 des informations concernant ces deux policiers ?
09:57 - Écoutez, il y a un collègue
09:59 qui a été blessé, qui aurait
10:01 été impacté à trois reprises.
10:03 Et il serait blessé au niveau
10:05 de l'abdomen et puis au niveau des membres
10:07 inférieurs. On a un second collègue
10:09 qui est dans un état plus grave
10:11 et qui a été impacté au niveau du thorax.
10:13 - Est-ce qu'on sait les circonstances
10:19 durant lesquelles
10:21 ils ont été blessés ?
10:23 Parce qu'on imagine que celui qui était
10:25 au commissariat était sans doute
10:27 avec des menottes. - Oui, alors
10:29 déjà, il faut reprendre depuis le début,
10:31 il faut savoir que les collègues, au moment où ils interviennent,
10:33 ils interviennent sur une femme en difficulté
10:35 et on rentre dans le cadre de l'état
10:37 de nécessité, à savoir des appels au secours.
10:39 - Ça se passait dans la rue ? - Ça se passait apparemment
10:41 dans un logement qui est de la gare
10:43 sur Paris 13.
10:45 Et les collègues, face aux appels au secours,
10:47 ont défoncé la porte. Ils ont vu
10:49 une femme maculée de sang,
10:51 énormément de sang au sol,
10:53 et un individu armé
10:55 d'un cutter. Un premier équipage
10:57 a fait usage du taser, ça n'a pas fonctionné.
10:59 L'individu
11:01 a foncé sur les collègues
11:03 avec le cutter, le dit cutter,
11:05 et là, un second équipage a donc fait
11:07 usage du taser et a réussi
11:09 à neutraliser l'individu.
11:11 Une fois au commissariat, il semblerait
11:13 que l'individu était menotté.
11:15 Les collègues ont dû sûrement constater
11:17 qu'il était en état d'ivresse, donc du coup,
11:19 procéduralement parlant,
11:21 on est obligé de faire,
11:23 de procéder à un dépistage
11:25 alcoolimique, sinon la procédure ne tient pas
11:27 et la procédure est cassée.
11:29 Du coup, les collègues ont dû,
11:31 afin de respecter les droits de l'individu,
11:33 démenotter ce dernier. Ce dernier en a profité
11:35 pour
11:37 attraper l'arme du collègue et la retourner
11:39 contre ce dernier. Ensuite, un des fonctionnaires
11:41 a fait usage d'un standard de service
11:43 qui a permis de neutraliser l'individu.
11:45 Au bilan, nous avons l'auteur qui a été blessé
11:47 et deux collègues,
11:49 d'où un très grièvement,
11:51 ont été également blessés, à qui d'ailleurs
11:53 j'apporte mon soutien et je
11:55 souhaite un bon établissement.
11:57 - Est-ce que vous avez le sentiment que c'est de plus en plus
11:59 violent, difficile d'être policier
12:01 aujourd'hui ? - Oui,
12:03 je pense que si
12:05 la police
12:07 n'était pas aussi diabolisée par certains,
12:09 on serait beaucoup plus respecté
12:11 et fut un temps où ce genre
12:13 d'affaires n'arriverait pas. J'ai entendu
12:15 des autres collègues
12:17 d'autres organisations syndicales qui ont
12:19 dit "oui, c'est pas souvent que ça arrive".
12:21 Non, c'est tous les jours que ça arrive ça en fait.
12:23 C'est juste qu'on arrive à l'éviter.
12:25 Pour rappel, le 7 février, même si
12:27 les circonstances sont différentes, nous avions
12:29 un individu sur la commune de Noisy-le-Grand
12:31 qui venait apparemment
12:33 assassiner son ex-compagne. Les collègues
12:35 se sont interposés, ils sont tombés nez à nez avec lui
12:37 dans un escalier. Le collègue a tiré avec un Glock
12:39 et a blessé un de mes collègues au niveau du bras.
12:41 Donc c'est très souvent, maintenant,
12:43 aujourd'hui, dans notre société actuelle que ça arrive.
12:45 - Reda Bellac, qui est porte-parole Ile-de-France
12:47 du syndicat Unité, vous êtes sur
12:49 Europe 1, il est 11h34 et nous évoquons évidemment
12:51 ces deux policiers grièvement blessés par mal
12:53 hier soir dans un commissariat à Paris.
12:55 L'auteur, est-ce qu'on sait ?
12:57 Est-ce qu'on a des
12:59 renseignements sur son état civil ?
13:01 - Alors pour l'instant,
13:03 on ne sait pas
13:05 puisqu'il refuse de communiquer son identité
13:07 et il n'a pas de place d'identité sur lui.
13:09 Pour l'instant, c'est un...
13:11 comme on dit dans notre jargon, ou dans le jargon
13:13 procédural, c'est un X
13:15 se disant. Donc on n'a pas d'informations
13:17 par rapport à ça. On a pris ses empreintes
13:19 pour essayer
13:21 d'arriver à
13:23 retrouver, entre guillemets,
13:25 son palmarès ou si il connait le service de police.
13:27 Mais comme il est inconnu du service de police,
13:29 il n'est pas dans notre base de données. C'est les informations
13:31 qu'on a pour le moment. - Dans la procédure, même
13:33 s'il ne donne pas son
13:35 identité, est-ce qu'il est assisté
13:37 par un avocat en ce moment ? - Alors,
13:39 à partir du moment où vous êtes...
13:41 Il faut voir où on est l'affaire, parce que
13:43 vous ne pouvez pas placer
13:45 une personne qui est en état
13:47 d'ivresse en garde à vue. Vous êtes obligés
13:49 de... Vous êtes obligés
13:51 pour lui notifier ses droits, pour que l'affaire tienne,
13:53 pour pas qu'elle soit caduque, vous êtes obligés
13:55 de le soumettre à ce fameux
13:57 dépistage.
13:59 Et si jamais
14:01 son taux est trop élevé, l'OPJ
14:03 décide ou pas de le placer en garde à vue.
14:05 Si jamais son état est pas...
14:07 est pas...
14:09 compatible... Enfin, "compatible", non,
14:11 après c'est la visite médicale. Mais en tout cas, il faut que son état...
14:13 Il faut qu'il soit en capacité,
14:15 malgré qu'il soit sous alcool,
14:17 il faut qu'il soit en capacité de comprendre
14:19 - Et puis il faut notifier le fait qu'il a le droit à un avocat,
14:21 qu'il a le droit à un médecin, et qu'il a le droit
14:23 à l'avis à famille
14:25 ou employeur. - Donc,
14:27 en l'espèce, à l'heure
14:29 à laquelle nous parlons, à 11h36, sans doute
14:31 que le test d'alcoolémie a été
14:33 fait. Sans doute connaît-on
14:35 son test d'alcoolémie ?
14:37 - Probablement pas, vous savez,
14:39 j'ai vu...
14:41 Il y a très longtemps, une fois
14:43 j'ai fait, parce que j'ai eu la chance de travailler à la brigade judiciaire
14:45 de nuit du Val-de-Marne, et mon travail
14:47 c'était justement de notifier les droits
14:49 des gardes à vue. Et je me souviens
14:51 qu'on avait été appelé une fois à 6h30 du matin
14:53 et on devait faire une notif de garde à vue
14:55 et l'individu était
14:57 certes désalcoolisé, mais au bout de 10h
14:59 il arrivait même
15:01 pas à signer son PV, tellement il était en manque.
15:03 - Lorsque
15:05 vos collègues sont intervenus, c'était
15:07 donc pour une bagarre
15:09 entre un homme et une femme,
15:11 ce sont... On a des précisions
15:13 là-dessus, est-ce qu'on sait par exemple si c'était
15:15 un couple qui vivait ensemble,
15:17 qui avait une relation intime,
15:19 ou est-ce que ce sont deux personnes qui ne se
15:21 connaissaient pas ? - Alors on doit attendre la confirmation
15:23 du parquet, mais pour l'instant
15:25 ce qui se dit, c'est que l'individu
15:27 enfin, ils n'avaient pas de lien
15:29 en tout cas, ce n'était pas sa femme.
15:31 Apparemment peut-être qu'elle ne connaissait
15:33 même pas cet individu-là. - Et ça se
15:35 passait dans un appartement ?
15:37 - Oui, il semblerait que ça se passait dans un appartement. - Et vous avez parlé
15:39 d'un premier équipage et d'un deuxième
15:41 équipage, et en vous écoutant j'étais
15:43 un peu surpris, parce que ça veut dire que le deuxième équipage
15:45 est arrivé extrêmement rapidement. - Non,
15:47 en général, vous savez, la nuit c'est un monde
15:49 qui est très différent du jour.
15:51 C'est un autre monde, c'est beaucoup plus sombre.
15:53 Vous êtes souvent confronté à des gens
15:55 qui sont sous-stupéfiants, des gens qui sont sous-alcool,
15:57 et pas forcément des gens
15:59 qui sont connus des services de police, des gens
16:01 qui peut-être ont des problèmes chez eux,
16:03 ou des problèmes au travail, et qui changent en fait,
16:05 et qui sombrent dans la délinquance l'espace d'un instant.
16:07 Et là on a sombré
16:09 peut-être dans la criminalité
16:11 l'espace d'un instant. - Moi ce qui me frappe
16:13 dans cette affaire,
16:15 c'est cet homme
16:17 qu'on dit
16:19 inconnu des services de police,
16:21 qui effectivement est embarqué dans une
16:23 mauvaise histoire, mais une mauvaise histoire
16:25 qui peut quand même
16:27 sur le plan pénal
16:29 ne pas avoir des conséquences
16:31 dramatiques. Je parle de
16:33 cet échange de brutalité
16:35 qu'il pouvait avoir avec cette
16:37 femme, mais manifestement cette femme,
16:39 il ne l'avait pas tué, il ne l'avait pas
16:41 comment dire, blessé
16:43 grièvement. Il prend le risque
16:45 cet homme de tuer
16:47 deux policiers,
16:49 et avec ce geste d'arrêter
16:51 évidemment la vie des
16:53 gendarmes, des policiers plus exactement,
16:55 mais également d'arrêter sa propre vie,
16:57 puisque tu tues deux policiers
16:59 en France, ta vie est terminée,
17:01 tu restes 25 ans, 30 ans en prison.
17:03 C'est ça qui me frappe,
17:05 c'est-à-dire une sorte de violence
17:07 gratuite que je trouve
17:09 déraisonnable,
17:11 pourquoi, pour rien,
17:13 si j'ose m'exprimer ainsi.
17:15 Et c'est ça qui me sidère
17:17 le plus régulièrement
17:19 quand j'entends aujourd'hui
17:21 ce qui peut se passer sur le terrain.
17:23 - Alors on n'est pas dans le cadre des
17:25 violences intrafamiliales, enfin à ce niveau
17:27 de l'enquête en tout cas, mais
17:29 je vais vous dire que je ne suis pas
17:31 surpris, parce qu'à un moment si vous n'avez pas une réponse
17:33 pénale ferme, les gens
17:35 avant de commettre un acte, ils en
17:37 connaissent très généralement les conséquences.
17:39 Mais si vous savez que vous ne risquiez
17:41 pas grand chose, mais que
17:43 la situation vous échappe, vous
17:45 continuez votre... - Là quand même,
17:47 prendre un pistolet
17:49 et tirer sur deux policiers,
17:51 je pense que tout le monde
17:53 sait
17:55 les conséquences
17:57 d'un acte comme celui-là.
17:59 - Vous savez, plus rien
18:01 me surprend, je me souviens même
18:03 d'un parquet, suite à une affaire qui m'est
18:05 arrivée, pour le coup, le gars était
18:07 docteur en droit, directeur
18:09 financier, directeur du
18:11 service contentieux
18:13 d'une marque de voiture,
18:15 et donc docteur en droit, et bon,
18:17 je ne vais pas dire les noms de voisins qu'il m'avait
18:19 donné, mais je sais que sa femme était au carré.
18:21 Il l'avait complètement, excusez-moi
18:23 le terme, il l'avait défoncée, elle ne voyait même
18:25 plus. Et comme c'est quelqu'un
18:27 qui gagnait bien sa vie, je ne vais pas juger
18:29 sa conjointe de l'époque, mais en tout cas,
18:31 elle ne voulait pas déposer plainte,
18:33 et elle ne voulait pas qu'on entre. Mais
18:35 comme il a voulu lui taper dessus, pour nous, on a été
18:37 en état de nécessité, on est rentré dans le domicile,
18:39 on a procédé à son interpellation.
18:41 Et le lendemain, l'individu n'a pas été poursuivi.
18:43 Donc c'était à l'époque, c'était
18:45 il y a 15 ans, mais
18:47 on s'est adapté à ça,
18:49 et aujourd'hui, les parquets, à partir du moment
18:51 où vous avez des violences contre les femmes, très généralement,
18:53 ils peuvent poursuivre sans les plaintes.
18:55 - Bien sûr, aujourd'hui, les choses ont changé.
18:57 Parce qu'évidemment, je pense à eux, nous pensons à eux.
18:59 Est-ce qu'on a des précisions
19:01 sur leur âge, leurs états
19:03 de service, leur famille peut-être ?
19:05 Est-ce que vous pouvez nous donner des...
19:07 - On sait que la famille est
19:09 au contact avec eux.
19:11 Maintenant, je ne souhaite pas, personnellement, donner
19:13 de précisions sur leur identité.
19:15 Je ne veux pas du tout qu'ils soient identifiés,
19:17 parce que vous savez dans quel climat on vit aujourd'hui,
19:19 dans notre société, où le policier devient
19:21 la cible, et pas que de terroriste.
19:23 On l'a vu encore hier soir. - C'est deux policiers
19:25 de la BAC ?
19:27 - Non, c'est les GSP,
19:29 c'est les groupes de soutien de proximité.
19:31 - Et ceux qui étaient intervenus, c'était...
19:33 - Il y avait un équipage police-secours,
19:35 et un GSP.
19:37 Et donc, voilà, après,
19:39 je me souviens d'un collègue,
19:41 dans un reportage d'un collègue du RAID, il me semble,
19:43 qui disait que, eux,
19:45 quand ils intervenaient, ils étaient préparés.
19:47 Ils étaient préparés, ils savaient le nombre de pièces,
19:49 ils étaient entraînés, et
19:51 je ne voulais pas faire un appel,
19:53 mais pour dire encore aux potes français
19:55 qui n'apprécient pas leur police,
19:57 que le métier de policier, c'est ça.
19:59 C'est-à-dire qu'on intervient sur des différents,
20:01 sur des rixes, et on ne sait pas sur quand on tombe,
20:03 et on ne sait pas si le lendemain ou le soir,
20:05 on revient à nos familles. - Merci beaucoup,
20:07 Reda Belladj, parce que vous êtes porte-parole
20:09 Île-de-France du syndicat UNITÉ,
20:11 vous venez régulièrement nous voir,
20:13 et c'est vrai que ce métier
20:15 est peut-être de plus en plus
20:17 difficile, et qu'il y a un engagement
20:19 chez vous,
20:21 il y a une notion du service
20:23 public extrêmement importante,
20:25 et c'est l'occasion à travers votre présence de saluer
20:27 peut-être tous les policiers qui nous écoutent,
20:29 de dire qu'ils font un travail
20:31 que beaucoup d'entre nous ne feraient pas,
20:33 qu'ils le font en notre nom
20:35 pour nous protéger,
20:37 et que comme vous, lorsque j'entends parfois
20:39 dans l'espace public,
20:41 dans l'espace politique, dans l'espace médiatique,
20:43 quand j'entends parfois
20:45 certaines voix,
20:47 je suis scandalisé, disons-le,
20:49 par cela, et que
20:51 comme vous l'avez dit, ça peut avoir aussi
20:53 quelques conséquences,
20:55 et ça peut influencer notamment une jeunesse
20:57 qui est parfois perdue. Donc je vous remercie
20:59 grandement Monsieur Belladj,
21:01 et 11h43, on va marquer
21:03 une pause et on va changer de sujet.
21:05 - Avant la pause,
21:07 on va parler des programmes de votre
21:09 week-end sur Europe 1, avec
21:11 notamment Clap, l'émission qui vous raconte le cinéma
21:13 chaque samedi de 19h à 20h,
21:15 présentée par Laurie Chedéva,
21:17 qui en compagnie d'invités exceptionnels, passe en revue
21:19 toute l'actualité ciné de la
21:21 semaine. Laurie Chedéva qui reçoit demain
21:23 l'humoriste, comédien et auteur
21:25 Jérémy Ferrari à l'affiche du film
21:27 Roca, en salle mercredi prochain.
21:29 Clap, demain donc de 19h à 20h
21:31 sur Europe 1. Restez bien avec nous,
21:33 Pascal Prolat suit dans moins d'une minute
21:35 avec vous au 01.80.20,
21:37 39.21 sur Europe 1.
21:39 *Musique*

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