Guillaume Bigot - "Macron à la boxe : C'est du narcissisme maladif !"

Sud Radio

22/03/2024

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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-03-22##

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Transcription

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00:00 - Monsieur le dradeau, il est 7h42, il nous a rejoint pour son édito politique, c'est Guillaume Bigot. Bonjour Guillaume !

00:05 - Bonjour, bonjour Anglaise, bonjour à tous !

00:06 - On va parler de boxe, ou presque, Emmanuel Macron, ou en tout cas sa photographe intitrée,

00:12 a posté sur les réseaux sociaux une série de photos de lui en train donc de boxer.

00:15 Quelle était son attention selon vous ?

00:17 - Ah, il a probablement demandé à sa photographe officielle d'apporter une nouvelle preuve aux Français

00:23 que le chef de l'État s'aime, qu'il s'adore, qu'il se surkiffe.

00:26 Peut-être qu'il avait envie aussi de montrer ses petits bras à Vladimir Poutine pour lui faire peur, qui sait.

00:31 Pour le coup, Sandrine Rousseau n'a pas complètement tort, il y a un truc un peu viriliste,

00:35 ça ressemble justement au cliché du maître du Kremlin, voire même à ceux de Jean-Marie Le Pen dans les années 80.

00:40 Peut-être aussi, y avait-il cette idée, vous savez, de la stratégie de la diversion permanente,

00:45 de saturer l'espace médiatique à chaque jour sa séquence,

00:48 comme ça, on ne parle pas de la taule à venir aux européennes,

00:52 on ne parle pas de ses sorties inquiétantes sur, ou plus, sur l'envoi de troupes au sol,

00:56 on ne parle pas de la dette non plus, et on parle de ça, remarquez, Benjamin, ça fonctionne, on en parle.

01:00 - Effectivement. Vous trouvez donc que cette communication frappante, punchy, était au final contre-productive ?

01:07 - En tout cas, je pense que ça ne fait pas du tout président.

01:09 Il y a une majesté de la fonction à préserver, je sais bien qu'on est au XXIème siècle,

01:13 mais François Hollande, sur son scooter, était quand même plus proche de la statue équestre de Louis XIV

01:18 que cette image un peu de calendrier des pompiers.

01:21 Ensuite, le but qui était sûrement visé, c'est-à-dire de dégager, de créer une impression de force,

01:26 de courage, de combattivité, n'était pas, à mon avis, totalement atteint.

01:30 Pourquoi ? Parce que notre combattant frappe sur un sac, il ne risque pas de lui rendre les coups,

01:34 ensuite, parce que ça donne un peu l'impression d'un homme plutôt épuisé, qui se fait mal,

01:39 qui, vous voyez, il y a une image de, quand même, ses traits sont un peu marqués,

01:43 il y a peut-être même l'expression d'une sorte de rage, de frustration,

01:47 mais c'est quelqu'un qui se défoule sur un sac. Alors, je veux dire, c'est très subjectif.

01:51 Maintenant, Brigitte Macron, dans le livre de Ludovic Vigogne, "Les 100 jours",

01:55 dit que le président, pendant l'entre-deux-tours, boxait jusqu'à s'épuiser, et même jusqu'à se blesser.

02:00 - C'est pas la première fois, en tout cas, qu'il se met en scène, Emmanuel Macron, de cette manière-là ?

02:04 - Ah ben ça, c'est sûr que les Français sont maintenant très habitués à ce narcissisme un peu maladif,

02:08 ils savent que leur président va mettre "regarder", "admirer", un peu à n'importe quel prix,

02:13 même des séquences un peu gênantes, comme on se souvient de M. Mbappé, de Mme Ringer,

02:17 qui cesse de se mettre en scène, en utilisant n'importe quel prétexte, dans des postures différentes,

02:21 tenue d'aviateur, bière à la main, chemise retroussée, jet-ski, etc.

02:27 Il parle pendant des heures, même quand il a rien à dire, quitte à se contredire,

02:30 juste pour le plaisir de s'écouter. Mais là, j'ai l'impression qu'on bascule dans autre chose, Benjamin.

02:34 C'est une communication qui me paraît un peu lugubre.

02:37 D'ailleurs, la France d'Emmanuel Macron se balade d'itinérances mémorielles en panthéonisation.

02:42 Regardez le plaisir qu'il prend à prononcer des oraisons funèbres.

02:45 C'est une sorte de France en noir et blanc.

02:47 Il y a quelque chose là-dedans qui fait que,

02:50 entre la réforme des retraites, l'avortement, l'euthanasie, maintenant la guerre, peut-être l'austérité,

02:57 j'ai l'impression que ce n'est pas un président qui respire l'optimisme

03:00 et qui donne au pays un air de funérarium.

03:02 - On vous attend en tout cas la photo de Guillaume Bigot, avec les grandes box.

03:05 - Ah ouais, moi j'attends ! Merci beaucoup Guillaume Bigot !

03:08 On vous retrouve plus sérieusement tout à l'heure, dans une demi-heure, avec Céline Pinard, pour les débats.

03:12 Dites-le, franchement !

03:13 [Musique]

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