Missak Manouchian et l’affiche rouge

Europe 1

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00:00 *Générique*

00:14 Avec Laure d'Autriche. Bonjour Laure !

00:16 Alors, aujourd'hui, Missak Manouchan va donc entrer au Panthéon avec son épouse Méliné.

00:21 Il est Arménien, communiste, juif et sera donc le premier résistant étranger à entrer au Panthéon.

00:26 Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il était le chef d'un groupe de résistants qui porte son nom,

00:30 donc le groupe Manouchan, et qui a été traqué par les nazis.

00:33 Oui, Missak Manouchan s'est engagé dans l'armée française dès 1939.

00:36 Il redemande la nationalité française dès 1940 et ensuite il passe à l'action.

00:41 Il va résister pendant trois ans à Paris et en région parisienne,

00:44 empêché que les Allemands se sentent chez eux.

00:47 Avec son regard noir et sa moustache brune, il était un chef charismatique,

00:51 raconte sa femme Méliné, qui s'exprime sur Europe 1 en 1976.

00:56 C'était un homme d'esprit. Il avait un caractère extrêmement doux.

01:01 Il n'aurait même pas marché sur une fourmi.

01:04 C'était un homme qui faisait tout pour vivre.

01:07 Manouchan, il a donné son sang rouge pour la France.

01:11 Manouchan, c'est le symbole d'une résistance héroïque qui n'a jamais fléchi.

01:15 Le poète arménien qui l'est, est arrêté, mis en prison avec 22 camarades,

01:20 polonais, italiens, hongrois, puis jugé à Paris en 1944 sous les lustres et les croix gammées.

01:26 Le régime de Vichy et les nazis conçoivent alors une affiche,

01:29 l'affiche rouge, avec leur nom et leur visage placardé dans toute la France.

01:33 Mais au lieu de les dénigrer, cette affiche, en montrant leurs photos,

01:37 donne à ces résistants plus d'humanité encore.

01:40 Manouchan a en fait été dénoncé par un membre de son groupe, explique sa femme sur Europe 1.

01:46 Comme il était vendu par le commissaire politique du groupe,

01:50 on savait très bien qu'il allait vers la mort.

01:53 C'était un homme qui aimait beaucoup, beaucoup la vie.

01:56 Mais vivre seul, être heureux seul, ça n'avait pas de sens.

02:00 Manouchan et ses camarades sont fusillés le 21 février 1944,

02:05 dans sa prison, quelques heures avant sa mort.

02:08 Voici la lettre qu'il écrit à sa femme.

02:10 Ma petite orpheline bien-aimée,

02:12 dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde.

02:14 Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand,

02:18 et contre qui que ce soit.

02:20 Dans ses derniers mots, Manouchan la supplie aussi de se remarier après la guerre,

02:24 avec un homme qui la rende heureuse,

02:27 et d'avoir un enfant pour honorer sa mémoire.

02:29 Mais Méliné n'a jamais voulu rencontrer quelqu'un d'autre.

02:32 d'autres.

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