- 09/10/2023
Le nouveau Président du Parlement francophone bruxellois - Kalvin Soiresse - était au micro de Tarik Laabi.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 [Générique]
00:08 Bonjour, bonjour à tous.
00:09 Le sommaire de votre Carrefour de l'information ce lundi, bien sûr,
00:12 la situation en Palestine.
00:14 Les combats se poursuivent ce lundi entre les activistes du Hamas
00:17 et les forces israéliennes au surlendemain du lancement d'une offensive surprise
00:21 du mouvement palestinien contre Israël depuis la bande de Gaza
00:24 qui a fait plus de 1100 morts.
00:27 On reviendra chez nous, les travailleurs de l'usine Audi-Brussels à Forêt,
00:30 soit plus d'une centaine de personnes n'ont pas repris le travail ce matin.
00:33 Ils s'inquiètent des annonces qui suivront un conseil d'entreprise extraordinaire.
00:38 En version politique, Georges Luboucher reste président du MR.
00:41 Son mandat prolongeait d'un an.
00:43 Le bureau exécutif du mouvement réformateur a atteint un accord décisif
00:47 concernant la présidence du parti en prévision, bien évidemment, des élections de 2024.
00:51 Et puis dans quelques instants, Calvin Soares-Njal, le nouveau président
00:55 du Parlement francophone bruxellois, sera notre invité.
00:58 A tout de suite.
00:59 Je vous le disais il y a quelques instants, notre invité ce midi,
01:09 Calvin Soares-Njal, le nouveau président du Parlement francophone bruxellois,
01:13 qui est aussi député au Parlement de la région de Bruxelles-Capital,
01:16 conseiller communal à Gonseren. Bonjour.
01:18 Bonjour Tariq.
01:19 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:21 Alors, peut-être avant d'aller plus loin dans notre entretien,
01:24 la traditionnelle carte de visite, qui est un peu Calvin Soares-Njal,
01:28 un petit peu son histoire, son parcours et puis son arrivée en politique ?
01:31 Je me définis souvent comme un enfant de la route,
01:34 c'est-à-dire un migrant de première génération qui est arrivé en Belgique
01:38 et qui a fait de l'engagement le moteur de sa vie dans cette société.
01:42 Engagement d'abord dans des organisations universitaires,
01:46 à l'Université Saint-Louis où j'ai fait le droit,
01:48 ou à l'ULB où j'ai fait les sciences politiques.
01:51 Et puis, engagement ensuite pour les droits humains,
01:55 mais aussi dans le cadre de la lutte contre le racisme et les discriminations,
01:59 à travers mon engagement au BRACS,
02:02 le Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie,
02:06 mais aussi à travers la Fondation avec des Aînés du collectif Mémoire Coloniale
02:11 et Lutte contre les Discriminations, qui a joué un rôle moteur
02:14 dans le cadre des luttes décoloniales,
02:17 que ce soit l'espace public, l'enseignement ou d'autres matières.
02:23 Et puis ensuite, l'engagement politique, avec mon engagement chez Écolo.
02:27 Et voilà, donc je me définis comme un migrant de première génération,
02:30 arrivé ici à 22 ans, et qui n'a pas eu froid aux yeux
02:33 de pouvoir s'engager pour le bien de la société.
02:36 - Qu'est-ce qui vous a attiré dans le fait de faire de la politique
02:39 et en particulier aller chez Écolo ?
02:41 - En fait, la politique, c'est d'abord, disons,
02:46 la suite logique de mon engagement à travers l'associatif.
02:49 Mais Écolo, pourquoi ? Parce que, pour moi,
02:51 Écolo est un parti qui sort de l'ordinaire.
02:53 Pourquoi est-ce qu'Écolo sort de l'ordinaire ?
02:56 D'abord, par rapport à la vision démocratique de ce parti.
02:59 Je prends l'exemple de ma désignation à la tête du Parlement francophone bruxellois.
03:04 Écolo est un parti où il n'y a pas de concentration du pouvoir
03:08 entre les mains d'une seule personne, contrairement à d'autres partis qu'on voit.
03:12 Dans la mesure où j'ai d'abord été proposé,
03:15 les coprésidents n'ont pas le pouvoir de désigner définitivement une personne.
03:20 Il et elle, puisqu'il s'agit de Raja Mawan et Jean-Marc Nollet,
03:24 proposent une personne. Le groupe parlementaire donne son avis.
03:28 Et ensuite, ce sont les militantes et militants de Wallonie et de Bruxelles,
03:32 réunis au sein du Conseil de fédération,
03:34 qui votent en majorité pour le président du Parlement francophone bruxellois,
03:41 donc moi. Et c'est ce processus que j'ai suivi.
03:45 Ensuite, on a aussi une tradition de bonne gouvernance.
03:48 D'abord, il n'y a pas de cumul des fonctions. Il y a un décumul.
03:53 Toujours dans cette volonté de ne pas concentrer le pouvoir,
03:57 on rétrocède une partie de notre salaire,
04:00 parce que chez Écolo, on ne vient pas en politique pour s'enrichir.
04:03 Et puis, il y a la parité. On n'a pas attendu,
04:06 notamment les règles légales, les ordonnances sur la tirette,
04:11 sur les listes des électorales, pour placer un homme, une femme.
04:14 Ça a toujours été une tradition chez Écolo.
04:17 Et puis ensuite, il y a aussi la question du lien entre la justice sociale
04:22 et la justice climatique. Pourquoi est-ce qu'on devrait accepter,
04:25 par exemple, qu'un habitant de Houlou et Saint-Pierre
04:28 ait cinq ans d'espérance de vie plus qu'un habitant de Molenbeek ?
04:32 Est-ce que les questions de pollution, les questions de santé,
04:36 qui font qu'une personne qui habite à Molenbeek
04:40 a plus de chances de mourir cinq ans avant une personne
04:43 qui habite à Houlou et Saint-Pierre, est-ce que c'est une fatalité ?
04:46 Je ne l'accepte pas. Et enfin, la question de lutte
04:50 contre les discriminations et d'égalité.
04:53 On n'a pas attendu, par exemple, à Kleinmatter,
04:56 avant de lancer la réflexion sur le lien entre histoire coloniale
05:00 et discrimination, c'est depuis 2012.
05:03 Et donc, c'est pour toutes ces raisons que j'ai choisi École.
05:06 – Alors pour revenir à votre désignation à la tête
05:08 du Parlement francophone bruxellois, pour vous, ce n'est pas une surprise,
05:11 disons, c'est plutôt un cheminement logique au regard de votre parcours en politique ?
05:15 – Oui, c'est une surprise, la politique est faite de surprises.
05:20 Qui aurait prédit qu'un an avant la fin de la législature,
05:23 ma prédécesseure qui a réalisé un excellent boulot, Magali Plovy,
05:27 serait désignée à la Croix-Consonnelle ?
05:30 Personne ne l'avait prévue, la politique est faite de surprises,
05:33 mais néanmoins, au vu de mon parcours, de mon engagement,
05:37 mais aussi de la cohérence de ce que j'ai fait jusqu'ici,
05:40 les militantes et les militants m'ont fait confiance et je les remercie.
05:45 Et je remercie aussi mes collègues qui ont enterriné cette décision
05:49 au Parlement francophone bruxellois le 20 septembre.
05:52 – Une question pratico-pratique, en quoi consiste cette fonction
05:55 de président du Parlement, votre travail en tant que président au quotidien ?
05:59 – D'abord, il faut organiser le travail parlementaire,
06:02 c'est-à-dire les séances plénières, les commissions,
06:04 le bureau élargi du Parlement, il faut diriger ces instances et ces réunions.
06:10 Ensuite, il faut créer un cadre bienveillant de collaboration
06:13 avec tous les groupes parlementaires, parce qu'on est le président quand même
06:17 de toutes les députés, de tous les députés, quel que soit leur parti.
06:22 Il faut également assurer un rôle de représentation,
06:26 c'est-à-dire que le président ou la présidente représente à l'extérieur le Parlement.
06:32 Il faut ouvrir les portes du Parlement, c'est ce que nous faisons.
06:36 Le Parlement francophone bruxellois a cette spécificité
06:39 d'ouvrir grandement le Parlement d'abord aux citoyennes et aux citoyens.
06:45 Peut-être que vous avez déjà reçu ma prédécesseure Magali Plovy
06:50 qui est venue parler des commissions délibératives,
06:52 qui associent les citoyennes et les citoyens au travail parlementaire.
06:56 Ensuite, ouvrir le Parlement aux associations de terrain
07:01 pour qu'il y ait un dialogue entre les élus et ces associations de terrain
07:07 qui viennent présenter à travers ce que nous appelons les jeudis de l'hémicycle
07:11 le travail qu'ils réalisent et font des recommandations.
07:14 Et les députés sont obligés de faire un suivi de ces recommandations.
07:19 Et enfin, nous ouvrons le Parlement grandement aux jeunes
07:23 à travers toute une série d'activités de citoyenneté.
07:27 On touche par exemple en ce qui concerne les activités de citoyenneté
07:32 plus de 1000 jeunes bruxelloises et bruxellois.
07:35 Je prends l'exemple des joutes verbales où on apprend aux jeunes
07:39 à pouvoir s'exprimer, à argumenter avec notre partenaire
07:42 les ambassadeurs d'expression citoyenne.
07:44 On fait aussi des activités en lien avec l'histoire et la mémoire,
07:48 les visites guidées autour de la première guerre et de la deuxième guerre mondiale,
07:53 la question de l'histoire coloniale avec notamment notre partenaire
07:58 Mémoire coloniale et lutte contre la discrimination.
08:01 Et il y a aussi des ateliers de déconstruction des stéréotypes et des préjugés
08:06 avec le musée juif.
08:07 Donc vous voyez qu'on a toute une palette d'activités qui visent à connecter
08:13 le Parlement avec les réalités de terrain, avec les citoyennes et les citoyens,
08:17 surtout dans un contexte de défiance démocratique.
08:19 Alors justement vous dites que nous devons agir pour restaurer le lien
08:23 et la confiance entre les citoyens et le monde politique.
08:26 Vous estimez qu'il y a justement un déficit de confiance entre les jeunes en particulier
08:31 et la chose politique chez nous ?
08:32 Effectivement, lorsqu'on a une histoire démocratique comme celle de la Belgique,
08:36 on ne peut pas se satisfaire de voir l'extrême droite à 25% au nord du pays.
08:42 On ne peut pas se satisfaire de voir dans l'enquête faite par Le Soir et la RTBF
08:49 Noir-jaune-blouse, de voir qu'il y a plus de 25% des jeunes au nord du pays
08:56 qui sont attirés par l'extrême droite.
08:59 On ne peut pas s'en satisfaire.
09:00 Et ce serait une erreur, nous serions dans l'erreur de considérer que cet attrait
09:05 populiste, cet attrait des régimes autoritaires et de l'extrême droite
09:08 ne fonctionnerait qu'au nord du pays.
09:10 Ici, à Bruxelles, nous avons un taux d'abstention pour les élections qui est énorme.
09:14 Nous avons l'extrême droite qui se réveille en Wallonie
09:18 et nous devons absolument faire tout pour pouvoir rassurer les citoyens
09:25 et les connecter au travail que font les institutions.
09:29 Quelle place veut-on laisser aujourd'hui dans notre démocratie aux jeunes ?
09:34 Une démocratie qui n'implique pas sa jeunesse est-elle véritablement une démocratie ?
09:39 C'est pour cela que nous prenons des mesures,
09:42 notamment parce que les citoyennes et les citoyens considèrent que les élus
09:49 sont par exemple déconnectés de la réalité.
09:52 Que les élus, aujourd'hui, ont une vraie défiance démocratique.
09:56 Et à Bruxelles, si je prends le cas de Bruxelles, en 20 ans,
10:00 le nombre de jeunes de moins de 18 ans a grimpé de 35%.
10:04 Qu'est-ce qu'on va faire avec ces jeunes ?
10:06 On va d'abord leur ouvrir les portes des institutions,
10:10 comme je l'ai dit tout à l'heure.
10:12 On va d'abord travailler sur les codes,
10:14 parce que les jeunes considèrent aujourd'hui que la politique
10:17 c'est comme une langue étrangère qu'ils ne comprennent pas.
10:20 Pourquoi ? Parce que nous travaillons avec ces jeunes-là
10:23 uniquement à partir des codes que nous avons en politique.
10:26 Nous devons nous familiariser avec les codes des jeunes
10:29 pour pouvoir faire en sorte qu'ils puissent mieux comprendre
10:32 et s'intéresser à la politique.
10:34 Nous devons aller à leur rencontre dans les écoles
10:37 et dans les universités.
10:39 Et nous devons faire des activités avec eux.
10:41 Et donc, j'ai cité ces activités d'initiation à la démocratie,
10:45 à la citoyenneté.
10:47 Plus de 1000 jeunes bruxelloises et bruxellois sont touchés
10:51 par ces activités qui sont organisées par le Parlement.
10:54 Et donc, nous devons aller à leur rencontre.
10:57 Nous devons les écouter.
10:59 Nous devons travailler sur les problèmes de santé mentale,
11:02 aujourd'hui, au sortir de la crise du Covid.
11:04 Et donc, tout cela doit permettre de restaurer la confiance
11:08 entre les jeunes et la politique.
11:10 Et ça, c'est aussi le défi que je me suis donné
11:14 d'ici la fin de la législature, parce que je considère
11:17 qu'il y a des populations que l'on peut considérer
11:19 comme des oubliés de la démocratie,
11:21 qui ne sont pas proches des institutions.
11:23 Et nous devons partir de leurs codes
11:25 pour leur redonner confiance.
11:27 – Alors, je reviens sur votre désignation,
11:30 juste après j'ai fait une revue de presse
11:33 et je relevais un titre, je crois que c'est le seul du genre,
11:36 dans le journal Le Soir, je cite "Calvin Soares Ecolo
11:39 devient le premier afro-descendant président
11:41 d'une assemblée parlementaire". Votre sentiment ?
11:43 – Alors d'abord, je ne suis pas le premier afro-descendant
11:45 président d'un Parlement, puisque dans ma formation politique,
11:49 je considère, disons, l'ascendance africaine
11:54 comme partant de Tanger jusqu'au Cap, y compris dans les diasporas.
11:58 Et donc Rachid Madran, effectivement,
12:00 est président du Parlement bruxellois, il ne faut pas…
12:02 – Et c'est un afro-descendant.
12:03 – Et c'est un afro-descendant, il ne faut pas l'oublier.
12:05 Je suis le premier afro-descendant noir,
12:08 néanmoins, j'aimerais préciser une chose.
12:11 On va dire qu'un symbole sans contenu est contre-productif.
12:16 Un symbole qui ne, disons, qui n'incarne pas positivement la fonction,
12:20 est vide de sens.
12:22 Et donc c'est ce que je vais faire de cette fonction,
12:24 qui est le plus important.
12:26 Évidemment, c'est important de relever cela,
12:29 parce que c'est un rôle modèle pour les jeunes.
12:31 Les jeunes se disent, quelqu'un qui nous ressemble peut réussir.
12:35 Mais si on ne réussit pas positivement l'incarnation de sa fonction,
12:40 les jeunes ne vont plus vous considérer comme un rôle modèle.
12:43 Ils en auront honte.
12:45 Ça arrive.
12:46 Et donc je pense que d'abord, dans la hiérarchie,
12:48 il faut considérer les compétences de la personne.
12:51 Pourquoi est-ce qu'on a désigné la personne ?
12:53 Est-ce que la personne est en capacité de remplir le rôle qu'on lui a confié ?
12:58 Ensuite, le contenu que cette personne donne à la fonction.
13:02 Et enfin, évidemment, cela s'associe avec ce que la personne est.
13:06 Et donc je crois qu'il faut absolument que ces trois critères soient réunis
13:10 lorsqu'on évoque ces questions-là.
13:12 – Je rappelle que vous êtes aussi enseignant, ancien journaliste sportif,
13:16 on en parlait tout à l'heure,
13:17 actif, vous l'avez dit, dans le secteur associatif,
13:19 sur les questions aussi de relations Nord-Sud, de mémoire,
13:22 de lutte contre les discriminations, de l'interculturalité.
13:25 Et à propos des questions de mémoire, justement,
13:27 où est-ce qu'on en est chez nous ?
13:29 Est-ce qu'on a encore pas mal de chemin à parcourir dans ce dossier ?
13:31 – On a encore du chemin à parcourir, je parlais des jeunes.
13:35 Pourquoi est-ce que les jeunes ont une défiance démocratique
13:38 vis-à-vis de la politique ?
13:41 Une défiance démocratique en général.
13:44 Je disais qu'on n'a pas attendu Black Lives Matter
13:46 pour aborder ces questions-là.
13:48 Si moi je me suis engagé sur cette question,
13:51 c'est que j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de jeunes
13:54 qui ne croyaient plus en la politique,
13:56 dans la mesure où, sur des questions comme l'égalité,
13:59 la justice sociale, la lutte contre les discriminations,
14:02 on ne prenait pas les problèmes par le bon bout.
14:05 Quand je suis arrivé en Belgique, j'avais 22 ans,
14:08 et j'avais faim d'engagement, parce que d'où je viens,
14:11 les aînés nous disaient, si tu ne t'occupes pas de la politique,
14:14 c'est la politique qui va s'occuper de toi.
14:16 Et en fait, quand je suis arrivé, j'ai remarqué
14:18 qu'il y avait énormément de jeunes qui ne s'intéressaient pas à la politique,
14:21 dont mes amis. J'étais fâché sur eux,
14:24 parce que je me disais, mais ce sont des jeunes privilégiés
14:26 qui vivent dans une société aisée,
14:28 et qui ne s'intéressent pas à ce qui les touche.
14:31 Or, je prenais le problème par le mauvais bout.
14:34 Et sur cette question-là, c'est ce qu'on a fait.
14:36 C'est-à-dire qu'on ne s'est pas posé la question de savoir,
14:39 qu'est-ce que nous mettons en place pour que les jeunes,
14:42 notamment les jeunes qui sont touchés par les discriminations,
14:45 ne soient pas dans une défiance démocratique vis-à-vis des institutions.
14:49 Et donc, le roi a rappelé ce que nous disions
14:54 depuis plus de douze ans aujourd'hui,
14:56 lorsqu'il a écrit sa lettre au président Félix Tchékédé,
14:59 il a dit que l'histoire coloniale a produit des conséquences,
15:05 notamment le racisme, les discriminations, les stéréotypes,
15:09 qui pourrissent encore la vie, aujourd'hui,
15:12 de nombreuses personnes, notamment des jeunes.
15:15 On a engragé des acquis.
15:17 La commission passée coloniale,
15:19 la décolonisation de l'espace public, l'enseignement.
15:23 Et donc, je crois qu'on parle beaucoup de l'enseignement,
15:27 de l'espace public, mais j'aimerais dire ceci,
15:29 ne faisons pas une erreur.
15:31 Parce qu'un arbre qui tombe fait beaucoup plus de bruit
15:35 qu'une foire qui pousse.
15:36 Une statue qui tombe fait beaucoup plus de bruit
15:39 que l'enseignement de valeur à l'école.
15:43 Et donc, par exemple, qu'est-ce qu'on a obtenu en enseignement ?
15:46 En enseignement, on sait que l'histoire coloniale
15:49 n'était pas obligatoire, dans l'enseignement secondaire notamment.
15:53 L'histoire coloniale n'était pas bien enseignée.
15:56 Nous avons obtenu l'obligation.
15:58 Nous avons obtenu aussi la réforme des référentiels,
16:02 et donc des programmes scolaires.
16:04 Et donc, aujourd'hui, ce qui reste à faire,
16:06 c'est de s'assurer que ces réformes sont appliquées sur le terrain.
16:10 Sur l'espace public, il y a des textes qui ont été votés.
16:14 À mon initiative, une résolution sur l'espace public
16:17 a été votée au Parlement bruxellois,
16:20 et sur l'enseignement au Parlement,
16:22 l'enseignement à la culture au Parlement de la Fédération à Lony, Bruxelles.
16:26 Il faut aujourd'hui diversifier notre espace public.
16:30 Il faut faire en sorte que des figures qui ont lutté
16:33 contre la colonisation et pour les droits humains
16:36 puissent figurer dans l'espace public,
16:38 qu'on reflète la réalité de l'histoire de l'époque.
16:41 Parce qu'à l'époque, il y avait déjà des gens qui ont résisté.
16:44 On fait comme si tout le monde était raciste à l'époque.
16:46 Ce n'est pas vrai.
16:47 Et donc, pour terminer au fédéral,
16:49 il y a eu l'échec final, malgré le contenu intéressant,
16:53 de la commission passée coloniale.
16:55 Nous devons aller plus loin.
16:57 Et aujourd'hui, à l'initiative de Sarah Schlitz,
17:03 de la secrétaire d'État à l'égalité des chances,
17:06 et de celle qui lui a succédé, Marie-Coline Leroy,
17:09 il va y avoir tout un programme pour mettre en œuvre
17:14 ce que l'ONU a voté, la résolution,
17:17 sur la décennie des personnes d'ascendance africaine.
17:20 Normalement, de 2015 à 2024,
17:22 les États occidentaux étaient invités à mettre en place des activités
17:26 pour assurer les droits des personnes afrodescendantes.
17:30 Qu'est-ce qu'on a fait ?
17:31 On n'a rien fait durant 9 ans.
17:33 Et donc, Écolo arrive au pouvoir et on met en place ce programme
17:36 pour avoir une continuité,
17:37 parce qu'on ne peut pas rester sur cet échec-là.
17:40 Et donc, concrètement, ce sont des enjeux,
17:43 des défis qui restent encore à rencontrer.
17:45 Et je pense que lors de la prochaine législature,
17:48 dans les accords de gouvernement,
17:49 il faudra pérenniser ces actions.
17:51 - Vous parlez de prochaines législatures.
17:54 Merci pour la transition.
17:55 On va parler des prochaines élections en 2024.
17:57 Question inévitable, bien sûr,
17:59 les ambitions et les objectifs, notamment de votre parti, Écolo.
18:02 - Alors, Écolo a mis en place toute une série de décisions
18:07 qui ont marqué la société positivement.
18:09 Et donc, ces décisions-là, il faut les ancrer,
18:12 il faut les renouveler.
18:14 Je vais prendre quelques exemples.
18:17 Vous savez, sur...
18:20 Je reste au fédéral.
18:21 Sur la question du centre, des centres de prévention,
18:26 de lutte contre les...
18:28 Donc, de prévention, donc, des violences sexuelles.
18:32 Sarah Schlitz a fait un travail important
18:35 qui est prolongé aujourd'hui par sa successeur,
18:38 Marie-Caroline Leroy, pour protéger les droits des femmes.
18:42 Au niveau régional, qu'avons-nous obtenu, par exemple,
18:46 en matière de mobilité pour les jeunes
18:48 et pour les personnes de plus de 65 ans ?
18:51 C'est la quasi-gratuité des transports publics.
18:54 C'est 1 euro par mois.
18:56 Si je reviens au niveau fédéral,
18:59 l'export ban qui a été porté par Zakia Khatabi.
19:04 Aujourd'hui, nous refusons d'empoisonner nos populations
19:08 avec des produits chimiques, les pesticides.
19:11 L'Union européenne, cette année,
19:14 a exporté plus de 81 000 tonnes de pesticides et de produits chimiques.
19:19 Ce n'est pas acceptable.
19:21 Si nous refusons d'empoisonner nos populations en Occident,
19:24 nous devons appliquer la même chose par rapport aux populations
19:27 vers lesquelles nous exportons ces produits chimiques-là.
19:30 Ce n'est pas acceptable pour des sociétés démocratiques
19:33 qui prônent les valeurs des droits humains.
19:35 Et ça, c'est une décision très, très importante.
19:38 On en parle très peu.
19:39 C'est pour ça que j'ai voulu la mettre en valeur.
19:42 Et il y a, si je prends une question qui me tient à cœur,
19:46 c'est l'enseignement.
19:48 Je parlais de la lutte pour l'égalité
19:50 et contre les discriminations dernièrement.
19:52 Nous avons mis la pression au Parlement de la Fédération Allonez-Bruxelles
19:55 sur le gouvernement pour que les discriminations
19:59 cessent en matière d'orientation scolaire.
20:02 On ne peut pas accepter que ce soit les enfants des pauvres
20:05 et les enfants de personnes d'origine étrangère
20:08 qu'on oriente systématiquement ou quasi systématiquement
20:11 – les études l'ont prouvé – vers l'enseignement spécialisé.
20:14 Ce sont des discriminations qu'il faut cesser.
20:17 Et la ministre a annoncé, parce que nous l'avons interpellée
20:21 à plusieurs reprises, une réforme de l'orientation scolaire
20:25 pour éviter ces discriminations et ces orientations
20:28 qui nuisent au parcours des élèves,
20:30 les élèves les plus pauvres et les élèves d'origine étrangère.
20:33 Et puis, toujours dans l'enseignement,
20:37 il y a une thématique qui touche énormément des Bruxellois
20:42 et qui crée des discriminations,
20:44 en tout cas des problèmes au niveau de l'emploi.
20:47 Ce sont les équivalences de diplômes.
20:49 Vous savez, j'ai travaillé là-dessus et j'ai posé une question écrite
20:53 pour avoir les chiffres en ce qui concerne les personnes
20:56 qui ont des problèmes d'équivalence de diplôme
20:58 et qui n'arrivent pas à trouver du boulot.
21:00 Il y a presque 40% de personnes, donc de chômeurs,
21:05 qui n'ont pas d'équivalence de diplôme
21:07 parce que notre système est hyper compliqué.
21:09 Et donc, nous avons travaillé là-dessus,
21:11 il y a eu une facilitation des procédures, ce n'est pas fini.
21:15 Il va falloir que pour la prochaine législature,
21:18 on puisse ancrer cela pour que les populations
21:21 qui sont le plus touchées, les populations d'origine étrangère
21:24 et surtout les femmes, les femmes qui ont eu un diplôme
21:27 à l'étranger, qui sont d'origine étrangère,
21:29 ne puissent pas souffrir.
21:30 On ne peut pas accepter que des femmes
21:32 qui étaient ingénieurs dans leur pays…
21:34 - Ça commence une première année.
21:35 - … se prend le Sénégal, le Liban et d'autres,
21:38 parfois recommencent ou parfois deviennent
21:40 des techniciennes de surface, tout simplement
21:43 parce qu'elles ne peuvent pas à 50 ans reprendre des études.
21:46 Ce n'est pas acceptable.
21:47 On ne peut pas accepter que dans notre région bruxelloise,
21:50 des gens préfèrent aller tenter leur chance en Flandre
21:53 parce que notre système est hyper compliqué.
21:56 Et donc, la Fédération Alenier Bruxelles,
21:58 Bruxelles et la COCOF doivent s'entendre
22:00 pour alléger, faciliter, réformer ce système
22:05 des équivalences de diplômes.
22:06 - Alors, le temps passe très vite.
22:07 Encore juste une chose, un message peut-être
22:10 à faire passer le mois de la fin ?
22:12 - Je veux dire qu'à travers ma présidence,
22:15 je veux faire en sorte que les citoyennes
22:18 et les citoyens puissent retrouver de la confiance.
22:21 Et si je peux apporter ma petite pierre
22:23 durant ce reste de temps,
22:25 ce serait quelque chose de positif.
22:27 J'aimerais dire aux citoyennes et aux citoyens
22:29 qui nous écoutent que la politique,
22:32 c'est quelque chose de noble.
22:34 Et donc, aujourd'hui, Écolo est engagé
22:37 pour redonner ses lettres de noblesse à la politique
22:40 à travers la lutte contre la corruption,
22:43 à travers plus d'éthique, plus de transparence,
22:46 mais aussi plus de bien-être pour les citoyennes
22:50 et les citoyens.
22:51 C'est pour cela que nous n'acceptons pas,
22:53 par exemple, que les bas et les moyens salaires
22:55 puissent souffrir de la crise.
22:57 Et donc, nous avons proposé que les bas et les moyens salaires
23:00 puissent être augmentés de 200, voire 300 euros
23:04 à travers la réforme fiscale.
23:07 On voit que le MR n'est pas pour plus d'égalité
23:11 et pour plus de justice sociale,
23:13 refuse cette mesure et veut qu'on augmente les salaires,
23:16 y compris de gens qui ont 10 000 euros à la fin du mois.
23:20 Ce n'est pas acceptable.
23:21 Et donc, je veux leur dire que je serai le président
23:25 du Parlement francophone bruxellois pour toutes
23:28 et tous les Bruxelloises et Bruxellois,
23:31 mais aussi pour celles et ceux qui sont marginalisés
23:34 au niveau démocratique.
23:35 – Voilà, c'était donc la conclusion de Calvin Soares Njal,
23:38 le nouveau président du Parlement francophone bruxellois.
23:40 Merci d'avoir été avec nous sur Arabel.
23:42 – Merci Tariq.
23:43 – On se retrouve dans quelques instants
23:44 pour la deuxième partie de votre Carrefour de l'Info.
23:46 [Générique]
23:53 – Et dans votre Carrefour de l'Information,
23:55 l'essentiel de l'actualité nationale à présent,
23:57 les travailleurs de l'usine Audi-Brussels à Forêt,
23:59 soit plusieurs centaines de personnes, n'ont pas repris le travail ce matin.
24:02 C'est ce qu'a annoncé le permanent FGTB Grégory Dascott.
24:06 Il s'inquiète des annonces qui suivront
24:08 un Conseil d'entreprise extraordinaire.
24:10 Si les équipes du matin d'Audi-Brussels
24:12 se sont bien rendues sur place,
24:14 celles-ci n'ont pas relancé la production.
24:16 Il y a énormément d'inquiétude chez les travailleurs,
24:18 précise Grégory Dascott.
24:20 Le Conseil d'entreprise extraordinaire
24:22 pourrait mener à des modifications
24:24 autour des volumes de production.
24:27 Les discussions ont vu de boucler le budget 2024
24:30 était toujours en cours ce matin depuis près de 20 heures.
24:32 Le gouvernement fédéral réuni en comité restreint
24:35 qui procède aux arbitrages entre les différentes composantes
24:38 de la coalition Vivaldi et aucun accord n'est annoncé pour l'instant.
24:42 A bonne source, on indique que les négociations
24:44 achopent toujours sur une augmentation du salaire minimum net
24:47 via un bonus emploi réclamé par les socialistes.
24:51 Et puis Georges Luboucher reste président du MR.
24:54 Son mandat prolongé d'un an, le bureau exécutif du MR
24:57 a atteint un accord décisif concernant la présidence du parti
25:01 en prévision bien évidemment des élections de 2024.
25:04 Georges Luboucher reste président.
25:06 Selon les infos du Soir et de la Libre,
25:08 ce matin, cette décision a été prise suite à des semaines
25:11 de débats plutôt houleux au sein du parti
25:13 à l'opposition de plusieurs personnalités de premier plan
25:16 dont Sophie Wilmes, Pierre Rivieollet ou encore Willy Borsu.
25:20 [Musique]
25:22 Le Carrefour de l'Info sur Arabelle
25:25 [Musique]
25:28 Voilà, c'est ainsi que l'on referme ce carrefour de l'information.
25:31 Merci pour votre fidélité. Je vous souhaite un très bon appétit.
25:34 C'est ouvert à ta table.
25:35 Excellente après-midi à l'écoute de nos programmes.
25:37 Vous êtes bien sur Arabelle.
Recommandations
2:24
|
À suivre
3:33
49:06
1:06:17
52:23
38:50
8:08
1:10:11
6:50
1:09:28
11:48
51:08
2:16
1:01:58
49:24
40:48
0:05
52:10
0:09
59:32
44:31
17:09
55:00
17:19